La crise de l’énergie et le réchauffement climatique... condamnent le nucléaire
Avec le réchauffement climatique, l’industrie atomique a trouvé un argument d’autant plus puissant qu’il nous est asséné par de permanentes campagnes publicitaires. Les centrales nucléaires, ne dégageant pas de gaz à effet de serre, permettraient de lutter contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, de récents évènements géopolitiques, comme la crise du gaz russe, sont mis en avant comme une « preuve » de la nécessité de l’atome. Soyons clairs : le nucléaire ne répond pas aux problèmes (bien réels) qui se présentent à nous.
Crise du gaz russe : le nucléaire est-il indispensable ?
Début 2006, sous prétexte de désaccords avec l’Ukraine, la Russie a réduit fortement ses exportations de gaz pendant quelques jours. De nombreux pays d’Europe, principalement alimentés grâce au gazoduc qui traverse l’Ukraine, ont été rapidement touchés par cette baisse des livraisons. En France, en Allemagne, et ailleurs, le lobby de l’atome a saisi l’occasion, s’écriant en substance : "Vous voyez bien qu’il faut construire des centrales nucléaires : si nous n’avons plus le gaz russe, nous allons vers la pénurie". C’est un raisonnement absurde, tenu à dessein pour essayer de relancer l’atome. En vérité, le gaz n’est pas près de manquer : étant donné qu’il constitue la principale source de revenu des Russes, ces derniers ne risquent pas d’arrêter de l’exporter. Leurs réserves sont d’ailleurs immenses. Il y a bien une source d’énergie qui va bénéficier de la crise du gaz... mais ce n’est pas le nucléaire. Le quotidien Le Monde titrait d’ailleurs le 21 janvier 2006 : "La forte augmentation des cours du gaz favorise le retour en grâce de la filière charbon." Et, là aussi, les réserves planétaires sont immenses. Alors bien sûr, on peut - on doit ! - s’inquiéter des émissions de gaz à effet de serre. Mais, nous allons le voir, le nucléaire est dans l’incapacité totale d’y remédier. Il ne peut qu’ajouter ses propres tares : risques d’accident, déchets radioactifs, rejets dans l’environnement, prolifération à des fins militaires...
Une réponse absurde.
Même si le nucléaire permettait de lutter réellement contre le réchauffement climatique - nous allons voir que ce n’est pas le cas- il ne saurait représenter une option acceptable. En effet, quelle absurdité de vouloir sauver la planète... en la contaminant pour des centaines de milliers d’années ! S’il faut lutter contre l’effet de serre, c’est pour laisser après nous une Terre habitable. Soignez la peste par le choléra, et le malade mourra quand même. Alors oui, absolument, il faut lutter contre le réchauffement climatique... mais surtout pas avec le nucléaire.
Une énergie marginale sur Terre.
Pour un instant, faisons-nous l’avocat du diable et, contre toute logique, considérons que le risque nucléaire est négligeable par rapport au réchauffement climatique : tant pis pour les risques de catastrophes atomiques, tant pis pour les déchets radioactifs légués aux générations futures, acceptons de jouer la carte du nucléaire. Mais ce dernier ne représente que 6,5% de l’énergie consommée dans le monde : une part bien trop marginale pour avoir une quelconque chance d’influer sur le climat. Qui plus est, c’est une part sur le déclin : l’Agence internationale pour l’énergie (AIE), pourtant favorable à l’atome, a reconnu le 27 octobre 2004 (World Energy Outlook) qu’il passerait sous les 5% vers 2030. C’est que, dans les trente ans à venir, au moins 200 des 440 réacteurs actuellement en fonction sur Terre seront fermés, car arrivés en fin de vie.
Le nucléaire... ne revient pas !
