lundi 1er juillet 2019 - par Le Canard républicain

La CES ou le sous-marin du grand patronat et de l’extrême-droite

Très peu de personnes connaissent la Confédération européenne des syndicats (CES) « regroupant 90 syndicats nationaux, dont la CFDT, FO et la CFTC, ainsi que, depuis 1999, l'Unsa et la CGT » [12]. Actuellement son président est Laurent Berger, le « leader » de la CFDT.

Lors de l’ouverture du dernier Congrès de la CES en mai dernier, son Secrétaire général, Luca Visentini, avait remercié « le Président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, d’avoir sauvé l’Europe sociale » [13] ! Comment peut-on sauvegarder quelque chose qui n’existe pas ! Et qui n’existera jamais étant donné que c’est l’une des finalités intrinsèques de la construction « européenne » !

Pour ceux qui ont encore une lueur d’esprit critique et le simple sens de l’écoute, il est souhaitable de découvrir les propos et d’analyser les parcours de certains personnages laissant miroiter l’« Europe sociale », comme Pierre Moscovici [14] ou encore André Philip, qui fut le président du Mouvement socialiste pour les États-Unis d’Europe de septembre 1949 à 1964 [15].

Doit-on encore rappeler à certains syndicalistes la déclaration du 29 janvier 2015 de l’ex-premier ministre du Luxembourg et l’un des parrains du dumping fiscal dans l’Union européenne [16] : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».

La CES avait soutenu le traité constitutionnel européen de 2005 : « Le Comité de direction de la CES soutient la Constitution européenne comme “Point de départ” de nouveaux progrès vers des valeurs sociales plus fortes dans l’Union européenne » [17].

En 2011, sa Secrétaire générale, Bernadette Ségol, avait participé à l’Université d’été du MEDEF [18]. Le 7 septembre de cette même année, elle déclarait que « L’Europe ne doit plus hésiter. Ses dirigeants doivent franchir un cap vers davantage de solidarité et de fédéralisme avant que l’Europe ou l’euro se cassent la figure » [19]. Un an plus tard, le MEDE« F » affichait clairement sa priorité : le fédéralisme européen et la création des États-Unis d’Europe ! [20] Quel heureux hasard !

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Capture d’écran. Bernadette Ségol à côté de Jürgen R. Thumann... 11e sommet européen des Affaires de 2013.

Que les syndicalistes sincères et combatifs de la CGT, cherchant à suivre le chemin tracé notamment par Ambroise Croizat, se posent tout de même quelques questions en sachant que « selon un sondage effectué par la Confédération européenne des syndicats (CES) auprès de ses membres actifs, un tiers d’entre eux ont reconnu avoir voté pour des partis d’extrême droite lors [des] dernières élections nationales et européennes. » [21]

La collaboration d’un syndicaliste avec le grand patronat et l'extrême-droite porte un nom qu’il ne faut jamais oublier : René Belin [22].

J.G.

Publié par Le Canard républicain le 30 juin 2019 : https://www.lecanardrépublicain.net

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13 réactions


  • sirocco sirocco 1er juillet 2019 15:30

    @ l’auteur

    Pouvez-vous nous expliquer pourquoi les syndicats allemands, par exemple, qui font sans doute partie eux aussi de la CES, défendent efficacement les travailleurs mais pas les syndicats français ?...


  • ddacoudre ddacoudre 1er juillet 2019 16:52

    Bonjour

    Je l’avais fait un long commentaire détaillé je l’ai perdu En substance FO ne jamais de position dans ce qui relève du débat politique pour choisir des options. La CES est pro européen d’essence pour harmoniser l’intérêt des salariés qui la compose. Mais je reconnais que la déclaration de son secrétaire général laisse pantois. Lorsque la CFDT est devenue la courroie de transmission du PS fut considérer comme une avancée sociale la lever de l’interdiction du travail des femmes la nuit On élèvera une stèle Cordialement ddacoudre overblog


  • zygzornifle zygzornifle 2 juillet 2019 09:38

    Un sous marin navigant dans une fosse septique .....


  • BA 2 juillet 2019 19:33

    Raymond Barre a passé sa vie à donner des leçons de morale aux Français. Raymond Barre était un européiste, vice-président de la Commission Européenne de 1967 à 1973, puis premier ministre de la France. Raymond Barre a toujours fait campagne en disant qu’il était sérieux, intègre, honnête. Aujourd’hui, le Canard Enchaîné révèle que ce professeur de morale avait caché 6,78 millions d’euros en Suisse. Les hommes politiques français sont les plus pourris d’Europe. Mais ça, on le savait déjà. Quand un européiste vous donnera une leçon de morale, fusillez-le.


    https://www.estrepublicain.fr/france-monde/2019/07/02/raymond-barre-aurait-cache-de-l-argent-en-suisse


  • machin 3 juillet 2019 10:59

    Qand on a des syndicats félons comme La CFDT ou FO, est il vraiment utile que le grand patronat s’emmerde avec des sous -marins ?


    • Traroth Traroth 3 juillet 2019 18:08

      @machin
      Oui, pour ratisser ceux qui croient pouvoir compter sur la CGT pour s’opposer réellement au patronat. La compromission de la CFDT, de FO, d’UNSA et de la CFTC sont un secret de polichinelle, mais la CGT, c’est moins évident...


  • Traroth Traroth 3 juillet 2019 18:06

    Donc finalement, ça laisse quoi, comme syndicat valable, en France ? Soldaires et la CNT ? Et étrangement, la CGC ? Peut-être pas si étrangement, en fait. La seule fois dans ma vie où j’ai eu besoin d’un syndicat, c’est un type de la CGC, lui-même salarié de la même société, qui a répondu présent, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le type s’est démené pour m’aider.


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