vendredi 6 mars 2020 - par Jean Dugenêt

L’extrême-gauche européiste et les révolutionnaires qui votent Macron

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Le 3 février 2020, j’ai lu avec intérêt un article d’un militant ouvrier qui se fait appeler Eninel (ambigramme miroir de Lenine) et je lui ai fait la réponse suivante à la fois sur son blog chez Médiapart et sur le site intitulé « Arguments pour la lutte sociale » :

« Je comprends que chacun cherche à rassembler ceux qui intuitivement semblent être plus « révolutionnaires » ou plus « à gauche » (comme disent certains) que les autres. J’ai même connu un temps ou (après 1968) cette « unité des révolutionnaires » était le cheval de bataille de LO.

Mais cela ne mène à rien si une unité organisationnelle ne se fonde pas sur un programme. Alors que chacun propose le sien en étant le plus clair possible. Puis qu’on les compare et qu’on en discute alors on verra s’il est possible de faire ressortir un programme commun sur lequel nous pourrions nous regrouper. J’ai déjà exprimé largement mon programme dans les conclusions de mes deux livres : « De François Mitterrand à Jean-Luc Mélenchon » et « Macron Démission – Révolution ». J’essaie de rappeler ici les principaux points :

– Grève Générale avec Comité Central National de grève ;

– Gouvernement des travailleurs ;

– Gouvernement provisoire PCF, PS, FI ;

– FUO pour toutes les élections : un seul candidat ouvrier contre les candidats de la bourgeoisie ;

– Frexit ;

– RIC ;

– Soutien inconditionnel à toute victime de la répression, d’actes arbitraires ou antidémocratiques ;

– Amnistie pour tous les militants condamnés lors des manifestations depuis novembre 2018. Remboursement des amendes qui ont été payées. Indemnisations des militants estropiés.

– Pour le Frexit rassemblons-nous dans un nouveau CNR (Conseil National de la Résistance).

Que chacun fasse ainsi. Que chacun présente son programme puis qu’on en discute et alors nous verrons ce qu’il est possible de faire. Je suis prêt à prendre l’initiative de créer une AGIMO (Avant-Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier) sur un programme de ce type. Dans un premier temps, il pourrait s’agir uniquement d’un groupe informel regroupé autour d’un site web. Chaque militant resterait libre d’agir au sein d’une autre organisation politique s’il le juge bon du moment qu’il œuvre dans le sens du programme qui ressortirait de la discussion. Pour ma part, je milite actuellement au sein de l’UPR en ayant bien évidemment de grandes divergences avec François Asselineau mais j’estime que c’est actuellement l’organisation qui s’oriente le plus vers la constitution d’un nouveau CNR et c’est aussi celle qui est la plus mobilisée pour le Frexit. Il est évident que, sur les autres points, je suis en grandes divergences avec François Asselineau mais mes positions restent conformes à la charte de l’UPR. Je peux y défendre intégralement mes idées. Je peux notamment y vendre mes livres. Je ne mets pas comme condition l’adhésion à l’UPR pour militer au sein d’une AGIMO avec des camarades qui seraient prêts à partager les points de programme que j’ai rappelés ci-dessus.

Jean Dugenêt »

 

J’ai reçu le 20 février 2020 la réponse suivante de la part des administrateurs du site « Arguments pour la lutte sociale » :

« Cher lecteur,

Les commentaires sont contrôlés à priori sur notre site, histoire de ne pas subir un envahissement ou une colonisation désagréable.

Nous nous interrogeons sur la cohérence de ta pensée politique en voyant que tu prétends faire cohabiter les idées de « mouvement ouvrier » et « d’avant-garde internationaliste » avec la revendication de ton appartenance à l’UPR, organisation nationaliste et chauvine bourgeoise.

Ton enthousiasme pour le Brexit, une opération 100% bourgeoise visant à faire prévaloir les intérêts d’une aile du capital financier et immobilier en GB, la plus parasitaire et la plus spéculative qui soit, opération qui a abouti à une vague de ressentiment anti-immigré et de remontée des groupes racistes, est attristant.

Il sera difficile de nous faire croire que le slogan « tout le pouvoir aux Tories (conservateurs) ! » soit un mot d’ordre bolchévik. En attendant, avec Boris Johnson, les jours du NHS sont comptés et des centaines de milliers de ressortissants étrangers (citoyens européens ou extra-européens, peu importe, sur ce plan les conservateurs pratiquent l’égalité) sont dans l’angoisse de l’expulsion de masse.

Depuis quelques années, les conservateurs au pouvoir, malgré leur crise interne, ont déjà commencé une politique de remise en cause des droits des personnes en pratiquant l’expulsion vers la Jamaïque ou d’autres iles des Caraïbes de gens installés en GB depuis les années 50 ou 60 et qui n’ont vécu nulle part en dehors de la GB. Groupés sous l’appellation de scandale du Windrush (du nom du paquebot qui amena des dizaines de milliers de Jamaïquains en GB dans les années 40), cette infamie n’est qu’un avant-goût de ce que Bojo et ses ministres vont pratiquer si une riposte ouvrière ne se produit pas.

Alors rêver de dupliquer une telle opération en France sous le label Frexit, non merci.

Au passage, tu évoques le CNR. Il est bon de souligner que si nous profitons de ce qui subsiste des avancées sociales acquises à la Libération, notamment à travers la Sécurité sociale, il est néanmoins bon de rappeler que le programme du CNR ne visait pas le socialisme mais la sauvegarde du capitalisme à travers un ensemble de concessions sociales envers la classe ouvrière et une reconstruction menée dans la paix sociale achetée à ce prix.

Nous gardons en tête la photo de la célébration du Brexit regroupant les formidables amis de la classe ouvrière et de la fraternité internationale des travailleurs que sont Florian Philippot, Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, Cheminade, Jean-Frédéric Poisson, les stars national-populistes issus de la FI, et quelques autres… Libre à toi, de te noyer dans cette fange réactionnaire ! Pour notre part, ces gens-là, leurs idées nationalistes, chauvines, racistes et réactionnaires, les intérêts sociaux qu’ils défendent, ne sont pas de notre monde.

Aujourd’hui, la nécessité, c’est l’unité des travailleurs, pas l’alliance avec leurs ennemis. »

Avec ensuite la précision suivante en date du 23 février 2020 suite à une réaction de Eninel. Je m’excuse auprès de ce dernier mais je choisis de ne pas reproduire ici ses textes pour ne pas être trop long.

« A l’attention du camarade Eninel : tout ce qui est publié sur ce site n’est pas nécessairement de la plume du camarade Présumey. Certes, le camarade est notre plume principale mais tout ce qui n’est pas signé de façon personnelle a été discuté et finalisé de façon collective. Il n’y a pas que les grands hommes dans la vie … »

 

Voici donc ma réponse à Vincent Présumey et consorts :

Bonjour,

Je ne peux pas répondre à toutes les sottises de votre message du 20 février 2020 car cela serait trop long. Le terme « sottises » ne se justifie que par ma volonté de ne pas rompre définitivement toute possibilité de discussion car il s’agit à mon avis de pire que cela. J’ai peine à croire, mais je l’accepte puisque vous le dites, que cela « a été discuté et finalisé de façon collective » et non pas seulement par Vincent Présumey comme l’a dit Eninel. Les autres sont-ils eux aussi des électeurs d’Emmanuel Macron après avoir été ceux de Jacques Chirac. Je n’en sais rien tout le temps qu’ils restent dans l’anonymat.

Je suis fort aise que votre instance collective s’interroge sur la cohérence de ma pensée bien qu’ils devraient s’intéresser en priorité sur la cohérence des électeurs de Chirac et Macron qui se disent « révolutionnaires », « trotskistes »… Les membres de votre collectif écrivent « libre à toi, de te noyer dans cette fange réactionnaire ! Pour notre part, ces gens-là, leurs idées nationalistes, chauvines, racistes et réactionnaires, les intérêts sociaux qu’ils défendent, ne sont pas de notre monde.  » Je crois rêver ! Parlent-ils de Chirac et de Macron… Je n’ai jamais voté pour eux. Mais non ! Ce n’est pas d’eux qu’ils parlent. J’y reviendrai en replaçant cela en contexte.

Je peux vous donner des éléments d’appréciation sur la cohérence de ma pensée. Je vous invite d’ailleurs à lire mes deux livres « De François Mitterrand à Jean Luc Mélenchon » et « Macron démission – Révolution  » et à m’indiquer les éventuelles incohérences que vous pourriez y trouver. En matière de politique d’émigration, considérant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, que l’ennemi principal est dans notre propre pays, j’ai cru bon de me prononcer avant tout sur la politique de la France plutôt que sur celle de l’Angleterre. J’y dénonce notamment les centres de rétention qui n’ont pas leur équivalent en Angleterre et qui ont été mis en place par les socialo-communistes sous Mitterrand. Je parle de cette époque où les lambertistes n’étaient pas très bavards sur le passé pétainiste de Mitterrand ni sur son passé de bourreau des nationalistes algériens et de guillotineur (notamment de Fernand Iveton). J’aimerais beaucoup, par respect pour les migrants, que la politique de la France soit la même que celle de l’Angleterre. Ce ne serait certes pas le paradis ni en France ni en Angleterre mais les migrants n’éprouveraient pas le besoin de passer en Angleterre pour y trouver les droits qui leurs sont refusés en France et je crois que cela va durer après le Brexit et avec Johnson. On en reparlera.

Ces « révolutionnaires » qui votent pour Macron et ne se battent pas pour le Frexit pensent-ils faire une révolution socialiste dans une France sous domination de l’OTAN et de l’UE et qui n’aurait donc pas à se libérer de cette tutelle ? Autant faire des révolutions socialistes dans des pays colonisés sans les libérer du joug du colonialisme ou commencer en Russie par faire la révolution prolétarienne d’octobre 1917 pour faire ensuite la révolution bourgeoise de février 1917. Il va falloir relire « La Révolution Permanente » de Trotski et « Les Thèses d’Avril » de Lénine.

Au vu du peu de consistance des arguments avancés contre moi je dois rappeler qu’il est possible pour un marxiste de parler de nation et de peuple. Ces notions amalgament évidemment capitalistes et ouvriers. Elles sont indispensables pour parler d’indépendance nationale, de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de Brexit, de Frexit, de CNR… De cela il est possible aussi de discuter sereinement.

Je parle en effet d’un nouveau CNR et je sais très bien que le programme du CNR n’était pas le « programme de transition » de Léon Trotski. J’estime seulement qu’aujourd’hui, comme pendant l’occupation allemande, la question de l’indépendance nationale est de première importance. Bien évidemment l’indépendance nationale n’est pas le socialisme. La rupture avec la tutelle de l’OTAN et de l’UE serait cependant aussi importante dans le changement de l’équilibre mondial que la libération de 1945. Ce serait assurément le déclenchement d’une vague révolutionnaire sur toute l’Europe. Ce n’est que dans cette perspective que peut actuellement se construire une force révolutionnaire.

