jeudi 26 février 2015 - par rakosky

L’Union européenne, une Bastille à prendre pour les Grecs

Dans une contribution publiée en annexe de cet article, Kostas Lapavitsas intervient comme militant et membre de la direction de Syriza.

Les questions qu'il pose sont celles que discutent aujourd'hui tous les militants de Syriza et au delà tous les travailleurs grecs.

Il convient pour nous comme militants ou sympathisants de la gauche française, de nous demander quelle aide et quelle contribution nous pouvons apporter au peuple grec.

En premier lieu, avant d'attaquer ou de remettre en cause la politique de Syriza et du gouvernement grec, nous devons clairement identifier les auteurs et la nature du coup de force mené contre le peuple grec dans ces négociations qui ont été un traquenard.

Comme militants français, nous devons établir et dire la vérité, celle de l'engagement total de notre gouvernement,des Hollande et Moscovici, dans l'ignoble chantage auquel a été soumis la délégation grecque.

Dire la vérité, c'est aussi dire que notre gouvernement, celui du 49ter et de la Loi Macron, se situe dans le camp de ceux qui disent aux dirigeants grecs qu'ils doivent aller jusqu'au bout de la capitulation, aller jusqu'au bout de l'application des réformes, quel qu'en soit le prix pour le peuple grec, quelles que soient les souffrances et le martyr déjà infligés à tout un peuple.

Chacun se souvient que M Mélenchon avait demandé a être reçu par Hollande pour que celui-ci « fasse entendre la voix de la France », chacun se souvient que Pierre Laurent en avait appelé à la BCE et aux institutions européennes pour qu'elles s'engagent dans la voie d' « une Europe plus juste et solidaire.. ».

Le verdict est tombé, la « voix de la France s'est mêlée aux ordres aboyés par Schauble et les « institutions européennes »,sans fard et sans masque ont montré leur vrai visage, celui de la dictature du capital financier, faisant mettre un genou à terre aux représentants d'un gouvernement démocratiquement élu.

Il est des défaites qui sont plus honorables que bien des victoires et tout le déshonneur et l'infamie de cette signature extorquée à des hommes qui avaient un pistolet sur la tempe, retombe sur ces dirigeants qui veulent précipiter la Grèce dans l'abîme de misère où ils veulent faire plonger leur propre peuple.

Le lendemain de ce jour de honte, la presse bourgeoise se réjouissait sans vergogne de la « capitulation » de Syriza, pendant qu'à l'unisson Hollande, Paul Laurent ou Mélenchon saluaient la victoire de la démocratie.

Beaucoup de questions restent posées, toutes les questions restent posées et certaines inquiétudes commencent à être exprimées, le carnage annoncé, le festin des capitalistes et des banquiers semble encore soumis à quelques conditions ?

En premier lieu, jusqu'où Tsipras et Varouflakis sont-ils prêts à aller dans la voie qui leur est ouverte par Merkel et Hollande ? Aucune réponse certaine à cette question et la rupture reste possible à tout moment, parce qu'aller jusqu'au bout de l'écrasement de son propre peuple, piétiner tous les espoirs et toutes les attentes de ceux qui vous ont élus, il faut avoir les « qualités morales « d'un Valls ou d'un Cambadélis pour assumer ce choix.

Une autre question posée est celle de la réaction des militants et des dirigeants de Syriza qui ne se pose pas en terme d'opposition à Tsipras ou de remise en cause de sa légitimité.

Ce que disent les militants, ce n'est pas « Tsipras nous a trahis. ». Ce que disent les militants, c'est qu'ils doivent aider ce gouvernement à résister à ces bandits de la Troïka, qu'ils doivent mettre tout leur poids dans la balance, y compris par la mobilisation populaire, pour barrer la voie au retour des pillards.

Des millions de travailleurs grecs sont prêts à descendre dans la rue, mais pas contre le gouvernement qu'ils voient encore comme leur gouvernement.

Les dernières déclarations des dirigeants de la CDU, l'exigence renouvelée avec tant de hargne que le Mémorandum soit appliqué jusqu'au bout et dans sa totalité, ce déchaînement brutal d'une haine de classe dirigée contre tout un peuple, tout cela est repris et commenté par la presse grecque et discuté avec gravité par toute la population et chacun en tire les conclusions d'un affrontement inévitable.

Le calcul de ces voyous politiques était d'obtenir la capitulation de Syriza pour barrer la voie à toute issue politique, ils n'ont pas fait la moitié du chemin dans cette voie, ils ont au contraire crée les conditions d'un surgissement révolutionnaire d'un soulèvement de tout un peuple.

N'en déplaise à MM Laurent ou Mélenchon,quand le peuple descendra dans les rues d'Athènes il est probable que nous verrons brûler beaucoup de drapeaux de l'Union européenne et que les mots d'ordre qui souderont les cortèges ne seront pas ceux de l'humanisation de la BCE ou de l'exigence d'une Europe plus sociale adressée à ... Merkel et Hollande, mais plus prosaïquement :

A bas l'Union Européenne !

