mercredi 27 janvier 2016 - par Bernard Conte

La démocratie de copinage et l’anéantissement de la France (2)

[Deuxième partie de l'article] - Le capitalisme de connivence (ou de copinage) instrumentalise la démocratie de copinage à son plus grand profit. En France, le bipartisme caractéristique de notre démocratie gère la prédation de la richesse en faveur des sponsors. En période faste, il est possible de distribuer quelques "miettes" aux 99%. En période de crise, les sponsors exigent aussi les miettes. Si la démocratie de connivence n'est pas en mesure d'assurer ces nouvelles exigences, le capitalisme de copinage peut très bien s'accommoder d'un régime plus dur, une dictature par exemple. 

Les dangers du clientélisme appauvri pour le système

 Le danger est important car « un gouvernement peut difficilement [mettre en œuvre un programme d’austérité et de casse sociale] contre la volonté de l’opinion publique dans son ensemble. Il doit se ménager le soutien d’une partie de l’opinion, au besoin en pénalisant davantage certains groupes. En ce sens, un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes (c’est-à-dire qui serait neutre du point de vue social) serait plus difficile à appliquer qu’un programme discriminatoire, faisant supporter l’ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu’ils soutiennent le gouvernement[1] ».

Ce constat et ces prescriptions, formulés pour le Tiers-Monde, s’appliquent aujourd’hui partout en Occident[2]. Selon Christian Morrisson, comme « la plupart des réformes frappent certains groupes tout en bénéficiant à d’autres, [...] un gouvernement peut toujours s’appuyer sur la coalition des groupes gagnants contre les perdants[3] ». Depuis la crise de 2008, le principal groupe gagnant réunit les sponsors, les 1% pour faire simple.

Même si ce groupe contrôle le personnel politique, possède les moyens financiers et les medias, il se révèle insuffisamment nombreux pour peser sur des élections « démocratiques ». De plus, la crise économique étant aiguë, une bonne partie des complices, plus ou moins volontaires, du système sera touchée. Il s’agit d'une part, des chevilles ouvrières : (i) managériales : les financiers, les ingénieurs, les commerciaux, les publicitaires... qui assurent le développement du système consumériste et la croissance des profits ; (ii) politiques : les élus de terrain qui gèrent le clientélisme de façon décentralisée pour la pérennité du système. Et, d'autre part, les bouffons grassement rémunérés du cirque médiatique qui vendent « l'opium » au peuple : journalistes (les « nouveaux chiens de garde »), artistes, sportifs... Les nouveaux exclus (qui se croyaient à l’abri au bord de leur piscine) déçus pourraient se joindre à d’éventuels mouvements de masse dénonçant l’austérité et ceux à qui elle profite. Enfin, avec le durcissement des politiques de rigueur, les vrais privilégiés, appartenant à l’oligarchie (communautés, confréries, « associations », groupements, réseaux au capital social élevé[4]…), ne pourront demeurer dans l’ombre car les privilèges et les inégalités, devenues trop criantes, apparaitront au grand jour.

La paupérisation d’une majorité de la population[5], l’exclusion d’une partie des auxiliaires du système clientéliste et la mise en lumière des inégalités résultant de la prédation oligarchique de la richesse de la nation peuvent conduire à une instabilité politique et sociale susceptible de faire vaciller le système.

 

Menacé le système s’adapte par le dévoiement de la démocratie

En conséquence, la stratégie de prédation en faveur des sponsors doit s’adapter au contexte du clientélisme appauvri pour l’imposer à la population. Dans le cadre de la démocratie élective, cette imposition requiert le contournement d’un éventuel obstacle politique représenté par l’élection et l’arrivée au pouvoir de forces remettant en cause les politiques néolibérales assurant les privilèges des sponsors.

Ainsi, la poursuite de la prédation au profit des sponsors implique de pérenniser les politiques néolibérales en les rendant incontestables. « Pour ce faire, il convient de les inscrire dans la loi, et plus précisément dans la loi fondamentale qu’est la Constitution, pour réduire au maximum la possibilité de mise en œuvre de projets politiques alternatifs. Il faut réellement en finir avec le constitutionnalisme social des Trente glorieuses et passer définitivement au constitutionnalisme économique qui enchâsse la « gouvernance » néolibérale dans le droit. Le dispositif de réduction des degrés de liberté du politique est complété par la mise en avant d’un système de « soft law[6] » comprenant notamment les agences de notation, les institutions financières internationales… Au total, il s’agit d’enfermer le politique dans le carcan néolibéral, afin de rendre la démocratie inopérante tout en essayant de préserver l’illusion populaire de son fonctionnement effectif[7] ».

