mardi 12 décembre 2017 - par Paul Arbair

Johnny Hallyday : l’émotion de la France d’avant

L’incroyable vague d’émotion suscitée par la disparition de Johnny Hallyday reflète l’amour porté par une grande partie des Français à un artiste qui, au fil des années, en était venu à faire partie de leur patrimoine populaire. Elle traduit aussi l’émoi d’une France qui voit là partir un des ses symboles, et qui se sent un peu partir avec lui.

Un chanteur populaire est mort, et un pays entier s’est arrêté. A la télévision, à la radio, dans les journaux, sur les réseaux sociaux, dans les chaumières et les cafés, on n’a plus parlé quasiment que de cela, pendant plusieurs jours. Les politiques, les célébrités, les anonymes : tout le monde y est allé de son émotion, de sa peine ou de son souvenir. Puis vint l’incroyable hommage populaire : un million de Français dans les rues de Paris, quinze millions devant leurs écrans de télévision, une descente des Champs-Elysées, une cérémonie religieuse en présence du président de la République en exercice ainsi que de ses deux prédécesseurs. Une cérémonie à la fois religieuse et « rock’n’roll », dans une église monumentale remplie de dignitaires en costumes sombres et de « bikers » en blousons cloutés, entourée d’une foule immense et transie d’amour pour l’idole disparue…

On a beau chercher, on ne trouve dans l’Histoire aucun équivalent de ce qui s’est passé ces derniers jours en France. Pas plus dans l’Histoire de France que dans celle d’aucun autre pays, d’ailleurs. Jamais dans l’Histoire humaine la mort d’un artiste populaire n’a donné lieu à une telle manifestation de ferveur et d’amour de la part de tout un peuple, ou presque. Et il est difficile d’imaginer que la mort d’un autre chanteur puisse à l’avenir susciter quelque chose de similaire, en France ou ailleurs.

Pour beaucoup d’étrangers, cette communion nationale autour d’une « rock star » dont la plupart n’ont jamais entendu parler apparaît quelque peu surréaliste, comme une de ces fantaisies gauloises qu’ils ont souvent du mal à comprendre. Pour certains Français, même s’ils restent discrets, elle apparaît quelque peu excessive. Johnny Hallyday méritait-il vraiment tout ce barnum ? Méritait-il cette incroyable adulation de « fans » innombrables, lui qui n’a jamais fait qu’interpréter des chansons écrites et composées par d’autres ? Méritait-il vraiment ce tapage médiatique et cette communion populaire sans précédent, lui qui n’avait jamais prétendu être un exemple ou un prophète ? Méritait-il cet hommage des dignitaires de la République, lui qui avait depuis longtemps réussi à s’ouvrir les portes du pénitencier fiscal français dans lequel sont enfermés ses adorateurs, et qui aura choisi pour dernière demeure un petit paradis caribéen pour exilés fiscaux ?

Au fond, peu importe que Johnny ait ou non mérité tout ceci. Le fait est que sa mort a suscité une ferveur sans précédent parmi les Français, et qu’elle a donné lieu à cet hommage étonnamment émouvant d’un pays à un artiste qu’il aimait profondément et à un homme en qui il se reconnaissait.

De l’Amour

De l’amour, la France en avait en effet pour l’ancienne idole des jeunes, qui aura occupé le haut de l’affiche pendant presque six décennies. Déboulant au tournant des années 60 dans un pays encore marqué par le souvenir de la guerre et de l’Occupation et empêtré dans la débâcle de son aventure coloniale finissante, Johnny avait immédiatement conquis le cœur d’une jeunesse alors nombreuse et avide de liberté et de légèreté. Avec son nom de scène américain, son look à la James Dean, ses mouvements inspirés d’Elvis et sa voix puissante, il s’était immédiatement imposé comme la première vedette rock en France, en chantant au départ essentiellement des traductions et adaptations de tubes américains ou anglais. Belle gueule et déjà « bête de scène », il était alors devenu la première idole des « adolescents » français du baby-boom, cette nouvelle classe d’âge qui façonnera le pays dans les décennies suivantes. Le premier « sex symbol » de cette génération également, adulé par les jeunes filles en transe et inspirant les jeunes garçons ébahis. Il deviendra ainsi la star incontestée de la période yé-yé, vague de fraîcheur juvénile soufflant sur une Ve République naissante.