A bas la Troïka !

Quand un peuple combat pour sa survie, certaines vérités essentielles s'imposent à lui.

Ce 9 Mars 2015, les confédérations CGT, CGT-FO et Solidaires appelent à une journée de grève interprofessionnelle et de manifestations,contre les politiques d'austérité, contre la Loi Macron.

Déjà dans de nombreux départements les UD Cgt et Fo lancent des appels communs à la grève et à la manifestation,un mouvement de fond est engagé dans la voie de la résistance, pour bloquer la politique du gouvernement.

Athènes ou Paris, une même alternative, accepter les Réformes ou les combattre, résister ou sombrer.

 

Kostas Lapavitsas est professeur d’économie à l’Université de Londres et a été élu député Syriza lors des dernières élections. Dans un article publié sur son blog le 23 février, il critique les dernières négociations de son gouvernement avec les créanciers du pays et considère que cela ne va pas dans le sens des engagements pris lors du discours de Thessalonique qui présentait le programme économique en cas de victoire. Il pose également 5 questions importantes sur la dette, l’austérité, le Plan national de reconstruction et l’avenir des négociations.

 

La contribution de Kostas Lapavitsas

L’accord de l’Eurogroupe n’est pas complété, en partie parce que nous ne savons pas encore quelles sont les ‘réformes’ que le gouvernement grec proposera aujourd’hui (lundi 23 février) et quelles sont celles qui seront acceptées.

Mais, nous qui avons été élus sur la base du programme de Syriza et qui considérons que les propositions de Thessalonique sont un engagement que nous avons pris envers le peuple grec, nous sommes profondément préoccupés. Et il est de notre devoir de consigner nos préoccupations.

Le contour général de l’accord est le suivant :

  1. La Grèce demande la prorogation de l’accord courant qui est fondé sur une série d’engagements.

  2. Le but de la prorogation est de permettre d’achever l’évaluation de l’accord courant et de donner le temps d’élaborer un nouvel accord probable  ;

  3. La Grèce soumettra immédiatement une liste de ‘réformes’ qui seront évaluées par les ‘institutions’ et sur lesquelles un accord sera conclu au mois d’avril. Si l’évaluation est positive, les fonds qui n’ont pas encore été donnés au titre de l’accord courant seront dégagés, de même que seront restitués les bénéfices réalisés par la BCE ;

  4. Les fonds disponibles au Fonds de stabilité financière (ESF) serviront exclusivement à couvrir les besoins des banques et ne seront plus sous contrôle grec.

  5. La Grèce s’engage de remplir pleinement et en temps utile toutes ses obligations financières envers ses partenaires.

  6. La Grèce s’engage à assurer les excédents ‘adéquats’ afin de garantir la viabilité de la dette sur la base des résolutions de l’Eurogroupe de novembre 2012. L’excédent 2015 tiendra compte de la conjoncture économique de 2015.

  7. La Grèce ne révoquera pas de mesures, ne procédera pas à de changements unilatéraux susceptibles d’avoir un effet négatif sur les objectifs budgétaires, la reprise économique ou la stabilité financière tels qu’évalués par les ‘institutions’.

Sur cette base, l’Eurogroupe entamera les procédures nationales en vue d’une prorogation de quatre mois de l’accord en cours et invite les autorités grecques à engager immédiatement la procédure en vue de la réalisation de son évaluation.

Il est difficile de discerner comment, au travers de cet accord, il sera possible de réaliser les mesures annoncées à Thessalonique qui incluent l’annulation de la majorité de la dette et le remplacement immédiat des mémorandums par le Plan national de reconstruction.

Nous qui avons été élus avec Syriza, nous nous sommes engagés pour la réalisation de ce Plan indépendamment des négociations concernant la dette car nous estimons nécessaire de relancer l’économie et de soulager les souffrances de la société. Il est donc nécessaire à présent d’expliquer comment cela sera réalisé et comment le nouveau gouvernement sera en mesure de changer la situation tragique dont il a hérité.

Pour être plus précis, le Plan national de reconstruction incluait quatre piliers représentant, pour la première année, le coût suivant :

  1. Lutte contre la crise humanitaire (1,9 milliards).

  2. Relance de l’économie par le biais d’allègements fiscaux, le remaniement des ‘prêts au rouge’, la création d’une banque de développement, la restauration du salaire minimum à la somme de 751 euros (total : 6,6 milliards).

  3. Plan pour l’emploi public, impliquant 300.000 emplois (3 milliards pour la première année et 2 autres milliards à la seconde).

  4. Changement du système politique par le biais d’interventions dans les collectivités locales et au Parlement.

Les sources de financement prévues pour la première année, étaient les suivantes :

  1. Liquidation des dettes envers le fisc (3 milliards)

  2. Lutte contre l’évasion fiscale et le trafic de marchandises (3 milliards)

  3. Fonds de stabilité financière (3 milliards)

  4. Cadre national stratégique pour le développement et autres programmes communautaires (3 milliards)

Compte tenu de la communication de l’Eurogroupe, je pose les questions suivantes :

Plan national de reconstruction

Comment le Plan national de reconstruction sera-t-il financé si les 3 milliards du Fonds de stabilité financière sont dorénavant hors du contrôle grec ? Ces fonds n’étant plus disponibles, il sera d’autant plus impérieux de collecter des sommes importantes grâce à la lutte contre l’évasion fiscale et à la liquidation des dettes envers le fisc, dans un très bref délai. Combien cette perspective est-elle réalisable ?

