mardi 24 septembre 2019 - par Hamed

L’Europe et les États-Unis sont-ils à l’abri d’un mouvement tel le Hirak algérien, entre 2030 et 2050 ? Les détours de l’histoire

 Dans un article précédent paru sur agoravox, deux posts m’ont été adressés (1). Le premier, il demande : « Avec dans le titre une expression telle que « adaptabilité herméneutique », je me demande à quel public votre article s’adresse. »

 

Le second, il pose la problématique sur ce qui va advenir du Hirak algérien, et il écrit : « Je n’ai pas d’avis sur la situation politique de votre pays de mon sens son devenir concernent les Algériens et eux seuls. Par contre j’ai un avis sur l’Armée Algérienne qui Hormis la caste de prévaricateurs galonnés a fait le job face aux assauts islamistes. De mon modeste avis professionnel, votre pays peut se louer de son armée de conscrits et de professionnels. Possédant une classe éduquée vous êtes un des rares pays à pouvoir mettre en œuvre un matériel à hauteur des armées occidentales cela fait de l’Algérie le colosse militaire Africain. Reste une question pour votre « révolution » (...) puisque vous comparez avec 1789/1793 y a-t-il un « sabre » qui traîne dans les couloirs de vos espoirs démocratiques ? »

 

La réponse pour le premier que j’ai donnée, je la résume à peu près ainsi : « Je vous répondrais par un passage de la lettre d’Emmanuel Macron adressée au peuple français, sur le grand débat, le 13 janvier 2019. « Chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c’est tout cela, la Nation française. Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ? » Pour comprend l’importance de cette affirmation du président français qui est une vérité, il faut l’étendre à l’humanité entière. Et on écrit : « Chaque nation partage le destin des autres nations et chacune est appelée à décider du destin de tous : c’est tout cela la fierté et surtout le sens de l’humanité. Comment ne pas ressentir la fierté d’être un humain ? Un humain conscient de son être et d’autrui, un être authentique, un être capable comme de ressentir la souffrance de soi et celles des autres. En un mot être humain et authentique.  »

 

Un autre exemple de ce partage du destin du monde que j’aurais à expliquer prochainement est l’avènement d’Israël et juste avant les monarchies arabes dont l’Arabie saoudite et les guerres qui s’en sont suivi entre le monde arabe dans sa globalité et Israël. Ils ont été des événements « pensés » par l’Histoire parce qu’ils devaient « à faire » pour faire progresser l’humanité. Et même il faut dire qu’ils ont « sauvé » l’humanité d’une débâcle économique mondiale certaine, et même du danger d’une possible Troisième Guerre mondiale en mettant fin au bloc socialiste y compris la fin de l’existence de l’Union soviétique.

 

Évidemment, cet intervenant ne peut comprendre parce qu’il n’a pas les éléments herméneutiques qui l’affirment, mais il demeure que, sans eux, sans cette partie du monde, l’humanité ne pouvait progresser. Et c’est ce que dit dans un sens, le président français, sauf qu’il le limite à la France, alors qu’en réalité, le destin des uns et des autres est un « principe universel ». L’humanité est un « tout » et tout ce que fait le plus petit microcosme humain influe d’une manière ou d’une autre sur le macrocosme qu’est l’humanité. Et même on comprend dans cette ligne de sens pourquoi, par exemple, la crise israélo-palestinienne ne trouve pas encore solution parce que c’est encore trop tôt vu l’évolution du monde. Et pas seulement ce problème, et d’autres problèmes tout aussi complexes parce que le temps n’est pas encore serein, ou plus simplement l’adaptabilité herméneutique dans ce stade de l’histoire ne s’est pas réalisée encore, il est en cours de réalisation. »

 

La réponse pour le deuxième post est encore plus complexe car elle engage l’avenir herméneutique de l’Europe et des États-Unis à un horizon par très lointain, en 2030 voire 2040, mais ne saurait dépasser 2050. En effet, à cette date, le monde changerait probablement sans commune mesure avec ce qui se passe aujourd’hui.