On me rétorquera que, justement, il n’y a qu’à construire des milliers de réacteurs nucléaires sur la planète afin de changer réellement la donne. La France compte 58 réacteurs, pratiquement 1 par million d’habitants. Rapporté à l’échelle de la planète, cela ferait plus de 6000 réacteurs, dont 1000 en Inde et 1300 en Chine. L’exemple de la Chine est d’ailleurs souvent mis en avant : ce serait le nouvel Eldorado de l’atome, avec un gigantesque parc nucléaire en projet. Gigantesque ? Il s’agit en fait de 30, peut-être 40 nouveaux réacteurs. Bien sûr, pour qui est conscient du risque nucléaire, ce sont 40 réacteurs de trop. Mais, en fin de compte, c’est un projet absolument ridicule par rapport aux milliers de réacteurs évoqués ci-dessus. Si ces 40 réacteurs sont réellement construits, ce qui reste à prouver, la Chine passera simplement de 2% à 4% d’électricité nucléaire en 2030. Soit tout juste 1% de l’énergie chinoise. Une part infime. Malgré d’incessants effets d’annonce, hélas trop souvent relayés par la presse - "Le grand retour du nucléaire", "L’atome revient", etc. - on voit bien que les quelques dizaines de réacteurs annoncés ne font pas le poids. C’est que le nucléaire coûte extrêmement cher. Sans de substantielles aides publiques, comme ce fut le cas pour la construction des centrales françaises, même les grandes entreprises hésitent à investir dans une industrie aussi chère et problématique. Or, le triomphe de l’économie libérale a au moins un avantage : il est de plus en plus difficile pour les industriels du nucléaire de se faire discrètement attribuer des financements publics. Par ailleurs, les populations sont très majoritairement opposées à la construction de réacteurs nucléaires. La tactique utilisée par les industriels est désormais d’essayer d’ajouter des réacteurs à côté de ceux qui existent déjà, mais il est rarissime qu’ils arrivent à créer de nouveaux sites. L’industrie nucléaire, si elle se montre extrêmement persuasive et active, pourra peut-être arriver à maintenir le nombre de réacteurs en service, en remplaçant au fur et à mesure ceux qui vont fermer. Mais elle n’arrivera jamais à 6000 réacteurs, ni à 3000, ni à 1000, ni vraisemblablement à 500. Elle restera marginale.
Le nucléaire... ne reviendra pas !
Et pourtant, continuons à nous faire l’avocat du diable : saisissons une baguette magique et faisons apparaître subitement sur Terre plusieurs milliers de réacteurs nucléaires. Mettons 4000 : on arrive ainsi à 4400, soit dix fois plus qu’actuellement. Or, pour fonctionner, les réacteurs ont besoin de combustible, c’est-à-dire d’uranium. Au rythme actuel de consommation, les réserves mondiales de ce minerai sont estimées à 50 ans, parfois 100, voire même 150. Mais, avec 10 fois plus de réacteurs, en 15 ans au maximum, l’humanité se retrouverait à la tête d’un gigantesque parc nucléaire... définitivement arrêté. Il est clair que le nucléaire restera une énergie marginale sur la planète, et donc en particulier incapable d’influer sur le climat.
En réalité, force est de constater que... c’est le dérèglement climatique qui s’attaque au nucléaire et non l’inverse ! Le réchauffement climatique n’est d’ailleurs pas uniforme, et entraîne une aggravation des phénomènes extrêmes, comme la tempête de 1999 au cours de laquelle la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) a été gravement inondée, frôlant la catastrophe. Les ingénieurs du nucléaire avaient pourtant tout calculé, l’inondation n’était pas possible, et elle a pourtant eu lieu. Notons d’ailleurs que ce sont les mêmes personnes qui assurent que les centrales sont adaptées au risque sismique. Comment les croire ? Mais revenons au dérèglement climatique : après la tempête de 1999, c’est la canicule de 2003 qui a mis à mal le nucléaire français. Des réacteurs ont été arrosés par EDF, d’autres ont été arrêtés ou ont fonctionné à puissance réduite, mettant la France en situation de pénurie et l’obligeant à acheter à prix d’or de l’électricité à ses voisins. Ainsi, Le Monde du 1er août 2003 publiait un article intitulé : "En France, EDF réduit la puissance des centrales nucléaires", expliquant que "EDF a annoncé, mardi 29 juillet, une réduction de la puissance de certaines centrales nucléaires, dans la vallée du Rhône et dans le Sud-Ouest. Ce pourrait être bientôt le tour des centrales qui bordent la Loire, où les débits sont très faibles et la température de l’eau plus élevée qu’à la normale." Autre conséquence : des rejets d’eau trop chaude dans les rivières, ainsi que des rejets chimiques et radioactifs encore plus dangereux que d’habitude, du fait de la baisse du niveau des cours d’eau. Résultat : des atteintes à la faune et la flore, et des risques pour la santé publique.