Contrairement à certains des rockeurs de cette époque, Johnny aura su évoluer dans les années et les décennies suivantes au gré des tendances musicales, flirtant avec la vague hippie à la fin des années 60, avec le rock progressif au début des années 70, avec la pop à paillettes dans les années suivantes, puis avec les chansons à texte dans les années 80. A chaque fois, il aura su s’entourer de collaborateurs lui composant les tubes qui lui permettaient de rester le chanteur français le plus populaire. Les générations d’artistes se succédaient, mais Johnny restait, trônant au firmament de la culture populaire française, et rassemblant des foules de plus en plus énormes lors de ses concerts. Ses chansons étaient certes écrites et composées par d’autres, mais elles étaient écrites et composées pour lui, pour sa voix si forte et pour sa présence scénique si puissante, qui en faisaient un interprète hors pair. Dans les années 90 et 2000, il deviendra essentiellement un rockeur de stade, faiseur de « shows » de plus en plus spectaculaires, avant d’endosser ces dernières années un air de crooner rock vieillissant et désabusé.

Au total, presque soixante ans sous les projecteurs, et une carrière unique, sans équivalent dans les annales de la chanson française. Soixante ans d’un succès parfois fluctuant mais jamais démenti, cinquante albums studio, des dizaines de numéro un au hit parade, plus de quarante disques d’or, et plus de 110 millions d’albums vendus – ce qui en fait tout simplement la plus grande « rock star » non anglophone de l’Histoire. Et surtout, 183 tournées et des milliers des concerts qui ont attiré plus de 28 millions de personnes, et des spectacles restés dans la mémoire de ceux qui y ont assisté.

Comme on a pu le constater ces derniers jours, l’amour porté par les Français à Johnny Hallyday dépassait cependant largement le seul cadre artistique. C’est également un homme que le peuple a pleuré, un homme dans lequel, apparemment, il se reconnaissait. Un homme venant d’un milieu modeste, qui n’avait pas démarré du meilleur pied dans la vie, mais qui avait su s’élever au sommet et y rester contre vents et marées. Abandonné par son père à seulement quelques mois, élevé par sa tante, Jean-Philippe Smet n’avait pas beaucoup fréquenté l’école. Enfant de la balle, il avait très tôt été embarqué dans une existence saltimbanque au gré des tournées de ses cousines danseuses. Cette enfance pauvre et itinérante avait probablement forgé son « envie d’avoir envie », son envie de toujours vivre par et pour le public, sans réserve et sans retenue. Elle avait également forgé le caractère d’un homme simple, que tous ceux qui l’ont connu ou approché disaient profondément abordable et sincère. Un homme généreux, dans la vie comme sur scène. Un homme pudique une fois sorti de scène, qui se décrivait lui même comme timide. Un homme qui a toujours eu conscience de son statut mais n’en a semble-t-il jamais nourri une quelconque vanité.

Une part de nous-mêmes

Ce sont précisément ces caractéristiques qui ont permis à Johnny Hallyday d’être quasi universellement respecté dans le monde du spectacle et d’être aimé et admiré par les personnalités les plus diverses, y compris celles qui semblaient très éloignées de son univers. Ce sont ces caractéristiques qui lui ont permis, au cours de sa longue carrière, de fréquenter et d’être aimé des présidents comme des motards, des notables comme des taulards, des nantis comme des smicards, des intellos – certains d’entre eux en tout cas – comme des prolos. Ce sont ces caractéristiques qui en ont fait une présence familière, presque familiale, pour plusieurs générations de Français. Au fil des années, il en était venu à faire partie du patrimoine populaire, comme aucun artiste avant lui, et vraisemblablement comme aucun artiste après lui. Abandonné et ignoré par son père, Johnny avait été adopté et aimé par la France. Et alors qu’il était seul à assister aux funérailles de son père en 1989 à Bruxelles, c’est toute un peuple qui semble s’être recueilli pour lui ces derniers jours. A son grand bonhomme, le peuple reconnaissant…

Au fond, et même s’il était de bon ton dans certains milieux parisiens de railler parfois sa simplicité et celle de ses fans, Johnny était depuis longtemps devenu, pour reprendre les mots du président Macron, « une part de nous-mêmes, une part de la France ». Avec Johnny, et c’est sans doute ce qui explique l’énorme émotion populaire suscitée par son décès, c’est donc une part d’elle-même que la France a le sentiment de perdre. Une part de ce que la France est, ou plus exactement de ce qu’elle a cru être. Une part de ce qu’elle a peut-être brièvement été, de ce qu’elle aimerait vraisemblablement être à nouveau. Une France heureuse, au moins dans nos souvenirs, celle des fameuses « Trente Glorieuses ». Une France où la vie semblait plus simple, où la jeunesse pouvait se permettre d’être insouciante, voire même inconsciente. Une France qui avait foi dans le progrès, qui pensait que le mérite et le travail payaient, qu’un avenir prometteur tendait les bras à chacun, pour peu qu’il en ait l’envie. Une France où un « prolo » vaguement rebelle pouvait devenir l’idole des jeunes puis du pays tout entier, et le rester.