Je ne peux que répéter à l’égard de votre collectif que ce que j’ai déjà écrit par ailleurs :

« Je suis absolument certain que ceux qui ne se battent pas pour le Frexit ne sont pas trotskistes. Je suis absolument certain que ceux qui ont couvert le mouvement des gilets jaunes d’insultes et de calomnies ne sont pas trotskistes. Ceux qui n’ont pas compris que la stratégie du soutien inconditionnel est indispensable pour défendre les libertés démocratiques ne sont pas trotskistes. Je suis certain aussi qu’il faut pour le Frexit ne pas hésiter à se battre aux côtés de tous ceux qui veulent libérer la France de l’emprise de l’OTAN, de l’UE et de l’Euro. Il s’agit ni plus ni moins de construire un nouveau CNR. Les gauchistes et les sectaires qui veulent paraître purs et durs en refusant d’emprunter cet indispensable pont n’ont en fait nullement l’intention de passer sur l’autre rive. Ceux-là non plus ne sont pas trotskistes. Ce sont des révolutionnaires de la phrase dont l’attitude a été stigmatisée par Trotsky lui-même dans le programme de transition :

« Ils piétinent sur place, se contentant de répéter les mêmes abstractions vides. Les événements politiques sont pour eux une occasion de faire des commentaires, mais non d'agir. (…) Dans la politique pratique, les sectaires s'unissent à chaque pas aux opportunistes, surtout aux centristes, pour lutter contre le marxisme. »

De fait, les sectaires qui me critiquent appellent le plus souvent à voter pour des adversaires du Frexit (FI, NPA ou LO, quand ce n'est pas, ni plus ni moins, Chirac ou Macron). Au bout du compte, je me demande s’il reste des trotskistes en France. »

Faute de pouvoir répondre à toutes vos accusations, je vais me contenter ici de répondre au dernier paragraphe :

« Nous gardons en tête la photo de la célébration du Brexit regroupant les formidables amis de la classe ouvrière et de la fraternité internationale des travailleurs que sont Florian Philippot, Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, Cheminade, Jean-Frédéric Poisson, les stars national-populistes issus de la FI, et quelques autres… Libre à toi, de te noyer dans cette fange réactionnaire ! Pour notre part, ces gens-là, leurs idées nationalistes, chauvines, racistes et réactionnaires, les intérêts sociaux qu’ils défendent, ne sont pas de notre monde. »

Ainsi, à l’issue d’une réflexion collective, personne dans votre collectif ne s’est aperçu que cela ne me concernait pas du tout. La réunion dont il est fait état ici n’était pas une réunion de l’UPR. Elle n’a pas été préparée par l’UPR. Elle n’a pas été convoquée par l’UPR. Voir notamment la vidéo sur YouTube intitulée « Retour sur la grande soirée du Brexit  » :

« On avait organisé cette soirée en précisant bien qu’il ne s’agissait pas d’une soirée UPR. Nous avions choisi un local qui, contrairement à certaines calomnies qui circulent sur la toile, n’était pas au siège de l’UPR (…) J’avais invité de nombreuses personnalités de tout l’échiquier politique sauf les personnalités les plus farouchement pro-européennes (…) J’avais invité toutes ces personnalités en espérant que, le temps d’une soirée, on pourrait mettre de côté tout ce qui les sépare pour célébrer ce grand jour que constitue un grand peuple, le peuple britannique, qui recouvre la liberté (…) »

Il me semble que c’est suffisamment clair. Cette « fête » a été organisée par François Asselineau et ses amis. Il est vrai que le « on » qu’il emploie est indéfini mais il dit clairement que « il ne s’agissait pas d’une soirée UPR ». Cela a été dit avant la réunion, pendant la réunion et après la réunion. C’est François Asselineau qui a invité les personnalités de son choix à partir de son « carnet d’adresse personnel ». Je n’ai pas participé à cette réunion. Mais j’ai encore quelques remarques à faire au sujet de la forme. Comme le disent des camarades de « La Commune » à propos de ceux qui « ne cherchent pas à débattre » : « ils assènent, invectivent, amalgament, prennent tout le monde de haut ». Il n’est tout de même pas difficile d’être clair et précis. Pourquoi, par exemple, cette expression : « les stars national-populistes issus de la FI » ? Il me semble qu’il n’y avait qu’une seule personne venant de la FI : Djordje Kuzmanovic. Il n’est pas difficile de donner son nom et vous pouvez soit ne pas ajouter de commentaires soit justifier vos commentaires (les stars national-populistes issus de la FI). Dans le même ordre d’idée vous pouviez ne citer aucun nom ou les citer tous car, vous laissez la désagréable impression que ce n’est pas le hasard qui guide votre sélection. Vous aviez aussi la liberté de faire un choix mais, dans ce cas, l’honnêteté imposait de le dire. Parmi les « quelques autres » dont vous parlez, sans donner les noms, se trouvaient notamment Gilles Casanova, Pierre Levy et Philippe Pascot que vous amalgamez ainsi à « cette fange réactionnaire ! Pour notre part, ces gens-là, leurs idées nationalistes, chauvines, racistes et réactionnaires, les intérêts sociaux qu’ils défendent, ne sont pas de notre monde ». Allez donc le leur dire plutôt que de faire des amalgames !

Tout ce que vous dîtes-là est d’autant plus hors sujet que, dans la proposition que j’ai faite, il n’était pas du tout question de l’UPR. Je n’en ai fait état que parce que j’estime qu’il faut en toute chose être le plus clair possible et j’ai donc signalé que, bien que ce ne soit pas ma proposition du moment, j’étais adhérent de l’UPR. C’est bien sûr un choix que j’assume et qui peut être critiqué. Je sais le défendre. Mais, cela ne doit pas interdire de répondre à ma proposition. Pour toute réponse, je n’ai reçu qu’une série d’invectives ce qui interdit la discussion entre militants que je propose. Vérité et clarté sont d’ailleurs l’essentiel de ma proposition car je demande à chaque militant d’exposer son programme simplement en donnant la liste des propositions qu’il peut être amené à faire selon les circonstances et chacune de ses prises de position afin qu’en toute clarté nous puissions en discuter.

Je constate, bien que vous ne soyez pas bavard à ce sujet, que Vincent Présumey préconise parfois de voter pour Chirac et Macron. Cela fait donc partie de ses propositions. Est-ce pour ne pas avoir à en parler que vous préférez vous exprimer collectivement ou êtes-vous tous d’accord sur ce point ?

Loin d’essayer d’être le plus clair possible, loin de répondre à la question posée, vous préférez au terme d’une mûre réflexion collective, asséner, invectiver, amalgamer, prendre tout le monde de haut... Mais vous ne vous contentez pas de cela. Vous concluez : « Aujourd’hui, la nécessité, c’est l’unité des travailleurs, pas l’alliance avec leurs ennemis ». Je ne vais pas laisser des électeurs de Chirac et Macron m’accuser d’alliance avec les ennemis de classe. Ceux qui veulent essayer ont tout intérêt à se mettre au clair avec leur passé et à me montrer la voie à suivre par leur exemple avant d’essayer de me donner des leçons car toute ma vie je suis resté digne et l’ennemi de classe m’a fait payer et me fait encore payer mon combat pour la cause des exploités. Ainsi mon compte Facebook est « temporairement verrouillé » depuis la mi-novembre c’est-à-dire depuis la mise en vente de mon livre sur Macron. Eux, savent reconnaître leurs ennemis. Ainsi, quand j’ai fréquenté l’université, j’ai protesté en 2002 quand des personnes ont illégalement utilisé les listes de diffusion universitaires et scientifiques pour diffuser l’appel à voter Chirac que vous avez défendu. Dans la liste des signataires de cet appel se trouvait notamment Michel Broué qui, lui aussi a voté pour Macron en se pinçant le nez et en appelant cela « voter contre Le Pen ». Face à mes protestations, il a fallu que je précise que je ne défendais pas la respectable orientation d’Arlette Laguiller mais plutôt celle de Pierre Broué le père de Michel. Le responsable de la diffusion a alors pris contact avec mon directeur de thèse pour engager un processus de répression contre moi. J’évoque indirectement cela dans mon livre « Macron démission – protestation » à propos du « Pénélope-Gate » (page 151) :

« Regardez-donc à l’université comment sont choisis les maîtres de conférences ou au CNRS comment sont choisis les ingénieurs de recherche. Les femmes, les maîtresses, les enfants, les gendres et les brus des « gens en place » ont une priorité absolue et ce n’est pas pour quelques mois que sont ainsi recrutés des incapables. C’est pour toute une vie que sont ainsi payées des personnes pour faire de la recherche alors qu’elles n’en feront jamais. Pour faire néanmoins avancer la recherche ces « gens en place », tel que Bernard Victorri qui fut directeur adjoint du CNRS et s’est particulièrement illustré dans ce domaine, font marner des thésards qu’ils sacrifient comme de la chair à canon. Ces pratiques sont tellement habituelles qu’aucun recours ne peut aboutir et qu’en conséquence les victimes ne sont jamais indemnisées. »

Inutile de préciser que je n’ai obtenu ni poste de maître de conférences ni poste d’ingénieur de recherche. Y a-t-il une relation de cause à effet ? Là où bien d’autres ont trouvé profit du système qu’ils dénoncent, j’ai été sanctionné et je suis encore sanctionné. J’ai d’ailleurs aussi dans un autre livre et sous un autre nom écrit ceci :

« il faut reconnaître (qu’en plus) ils ont fait par la suite beaucoup d’études pour arriver au niveau Bac+8. Regardons-y de plus près. Savez-vous qu’il est tout à fait possible d’être recruté comme enseignant-chercheur dans une discipline sans jamais y avoir fait d’études ? Il y a un cas bien connu car il a déjà été révélé plusieurs fois. Il s’agit de l’historien Benjamin Stora qui n’aurait sans doute jamais pu faire de carrière universitaire s’il n’avait été recruté comme maître de conférences en sociologie par son ami en politique Pierre Fougeyrollas. Nous disons bien, et il faut le souligner, que cet historien a été recruté par piston sur un poste de sociologie. Qu’est devenu l’étudiant anonyme de sociologie qui, en toute équité, aurait dû avoir ce poste ? Il reste à ce sujet un petit pan de l’Histoire que Benjamin Stora n’écrira pas… »

En fait ce n’est pas comme maître de conférences mais comme assistant en sociologie qu’il avait été recruté par piston. Comment Fougeyrollas, Benjamin Stora et tous les lambertistes peuvent-ils à la fois se prononcer pour des règles d’impartialité lors des recrutements de la fonction publique et s’accommoder entre copains de ces ignobles magouilles dont je suis l’une des victimes ? Que serait aujourd’hui Benjamin Stora sans cette tricherie ?

J’ai donc cité les noms de trois personnes qui sont liées pour le meilleur et pour le pire : Michel Broué, Vincent Présumey et Benjamin Stora. Je précise que je n’ai aucun doute sur la probité de Michel Broué qui était un mathématicien reconnu avant de se mêler de politique et je n’imagine pas un moment que Pierre Broué ait usé de son influence pour pistonner son fils. Vu les mœurs qui se pratiquent dans les procédures de recrutement à l’université cela mérite d’être souligné.

