mardi 14 mai 2013 - par Henri Diacono

L’Europe et la France de Monsieur Jean

« Mais qu’y a-t-il aujourd’hui, Monsieur Jean, vous semblez contrarié. Je ne vous connaissez pas encore ainsi…  » L’homme bedonnant et massif à la fois, au tablier blanc maculé de traces de doigts gras et de sauce, témoignant, en ce lieu, d’une activité débordante devant des fourneaux, est assis au côté d’un vieillard muet et pensif, à l’allure ma foi élégante. Ses épaules ne se sont pas encore affaissées. Avec sa jovialité apaisante et polie qui a presque toujours attiré à lui, la sympathie et la confiance, c’est son visage, couleur bistre, où les rides sont à peine visibles, mais aussi son regard qui font apparaitre chez lui une origine gavée de soleil. Quelque part, au delà de l’antique Phocéa. L’œil sans cesse en éveil ne désarme pas. Il continue d’être animé d’une soif de savoir, ou plutôt d’apprendre mais aussi d’offrir, avec une curiosité inassouvie, lucide et bienveillante à la fois.

  Il est un peu plus de 14 heures, un jeudi d’hiver. Tous deux sont autour d’un guéridon, à l’intérieur du dernier et réputé bistroquet « auvergnat » du quartier devenu soudain désert ou presque, après le tumulte du coup de feu du déjeuner au plat unique. Nous sommes, à Paris dans le 12°, à mi chemin du Palais Omnisport de Bercy et du Village aux cinoches qui se sont étalés sur la tombe de la Halle aux Vins. La majorité des autres établissements de la convivialité du coin, brasseries et troquets ont été les proies privilégiées des yeux bridés débarqués en masse depuis le 13°, en face, de l’autre côté de la Seine où a été plantée la Bibliothèque Nationale par la volonté de « tonton » François. L’ancien pas le nouveau. 

 Le tablier qui entoure la bedaine est celui du maître de l’endroit, un fin cuisinier renommé. Tous ses clients (il en a beaucoup), ses fournisseurs et bien d’autres, qui aiment à le tutoyer sans le vexer tant il est invariablement ouvert à eux, ne l’abordent que par son prénom, un amical « Marcel ». Un verre de beaujolais trône de devant lui. L’autre, lui faisant face, se contente d’une tasse de café. Il est salué ici, comme dans tout le quartier où il crèche depuis des lustres, d’un respectueux « Monsieur Jean », accompagné du vouvoiement de rigueur. Une déférence qu’il mérite amplement, dit-on de lui.

 Les deux hommes observent depuis longtemps un rituel immuable qui les a rendus très proches. Dans le frimas ou dans la chaleur, chaque mardi et jeudi, en tout début d’après midi, le vieillard y vient bavarder longuement avec le cuistot. En automne et hiver, le verre de vin est toujours pour le second, au chaud près du comptoir, et l’autre ne déroge jamais à sa tasse « d’espresso » crémeux qui chante l’Italie, accompagné, quelquefois seulement, d’un « petit verre ».

 Dès que le printemps montre son nez, sur la terrasse, adieu au beaujolais et au caoua. Place est faite à deux imposantes choppes de Pills blonde « pression ». Frappées à point et tirées du fût avec un art consommé par le taulier, très doué dans la confection précieuse, du fameux col à la mousse épaisse et onctueuse. Ce n’est pas tout. Cette complicité, plus brève, se retrouve également tous les samedis. A midi pile. Lorsque, cravaté d’un ton flamboyant, chemise immaculée et veste aux plis parfaits, bien protégé de la moindre éclaboussure par le large déploiement d’une serviette à carreaux, délicatement retenue au cou, entre peau et soie, Monsieur Jean s’attable, toujours au même endroit qui lui est d’ailleurs réservé. Il y déguste avec gourmandise, sans donc jamais se presser, son hebdomadaire blanquette de veau. Le seul mets cuisiné à figurer en fin de semaine, depuis toujours, sur l’ardoise d’auvergne. Un délice offert par les mains de Marcel, en véritable orfèvre des casseroles au parfum familial qu’il est.