La France d’avant

La France de Johnny, celle qui s’en va en partie et symboliquement avec lui, c’est la France d’avant. La France d’avant les errements du progrès, dans laquelle les avancées technologiques semblaient encore devoir profiter à tous. La France d’avant l’essoufflement de la croissance, et dans laquelle on pouvait encore se permettre d’ignorer ses amers effets secondaires. La France d’avant les ratés de la méritocratie, dans laquelle il ne semblait pas nécessaire de savoir profiter du système pour pouvoir y trouver sa place. La France d’avant le doute perpétuel et la dépression nationale sans fin aussi, dans laquelle l’identité française ne semblait pas encore malheureuse ou honteuse.

A en juger par la composition du public venu assister à la cérémonie parisienne d’hommage au chanteur, la France de Johnny c’est aussi la France d’avant la diversité. Il y avait là essentiellement des blancs, issus des classes populaires et des classes moyennes, et peu de membres des « minorités visibles ». Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut l’a relevé, qui a déclaré que c’est « le petit peuple des petits blancs » qui était descendu dans la rue pour rendre hommage à Johnny, et que « les non-souchiens brillaient par leur absence ». Ces propos ont bien entendu suscité un tollé immédiat sur les réseaux sociaux, parce qu’ils sont volontairement provocateurs, et parce qu'ils émanent de Finkielkraut... Mais le sociologue Dominique Wolton, marqué à gauche, n’a pas déclaré autre chose au micro de France 2 : « dans ce rassemblement français, dans cette harmonie, dans cette espèce de grâce, il n’y a pas eu la présence de ce qui fait l’identité française dans son extraordinaire diversité ».

Ce n’est donc pas tout le pays qui a célébré Johnny : une partie de la France d’aujourd’hui ne s’est pas approprié ce patrimoine culturel là, et ne s’y reconnaît pas vraiment. La France est devenue une société multiculturelle, et une société multiculturelle est, par définition, une société dans laquelle existe une multiplicité de références et de référents culturels, qui sont souvent éloignés les uns des autres et peuvent parfois être antagonistes. Une société multiculturelle est, autrement dit, une société dont la dynamique structurante est le fruit d’une tension permanente entre l’unité et la diversité, tension qui libère souvent une énergie créative supérieure à celle qui existe dans les sociétés plus culturellement homogènes, mais qui tend également à questionner et fragiliser sans cesse le patrimoine culturel commun. Au delà des qualités propres de Johnny Hallyday ou de son incroyable longévité, c’est sans doute cette nouvelle donne sociologique et culturelle qui rend impossible qu’un artiste puisse désormais jamais acquérir un statut fédérateur comparable à celui qu’il avait acquis au sein de la société française. Et c’est peut-être aussi la conscience diffuse de cette impossibilité, symbole d’une unité culturelle évanescente, qui explique l’intensité de l’émotion ressentie ces derniers jours.



36 réactions


  • Taverne Taverne 12 décembre 2017 10:19

    Le jour J à l’heure H
    (J comme Johnny, H comme Halliday)

    Quelque chose en nous de Halliday,
    Quelque chose en lui d’Elvis Presley.
    Même en sueur et sans smoking
    Il était pour ses fans un king
    Ou bien si l’on préfère un prince
    Quand il chantait au parc des Princes.

    Pour ses fans, la véritable générosité n’est-elle qu’on leur donne à aimer, de permettre que l’on vous aime d’un amour absolu ? Question philosophique.


  • Taverne Taverne 12 décembre 2017 10:22

    « les non-souchiens brillaient par leur absence ».

    Pas non plus de souchiens au Tour de France qui n’est donc pas national : à supprimer ! Pas halal.
    En tout cas, le philosophe sénile a encore une fois brillé par sa présence très opportuniste.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2017 10:47

    « Chanteur populaire » me semble peu approprié à un blouson doré. Rien à voir avec Aristide Bruant.


    • mursili mursili 13 décembre 2017 06:42

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Rien à voir avec Aristide Bruant, ou peut être que si, un peu, quand même ? 