J’ai par contre quelques questionnements en ce qui concerne le parcours politique de Michel Broué. Je me souviens avoir participé à un meeting de soutien à Léonid Pliouchtch qui se tenait à la mutualité. Michel Broué était à la tribune puisqu’il était à l’initiative de sa libération. J’ai beaucoup de respect pour son action à ce sujet au sein du « Comité des Mathématiciens ». Il y avait eu des actes de violences dans la salle. Je n’avais pas vu précisément ce qui s’était passé mais j’ai appris par la suite que des sympathisants de Balazs Nagy s’étaient fait tabasser par le service d’ordre de l’OCI pour leur interdire de s’exprimer. Je m’étais fait accompagner par un groupe d’instituteurs et, en bon militant de l’OCI, je m’étais senti obligé de leur justifier cette violence en la mettant sur le dos d’inévitables staliniens qui ne pouvaient pas supporter que ce meeting remette en question la politique répressive de l’URSS. J’ai eu tort. La responsabilité de cette violence incombait à Lambert. Je me suis fait son complice. Michel Broué était obligatoirement lui aussi plus ou moins complice et probablement plus que moi.

Depuis il est président de « la Société des Amis de Médiapart ». Cela pose d’autres questions puisqu’à ce titre il collecte le fric que verse notamment Xavier Niel qui fit de la prison en étant accusé de proxénétisme. J’explique cela en détail dans mon livre « Macron démission – Révolution » p. 118 et 119. Xavier Niel n’est pas seulement à la tête d’une grande fortune salement acquise, il est surtout le gendre putatif du nec-plus-ultra du capitalisme mondial : Bernard Arnault. J’ai écrit un billet à ce sujet intitulé « Bernard Arnault : première fortune mondiale  ». Par ses fonctions de président des Amis de Médiapart, Michel Broué cautionne peu ou prou les discours d’Edwy Plenel qui calomnie François Asselineau en le traitant de xénophobe. Voir la vidéo de YouTube intitulée : "Pour Edwy Plenel (Médiapart), Asselineau est xénophobe". Voir aussi mes commentaires à ce sujet dans mon article « Partisans ou adversaires du Frexit : lesquels sont des nationalistes ? (1ère partie) ». Il n’est pas question pour moi de faire des amalgames mais en choisissant ainsi d’être président des Amis de Médiapart Michel Broué joue un rôle dans le système des médias qui défendent tous l’Union Européenne, censurent les partisans du Frexit, dénigrent François Asselineau en le calomniant et m’interdisent l’accès à un réseau social (Facebook) afin que je ne puisse pas vendre mon livre sur Macron.

Entendons-nous bien ! Michel Broué est libre d’être plus ou moins européiste, opposé au Brexit et au Frexit comme Vincent Présumey si j’ai bien compris. Il est libre aussi de détester le « militant de la bourgeoisie » François Asselineau et de préférer les glorieux « militants ouvriers » comme François Mitterrand ou Ségolène Royal. Je n’ai pas perçu précisément leurs positions sur ces sujets. Cela faisait partie de ma démarche initiale de faire en sorte que chacun s’exprime clairement sur ces questions pour que nous puissions en discuter sereinement. Mais je parle ici d’autre chose. Je parle de démocratie. Je les accuse de participer peu ou prou à cette censure.

J’en appelle en effet au soutien inconditionnel à toute victime de la répression, d'actes arbitraires ou antidémocratiques. C’est un principe sur lequel pour ma part je ne transige pas. Voir à ce sujet le chapitre « Soutien inconditionnel » dans mon livre « De François Mitterrand à Jean-Luc Mélenchon » et mon article « Soutien inconditionnel à Jean-Luc Mélenchon et à la France Insoumise  ». J’ai cru comprendre, à propos des attaques subies par Jean-Luc Mélenchon que la position de Médiapart était bien différente de ce qui devrait être maintenant une tradition de tout le mouvement ouvrier, depuis l’expérience de la montée du fascisme en Allemagne. Je crois savoir ce que dirait le regretté Pierre Broué à ce sujet. Je vous demande de dénoncer la censure dont les partisans du Frexit sont l’objet. Ils n’apparaissent quasiment jamais à la télévision qui est, toutes chaines confondues, unanimement européiste alors qu’il est raisonnablement admis qu’une moitié des français est pour le Frexit (exemple de l’Angleterre et référendum en France de 2005). Les vrais démocrates doivent se prononcer à ce sujet même s’ils sont européistes.

Il faut que chacun soit conscient de ses actes et je ne saurais trop inviter Michel Broué à réfléchir à la portée de ce qu’il fait aujourd’hui comme il faut qu’il réfléchisse à la portée de ce qu’il a fait avec les lambertistes. C’est le lot commun des militants ouvriers de faire des erreurs et de revenir sur les actions du passé pour essayer de ne pas se tromper sur le moment présent. De ce point de vue, le témoignage de Pierre Salvaing sur son expérience du lambertisme est ce que j’ai trouvé de plus honnête. Je m’efforce de faire comme lui et je n’en entends pas beaucoup d’autres parler de leurs erreurs du passé. Je reprends à mon compte d’ailleurs ce qu’il dit sur ce que doit être la méthode de discussion et sur l’analyse qu’il fait de la difficulté qui doit pour cela être surmontée.

« Les déchirements des courants inspirés du « trotskysme », conséquence générale de l’écrasante pression du stalinisme sur le mouvement ouvrier dans son ensemble, ont fait longtemps oublier ce que pourtant Trotsky lui-même avait institué comme méthode de discussion : le respect de points de vue différents, voire divergents, débarrassés des accusations sempiternelles que la nécessité de se défendre du stalinisme avait fait naître : « Pour le compte de qui travailles-tu, camarade ? »

C’est donc pour le meilleur et pour le pire que sont rassemblés Michel Broué, Vincent Présumey et Benjamin Stora et il ne faut pas s’étonner que je sois amené à parler des trois.

Pour le meilleur, ils ont cosigné un article en défense des trotskistes mille fois calomniés par les staliniens et une mille-et-unième fois par le psychanalyste Jacques-Alain Miller qui a écrit une ignominie sous le titre « Le bal des lepénotrotskistes »,

Pour le pire, ils ont été tous les trois des électeurs de Chirac au second tour des présidentielles de 2002 et des électeurs de Macron au second tour des présidentielles de 2017. Je pense qu’il est possible d’en discuter sereinement mais cela est mal parti.

Il n’est pourtant pas nécessaire d’être un spécialiste de l’histoire du mouvement ouvrier pour lire ce que dit la Wikipédia sur la page consacrée à « L’élection présidentielle allemande de 1932 ». Pour « barrer la route à Hitler » les Présumey et autres Besancenot de l’époque appelaient à voter pour Hindenburg « en se bouchant le nez ». Un an plus tard, se bouchant le nez à son tour, Hindenburg offrait la direction du Reich à Hitler. La similitude est totale avec la situation actuelle. Quelle différence y-a-t-il entre Macron et Le Pen pour ceux qui sont derrière Macron (Bernard Arnault, Xavier Niel…) ? Dans les circonstances de 2017 c’était le Macron qu’ils ont fabriqué qui leur convenait le mieux mais ils sont prêts à le changer avec Le Pen si les circonstances l’exigent pour sauver l’UE et tout leur système d’exploitation. Voter pour Le Pen ou Macron c’est voter pour le même camp. Ce n’est pas, ce ne sera jamais mon camp. Ce n’est pas moi qui propose la collusion avec l’ennemi de classe du mouvement ouvrier.

Sur cette question, je ne peux pas faire mieux que de citer Pierre Broué qui écrivait le 28 avril 2002 :

« Entré à l'hôpital pour une opération au lendemain du premier tour, je découvre en sortant que des camarades que j'estime ont jeté par-dessus bord idées et principes et appellent à voter Chirac ! J'avoue avoir reçu ce coup en plein visage et en tituber encore. Mon fils Michel m'offre de m'aider matériellement à exprimer mon point de vue. J'accepte.

Je vais être brutal. Ces derniers jours, dans mon état semi-comateux, ne me récupérant que par morceaux, je me suis cru en août 14. Je ressens l'attitude de ces camarades, et notamment ceux de la Gauche socialiste (dont je ne suis pas et n'ai jamais été), comme un coup de schlague, une humiliation, une initiative très grave. Je suis trop fatigué pour écrire un vrai texte mais je vais essayer d'énoncer des repères.

1. Il n'y a pas de problèmes français. C'est guignolesque d'expliquer que ce vote Chirac deviendra un référendum contre Le Pen. Nous sommes dans le monde et ce que nos concitoyens du monde apprennent, c'est ce que disent leurs journaux : "Les démocrates se rangent derrière Chirac." C'est grave, une vieille du goulag, une hija argentine, me demandent comment c'est possible… et mes amis d'Algérie.

2. J'affirme que la plupart de vos arguments (je m'adresse à ceux qui veulent voter pour Chirac) relèvent de l'épicerie. Ce ne sont pas les totaux de voix qui comptent mais la création, les manifestations, les réunions, les prises de parole, autrement dit la solidarité, l'élan, la ténacité et l'attachement au monde du travail : je n'oublie pas celui qui m'a dit, quand j'ai quitté l'hôpital : "Il faut dire à Jospin qu'on l'aime." Se cracher les uns sur les autres, même si on a raison dans sa rogne, cela ne profite qu'à Chirac et Le Pen. Il faut s'abstenir de violences verbales sans renoncer au débat et à la critique.

Marx et Ledru-Rollin,Trotsky et Hindenburg.

3. Déjà, Marx refusait le vote pour Ledru-Rollin et Trotsky celui pour Hindenburg. Honnêteté et courage. Vous qui dénoncez l'escroc et le super-menteur et qui avez de jeunes enfants, vous le leur dites comment, que vous votez pour lui ? Je crois que, dans votre désarroi, vous cherchez désespérément à gagner… du temps."

4. On ne gagne rien à se renier. Il faut marcher de l'avant, faire un Premier Mai grandiose, aider la jeunesse à renouer avec les traditions qu'elle cherche. Michel écrit qu'il appelle à voter Chirac, " la rage au cœur ". Dans le mien, mes camarades, il n'y a pas de rage, mais nos espoirs, nos rêves, ce monde nouveau que vous voulez et qui sera vôtre, les jeunes, et toute l'amitié et l'amour qu'on a pour vous, connus ou inconnus.

Et même nos amours mortes et celles qui n'ont pas pu éclore. Non, on ne va pas se masquer pour combattre.

Dans les yeux, face à face, s'il vous plaît, et tête haute.

Bulletins blancs ou nuls !

Vive la vie ! »

Je considère ce texte comme son testament politique. Au même titre que le testament de Lénine, il permet aujourd’hui d’identifier les renégats.

Yours for the révolution. La tête haute et le poing levé !

Jean Dugenêt



40 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 6 mars 2020 08:25

    Et pendant ce temps-là...


