mercredi 1er juin 2022 - par Marc Dugois

L’idéologie perverse et stupide de la croissance économique et de l’investissement

L’être humain est normalement animé par sa raison symbolisée par sa tête, ses émotions symbolisées par son cœur et ses besoins symbolisés par son ventre. Sa vie s’harmonise théoriquement entre la réflexion, l’action et l’échange. Son efficacité vient, mentalement de l’équilibre entre ces différentes approches, et socialement du fait que les autres voient sa production personnelle comme une richesse.

Mais tout cela a été bouleversé depuis un demi-siècle, depuis qu’un argent venant de nulle part coule à flots dans certaines poches et a emporté la raison pour ne se soucier que de satisfaire des besoins exagérément multipliés. La raison ayant été mise au rencart, l’émotion a pris le pouvoir. Elle est entretenue par les médias et permet à une classe politique et administrative médiocre de se maintenir au pouvoir en générant et en stimulant toutes les peurs, sanitaire, climatique, terroriste, va-t-en-guerre et même existentielle.

Les peuples, mentalement asservis et émotivement rassasiés, sont les complices de leurs pseudo-élites en appelant scandaleusement démocratie cette complicité dans l’émotion et dans l’oubli de la raison. Tous laissent monter à l’infini une dette himalayenne que personne n’a envie de regarder parce que c’est elle qui fait tout le travail en pensant se récupérer sur les esclavages futurs.

Deux mots qui ne font plus bondir personne, éclairent et reflètent bien la folie perverse actuelle : la croissance économique et l’investissement.

La croissance serait, à les entendre, cette création de richesses à se partager, ce moyen de rembourser la dette et de faciliter la vie. Elle existerait forcément puisque l’INSEE, havre de polytechniciens, la chiffre par le PIB.

L’investissement serait cette invention extraordinaire où l’argent (venant de nulle part rappelons-le) se planterait comme un légume et ferait des petits sans photosynthèse et sans terre nourricière.

Nous avons volontairement oublié que, si la vie est mouvement, la vie économique n’est qu’échange ou transformation et en aucun cas création. La valeur ajoutée des entreprises que chiffre le PIB, n’existe que par la valeur retranchée au portefeuille de ses clients. Le PIB chiffre la somme des échanges entre des productions et de l’argent. Il n’y a aucune création. Mais en créant depuis 50 ans dans toutes les banques, de la monnaie sourcée dans le futur par la double écriture, le système laisse croire à tous ceux qui s’acceptent imbéciles, que des tas de productions inutiles voire nocives, sont des créations de richesses.

Quant à l’investissement, une fois que l’on a compris que la croissance n’est pas création mais échange, si de l’argent rapporte de l’argent, c’est automatiquement qu’un appauvrissement s’est fait simultanément autre part. C’est réellement de l’usure mais investisseur sonne mieux à nos oreilles qu’usurier. Ne pas en avoir conscience, c’est vouloir rester dans un rêve éveillé très contemporain. En avoir conscience et continuer à encenser l’investissement, c’est avoir un mépris certain pour les autres et pour l’honnêteté intellectuelle.

Mais tant que le trio infernal médias, politiques, universitaires continuera à faire croire que la croissance économique est une création de richesses à se partager et que l’investissement est une dépense intelligente et courageuse, nous continuerons à tuer notre civilisation en confondant notre rêve d’émotions comblées et de besoins satisfaits, avec la réalité de notre raison délaissée et abandonnée à un argent sourcé sur des esclavages futurs.

Une course contre la montre est actuellement en cours sous nos yeux entre la trop lente prise de conscience par les peuples occidentaux de l’impasse dans laquelle les mènent leurs dirigeants, et l’activisme destructeur de ces mêmes dirigeants. Des décisions de plus en plus nombreuses sont prises pour donner aux organisations supranationales non élues, créant tout l’argent qu’elles veulent, le droit de supprimer en douceur familles et patries pour créer un gouvernement mondial d’individus apparemment diversifiés mais surtout standardisés. Ce gouvernement théorique vivrait de la croissance économique, c’est-à-dire de l’esclavage des peuples qui perdent actuellement dans un individualisme forcené, et malheureusement avec le consentement aveugle d’une grande partie d’entre eux, les deux protections de leur famille et de leur patrie.