Annulation de la dette

Comment l’annulation de la dette pourra-t-elle avancer si la Grèce s’engage à rembourser intégralement et en temps utile toutes ses obligations financières envers ses partenaires ?

Levée de l’austérité

Comment pourra-t-il y avoir une levée de l’austérité si la Grèce s’engage de réaliser des excédents primaires ‘adéquats’ afin de rendre ‘viable’ l’énorme dette courante ? La ‘viabilité’ de la dette –telle qu’estimée par la troïka – était précisément la raison de la chasse absurde aux excédents primaires. Étant donné que la dette ne sera pas significativement réduite, comment arrêterons-nous d’avoir des excédents primaires qui sont catastrophiques pour l’économie grecque et qui constituent l’essence de l’austérité ?

Surveillance et coût budgétaire

Comment sera-t-il possible de réaliser des changements progressistes dans le pays si les ‘institutions’ exercent une surveillance stricte et interdisent les actions unilatérales ? Les ‘institutions’ permettront-elles de réaliser les piliers du programme de Thessalonique étant donné qu’ils ont un impact budgétaire direct ou indirect ?

La négociation future

Qu’est-ce qui aura précisément changé dans les quatre mois de la ‘prorogation’ pour que la nouvelle négociation avec nos partenaires ait lieu à partir de nouvelles positions meilleures ? Qu’est-ce qui évitera la dégradation de la situation politique, économique et sociale du pays ?

Les moments sont absolument cruciaux pour la société, la nation et, bien entendu, pour la Gauche. La légitimité démocratique du gouvernement est fondée sur le programme de Syriza. La moindre des choses est d’avoir un débat ouvert dans les organes du parti et dans le groupe parlementaire. Nous devons fournir immédiatement des réponses pertinentes à ces questions pour conserver le soutien et la dynamique que le peuple grec nous imprime. Les réponses qui seront données dans les jours qui suivent jugeront de l’avenir du pays et de la société.

Source : OkeaNews, repris et traduit depuis le blog de K. Lapavistas, le 23 février 2015

.les crises



25 réactions


  • César Castique César Castique 26 février 2015 10:33

    « ...Paul Laurent ou Mélenchon saluaient la victoire de la démocratie. »


    Mais ils n’étaient pas synchrones avec Manolis Glezos, légende vivante - l’homme qui, le 31 mai 1941, ôta le drapeau à croix gammée qui flottait sur l’Acropole, 92 ans, député européen -, qui, dans une lettre du 22 février , reproduite par « Il Manifesto », quotidien communiste italien, parle de péché et de honte, avant de demander pardon au peuple grec pour sa contribution à l’illusion Syriza. 

    Et il avait été précédé par une autre pointure de l’extrême gauche grecque d’en haut, Mikis Theodorakis, qui avait déjà sommé Tsipras d’envoyer le Chleuh se faire voir chez... chez... chez les bougres (Bulgares) peut-être...

    • lsga lsga 26 février 2015 15:43

      Cet article est un très bon exemple de la dérive réactionnaire, anti-révolutionnaire, du réformisme sociale (voir  : Rosa Luxemburg pour une analyse détaillée). 

       
      Il commence très bien : le titre lui-même indique que le peuple grec doit exporter sa Révolution, et prendre la bastille européenne. Il rappelle que cette révolution ne peut se produire qu’avec l’appuie du prolétariat Français. 
       
      Puis, au lieu d’appeler les grecs et les français à manifester ensemble dans un but commun : le renversement du Capitalisme européen ; il s’éparpille dans 1000 revendications petites bourgeoises. Il appelle à ce que les Français manifestent pour LEURS système social national, et les grecs pour le leur. Bref, il divise le prolétariat européen en nation, sur la base de la protection des États Providence impérialistes. C’est exactement ce que prévoyait Rosa Luxemburg
       
      Une Révolution pour être efficace, doit rassembler un maximum de personne, sur une échelle géographique la plus large que possible, sur un mot d’ordre le plus simple que possible. 
       
      Exemple :
      « Socialisation de la BCE »
       

      Pour l’instant, le prolétariat Français, qu’il soit à l’Extrême Droite nationaliste, ou à la gauche prétendu extrême, est réactionnaire anti-révolutionnaire. Il refuse de rentrer en Révolution. Il refuse de renverser l’ordre établi. Comme dans cet article, le prolétariat français tente de retourner en arrière à leur vieil État Providence national. 
       
      « Révolution EUROPÉENNE » : voilà le seul salut possible pour le peuple grec. 

  • eric 26 février 2015 10:37

    Vraiment long sur le fond....