Certes, grâce aux importations d’électricité, la France atomique a évité le flop. Mais tout le monde reconnaît aujourd’hui que le réchauffement climatique est en marche et que, même si les mesures nécessaires étaient immédiatement prises au niveau mondial - ce qui est hélas loin d’être le cas -, le phénomène s’aggraverait encore pendant quelques décennies avant de se ralentir. Donc, c’est inéluctable, les canicules, les sécheresses, les tempêtes... tous les évènements climatiques brutaux vont être de plus en plus fréquents et intenses. Non seulement les centrales nucléaires ne vont rien empêcher, mais elles vont au contraire être mises en grande difficulté et faire courir de graves risques de pénurie et de catastrophes atomiques. En fin de compte, contrairement à l’idée que la propagande officielle tente d’imposer, le réchauffement climatique est une raison de plus, et non des moindres, pour arrêter au plus vite toutes les centrales nucléaires.
Nucléaire : des miracles annoncés, et toujours repoussés.
Les tenants du nucléaire ont pris pour habitude d’annoncer pour "bientôt" des avancées technologiques extraordinaires, à même de régler définitivement les problèmes énergétiques de la planète. C’est, par exemple, le cas concernant l’épuisement des réserves d’uranium. En effet, seul 0,7% du minerai est effectivement utile : c’est l’uranium 235, qui est fissile (c’est-à-dire qu’il permet une réaction nucléaire), contrairement à l’uranium 238, non fissile, qui représente donc 99,3% du minerai. Alors, l’industrie nucléaire nous annonce de nouveaux réacteurs qui arriveront à utiliser une part de l’uranium 238, réglant pour des millénaires le problème du combustible nucléaire. Ces réacteurs, dits de génération IV, auront aussi pour qualité de "brûler" le plutonium, voire même les "actinides mineurs", ces déchets extrêmement dangereux qui sortent de nos pauvres réacteurs actuels. Mieux : malgré l’échec total de Superphénix, des surgénérateurs vont, d’après les zélateurs de l’atome, parvenir à produire plus de combustible fissile qu’ils n’en consomment. Un vrai miracle qui, lui aussi, scellera la fin des problèmes énergétiques de l’humanité.
N’oublions pas la fusion nucléaire qui, à nouveau, nous donnera accès à une énergie illimitée. Dès les années 1950, le succès de la fusion nucléaire nous était annoncé... pour 50 ans plus tard. Aujourd’hui, malgré des "avancées" absolument exceptionnelles, la réussite est pour... dans cent ans. L’avantage, pour les beaux parleurs, c’est qu’il ne sera pas possible, dans un siècle, de leur demander des comptes... Génération IV, surgénérateurs, fusion : en fin de compte, devant une telle profusion de miracles à venir, on finit par se demander comment il va être possible de consommer autant d’énergie ! Mais, déjà, il est curieux d’annoncer plusieurs façons de produire une énergie illimitée : une seule devrait suffire, non ? Est-ce que, par hasard, l’industrie nucléaire ne nous raconterait pas des salades ? Ce qui par contre est sûr, c’est qu’elle nous les fait financer massivement, ces salades, et sans jamais nous demander notre avis.
Une fausse indépendance énergétique.