 

Sur le plan démographique, par exemple, la population européenne qui va stagner entre 515 et 530 millions et la population américaine qui va légèrement s’élever passant de 330 millions à 400 millions, entre 2030 et 2050, ne totaliseront pas ensemble 1 milliard. Ils seront environ 900 millions d’Européens et d’Américains, en 2050. Tandis que la Chine et l’Inde qui ont une démographie proche, leur population totale qui est aujourd’hui de 2,7 milliards se situera entre 2,8 à 2,9 milliards d’êtres humains. Entre ces deux grandes régions, il y a l’Afrique qui elle va voir sa démographie fortement croître. Elle passera d’environ 1,3 milliard aujourd’hui à 2,5 milliards en 2050.

 

Alors que la population mondiale qui s’élève aujourd’hui à 7,6 milliards d’êtres humains devrait atteindre 8,6 milliards en 2030 et 9,8 milliards en 2050. Ce qui signifie que le reste du monde hors Chie-Inde-Europe-États-Unis-Afrique totalisera 3,5 milliards d’êtres humains. Ce seront l’Amérique centrale et du Sud, la Russie, le Japon, l’Australie, le monde arabe du Moyen-Orient, les deux Corées... Tout compte fait, on aurait 8 milliards d’êtres humains face à 900 millions Européens et Nord-américains. Ce qui serait un « déséquilibre extrêmement préjudiciable à l’Europe et les États-Unis ». Comment alors le comprendre ?

 

Précisément comme j’ai répondu au deuxième post, j’ai utilisé une métaphore-image de la situation économique mondiale. Nous savons que l’Occident a pour socle les États-Unis et l’Union européenne. Et ils constituent à la fois la colonne vertébrale, la plus grande partie du corps occidental et surtout le « poumon  » par lequel respirent l’Occident et le monde. « Qu’en est-il de ce poumon occidental qui fait respirer l’ensemble des nations du monde ? » Et prenons le fait que deux gouvernements sont à la tête de ces deux peuples qui sont très avancés sur tous les plans économique, politique, militairement, social, enfin dans tous les domaines. Et surtout ils sont « démocratiques  », une qualité dont une grande partie du reste du monde n’en brille pas.

 

Mais le temps passe, puis surgit un nouveau phénomène. Arrive alors un concurrent très sérieux, très fort lui aussi surtout économiquement, et pose problème aux deux gouvernements américain et européen. Et on sait qu’il s’agit de la Chine avec son formidable réservoir de main d’œuvre, travailleur, performant, compétitif et qui a rattrapé le niveau économique, technologique et scientifique de l’Occident. Il pose un grand problème à l’Occident dans les échanges économiques internationaux. La Chine est partout et supplante l’Occident dans les marchés en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, en Australie et aussi en Europe et aux États-Unis. Il y a presque une « sinisation de l’économie mondiale ». Et l’Occident n’y peut rien et il est obligé d’importer des biens et services de Chine parce que les prix sont beaucoup plus abordables, et la monnaie chinoise bien plus sous-évaluée que les monnaies occidentales. Et la Chine, confrontée à une situation sociale difficile compte tenu du grand réservoir de main d’œuvre à qui il faut lui donner du travail. Son gouvernement n’a pas le choix que d’avoir une économie très compétitive à tout prix pour éviter un chômage de masse, qui serait nuisible à l’économie chinoise.

 

Le problème est que sa compétitivité et la résorption de son chômage provoque une hausse du chômage chez les autres puissances exportatrices, en particulier l’Europe et les États-Unis. En clair, la Chine exporte massivement des biens et services mais exporte aussi du chômage de masse. Les populations occidentales se trouvant alors à rechercher l’emploi dans les services, et même les services en Occident commencent à être saturés aujourd’hui. Une situation donc difficile, avec le chômage montant, et le concurrent on s’en doute bien, ne peut faire autrement. Sans compter qu’il y a l’Inde, une autre puissance industrielle et manufacturière montante.

