samedi 3 octobre 2015 - par Thomas Roussot

L’observation de l’énergie sombre altère la lucidité

À trop regarder les ténèbres, les ténèbres regardent en toi prophétisait Nietzsche. Cette sentence trouve une illustration radicale à travers le travail des chercheurs Lawrence Krauss et James Dent.

 

http://arxiv.org/abs/0711.1821v1 
http://journals.aps.org/…/a…/10.1103/PhysRevLett.100.171301…
https://www.youtube.com/watch?v=QHZ6PQjWRWY

En prétendant appliquer la théorie de la mécanique quantique à la théorie des champs, reprenant les découvertes du physicien russe Khalfin, qui traitaient notamment du temps métastable, additionnant le boson de Higgs et la matière noire, avec un peu de lyrisme théorique, nos deux sympathiques chercheurs avancent l’idée que, comme pour l’expérience du chat de Schrödinger, qui est à la fois mort et vivant tant qu’il demeure dans sa boîte close, et que seule son observation directe va déterminer si sa désintégration radioactive a eu lieu ou non, observer la matière noire (censée accélérer l’expansion de l’univers), comme à l’occasion des analyses de supernovae en 1998 qui en ont précisé la nature, pourrait en quelque sorte réinitialiser l'horloge du faux vide (configuration instable de l’espace-temps) à zéro, le fixant à un régime de décroissance rapide, ce qui altèrerait sa survie à plus long terme. Krauss pense que de telles analyses peuvent stimuler et altérer la possibilité de survie à long terme pour notre univers et rendre plus probable sa désintégration finale. L’inévitable Stephen Hawking n’est pas éloigné de leur thèse (http://www.dailymail.co.uk/…/Maybe-shouldn-t-looking-quite-…). On notera son indéfectible goût pour les métaphores religieuses à connotation apocalyptique.

Le Big Bang et ses 13.7 milliards d’années a été revu à l’aune de cette énergie sombre, l’affublant d’un vide non pas à énergie zéro , mais d’un faux vide métastable. Dans l’hypothèse de nos deux chercheurs, les commutateurs de décroissance exponentielle deviendraient irréversibles. Seul le concept d’effet Zénon peut permettre de comprendre comment de simples mesures de calcul peuvent modifier aussi gravement un sujet analysé. En le mesurant régulièrement, l’on peut bloquer la décomposition d’un système et le maintenir artificiellement dans son état d’origine. Mais cette extension conceptuelle à tout l’univers semble bien de nature totalement anthropocentrique et ne peut que reposer sur la volonté de faire le buzz, ce qui permet de découvrir que les scientifiques, un peu comme certains rappeurs ou héros de télé réalité, cherchent l’article sensationnel, le clash avec leurs confrères, pour pouvoir attirer curiosités et pourquoi pas financements vers leurs activités souvent trop délaissées.
 



3 réactions


  • christophe nicolas christophe nicolas 3 octobre 2015 11:47

    Il est clair que l’énergie sombre est loin d’être claire. D’ailleurs, ne dit-on pas de quelqu’un qui est ivre qu’il est noir.


  • popov 3 octobre 2015 13:56

    Penser que quelques décharges dans les neurones d’un mammifère vivant sur une planète située dans la banlieue d’une galaxie qui n’a rien de spécial pourrait anéantir un machin gros comme l’univers, c’est quand même un peu se prendre pour le nombril du monde.


    Je propose aux auteurs de cette théorie de la publier dans une revue de théologie. Ils seront en bonne compagnie.

  • Doume65 3 octobre 2015 17:51

    « les scientifiques [...] cherchent l’article sensationnel »

    Ce qui n’est forcément pas le cas de celui-ci, son auteur n’étant pas un scientifique.

    « nos deux sympathiques chercheurs avancent l’idée que, comme pour l’expérience du chat de Schrödinger, qui est à la fois mort et vivant tant qu’il demeure dans sa boîte close, et que seule son observation directe va déterminer si sa désintégration radioactive a eu lieu ou non »

    Comme l’a fait remarquer sarcastelle, ceci n’est pas nouveau. j’ai appris ça en cours il y a près de quarante ans.


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