« C’est que j’ai très mal dormi, l’ami…. et que j’ai longuement gambergé… je n’ai fait que çà jusqu’aux premières lueurs du matin… tu te rends compte Marcel ? C’est contrariant, non ? »

 « Allons Monsieur Jean, depuis le temps que nous bavardons ensemble, et que nous connaissons l’un et l’autre notre passé ou presque et toute notre vie, rappelez-vous, vous me l’aviez déjà confié, qu’avec l’âge vos nuits sont entrecoupées d’entractes que vous comblez par la télé, les souvenirs ou un bouquin….moi même je commence à avoir ces mêmes coupures, après avoir allongé la fatigue du jour en voulant pourtant l’en débarrasser par de longs ronflements ininterrompus qui ‘ont valu d’offrir à bobonne des bouchons d’oreilles, mais jamais je ne vous avez vu ainsi, au bord de la colère. »

 Le vieillard demeure muet deux à trois secondes, le temps de retrouver un léger sourire de jeunot, puis fait signe à son pote de ne pas l’interrompre : « Je suis au bord de la colère, c’est vrai Marcel, non pas parce que je n’ai pas assez dormi, ou parce que j’ai alimenté avec tristesse le souvenir des quelques bons amis disparus, ceux qui se comptent sur les doigts d’une seule main, tu le sais, puisqu’il ne m’en reste que deux et que tu es l’un d’eux, l’ autre, l’ingrat, ayant été s’exiler de l’autre côté des océans… ou encore les souvenirs de mon enfance, des bombes qui m’ont pris la moitié de ma famille, très vite orphelin de père, et de mon départ à moins de vingt ans, et le reste que je t’ai raconté, misère, faim puis réussite et tout le tintouin… tout ce que tu connais de moi et que je connais de toi également… non rien de tout cela… parce que, et je t’interdis de faire la moue, je n’ai fait que réfléchir à la France qui m’a tant donné et que je chéris autant que mon lointain pays natal… et aussi parce que je me soucie de l’Europe en laquelle j’avais, à l’âge de 16 ans, déjà fou de journalisme et de curiosité, tant espéré avec une confiance d’enfant, en 1950, le jour où « l’embryon » de ce qui était appelé à devenir une puissance mondiale exemplaire de paix, de richesse et de respect, a été dévoilé par la volonté et l’imagination visionnaire d’une poignée d’hommes intelligents, aujourd’hui oubliés… deux français, un allemand et un italien.  »

 Le temps d’une lampée de rouge pour l’un et l’espresso avalé d’une seule et rapide gorgée pour l’autre, et le monologue reprend. « L’Europe, Marcel, est devenue un véritable foutoir immonde à force de compromis et compromissions, traités vaseux et réunions tonitruantes mais très couteuses, où rien, sinon des broutilles, n’est décidé et à l’issue desquelles ces messieurs-dames posent, sourires, quelquefois forcés, aux lèvres, en cherchant devant les photographes, le premier rang de la cohorte d’incapables… tout comme on faisait toi et moi… à l’école primaire… des gosses pour toujours mais cette fois infatués d’eux-mêmes. » 

 Comme promis Marcel ne pipe pas mot. Connaissant bien son ami pour lequel il éprouve, en outre, le respect que l‘on doit, en Auvergne, à son frère aîné, il évite de l’interrompre, d’autant que l’autre réveillant une nouvelle fois sa vigueur de combattant, son éternelle compagne, continue. Sans presque reprendre son souffle. « L’Europe, l’Europe !!! Elle devait unir les peuples et elle est arrivée à les opposer. Va demander un peu à ceux qui commencent à réfléchir sur elle, c’est à dire la très grande majorité des citoyens, et non à leurs dirigeants cossus, tu t’en doutes, par exemple les grecs, espagnols, portugais, irlandais et à présent français qui seront suivis, tu le verras, par d’autres qu’on ne soupçonnait pas comme les hollandais, les danois et même les anglais si dédaigneux des voisins par nature …Et pourquoi pas, les allemands qui triment dur sans rien voir venir en compensation… Au lieu de commencer par l’Europe fédérée, avec en ligne de mire, les mêmes protections sociales partout, inspirées par exemple en grande partie de celles existant en France depuis pas loin de trois-quarts de siècle, tout comme décréter sur tout le territoire les mêmes lois, régissant notamment le travail, ainsi qu’une politique et contrainte fiscales uniques, de constituer une seule armée, un vrai gouvernement élu démocratiquement et non une Commission qui n’a pas tous les pouvoirs nécessaires et dont les membres sont plus ou moins désignés par le chefs des différentes nations… un exécutif chargé notamment de faire appliquer les lois européennes sur tout le continent et d’assurer au nom de tous, les affaires dites étrangères selon sa propre et unique volonté… ».

