jeudi 11 octobre 2018 - par Désintox

L’IVG, un droit menacé

Il a fallu attendre le 17 janvier 1975 pour que la loi Veil autorise enfin l'IVG en France.

Aujourd'hui, on pourrait penser que ce droit est solidement acquis, pourtant il pourrait disparaître du jour au lendemain. Ce qu'une loi a fait, une autre peut le défaire.

Selon l'INED, on pratique environ 200 000 avortements par an en France, ce qui correspond à une IVG pour 4 naissances. En moyenne, il y a environ 0.5 IVG par femme au cours d'une vie.

Ces données ne correspondent en rien à des IVG qui seraient faites à tort et à travers. Elles montrent au contraire une usage modéré de cette pratique, sans doute suite à une défaillance des autres modes de contraception. En effet, les deux tiers des avortements sont réalisés sur des femmes qui utilisent un moyen contraceptif (lien).

Une étude publiée par le ministère de la santé montre que les deux tiers des IVG sont réalisées par voie médicamenteuse, qui se pratique jusqu'à la fin de la cinquième semaine de grossesse. J'aurais voulu mettre une photo d'un foetus de 5 semaines dans cet article, mais je ne m'en sors pas avec les droits d'auteur, alors voici un lien.

En France, l'avortement chirurgical n'est autorisé que jusqu'à la douzième semaine de grossesse, alors qu'au Royaume-Uni, on le pratique jusqu'à 24 semaines. Il y a donc de la marge. On trouvera ici des informations qui montrent que le foetus n'est pas un être conscient pendant la période légale d'avortement en France.

L'interdiction ou le refus de l'avortement n'ont donc aucun sens. L'interdiction se traduit par des avortement clandestins extrêmement dangereux. Les refus par certains médecins de pratiquer l'IVG pour de prétendues raisons de conscience ne font que repousser la date de l'avortement. Pendant ce temps, le foetus se développe, ce qui va à l'encontre de l'objection de conscience invoquée.

Le président du syndicat de gynécologues français a annoncé qu'il refusait de pratiquer des avortements, assimilés à des meutres. La blogueuse Emma lui a magistralement réglé son compte. Qu'elle en soit remerciée !

Et que dire du pape, qui compare l'avortement au recours à un "tueur à gage" ? Comme si l'église catholique, empêtrée dans d'innombrables affaires de pédophilie, avait des leçons de morale à donner à quiconque !

Le pire, c'est que ceux qui sont contre l'avortement sont souvent aussi opposés à la PMA pour les couples lesbiens. Ils veulent donc obliger des femmes qui ne veulent pas d'enfant à en avoir quand même, tout en empêchant d'autres femmes d'en avoir alors qu'elles le désirent.

La perte de ce droit ramènerait la société au temps des "faiseuses d'anges". Ceux qui veulent interdir l'avortement devraient lire le roman "L'œuvre de dieu, la part du diable", de John Irving, pour ouvrir les yeux !




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