    Les « auteurs » sont clairement identifiés, ce sont les centaines de millions d’européens qui pensent qu’il n’y a pas de raison qu’ils payent plus pour la Grèce qu’ils n’ont déjà payé et l’ont exprimé à travers leurs représentants démocratiquement élu.

    En revanche, la longueur de cet article a ceci d’intéressant qu’on y voit s’y déployer les rhétoriques et vocabulaires fascisant de ceux qui encore et toujours refusent la démocratie. On pouvait penser que cette enflure appartenait à un autre temps « ignoble,martyr, traquenard, aboyé, etc... »

    Personnellement, il me semble que c’est justement ce côté très répétitif, convenu, sans imagination et sans style, qui explique pourquoi en France, les extrêmes gauches sont incapables de capitaliser sur les difficultés économiques et sociales du moment. Au final, j’imagine que c’est l’incapacité à communiquer avec « le peuple », et donc à avoir un langage adapté, qui pourrait expliquer pourquoi ces gens restent complètement marginalisés, pendant que le front National qui lui est en dialogue avec les gens en difficulté monopolise de plus en plus les fonctions protestataires, contestatrices etc...
    C’est plutôt positif. Le FN est un parti réellement républicain, ancré dans les valeurs démocratiques. Tant qu’à avoir une montée en puissance de partis quand même un tantinet démago, autant avoir affaire à des démocrates qu’à des gens venus d’extrêmes gauches qui peinent encore à se dégager de leur gangue totalitaire originelle.


    • rakosky rakosky 26 février 2015 12:04

      @eric


      Hitler,Mussolini,Franco,les colonels,Pinochet,ça au moins c’était du sérieux,la République selon Herric

    • eric 26 février 2015 15:46

      @rakosky
      J’imagine que cela se veut être une réponse....cela m’apparait bien comme une illustration de mon propos..vous mériteriez un « toi même »... ; On ne soulignera jamais assez à quel point l’adhésion à des idées d’extrême gauche nécessite une mentalité de pré ado....


  • Le p’tit Charles 26 février 2015 11:12

    Les Grecs ne prendront rien du tout...juste le soleil cet été.. !


  • Daniel Roux Daniel Roux 26 février 2015 11:21

    Il y a au moins deux façons d’aborder un sujet délicat, le traiter de manière exhaustive au risque de perdre le lecteur dans les détails ou de manière simplifiée au risque de manquer l’essentiel.

    J’essaierais de ne pas être trop long.

    La situation grecque n’est pas tombée du ciel, elle est l’aboutissement d’une histoire complexe et plus mouvementée, plus meurtrière même que l’histoire de la France.

    La Grèce a été mise en coupe réglée par deux familles puissantes aussi cyniques l’une que l’autre qui accaparait tout ce qu’elles pouvaient à chaque alternance du pouvoir. La corruption et le clientélisme étaient tels que les notables ne payaient pratiquement aucun impôt, que les armateurs et l’Eglise Orthodoxe en était exemptée.

    Pour des raisons obscures, Mitterrand a voulu que la Grèce entre en Euroland. La Grèce, comme la France, l’Espagne et le Portugal a donc trafiqué ses comptes pour accéder au paradis financier, c’est à dire aux emprunts à faible taux, sans rien changer à ses habitudes de dépenser plus que les revenus dont ils disposaient.

    Une des particularités de la Grèce est d’attribuer une part excessive de son budget à l’achat d’armes de toutes sortes. La proximité et la pression de l’ennemi ancestral turc en est la cause principal mais aussi son appartenance à l’OTAN. Les avions américains, les chars allemands et autres babioles françaises remplissent les hangars à travers tout le pays.

    Pendant des années, tout le monde a laissé faire parce que tout le monde y gagnait quelque chose. Les grecs, comme les autres, se sont donc endettés en euros jusqu’à la crise étasunienne des subprimes.

    Les étasuniens ont cherché à détourner l’attention de leurs turpitudes bancaires et de leur lourdes responsabilités dans la crise financière de 2008/2009. Ils ont donc pointé du doigt l’endettement indécent quoique similaire à leurs propres dettes des pays de l’Euroland et le risque qu’il faisait courir à la finance mondiale. Le but était atteint et l’attention du monde financier s’est tournée vers l’Union Européenne et les dettes souveraines.

    La crise des subprimes est devenue la crise de l’Euro.

    Le pays la plus faible et le plus mal géré étant la Grèce, tous les doigts accusateurs se sont pointés sur elle. Ses taux d’emprunt ont explosé et la dette se révélait irremboursable.

    La première urgence, pour les financiers qui gouvernent l’Europe et le monde occidental, fut de sauver les banques moyennant quelques abandons de créances. Des prêts exceptionnels furent accordés à des taux exceptionnels et leurs montants immédiatement versés aux grandes banques.

    Restait au peuple grec, la rigueur et l’austérité pour équilibrer un budget qui ne l’avait jamais été, comme en France et en Allemagne d’ailleurs.