Le brave et discret Monsieur Jean, les yeux encore brillants d’une rage pourtant maîtrisée, déverse son dépit plutôt que sa colère, « …au lieu de commencer par ce bout là, par une Constitution à laquelle nous n’avons pas pigé un seul mot car il en est ainsi dans tout texte dit juridique, dont la rédaction nous a coûté la peau des fesses en enrichissant son illustre rédacteur en chef, notre toujours jeune aristocrate cumulard, en chef également, Giscard « de quelque chose », on a préféré par des référendums mal ficelés, que les différents Etats qui la composent conservent leurs propres lois, d’où le bordel que l’on voit chaque jour, et on a ouvert largement ses frontières au fric, oui au gros fric par la fameuse liberté de circulation des personnes et des capitaux. Et en avant la chienlit, l’immense, l’immonde chienlit. L’empire du fric et des truqueurs, de la spéculation à grande échelle, des débrouillards et surtout des énormes requins. Sans jamais se soucier de ceux qui plus bas beaucoup plus bas qu’eux, vont marner et ramer, y compris les braves petits bourgeois, qui iront bientôt frôler la pauvreté et même la misère. Ils y accourent des quatre coins de la planète mondialisation aidant, se ruant et se bousculant sur cette proie merveilleuse qu’on leur offre gratuitement avec surtout la complicité du faux frère de cette Union qui deviendra bancale, la Douce Albion, l’éternelle empêcheuse de tourner en rond. » 

 Et de continuer sa litanie de déboires…une Europe à « deux vitesses » avec les Etats ayant adopté l’euro, il n’y pas longtemps, comme monnaie unique et qui sont soumis à des diktats insupportables, « … toujours pour ceux d’en bas, cela va de soi et qui sont appelés à mourir à petit feu », et l’autre, « dont fait partie bien sûr, Sa Majesté Britannique l’imperturbable fidèle conservatrice dérisoire de sa royauté et de sa fameuse livre sterling ». Libérée de ce fait du joug qui pèse sur l’euro, elle s’est consacrée à une seule, ou presque, activité économique. « Le fric qui court, s’en va, revient en quelques secondes, fait de gros bénéfices en deux coups de téléphone ou de clavier d’ordinateur, pouvant ainsi s’adonner à un jeu virtuel qui est pourtant meurtrier pour des millions d’individus, tout en enrichissant une importante bande d’aigrefins…. La City….Aidée en cela par la nébuleuse de paradis fiscaux minuscules mais efficaces qu’elle contrôle, ancrés dans toutes les mers….Le bras armé américain de Wall Street qui peut par sa présence sucer ou empoisonner ce si vieux continent dans lequel il l’avait déjà fait et depuis belle lurette avec sa propre armée, ses bateaux et ses bombes via l’OTAN. » La Douce Albion et L’Oncle Sam, les deux nations les plus endettées de la planète et les plus violentes dont l’une, facile à reconnaitre, « a toujours le meurtre inscrit en très bonne place, dans sa Constitution, alors que, l’effrontée, elle prétend être meilleure démocratie du Monde. » Une version du vieil homme qui est persuadé de ne pas être le seul à la partager. 

