samedi 19 mai 2012 - par Christian Laurut

L’Individu, l’Etat & la Décroissance - Chapitre 4 (bis) : le leurre de la simplicité volontaire (bis)

Il y a des sujets sensibles qui, dans le petit monde de l’écologisme au sens large c’est à dire tous décroissants, simplicistes, frugaux et autres volontaires consentants confondus, réunissent oeucuméniquement des chapelles ordinairement occupés à s’invectiver sur des thèmes anecdotiques. Il s’agit par exemple du nucléaire et de la simplicité volontaire….. Pour l’un comme pour l’autre de ces sujets, il est un discours officiellement correct à ne pas modifier, sous peine de réception d’injures, de proclamation de condamnations et d’exécution de sentences. Mais le mal est encore plus profond car ces adeptes peuvent même réagir à des stimuli provoqués par certains mots-témoins qui, à peine lus ou entendus, les empêchent de saisir l’intégralité d’un propos pourtant bienveillant et les conduisent irrémédiablement vers un raidissement fatal à sa compréhension globale.

Cette difficulté qui leur est propre me donne cependant l’avantage de pouvoir préciser un peu plus le propos de mon précédent article éponyme. Afin de balayer tout de suite devant ma porte, je préciserai que j’ai pratiqué professionnellement l’agriculture et l’élevage biologique pendant quinze ans de 1969 à 1984, que je fus pratiquant du vélib lors de mes séjours en ville, que j’habite actuellement dans une charmante campagne de la France profonde où je cultive un jardin potager qui subvient presque complètement aux besoins de ma petite famille et que je n’ai pas la télévision, cette énumération, bien entendu, n’étant pas exclusive d’autres pas de côté posés par rapport au système capitalisto-étatique et à la société spectaculaire marchande.

Il est bien évident, pour peu qu’on prenne la peine de lire complètement mon article, que je ne tape pas sur les frugaux volontaires, mais que je me contente de les mettre en garde contre de graves contre-sens dans leurs discours. Il va de soi que la démarche et le comportement personnels d’un individu se réclamant de la simplicité volontaire sont tout à fait respectables et méritoires, mais les choses se gâtent lorsque celui-ci se pique de faire la leçon à la terre entière et voue aux gémonies tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Car si ses convictions idéologiques sont recevables, pour autant qu’il admette celles des autres, ses certitudes scientifiques se révèlent suffisamment contestables pour qu’il ne puisse espérer en tirer une domination morale sur ces mêmes autres.

Lorsque je dis que les simplistes volontaires se trompent de date, c’est simplement pour leur rappeler l’évidence que l’écrasante majorité des consommateurs préfère aujourd’hui remplir leur caddie à l’hypermarché du coin que de manger des graines de soja germée dans un bol.

Lorsque je dis qu’ils se trompent de lieu, c‘est aimablement pour leur rappeler l’évidence que l’effort isolé de quelques centaines de personnes ne peut être d’aucun effet au niveau mondial dans le même temps où trois milliards de chinois et indiens ne pensent qu’à accéder à la consommation que, eux occidentaux privilégiés, ont déjà assez connu.

Lorsque je dis qu’ils se trompent de sujet, c’est gentiment pour leur rappeler qu’il sera bien temps pour le petit peuple de se serrer la ceinture lorsque le pétrole arrivera en déplétion, et qu’il serait plutôt plus charitable de l’inciter à profiter, pendant qu’il en est encore temps, des voyages discounts et autres petits plaisirs distillés par la société pléthorique, même si les grands seigneurs méprisants et planant au dessus de la mêlée plébéienne, que sont les simplistes volontaires, y renoncent avec dédain.

Lorsque je dis qu’ils se trompent de projet, je veux tranquillement leur rappeler que leur régime amaigrissant plaqué artificiellement sur un environnement boulimique ne leur donne pas forcément les armes adéquates pour s’adapter à la réalité de la décroissante progressive qui s’installera après que la demande mondiale de pétrole aura dépassé la capacité de production, et que leur problème se posera plutôt en termes de reconversion professionnelle et logistique plutôt qu’en termes de manger bio une nourriture qui manquera ou de covoiturer pour aller à un bureau qui n’existera plus.

Lorsque je dis qu’ils se trompent de fléau, je veux poliment leur signifier que le principal danger qu’ils agitent à ne pas faire comme eux, à savoir le réchauffement climatique, est éminemment contestable et d’ailleurs contesté au niveau mondial par un nombre de scientifiques plus important que celui de ceux qui le valident. Cette doctrine, organisée par le lobby capitaliste du green business, à apparemment réussi à entourlouper même les frugaux volontaires qui se sont laissés prendre à son argumentaire trompeur.