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 6 mars 2020 10:13

      @Séraphin Lampion
      Et pendant ce temps-là...

      que se passe-t-il ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 6 mars 2020 21:27

      @Jean Dugenêt

      Pendant que les byzantins se disputent, Bernard Arnault et sa famille (73,2 milliards d’euros, LVMH), Alain et Gérard Wertheimer et leur famille (40 milliards d’euros, Chanel), Axel Dumas et Famille Hermès (39,6 milliards d’euros, Hermès), Françoise Bettencourt-Meyers et sa famille (39,3 milliards d’euros, L’Oréal), Gérard Mulliez et sa famille (38 milliards d’euros, Groupe Auchan), François Pinault et sa famille (30,5 milliards d’euros, Kering), la Famille Dassault (23,8 milliards d’euros, groupe Dassault), Pierre Castel et sa famille (12 ,5 milliards d’euros, Castel Frères), Emmanuel Besnier et sa famille (12 milliards d’euros, Lactalis), François Perrodo et sa famille (8,5 milliards d’euros, Perenco) boivent du petit lait.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 7 mars 2020 08:30

      @Séraphin Lampion
      C’est exact. La France est d’ailleurs le pays où les milliardaires s’enrichissent le plus. Ce sont bien ceux que vous citez qui sont « les ennemis de classe » comme disent ceux qui se réclament du marxisme. Ils oublient cependant souvent que ce n’est pas une abstraction et il est bon de temps en temps de faire du marxisme illustré en rappelant quelques noms.
      Les exploités doivent se défendre contre eux. Depuis bientôt deux siècles ils ont créé des internationales qui les unes après les autres ont trahi. Je ne désespère pas de regrouper une Avant Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier pour prendre la relève. Nous voyons avec les gilets jaunes et le mouvement actuel que nombreux sont ceux qui cherchent les voies de la résistance mais il manque une organisation qui agisse consciemment. L’indépendance nationale est d’ailleurs de première importance et il nous faudrait un véritable nouveau CNR. Seule l’UPR se dirige dans cette voie mais l’UPR a elle seule est loin d’être le nouveau CNR qui nous manque. Une Avant Garde doit aussi œuvrer dans ce sens.


    • mmbbb 7 mars 2020 12:51

      @Séraphin Lampion certes mais le léninisme et l extreme gauche en france ne me paraissent pas un avenir radieux et prometteur
      . L enfer est toujours pave de bonnes intentions.
      La revolution russe fut confisque au peuple des que Lenine crea la police politique la Tchéka 
      Cette extreme gauche est animée par les enfants de la petite bourgeoisie , comme Besancenot . Ces gens sont democrates tant qu ils n ont pas le pouvoir . L histoire est desormais connue .
      Quant à la thématique reprise dans la reponse a cet auteur( j ai lu rapidement ) , ces personnes nous servent à nouveau cette soupe ideologique C est du réchauffé . 


  • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 6 mars 2020 09:26

    « Pour notre part, ces gens-là, leurs idées nationalistes, chauvines, racistes et réactionnaires, les intérêts sociaux qu’ils défendent, ne sont pas de notre monde. »

     

    Par ces paroles, on voit bien que les communistes ne sont plus du tout en phase avec la nation.

    Ils ne sont pas chauvins alors qu’il faut l’être.

    Ils ne sont pas racistes alors qu’il est naturel de l’être.

    Ils ne sont pas réactionnaires alors qu’il faut l’être.

    Ils ne veulent pas entendre parler des intérêts sociaux des autres que les leurs.

     

    « Trois choses font trembler la terre, Et il en est quatre qu’elle ne peut supporter :

    Un esclave qui vient à régner, Un insensé qui est rassasié de pain,

    Une femme dédaignée qui se marie, Et une servante qui hérite de sa maîtresse. »

    (Proverbes 30 :21-31)


  • Laconique Laconique 6 mars 2020 09:30

    Jesus ! Some people have a lot of fucking time to write !


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 7 mars 2020 12:25

      @Laconique
      Eh Oui ! Je prends le temps d’écrire quand cela me parait nécessaire.
      Il y en a beaucoup qui écrivent plus que moi : Victor Hugo... Bon ! Certes, ils ne sont pas à ma hauteur...


  • Inquiet 6 mars 2020 10:07

    Le problème de la gauche (pas le ps hein), est que par dogmatisme (je suis de gauche et même très à gauche) et par un biais cognitif fait une erreur monumentale et continue à le faire.

    Elle confond « internationalisme » et « mondialisme ».

    Je suis moi même internationaliste, je considère qu’il y a plus de points communs entre l’employé Français et l’employé Espagnol (par exemple) qu’entre l’employé Français et le patron Français (du CAC40). Visions connue de la gauche à la fois internationaliste et de classe.

    Le mondialiste considère, et pas seulement en terme économiques, qu’il ne doit pas y avoir de frontière à sa jouissance. Le terme « frontière » ne désigne pas seulement des pays ou des territoires géographiques, mais désigne aussi l’intellect, la morale : désinterdire les interdits (cf affaire Polanski).

    De plus, beaucoup de gens de gauche font une confusion par rapport à l’état. L’état n’est pas l’émanation d’un pays entouré de frontières, mais c’est d’abord l’émanation d’un peuple qui veut construire un avenir commun. Comme il n’y a ni gouvernement mondial (qui s’affiche ndlr) ni société internationale, les seuls états que nous connaissons sont définit par des pays.

    Or une des fonctions de l’état, du point de vue de la gauche, est de « protéger les plus faibles » ce qui est contredit par le mondialisme qui veut s’affranchir de toutes les règles même (surtout) les plus humanistes.

    En conséquence, tant que le rêve de l’internationale n’est pas pour maintenant, la gauche devrait davantage réserver un meilleur accueil à la souveraineté du pays par rapport aux grands corporatismes mondiaux.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 6 mars 2020 12:17

      @Inquiet
      Bonjour,
      Merci pour votre contribution. Je ne suis pas certain d’avoir exactement saisi tout ce que vous dîtes mais j’ai bien le sentiment d’être pour l’essentiel d’accord. Le principe de l’internationalisme c’est la solidarité entre les exploités de tous les pays. C’est donc une opposition à tous les nationalismes qui se manifestent par des guerres entre nations qui envoient les exploités de divers pays s’entretuer. C’est le rejet de tout ce qui pousse à cela. Pour être internationalisme il faut bien évidemment reconnaître l’existence des nations et même les défendre quand elles sont attaqués par des visées impérialistes. C’est ce qui se passe actuellement avec l’UE qui sous la domination américaine cherche à briser à terme les nations européennes. Toutefois, cela n’empêche d’avoir pour idéal une société où les barrières des frontières nationales disparaitront mais ce n’est pas pour demain.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 6 mars 2020 12:48

      J’ai été prié de revoir ma copie ! Trop de fautes d’orthographe.
      @Inquiet
      Bonjour,
      Merci pour votre contribution. Je ne suis pas certain d’avoir exactement saisi tout ce que vous dîtes mais j’ai bien le sentiment d’être pour l’essentiel d’accord. Le principe de l’internationalisme c’est la solidarité entre les exploités de tous les pays. C’est donc une opposition à tous les nationalismes qui se manifestent par des guerres qui envoient les exploités de divers pays s’entretuer. C’est le rejet de tout ce qui pousse à cela. Pour être internationaliste, il faut bien évidemment reconnaître l’existence des nations et même les défendre quand elles sont attaquées par des visées impérialistes. C’est ce qui se passe actuellement avec l’UE qui sous la domination américaine cherche à briser à terme les nations européennes. Toutefois, cela n’empêche pas d’avoir pour idéal une société où les barrières des frontières nationales disparaitront mais ce n’est pas pour demain.


  • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 6 mars 2020 10:12

    Comme premier commentaire ou complément, je joins ci-dessous un message que je viens d’envoyer à Eninel un militant de la RATP très impliqué dans le mouvement social actuel en cherchant à rompre l’isolement des travailleurs de la RATP et à faire en sorte que les travailleurs mobilisé puissent le plus possible contrôler eux-mêmes leur mouvement.

    Bonjour,

    J’ai le plaisir de t’annoncer que je viens de publier une réponse plus complète à Vincent Présumey et consorts sur AgoraVox dans un article intitulé «  L’extrême-gauche européiste et les révolutionnaires qui votent Macron ». La discussion est libre sur ce site. Il suffit de s’inscrire. Cela n’est pas sans inconvénients mais chacun est libre de ne répondre qu’aux commentaires qui l’intéressent. Une auto-régulation se fait pour ceux qui ne respectent pas la « charte de bonne conduite » avec la possibilité de « signaler un abus ».

    Je souhaite avoir l’occasion de discuter avec toi de tout cela ici ou ailleurs. J’ai remarqué la réaction de Vincent Présumey quand tu t’attaques à de vils bureaucrates CGT de la RATP. N’y a-t-il pas une solidarité entre bureaucrates qui ne partagent pas le lot commun des travailleurs ? Il me semble que Vincent Présumey est un « enseignant » qui ne donne pas beaucoup (ou pas du tout) de cours. Il partage le sort des bureaucrates-CGT de la RATP qui ne conduisent jamais de bus et ne vivent donc jamais les contraintes du travailleur lambda : avoir un chef qui décide de ta mission, qui te contrôle, respecter les horaires, devoir subir certains usagers dans des conditions parfois difficiles (il y a eu des agressions)... Que ce soit pour un enseignant ou pour un chauffeur de bus toutes ces contraintes sont le lot commun des travailleurs mais les bureaucrates des syndicats ne les vivent pas. Ils donnent des leçons, font des discours... C’est plus facile.

    Ils ne faut pas s’étonner que la plupart d’entre eux soient des européistes. Ils défendent leur salaire qui vient en grande partie de l’UE via la CES (Confédération Européenne des Syndicats) pour la CGT et directement de l’Éducation Nationale pour la FSU via les postes d’enseignants détachés. La France est le pays qui a la plus forte proportion de syndicalistes professionnels au regard du nombre de syndiqués. Ils sont essentiellement payés par l’ennemi de classe.

    Pour Vincent Présumey, tout est bon pour défendre l’UE sans le dire clairement. Il diabolise le Brexit en condamnant la politique de Margaret Thatcher qui était une farouche adversaire du Brexit (Le scandale de Windrush). Incompréhensible ! C’est surtout de la mauvaise foi et tout est à l’avenant. Je vais expliquer tout cela sur AgoraVox maintenant que la discussion est ouverte.

    Bien cordialement.


  • Attilax Attilax 6 mars 2020 17:47

    Ça fait longtemps que je n’y crois plus, à ces conneries :

    Le pouvoir n’est ni de gauche ni de droite. Il est en haut et nous en bas.


  • Emohtaryp Emohtaryp 6 mars 2020 17:49

    L’extrême-gauche européiste et les révolutionnaires qui votent Macron

    Les crétins congénitaux qui ont tout compris....... smiley


  • Le421... Refuznik !! Le421 6 mars 2020 18:33

    Pas mieux qu’un UPR pour tirer à boulets rouges sur ces « salauds de rouges » de l’extrême gauche... Ces mêmes qui votent Macron, bien sûr !!

    Lire « extrême gauche », chez les complices de Macron, c’est parler de La France Insoumise.

    Mais bon.

    Vu d’où viennent ces critiques, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure.

    Il est normal que l’extrême droite critique la gauche... C’est la démocratie.