Il s’agit ensuite d’altérer la démocratie. Amorcée de longue date, cette dynamique « s’opère à travers : (i) l’effeuillage du pouvoir de l’État central[8] vers le haut en direction d’instances supranationales et vers le bas par la décentralisation ; (ii) la prise en compte d’acteurs dits « apolitiques », complices ou simplement manipulés[9] ».

Enfin, il faut assurer la pérennité du bipartisme de connivence par diverses démarches : favoriser le désintérêt de la population pour la chose politique, encourager l’abstentionnisme, ne pas reconnaître le vote blanc, refuser toute élection à la proportionnelle, gérer l’offre politique notamment en sélectionnant les futurs élus et en instrumentalisant les extrêmes de l’échiquier politique pour engendrer la peur et promouvoir le vote utile…

 Malgré tout, en cas de crise grave la stratégie de dévoiement de la démocratie a des chances de s’avérer inefficace et le bon fonctionnement du capitalisme de connivence peut requérir un régime politique plus fort.

 

Vers la dictature : de l’état d’urgence sécuritaire à l’état d’urgence économique et social

L’imposition de l’austérité à l’immense majorité de la population peut nécessiter un régime fort afin de limiter la contestation et d’éventuels troubles sociaux.

L’expérience du Tiers-Monde l’atteste : « une comparaison pour les pays d’Amérique latine entre des régimes démocratiques comme la Colombie, l’Équateur, le Pérou, et des régimes militaires, comme l’Argentine et le Chili, en 1981-82, montre que les troubles sont plus rares lorsque le régime est militaire [...] La comparaison entre les deux expériences de l’Argentine sous un régime militaire (en 1981) et en démocratie (1987) est parlante : le niveau de protestation a été trois fois plus élevé en 1987 et il y a eu beaucoup plus de manifestations[10] ». Ainsi, un régime totalitaire serait idéal pour imposer les réformes.

En France, le durcissement du régime se dessine avec l’état d’urgence sécuritaire bientôt gravé dans la Constitution de façon consensuelle par le bipartisme de connivence[11]. Il pourra ainsi devenir un état « normal » de fonctionnement de la société. Or, l’état d’urgence n’est pas essentiellement la déchéance d’une bi-nationalité, il représente surtout la suppression des droits fondamentaux. 

Le volet sécuritaire de l’état d’urgence va accompagner et faciliter la mise en œuvre de « l’état d’urgence économique » propice « pour engager de nouveau de grandes réformes[12] ».

En effet, comme l’ajustement vers la mise en place du clientélisme appauvri a été jugé trop lent, l’état d’urgence multiforme (sécuritaire, économique et social) va autoriser une grande impulsion dans les réformes d’austérité sévère pour le grand nombre comme ce fut le cas au Royaume Uni avec Margaret Thatcher[13]. A l’instar de cette dernière, ils nous diront : « il n’y a pas d’alternative ».

En interdisant et en sanctionnant toute velléité de contestation, l’état d’exception va faciliter l’accélération et l’approfondissement de l’ajustement structurel de la société au bénéfice des sponsors et au détriment de la masse de la population. A défaut d’évènements chaotiques favorables à sa mise en œuvre, l’ajustement ne devrait pas débuter avant les élections présidentielles de 2017. Quel que soit le résultat desdites élections, l’ajustement rapide et rigoureux sera dans tous les cas mis en œuvre en utilisant l’état d’urgence si nécessaire. Comme le rappelle Christine Lagarde, directrice générale du FMI, « la France doit "impérativement" poursuivre les réformes[14] ».

Le bipartisme de connivence organise la collaboration ainsi que la division du travail entre ses composantes sous l’égide de ses sponsors.

Dans le contexte de la nouvelle démocratie de connivence aux pouvoirs de l’État renforcés et aux libertés réduites, que peut faire la majorité de la population en voie d’asservissement pour réagir ?

 

Réagir et lutter contre le capitalisme de connivence

 L’ennemi immédiat est, sur le plan tactique, la démocratie de connivence caractérisée par le bipartisme. La lutte doit porter sur les fondements de ce type de démocratie : changer la Constitution, élection par tirage au sort, reconnaissance du vote blanc, règles strictes sur le cumul des mandats, interdictions des navettes privé-politique-haute administration, etc…

Néanmoins cette lutte peut se révéler vaine car la démocratie de connivence n’est que l’instrument du capitalisme de connivence et, ce dernier peut très bien utiliser d’autres outils d’exploitation. En effet, le capitalisme de connivence recourt à des régimes dictatoriaux comme celui de Mohammed Suharto[15] en Indonésie. De même, il peut se servir de systèmes de capitalisme d’État de type soviétique. Au total, le capitalisme de connivence s’avère compatible avec diverses formes de régimes politiques.

