jeudi 16 juillet 2009 - par Céline Ertalif

La démocratie est une promesse, la participation une nécessité

La démocratie participative a sans doute de belles perspectives parce que la démocratie représentative connaît l’usure. L’une ne remplacera pas l’autre, mais le suffrage universel ne pourra plus assurer cette légitimité monopolistique qu’il détient encore. Les idéologues de la démocratie directe vont pourtant être déçus, la démocratie participative répond à d’autres nécessités.

 

Qu’elle soit représentative ou participative, la démocratie est une promesse qui se révèle toujours difficile à tenir dès lors que les usagers ont un peu trop de mémoire. D’ailleurs, en principe, on ne parle pas d’usagers, ni de consommateurs, mais de citoyens - ces admirables individus conscients, rationnels et en activité politique permanente. La démocratie exprime une mythique volonté générale. Néanmoins, dans la réalité, les membres actifs de la société politique se reposent de temps en temps, préfèrent souvent déléguer à des personnes plus qualifiées qu’elles-mêmes pour des raisons qui mêlent la confiance, l’incompréhension devant la chose politique ou le désintérêt. Ainsi, parfois, les citoyens aiment aller à la pêche le dimanche.

Malgré l’idéal démocratique, nos concitoyens vaquent à leurs occupations privées plus qu’ils ne se consacrent au choix des politiques publiques. La démocratie active et directe peut être une passion exaltante en assemblée générale quelques heures, quelques jours, voire tout un mois de mai 1968, mais il est tout de même plus raisonnable de râler contre les responsables publics, même si on les a parfois élus soi-même. Ils sont d’ailleurs en représentation publique continue, chez soi, il suffit de tourner le bouton dès qu’on prend un peu trop conscience du caractère épuisant des contraintes des affaires publiques.

Je me souviens de ce cours de sciences politiques où le professeur Mabileau expliquait aux étudiants l’abstention électorale par un impressionnant catalogue de raisons qui faisaient disparaître intégralement la fainéantise des électeurs. Cela faisait beaucoup rire les étudiants, et cette idéologie au coeur d’un cours de la « science (politique) » me fait encore sourire 30 ans après.

Néanmoins, le niveau culturel de nos concitoyens ayant progressé, la tartine électorale paraît un peu mince pour satisfaire la demande démocratique d’aujourd’hui. Et voilà donc l’entrée en scène de la démocratie participative qui exige évidemment plus de temps que la démocratie passive, pardon représentative. L’obligation de rencontrer, d’écouter et de prendre position de vive voix, au lieu de déposer un bulletin muet dans l’urne, restreint tout de même le périmètre des participants actifs à la politique. La participation est un effort et il est intéressant d’identifier les motivations pour comprendre la chose.

C’est ce à quoi se sont appliqués trois chercheurs de Paris XIII dans un ouvrage consacré au développement durable et à la démocratie participative. Outre la grave hémorragie qui atteint les groupes participatifs si l’on n’est pas très attentif à la méthode, 4 types de motivations s’expriment :

  • le désir d’informer les décideurs, cela recouvre soit un grand altruisme soit un sens du lobbying contenu dans une grande discrétion ;

  • la volonté d’apporter sa compétence personnelle, technique, professionnelle ou associative, en tous cas partielle par rapport à une affaire publique généralement beaucoup plus globale ;

  • la volonté de négocier en faisant valoir des intérêts ou des préoccupations que les représentants élus doivent intégrer. La participation est alors un contre-pouvoir dans le processus d’instruction d’un dossier où les élus évitent les erreurs et où les participants accèdent à l’élaboration sans décider ;

  • et l’idéologie de la démocratie totale avec des militants qui viennent pour faire avancer les mentalités de ceux qui ne sont pas encore évangélisés.