      En 1897, le célèbre critique Adolphe Brisson a fait le récit d’une visite à Bruant, à Courtenay, dans Portraits intimes : « Le poète des gueux habite un château où il mène le train d’un seigneur moyenâgeux, il chasse, il pêche, il a une meute de chiens fidèles et dressés. Ses vassaux sont représentés par un garde, le père Rata, un jardinier, le père Bajou, et un fermier et une nombreuse domesticité. Les pièces de son logis sont luxueusement meublées de bahuts, de fauteuils, de bibelots. Il me raconte qu’il a acheté vingt-cinq hectares de prairies, un bras de rivière, une île, un moulin. M. Bruant est un autre marquis de Carabas ! »

      Bruant semble avoir été d’ailleurs beaucoup plus cynique que Johnny :

      Le chansonnier populaire, le fondateur du Mirliton, que l’on aurait pu croire attaché à Montmartre, sa seconde patrie si souvent chantée, tint à Adolphe Brisson des propos révélateurs : « Pendant huit ans, j’ai passé mes nuits dans les bocks et la fumée ! J’ai hurlé mes chansons devant un tas d’idiots qui n’y comprenaient goutte et qui venaient, par désœuvrement et par snobisme, se faire insulter au Mirliton… Je les ai traités comme on ne traite pas les voyous des rues… Ils m’ont enrichi, je les méprise : nous sommes quittes ! »

      Source : Wikipedia


  • Buzzcocks 12 décembre 2017 11:35

    Ce qui me fait rire dans cette affaire, ce sont tous les blogs de droite qui clament effectivement que c’était la vraie France qui avait assisté à ces cérémonies. Donc du blanc.

    Or, quand j’assiste dans la France profonde à des offices religieux, (ça m’est arrivé trois fois dernièrement dont deux enterrements) les prêtres, étaient vraiment très colorés et ne ressemblaient pas du tout à ceux de Jauni.

    La France profonde chrétienne, la fameuse France Judeo-chrétienne revendiquée par tous les zozos d’extrême droite, n’existe plus que parce qu’on a fait venir massivement des curés africains :)


    • Jonas Jonas 13 décembre 2017 00:31

      @Buzzcocks "Ce qui me fait rire dans cette affaire, ce sont tous les blogs de droite qui clament effectivement que c’était la vraie France qui avait assisté à ces cérémonies. Donc du blanc."

      Tout à fait.
      Finkielkraut fait effectivement le constat que la majorité du public était composé de Français de souche.
      Les maghrébins, les asiatiques, les sub-sahariens, étaient absent de cet hommage, et c’est tout à fait compréhensible, Johnny Hallyday a débuté et s’est révélé dans les années 1960, à une époque où la France accueillait très peu d’immigration, il perpétue un style rock-variété très français, qui s’est transmis majoritairement dans ces familles françaises de souche.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2017 13:22

    Désolé de jouer les rabat-joies, mais heureusement d’autres personnes qui n’auront jamais aucune reconnaissance seront là pour s’occuper de la détresse et de la dépression inévitable de ceux qui ont perdu leur idole. Quand un homme avoue que Johnny était plus important que sa famille, il y a comme un problème,....


  • McGurk McGurk 12 décembre 2017 14:09

    C’est possible d’arrêter de nous bassiner avec ce type en produisant à la chaîne des articles à son sujet ? Pourquoi ne remplit-on pas le site d’articles sur le type lambda mort dans l’indifférence la plus totale ?

    Ah sinon à quand les slips « Johnny », les casquettes, les soutifs avec sa guitare, les pins avec sa tronche dessus pour qu’on en fasse enfin une overdose ?


    • sls0 sls0 12 décembre 2017 17:00

      @McGurk
      Je suis de la France d’avant et je n’ai jamais apprécié Johnny et ce depuis les années 60. Et oui ça date.

      Après ce sera Mireille Mathieu, Sheila, Ringo que j’apprécie tout autant.

    • BOBW BOBW 13 décembre 2017 12:01

      @sls0:Et le grand Jean FERRAT !


  • Gogonda Gogonda 12 décembre 2017 18:17
    Oui Johnny était un vrai Français de la France d’avant ! père adoptif de deux jeunes asiatiques et un amoureux du Rock en Harley Davidson ! ha que tu peux pas faire plus Français ! ha que ouais !