Sur le plan stratégique, l’ennemi principal de l’immense majorité de la population est le capitalisme de connivence. Il doit être l’objectif central de la lutte sachant qu’il étend son emprise sur l’ensemble de la planète. Plusieurs questions se posent alors : faut-il détruire le capitalisme ? Dans l’affirmative, quels moyens de lutte employer et, en cas de réussite, par quel système le remplacer ? Dans la négative, est-il possible de dompter le capitalisme ? Les tentatives de réponse à ces questions feront l’objet de publications ultérieures.

 

[1] Christian Morrisson, La faisabilité politique de l’ajustement, Paris, Centre de développement de l’OCDE, Cahier de politique économique n° 13, 1996, p.17.

[2] Voir, Bernard Conte, « La Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe » 

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article767

[3] Ibidem, p. 18.

[4] Cf. à ce sujet, Pierre Bourdieu, « Stratégies de reproduction et modes de domination ». In : Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 105, décembre 1994. Stratégies de reproduction et transmission des pouvoirs. pp. 3-12. doi : 10.3406/arss.1994.3118 http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1994_num_105_1_3118

[5] La paupérisation implique l’euthanasie des classes moyennes, cf. Bernard Conte, « Néolibéralisme et euthanasie des classes moyennes », Comité Valmy, 31 décembre 2013, http://www.comite-valmy.org/spip.php?article933

[6] Sur le concept de soft law : Filippa Chatzistavrou, « L’usage du soft law dans le système juridique international et ses implications sémantiques et pratiques sur la notion de règle de droit », Le Portique [En ligne], 15 | 2005, mis en ligne le 15 décembre 2007, consulté le 19 janvier 2016. URL : http://leportique.revues.org/591 .

[7] Bernard Conte, « Le néolibéralisme et l’illusion démocratique », Le Grand Soir, 6 novembre 2011. http://www.legrandsoir.info/le-neoliberalisme-et-l-illusion-democratique.html

[8] Cet effeuillage s’opère en vertu du principe de subsidiarité qui présente une double dimension : verticale et horizontale, cf. Bernard Conte, La Tiers-Mondialisation de la planète, Presses universitaires de Bordeaux, 2013. p. 194-198.

[9] Il s’agit selon le terme anglais des « stakeholders », c’est-à-dire des parties prenantes (ou concernées) : associations « représentatives », société civile…

[10] La faisabilité politique de l’ajustement, op. cit p. 12.

[11] « Après une réunion avec François Hollande, Nicolas Sarkozy a affirmé son soutien au chef de l'Etat et à la réforme de la Constitution. Le leader du parti Les Républicains a assuré que son parti est "disposé" à voter cette réforme, si elle est "clairement centrée sur la question de la constitutionnalisation de l'état d'urgence et sur la question du retrait de la nationalité pour les binationaux". Deux conditions que François Hollande a assuré remplir auprès de l'ancien chef de l’État. http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/etat-d-urgence-les-republicains-disposes-a-voter-la-reforme-de-la-constitution-740748.html 22/01/2016.

[12] Emmanuel Macron, « Nous devons être à la hauteur de l'état d'urgence économique », Le Figaro, 06/01/2016, http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/01/06/20002-20160106ARTFIG00267-macron-nous-devons-etre-a-la-hauteur-de-l-etat-d-urgence-economique.php Par la suite, François Hollande a décrété le 18 janvier « l’état d’urgence économique et social », Sud Ouest, http://www.sudouest.fr/2016/01/18/chomage-francois-hollande-decrete-l-etat-d-urgence-economique-et-social-2246318-5137.php 

[13] Quand Emmanuel Macron fait l’apologie de Margaret Thatcher : « Quand on compare [la France] avec le Royaume-Uni dans les années 80, la grande différence est que nous n’avons pas assuré [les réformes] à l’époque. Les Français se rendent compte que les autres ont décidé de changer et que nous sommes les seuls à ne pas réformer notre propre système. » Regards.fr,  25/03/2015. http://www.regards.fr/web/article/emmanuel-macron-en-flagrant-delit 

[14] Afp, 22/01/2016.