    • Le421... Refuznik !! Le421 6 mars 2020 18:44

      @Le421
      La garde asselinienne veille au grain et saque aux notations... On connaît !
      Gamins, va !!


    • Le421... Refuznik !! Le421 6 mars 2020 18:59

      @dimitrius
      Ah les busards de trolls montent un club ??
      Même pas mal les filles.
      Je vends des sacs de billes sur Ebay, ça vous intéresse ??  smiley


    • Le421... Refuznik !! Le421 6 mars 2020 19:20

      @prong
      Absolument... La citadelle, vous connaissez ?  smiley


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 6 mars 2020 21:37

      @Le421
      « tirer à boulets rouges sur ces « salauds de rouges » de l’extrême gauche... Ces mêmes qui votent Macron, bien sûr !! »

      Si ce n’était le titre j’aurais écrit « extrême-gauche » avec des guillemets vu que quand on ajoute européistes il s’agit évidemment de réactionnaires.

      « Lire « extrême gauche », chez les complices de Macron, c’est parler de La France Insoumise. »

      Là j’ai du mal à suivre puisque ces gens qui se disent « d’extrême-gauche votent pour Macron » en disant bien sûr qu’ils votent contre Le Pen.


    • Kapimo Kapimo 7 mars 2020 01:22

      @Le421
      Lorsque les militants FI s’en prennent aux militants UPR, c’est vraiment que les carottes sont cuites pour Mélenchon.


    • mmbbb 7 mars 2020 13:01

      @Kapimo Melechon est un apparatchik , il profite du « système » en ne cessant pas de le critiquer . Il s est sabordé , c est son problème . Il fut audible lorsqu il se presenta sous les traits d un republicain, il ne l est plus , il en est reduit a lecher les babouches des musulmans 
      Quant a cet auteur, Regis Debray intello anti américain et pro Castro a casse les burnes d une generation avec ces ecrits et son engagement.
      Sa fille a retenu la lecon elle est trader ! je me marre vraiment 


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 8 mars 2020 15:22

      @Le421
      Il faudrait imaginer de temps en temps que les militants de la FI ne sont pas au centre du monde. Je parle ici essentiellement de Vincent Présumey, Michel Broué et Benjamin Stora. Accessoirement je parle aussi de Pierre Broué.J’ai même mis leur photo. Ils ont en commun d’avoir tous été des trotskistes-lambertistes et je ne sais plus précisément où ils en sont aujourdhui
      D’après la Wikipédia Benjamin Stora « fait partie des 131 personnalités qui appellent dans une tribune au maintien de la candidature de Cédric Villani pour les élections municipales de 2020 à Paris. C’est de »l’extrême gauche révolutionnaire proche de Macron !!!"
      D’après la Wikipédia

      Michel Broué a appelé à voter pour Hollande en 2012 et pour Macron au 2ème tour en 2017. « C’est de »l’extrême gauche révolutionnaire proche du PS et de Macron !!!"

      Vincent Présumey ne mérite pas les honneurs de la Wikipédia. C’est un bureaucrate de la FSU. Il est secrétaire départemental de la FSU de l’Allier. C’est un farouche opposant au Brexit et au Frexit. Il a appelé à voter pour Macron au 2ème tour en 2017.

      Il faut aussi imaginer que je ne tire pas « à boulets rouges » sur tout ce qui bouge. J’ai notamment écrit, à propos de Michel Broué : "J’ai beaucoup de respect pour son action à ce sujet au sein du « Comité des Mathématiciens".

      Enfin, je ne dis que du bien de Pierre Broué.

      En résumé je ne parle pratiquement pas de la FI. La seule chose que j’ai dite à leur sujet concerne Jean-Luc Mélenchon :

      "J’en appelle en effet au soutien inconditionnel à toute victime de la répression, d’actes arbitraires ou antidémocratiques. C’est un principe sur lequel pour ma part je ne transige pas. Voir à ce sujet le chapitre « Soutien inconditionnel » dans mon livre « De François Mitterrand à Jean-Luc Mélenchon » et mon article « Soutien inconditionnel à Jean-Luc Mélenchon et à la France Insoumise  ». J’ai cru comprendre, à propos des attaques subies par Jean-Luc Mélenchon que la position de Médiapart était bien différente de ce qui devrait être maintenant une tradition de tout le mouvement ouvrier, depuis l’expérience de la montée du fascisme en Allemagne. Je crois savoir ce que dirait le regretté Pierre Broué à ce sujet. « 

      Comme vous le voyez je reproche à Médiapart (et donc indirectement à Michel Broué qui est président de la société des Amis de Médiapart) de ne pas avoir soutenu inconditionnellement Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions... C’est ce que vous appelez »tirer à boulets rouges« sur la FI.

      Si j’ai bien compris vous concluez tout cela par une insulte »Il est normal que l’extrême droite critique la gauche...« 

      Dîtes moi donc dans l’affaire qui est »l’extrême droite" et qui est l’idiot du village qui ne comprend rien parce qu’il a des délires de persécution.


  • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 6 mars 2020 21:57

    Au risque de pratiquer un monologue, je poursuis ma réflexion sur les positions de Vincent Présumey et consort.

    Finalement j’ai obtenu de leur part une réponse à ma demande initiale puisque je souhaitais que chacun avance son programme. Nous savons que le vote pour des réactionnaires (Chirac ou Macron) fait partie de leur arsenal. Nous savons aussi que ce sont des défenseurs de l’UE. Leur façon de le dire est assez détournée et je me doute d’ailleurs que, s’ils devaient le dire plus explicitement, ils ne manqueraient pas d’expliquer, comme tous les européistes, qu’ils sont pour une autre Europe. Qu’ont-ils dit à ce sujet ? Ils ont d’abord expliqué que le Brexit est « une opération 100% bourgeoise » pour conclure qu’il en serait de même avec le Frexit « dupliquer une telle opération en France sous le label du Frexit non merci ». Ni Brexit, ni Frexit, il s’agit bien de ne jamais sortir de cette chère UE. C’est donc, il est vrai, au terme d’un raisonnement que nous voyons que ce sont bien des européistes.

    Le départ du raisonnement est un dénigrement du Brexit. Le tableau dressé est peut-être pire que tout ce que les médias les plus réactionnaires d’Angleterre et de France ont pu servir pour contrer, par la peur, le désir du peuple anglais de s’émanciper de la tutelle de l’UE clairement exprimé depuis leur référendum du 23 juin 2016. Il aura fallu 3 ans et demi de manœuvre de la dictature européenne pour qu’enfin la volonté du peuple exprimée dans un référendum soit respectée. La volonté des français exprimée en 2005 ne sera par contre jamais prise en considération. Les européistes ont gagné contre le peuple français. Vincent Présumey et consort s’en réjouissent-ils ? Voyons chaque élément du tableau qu’ils dressent, à l’issue d’une réflexion collective, rappelons-le. Nous essaierons ensuite d’analyser les questions politiques de fond. Je veux d’abord montrer qu’il n’est question dans ce tableau que de mensonges et de tromperies diverses. Il s’agit de montrer que l’ère des catastrophes promises est bien en train de se réaliser pour les anglais. Nous avons déjà des renseignements sur le premier budget post-Brexit qui sera dévoilé le 11 mars. Voici quelques données livrées le 7 janvier 2020 par Le Figaro et l’AFP : « hausse des dépenses des services publics et la fin d’une décennie d’austérité », « Johnson augmente le salaire minimum de 6,2% » (Il était inférieur au SMIC français. Il est maintenant supérieur). Vincent Présumey et consort annoncent tout l’inverse sans donner aucune source. Ils annoncent notamment que « les jours du NHS sont comptés » alors que le budget des hôpitaux va être considérablement augmenté. Ils font pire puisqu’ils annoncent des mesures catastrophiques pour les migrants et, pour cela, ils mettent sur le dos de Johnson « le scandale du Windrush ». Il s’agissait de menaces d’expulsions massives qui venaient justement des adversaires acharnés du Brexit :Theresa May et sa ministre de l’intérieur Amber Rudd qui ont été contraints de démissionner depuis. Joli tour de passe-passe que de mettre sur le dos des brexiteurs les plans de leurs adversaires.

    Passons aux choses sérieuses en essayant de faire un peu d’analyse politique. Les élections britanniques à la chambre des députés se font à la proportionnelle à un seul tour. C’est essentiellement pour cela qu’en Angleterre depuis fort longtemps nous avons deux grands partis les conservateurs et les travaillistes qui s’affrontent aux élections législatives. Le mouvement ouvrier représenté par les travaillistes est, de longue date, dirigé chez eux comme ailleurs par des traitres. Corbyn, le chef des travaillistes, a affiché à propos du Brexit une position ambigüe à la mode Mélenchon : on est contre mais on reste dedans pour la changer en envisageant toutefois d’en sortir. A l’opposé des leaders du camp des conservateurs ont saisi l’exaspération d’une grande masse de la population sur cette question et ont pris une position nettement et radicalement favorable au Brexit : Farage et Johnson. Nous savons que la question de l’UE traverse les clivages traditionnels politiques. Dans chaque parti se trouve à la fois des adversaires et des partisans du Brexit en Angleterre comme en France. Toutefois en France la question se pose différemment puisque toutes les directions des grands partis (ouvriers ou bourgeois) sont européistes alors que la moitié des français est favorable au Frexit. Cette question peut aussi être perçue différemment par les puissances financières. Il est possible que certaines soient favorables au Brexit mais, en Europe, les capitalistes sont massivement pour maintenir l’UE autant que possible tout en sachant bien que l’édifice est fragile. Ils se préparent donc à d’autres solutions. Il est certain que les travailleurs n’ont rien à gagner à cette institution de fond en comble réactionnaire.

    Dans ces conditions, à cause essentiellement de la trahison des travaillistes qui auraient dû de longue date être les plus acharnés partisans du Brexit, les travailleurs ont été contraints lors des dernières élections législatives de choisir entre le vote pour les travaillistes sans Brexit ou le vote pour les conservateurs avec Brexit. C’est pourquoi un grand nombre d’électeurs habituellement favorables aux travaillistes ont voté pour les conservateurs. L’analyse des résultats électoraux par secteurs le montre nettement. Au bilan de tout cela, il faut évidemment se réjouir du Brexit mais regretter que ce soient des conservateurs qui le mettent en œuvre le comble étant que les conservateurs vont avoir les moyens de mener une politique bien plus sociale qu’auparavant car l’Angleterre qui était pour l’UE un pays contributeur va récupérer des milliards et bien d’autres avantages que vont lui amener son indépendance pour négocier des traités bilatéraux où elle ne sera plus perdante comme pour la directive des travailleurs détachés… Il n’en demeure pas moins que les conservateurs feront une politique de conservateurs ce qui est à craindre. Il est d’ailleurs possible que la situation des migrants s’aggrave mais elle restera assurément meilleure que celle que leur offre la France. Je compte sur la résistance des travailleurs anglais qui, du moins je l’espère, ne se laisseront pas trahir autant que les français avec les socialo-communistes de Mitterrand. J’espère bien qu’ils n’accepteront jamais le niveau de violence contre les migrants qui se pratique en France. Notons que ce dernier point n’a rien à voir avec le Brexit puisque l’Angleterre n’est pas dans l’espace Shengen.