    Les deux familles au pouvoir ainsi que les notables les plus fortunés avait depuis longtemps mis leur fortune en euro à l’abri dans des banques étrangères et n’eurent aucun scrupule à appliquer la potion amère exigée par les grands financiers représentés par le FMI et la BCE.

    5 ans plus tard, les grandes banques sont remboursées, la dette a explosée, le peuple est à bout, le pays en déconfiture mais le budget primaire, hors intérêt, est à l’équilibre. N’est ce pas le plus important ?

    Tsipras se fait élire avec un message : « Je vais renverser la table et exiger de l’Allemagne qu’elle rembourse ce qu’elle doit au peuple grec ».

    Que ne l’a t-il pas fait dès son arrivée au pouvoir, en sortant de l’Euro, en faisant défaut sur la dette et en attaquant l’Allemagne devant un tribunal international ?

    Pourquoi ? Je pense que la menace turque sur les eaux territoriales chypriote et grecque, riches en gaz et pétrole parait-il, ne soit pas étrangère à cette timidité. Que pèserait les forces militaires grecques même surarmée, face à la puissance turque ?

    Quitter l’UE et l’OTAN pour faire alliance avec la Russie ? Une option aventureuse et pleine de danger alors que la Russie est face à l’OTAN en Ukraine.

    Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Il faudra donc en rabattre.

     


    • tf1Groupie 26 février 2015 11:48

      @Daniel Roux
      Un assez bon résumé (sauf pour l’anecdote du pétrole), en tout cas plus pertinent que cet article ramassis d’incantations ideologiques et de constats plus personnels que tournés vers la Grèce.

      C’est dingue comme certains gauchistes s’accaparent la voix du peuple, parlent ainsi au nom du peuple grec dont il ne connaissent pas grand chose.

      Rakosky ne fait qu’attendre des Grecs qu’ils fassent ce qui lui ferait plaisir à lui.
      Il instrumentalise les problèmes grecs, comme beaucoup d’autres le font.
      C’est bien gentil alors d’ânonner le mot « démocratie ».


    • rakosky rakosky 26 février 2015 12:30

      @tf1Groupie


      avez-vous au moins remarqué que je ne porte aucun jugement sur la politique de Syriza,que je ne me suis pas senti le droit moral de condamner ou d’approuver la signature d’un accord,si ce n’est pour dire qu’il avait été extorqué sous la contrainte
      Exprimez votre point de vue,ce sera plus utile que le recours constant à l’invective et au procès d’intention

    • tf1Groupie 26 février 2015 13:39

      @rakosky

      Question invectives relisez votre texte avant de me donner des leçons !

      Ce que je dis c’est que vous instrumentalisez le peuple grec pour debiter vos détestations de l’Europe et de politiques françaises.
      Comme beaucoup ici vous n’avez pas spécialement de proximité avec les grecs mais vous vous permettez de parler en leur nom ; et vous en profitez pour faire l’amalgamme avec des revendications françaises.

      C’est ça mon point de vue : loin de la Grèce, bien assis sur votre chaise vous vous faites le porte-parole du peuple de ce pays.
      Arrogance bien française et particulièrement forte chez les gauchistes qui s’attribuent sans arrêt la parole du Peuple.


    • bakerstreet bakerstreet 26 février 2015 14:52

      @Daniel Roux


      Vous avez bien résumé la situation. Jusqu’en 2009, la crise des subprimes, la Grèce se finançait en émettant des bons du trésor...Jusqu’à l’indigestion finale, et le rejet hépatique. 

      La tentative de récupération de la dette allemande, ou du moins son hystérisation, n’a pas été à mon avis le meilleur coup de Tsipras, même s’il flattait le populisme et le nationalisme, autant que la myopie du cyclope....
      Très mal entendu en Allemagne, premier contributeur du budget. 
      Méfiez vous des chiffres : Les grecs font en Europe le plus gros pourcentage de propriétaires, et les allemands, les plus faibles. 

      Les dettes de guerre....Cela ressemble vraiment au vase de pandore.....L’Allemagne n’a pas réglé non plus les dommages attribués à la France après le traité de Versailles. 

      Serait ce bien adapté de leur demander maintenant, autant que le remboursement de l’emprunt russe. Prenons garde, car les africains alors nous enverront pas mal de factures.

      La question du pétrole, supposé ou a venir sur les eaux territoriales greco turques, dont le partage et les querelles furent incessantes, et renégocié après chaque conflit international, est bien une pétaudière à venir. 

    • Daniel Roux Daniel Roux 26 février 2015 15:21

      @bakerstreet

      Sans vouloir me substituer à Monsieur Tsipras, l’emprunt obligatoire « pour soutenir l’effort de guerre nazi » n’a rien à voir avec les réparations de guerres annulées en partie en 1953 sous l’égide des étasuniens.

      http://blogs.mediapart.fr/blog/annie-stasse/070215/lallemagne-t-elle-une-dette-de-guerre-envers-la-grece

      Le remboursement de l’emprunt fut reporté au traité de paix constatant la réunification de l’Allemagne que personne à l’époque n’envisageait avant la saint Glin glin.