[15] La crise de 1998 en Indonésie s’expliquerait par le système national de capitalisme de connivence mis en place par Suharto. À noter que lorsque les intérêts du capitalisme global et du capitalisme national indonésien ont divergé, le système s’est « débarrassé » de Suharto devenu gênant.



25 réactions


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 27 janvier 2016 08:54

    L’auteur se rend compte que les gouvernements européens ne sont que des marionnettes qui appliquent des décisions prises ailleurs ? A-t-il jamais lu les Traités européens ?
    Quand les décisions essentielles sont prises en application des Traités, par les non - élus du FMI, de la BCE, de la Commission européenne ou de l’ OTAN, les gouvernements ne sont plus que des « gouverneurs de provinces ».
    Et l’avis des citoyens vaut peanuts !!


    « Les articles les plus toxiques des Traités européens  » qui empêchent la démocratie et la possibilité de mener des politiques intérieures nationales dans l’ intérêt général.

    La première des conditions pour qu’un gouvernement respecte l’avis des citoyens, c’est que toutes les décisions soient prises dans le pays, et pas par des Instances extérieures.
    Comme le fait la Commission européenne qui dicte les réformes à faire .

    Ou le FMI qui dès 2012 annonçait les réformes du marché du travail et du droit du travail mises en oeuvre par Valls et Macron. «  Feuille de route du FMI pour la France octobre 2012. »


    Il faut donc sortir de l’ UE pour retrouver la souveraineté et la démocratie.
    Mais c’est possible, c’est prévu dans les Traités européens, article 50 :
    « TOUT ETAT MEMBRE PEUT DÉCIDER DE QUITTER L’ UNION »

    • Shawford 27 janvier 2016 10:06

      @Fifi Brin de papier

      T’as pas honte devenir tapiner sous faux pavillon sur un article d’un auteur universitaire qui lui écrit à visage découvert ?


    • devphil30 devphil30 28 janvier 2016 08:05

      @Fifi Brind_acier


      L’UPR à toutes les sauces commencent à être fatiguant.....

      Philippe


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 janvier 2016 08:45

      @devphil30
      C’est vrai, le FN est totalement absent d’ Agoravox, quel dommage !


    • tashrin 28 janvier 2016 14:38

      @Fifi Brind_acier
      vous ne comprenez pas ce qui vous est dit
      Vos posts systematiques sont vides de sens (parce que systematiques) et leur répétition jusqu’à plus soif est pénible pour l’ensemble des lecteurs
      Lourds
      RELOUS
      en plus d’être inefficaces

      un peu comme les commentaires/ articles de (au choix) Chalot, Seniorenforme, spartacus, ou autre rocla


  • Shawford 27 janvier 2016 10:04

    Tiens y’a déjà Fifi le troll de l’UPR qu’est venu tapiner.

    Monsieur l’auteur, je vous avais gentiment interpelé hier, vous n’avez pas daigné venir commenter. Vous me permettrez donc de troller vos articles sans réserve, je vais vous y mettre un bronx de première. C’est très bon pour le buzz smiley smiley


  • Bernard Conte Bernard Conte 27 janvier 2016 16:08

    Bonjour,

    je n’ai rien à ajouter à vos commentaires.
    Des questions ?

  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 27 janvier 2016 16:36

    Déjà, en 1840, Frédéric Bastiat dénonçait le risque du clientélisme et du capital de connivence : «  L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ».


    Je suis toujours surpris qu’un universitaire, économiste de surcroît, puisse à ce point ignorer les fondements de la philosophie libérale.

    Comment, de plus, s’aveugler au point de ne pas voir la réalité :
    Vous parlez du Chili. Comment ne pas constater que ce pays a été ruiné en trois ans par Allende (un peu comme Chavez et Maduro, mais ça dure plus longtemps au Venezuela à cause du pétrole). Puis sous je joug d’une dictature appliquant les mêmes recettes (Allende et Pinochet étaient frères de Loges, et le second à été appelé par le premier pour mater le peuple qui se révoltait). Et qui est sorti de cette misère et de cette dictature, en douceur, sans effusion de sang, grâce à une politique libérale. Et qui a fait du Chili le seul pays d’Amérique Latine appartenant à l’OCDE !

    Comment ne pas constater que Margaret Thatcher a trouvé son pays dans une situation économique exécrable (un peu comme la France aujourd’hui), l’a libéré d’une multitude de contraintes qui le paralysait, et que son action a été si désastreuse, comme vous le laissez supposer, qu’elle a été la seule 1er ministre a avoir été élu trois fois !