 

Triple légitimation indispensable à toute politique d’envergure

Les auteurs estiment que les participants motivés par une marotte (2ème catégorie) et les participants qui militent pour un idéal (4ème catégorie) ont de fortes chances d’être déçus. Les élus recherchent une légitimation que le suffrage universel ne leur donne plus. Les agenda 21 montre une nouvelle voie politique centrée sur le long terme qui consiste à viser d’abord un diagnostic partagé et ensuite une plus grande transparence dans l’élaboration pour une plus grande visibilité publique des enjeux. Dans un monde où le niveau culturel s’est élevé, la contestation s’est aussi démultipliée. Ce qui importe pour que le processus participatif fonctionne, c’est qu’il puisse y avoir « une possibilité d’hybridation ». Dans ce contexte, l’alliance des fonctionnaires et des élus dans le secret des cabinets, modèle ancestral du pouvoir des notables, finit par rencontrer quelques revers et par sentir ses limites.

Le passage le plus drôle de l’ouvrage des chercheurs de Paris XIII explique comment une administration, en l’occurrence l’Office National des Forêts, peut mettre en oeuvre une démarche participative dans le but d’attester « du renouvellement des pratiques, de la compétence au changement de l’administration ». D’un côté, les élus ont besoin d’être réélu, de l’autre les fonctionnaires ont le désir inextinguible d’être toujours les meilleurs élèves de la classe : l’avenir de la démocratie participative est radieux !

La démocratie représentative repose sur une légitimité trop limitée avec le seul suffrage universel. Elle a besoin d’une part de la technocratie, c’est-à-dire du savoir professionnel des experts, et d’autre part d’un assentiment véritablement analysé du public. Il n’y a plus de politique publique d’envergure sans cette triple légitimité. Qu’il soit électoral ou participatif, tout régime politique a besoin de participation. Bien sûr, on peut rigoler d’Albert Mabileau, mais il n’y a que la participation des citoyens pour légitimer la nécessité de confier les affaires publiques à l’arbitrage des politiques, que ce soit par voie électorale ou par des modalités plus actives.

La demande de démocratie chez les électeurs est forte, mais imprécise. Du côté des élus, le lien de représentation a été avalé par les médias pour se réduire à l’affichage et au zapping. Si l’on veut que les institutions démocratiques gardent une fonction politique, il faut que la demande démocratique puisse se préciser et que les enjeux sur lesquels on appelle les élus à décider puissent davantage s’exposer. La nécessité de participation heurte le mythe de la volonté générale toute entière contenue dans le suffrage universel.

 

 



54 réactions


  • SALOMON2345 16 juillet 2009 11:20

    Intéressantes réflexions partagées et si la théorie développée ne souffre d’aucune contestation le problème, à mes yeux, repose d’une part :
     - sur la possibilité au citoyen à capter « l’information » honnête devant servir à fabriquer son jugement
     - d’autre part, et même si cela était, la capacité à saisir toutes les nuances susceptibles de modifier ce même jugement !
    Je résume, en partie :
     - Hier (sans nostalgie) il y avait « en haut » le (les) responsable(s) politique (l’émetteur) et « en bas » le forum qui recevait UN message ou un concentré, lisible (les récepteurs), lequel constituait et fabriquait la doxa.
    La communication politique (l’offre même multiple pour choisir) n’était pas hyper polyphonique. Un tuyau homogène (contradictoire) et le temps servaient à la réflexion pour les décisions engageant le moyen et long terme, et loin de moi l’idée d’un quelconque monopole mais le refus de l’inaudible aujourd’hui, par la multiplication gigantesque des « à moi le micro », conduisant à la cacophonie et, in fine, à l’impossibilité d’entendre, d’écouter, puis de comprendre !
     - « LÉGITIME » différent de « LÉGAL » : voilà plus qu’une nuance dont je crains que la plupart en ignore la subtilité, la connaissance grandissant sur l’échelle des savoirs, il faut d’abord expliquer le premier échelon et ainsi de suite, sinon on demeure entre experts et toute l’ambition participative est « tronquée » et retombe dans le classique : « signez en bas...à droite, ou à gauche »
    Conclusion (provisoire), cette dispersion du VERBE et cet éclatement des DISCOURS est l’arme bien comprise de l’actuel pouvoir : un chef unique, une presse presque unanime et une opposition dispersée : quelle participation !
    Je suis pessimiste, même si je soutiens votre démarche dans ses attendus.
    Salutations sincères


  • franck2009 16 juillet 2009 12:29

    Il n’y a pas de légitimité démocratique dans un régime sans opposition.