 « Et ce n’est pas tout mon brave Marcel » poursuit Monsieur Jean qui en est à son troisième « stretissimo (la vraie crème de café.) Et le voilà parti sur l’Europe administrative et politique. Alors là, s’écoule un discours, plutôt un déluge de mots digne de celui qu’a du vivre Noé et ses ouailles. Du moins selon ce qu’en disent certains livres anciens. La gabegie. Il la martèle comme le ferait un forgeron. Des centaines et des centaines de fonctionnaires, « …que dis-je, quelques milliers » de fonctionnaires répartis entre Strasbourg et Bruxelles, des interprètes à ne plus pouvoir les compter car, dans cette Europe de planqués, on y « …caquète comme dans un énorme poulailler »,  mais sans toujours se comprendre, en 23 langues avec, cela va de soi, « off course », l’anglais comme véhicule prioritaire. 736 parlementaires – et il est précis le bougre – où ont été casés bon nombre de politicards retraités ou incapables, cumulards souvent, grassement rémunérés, voyageant à l’œil, en première classe, et dont le seul job est de débattre et débattre, devant les télés à chaque fois, histoire de nous enfumer un peu plus, sur des lois communautaires, sur lesquelles ils n’ont aucune prise. Un budget faramineux de 1025 milliards en 2011. « Tu entends bien mon bon Marcel, 1025 milliards d’euros voilà deux ans, beaucoup plus certainement cette année ! Ce sont l’Allemagne, la France et l’Italie qui casquent le plus et le Luxembourg cet avorton de nation, riche comme Crésus grâce à sa protection de tous les fraudeurs de la planète, qui pait le moins. 0,3% du budget. » Et pourquoi faire ? Entre autres pour subventionner les agriculteurs, « les gros et les français de préférence », mais aussi pour renflouer les banques qui pleuraient misère voilà deux ans et qui, aujourd’hui ont le culot, l’indécence, d’afficher un redressement. Ou plutôt, voyons, des bénéfices colossaux et une santé plus que florissante. « Et oui mon brave, la banque qui te prête de l’euro dont tu as besoin, à 10 voire 12 ou 13% d’intérêt et même plus. Tout en ayant l’outrecuidance de t’offrir 1 à 2% de bonus sur ton petit compte d’épargne. Avec lequel elle joue à tour de bras en bourse, dans une proportion telle qu’elle a pu l’an dernier, par exemple et en pleine crise sociale, verser, en France seulement, et va savoir combien de l’autre côté de la Manche ou du Rhin, jusqu’à 270.000 euros l’an dernier par tête de pipe à sa myriade de jeunes traders affamés de fric, roulant carrosse, champions du risque, du téléphone et du clavier…Ce sont certainement ceux là qui vont bientôt peut-être t’obliger à remplir une feuille d’impôts plus longue à laquelle tu ne comprendras plus rien et rogner sur ma retraite pourtant bien méritée après quarante cinq ans de turbin quelquefois pas drôle du tout… Voilà l’Europe mon bon Marcel. Un marais nauséabond dans lequel commencent à se noyer quelques unes des plus riches civilisations, surtout culturelles, que la terre ait eu à connaitre depuis les singes. »

 

Ses joues ont repris des couleurs. Monsieur Jean est soudain redevenu la jeunesse en révolte. Il se tait pourtant. Regarde son pote. Comprend que celui ci est un peu secoué. Les casseroles ont évacué ses méninges. Et qu’il est sur le point de lui poser l’éternelle, sempiternelle question qui reste somme toute qu’une excuse « ….mais quoi faire l’ami ? Là où nous sommes, comment faire bouger les choses, depuis le bas de l’échelle ? J’ai bien compris ta colère et je suis d’accord avec toi mais en même temps je pense qu’on ne pourra jamais éliminer toutes les injustices que tu m’as foutues à travers la gueule ? Surtout à partir de mes fourneaux. Et la France ne pourrait elle pas jouer un rôle ? Tu m’as dit qu’elle aussi t’a empêché de dormir ? »

