mardi 22 janvier 2019 - par Alex

L’épopée du chien présidentiel

L’épopée du chien présidentiel

 

Le chien présidentiel est une institution typiquement française, et nous les petits belges, on trouve ça plutôt sympa.

Si les derniers potentats gaulois ont tendance à de plus en plus traiter leur bon peuple comme des chiens, à l’Elysée, on retrouve du royal canin.

Plus précisément, il faut qu’il y ait du labrador….pas 100%, mais il en faut !

Celui qui a vraiment institutionnalisé le cabot d’état est sans nul doute le mythique président Mitterrand avec son immortel Baltique. Ce dernier savait manier la plume comme nul autre.

Mais avant, Valéry Giscard d'Estaing promenait déjà fièrement Samba son mâle labrador noir.

Doit-on évoquer Rasemotte, le corgi de Charles de Gaulle, bien plus court sur pattes que son maître haut perché ?

Jacques Chirac reçoit Maskou le labrador noir lorsqu’il est encore Premier ministre. Un don prémonitoire…

Nicolas sarkozy aime les bêtes, et on ne retiendra parmi plusieurs chiens, dont un…chihuahua (Qui a dit « tel chien tel maître » ?), que la femelle labrador. Tout comme pour le compagnon à quatre pattes de Jacques Chirac, Clara est un cadeau.

Dans la lignée de la tradition, François Hollande reçoit sous le sapin de Noël Philae, toujours labrador noir. La première fois de sa vie, cet homme a du chien !

Le doux et tendre Emmanuel Macron, manifestement issu de l’école Serpentard au vu de toutes ses qualités de cœur, s’est flanqué d’un labrador croisé griffon noir. Comme il se doit pour suivre le courant animaliste, Némo a été adopté.

Le facétieux animal nous parait tout de suite sympathique lorsqu’on sait qu’il est parvenu à terroriser Marlène Schiappa et qu’il a dévoré les pompes d’Emmanuel.

 

Le chien est un animal politique

 

On serait tenté de décréter que l’on s’en fiche comme de sa première paire de chaussettes, mais au dernier moment, comme on sait que dans les affaires de pouvoir, il n’y a aucun hasard, on consacre encore quelques lignes pour étaler le pourquoi du comment. L’affaire est simple : le chien du président lui apporte automatiquement un capital sympathie. N’oublions pas que le chien est décrété être le meilleur ami de l’homme, le plus fidèle compagnon. On pardonne tout à son toutou, et l’Elysée espère que dans la même lancée, on se montre aussi magnanime vis-à-vis du maître lorsqu’il déchire ses belles promesses, urine sur les revendications populaires ou dépose son lisier dans les bottes du contribuable.

Le cerveau humain étant dument conditionné, avec des pensées telles que : l’ami des bêtes ne peut être l’ennemi des hommes – et donc du peuple – on peut supposer qu’Emmanuel Macron eut été précipité dans les abysses du capital sympathie sans l’intervention de Némo. D’ailleurs, on en parle, du chienchien blagueur, pendant que partout on matraque, on gaze et on éborgne.

La race du Labrador est de plus particulièrement appréciée, les individus étant réputés pour leur douceur alliée de force tranquille. Une main de fer dans un gant de velours.

On ne verra pas un Président digne de ce nom se faire admirer en compagnie d’un chat, alors qu’il le représenterait sans doute mieux, vu que ce fauve d’appartement est jugé très mignon étant chaton mais comme franchement pas bosseur, dissimulateur, ironique, voire un brin hypocrite une fois son territoire investi.

 

Le chien présidentiel est aussi ailleurs

 

La coutume s’exporte même, et c’est nettement moins drôle à certaines occasions. Je pense par exemple à l’utilisation que fera le président sud-coréen Moon Jae-in des deux chiens de race Pungsan qu’il a reçu en cadeau de Pyongyang…

Dans un précédent, Xi Jinping, le président chinois, s'était vu offrir un labrador par des entreprises françaises. De mauvaises langues bavent que la pauvre bête n’aurait pas tardé à figurer au menu.

Notons que la France n’a pas le monopole des bestioles présidentielles. Depuis John Adams, premier président des États-Unis à occuper la Maison-Blanche en 1800, tous les présidents, à l'exception de Chester A. Arthur puis de Donald Trump (ah bien que..qui n’aime pas les bêtes…), ont eu des animaux avec eux à la Maison-Blanche. « Un homme qui n’aime pas les chiens ou ne désire pas en avoir un n’est pas digne d’entrer à la Maison-Blanche » (Calvin Coolidge, président de 1923 à 1929)

 

Alex Zeletzki v.P

20 01 2018

 

Pour aller plus loin…

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Animaux_domestiques_des_pr%C3%A9sidents_de_la_R%C3%A9publique_fran%C3%A7aise La liste des animaux présidentiels.

https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/07/13/les-chiens-de-presidents-sacres-animaux-politiques_5330686_4497186.html article hélas réservé aux abonnés…heureusement que de bons médias tels qu’Agoravox existent.

https://www.voici.fr/news-people/actu-people/nemo-le-chien-demmanuel-macron-martyrise-lequipe-du-president-dans-le-salon-des-ambassadeurs-645429 On parle du gentil cabot pour faire passer la pilule du maître.

https://city-pattes.fr/profession-chien-de-presidents-1646/ Quelques portraits de chiens de présidents.



3 réactions


  • Sergio Sergio 22 janvier 2019 20:24

    Macron est parti voir les maires dans la Drôme avec son ’ Show chaud ’ !


  • Jean Keim Jean Keim 23 janvier 2019 14:09

    Encore une histoire où il est question de cadeaux faits aux riches :-\


    • Alex Alex 26 janvier 2019 23:19

      @Jean Keim Bof, pas vraiment. C’est plus un symbole présidentiel, un outil de communication.Se voir offrir un chien n’est pas un privilège réservé aux riches et entre-nous, ce n’est pas toujours la plus grande des joies de se voir offrir un animal qu’on a pas choisi. Il serait même souhaitable de ne pas se servir d’un animal comme cadeau si on n’est pas certain qu’il est ardemment souhaité et délibérément choisi. Mais en revanche, oui, c’est vrai, on ne prête qu’aux riches et en général, ils tendent à recevoir plus de cadeaux...L’argent ne fait pas le bonheur, bien qu’il y contribue pas mal. Lorsqu’on en a pas, autant explorer le reste et ne pas s’aigrir par l’envie...


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