    Quand l’UMP et le PS professent la même idéologie, sans aucuns concurrents extérieurs à ce bipartisme qui a échoué, alors la France est menacée d’implosion.

    La discussion sur la démocratie participative ( redondance des termes ) est un gadget qui n’est plus d’actualité... C’est trop tard.

    La solution immédiate, urgente : La proportionnelle.

    Mais la proportionnelle c’est tellement bassement démocratique. La proportionnelle, celà fait tellement plouc, populiste ... en même temps c’est tellement simple et tellement ’ démocratique ’  ! 

    ...... :).......


  • Sinbuck Sinbuck 16 juillet 2009 12:45

    Article intéressant qui pose le vrai problème de la démocratie représentative : démocratie passive.
    On nous sollicite et on n’a besoin de nous seulement pour déposer un billet de vote dans l’urne. Après, on dégage, on ne sert à rien.
    Le rouleau compresseur que représente un parti politique, son ironie à choisir pour nous les candidats et sa capacité à faire signer des militants seulement pour applaudir à des meeting, mais surtout pas pour participer à l’élaboration des idées, des projets...

    La démocratie participative est la solution à la démocratie future, mais elle suppose que les citoyens doivent participer, et faire l’effort de le faire. Les citoyens doivent pour cela posséder un certain degré de liberté qu’ils ne peuvent obtenir dans un parti politique. Alors où les citoyens peuvent-ils se faire entendre ? Peut-être sur Internet, sur les médias citoyens, les sites persos... Mais aussi dans la vie sociale, à proximité de chez soi, dans sa localité, sur le plan physique en participant à l’édification de la cité.


    • franck2009 16 juillet 2009 13:28

      Les mêmes tares que je relève dans l’article :

      « La démocratie participative suppose que les citoyens doivent participer, et faire l’effort de le faire.... »

      ....et voilà comment le citoyen devient responsable et coupable, c’est sa nonchalance qui condamne la démocratie.

      Moi je le redis : Retour à la proportionnelle = retour du politique.Et alors seulement nous franchirons l’étape vers la démocratie participative.

      L’ennemi de la démocratie n’est pas l’électeur actuel, c’est le système électoral actuel qui a glissé vers un bipartisme totalement illusoire ( ... sauf pour les bénéficiaires actuels du régime ).

      Aux dernières élections : La non-participation record était un geste EMINEMMENT POLITIQUE....

      Nous appelons donc les partisans de la DEMOCRATIE PARTICIPATIVE à réclamer dans un geste de pragmatisme salvateur : LA PROPORTIONNELLE. Autrement ils pourraient-être pris pour de doux rêveurs utopiques. Un peu comme des pacifistes qui proneraient l’espéranto comme seul capable d’amener l’humanité à la paix universel....







    • nightflight nightflight 19 juillet 2009 14:24

      La démocratie participative suppose une participation du citoyen, sa forme n’est à ce stade pas clairement définie.

      On comprend tout de suite qu’il est irréaliste de demander aux gens d’aller une fois par semaine en réunion, et que l’outil informatique et l’Internet seront forcément des technologies privilégiées dans ce cadre.

      La proportionnelle me semble être d’un autre champ de réflexion, puisqu’elle procède d’une modification du mécanisme de vote, et que par conséquent, elle n’introduit aucune nouvelle notion, en matière de participation active du citoyen.