 « Je vais répondre à ton inquiétude et ta supposée impuissance, mais avant je vais te demander une faveur, un sacrifice d’auvergnat un peu pingre que tu es. » murmura Monsieur Jean avant de poursuivre « Tu vas aller derrière ton comptoir et chercher sur la deuxième étagère, une bouteille qui contient de l’or en liquide dans un flacon fort joliment enveloppé et que tu caches obstinément derrière une bouteille anonyme d’un marc de bourgogne tout aussi inconnu. Celui que tu sers, au lever du jour aux petits employés et ouvriers que j’ai surnommé les fourmis de l’aube, du temps lointain de ma mouise, où moi-même étant loufiat, je servais aux mêmes forçats dans leur tasse de café, le fameux p’tit calva. J’ignore si aujourd’hui, dans ton bouge sympathique, ils sont accoudés, comme à mon époque, près d ‘autres fourmis qui avalaient d’un coup un bon verre de blanc sec pour digérer…un croissant au beurre…. Mais cela m’importe peu. Je veux, à tes frais, une bonne dose de l’armagnac à l’arrière goût d’abricot, ce trésor camouflé que je connais mais dont je n’ai jamais pu renifler ne serait-ce que l‘odeur, sale ingrat ! »

 Une fois dégustées les quelques gouttes du trésor caché, la langue et les lèvres ont entrepris le dernier tronçon de leur route. « Mon pauvre Marcel, la France n’a jamais été une République et encore moins une démocratie. En 1789 ce sont les bourgeois à travers le peuple excité qui ont provoqué la révolte et après plusieurs années de tumulte dont ils continué de profiter, en cachette bien sûr, se sont vraiment installés aux commandes. Ils n’étaient plus de petits bourgeois mais de grandes familles, des oligarchies ultra puissantes qui sont toujours là, utilisant des montagnes de valets, des élus, Présidents compris, qui ne représentent certainement pas l’ensemble du peuple, puisque dans des urnes biseautés, les absentationistes, bulletins blancs ou nuls, d’une grande partie de ceux qui ont droit de vote, comptent pour beurre. Alors que moi comme tant d’autres ne sachant qui choisir et qui refusent obstinément un tel tripotage, vont ce jour là, à la pêche ou à la campagne. Seulement s’il fait beau. Comme je le fais depuis vingt ans déjà »

 « En outre oubliant d’ajouter volontairement à cette fameuse formule tricolore pompeuse, puis trompeuse et devenue fumeuse, Liberté, Egalité et Fraternité, le mot magique qui est largement au dessus de celui de Justice comme a dit Victor Hugo, c'est-à-dire Equité,  chaque fois qu’ils mettent l’un des leurs au volant ces jeanfoutres se contentent de faire mettre des emplâtres, uniquement du sparadrap, sur les structures croulantes de la Nation et jamais, surtout jamais, de les reconstruire entièrement. La France ? Une république, une démocratie ? Foutaises Marcel, une monarchie de mafieux vacillante qui n’est plus le phare qu’elle croyait être. Un vassal de plus. Une fiscalité hallucinante de stupidité qui entretient des centaines et centaines d’abus à travers niches et associations bidons, fraudes et autres….des régimes de retraite – et cela je connais bien – si différents qu’ils en deviennent de l’escroquerie, des cohortes de fonctionnaires, de ministres, de palais, de conseillers de rien et de tout, des privilèges à en crever d’en bouffer etc…etc… et aujourd’hui le peuple défile et crie contre tout et n’importe quoi puis et rentre chez lui satisfait d’avoir seulement défilé et crié. Vois tu, l’ami, si j’avais la joie de revenir sur ma jeunesse d’exilé, aujourd’hui j’aurai choisi un autre pays que celui que je continue d'aimer qui est pourtant si beau et où il ferait encore si bon vivre s’il avait été conduit par un visionnaire à poigne, une espèce qu’il n’a jamais eu et a fortiori depuis la naissance de la V° soi disant République, De Gaulle compris »

 « Quoi faire as-tu pensé sans me le dire ?  » continua Monsieur Jean en se levant, « Et bien de répéter en gros ce que tu as entendu à ton fils qui le dira au sien et ainsi de suite pour faire avancer dans le bon sens l’évolution de l’espèce humaine depuis qu’elle a quitté la peau des primates…Cela prendra des siècles et des millénaires, car notre parcours individuel ici bas, pour tous, n’est tout juste qu’une simple poussière dans ce si long voyage. .. Fais moi plaisir, va me chercher quelques croutons de pain rassis dans ta cuisine mets les dans un petit sac, je vais de ce pas les offrir à mes amis les canards de la mare du Parc. Ils accourent en me voyant arriver sans bruit, et certains vont jusqu’à se laisser caresser lorsque ils picorent dans ma main ouverte… Ils ont le don de me rendre serein… Tchao Marcel et à samedi pour la blanquette et merci pour l’armagnac à l’abricot. »