      Elle a eu lieu. le chancelier Kolh a obtenu des russes que la mention « traité de paix » ne figure pas sur le document final. Il s’agit donc bien d’une entourloupe volontaire dans le but précis de ne pas rembourser les emprunts de l’Allemagne nazie.

      Que le plus fort (pour le moment) dise au plus faible d’aller se faire voir chez les .. enfin euh.. « ailleurs », dans la grande famille unie que constitue l’Union, n’est pas la meilleur façon de trouver un accord sur un problème qui existe bel et bien.


    • bakerstreet bakerstreet 26 février 2015 16:11

      @Daniel Roux


      Censé, mais je ne sais pas si dans l’histoire, des réparations de guerre ont déjà été donnés après une si lointaine période. 
      Et quels vieux démons ont va réveiller, à droite à gauche. 
      Vous savez l’effet de contagion, qu’on évoque, quand d’autres aussi font remarquer avec justesse qu’il serait bien dangereux de traiter la Grèce d’une autre façon que le portugal et l’espagne, qui tachent de rentrer au mieux dans les clous

       Car pourquoi alors ne pas demander nous mêmes les sommes jamais réglées par l’Allemagne dans les années 20, après le traité de Versailles : Une dizaine de départements du nord complètement dévastés et impropres à la culture, l’infrastructure industrielle pillée. 

      Ne parlons pas des dégâts incommensurables faits sur la France pendant la deuxième guerre : Une bonne vingtaine de villes totalement rayées de la carte par les bombardements, une rançon de guerre exorbitante pour faire vivre l’armée allemande pendant cinq ans.....Toute l’industrie française récupérée pour alimenter l’effort de guerre allemand...pas de la petite bière....

      C’est d’ailleurs pour ça que la conquête de la France était primordiale pour les allemands dans la continuité de la guerre, une condition même de son extension. Paxton a pas mal écrit sur le sujet. Mais la chose est assez entendue : La France est dans le giron de l’Allemagne et celle ci va la saigner !

      Bon vous me dites que la grèce aurait plus souffert que nous...
      Ca me laisse dubitatif. Lorient près d’ou je vis, à été rasé à 80%,, Brest à 100%....
      Royan en 45 a eu le privilège d’être la première ville au monde traitée par des bombes incendiaire au Napalm, substance expérimentale qui allait faire le malheur au Vietnam. 
      Bon c’est vrai que c’était les américains, mais Hennebont près d’où je vis a été détruite par les allemands, dans ce bras de fer. De toutes façons, cela tient des conséquences de l’invasion nazie.

      La Russie, l’est, n’en parlons pas....2000 oradours sur glane.
       Faire un hit parade des peuples qui ont le plus souffert, et dans lequel les grecs seraient les plus à même de demander des compensations-

       Il faudrait en parler aussi à toutes ces populations de l’est de la France qui sont partis en vadrouille sur les routes,en 40, et aux habitants du Vercors et des différents maquis.

      La souffrance, c’est une question très suggestive, et je vois mal un psychologues demander un réfugié quelle est pour lui sa part de douleurs, de un à cinq, sur le pas de sa maison en ruines. 
      C’est pour ça, que quand je lis cet article de Mediapart, quelque peu orienté tout de même, et loin d’être exhaustif, je ne peux m’empêcher de frémir, quand je lis :
       « l’historien Mark Mazower estime que la Grèce est le pays qui a le plus souffert du joug nazi »
      Le mot « estime », c’est vrai, est important. 


  • Piotrek Piotrek 26 février 2015 12:00

    Juste une petite remarque sur l’aspect politique de la chose, car je trouve que tous les articles omettent une étape essentielle et continuent leur raisonnement :

    En Grèce comme en France, la majorité des gens ont encore un avis neutre à favorable à l’Euro ou l’Europe. Demandez à votre boulanger ou à votre voisin : il sera d’avis mitigé, mais répondra NON quand vous poserez enfin la question de la sortie de l’Euro. La peur du changement, la peur de perdre ce qu’il a...

    SYRIZA est toujours en position de force pour négocier. Imagions que quelqu’un vous doive 1000 Euros, il arrive et vous dit : je ne peux que te rembourser 50 cents par jours au lieu d’un Euro par jour et vous savez pertinemment qu’il a le droit de se mettre en faillite et ne rien vous rembourser du tout.
    La Grèce est du bon coté du pistolet dit Delamarche. Ils peuvent très bien dire merde.

    En révélant l’attitude obtue de la Trollka, SYRIZA est en train de convaincre les grecs de la rue, qu’il faut commencer sérieusement à douter des bienfaits subliminaux de l’Euro et de l’Europe.
    SYRIZA est toujours en position de force et sa tactique est très fine : sortir de l’UE par la force sans la bénédiction de la majorité serait un suicide qui ouvrirait grand les portes à l’extrême droite.

    Mais il reste encore du temps. On verra...