Mais tout ceci ne serait pas grand chose au final, si aux contre-sens accessoires, ne s’ajoutait la redoutable tentation totalitaire syndrome sectaire hérité des anciens jacobins, alimentée par l’intime et ferme conviction d’avoir raison pour les autres, et validant ainsi une démarche autoritaire à peine masquée par un discours aux accents parcimonieusement libertaires. La célèbre phrase de Saint Just« Pas de liberté pour les ennemis de la liberté  » qui a justifié tant de massacres et de guillotinages, mais à laquelle beaucoup de français restent inconsciemment attachés à travers le souvenir de la révolution française et le principe agréé de pouvoir imposer aux autres une cause que l’on croit juste, par tous les moyens disponibles, trouve son équivalent chez les simplicistes avec celle ci : « pas de liberté pour les ennemis de la décroissance ». Le problème est que la nocivité de la société industrielle n’est pas scientifiquement prouvée, alors même que le niveau de revenus, l’espérance de vie, la diffusion de l’information, les libertés civiles, les prises en charges sociales, etc. se sont élevés à un point encore jamais atteint dans l’histoire humaine.

Et tout cela grâce au pétrole ! Ou, plus globalement grâce au développement du secteur tertiaire qui n’a été rendu possible qu’à partir du moment où les secteurs primaires et secondaires commencèrent à fournissent de l’excédent. D’autre part, si les ressources fossiles étaient présentes en quantités inépuisables ou de nature abiotiques (c’est à dire filtrant en permanence à partir du magma), ou si des énergies de substitution étaient aujourd’hui disponibles et totalement opérationnelles, la démarche frugale volontaire serait regardée comme une aimable hérésie quelque peu comique au yeux de l’individu moyen.

Il n’existe donc pas de fait majeur, visible aujourd’hui susceptible de valider incontestablement cette démarche frugale, et d’un point de vue objectif aucune certitude scientifique susceptible de s’opposer aux partisans crédules de la croissance, d’autant qu’un nombre important de gens intelligents (j’en connais personnellement quelques uns) croient dur comme fer au remplacement prochain du pétrole par les biocarburants, à l’avènement de la voiture électrique, du camion à pile à hydrogène, du tracteur téléguidé et de l’avion solaire. Il est de toute première importance de respecter ces gens-là et leur laisser le droit à vivre et consommer à leur guise. Mais c’est pourtant ce que les frugaux refusent de faire, enrageant et ne rêvant que de lois d’interdiction , et de décrets d’empêchement, de contraintes et d’obligations diverses.

Je leur conseille tout simplement de se calmer, de faire leur petit bout de chemin frugal tranquillement sans s’occuper des autres ni chercher à les convaincre, de ne pas se poser en exemple ni de glorifier leur comportement et d’oublier une bonne fois leur prosélytisme désuet. Mais qu’ils se rassurent ! La dot terrestre est bientôt épuisée et Dame Nature va se charger de remettre tout ce petit monde qui les horripile dans l’axe de l’histoire.



19 réactions


  • Fred59 19 mai 2012 11:30

    Les croissancistes sont totalitaires, dans le sens où aucun courant politique d’envergure ne peut émerger dans notre environnement où ces idées sont inacceptables. Les syndicats par exemple refusent d’en entendre parler (ils soutiendraient l’emploi quitte à détruire ou affamer une moitié de la planète du moment que c’est loin)

    Je n’ai jamais rencontré de décroissanciste totalitaire à ce jour. Mais il me paraît clair que la liberté individuelle de choix, dont ils se revendiquent, n’est pas compatible avec la notion de destin collectif qui soutient leur démarche. Confrontés à ce dilemme, ils n’ont pour l’iinstant aucune réponse.

    Voilà qui pousse un homme comme Rabhi à soutenir la mondialisation (ONU) en imaginant pouvoir l’infléchir. Les mondialistes-pas-alter se frottent les mains de voir de bonnes âmes remettre pour eux les brebis égarées vers la droite ligne mondialiste...


  • foufouille foufouille 19 mai 2012 12:18

    tu as une eolienne, aussi ?