 



5 réactions


  • BA 14 mai 2013 22:26
    Mardi 14 mai 2013 :

    Le soutien à l’Union Européenne en forte chute, selon un sondage.

    Le soutien à l’Union Européenne et à l’intégration économique européenne est en nette baisse dans de nombreux pays en raison de la crise, notamment en France où la chute est particulièrement forte, selon une enquête menée par le centre de recherche américain Pew.

    Entre 2012 et 2013, le soutien au projet européen est passé de 60% de réponses favorables à seulement 45%, soit une baisse de 15 points. 

    La France enregistre la chute la plus forte (-19 points à 41% d’opinions favorables).

    Elle est de 14 points en Espagne (46%), un pays particulièrement frappé par la crise, et de huit points en Allemagne (60%), mais seulement de 1 point en Italie (58%), selon l’étude intitulée : « Le nouvel homme malade de l’Europe : l’Union européenne ».

    Des pays où le taux était déjà bas continuent de perdre des soutiens à l’UE : la Grèce chute à 33% (-4), et la Grande-Bretagne à 43% (-2).

    Le seul pays où la cote de l’UE progresse est la République tchèque (+ 4 points à 38%).

    Le phénomène est identique pour le soutien à l’intégration économique de l’Europe, dont Pew rappelle qu’elle a été à l’origine de la construction européenne. Le soutien, déjà faible, enregistre une nouvelle baisse sur un an, de 34% à 28% (-6).

    Là encore, la France se distingue avec une baisse de 14 points (22% contre 36%), devant l’Italie (-11 à seulement 11% d’opinions favorables), l’Espagne (-9 à 37%), la Grèce (-7 à 11%) et la Pologne (-7 à 41%). 

    Seule l’Allemagne reste au dessus de 50%, malgré une baisse de 5 points.

    « La crise économique qui se prolonge a créé des forces centrifuges qui divisent l’opinion publique européenne, séparant les Français des Allemands et les Allemands de tous les autres », selon Pew. 

    « Les pays du Sud, Espagne, Italie et Grèce, s’éloignent de plus en plus en raison de leur frustration vis-à-vis de Bruxelles, de Berlin et ce qu’ils perçoivent comme l’injustice du système économique ».

    Cette étude a été menée au mois de mars auprès de 7.646 personnes dans huit pays de l’UE (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Grèce, Pologne et République tchèque).



  • n

    • à Ba,
    • Tout en ayant connaissance de ce sondage qui n’a de valeur que celle d’indiquer un accès de fièvre enregistrée sur une période bien définie et qui, je le concède, est important, vous avez oublié je pense, de préciser que paradoxalement dans ce même texte il est précisé que les peuples « approuvent et veulent maintenir la monnaie unique, l’euro ».
    • A mon avis que j’espère partagé par un grand nombre « d’optimistes », dont je persiste à faire partie, là encore ce sont les énormes défauts ou carences, dans la construction, l’architecture, du continent qui produisent une telle déception et soulèvent de sombres jalousies justifiées.
    • Avez vous remarqué que c’est justement l’Allemagne qui défend bec et ongles son « propre système social » lui permettant de « bouffer » ses partenaires au seul profit des siens, qui désire demeurer dans cette Europe là alors que celle-ci ne doit plus - en aucun cas - être à deux vitesses,source d’une gestion bâtarde ouverte à tous les abus des grandes puissances de la finance internationale. 
    • Résultat des « courses », tant que les hommes politiques européens dont la grande majorité sont de foutus incapables à gérer leur propre nation, n’auront pas acquis la nécessité d’une Europe Fédérale jouant d’une monnaie unique il en sera hélas ainsi.
    • Et dans ce jeu de massacre, les principaux responsables «  de tout pour moi et rien pour tous ensemble » sont à mon avis facilement identifiables dans la petite fable de « Monsieur Jean ».