    • bakerstreet bakerstreet 26 février 2015 14:39

      @Piotrek

      Tant qu’on peut faire durer la ligne de crédit, pourquoi se priver ?

      Une logique d’alcoolique matois, remettant à plus tard le règlement de son ardoise dans un café

      « Vous me remettrez ça, patron ! »

    • Alren Alren 26 février 2015 14:50

      @Piotrek


      Bien d’accord avec vous Piotrek : La Grèce est en position de force surtout après le délai de quatre mois qui lui a été accordé !

      Pourquoi ?

      Parce que si elle est contrainte de faire défaut du fait que le gouvernement grec refuse de remiser au placard les mesures sociales, et même si elle subit des souffrances de ce fait (qui ne peuvent être pire que celles qu’elle connaît déjà), la démonstration sera faite aux yeux des autres peuples que « l’Europe qui protège » est un gros mensonge. Que l’UE n’est pas une « amie » mais une ennemie des peuples.

      Le nombre de ceux qui voudront que leur pays la quitte explosera. Or l’UE est fondée sur ce mensonge de la « protection » seriné par une propagande habile et constante. Si les gens n’y croient plus, le château de cartes ne peut que s’effondrer et avec eux ceux des groupes qui proféraient à jet continu ce mensonge énorme.

    • Piotrek Piotrek 26 février 2015 17:21

      @bakerstreet

      Tant qu’on peut faire durer la ligne de crédit, pourquoi se priver ?

      Je ne pense pas qu’on puisse raisonner d’un point de vue uniquement comptable. Ce qu’il faut prendre en compte c’est la situation de la classe moyenne en Grèce.

      En Grèce la classe moyenne là bas était en tout point comparable à un foyer français moyen
      . Les salaires y étaient moins élevés, mais les prix du panier moyen étaient plus bas qu’en France on pouvait vivre correctement si l’on consommait local.

      D’un coup en 6 mois, la quasi totalité des gens que je connaissais, moi y compris, se sont retrouvé sans emploi. Six mois plus tard les foyers eurent épuisé leurs économies, mais gardèrent les échéances de leur crédit pour la voiture ou pour leur appartement.

      La grande majorité de la classe moyenne n’a jamais vu la couleur de la ligne de crédit dont vous parlez... bien au contraire, un nombre incalculable de sociétés rentables se sont vues couper leurs lignes de crédit par le gel des crédits des banques privées. Sans trésorerie, sans moyen d’acheter les matières premières... comment subsister ? Effet domino dont les principaux responsables sont les banques privées.

      Depuis 5 ans la classe moyenne survit de petits boulots si ce n’est de la fouille de poubelles. C’est des gens comme vous et moi qui n’ont jamais rien demandé ni signé, qui ont perdu leur boulot, qui n’ont plus de perspectives, qui n’ont pas payé leur crédit immobilier depuis des années et qui vivent avec la peur de l’huissier. Huissier que les banques n’osent même pas envoyer car l’immobilier a perdu la moitié de sa valeur, car l’immobilier est devenu invendable.

      Vous vous croyez au delà de tout soupçons pour juger ainsi ? Vous parlez comme si vous ne deviez rien à personne

      Je vous rappelle qu’en tant que français, vous avez 31.000 Euros de dette rien que pour vous (multipliez par le nombre de personnes dans votre ménage) Sans que vous ayez rien signé, oui, vous les devez. Et si un jour prochain les taux d’intérêts de la France venaient à décupler à cause d’un incident de paiement, je vous mets au défi de tenir 5 ans avec la généreuse ligne de crédit dont vous ne verrez même pas la couleur...


    • Piotrek Piotrek 26 février 2015 17:34

      @Alren

      Les 4 mois de délai sont une proposition de la troïka. Donc il faut prendre ce « cadeau » comme un cadeau empoisonné.

      - 4 mois durant lesquels, rien ne sera possible sur le fonds en Grèce. Les plus impatients des électeurs pourraient se détourner de SYRIZA
      - Le temps a toujours joué en faveur des oligarques. Selon les lois capitalistes, la Grèce aurait dû faire défaut dès le premier jour entrainant la faillite de l’Europe toute entière. Les multiples aides de l’Europe ont sauvé les banques privées européennes. Le temps a permis à celle ci de se défausser de la dette de la Grèce sur les peuples européens.

      Et encore une remarque : vous ne pouvez pas jouer la carte anti-euro ainsi. Vous devez acquérir une légitimité démocratique avant de l’utiliser. Sinon vous ouvrez un boulevard à l’extrême droite et son lot d’improvisations aux conséquences potentiellement catastrophiques.
      Vous devez révéler le mensonge de l’Euro à la masse. SYRIZA le fait, même si ce n’était pas son intention première.


    • bakerstreet bakerstreet 26 février 2015 21:43

      @Piotrek


      J’aime beaucoup la gréce son peuple, son histoire ses mythes et garde un souvenir fabuleux d’un séjour que j’ai fait dans les années 70 au mont athos, et d’un voyage Corinthe-la bretagne, au guidon d’un vélo grec ( de marque Bismarck....Sans vitesse). 