  • Pepe de Bienvenida (alternatif) 19 mai 2012 13:39

    Patience et longueur de temps font mieux que force ni que rage


  • alinea Alinea 19 mai 2012 14:16

    Les écologistes sont tous décroissants ? Première nouvelle ! En tout cas leur mouvement est néo-libéral ( ils cachent bien leur jeu alors !)
    Le nucléaire vous semble anecdotique ? Mais à quoi sert-il le nucléaire ? À des choses qui vous semblent essentielles probablement.
    Comme chacun sait les décroissants ont un discours majoritaire, on est même sur le point de subir leur dictature.
    La liberté des consommateurs et des libéraux de tous poils détruisent la planète ! Ce n’est rien pour vous semble-t-il. Le malheur c’est qu’il n’y a pas que des humains sur la planète et si nous considérons que tout ce qui y naît y naît par hasard, on peut légitimement estimer que tous ont droit à y vivre.
    Quelle grandeur d’âme de votre part d’avoir la bonne conscience d’agréer Monsanto, les magnats de l’agro-alimentaire, la grande distribution... ( je n’ai pas la place pour une énumération exhaustive que du reste je serais bien incapable de faire, vue l’ampleur !).
    Je vous remercie pour cet apport éminent dans le débat.


    • Christian Laurut Christian Laurut 19 mai 2012 14:59

      1. Je n’ai pas dit que les écolos étaient tous décroissants. Relisez
      2. Je n’ai pas dit que le nucléaire était anecdotique. Relisez
      3. Je n’agrée pas Monsanto, mais je ne suis pas certain qu’il faille lutter contre lui. Nuance, et débat à suivre
      4. La destruction de la Planète, c’est votre opinion, pas une vérité ! La planète a 4,5 milliards d’années, l’homme 7 millions d’années et la civilisation industrielle 150 ans. Les dinosaures ont vécu 160 millions d’années. Si la vie humaine était comptabilisée sur une échelle de 24 heures, la période industrielle durerait 7 secondes. Alors redescendez sur terre, ce n’est pas vous, ni moi ni personne qui allons détruire la Planète. Et même si l’homme détruisait la nature au 3/4 d’ici à quelques années et avant la fin des ressoudes fossiles, rassurez vous elle mettrait à peine 200 ans (c’est à 10 secondes) pour se regénérer complètement.


    • alinea Alinea 19 mai 2012 15:59

      Oui, vous avez raison, comme disent les indiens : les blancs ne pensent qu’à l’or mais la nature leur survivra. Seulement il y a des tas d’êtres qui n’ont rien à foutre de l’or et qui subissent, durant leur courte vie- la seule chose qu’il possèdent- souffrent de cette soif-là. Je n’ai aucune idée de ce que sera la planète dans cent mille ans, et ce n’est pas mon problème car mon existence, aussi éphémère soit-elle, est, moi-aussi, tout ce que je possède : et je souffre de la destruction de tout ce que j’aime. Je suis décroissante, sans en faire un plat, juste pour ne pas être complice de cela. C’est une attitude morale, et qui ne change rien à rien, je le sais !
      « Il y a des sujets sensibles qui, dans le petit monde de l’écologie au sens large, c’est-à-dire tous les décroissants, simplicistes, frugaux.. ; » ; pour être clair vous auriez dû écrire : « qui inclut aussi les décroissants. ;; ». sinon, on ne comprend pas.
      « ...occupés à s’invectiver sur des thèmes anecdotiques. Il s’agit par exemple du nucléaire et de la simplicité volontaire.. ; ».
      Bon, c’est sûrement vous qui écrivez bien et moi qui ne comprends rien.
      J’ai dû déjà le dire dans autre de vos billets : je ne vois pas où vous voulez en venir, je ne vois pas en quoi vous apportez quoique ce soit !


    • Christian Laurut Christian Laurut 19 mai 2012 16:18

      Vous ne devez pas vous sentir complice de toutes les choses que d’autres font de par le monde qui ne vous plaisent pas, sinon autant aller vous pendre tout de suite.
      Où je veux aller ? C’est ICI


  • Lorelei Lorelei 19 mai 2012 14:35

    l’ecologisme, la décroissance c’est une arnaque totalitaire, qui a pour but le control des populations et la mise en place de taxes type carbone qui n’ a qu’un but pauperisation et pollution de environnement par contre parler de croissance ethique c’est autres choses



    on devrait avoir une bourse où une agence de notation non financière dont le but est de noter toutes les entreprises selon des valeurs comme la déclartion des droits de la personne, le respect du facteur environnement et respect de la personne