  • Sarah 15 mai 2013 11:06

    Depuis toujours, je pense que l’unification de l’Europe ne s’est pas faite dans le bon ordre.

    Le problème a résoudre a été pris à l’envers en créant une communauté purement économique : d’abord la CECA, puis la CEE, puis la CE et ensuite l’UE.

    Il fallait dès le départ constituer une fédération politique, c’est-à-dire un état réel avec un gouvernement et des ministères européens. Au départ, il n’aurait même pas été nécessaire d’avoir une monnaie commune, ni même d’avoir exactement les mêmes lois d’un état (région) à l’autre (cf. les USA).

    Il fallait d’abord faire l’essentiel, le reste pouvant se régler petit à petit après.

    Il devient de plus en plus urgent de réaliser cette union politique. 

    C’est la France qui devrait prendre cette initiative historique au lieu de discuter de questions secondaires.


    • Sarah, vous et moi sommes sur la même ligne de pensée et de volonté. Hélas il nous faut constater que la France telle qu’elle s’est présentée depuis des décennies et continue de se montrer, est dans impossibilité « crasse » de conduire une telle opération de Fédération dans le respect des différences culturelles, et économiques quelquefois, entre les états (et non plus les nations) qui devraient s’unir sous la même bannière et surtout la même monnaie. Voilà longtemps qu’elle n’a plus en son sein cette espèce rare et puissante qu’on pouvait qualifier de « Grands Hommes Visionnaires ».
    • Je répète à nouveau tel un marteau pilon qu’une Constitution épurée, nette et précise et non un fouillis d’articles et d’alinéas compliqués, lisible donc par tous les citoyens européens, est d’une nécessité urgente pour sauver l’Europe.
    • Or, force est de constater que nous avons affaire, nous les citoyens, à des malfrats politiques comme l’a attesté tout récemment encore l’échec de la réunion des ministres des finances dits « européens » sur le thème de la lutte contre les « évasions fiscales ». Un échec provoqué par l’Autriche et Le Luxembourg, truqueurs bancaires patentés avec l’ineffable Suisse (cet éternel coffre fort neutre de toutes les guerres qui l’ont contournées) et les minuscules Andorre, San Marin et autres, surtout du côté des protégées de la Grande Bretagne. 
    • Une Europe Fédérale dotée d’un Gouvernement Fédéral n’aurait pas eu à réunir tant de sous fifres pour légiférer sur le sujet et surtout décider. Dieu que de temps perdu ! Et dire qu’il n’a fallu (selon la légende) que Dix Commandements pour commencer à ordonner les individus en des peuples.

  • Sarah 15 mai 2013 12:32
    La complexité et la longueur du Traité de Maastricht est effarante. Si au moins cette taille n’en faisait pas un texte complet et précis, ce serait bien, mais au contraire il est souvent ambigü.

    Extrait : « RÉSOLUS à franchir une nouvelle étape dans le processus d’intégration européenne engagé par la création des Communautés européennes,
    RAPPELANT l’importance historique de la fin de la division du continent européen et la nécessité d’établir des bases solides pour l’architecture de l’Europe future. » et pourquoi pas tout de suite ??

    Quelques lignes après : « « Article 2
    La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun, d’une union économique et monétaire et par la mise en œuvre des politiques ou des actions communes visées aux articles 3 et 3 A, de promouvoir un développement harmonieux [...] et la solidarité entre les États membres. » » bla bla bla...

    La charrue avant les boeufs et de belles intentions.

    En plus, combien de temps et d’argent ont coûté ces traités (Traité instituant la CEE, de Maastricht, de Nice, de Lisbonne etc...) ?

    Pourquoi ne pas avoir repris la constitution U.S. ?
    Les Etats de la future Union ont mis 13 ans à la mettre au point (1) ; pourquoi réinventer ? Ce serait sans doute trop simple !?

    (1) l’UE en est à plus de 62 ans ; mettra-t-elle 130 ans ?

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