 

Que vont faire dès lors l’Europe et les États-Unis face au péril de l’Asie qui compte aujourd’hui 4,6 milliards d’habitants, dont une partie importante est très productive et compétitive alors que l’Europe et les États-Unis qui comptent moins d’un milliard d’êtres humains, et se trouvent globalement distancés dans le commerce mondial.

 

Il y a cependant une solution pour l’Europe et les États-Unis qui est en cours aujourd’hui mais cette solution ne peut être pérenne. C’est précisément ce « poumon » que détient l’Occident et par lequel l’économie mondiale respire. Qu’en est-il de ce poumon ? Ce sont tout simplement leurs monnaies internationales dont principalement le dollar et l’euro qui comptent à eux deux pour 80 à 85% dans les échanges mondiaux. Et qu’émettent les deux grandes Banques centrales du monde, la réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE). C’est comme si l’humanité entière est un seul État, et ces deux Banques centrales auxquelles il faut joindre la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon qui émettent aussi des monnaies internationales (livre sterling et yen) financiarisent toute l’économie mondiale. Et jusqu’au 30 septembre 2016, le yuan, la monnaie du peuple de Chine, venait de se hisser officiellement au rang de monnaie internationale – il est, à cette date, la cinquième monnaie dans le panier de monnaies qui fixe l’étalon monétaire (DTS) utilisé par le FMI. Mais le yuan commence seulement à s’étendre en monnaie de réserve dans les Banques centrales du monde et de compte dans les échanges commerciaux internationaux.

 

Ce poumon monétaire à l’échelle du monde permet de maintenir la paix sociale en Europe et aux États-Unis. Face à la perte de compétitivité face à la Chine et le reste de l’Asie (Corée du Sud, Taiwan, Vietnam, Singapour, Indonésie...) qui excelle dans le commerce mondial, les États-Unis et l’Europe, tout en menant une légère austérité (surtout l’Europe), financent par la dépense publique tout ce qui est nécessaire pour leurs populations et en même leurs déficits commerciaux extérieurs. Ce qui signifie qu’ils importent plus qu’ils n’exportent, et ce faisant, par le financement en dollars et en euros de leurs déficits extérieurs, ils financent les pays du reste du monde. Ainsi tous les pays du monde se retrouvent à rechercher des dollars, des euros, et dans une moindre mesure la livre sterling, le yen et le Franc suisse. Par ce processus qui incombe à l’Europe et aux États-Unis d’enregistrer des déficits extérieurs, l’économie mondiale s’équilibre et donc stabilise le commerce mondial sur le plan monétaire.

 

Ainsi il se produit un phénomène monétaire, puisque l’Europe et les États-Unis n’arrivent pas à produire pour équilibrer leurs balances commerciales avec l’extérieur, ils l’équilibrent par la création monétaire. Et cette situation a duré depuis la colonisation, et même après la décolonisation, et aujourd’hui encore, le processus a continué à s’exercer sur le reste du monde, et celui-ci n’a pas posé de problème. Bien plus, il est à la recherche en permanence des liquidités en dollars et en euros. Et avant l’euro, à la recherche des franc français, des deutschemarks, des lires italiennes, etc.).

 

Et si une crise économique apparaît en Europe et aux Etats-Unis, elle est vite dépassée par la création monétaire. Et c’est ce que font, depuis 2008, les deux Banques centrale, américaine (Fed) et européenne (BCE) avec les quantitative easing (QE), suivi bien sûr avec les deux autres Banques centrales d’Angleterre et du Japon, et même la Banque de Suisse qui compte pour 0,1 % dans sa part de monnaie de réserve de change dans le monde. Et cette synchronicité dans les émissions monétaires entre les grandes Banques centrales du monde permet d’éviter des écarts erratiques entre les taux de change des monnaies internationales.