    Comment ne pas constater que l’indice de liberté est parfaitement corrélé avec la situation économique des pays, le taux de chômage, les salaires ...

    Relisez la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 », vous y trouverez exposées clairement les règles propres d’un régime libéral voulu par les Lumières.

    Quand l’état met sa violence légitime au service d’intérêts particuliers, c’est la définition même de l’étatisme et du clientélisme.

    Je finirai par une autre citation de F. Bastiat : « Il ne faut attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité, et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième ».


    • Bernard 27 janvier 2016 18:50

      @jesuisunhommelibre


      En France on est plus proche de la philosophie de Bénito Mussolini que de celle de Frédéric Bastiat, en effet le fondateur historique du fascisme avait l"habitude de déclarer : « Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État. » 
       

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 janvier 2016 08:51

      @jesuisunhommelibre
      Vous avez raison, on peut faire mieux que Tchatcher, pour maximiser les profits, en supprimant tous les acquis sociaux, et en réduisant l’Etat à sa plus simple expression !


      Il se trouve qu’en France, les citoyens sont très attachés au modèle social et que l’ Etat et la France, c’est la même chose. Attaquer l’ Etat, c’est attaquer la France et les Français.

      Alors gardez votre modèle libertarien pour les pays qui n’ont aucune répartition de la richesse produite, aucune tradition de solidarité nationale et où l’Etat n’intervient jamais dans l’économie.

    • Solon le Jeune Solon le Jeune 29 janvier 2016 08:30

      @jesuisunhommelibre

      Dans le genre bien neo-libéral tu m’as l’air pas mal (ce que tu dis sur Tatcher et Pinochet O_o) !

      Je vais te répondre sur ce que je connais le mieux : la révolution française (comme je suis étudiant en histoire). Je sais qu’on peut avoir l’impression qu’elle a été écrite dans le calme par des « hommes des Lumières » pour servir de mot d’ordre, de ligne directrice pour la fondation d’ une société parfaite. En fait elle a été écrite en quelque semaines dans une période de violence : la Grande Peur et les conflits résiduels qui on quand même suivi la nuit du 4 août. Le but était de « calmer le peuple » réclamant la fin des privilèges (et non pas juste le rachat...) En fait les types qui ont écrit cette déclaration n’avaient pas vraiment envie de le faire et n’avaient surtout pas que ça a faire (ils devaient écrire une constitution donc voyaient la DDHC comme une nécessité urgente et une perte de temps).

      Voilà mon message n’est pas si politique, il s’agit juste mettre un peu de critique historique sur les « bases d’un régime libéral pensé par les Lumières » qui s’applique à une période où le peuple, qu’il fallait « canaliser », n’avait pas eu la chance d’aller à l’école. Aujourd’hui la situation est très différente : le peuple, loin d’être stupide, est traité d’infamie pour refuser l’idéologie la plus creuse de notre époque (le neo libéralisme). Au contraire il mériterai une bien meilleure offre politique.


    • Bernard 29 janvier 2016 11:23

      @Fifi Brind_acier


      Le modèle social français est une vaste escroquerie depuis les années 80, depuis que Mitterand et sa clique ont vidé les caisses pour achetter les électeurs. Chomage de masse, misère de masse, immigration de masse, islmisation de masse, violence de masse. ..........Ton modèle sociale personne n’en veut sauf les escrocs.

  • rhea 1481971 27 janvier 2016 19:19

    Avec 58 réacteurs nucléaires la gestion du pays nécessite une stabilité , c’est un impératif technologique qui nous gouverne et non le personnel politique quel qu’il soit, la conduite et l’entretien et la conduite des centrales nécessitent une chaîne de métiers pour maintenir en forme physique et psychologique le personnel qui effectue la conduite et l’entretien de ces centrales. Le schéma d’avenir qui est développé dans cet article risque de provoquer des ruptures dans la chaîne de métiers. Il faut que ces citoyens aient un niveau de vie qui ne soit pas trop en rupture avec leurs passés. Cette forme de copinage fera disparaître l"espèce si la pratique se poursuit dans l’avenir.


  • devphil30 devphil30 28 janvier 2016 08:07

    Merci pour votre excellent article


    Philippe

  • Lalita Lalita 29 janvier 2016 17:43

    Je partage les analyses de l’auteur mais je crois qu’il est trop tard pour réagir. Le « nouvel esprit du capitalisme » c’est à dire pour moi l’idéologie néo-libérale s’est infiltré partout dans les coeurs et dans les têtes. Même dans l’esprit de ceux qui se croient contre.... (et je me compte dans le lot) . On est tous devenus entrepreneur de nous mêmes...l’humanité dans son essence est en congé d’elle même.