  • johannes 19 mai 2012 17:06

    Je suis d’accord sur un point : le totalitarisme écologique est mauvais. Il n’est pas question d’empêcher les gens de faire ce qu’ils veulent de leur vie.
    är contre, il ne serait peut-être pas inutile de leur expliquer que les ressources (énergie ET matières premières) s’épuisent et qu’on pourrait tenter de les faire durer le plus longtemps possible pour que les générations à venir en profitent le plus longtemps possible.
    Il pourrait aussi être utile de leur montrer que la consommation à outrance ne rend pas heureux, qu’on peut vivre très bien en consommant beaucoup moins.
    Cela pourrait aussi être intéressant d’expliquer à tous la notion de décroissance ou d’empreinte écologique.
    Après chacun fera ce qu’il veut. Mais j’ai quand même l’impression très nette que l’on vit dans un monde où l’on prône une consommation sans frein à grands renforts de publicités et d’incitations diverses.


    • Christian Laurut Christian Laurut 19 mai 2012 17:29

      Economiser les ressources pour les faire durer plus longtemps s’apparente à des économies de bout de chandelles. L’essentiel a déjà été consommé, et même si nous ralentissions (ce qui d’ailleurs n’est pas réaliste car contraire à la nature humaine depuis 7 millions d’années) cela ne ferait que repousser l’échéance de quelques dizaines d’années, c’est à dire quelques centièmes de secondes à l’échelle du temps humain.
      Oubliez cela, et préparez vous plutôt à vous adapter à un nouveau mode de vie d’ici à peu de temps. Ce qui ne vous empêche pas bien sûr, entretemps, de diffuser autour de vous vos idées pour votre satisfaction personnelle.
      Quant à éternellement râler contre un monde qui prône la consommation sans frein, c’est oublier un peu vite que les gens n’entendent que ce qu’ils ont envie d’entendre.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 20 mai 2012 09:34

    Je déteste le discours des décroissants car il est affreusement naïf à plusieurs titres, mais quand je lis ce genre d’article, alors c’est sûr, je suis de leur côté. Décroissance now !

    Cette façon qu’a l’auteur d’avancer constamment que rien n’est prouvé et qu’on peut faire ce qu’on veut, c’est vraiment le discours du système qui pourrit le monde à tous les étages (en particulier celui des 0.000001%, les banquiers de Wall Street et de la City) et le fait qu’il ait fait du bio ne le protège pas des raisonnements fallacieux.

    Là où je suis d’accord, c’est que ce qui vient, qui n’est pas limité à quelques passages de pics (or noir, or jaune) remettra bel et bien tout le monde dans l’axe de la simplicité car, grâce au nucléaire, la violence des hommes ne tardera pas à passer elle aussi son pic, soit par le nucléaire militaire (Iran, etc.) soit par le nucléaire civil (Fukushima, EMC...)


    • Christian Laurut Christian Laurut 20 mai 2012 10:31

      1. Ce n’est pas parce que vous dites « Décroissance now » que la société va décroitre.
      2. Si vous empêchez les autres « de faire ce qu’ils veulent », comme vous semblez vouloir le faire, vous êtes donc autoritaire.
      3. Or vous vous présentez comme libertaire, c’est contradictoire !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 23 mai 2012 07:36

      Où avez-vous vu que je veux « empêcher » qui que ce soit de faire ce qu’il veut ?

      Vous bricolez une « accusation » à mon égard pour mieux masquer le fait que vous n’avez rien à répondre à ce que je dis.

      C’est loupé.


  • Paladur 20 mai 2012 20:09

    Je ne vois pas l’intérêt de votre article 4 bis par rapport à l’article 4... Ce qui est plus dérangeant est de généraliser le fanatisme de quelques uns (ah, le zèle du prosélite !!) pour une critique englobante de la décroissance avec l’usage péjorative du vocabulaire religieux (même si vous vous en défendez ensuite en une ou deux lignes). Quand à votre doctrine, elle est simple : Qui vivra verra et profitons du temps présent en consommant sans retenue (sous-entendu cela nous apportera le bonheur) car de toute façon les chinois le consommerons pour nous. Cela ne sert donc à rien d’économiser les ressources de la terre (exit le développement durable) mais l’espèce humaine s’adaptera d’elle-même soit en consommant moins par nécessité (mais quid des conséquences politiques et pour les plus pauvres sans adaptation préalable ?) soit en trouvant de nouvelles ressources (conséquence de ces technologies ? ex : sable bitumineux).
    La plus grande partie de votre discours est de fustiger les simplicistes (et non simpliste comme vous l’avez volontaires qui veulent promouvoire leur mode de vie auprés de leurs contemporains. C’est un comportement tout à fait honorable et qui ne mérite pas tant d’agréssivité en les traitant d’apprentis dictateur et de sectaires. Pourquoi vouloir être fort avec le faible (la simplicité volontaire) et être faible avec le fort (la société de consommation).
    Je comprends d’autant moins votre discours qu’il est en contradiction avec votre mode de vie comme vous le présentez, une manière original d’illustrer l’expression : « faites ce que je dis et pas ce que je fais ».