 

Mais, aujourd’hui, avec l’internationalisation de la monnaie chinoise, le yuan est de plus en plus utilisé eu égard au poids de la Chine dans le commerce mondial, et sur les 7,6 milliards d’êtres humains que compte l’humanité, 6,6 milliards commencent à utiliser cette monnaie et même l’Europe et les États-Unis. Dans les décennies qui viennent, il faut s’attendre à ce que les monnaies de l’Inde, de la Russie, du Brésil, en clair les grands ensembles économiques hors-Occident utilisent leurs monnaies dans le commerce mondial, et le processus qui se généralise, que va-t-il se passer alors en Europe et aux Etats-Unis ?

 

Les deux grandes puissances monétaires du monde, les États-Unis et l’Europe, vont perdre fatalement la prééminence de leurs monnaies dans les échanges internationaux et leurs places dans les Banques centrales du monde, puisque il viendra un temps où le dollar et l’euro n’interviendront que dans la part que leur échoient leurs marchés avec le reste du monde. Dès lors les deux grandes puissances occidentales n’auront plus de pouvoir monétaire sur le monde.

 

Nous aurons alors un marché mondial entre les puissances économiques avec cette logique « donnant-donnant » dans le sens « Je te vends tu m’achètes exactement avec seulement ce qui m’est nécessaire et ce qui t’est nécessaire, et ce que peut et vaut ta monnaie et ma monnaie dans l’échange ». Et ce processus « donnant-donnant » sera pour ainsi dire universalisé, personne ne prend de richesses à autrui. Le monde ainsi va se diriger à ce nouvel équilibre économique mondial, les nations faibles vont se trouver à s’aligner à toutes les grandes monnaies du monde. Évidemment, ce qui va trancher, ce sera la puissance économique des nations qui auront le plus de marché dans le monde et forcément étayée par la compétitivité des biens et services exportés dans le monde.

 

Cette nouvelle situation mettra fin irrémédiablement à l’hégémonie américaine et européenne ? Que va-t-il se passer alors pour les Banques centrales des USA et Europe ? Fini alors la création monétaire ex nihilo qui finançait leurs déficits extérieurs qu’elles répercutaient sur les 6 milliards d’êtres humains de la planète.

 

En 2030, 2040, la Terre sera peuplé de plus de 8 milliards d’êtres humains. Le seul moyen qui restera alors pour les États-Unis et l’Europe de financer leurs déficits par leurs propres moyens, à savoir l’austérité, la hausse des impôts, la diminution drastique des dépenses publiques. Le niveau de vie européen et américain va fortement diminuer. Les peuples d’Europe et des États-Unis commenceront à rechigner, les « gilets jaunes » en France vont monter en puissance et s’étendront à l’Allemagne, l’Italie et aux autres pays d’Europe. Le peuple américain sera forcément déstabilisé. Les Banquiers centraux ne pourront plus utiliser les quantitative easing dont le seul apport est de créer des liquidités ex nihilo pour retirer des liquidités. Une force de frappe occidentale pour « liquéfier » les avoirs du reste du monde par la «  déflation » comme ce qui s’opère aujourd’hui depuis 2008, et mis en œuvre en 2014. 

 

La situation va changer totalement en Occident, et Donald Trump qui est confronté à la Chine et cherche à diminuer le déséquilibre commercial n’est là qu’un début de la direction que prend l’Amérique. Dans une ou deux décennies, la situation va se renverser et le déséquilibre ne pourra plus exister engendrant des mouvements de contestation populaires de grande ampleur et aussi en Europe, et partout en Occident.

 

Précisément le Hirak algérien pacifique qui a anticipé dans l’histoire sera la voie tracé pour les peuples d’Europe et des États-Unis puisqu’il aura été un mouvement précurseur à l’humanité entière. Et l’humanité un Hirak européen et américain populaire général qui émergera, bouleversera entièrement l’équilibre politique, économique, social et citoyen occidental, et il exigera qu’ils « dégagent tous », c’est-à-dire les systèmes qui ont amené cette situation. C’est parce que l’Occident qui est démocratique qui lui sera facile de mobiliser les peuples d’Europe et étasunien dans des marches pacifiques, à l’image des marches pacifiques du peuple algérien, sans violence et dans la durée, d’influer sur le système politique et économique qui n’a fait qu’enrichir une classe de milliardaire qui compte 1% de la population et « ramasse » 80 % de la richesse nationale tant en Europe qu’aux États-Unis. Les 99 %, soit pratiquement la population totale occidentale ne profite que de 20 % de la richesse totale.