     

  • Esprit Critique 12 décembre 2017 18:43

    L’Identité n’est pas multiple. l’identité est une et indivisible, Par contre l’identité est bien constituée de multiples apports comme l’eau du torrent est issue de plusieurs névés. L’identité française c’est ses rois , la république, Napoléon, Molière, La Fontaine Voltaire ,Victor Hugo, De Gaulle, Mendes-France. Coluche, Desproges, etc.... Ce sera un jour celle de Mohamed, si il décide d’être français et d’œuvre pour elle.


  • jeanpiètre jeanpiètre 12 décembre 2017 21:28

    On s en tout, jauni c est la vieille France gavee au pernaut de midi et à bfm. Pas la plus nombreuse,mais la plus facilement manipulable


  • alinea alinea 12 décembre 2017 22:16

    Je me demande si ailleurs ou en d’autres temps, un chanteur populaire, milliardaire, dépensier et fraudeur, fut à ce point l’ami des présidents et des riches ; ceci expliquerait peut-être cela.


  • mursili mursili 12 décembre 2017 23:31

    Un sujet pour Emmanuel Todd : qui est Johnny ?


  • Armelle Armelle 13 décembre 2017 09:23

    1 millions de Français dans les rues de Paris !...
    Et bien voilà qui ferait rêver Martinez !!!
    ça interpelle quand on sait que ce dernier parvient péniblement à en rassembler 150.000 pour de prétendues questions existentielles !!!


  • erichon erichon 13 décembre 2017 09:31

    La première partie de l’article est plutôt sympa ...

    Puis arrive le développement sur l’identité française ... et la je m’agace ( encore ) !!

    L’identité est un ensemble de caractéristiques IMMUABLES qui permettent d’IDENTIFIER ( et ouais c’est une tautologie mais il faut quand même le rappeler ) de manière certaine et unique un personnage , un objet , un pays etc ...

    Pour les pays je ne vois que la situation géographique pour déterminer de façon unique chacun d’entre eux. Tout le reste n’est que culture et histoire ( ensemble de faits historiques ) .

    Par exemple Johnny fait partie de notre culture et en aucun cas de notre identité.

    Le catholicisme fait partie de la culture de beaucoup de français mais en aucun cas elle peut faire partie de l’identification de notre pays . D’abord parce que ce n’est pas toujours vrai ou ne le sera peut être pas toujours et qu’ensuite ce n’est pas vrai pour tout le monde.

    Notre culture change en permanence au gré des évènements , alors arrêtez de nous gonfler avec votre identité et décontractez vous. Demandez vous ce que serait notre pays s’il n’avait pas l’apport de cultures extérieures !!! 

    Et pour tout ceux qui ont peur du « Grand remplacement » , moi ce qui me fait le plus peur c’est le retour des religieux de tous poils et de tous bords.


  • BA 13 décembre 2017 10:55

    Antisémitisme : « En 2017, on a dû déménager parce qu’on est juif. »

    Tags racistes, agressions violentes… Depuis les années 2000, de plus en plus de familles juives quittent certaines banlieues sensibles pour des zones pavillonnaires ou la capitale par crainte d’actes antisémites…

    Pendant des semaines, André a dormi avec une batte de base-ball au pied de son lit. Un coup de klaxon tard le soir ou une porte violemment claquée le faisait sursauter. « Après les cambriolages, j’étais toujours sur le qui-vive. Avec ma femme, on ne se sentait plus en sécurité chez nous », confie l’énergique septuagénaire, en touillant son café. Au printemps 2015, son appartement a été mis à sac à deux reprises à quelques semaines d’intervalle. La seconde fois, les malfrats ont laissé un message tracé au rouge à lèvres sur un mur de la chambre d’amis ne laissant guère de doute quant à leur motivation : « sale juif, vive la Palestine ». Alors, après 40 années passées à Bondy, en Seine-Saint-Denis, le couple a mis les voiles en décembre 2015, direction Villemonble, dans le « triangle d’or » du département.

    Si sa femme ne s’y était pas opposée, André, qui se définit comme un juif « traditionaliste » mais qui ne porte la kippa que le vendredi pour shabbat, serait parti en Israël faire son alya. En 2016, 5.000 départs ont été enregistrés, 8.000 l’année d’avant. Les attentats contre l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse, l’épicerie cacher à Sarcelles ou l’Hyper Cacher de Vincennes ont parfois servi de déclic. « Ces attaques ont été un choc évidemment mais il ne faut pas sous-estimer l’antisémitisme qu’on vit au quotidien. Pendant longtemps, les juifs étaient visés à travers leurs symboles, aujourd’hui, on s’en prend directement aux personnes », estime Sammy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA).

