Jeunes Iraniens condamnés pour alcoolisme et tapage nocturne : l’Occident s’indigne
A une époque, il suffisait qu'un fait divers se produise en URSS pour que les médias occidentaux s'en emparent en y déversant leur propagande antisoviétique. Par exemple, lorsque le tueur en série ukrainien, Andréi Tchikatilo fut arrêté dans les années 1980, toute la presse américaine s'en est donné à cœur joie, cela leur donnait l'occasion de cracher sur l'URSS, "pays de cannibales", "antre des ogres" et autres gentils surnoms…
L'URSS ayant disparu, ce sont les nouveaux ennemis qui font les frais de cette propagande. Les "pays tyranniques" ou "dangereux" : Iran, Venezuela, Cuba, Bolivie etc… Comme par hasard, il s'agit de pays en froid avec l'oncle Sam.
Aujourd'hui, c'est contre l'Iran que l'ensemble des médias occidentaux se déchaînent à grand renfort d'arguments mielleux et émotionnels (l'Occident qui s'enorgueillit d'être la patrie de la Raison retourne bien vite sa veste).
Les faits : dans la province de Qazvin (à l'ouest de Téhéran) une trentaine de jeunes filles et garçons fêtent leur remise de diplôme lors d'une soirée organisée dans le jardin d'une villa. Alcool, danses serrées, cris, musique à fond, on se croirait en Californie. Mais voilà, on est en Iran. La police islamique, avertie par des riverains empêchés de dormir, arrive et embarque tout ce beau monde.
Le procès-verbal est clair : "filles et garçons, à demi-nus, consommant de l’alcool et se comportant de manière indécente". Esmail Sadeghi, procureur général de Qazvin indique avoir requis des coups de fouet contre lesdits jeunes. "Grâce à Dieu, les interrogatoires, le procès et le verdict ont été bouclés en moins de 24 heures." Un non-évènement dans l'actualité du Moyen-Orient, et pourtant cette information est reprise en masse par la télévision et la presse occidentale qui moque ces "arriérés d'Iraniens", ce "pays de tristes-sires" ou "faire la fête est interdit"… Le New York Times s'adonne même à l'exégèse, pour le journal yankee, quand le procès-verbal parle de filles "à demi nues", il faut comprendre "qu'elles ne portaient pas le hijab"…
Ce n'est pas la première fois que l'Iran se retrouve sur le banc des accusés au tribunal du Bien et du Mal présidé par les Occidentaux qui ont l'hédonisme festiviste et le libertarianisme en guise de code pénal, tout pays ne partageant pas ces valeurs est nécessairement "dangereux" et on le regardera au mieux avec condescendance au pire avec inquiétude.
Lorsque des femmes iraniennes avaient été condamnées pour adultère, l'émoi avait été le même au sein de la journalisterie occidentale.
Pourtant si l'on y réfléchir, ces peines – si cruelles et archaïques soient-elles – sont prononcées non par l'arbitraire d'un despote, mais en application de la loi. La femme iranienne qui trompe son mari sait qu'elle risque la lapidation ; l'étudiante qui se trémousse au son de Beyoncé en s'empiffrant de whisky sait qu'elle risque le fouet. Consommation d'alcool, tapage nocturne, comportement indécent et atteinte à la pudeur, voilà au moins quatre comportements que la loi iranienne qualifie de délits. Le procureur et la police avaient-ils un autre choix que d'appliquer la loi ?
Ce qui est le plus énervant est cette condescendance des Occidentaux dans les commentaires qu'on peut trouver sur le web : moqueries, islamophobie, dénigrement… Comme si la seule culture pouvant être considérée comme telle était la culture occidentale avec son cortège de valeurs "humanistes et progressistes". Pour l'Occidental de base, le racisme est un délit, car il n'y a pas de hiérarchie entre les peuples et les cultures, du moins… en théorie. Mais face à des cas pratiques comme celui-ci, on découvre que pour Mr. West, seules ses valeurs sont acceptables et toute autre conception de la société doit "évoluer" (s'adapter à l'Occident). En fait "toutes les cultures se valent, pourvu qu'elles ressemblent toutes à la nôtre".