jeudi 3 décembre 2020 - par CHALOT

Kurdes, les damnés de la guerre

JPEG

« Kurdes, les damnés de la guerre »

Livre écrit par Olivier Piot

279 pages

éditions : les petits matins

mars 2020

Un essai pour mieux comprendre la cause kurde

 

Nous avons tous été admiratifs, estomaqués devant le courage inouï de ces combattants et combattantes kurdes qui ont vaincu daesh, les armes à la main.

Nous avons été, comme l'auteur, scandalisés par l'attitude des puissances occidentales qui ont laissé fin 2019 le « sultan » Erdogan intervenir militairement contre les kurdes syriens.

Qui sont ces kurdes ? D'où viennent-ils et quelle est l'histoire de ce peuple ?

L'auteur nous apporte des réponses et d'autres, à plusieurs questions essentielles que l'on pourrait se poser.

A la fin de la première guerre mondiale, le traité de Sèvres en 1920 avait prévu la création d'un Etat kurde …. C'était une réponse à une légitime revendication de ce peuple .

Malheureusement, le traité de Lausanne de 1923 a organisé la partition du Kurdistan qui été assimilée par trois états : la Turquie, la Syrie et l'Irak, sous mandat britannique.

Les puissances victorieuses de la 1ère guerre mondiale ont ainsi abandonné les kurdes, remettant par là même les promesses faites.

Durant la décennie suivante, les révoltes kurdes ont été réprimées en Turquie, en Irak et en Iran.

Pendant des dizaines d'années, les organisations politiques kurdes, partagées entre une aspiration à l'autonomie et une autre en faveur de la naissance d'un grand Kurdistan uni, se sont alliées ou combattues.

C'est aussi un élément de compréhension.

La dégradation de la situation en Syrie et la réponse kurde au chaos avec la création du Rojava, autogéré par les kurdes dans le cadre d'une société démocratique, laïque, féministe et sociale conduit Erdogan a intervenir militairement.

Erdogan voulait à la fois casser ce précédent dangereux et à la fois reconstruire en Turquie une aura qu'il avait perdue.

« Comme les « damnés de la terre » sont enchaînés à la roue des luttes contre les injustices, condamnés à lutter pour survivre dignement, les Kurdes du Moyen-Orient restent acculés à trouver des réponses à leur combat séculaire. »

L'auteur est journaliste, il se veut impartial mais rien que l'exposition des faits et l'analyse rigoureuse qu'il établit, nous convainc de la nécessité de défendre la cause kurde.

Jean-François Chalot



5 réactions


  • Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS Bendidon 3 décembre 2020 09:48

    Salut CHALOT moi en ce moment je lis L’AFFAIRE EPSTEIN écrit par 3 journalistes américains (Dylan Howard, Melissa Cronin et James Robertson) et ce n’est pas piqué des vers. le livre se lit comme un roman d’espionnage

    Quel drôle de monde dans lequel on vit smiley


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 3 décembre 2020 11:14

    Quand il s’agit des Kurdes, on oublie le droit des peuples à se gouverner eux-mêmes. Dans les pays qui les tolèrent, ils sont minoritaires. Et comme ces états ne sont pas laïques, ils sont brimés voire persécutés.

    Comme par ailleurs ils sont divisés politiquement, ils ont peu de chance d’avoir un jour leur état !


  •  C BARRATIER C BARRATIER 3 décembre 2020 21:12

    Merci pour cet article. La France devrait plus fermement les défendre, y compris militairement, suite aux insultes d’Erdogan ,qui les combat, contre la France et son président.


  • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 4 décembre 2020 10:18

    Lorsque les Ottomans avaient besoin des Kurdes pour asservir les provinces chrétiennes, ils les désignaient pompeusement « Turcs des montagnes »...

    En 1915, ces Turcs des montagnes ont vigoureusement participé à l’extermination des convois de femmes et d’enfants que les gendarmes détournaient vers leurs villages sur le chemin du désert vers Alep...

    J’invite ceux qui doutent à se renseigner auprès des associations kurdes de France qui le reconnaitront très volontiers. Il y a eu des exceptions, comme toujours.

    https://www.cultura.com/la-solitude-des-massacres-tea-9782402037761.html

    Juin 1915 - La guerre embrase l’Europe. Et, de nouveau les Balkans. À Istanbul, le gouvernement nationaliste jeune-Turc, allié des Allemands rêve de reconquêtes. L’Arménie, enclave chrétienne en monde musulman pourrait être un obstacle. Elle sera éliminée. Près de deux millions de morts. Presque autant que de soldats français et anglais tués durant la Grande Guerre. Dix fois plus de victimes qu’à Hiroshima ! Le premier grand génocide de l’Histoire. Mais qui s’en souvient ? Papken Injarabian avait neuf ans. Petit garçon perdu dans la tourmente, il a vécu l’atroce exode de tout un peuple que massacrent, dépouillent, violent, les hordes de Kurdes, stipendiées par les Turcs. Il a découvert la mort, la faim, la soif, l’esclavage... mais c’est un enfant et il veut vivre. Il veut aimer, rire, chanter, s’amuser... Il croit en la vie, comme il croit en Dieu, dur comme fer. Vous n’oublierez jamais cet enfant emporté par le tourbillon de la folie des hommes.



    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 4 décembre 2020 18:03

      @vraidrapo
      Les « Turcs des montagnes » n’étaient-ils pas musulmans ?
      Les guerres de religion, cela ne concerne pas que les chrétiens !


Réagir