    Si on s’en réfère au Service de protection de la communauté juive (SPCJ), qui s’appuie sur les données du ministère de l’Intérieur, les agressions physiques ou verbales à caractère antisémite ont fortement baissé en 2016 : 355 actes et menaces ont été recensés contre 808 l’année précédente. Mais l’année 2015, celle des attentats, a été marquée un pic d’actes racistes, aussi bien antisémites qu’ antimusulmans.

    Depuis l’an 2000 et la seconde Intifada, les agressions physiques et verbales antisémites n’ont eu de cesse d’augmenter, marquées par des pics suivant le rythme de l’actualité (Ilan Halimi, l’affaire Dieudonné, les manifestations pro Gaza en 2014…). D’autant que ces chiffres sont probablement sous-estimés car ils ne s’appuient que sur les plaintes.

    Surtout, certaines affaires, à l’instar de l’agression de la famille Pinto en septembre dernier à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, ont distillé un fort sentiment d’insécurité au sein de la communauté. Le couple de septuagénaires et leur fils ont été frappés et ligotés pendant que des cambrioleurs mettaient à sac leur maison. « Vous êtes juif, donc où est l’argent ? », leur aurait lancé l’un d’eux. Malgré la mise en examen de cinq suspects mi-novembre, Roger Pinto envisage de vendre le pavillon. « J’hésite parce que ça voudrait dire qu’ils ont gagné et ça, je le refuse. Mais il faut bien avouer qu’on ne se sent pas en sécurité, chaque pièce nous rappelle ce qu’on a vécu. »

    Si la famille Pinto hésite, d’autres ont sauté le pas. Sophie, son mari et ses trois enfants ont quitté « en catastrophe » leur pavillon de Romainville en juin, après avoir découvert les pneus de leur voiture crevés, les ailes rayées au tournevis en grosses lettres : « Juif », « Israël » et une étoile… Quelques semaines auparavant, leur maison avait été cambriolée. « Ils vous ont repérés, partez ! », leur aurait même conseillé la police. « En 2017, on a dû déménager parce qu’on est juif, c’est grave », lâche la mère de famille. Après avoir vécu trois mois chez les parents de Sophie, la famille a retrouvé un appartement dans une banlieue plus calme de Seine-Saint-Denis. Le nouveau logement est plus petit, plus cher aussi. « J’ai l’impression de recommencer ma vie à zéro, on n’a plus rien. Mais c’était la condition de notre sécurité. »

    « Je ne compte plus le nombre de familles qui ont quitté la Seine-Saint-Denis pour s’installer à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. Quitte à avoir un appartement plus petit et à se serrer la ceinture », assure Sammy Ghozlan. Certaines ont été directement victimes d’antisémitisme, beaucoup ont agi dans la crainte de l’être un jour. Quant à celles qui sont restées dans le « 93 », elles se sont installées au Raincy, à Gagny, à Pantin, aux Lilas ou au Pré-Saint-Gervais, réputées pour être des villes « calmes ».

    Cet « exode intérieur » est difficilement quantifiable, mais force est de constater que plusieurs synagogues de Seine-Saint-Denis, à l’instar de celle de Saint-Denis ou de Clichy-sous-Bois ont fermé, faute de monde.

    A Pierrefitte, le rabbin a enregistré une baisse de 50 % du nombre de fidèles depuis son arrivée il y a treize ans. Même constat à Bondy. « Au début, des années 2000, on était entre 700 et 800 pour Kippour, aujourd’hui, on tourne plutôt autour de 350-400 », confie le président de la synagogue. Plusieurs familles ont fait leur alya, d’autres sont parties dans des zones plus calmes. « Il y a un climat délétère depuis plus de quinze ans. C’est difficile à expliquer, ce sont des provocations, des regards. Il y a des endroits où on ne se sent pas les bienvenues », poursuit-il.

    « Les actes antisémites sont en hausse depuis 2000, ce sont eux qui impressionnent et marquent les esprits », note Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS et à Sciences Po. 

    Pourtant, la dernière enquête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) souligne que la communauté juive est la minorité la mieux acceptée, citée en modèle. Le sentiment que « les juifs sont des Français comme les autres » est partagé par 81 % des sondés, soit une proportion supérieure de huit points par rapport aux Français musulmans. L’enquête met néanmoins en avant une persistance des préjugés anciens, comme le fait que les juifs ont de l’argent ou du pouvoir. En 2016, 35 % des Français estiment que les « juifs ont un rapport particulier à l’argent ». En 2014, ils étaient 63 % à le penser. « Ces stéréotypes peuvent créer de l’envie et du ressentiment et se retourner contre cette minorité qui a le sentiment d’être une victime désignée », précise la chercheuse.