 

Il y a donc un non-sens historique dans un sens paradoxalement normal et légal de l’histoire contemporaine de l’humanité. Un non-sens qui est aussi « juste sens » puisque, malgré les avancées démocratiques, il maintient les peuples dans l’asservissement et l’exploitation. Et ainsi on comprend le sens de l’irruption du Hirak algérien aujourd’hui dans la trame de l’histoire. Dans le sens qu’il s’étendra à l’Occident et qu’il réorganisera la structure de la nation américaine et européenne dans sa globalité en phase avec la nouvelle configuration mondiale. Et les gouvernements n’auront pas d’autres alternatives que de s’exécuter devant la pression de leurs peuples.

 

D’autant plus qu’il y a déjà une forte dynamique en cours et qui concerne l’humanité entière. Le monde entier est en train de muter à voir la complexité du Brexit, l’Allemagne qui cahote économiquement, l’Europe en perte de repères, la Chine vouée aux gémonies par la jeunesse hongkongaise, les gilets jaunes en France, la triple crise américaine avec la Corée du Nord, l’Iran et la Chine. Avec l’Iran, le vrai problème avec les États-Unis est monétaire, il concerne le dollar. La question nucléaire n’est que le prétexte et on comprend Donald Trump tout en soufflant le chaud et froid cherche en fait à « amadouer l’Iran », à vouloir que l’Iran soit du côté des États-Unis et non de la Chine et de la Russie. Et c’est une grande puissance pétrolière et le dollar US puise sa puissance du fait qu’il est la monnaie de facturation des transactions pétrolières arabes. D’autre part, on ne doit pas oublier aussi « Israël qui se cherche ». De même le « monde monarchique arabe en pleine déroute qui paradoxalement ne ressent pas encore sa déroute », et d’autres données négatives pour l’Occident. Et ce ne sont là que des prémisses, il faut attendre pire dans quelques années.

 

Évidemment, il y a des solutions herméneutiques pour que l’Occident prépare cet avenir qui n’est pas radieux, malgré la puissance occidentale aujourd’hui que l’on peut qualifier « du moment » eu égard au renversement à venir dû aux nouvelles puissances montantes. Ces solutions existent, mais l’Occident pourra-t-il s’en inspirer ?

 

 

Reste la question de l’intervenant dans le deuxième post, « comme en 1789/1793, y a-t-il un « sabre » qui traîne dans les couloirs de vos espoirs démocratiques ? » Ce sera comme en 1789 qui a donné la Terreur, et Napoléon. Le sabre n’a pas été Napoléon, le vrai sabre a été le peuple français qui s’est soulevé, sans le peuple, Napoléon n’aurait pas existé. De même, en Europe et aux États-Unis, « le vrai sabre n’est pas celui qui prendra le pouvoir et ensuite changera la structure, mais les peuples tout entiers des États-Unis et d’Europe qui le seront parce qu’ils se seront trouvés, eu égard aux changements de l’histoire, poussés sur la scène politique pour prendre leurs destins en main, pour imposer une nouvelle gouvernance qui répondrait à leurs revendications, à leurs aspirations pour une vie meilleure.  »

 

Cette métaphore-image sera-t-elle précurseure, annonciatrice d’un ordre nouveau du monde probablement tumultueux pour les puissances occidentales qui ont le plus à perdre. Une « nouvelle décolonisation » sur un autre plan aussi fondamentale, aussi nécessaire que ne le fut la décolonisation armée ? Et qui s’inscrit dans une nouvelle étape «  herméneutique » de l’Histoire.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

 

Note :

1. « Les avancées du Hirak algérien et l’histoire. L’adaptabilité herméneutique des présidentielles de décembre 2019 dans la solution de la crise  », par Medjdoub Hamed. Le 21 septembre 2019
https://www.agoravox.fr

 



2 réactions


  • AmonBra QAmonBra 25 septembre 2019 13:00

    @ rita

    Oui rita le pouvoir se durcit en Algérie, car la vieille garde mafieuse a enfin compris que le Peuple veut une refonte et asepsie en profondeur du système, c’est à dire non limitée à l’ère Bouteflika & « brothers »  !