En réalité, la France est encore plus dépendante avec le nucléaire qu’avec les hydrocarbures, car 100% de l’uranium - le combustible des centrales nucléaires - est importé (en particulier du Niger - où, d’ailleurs, la Cogema est accusée par diverses associations de contaminer l’environnement et les populations). On nous rétorque souvent que, en revanche, l’uranium n’est pas très cher. Mais il ne s’agit plus d’indépendance énergétique : il s’agit alors de prix de l’énergie et, dans ce cas, l’atome est encore perdant, lorsqu’on veut bien considérer l’ensemble de la facture nucléaire (voir plus loin). A l’opposé, les énergies renouvelables assurent l’indépendance énergétique sans menacer les populations ni contaminer la planète et, à production égale, créent 5 fois plus d’emplois que le nucléaire.
Par ailleurs, son parc nucléaire fait courir à la France de véritables risques de pénurie : il peut s’agir, nous l’avons vu, d’évènements climatiques extrêmes (tempête, canicule). Ce peut être à la suite d’un grave accident nucléaire : l’opinion publique exigerait peut-être (il faut le croire !) la fermeture rapide de tous les autres réacteurs. Autre cas de figure : avant même un accident, la découverte d’un grave défaut générique, c’est-à-dire concernant de nombreux réacteurs nucléaires, voire tous. Cette éventualité a été évoquée par André-Claude Lacoste, directeur général de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, dans le rapport parlementaire de mai 2003, intitulé : La durée de vie des centrales nucléaires et les nouveaux types de réacteurs : "L’obsession est l’apparition d’un problème de sûreté générique grave, je serais conduit à aller voir le Premier ministre et à lui dire : Monsieur le ¨Premier ministre, vous avez le choix entre deux décisions possibles : première version, on coupe l’électricité ; deuxième version, on continue à faire fonctionner le parc nucléaire d’EDF dans un mode dégradé. Ce n’est vraiment pas le genre de circonstances dans lesquelles je souhaite que moi-même ou mon successeur, nous nous trouvions."
La facture nucléaire.
Concernant le coût réel de l’atome, ce que les antinucléaires clamaient depuis si longtemps a été enfin reconnu par le ministre de l’industrie : dans une interview publiée le 2 janvier 2005 par un hebdo dominical, Patrick Devedjian a en effet avoué que "pendant des années, les Français ont beaucoup contribué, par leurs impôts, au développement du parc nucléaire." C’est que, effectivement, certaines estimations fixent à 450 milliards d’euros l’argent public investi dans l’atome depuis 50 ans ! Or ces sommes gigantesques n’ont jamais figuré sur les factures d’électricité, qui laissent indûment croire que le nucléaire est une bonne affaire. L’ouverture des marchés et les privatisations ont suffisamment de conséquences négatives - par exemple l’aggravation du risque nucléaire du fait des restrictions budgétaires - pour qu’on ne se saisisse pas d’une des rares contreparties : l’atome n’est pas rentable, il bénéficie d’aides publiques injustifiées... et cela se voit enfin ! Le coût réel du nucléaire commence aussi à apparaître concernant le démantèlement des centrales et la gestion des déchets radioactifs - si tant est qu’ils soient "gérables". Le 26 janvier 2005, la Cour des comptes a rendu public sur le sujet un rapport explicite : contrairement aux allégations du lobby atomique, l’argent nécessaire n’existe pas, ou alors en quantité notoirement insuffisante, pour des besoins, de toute façon, extrêmement difficiles à évaluer.
Heureusement - façon de parler - il y a aussi des centrales nucléaires en Grande-Bretagne, et c’est de là que viennent quelques vérités sur les chiffres : le jeudi 11 août 2005, la Nuclear decommissioning Authority a estimé à 56 milliards de livres (plus de 81 milliards d’euros) le coût du démantèlement des 20 sites nucléaires britanniques, contre 48 milliards lors d’une précédente évaluation. Rapporté à l’industrie nucléaire française qui, outre ses 58 réacteurs, compte des dizaines de sites et installations, dont certains absolument gigantesques (La Hague, Pierrelatte, Marcoule, Cadarache), on peut sans crainte d’exagérer envisager un coût 5 fois supérieur. Cela peut donner au minimum la bagatelle de 400 milliards d’euros (2700 milliards de francs !). Le plus étonnant serait que la facture réelle ne soit pas encore plus lourde...
Une centralisation absurde.