      Je ressent aussi de la compassion pour les grecs, cette misère économique qui essore les gens. Mais les avis que je donne là s’ils valent quelque chose de mieux ou de moins que les autres s’intéressent à la politique ; et je m’en voudrais d’être anesthésié par mon pathos. 

      Peut être ne devrait je pas parler d’économie et d’histoire, c’est vrai, et me contenter de la littérature. Car je conçois que ces écrits sont desséchés, et peu empathique, ni très sympatriques, car planant trop au dessus du quotidien des gens. 

      J’aime beaucoup ces concepts anciens, comme celui du kairos, qui signifie cette notion d’opportunité et de grâce, de comprendre le moment d’agir. 

      J’espère que la Grèce va nous étonner. 
      Pourquoi pas ne pas provoquer l’ouverture de ce vase de pandore, qui est un souci et la source de pas mal de problèmes : 
      La richesse au profit d’une minorité, les paradis fiscaux, où sont cachés, si je ne me trompe, pas mal des avoirs des grecs les plus riches.

      Bien à vous

  • Pyrathome Pyrathome 26 février 2015 14:37

    Bonjour Rakosky,

    Ce qu’on peut comprendre, Tsipras et la Grèce ont besoin dans un premier temps, c’est avoir du temps !
    Ils n’ont pas plié contrairement à ce que certains torchons de médias tentent de faire croire, ils voulaient du temps et ils l’ont eu !
    Je crois qu’il est beaucoup trop tôt pour porter un jugement objectif et l’UE n’a aucun intérêt à ce que la Grèce sorte de la zone, le Grexit a été brandi comme une menace mais ce serait plus un suicide pour l’euro qu’autre chose....
    La Troïka en fusillant la Grèce depuis 5 ans avec l’austérité paupérisante, c’est tiré une balle dans le pied et c’est une gangrène qui s’est déclarée avec un Poutine qui se frotte les mains.....
    Je peux me tromper, mais à terme, je pense que la Grèce sortira d’elle-même du carcan de l’euro, réponse dans moins d’un an !!
     L’UE risquant par là même, une hémorragie létale avec l’Espagne, l’Italie et plus si affinités....
    Wait and see !


  • bakerstreet bakerstreet 26 février 2015 14:37

    « A bas l’Union Européenne ! »


    Question : Brûleront ils les euros qui vont avec ?

  • rakosky rakosky 27 février 2015 00:34

    un discours qui n’a pas pris une ride

    30 Septembre,manifestation contre la ratification du TSCG

  • Jason Jason 27 février 2015 10:18

    Dans toute cette affaire on serait tenté de renvoyer les parties dos à dos. Le ou les prêteurs qui ont versé des fonds à un emprunteur dont la solvabilité était douteuse. Un emprunteur qui savait qu’il ne pourrait pas, ou très difficilement rembourser.

    Là-dessus s’ajoutent des rumeurs, à défaut de données exactes, sur les motivations à l’origine de ces prêts. On parle de livraisons d’armements à la Grèce, en volumes bien au delà de ses besoins et du pourcentage de PIB habituellement consacré à ce budget dans la zone Euro. Les constructions très coûteuses pour les J.O d’Athènes. Les profits retirés par les pays prêteurs de l’Euro qui ont emprunté à bas taux pour ensuite prêter à Athènes en prenant une marge se montant à qq. milliards d’Euros. Ce n’est qu’une partie des oripeaux qu’on jette en pâture à la foule.

    Mais, dans tout cela, aucun document, et encore moins des noms d’organismes et surtout pas de noms de personnes ne font surface.

    Le laisser-faire, l’aveuglement, pour ne pas dire la complicité, sont clairement à l’oeuvre.

    Il en résulte des invectives, des doigts pointés, des théories financières diverses, des postures politiques, géo-stratégiques, des supputations, à rendre tout le monde très perplexe. Résultat : personne n’est responsable. C’est la démocratie dans ce qu’elle a de plus pervers.

    Les dirigeants amateurs de l’UE découvrent avec des cris de pucelle effarouchée que la Grèce n’a pas de cadastre, et que les plus gros revenus (l’Eglise, gigantesque propriétaire foncier et qui ne veut pas entendre parler de plan cadastre) dont les armateurs et quelques autres sans doute (la rumeur, encore) ne paient pas d’impôts. Ils découvrent que, le pays étant ruiné, il lui faudra un grand nombre d’années avant que ses finances reviennent à l’équilibre, mot magique qui hante l’Union européenne, et qui n’existe pas. D’où la foutaise des 4 mois de sursis donnés à la Grèce.

    Et l’Allemagne crie « démerdez-vous » en tapant du poing sur la table tandis que les autres membres de l’Eurogroupe font le gros dos et restent bien planqués, dans la position de Ponce Pilate.

    Tout ça parait très édifiant sauf qu’on ne sait toujours pas, preuves en mains qui a fait quoi et quand. A part les 15.000 lobbyistes, les faux-culs et les pères fouettards,  y a-t-il un pilote dans l’Europe ?


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