    • Christian Laurut Christian Laurut 21 mai 2012 08:59

      Je ne fustige les décroissants que pour leur tendance totalitaire, c’est à dire parcequ’ils ne voient de solution que dans un amoncèlement encore plus grand qu’aujourd’hui de lois et décrets sur la tête du l’individu agissant. Autrement dit ils se tournent encore une fois vers l’Etat et la Loi qu’ils supposent pouvoir devenir vertueux, pour obliger le peuple à vivre différemment. C’est un contre sens, voire une faute, et même sans doute pire un danger à terme de vivre dans une société où une entité autoritaire décide pour tous les autres.
      Et pour vous prouver que je ne suis pas en contradiction avec moi même, voyez ICI


  • Francis, agnotologue JL1 21 mai 2012 09:14

    Moi je voudrais qu’on m’explique comment Cécile Duflot peut-elle faire partie d’un gouvernement qui a mis la croissance au centre de ses préoccupations.

    Quand je disais qu’EELV avec Cohn-Bendit, c’est le pire ennemi de la gauche, la vraie !

    « Les éditocrates conseillent François Hollande : « Devenez impopulaire ! »
    par Mathias Reymond, Olivier Poche, le 21 mai 2012

    Visiblement, Hollande a suivi leurs conseils. Hier matin, dans l’émission »Le Bien Public", les Pics de la Mirandole se moquaient de celui qui, selon eux, toucherait des royalties à chaque fois que le mot croissance est prononcé dans le débat public, c’est dire !


  • al.terre.natif 21 mai 2012 14:09

    « Je leur conseille tout simplement de se calmer, de faire leur petit bout de chemin frugal tranquillement sans s’occuper des autres ni chercher à les convaincre, de ne pas se poser en exemple ni de glorifier leur comportement et d’oublier une bonne fois leur prosélytisme désuet. »

    Cette phrase pourrait tout à fait être destinée non aux décroissants « totalitaires », mais aux croissants (volontaires ou non). Surtout pour la partie « ne pas se poser en exemple (! !!), ni de glorifier leur comportement (! !!!) et d’oublier une bonne fois leur prosélytisme désuet » ...

    En volume, le prosélytisme actuel est largement du coté des croissants que des décroissants, par la pub, par les fringues, par les objets issus du monde matérialiste, exhibés constamment !

    Vous dites, que les indiens (par exemple) n’aspirent qu’à consommer. C’est vrai pour beaucoup d’entre eux, mais plus que chez nous, vous trouverez la bas des vrais décroissants, qui eux ont encore les moyens de vivre en dehors de la consommation de masse, en dehors de la main mise de monsanto sur les semences mondiales (par exemple !!) et qui font progresser l’agriculture !

    Cela dit, une fois le périmètre restreints aux seuls « totalitaires », je suis d’accord avec vous : il n’est pas logique de défendre la liberté pour eux, en rejetant la liberté des autres. Mais, une distinction est là encore à prendre en compte : un décroissant tend à ne pas pourrir la vie d’autres humains (je ne dis pas qu’il y arrive !!), alors qu’un consommateur décomplexé lui, par ses actes de consommation, impacte la vie de bien d’autres humains.

    Ma vision des choses : commencer par mettre en place un fonctionnement qui permette aux décroissants ET aux consommateurs de vivre ensemble, car la division ne sert ni l’un ni l’autre.

    Permettre à des gens de vivre sans revenus financiers par exemple, en échange de dons de temps ou de matière (nourriture ?) pour la communauté, serait un bon moyen de permettre aux deux camps de vivre ensemble. Aujourd’hui ce n’est pas possible. Etre décroissant dans notre pays reviens soit à vivre en ermite aux fond des bois, soit à faire de sacré compromis avec son objectif de vie.

    J’ai aimé l’article, mais je l’aurais aimé plus encore si vous ne faisiez pas preuve du totalitarisme que vous critiquez chez certains. Votre vision des choses est, pour résumer, que les décroissants ont une tendance totalitaire, et donc que leur point de vue est contradictoire avec leur discours. Ne pensez vous pas que vous leur faites (dans cet article) ce que précisément vous leur reprochez ?


Réagir