    Logique, à moins de vouloir jouer le Prométhée avec son rocher, on ne reconstruit pas une maison sur les mêmes fondations pourries.

    Néanmoins, même après 31 semaines de doubles manifestations, (les étudiants le mardi, tout le monde le vendredi) les forces de l’ordre algériennes sont toujours très loin de battre le record de violence des françaises, au point, pour ces dernières, d’avoir alerté les ONG et l’ONU et, semble t il, c’est reparti à cette rentrée comme en 14 !

    Il n’y a donc pas photo pour savoir quelle est des deux la plus respectueuse des droits de l’homme, ce qui est un comble pour une nation, du moins ce qu’il en reste, considérée comme la patrie des droits de l’homme et du citoyen !

    Ceci aurait du, comme en Algérie, mettre les millions de français dans la rue, mais, comme disait l’autre, on ne peut être être et avoir été.

    @ Hamed

    Je partage dans les grandes lignes l’optimisme de votre article, toutefois, c’est peut être ce qu’a voulu exprimer covadonga*722, je ne perd pas du coin de l’œil la capacité de connerie de notre espèce, a savoir son penchant auto-destructeur le rendant inférieur à l’animal, qui peut le plus peut le moins dit on !

    Plagiant A. Malraux, même si il affirme ne l’avoir jamais exprimé, ma position peut se résumer par cet formule : Le XXI siècle sera celui des Peuple et de leurs nations ou ne sera pas. . .


    • Hamed 25 septembre 2019 15:04

      @QAmonBra

      Non covadonga*722 est trop pessimiste, et il croit dans la force, la guerre, mais l’humanité n’est pas que la force, la domination et la guerre. "La capacité de connerie de notre espèce, a savoir son penchant auto-destructeur le rendant inférieur à l’animal, qui peut le plus peut le moins dit on !« n’implique pas que l’espèce que nous sommes est libre.

      Nous existons en semi-liberté. Aucun être humain, et même le plus puissant de la terre n’est libre totalement. Nous dépendons tous de quelque chose, ne serait-ce que la santé.

      Un Poutine qui a un AVC et est paralysé, ou Macron qui a un cancer, ou Xi Jinping qui est terrassé par une crise cardiaque et meurt, ou un Trump que les démocrates arrivent à le destituer, d’où ces forces cachées qui viennent et peuvent se réaliser bien sûr pas toutes en même temps ?

      Ou qu’un fou ou des fous qu’ils soient américains ou autres lancent un missile nucléaire sur une ville d’une grande puissance ? Dès lors, l’homme, c’est-à-dire l’humain que nous sommes, nous sommes très limités.

      D’autre part, pour A. Malraux à qui on a fait dire »Le XXI siècle sera religieux ou ne sera pas« ou que vous dîtes » Le XXI siècle sera celui des Peuple et de leurs nations ou ne sera pas..."

      C’est la même chose. Nous sommes tous reliés au Créateur et nous retournons à lui, nous sommes toujours des peuples depuis la nuit des temps et tout au long de l’existence de cette humanité que nous composons. Donc quoiqu’on face, il y a une destinée que nous ne commandons pas.

      Cependant, cette destinée, elle est parlante, c’est à nous de comprendre notre devenir que nous commandons en partie par notre libre-arbitre. Et c’est là où entre l’intelligence de l’homme. Pourra-t-il anticiper les malheurs et aller dans le sens de l’histoire ? D’influer sur l’histoire, ne pas subir avec fatalité l’histoire. Cdl


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