    Cette crainte d’être ciblé à cause de sa religion a poussé certaines familles à limiter les symboles visibles. Comme de plus en plus de juifs, Jonathan, lycéen de 17 ans et fils du rabbin de Bondy, ne porte plus la kippa dans la rue depuis février, après avoir été violemment agressé avec son frère aîné. Selon leur récit, consigné dans une plainte, ils ont été pris à partie alors qu’ils étaient à un feu rouge, insultés – « sale juif, tu vas crever » – puis victimes de queues de poissons. Lorsque les deux frères s’arrêtent, le conducteur, rapidement rejoint par des amis, les frappe et les menace avec une scie qui se trouvait dans son coffre. Le lycéen a écopé de 21 jours d’ITT, son frère d’une quinzaine de jours, mais leur plainte a été classée sans suite, par manque d’éléments. Depuis cette affaire, Jonathan est convaincu d’une chose, dès qu’il sera suffisamment grand, il quittera Bondy, peut-être même la France. Pour aller où ? « Ailleurs, mais je ne sais pas encore où. »

    http://www.20minutes.fr/paris/2184191-20171213-antisemitisme-2017-demenager-parce-juif


  • lautrecote 13 décembre 2017 11:38

    Encore un article ?


    • Armelle Armelle 13 décembre 2017 15:21

      @Syracuse
      Oui c’st bcp mieux !!!, à travers la tartiflette, on perçoit bcp mieux le « moi j’en ai rien à battre » qui d’ailleurs a également été mon sentiment, ce qui ne m’empêche pas de respecter ceux qui ont participé. Chacun fait ce qu’il veut et surtout pense ce qui lui plaît de penser !!!


  • Jean-Luc Hodemon 13 décembre 2017 15:26

    40 années de délinquance fiscale...Un beau bras d’honneur à tous ceux qui n’ont d’autres choix que de se faire tondre !

    Les moutons de Panurge...

    Selon Syracuse : Un chanteur populaire est mort, et un pays entier s’est arrêté.

    C’est votre avis, mais ne vous croyez pas obligé de parler au nom de ceux qui ne pensent pas la même chose !! Le pays entier ne cautionnent pas l’homme, ni ses valeurs...


  • Surya Surya 13 décembre 2017 15:44

    Les media télévisés britanniques ont totalement minimisé la portée de l’hommage en parlant de « quelques dizaines de milliers » de personnes sur les Champs Elysées (! !), et en montrant surtout des images de foules dispersées (comme par exemple des images au tout début de la matinée avant que n’arrive le gros de la foule) et des gros plans de gens en train de chanter. 

    Je n’ai pas du tout compris pour quelle raison ils ont fait ça.

    De plus, dans un article, je sais plus lequel vu que je l’ai pas gardé, il a été question de Johnny Hallyday : « the French answer to Elvis Presley », comme si nous nous sentions en compétition avec les Américains et qu’on s’était sentis obligés d’apporter notre réponse à leur artiste que nous enviions, autrement dit comme si nous étions jaloux des Américains ! La aussi, j’ai pas compris.

    • Eric F Eric F 13 décembre 2017 16:39

      @Surya
      « comme si nous nous sentions en compétition avec les Américains... » Et pourtant, c’est là le paradoxe, le « symbole de la France d’avant » est l’introducteur du style « à l’américaine » dans la variété française ; la culture américaine devenue de plus en plus invasive, des feuilletons télé à Halloween, en passant par le Mac Do et le Coca. Ceci étant, s’il n’était guère connu dans le monde anglo-saxon, c’est que les paroles étaient quand même en français. 


  • Surya Surya 13 décembre 2017 17:26

    Oui, mais s’il a introduit ce style, c’était parce qu’il était passionné par l’Amérique, sa culture et sa musique, et on le comprend : quand on écoute du Blues, par exemple, des fois c’est carrément à tomber par terre ! Et c’était sûrement pas par esprit de compétition, et encore moins une « réponse des Français à Elvis Presley » puisqu’une partie de la France a justement rejeté Hallyday à ses tous débuts, à cause de son style américanisé.


