Edwy Plenel, fondateur de Mediapart et auteur du livre « Combat pour une presse libre » qu’il était venu défendre à la radio, ne savait pas qu’il était sur écoute...Enfin si, il l’espérait même, mais les résultats ont dépassés ses ambitions. Alors qu’il dénonçait les attaques juridiques, soit 11 plaintes en diffamation, et les pressions dont son journal faisait l’objet , l’émission fut interrompue par un invité surprise qui passait par là : « j’étais dans ma voiture et j’écoutais Edwy Plenel que j’estime beaucoup, alors je suis entré ». - J-L Hees, président de Radio France -
Bonjour, Ramila. Comme vous, j’ai entendu cet étonnant moment de radio. Comme vous, j’ai été surpris et choqué de cette intrusion de Jean-Luc Hees en direct dans le débat. Et comme vous, ses propos lénifiants sont très loin de m’avoir rassuré sur l’avenir de France-Inter. Bien au contraire, cette façon de s’imposer m’a semblé de très mauvais augure. Cela dit, bon vent à Edwy Plenel et à tous ceux qui se battent pour l’indépendance de la presse, ou du moins ce qu’il en reste...
Oui ce « grand » moment de radio m’ a quand même fait avaler de travers... Avec la privatisation de l’AFP, je crois bien que la presse ( et nous ) avons du souci à se faire
J’ai été effaré de l’extrême superficialité du traitement de l’affaire Hadopi sur les radios publiques Françaises. Tout au plus les sujets-auditeurs des ces radios savent-ils qu’il s’agit d’une loi contre le piratage, alors qu’il n’en est rien.
Hees essaye de se blanchir en catastrophe, mais bon, ça va être dur pour lui, sa crédibilité est dans les choux : Sarko a bien fait savoir partout que c’était son candidat, qu’il avait demandé au CSA d’examiner sa candidature (un concours à une place et à un candidat choisi par le Grand Patron, pas trop dur, le concours...).
Il va avoir du mal à faire croire qu’il est indépendant. Surtout après avoir embauché Philippe Val, la caution de gauche, le pote à Carla.
Alors il intervient directement, en tant que « directeur tout à fait indépendant », mais aussi en bon journaliste « habitué du direct », la morale au bec, etc. Pour son image d’indépendance, aujourd’hui, c’est raté. C’est bête, parce qu’il est pas mal, comme type. Mais Sarko l’a grillé.
« Mais oui on vous laissera aboyer, comme les autres sur cette antenne », derniers mots de Hees à l’adresse de Plenel, argument suprême de la Sarkozie, laisser aboyer les chiens pour ne plus parler des faits, de la réalité, du travail d’enquête.
Ce matin en écoutant le portrait peu flatteur de Kouchner par l’humoriste de service, les petits ricanements offusqués du journaliste de service, je me suis dit que voilà, les hommes et leurs petits travers peuvent être moqués, on s’en fout, et au contraire cela nous arrange, amuser le bon peuple, nous on fait des affaires, on occupe la place.
La caravane passe, les chiens aboient. En gros, c’est ça le message de JLH : la caravane néolibérale passe, les opposants sont méprisés, puisqu’il n’y a plus d’alternative. Le TINA de Thatcher-Reagan n’a jamais été aussi cruel : l’insurrection ? La révolte ? Seront ite matées. Quant à la révolution, c’est seulement dans les têtes qu’elle ese fera, ou ne se fera pas. C’est pourquoi JLH peut dire à Edwy Plenel : « nous vous laissons aboyer ». Les auditeurs qui ne comprennent pas que ce discours est odieux à leur égard n’ont que ce qu’ils méritent.
étonnant comme les gens se choquent toujours à l’envers ce qui est choquant chez hees c’est l’ennui pesant qu’il a distillé des années à l’antenne aujourd’hui hees est bien meilleur en « chef » puisqu’il ne fait plus d’antenne (idem pour cavada ou ockrent) sa petite intrusion qui n’en était pas une est une fausse info, inventée par des fous furieux plus plenéliens qe plenel lui même car qui se souvient de hees comme chef d’inter sait trés bien qu’il aimait passer de temps en temps à l’antenne faire le professeur de morale et de bon goût genre « quel moment fabuleux nous passons ici » à la limite ça ne me dérange pas puisque ça reste sporadique
quand hees faisait « synergie » j’étais le seul à m’insurger contre son émission nullissime aujourd’hui où tout le monde lui tombe dessus je veux bien être le seul à le défendre puisqu’il est enfin à sa place : loin de mes oreilles
je ne crois pas que nous parlions du même sujet. Si vous avez fait la critique du Hees journaliste, elle était sans doute justifiée. Ici, au fond, vous avez raison, on s’en fiche un peu de Hees journaliste, et ce qu’il a fait est évidemment plus qu’une maladresse comme il se justifie aujourd’hui. Vu la réaction du journaliste d’inter, pris en plein flag par son patron, Hees a fait passer un message de patron, comme vous le relevez parfaitement et le message c’est bien
les chiens aboient, la caravane passe mais ici c’est moi qui commande et qui paie.
Ca change fondamentalement la donne et ça crée officiellement la scission psychologique : les journalistes qui auront du boulot et ceux qui devront le produire seuls. C’est un système qui existe déjà dans les pays totalitaire où le délit de presse atteint les Edwy Plenel ou les blogs, les sites. Aujourd’hui clairement dans tous les esprits, il existe une presse « officielle ». Or c’est antinomique avec la fonction de journaliste, pourtant, on l’ a tous accepté.
REACTIONS DES JOURNALISTES ET DE CERTAINS DE LEURS SYNDICATS
« Des syndicats de Radio France ont dénoncé vendredi une intervention à l’antenne du président Jean-Luc Hees qui s’est invité dans le studio lors d’une interview du journaliste Edwy Plenel dans la matinale de France Inter. Pour le Syndicat national des journalistes (SNJ), »cette prise directe d’antenne est de même nature que la nomination directe (...) Elle dit : « j’ai le pouvoir, donc je fais ce que je veux ». Le SNJ conseille au nouveau président « de couper le cordon ombilical avec celui qui l’a fait roi, en résistant, y compris à lui-même ». « On n’a jamais vu une telle situation à Radio France, ni même dans le privé, un PDG qui déboule dans un journal pour prendre la parole ! », ont renchéri les journalistes et techniciens CGT.
Que Dassault ponde l’Edito du Figaro, on s’en fout, on n’achète pas, mais que la neutralité consubstanlielle au service public soit foulée ainsi - au profit de l’opinion personnelle et subjective d’un employé du « prince » - est insupportable, mais l’exemple vient de haut : le « prince » lui-même, ne devrait- il pas l’être « au service » de tous ? Doux rêveur, je suis....