mercredi 6 décembre 2017 - par siatom

Johnny a oublié de vivre

Il était né dans la rue un soir de juin 1943 et n’était le fils de personne, il aurait pu connaître le pénitencier mais fut probablement sauvé par la musique qui l’aimait et le lui rendait bien.

 Il y mettait ses joies, il y mettait ses peines et tout ça devenait le blues et il rendait hommage aux mains noires qui lui avaient donné le jour.

Il devint pourtant l’idole des jeunes, les gens l’enviaient mais ils ne savaient pas combien parfois il s’ennuyait. En dépit de cette soudaine célébrité, il se sentait souvent seul, désespéré malgré les Carole, Suzie, Gabrielle, Lucille, qui le guettaient quand s’éteignaient les projecteurs. 

C’était l’alcool qui lui donnait les plus beaux rêves qu’il faisait même si autour de lui on disait que de jours en jours il se détruisait. Sa belle gueule qui avait fait toutes ses guerres en avait souffert, chaque nuit blanche, chaque jour sombre, chaque heure saignée y était ridée mais au moins elle ne l’a jamais lâché d’une ombre.

Tous ceux qui étaient adolescents en même temps que lui l’ont gravé dans leur vie car les souvenirs, souvenirs, on les retrouve dans notre cœur et il nous reste ses chansons et de l’amour, de l’amour, de l’amour.

On aurait bien voulu lui donner de l’envie, l’envie d’avoir envie de vaincre sa maladie, de rallumer sa vie mais à force de briser dans ses mains des guitares sous des lumières bizarres il a oublié de vivre. 

On aurait voulu que ça dure encore un bout de temps et on essaiera de suivre si on le peut son dernier conseil : rester vivants.

PS : Pardon aux auteurs des chansons de Johnny pour les multiples emprunts qui parsèment ce petit billet.



110 réactions


  • In Bruges In Bruges 7 décembre 2017 15:44

    Tiens, un type qui écrit français et qui fait des jeux de mots.

    Qu’est-il diable venu faire en ces contrées hostiles à l’intelligence ?


  • grangeoisi grangeoisi 7 décembre 2017 16:36

    Formidable en scène , dans ce qu’on pouvait en attendre, chantant juste dans son registre et sa tessiture, mais tout de même « gueulard » au possible, il en avait les moyens. Ces possibilités convenaient bien aux bons paroliers et compositeurs qui ont accompagné sa vie, ils en auront bien profitées.


    Pourtant, en ce qui me concerne, je n’ai jamais apprécié ce chanteur, il n’entrait pas dans mes fibres, tracé électro-encéphalo-cardioscope plat ! Son répertoire ne m’a jamais intéressé, alors que l’opéra-rock ou une bonne comédie musicale m’ont souvent ému. avec un ressenti profond.

    Salut l’artiste, je parle de la bête de scène, bon séjour dans les grands décors à paillettes et macro-décibels, sans doute y rencontreras-tu un jour l’hologramme de Mélenchon, s’il n’y est déjà !

  • goc goc 7 décembre 2017 17:30

    hé les fans, attendez-vous à déchanter. Les masques tombent, la famille a bien profité de vous, maintenant on arrête de jouer et on va planquer le fric (et accessoirement le corps) du chanteur dans un paradis fiscal qui permet l’exemption de droits de succession.
    En plus avec toutes femmes qu’il a eu, et connaissant le coté « femme d’affaire » de Latiatia, on la voit mal partager avec les autres héritiers.

    en tout cas, vous ne m’enlèverez pas l’idée que l’idole est bien décédé samedi, et qu’on a caché sa mort le temps de tout planquer.

    sinon, un peu d’Histoire_qui_bégaie : juste avant la mort de Johnny, on a eu la disparition de Jean d’Ormesson, tout comme il y a une 54 ans, ce jour-là, le matin on annonçait la mort de Jean (un autre jean) Cocteau, et l’après -midi, c’était au tour d’Edith Piaf. Bref 1 écrivain de renom, puis un chanteur de renom
    étonnant non ???


  • siatom siatom 8 décembre 2017 08:09

    Erratum : Il faut lire la musique qu’il aimait et le lui rendait bien 


  • jocelyne 8 décembre 2017 17:26

    trente lignes tout de même smiley


  • Jean-Marc B 10 décembre 2017 11:56

    Vous parlez d’une célébration populaire !
    Dans l’église de la Madeleine le peuple n’était plus invité. Le Tiers état est resté dehors dans le froid. A l’intérieur , trônaient les « élites » , (c’est ainsi qu’ils se définissent eux-mêmes) :
    1 le clergé en grandes pompes (avec une concession faite difficilement au « curé des loubards » en tenue de motard et on voyait bien qu’il jurait avec les autres , ensoutanés grimaçant à sa vue) ,
    2 les politiciens qui veulent se faire voir , profiteurs de cronstances médiatisées et les artistes amateurs de spotlights toujours prêts à se faire bien voir eux aussi, tout comme les « vedettes des médias » journalistes et animateurs sirupeux .... tous des nantis à plus de 10 000 euros par mois.
    Cette célébration correspondait parfaitement à ce qu’est toujours notre nation .
    La croyance religieuse est toujours exploitée pour asservir le peuple enclin à espérer , et proie facile des obscurantismes. Elles est toujours là pour servir les intérêts de ceux qui sont dans la lumière du pouvoir. Hélas.
    A l’enterrement de mon voisin, il n’y avait pas une seule soutane... Non c’est une femme qui a fait office de diacre ....
    Je vous laisse méditer ces pensées d’inspiration profondément athée et républicaine.


  • Goda Goda 10 décembre 2017 15:17

    « Il était né dans la rue un soir de juin 1943 et n’était le fils de personne, il aurait pu connaître le pénitencier » (...)


    C’est quoi cette légende à la Hector Malot ?
    Je ne savais pas qu’il avait été abandonné à la naissance, ni que ses parents étaient inconnus...
    Ah pardon, vous ne faites que souligner le fait qu’il n’ait été que tardivement reconnu par son père peut-être. En tout cas il n’a pas connu la DASS ni l’ASE.

    Connaitre le pénitencier ? oui, enfin, restons mesurés tout de même, il n’avait pas une vie de gangster, ni de chien de la casse. C’était plutôt un enfant de la balle, donc plutôt préservé, que cela soit dit. Comme les fils Cassel par exemple, pour ne citer qu’eux.

    Que de « mélodrames » arrangeants et approximatifs juste pour coller aux mots de ses chansons. Ce genre d’exercice de style - l’hommage au défunt - n’est pas chose aisée, mais apparait un brin ridicule dès lors qu’une forme de mythification entre en jeu.

    Mais bon, je respecte votre peine de « fan », et ne vais pas appuyer plus avant ma critique des hommages réécrivant l’histoire de façon quelque peu romancée. 
    Phénomène post mortem des plus banals. Et probablement le moins négatif d’entre eux, malgré tout, surtout provenant d’un anonyme.

    Au-delà de cela, sa mort est clairement instrumentalisée « ad nauseam ». Non pas par vous, mais par tout le système médiatique et politique qui, comme à son habitude depuis un certain temps, ne s’honore aucunement dans ce genre de gesticulations morbides et outrancières.


    La vie continue.


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