  • Bernard Conte Bernard Conte 31 janvier 2016 09:25

    Je n’étais pas revenu sur le site depuis la publication de l’article.Je lis des réponses « libertariennes ».Une petite remarque à ces propos : il est vrai que le bon fonctionnement du marché grâce à l’action de la main invisible (celle de Dieu ?) permettrait d’éviter toute intervention de l’Etat dont certains contributeurs mettent en lumière l’inefficacité.Le problème est que l’efficacité du marché, impliquant la concurrence pure et parfaite (CPP de Walras), est condtionnée par le respect d’un certain nombre de conditions qui ne sont jamais simultanément remplies (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Concurrence_pure_et_parfaite ).

    1. Atomicité : Caractéristique envisageable dans un capitalisme de petites unités. Aujourd’hui, l’activité économique s’opère dans le cadre de branches et de filières techno-économiques où une poignée d’acteurs joue un rôle prédominant : de ce fait un nombre réduit de producteurs ou d’acheteurs peut être en mesure d’imposer sa vision. Les études sur la concentration des marchés (exemple : ententescarteloligopole…) ne manquent pas pour démentir cette première condition. Cette hypothèse exclut également la possibilité de rendements croissants à la production, dans la mesure où l’existence de ceux-ci peuvent conduire à la formation de monopoles naturels, alors que de telles situations sont en pratique constatées (par ex : effets recherchés par le biais d’économies d’échelle).
    2. Homogénéité des produits : l’offre présente sur le marché est fortement segmentée et différenciée. Par exemple, deux voitures de marques différentes ne sont équivalentes ni objectivement, ni subjectivement. Le renouvellement continuel des produits, le développement des techniques marketing et publicitaires ne sont pas des facteurs d’homogénéisation.
    3. Transparence de l’information : l’information produit est délivrée le plus souvent par celui qui fabrique ou distribue, qui d’une certaine manière se trouve être juge et partie. L’information n’est pas forcément accessible, ni gratuite : l’existence du métier de courtier le prouve. La comparaison coûte en temps et en argent : qui — sous prétexte de déguster le meilleur café — ira jusqu’à mettre en concurrence tous les bars d’un même quartier ?
    4. Libre entrée et sortie sur le marché : protectionnisme, permis d’exploitation, coût de recherche et développement, brevets sont autant d’entraves à l’entrée de nouveaux producteurs, sans parler des coûts de transport.
    5. Libre circulation des facteurs de production : les travailleurs sont difficilement déplaçables, cela prend du temps et a un coût significatif.
    Bien sûr, je suis toujours surpris qu’un « homme qui se dit libre » ignore cela. Mais, il est vrai que Walras a écrit plus tard que Bastiat... 

    • Shawford 31 janvier 2016 09:27

      @Bernard Conte

      Bijour bijour alors vous avez demandé à mon pote qu’est toujours à Bordeaux IV des infos sur moi, ou pas ?


    • franc 1er février 2016 00:57

      @Bernard Conte

      j’ y ajoute la condition que les hommes doivent être vertueux ou du moins qu’ils respectent les règles d’un minimum d’honnêteté ,or les hommes sont loin d’être vertueux, imparfaits par nature , ,c’est pourquoi les comportement mafieux faussent les règles de la concurrence libre et non faussée du bon système libéral idéal.

      -

      excellent article 


  • Francis, agnotologue JL 31 janvier 2016 15:40

    C’est le premier principe de la politique shadock : 



  • crabo21 1er février 2016 01:38

    Je ne comprend pas cette complainte.
    Vu que nous sommes encore totalement dépendant de la réalité concrete c’est a dire que tout n’existe que par le travail et le savoir faire des millions de travailleurs , au sens large, qui se levent chaque jour, il suffit qu’ils decretent du jour au lendemain qu’ils se réapproprient les institutions, les infrastructures , la terre et voila, toute l’artificialité néfaste disparait en un claquement de doigt.
    Alors pourquoi vous ne le faite pas ?
    Alors pourquoi quelques nantis parisiens abusent de vous , que vous l’identifiez et que vous continuez a le subir ?

    En résumé, sur une ile déserte, un compte en banque de 1 milliard ne fait pas le poids face a un bon plat de lentille !
    Bon, là, vous comprenez l’image ?


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