    Le point de vue de Vincent Présumey et consort est beaucoup plus simple et sans aucune nuance sans doute grâce aux miracles que permet la réflexion collective puisque le Brexit est pour eux : « une opération 100% bourgeoise visant à faire prévaloir les intérêts d’une aile du capital financier et immobilier en GB, la plus parasitaire et la plus spéculative qui soit ». Pour sortir une aussi brillante analyse, il a fallu qu’ils s’y mettent à plusieurs.

     


  • Garibaldi2 7 mars 2020 05:26

    Karl Marx et Friederich Engels avaient très bien résumé le seul moyen de changer réellement les choses :

    prolétaires de tous les pays, unissez-vous !


    Le problème c’est qu’actuellement les prolos français estiment ne pas être des prolos parce qu’ils roulent dans des 4x4 Dacia fabriqués par de vrais prolos !


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 7 mars 2020 08:17

      @Garibaldi2
      Bonjour,
      « les prolos français estiment ne pas être des prolos parce qu’ils roulent dans des 4x4 Dacia fabriqués par de vrais prolos ! »
      C’est une généralisation un peu abusive. Mais je pense que tu en es conscient.
      Merci de ta participation


    • Garibaldi2 8 mars 2020 01:04

      @Jean Dugenêt

      Si les prolos étaient descendu massivement dans la rue pour demander le retrait de la réforme des retraites, le projet aurait été retiré.

      Les prolos français n’ont plus de conscience de classe, ils en payeront le prix et il sera très lourd.

      Quant aux jeunes qui commencent leur vie en baissant la tête tout en achetant des chaussures de merde vendues à prix d’or et fabriquées par des esclaves, ...

      Le fascisme arrive à grands pas, on sent déjà son odeur !


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 8 mars 2020 01:18

      @Garibaldi2

      Les prolos ont toujours une conscience de classe...mais ils savent que tous les mouvements de gauche les ont lâchés pour des lunes sociétales.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 8 mars 2020 11:03

      @Aita Pea Pea
      Exact. Les dirigeants des organisations ouvrières (politiques et syndicales) trahissent les « prolos » qui cherchent le chemin de l’unité dans la lutte malgré ces directions traitres.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 8 mars 2020 11:12

      @Garibaldi2
      Il ne faut pas être si pessimiste. Il y a des raisons d’espérer dans la combativité ouvrière qui se réveille actuellement depuis le mouvement des gilets jaunes.
      Il ne faut pas rejeter sur les « prolos » dans leur ensemble la responsabilité de ceux qui les trahissent : les dirigeants des organisations politiques et syndicales. D’ailleurs la première trahison est politique. Nous n’aurions pas à crier « Macron démission » si aux élections présidentielles de 2017 il y avait eu un seul candidat à la place de Hamon et Mélenchon. Faite le calcul. C’est lui qui aurait été élu. Ils sont autant traitres et détestables l’un que l’autre. Ce que nous demandons c’est qu’il n’y ait qu’un seul candidat des organisations ouvrières. Pour l’heure, il ne suffit pas de dire « Macron démission ». Il faut dire par qui on veut le remplacer. Nous sommes pour un gouvernement provisoire FI, PCF et PS qui sortira la France de l’UE pour que le vote de 2005 des français soit enfin respecté.


  • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 7 mars 2020 19:24

    Je vais poursuivre ma réflexion sur les positions de Vincent Présumey et consorts. Nous avons vu avec mon précédent commentaire qu’ils défendent l’UE. Ce sont en effet de farouches adversaires du Brexit et du Frexit. Avec toujours le même sens de la nuance, après avoir vu dans le Brexit une opération 100% bourgeoise, ils se permettent de faire de l’humour en disant : « Il sera difficile de nous faire croire que le slogan « tout le pouvoir aux Tories (conservateurs) ! » soit un mot d’ordre bolchévik. ». Certes, c’est exact ! Mais contrairement à eux, la situation où tout le pouvoir est à l’UE ne nous convient pas. Ils ne pensent pas nécessaire de reconquérir notre indépendance nationale avant de lancer le mot d’ordre « tout le pouvoir aux conseils ouvriers ». Rappelons-leur que ce n’est qu’après la révolution bourgeoise de février 1917 que les bolchéviks ont lancé le mot d’ordre « tout le pouvoir aux soviets ». Pour notre part, avant d’en arriver à l’étape ultime de la révolution prolétarienne, il nous parait essentiel avec le Frexit que la France redevienne un pays indépendant de même que les trotskistes n’ont jamais envisagé une révolution socialiste dans une France sous la tutelle de l’Allemagne nazie.

    Ces adversaires du Frexit caractérisent l’UPR comme une « organisation nationaliste et chauvine bourgeoise ». J’ai écrit trois articles intitulés « Partisans et adversaires du Frexit : lesquels sont des nationalistes ? (1ère, 2ème et 3ème partie). Je ne vais pas reprendre ici tout ce que j’ai expliqué. Les adversaires du Frexit se sentent agressés quand on leur dit que Walter Hallstein était un nazi (voir mon article sur Médiapart). Tant et si bien que le site « Arguments pour la lutte sociale » s’est empressé de reproduire une tribune signée par un collectif de 67 prétendus « historiens ». Cette tribune a été publiée dans le monde du 28 mars 2019 et elle est intitulée : « Philippe de Villiers n’a pas le droit de falsifier l’histoire de l’UE au nom d’une idéologie  ». Je ne retrouve pas cet article sur le site de Vincent Présumey et consorts. Ont-ils eu des remords ou est-ce que je ne sais pas utiliser leur fonction de recherche ? Je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, il est vrai que Philippe de Villiers a publié un livre dans lequel il montre notamment que Walter Hallstein était un nazi ce que contestent ces soi-disant historiens. Je ne défends pas l’idéologie de Philippe de Villiers mais je défends la vérité. J’ai largement exposé les faits qui prouvent que « Walter Hallstein était un nazi ». Ces soi-disant historiens se déshonorent en voulant nier cette évidence et ceux qui exhibent leur torchon aussi. C’est une manie chez « les gens de gâche » de ne jamais vouloir admettre que « les gens de droite » peuvent dire des choses vraies. Leur goût prononcé pour les amalgames les amène à qualifier de réactionnaires ceux qui répètent des vérités dont la source vient d’auteurs « de droite ». Ainsi, il fut interdit de dire que Daniel Cohn Bendit avait banalisé la pédophilie dans certaines déclarations puisque les premiers à avoir exhibé cette réalité étaient de « droite ». Dans le même ordre d’idée, rappelons que le passé pétainiste de Mitterrand était archi-connu dès 1981 puisqu’il avait été largement exposé dans des journaux comme « Minute » et « Crapouillot » aussitôt après son élection. La photo où on le voit manifester devant une banderole : « Contre l’invasion métèque, faites grève » était connue dès cette époque et celle où on le voit avec Pétain aussi. Contrairement à ce que beaucoup disent, il n’était pas nécessaire d’attendre le livre de Pierre Péan pour le découvrir. La vérité est toujours révolutionnaire. Je dis bien : « toujours ».

    Nous voyons une fois de plus que Vincent Présumey et consorts invectivent et assènent plus qu’ils ne cherchent à montrer et discuter. Les défenseurs de la « Neue Europa » d’Hitler, Mussolini et Pétain tout comme les défenseurs de l’UE d’aujourd’hui sont des nationalistes ? Qu’ils n’essaient pas d’inverser les rôles avec les partisans du Frexit. La caractérisation de l’UPR qu’ils donnent est dénuée de tout fondement. Ils ne présentent d’ailleurs aucun argument. Rappelons donc que l’UPR n’est pas un parti politique. C’est aussi idiot de vouloir mettre une étiquette (« gauche », « droite », ouvrière », « bourgeoise ») sur l’UPR que sur le CNR. L’UPR est un rassemblement provisoire de militants qui sont partisans du Frexit, sans aucun autre clivage politique que cette volonté commune. L’UPR n’a ni vocation à défendre le capitalisme ni vocation à s’y attaquer. Elle regroupe des patriotes et des internationalistes.

    Que reste-il des étiquettes que Vincent Présumey et consorts ont décidé en commun d’accoler sur l’UPR ? Nationaliste ? Bourgeoise ? Chauvine ?

    Je crois que je vais enfin pouvoir en finir avec eux. Ils disent encore ceci :

    « Il est bon de souligner que si nous profitons de ce qui subsiste des avancées sociales acquises à la Libération, notamment à travers la Sécurité sociale, il est néanmoins bon de rappeler que le programme du CNR ne visait pas le socialisme mais la sauvegarde du capitalisme à travers un ensemble de concessions sociales envers la classe ouvrière et une reconstruction menée dans la paix sociale achetée à ce prix. »

    Merci de nous annoncer que le CNR ne visait pas le socialisme. Il suffit en effet de lire son programme pour le savoir. Comme je l’ai déjà dit l’UPR non plus ne vise pas le socialisme. Elle vise le Frexit.

    Le programme du CNR contenait deux parties. La première concernait l’action immédiate dans le contexte de l’occupation allemande et dans la perspective de la Libération. Dans la similitude avec l’UPR nous nous en tenons pour l’essentiel à cette première partie. Nous en sommes à la période de résistance à la dictature européiste avec l’objectif de nous en libérer pour que la volonté du peuple français telle qu’elle a été exprimée lors du référendum de 2005 soit respectée.

    Pour la suite, il y a de fortes chances pour que les militants de l’AGIMO (Avant-Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier) qui sont dans l’UPR prennent leur indépendance et qu’ils continueront à agir avec les militants de l’AGIMO qui ne seront pas dans l’UPR. Telle est, je le rappelle, la proposition que je soumets à tous les militants du mouvement ouvrier. Cela suppose que nous puissions nous mettre d’accord sur un minimum de propositions. Il est évident que les européistes n’auront pas leur place avec nous.

     


  • Eric F Eric F 8 mars 2020 21:28

    Un membre de l’UPR citant notamment de Villiers comme référent, admirateur d’un premier ministre britannique national-conservateur, présentant les fondateurs supranationaux de la construction européenne comme des nationalistes, et se revendiquant de l’avant garde du mouvement prolétarien, voilà qui est faire preuve d’une belle plasticité dialectique.

    En tout cas, l’un des points communs entre l’UPRisme et le marxisme-léninisme, c’est la propension au discours fleuve smiley


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 8 mars 2020 22:46

      @Eric F
      J’attends les citations en questions. Remarquez que j’ai dit que la vérité est toujours révolutionnaire qu’elle vienne de « droite » ou de « gauche ». Les photos de Mitterrand n’étaient pas fausses quand elles étaient publiées par Minute et le Crapouillot. Alors j’ai le droit de citer Villiers ou Annie La Croix Riz sans pour autant partager leurs opinion. Si je ne devais citer que les personnes avec lesquelles je suis d’accord sur tout je ne pourrais citer que... moi-même.
      Avez-vous lu ce que j’ai écrit à propos de Johnson ? Où avez-vous vu que je suis un admirateur ? Vous pratiquez l’amalgame, l’à-peu-près et la calomnie.
      Et puis toujours cette volonté de coller des étiquettes politiques sur une organisation qui n’est pas un parti politique. A ce jeu là vous pouvez mettre toutes les étiquettes que vous voulez sur l’UPR comme sur le CNR parce que tous les points de vue possible et imaginables y sont représentés pourvu qu’ils soient favorables au Frexit.
      Ce que j’explique ici en l’occurrence concerne peu l’UPR.
      Et vous ? Qu’avez vous donc à expliquer ? Je n’ai pas vu quel est votre problème à part un soucis de critiquer qui aboutit au néant.