  • Darks67 Darks67 13 décembre 2017 18:26
    Johnny Hallyday
    Il n’a rien de Français ce type, ni son nom, ni prénom, ni son accent, ni son train de vie, et il nous l’a bien rendu en planquant tout l’argent que les Français ont bien voulu lui donner ailleurs, et pourtant les a-t-il emmené au paradis ? J’en suis pas sûr...

  • MERLIN MERLIN 14 décembre 2017 14:21

    Peut on y voir un sursaut de Patriotisme ?.......


  • Pierre 17 décembre 2017 13:32

    Dire que le Jauni fait partie du patrimoine « culturel » est un brin excessif alors que précisément il est le héros des plus indigents de la culture, ou alors au troisième rayon...


    • delphe 17 décembre 2017 20:25

      @Pierre

       On n’est pas obligé d’être d’accord avec vous ,comme ces dizaines de millions de français qui rendent hommage à Johnny ou qui simplement respectent Johnny pour son talent incontestable de chanteur.

      Tiens hier soir à la cérémonie de de Miss France ,il y eut un hommage émouvant à Johnny , après avoir entendu Johnny chantant « Je te promets » à la fin l’image de celui-ci apparaît et toute la salle y compris les jurés se lève pour applaudir et même crie « Johnny ,Johnny » ,une ovation triomphale pour Johnny.


    • Pierre 17 décembre 2017 22:36

      @delphe
      Ouais, sauf que c’est tout de même de la musique bas de gamme, d’où son succès, et que Mozart a été jeté à la sauvette dans une fosse commune.


    • delphe 18 décembre 2017 20:16

      @Pierre

       Je sais vous êtes au dessus de tout ça.


  • zygzornifle zygzornifle 18 décembre 2017 09:09

    un million de personnes sur les Champs-Élysées et pas une seule vitrine brisée, pas une seule bagnole ou une poubelle brûlée, même pas un flic caillassé ? Comment est-ce possible ? Tous les ans pour la nuit de la St-Sylvestre, ou à chaque manif plus ou moins autorisée entre Bastille et République, on y a droit. Alors pourquoi pas cette fois-ci ?

     

    La... réponse, je l’ai trouvée dans un article de Boulevard Voltaire joliment intitulé « La France moisie aux obsèques de Johnny  » et dont je vous livre ici les extraits les plus savoureux :

     

    « Formidable ! Inoubliable ! Exceptionnel ! Historique ! Une journée à la démesure du chanteur. Du jamais vu que l’on ne reverra jamais. Il y a eu Victor Hugo. Il y aura désormais Johnny Hallyday. Les médias ont rivalisé en superlatifs pour rendre compte de la mobilisation populaire lors des obsèques de l’idole des jeunes. Un million de personnes. Des Champs-Élysées à la rue Royale. Les caméras filment. Les images défilent. Et le constat s’impose. Brutal. Incroyable. Invraisemblable. Effrayant. La France de Johnny, celle qui suscite soudainement l’admiration des journalistes et de la classe politique, est celle qu’ils abhorrent habituellement. Ce 9 décembre 2017, Paris a rendez-vous avec la France des années 1960 et 1970. La France d’avant. La France moisie. La France du passé. La France repliée sur elle-même. Frileuse. Égoïste. La France des beaufs et des Dupont Lajoie. Celle de la Renault 12 et de la R 8 Gordini. Celle du paquet de Gauloises bleu et du vin qui rend heureux. La France qui s’est figée. La France qui doit disparaître. Le spectacle est saisissant.

     

    Pas de voiles.

     

    Pas de racailles.

     

    Pas de diversité.

     

    Pas de bandes qui cassent et qui pillent.

     

    Il n’y a que la France de l’entre-soi. Celle du vivre ensemble est restée à la porte.

     

    Quoi, ma gueule, qu’est-ce qu’elle a, ma gueule ?

     

    Les micros se tendent. Et les témoignages se succèdent. René. Marc. Laurence. Jean-Paul. Lucienne. Éric. Chacun raconte son anecdote. Souvent tendre. Parfois naïve. Toujours rafraîchissante. Mais le constat reste le même. Aux abonnés absents les prénoms venus d’ailleurs… La richesse du 9-3 n’est pas là.

     

    La jeunesse issue des quartiers,

     

    qui doit revivifier un pays à bout de souffle,

     

    ne vibre pas aux charmes de Gabrielle. »

     

    Intéressant, non, comme constat ? Un million de « faces de craie » dans la rue et pas une merde. Les autres, les « chances pour la France », dès qu’il y en a une vingtaine sur un trottoir, c’est le bordel ! Rhoooo... 


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