10 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er juin 2022 09:42

    Pas lu, mais d’accord...


  • SilentArrow 1er juin 2022 10:51

    Lu et plutôt d’accord. L’économie de casino repose sur de la monnaie de singe.


  • Clark Kent Séraphin Lampion 1er juin 2022 10:53

    « Elle (l’émotion) est entretenue par les médias et permet à une classe politique et administrative médiocre de se maintenir au pouvoir »

    La classe politique et administrative « communique » et « administre », mais elle n’est pas « au pouvoir ». Elle est « aux ordres » de puissances financières et industrielles transnationales et « mondialistes » qui imposent leur domination et le racket généralisé par la violence.


  • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 1er juin 2022 11:02

    Il faut maintenant un Sécur’Pass pour faire ses achats et ses réservations sur internet et il faut obligatoirement un Smartphone pour le créer. Je n’ai pas de Smartphone mais j’imagine mal en acheter un pour 3 ou 4 opérations dans l’année. Dés le 6 juillet, tous les véhicules neufs devront être équipés de boites noires.

    Ils procèdent toujours par petits pas afin de susciter la réaction voulue « finalement ça ne change pas grand chose » sauf que l’addition des petits pas fait qu’il y a un réel changement sur 10 ans à laquelle les concernés n’ont pas le recul pour le saisir, ce qui fait qu’il n’y a plus la réaction de la première fois, la pilule du pass vaccinal a déjà été avalé ainsi que celle des boites noires sur l’infrastructure réseau des opérateurs.

    Je n’excuse pour le hors sujet mais ça se rejoint finalement plus qu’on ne le pense.


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er juin 2022 14:50

     Il ne faut pas confondre spéculation et investissement.

    « L’investissement produit l’avenir dont la spéculation ferme au contraire les possibilités. Le spéculateur agit contre les intérêts du monde dans lequel il vit, et c’est pourquoi la financiarisation n’est pas durable : elle détruit le monde.  »

     

     

     Au fond, une banque d’affaires c’est quoi ? Une pompe à fric. Imaginez un jeu de casino, la roulette.

    Une banque d’affaires est comme un joueur qui appliquerait la stratégie suivante : il mise à chaque tour de quoi récupérer toutes ses pertes antérieures plus un bénéfice proportionnel au nombre de coups consécutifs perdants. Il arrive fatalement un moment, après un nombre de coups perdant excessif, où il n’a plus assez d’argent pour miser. La banque, ’too big to fail’ a la possibilité de demander aux autres spéculateurs de mettre le complément (prêt ou don). Ainsi il dispose d’une martingale gagnante à tous les coups qui lui permet de croître indéfiniment. C’est cela une banque d’affaires.

     

    « Il y a pire que cambrioler une banque : en fonder une » Bertholt Brecht

     


  • eddofr eddofr 2 juin 2022 14:00

    La banque me prête de l’argent qui n’existe pas (il est « créé » pour l’occasion)

      Elle ne devrait donc pas pouvoir me réclamer des intérêts.

     Cet argent devrait disparaitre quand je le rembourse.

    En effet, ce n’est pas le prêt qui a créé de la richesse, mais bien le travail que j’ai fourni pour le rembourser.


    • Marc Dugois Marc Dugois 2 juin 2022 20:31

      @eddofr

      Pour une banque, les intérêts sont ce qui lui permet de vivre et elle affirme détruire l’argent qu’on lui rembourse.

      Mais la difficulté n’est pas là. La difficulté est de constater une richesse avec un argent inexistant par l’achat que vous faites avec votre emprunt, AVANT que votre travail lui donne sa force en le remboursant pour qu’il soit théoriquement détruit.

      Depuis l’aube de l’humanité, la monnaie n’existait qu’APRES avoir constaté le résultat d’un travail reconnu comme utile.


    • eddofr eddofr 3 juin 2022 14:58

      @Marc Dugois

      C’est bien ce que je dis, le prêt, si tant est qu’il existe, ne devrait être qu’une « facilité » accordée par la société à celui dont le travail est « fiable » et le résultat « prévisible », par un Business sur la misère.


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