    • Eric F Eric F 9 mars 2020 10:07

      @Jean Dugenêt
      Il ne s’agit pas d’un « problème » mais d’un constat sur les paradoxes des positions que vous exprimez. Constat que, vues les remarques, je ne suis pas le seul à effectuer.

      "vous pouvez mettre toutes les étiquettes que vous voulez sur l’UPR

      comme sur le CNR parce que

      tous les points de vue possible et imaginables y sont représentés pourvu qu’ils soient favorables au Frexit« 
      -Le rapport entre le CNR et le frexit est particulièrement acrobatique, c’est une forme de rapprochement subliminal entre l’appartenance à l’Union européenne et la botte nazie, qui est l’un des axes -si l’on peut dire- de votre communication.
      -Par ailleurs, cette appropriation récurrente du CNR est un artifice de communication certes habile, mais totalement usurpatoire. L’hérirage du CNR sont les institutions républicaines et les instances sociales, non pas un groupe politicien (qu’il se nomme union, parti, rassemblement, front...).
      -Enfin, il apparait que le »frexit" est l’alpha et l’oméga du mouvement, mais cela ne peut constituer une fin en soi, d’où les discours divergents de ceux qui s’en réclament, entre les historico-gaullistes, les souveraino-villéristes, les gilet-jaunistes, les ouvriéristes, etc. On retrouve un peu les caractéristiques de la nébuleuse boulangiste


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 9 mars 2020 13:49

      @Eric F
      Bonjour et merci pour ce second message,
      Je préfère en effet ce que vous dîtes-là car il s’agit maintenant de discuter d’analyses divergentes sans procéder par amalgames, approximations... Je vais essayer de répondre aux différents points que vous exposez.

      Le rapport entre CNR et Frexit est en effet discutable. Plus précisément, il faut discuter d’une part du rapport entre CNR et UPR et d’autre part du rapport entre la mise sous tutelle de la France par les nazis pendant la guerre et la mise sous tutelle de la France par l’UE de nos jours.

      Je suis favorable à la création d’un nouveau CNR c’est à dire à former un cartel d’organisations dont le Frexit serait l’objectif. L’UPR est loin de ressembler à cela. Il faudrait qu’elle regroupe avec l’UPR au moins le PRCF, le ParDem, le POI, le POID, les Patriotes... Auquel cas j’essaierais d’ailleurs de faire une organisation supplémentaire adhérent à ce nouveau CNR. Cependant, l’UPR est l’organisation qui à l’heure actuelle œuvre le plus vers cet objectif, c’est pourquoi j’en suis adhérent depuis trois ans tout en défendant une politique sur bien des points différente de celle de François Asselineau. Quand je parle d’un nouveau CNR, je ne fais référence d’ailleurs qu’à la première des deux parties de son programme c’est-à-dire à celle qui s’arrête à la libération de la France (pour l’ancien CNR) ou à la réalisation du Frexit (pour le nouveau CNR). Dans ces conditions ma référence au CNR n’a rien d’usurpatoire.
      La forme que prend la mise sous tutelle de la France dans le cas de la deuxième guerre mondiale et avec l’UE est certes très différente. Il n’en demeure pas moins que c ’est cette mise sous la dépendance de l’UE et de l’OTAN qui définit toute la politique de la France. Cela apparaît plus concrètement que jamais aujourd’hui avec la mise en œuvre du Brexit. Voir la vidéo : « Suite au Brexit, la France va à la ruine et l’Angleterre renait ».
      — Vous avez raison de dire que le Frexit n’est pas une fin en soi. Mais, à partir de sa réalisation, je prévois pour ma part un éclatement du nouveau CNR que nous voulons construire avec l’UPR. Il y aura de fortes chances pour que je me démarque alors nettement de la politique de François Asselineau. Il est donc normal qu’il y ait à ce sujet des discours divergents dans ce que vous pouvez appeler la nébuleuse de l’UPR. Ce qui est plus clair dans l’UPR que dans bien d’autres organisations c’est que nous savons exactement sur quoi nous sommes d’accord et sur quoi chacun reste libre de ses opinions et de ses objectifs. Par ailleurs mon action actuellement ne se limite pas à ce que je fais dans l’UPR. Comme vous pouvez le voir au début de l’article j’envisage la création d’une Avant-Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier qui pourrait regrouper des militants de plusieurs autres organisations ou sans aucune autre organisation. Je cherche à discuter pour fixer un programme commun mais il me semble qu’il y aura au minimum le Frexit en commun. Il se peut cependant que des militants pensent que l’adhésion à l’UPR ne soit pas forcément la meilleure voie pour y parvenir.


    • Eric F Eric F 9 mars 2020 18:54

      @Jean Dugenêt
      Je vous remercie pour cette réponse argumentée, qui éclaire sur votre démarche.

      Pour revenir à l’un des points clés, celui de la notion de « tutelle » et de « résistance » contre celle-ci, on ne peut pas, même de très loin et par métaphore, comparer l’occupation de 40-44 à l’appartenance à l’UE.
      En effet, l’occupation a été imposée par la force des armes, et s’est maintenue également par la force sans qu’à aucun moment le peuple n’ait pu s’exprimer. Elle a comporté des exécutions, des déportations, des réquisitions forcées, le rationnement généralisé.
      Concernant l’Union Européenne, la France a été l’un des états fondateurs de la CEE, les traités ont été ratifiés selon la constitution en vigueur, et les partis favorables à la sortie des traités peuvent concourir aux suffrages. Par ailleurs, au moins pendant la période initiale, elle a été favorable à la croissance (voire jusqu’au seuil des années 2000).
      Alors il y a bien évidemment des griefs, notamment la dérive néolibérale, les élargissements en catimini, l’entourloupe du traité de Lisbonne qui réintroduit des dispositions qui figuraient dans le projet de constitution rejeté en 2005. A quoi on peut ajouter la « pensée unique » des grands média eurolibéraux, multiculturalistes et mondialistes qui visent à influencer l’opinion (avec du reste de moins en moins d’efficacité, la méfiance envers les média rejoint celle envers le personnel politique).

      Je n’ai pas bien suivi la polémique avec vos interlocuteurs de médiapart « pro-européens de gauche », mais souvent ce courant utilise des arguments de nature disons philosophico-philanthropique sur la fraternité des peuples, le devoir de solidarité avec le pays de l’Est, la culture commune, etc.(le gentil cosmopolitisme), en les opposant à ce qu’ils considèrent comme l’égoïsme national (le vilain souverainisme). Je ne souscris pas à leur approche, l’adhésion à l’Union n’est pas à mes yeux une question de nature éthique et esthétique, mais doit être efficace et bénéfique pour le pays.

      Stratégiquement parlant, une alliance des courants favorables à la sortie de l’euro me parait pertinente, tant pour ce qui est de la dynamique dans l’opinion qu’au niveau électoral. Bien que je ne sois pas -à ce stade- favorable à la sortie de l’Union, je considère en tant qu’ « eurocritique »

      que l’existence d’un courant « sortiste » (frexitiste) permet de faire monter la pression sur des thèmes comme la protection du marché européen vis à vis du dumping extérieur (au lieu des traités de libre échange avec les blocs concurrents) , et l’application de la « clause de sauvegarde » sur des sujets majeurs (limitation de la directive sur les travailleurs détachés, application de la taxe carbone aux frontières, etc...


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 9 mars 2020 21:23

      @Eric F
      Merci de poursuivre cette discussion.
      Bien évidemment il y a d’énormes différences entre deux situations que je compare : l’occupation allemande et la situation actuelle. La seule chose que je veux montrer dans cette comparaison c’est que le résultat est qu’actuellement le France n’a pas plus d’indépendance que pendant l’occupation allemande. C’est une illusion de croire que le Président de la République décide. Pour l’essentiel les décisions des capitalistes passent par Bruxelles. C’est pourquoi Arnault et Cie demandent simplement à leur larbin (Macron) d’obéir aux directives de Bruxelles et ils se contentent d’analyser avec lui comment le faire. Ils encouragent ou décident par exemple du degré de violence à adopter lors des manifestations. Du temps pendant lequel ils vont laisser l’opposition faire mumuse au parlement avant d’appliquer le 49.3. Des concessions à faire avec l’accord des syndicats sur tel ou tel secteur avant la prochaine réforme. Comment caresser les députés d’opposition pour qu’ils déposent une mention de censure et pas une demande de destitution de Macron ? Mais l’objectif général est décidé à Bruxelles. La réforme des retraites aurait été lancée même si Hamon ou Mélenchon avait élu en 2017 à la place de Macron. C’est d’ailleurs je pense volontairement qu’il n’y a pas eu un candidat unique qui aurait pu l’emporter. Ils savent que, tout comme Hollande, s’ils sont élus il leur faudra appliquer la politique de l’UE et ils savent aussi que la résistance ouvrière sera plus difficile à contrer si c’est eux qui sont aux manettes. Il est plus confortable et plus facile pour eux de faire semblant d’être des opposants.
      Toute la discussion porte sur cette question. Il y a-t-il un tant soit peu d’indépendance dans la politique française ? Ma réponse est NON.
      Nous sommes arrivés par étape à cette situation et il faudrait pour l’expliquer reprendre tout l’historique de la construction européenne à la demande des USA. Il faudrait pour cela écrire un livre. Les différentes étapes sont :
      occupation américaine ;
      plan Marshall ;
      CECA ;
      CEE ;
      UE (Maastricht) ;
      Lisbonne.

      Bien sûr cela s’est fait sans guerre et sans mesures de répression physique contre les populations. A chaque étape, la trahison des organisations ouvrières a été une cause essentielle du succès des américains dans leur entreprise de vassalisation de l’Europe.

      Quand vous écrivez par exemple que « Concernant l’Union Européenne, la France a été l’un des états fondateurs de la CEE » il faudrait en fait reprendre dans le détail comment cela s’est fait. Quel a été le rôle du PCF obéissant aux consignes de Staline ? Quel a été le rôle de De Gaulle cherchant à maintenir le plus possible d’indépendance à la France mais craignant par dessus tout « le communisme » ? Comment a-t-il freiné avec la politique de la chaise vide ? La création de la CEE a bel et bien été une réalisation américaine dont nous connaissons maintenant les détails. 

      La France a été invitée par les USA à être un état fondateur. Tout cela s’est fait dans tous les états conformément aux constitutions en vigueur quitte à les modifier de temps en temps. Pour ce qui concerne la France les changements constitutionnels se sont faits dans le dos des français.

      Vous écrivez aussi : « les partis favorables à la sortie des traités peuvent concourir aux suffrages ». Mais il est impossible de modifier les traités (règle de l’unanimité). La seule solution est de sortir de l’UE (article 50).