Une autre tare du nucléaire, et non des moindres, est la centralisation extrême de cette forme de production d’énergie, ce qui entraîne d’importants problèmes. Par exemple, il y a en France quelques gros points de production d’électricité, les centrales nucléaires, et des milliers de kilomètres de lignes électriques très haute tension (THT). Cela donne 200 000 grands pylônes qui défigurent les paysages beaucoup plus sûrement que les quelques centaines d’éoliennes présentes sur le territoire, et même que les milliers d’autres qu’il faudrait construire au plus vite. Il ne faut pas non plus oublier les énormes "pertes en ligne" d’électricité : d’après le Réseau de transport d’électricité lui-même, ces pertes s’élèvent par an à 12 TWh , soit la production de 2 réacteurs nucléaires. Avec un réseau décentralisé, et donc un transport beaucoup plus court de l’électricité, il est certain que cela permettrait d’économiser au moins l’équivalent d’un réacteur.
Par ailleurs, cette "toile d’araignée" de lignes THT est très vulnérable, comme l’a montré la tempête de décembre 1999 : des millions d’habitants se sont retrouvés dans le noir. Les intempéries ne sont pas les seules causes possible de "black-out" : il peut s’agir d’un acte terroriste, d’un accident, ou même d’une défaillance du réseau lui-même. Des pannes géantes sont ainsi récemment survenues, étonnamment concentrées sur la seconde partie de l’année 2003 : les USA et le Canada à la mi-août, la Finlande et l’Angleterre fin août, Danemark et Suède en septembre, l’Italie et la Suisse en novembre. Les opérateurs ont pris des mesures en urgence pour renforcer les réseaux, mais divers observateurs pensent que cela n’a fait que repousser pour quelque temps les problèmes. A contrario, les énergies renouvelables ont l’avantage, outre d’être propres, de pouvoir être réparties harmonieusement sur tout le territoire. Les bâtiments peuvent être construits avec des matériaux tellement efficaces qu’ils ne nécessitent que de petites quantités d’énergie. Mieux : des maisons dites "passives" sont totalement autonomes et n’ont pas besoin d’être raccordées au réseau EDF. En fin de compte, une multitude de petits réseaux locaux, décentralisés, seraient immensément plus sûrs que le système "centrales nucléaires / ligne THT". Il n’est que temps de construire une société sobre et décentralisée, saine et sereine, riche en emplois de proximités.
Vive la crise de l’énergie ?
De toute évidence, pour véritablement laisser aux générations futures une Terre habitable, il faut simultanément lutter contre le réchauffement climatique et sortir du nucléaire. Pas facile, nous dit-on. Effectivement... mais c’est pourtant ce qu’il faut faire. Et la difficulté de la tâche ne doit pas conduire à se résigner. D’autant plus que, en fin de compte, il est vraisemblable que la crise énergétique soit une bonne nouvelle pour la planète : si les réserves mondiales de pétrole étaient des milliers de fois plus importantes, il n’y aurait aucune limitation de consommation, ce serait la démultiplication de l’effet de serre. Et, même en supprimant d’un coup de baguette magique le problème du réchauffement climatique, il resterait la pollution, les émanations issues de pots d’échappements des véhicules, des cheminées des usines... Largement de quoi nous étouffer tous ! Idem pour le nucléaire : imaginons - c’est un cauchemar, et non un rêve ! - que les réserves d’uranium soient illimitées et que des milliers de réacteurs recouvrent la planète. Des millions de tonnes de déchets radioactifs seraient alors produits, et il faudrait apprendre à vivre avec un Tchernobyl de temps en temps. D’ailleurs, cette hypothèse a déjà été évoquée par Hans Blix , alors directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), lors d’une grande rencontre internationale organisée justement par l’AIEA fin août 1986, quatre mois après Tchernobyl : "Même s’il y avait un accident de ce type tous les ans, je considérerais le nucléaire comme une source d’énergie intéressante." Il est grand temps de reprendre les choses en main et de ne pas laisser les représentants des divers lobbies - nucléaire et pétrolier en tête - décider de notre présent et de l’avenir...