L’indépendance alimentaire et la protection de l’environnement
Des évènements ont récemment eu lieux dans le monde concernant les actifs agricoles et l’agriculture. Au mois de juin dernier, le Pays-Bas a mis en place une nouvelle loi visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, plus particulièrement l’azote. « Pour cela, une nouvelle loi impose des réductions de 30 à 70 % environ dans 131 zones agricoles afin de faire baisser les émissions polluantes de moitié d’ici à 2030. Seulement 24,3 milliards d’euros seront alloués pour aider les agriculteurs. » (Au Pays-Bas, les agriculteurs en rogne contre une mesure climatique, Margaux Solinas, 15 juillet 2022)[1] Ces mesures pour le climat ne sont pas mauvaises en soi, mais leurs conséquences pour beaucoup de familles d’agriculteurs sont plutôt néfastes. « Certaines fermes vont devoir réduire leurs émissions de 70 % », explique Axel Datema, président du collectif de fermiers BoerenNatuur. « Je comprends très bien leur colère, cela indique de devoir abandonner complètement sa ferme, et de mettre la clef sous la porte. Leur répartition devrait être un peu plus nuancée. » Je crois qu’il serait possible de mieux protéger nos agriculteurs tout en faisant attention à notre plan. Pour ce faire, il est possible de s’inspirer de la vision de Parti Québécois sur l’agriculture et de trouver des solutions qui peuvent aider à remédier à des problèmes d’émission de gaz à effets de serre.
Pour commencer, il y a eu des élections récemment au Québec. Lors de la campagne électorale du Parti Québécois, ce dernier a présenté des projets, dirigés par le chef Paul St-Pierre Plamondon, visant à protéger et à aider le secteur agricole, le tout dans le but d’atteindre graduellement l’autosuffisance alimentaire au Québec. Par exemple, pour encourager l’achat local, le Parti Québécois propose d’imposer un minimum de 75% de nourriture québécoise servi dans les institutions publiques. De plus, il propose d’augmenter les mesures punitives pour les spéculateurs et de rendre le dézonage des terres agricoles plus difficile. Enfin, il propose de mettre en place des programmes pour faciliter le transfert des actifs agricoles à la relève. Ainsi, les mesures proposées par le Parti Québécois viseraient à protéger les agriculteurs et à encourager les Québécois à acheter local. Ces deux mesures mises ensemble mèneraient à l’autosuffisance alimentaire.
Ensuite, du côté environnemental, il existe plusieurs solutions qui n’impliquent pas de faire mettre la clé sous la porte à des agriculteurs et qui peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre. À ce sujet, le site internet drawdown.org[2] est une ressource mondiale qui propose des solutions aux changements climatiques, notamment pour les gaz à effet de serre. Il propose des solutions en lien avec l’agriculture, l’utilisation des terres et la nourriture. Parmi celle-ci se trouvent la gestion des éléments nutritifs, l’efficacité de l’irrigation agricole, l’amélioration de l’aquaculture, l’amélioration de l’alimentation du bétail, l’amélioration de la gestion du fumier, les régimes riches en plantes, la réduction du gaspillage alimentaire, la protection des prairies et la culture annuelle régénératrice. Bien que la liste soit déjà longue, ce n’est qu’un aperçu des solutions qui existent pour réduire l’émission de gaz à effet de serre. Selon un scénario pessimiste, ces solutions misent ensemble permettraient de réduire les gaz à effet de serre d’environ 197,46 gigatonnes de CO2 d’ici 2050 alors que selon le scénario optimiste il s’agirait d’environ 268,24 gigatonnes de CO2 d’ici 2050. Ces solutions impliquent la participation des agriculteurs, mais pour ce faire, il faut qu’ils possèdent des fermes et donc protéger leurs intérêts paraît être un bon début.
Enfin, il y a quand même quelques points négatifs à ces solutions apportées par le Parti Québécois et celles du site internet drawdown.org. D’abord, l’achat local prôné par le Parti Québécois peut avoir pour effet de réduire la variété de produits offerts. De plus, le prix des produits locaux sont plus élevés que ceux des produits qui viennent d’autres pays. Enfin, les solutions du site drawdown.org sont peut-être nombreuses, mais quelques-unes peuvent sembler difficile à réaliser étant donné qu’il faudrait obtenir la participation de plusieurs agriculteurs afin de faire une véritable différence.
En réponse à cela, je citerais l’impératif catégorique de Kant qui dit « d'agir de manière à toujours respecter autrui comme une fin, jamais simplement comme un moyen ». Cet impératif permet de croire que Kant aurait pensé que les projets du Parti Québécois respectent les agriculteurs et l’environnement tout en assurant l’alimentation des Québécois, non seulement comme moyen de protéger l'environement, mais aussi afin d'offrir à tous une vie meilleure avec des produits de qualité de chez soi. De plus, ramener la production alimentaire au Québec créerait des emplois et améliorerait la qualité de vie des Québécois tout en réinvestissant l’argent au sein du Québec. L’économie finira donc par se rééquilibrer. Ensuite, un autre philosophe a proposé quelque chose en lien avec les projets du Parti Québécois : Henri-David Thoreau. Il prône la simplicité volontaire. Au projet de créer l’indépendance alimentaire, il dirait sûrement que cela aiderait l’environnement, car être auto-suffisant du côté de la nourriture permet de moins polluer l’air avec le transport. Il se ferait sur de moins grandes distances et avec des véhicules moins polluants. Il serait même possible de ne faire du transport qu’à l’intérieur même des régions. Ainsi, l’alimentation subirait une simplification considérable. Cela permettrait, par la même occasion, de protéger l’environnement.
En conclusion, protéger nos agriculteurs et leur fournir les moyens de cultiver de façon responsable en évitant le gaspillage et en utilisant mieux les terres qui sont à leur disposition serait une bonne manière de protéger l’environnement par la même occasion. Pour ce faire, il est possible de s’inspirer des projets du Parti Québécois et des solutions de drawdown.org. À nous maintenant de proposer ces changements à nos concitoyens et d’en appliquer nous-même au quotidien.