      L’expression « sortir des traités » ne veut rien dire. Les traités existent. Le Président de la république est obligé de les appliquer (constitution française). Des sanctions sont prévues par l’UE contre les pays qui ne réalisent pas les objectifs fixés par Bruxelles.

      Vous écrivez encore « pendant la période initiale, elle a été favorable à la croissance (voire jusqu’au seuil des années 2000) ». En quoi la croissance était-elle due à l’UE ?

      Vous ajoutez « il y a bien évidemment des griefs ». Non. Il n’y a qu’un seul grief. La France n’a plus aucun pouvoir de décision. Elle ne maitrise rien dans sa politique. Tout est décédé par l’UE.

      Un courant partisan du Frexit n’est en aucun cas un moyen de pression pour infléchir la politique de l’UE. Le Frexit est la seule solution.


    • Eric F Eric F 10 mars 2020 11:37

      @Jean Dugenêt
      Il est intéressant de pouvoir « dialoguer au calme », même avec des positions très différentes, quoique pas totalement antagoniques sur certains constats.
      Je ne partage pas la vision selon laquelle le gouvernement n’a pas plus de pouvoir dans le cadre de l’UE que lors de l’occupation nazie, il y a au niveau intérieur comme extérieur une marge bien plus importante, et la production était alors aspirée par l’occupant. De mon point de vue le seul fait de mettre en parallèle les deux situations est une mystification.

      Par ailleurs, il y a eu certes une influence étasunienne pour pousser à une coopération européenne, c’est un fait, mais les présenter comme seuls et uniques créateurs et contrôleurs relève d’extrapolations et hypertrophies. Dès les années 60, il y a eu tensions économiques réciproques. Alors mentionner Maastricht qui crée une monnaie concurrente du dollar comme liée à une intervention étasunienne est un total contresens. Quant à Lisbonne, il y a surtout des dispositions institutionnelles dont les USA se battent les flancs, et la confirmation de l’arrimage à l’atlantisme est plutôt floue (tous les pays de l’UE ne sont pas dans l’OTAN).

      Vous qualifiez de « trahison » toute démarche de responsables politiques dans le sens de la construction européenne, comme s’il s’agissait de céder à un ennemi, alors qu’il s’agit d’une coopération et alliance.

      Les « griefs » tangibles sont les contraintes et aspects négatifs de l’appartenance à l’Union, à l’extrême cela peut conduire à considérer qu’il faut la quitter. C’est donc quelque chose de concret et non un a priori idéologique.
      Par ailleurs, les réticences des peuples constituent forcément un moyen de pression sur l’UE comme sur les gouvernements, leur « crainte du souverainisme » -et de sa variante radicale sortiste- le montre. On le voit par exemple sur la question migratoire : il y a cinq ans, l’Allemagne ouvrait largement les portes de l’Union, qui appuyait cette politique avec les relais médiatiques ; désormais suite aux réactions des populations, la position est considérablement plus restrictive face au chantage turc.

      Enfin, « tout » n’est pas décidé par l’Union, le système social français reste le plus redistributif du monde malgré l’appartenance à l’Union, la part publique de PIB reste en France le plus élevé des pays développés malgré l’appartenance à l’Union, et les actions de rationalisation des dépenses publiques sont comparables à ceux de la Norvège qui n’appartient pas à l’Union. Ce sont principalement les relations économiques qui sont contraintes par l’Union, et sur ce point je partage de nombreuses critiques.
      Concernant l’aspect monétaire, la politique très restrictive des débuts de l’euro a fait place à une politique plutôt prodigue (masse et taux), probablement davantage que l’on ne pourrait faire isolément ; reste le niveau de change, qui nous pose problème.



    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 mars 2020 19:40

      @Eric F

      Effectivement la comparaison entre la situation actuelle et la situation sous l’occupation de l’Allemagne nazie fait apparaître plus de différences que de ressemblances. La comparaison ne peut tenir que sur deux points :

      • Comparer le projet de la « Neue Europa » d’Hitler et le projet de l’UE
      • Comparer la situation au regard de l’indépendance nationale. La France à l’heure actuelle est-elle plus indépendante à l’égard de l’UE qu’elle ne l’était à l’égard de l’Allemagne pendant la guerre ?

      Je ne pense pas être en mesure d’aller au bout de cette discussion mais je voudrais faire ressortir quelques observations essentielles. Il faut comparer les deux projets et non pas leur mise en œuvre car la « Neue Europa » d’Hitler est restée à l’état de projet mais elle n’a jamais réellement fonctionné alors que l’UE fonctionne bel et bien.

      Le projet de la « Neue Europa » a commencé à être élaboré à partir de la rencontre Hitler-Mussolini de 1938 et en fait, pendant toute la période 1938-45, l’Allemagne avait une économie entièrement au service de la guerre et, effectivement, par rapport à la France, elle cherchait uniquement à piller toutes les ressources matérielles et humaines. Dans ces conditions, la « Neue Europa » était surtout un sujet de propagande qui a alors été intégré à l’idéologie nazie.

      Si on ne compare que les projets il y a assurément beaucoup de points communs. Il n’est que de regarder les affiches de propagande pour la « Nouvelle Europe » d’Hitler pour s’en convaincre. Certaines seraient assurément reprises à leur compte par les européistes actuels comme celle où nous voyons l’Europe rétrograde avec ses frontières qui sont des cloisons et l’Europe moderne qui a fait tomber les cloisons pour ouvrir de grands axes de communications. Sur le plan économique de nombreuses idées se retrouvent dans les deux projets :

      •  Une zone économique européenne sans frontières et sans barrières douanières.
      •  Un marché unique.
      •  Une politique agricole commune.
      •  La relocalisation des usines au plus rentable.
      •  Un taux fixe entre les monnaies.

      Le principe même de rassembler des pays d’Europe consiste à choisir les pays où la population est prioritairement de race blanche et d’une « culture occidentale » marquée par le christianisme.

      Mais, il y a aussi des différences. Le projet de « La Nouvelle Europe » devait se dresser contre le bolchévisme et la juiverie internationale alors que le projet de l’UE doit plutôt s’opposer, dans le cadre de l’OTAN, à la Russie de Poutine et au monde arabo-musulman.

      De mon point de vue, les deux projets sont aussi détestables l’un que l’autre par leur côté raciste et belliqueux. Priorité aux pays avec des populations essentiellement de race blanche qui doivent se rassembler pour être plus forts par rapport au reste du monde. Il y a toutefois une différence pour le projet de l’UE car ce rassemblement d’une super grande puissance européenne doit se faire au service des USA qui reste ainsi la plus grande puissance dominant le monde grâce à son alliée : l’Europe. Il est évident que ce souci de domination est à l’opposé de l’aspiration au socialisme pour le bien de l’humanité.

      Vous dîtes aussi :

      « Par ailleurs, il y a eu certes une influence étasunienne pour pousser à une coopération européenne, c’est un fait, mais les présenter comme seuls et uniques créateurs et contrôleurs relève d’extrapolations et hypertrophies  »

      Et plus loin :

       « Vous qualifiez de « trahison » toute démarche de responsables politiques dans le sens de la construction européenne, comme s’il s’agissait de céder à un ennemi, alors qu’il s’agit d’une coopération et alliance.

      Effectivement, aller dans le sens de la construction européenne c’est céder à un projet des américains. Voir à ce sujet la page de la Wikipédia sur le « Comité américain pour une Europe unie ».

      Voici comme autre élément d’appréciation allant dans ce sens une citation du général Dwight Eisenhower en réponse à 14 questions sur la guerre et la paix, Paris-Match n°136, 27 octobre 1951, p. 16 à 19 :

       « Rien ne pourrait nous être plus agréable que d’apprendre que les Etats d’Europe occidentale ont décidé de réunir dans une ville d’Europe – disons à Luxembourg – des délégués responsables, avec le mandat de rédiger l’acte constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale, etc., et qu’à partir du 1er janvier, l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération. Aucune décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons »

      Ce n’est qu’une des citations qui montrent que « les plus grands promoteurs de la construction européenne n’étaient pas les premiers concernés (les pays européens), mais plutôt les américains.  » C’est ce qui est écrit page 11 dans un livre intitulé « le Petit Cultivé : Tome 1, Tout savoir sur l’Union européenne ». Cette citation est suivie (page 12) par trois autres citations du même acabit.

      Les auteurs nous laissent ensuite ce commentaire : « L’un des principaux arguments des européistes était que « faire l’Europe » c’était « faire le poids » face aux grandes puissances du monde. Or, il est étonnant de constater que les premiers à avoir voulu une intégration européenne furent les Etats-Unis alors que la construction européenne était censée leur faire concurrence. »

      Vous trouvez facilement cela sur internet en tapant dans un moteur de recherche : « Google Book Le Petit Cultivé : Tome 1, Tout savoir sur l’Union européenne ». Vous arrivez alors sur la couverture. Déplacez-vous à la page 11. Je n’ai aucun bénéfice à faire de la pub pour ce livre mais je signale qu’il ne coûte que 6,50 € et qu’il donne sur l’UE plein de renseignements qui vont à l’encontre de la propagande européiste.

      Dans le même ordre d’idée, l’euro n’a jamais été prévu pour concurrencer le dollar. C’est une fable de raconter cela. L’Euro a été voulu par les américains et il est prévu que dans le commerce international l’euro reste loin derrière le dollar : "privilège exorbitant" de l’Amérique, selon la phrase mémorable de Charles De Gaulle.

      Le poids de la propagande faite en faveur de l’Union Européenne est énorme et il est difficile de ne pas se laisser influencer d’autant plus que les partis de l’opposition vont dans le même sens. C’est d’ailleurs un des points que j’ai soulevé dans l’article. Je lance un appel à tous les démocrates qu’ils soient ou non favorables à l’UE pour dire qu’il est inadmissible, dans un pays ou la majorité s’est prononcée « contre l’UE » (il faudrait être plus précis) en 2005, que tous les points de vue hostiles à l’UE soient censurés à la TV. Alors que le Brexit se met en œuvre en Angleterre jamais les français n’ont l’occasion d’entendre à la télévision française (toutes chaînes confondues) un partisan du Frexit s’exprimer.

      Je m’en tiens là puisque mon message est déjà très long.

      Je vous remercie de participer à cette discussion.


  • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 mars 2020 10:36

    Je viens de publier sur mon blog de Médiapart une nouvelle version du présent article en prenant en compte les éléments de réflexions supplémentaires amenés au cours de cette discussion. Je réponds maintenant point par point à tous les arguments de Vincent Présumey et consort. Le titre est à peine modifié. J’ai seulement inversé les deux groupes nominaux :« Les révolutionnaires qui votent Macron et l’extrême-gauche européiste. »

    Je remercie tous ceux qui ont participé à cette discussion.


  • babelouest babelouest 15 août 2020 08:09

    Bravo Jean Dugenêt ! L’extrême-gauche n’est qu’un zélé complice du Grand Capital, on le constate une fois de plus. Désormais seule l’anarchie non libertaire reste un vrai pilier de la lutte pour des lendemains ou des surlendemains qui chantent.


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