  • plancherDesVaches 16 juillet 2009 13:10

    « le niveau culturel de nos concitoyens ayant progressé »
    Dans le sens téléviseur ?
    « Les élus recherchent une légitimation que le suffrage universel ne leur donne plus »
    S’ils pensaient à leurs électeurs, ça se saurait.
    « La demande de démocratie chez les électeurs est forte, mais imprécise »
    Le lobbying vous parait plus précis... ????
    « La nécessité de participation heurte le mythe de la volonté générale toute entière contenue dans le suffrage universel. »
    Il est vrai qu’on commence à en avoir marre des référendums.

    Si vous voulez aller vers un truandage généralisé comme l’élection présidentielle US, allez
    -y.

    Cerner l’électeur..... Bien du discours commercial, ça.
    Pour qu’il regarde plus les shows télévisés... ????

    Oui, infantiliser est une pratique courante, en plus de manipuler. Mais globallement, c’est la même chose.

    Les politiques se sont tués eux-mêmes. Sans avoir besoin de personne d’autre.
    Peut-être avec l’aide des financiers, ces dernières décennies.
    Mais ça, un paquet de gens le voit. Heureusement.

    Enfoirés de politiques.


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 13:19

      Gloups : dans les pratiques courantes, j’ai oublier :

      CULPABILISER et
      DIVISER.

      Si vous connaissiez un MINIMUM les truandages, vous devriez savoir que dès qu’une association de chômeurs se crée, elle est IMMEDIATEMENT surveillée, voire noyautée mais toujours questionnée au niveau des leaders.
      Et si une tête dépasse : ON LA COUPE.

      Vous imaginez le pouvoir que le nombre aurait... ????


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 13:32

      Je vais continuer dans le sens « politique ».... parce que là, j’ai la rage de lire tant de con.. sal...

      Je me suis fait interwiever par les RG sur une grève d’entreprise. Ma tête devait paraître avenante ou innocente, ou bienveillante... j’ignore.
      J’ai accepté de leur répondre. Aprés tout, il était simplement curieux et avenant, le mec.

      Par contre, le bateau que je lui ai monté, il l’a bouffé du sommet du mat jusqu’à la quille en passant par l’hélice.
      Baiser les RG, je ne pensais pas que ce soit aussi facile.

      Ouais : C’EST CA : LA « POLITIQUE ».

      Enfoirés.


  • plancherDesVaches 16 juillet 2009 13:36

    Tiens : ta « politique », auteur.

    Je ne sais plus quel co..rd vient de dire que l’état allait multiplier les caméras à tous les coins de rue.
    Au moins, on participera à la vie politique. Par l’image.

    Enfoirés.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 14:00

      Eh bien, planDesVaches, l’installation de caméras de vidéo-surveillance n’est pas à proprement parler « ma » politique. Mais alors, finalement, tu en penses quoi de la démocratie participative ?


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 14:33

      Sincérement. Dans les yeux ?

      Elle pue ta politique participative. Et je vais te dire à quel point. Car je ne suis pas un enculé de politique.

      Te parler politique, c’est simple. Car je suis à l’origine du vote à la majorité des 2/3 dans un groupe d’intellectuels particulièrement disparate et individualistes.
      Soit, des leçons de démocratie, peu peuvent m’en faire.
      Même si... ce 2/3, j’en porte encore le poids.
      Il avaient l’intelligence, j’avais la persuasion de les forcer à s’entendre.
      Nos débats sont animés, contradictoires et difficiles. Mais le résultat est là.

      Maintenant, toi, auteur. Crois-tu vraiment que tes paulytikes réussiront encore longtemps à maîtriser le peuple après l’avoir tant baiser... ????


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 15:03

      Elle pue ta politique participative.

      Si la politique participative pue, cela signifie que la participation n’est pas une bonne chose. Mon article ne cache pas que ce sont toujours les détenteurs du pouvoir, les élus en démocratie, qui proposent la participation au peuple. L’article souligne aussi la continuité qu’il y a entre participation électorale et participation plus active : donc, je suppose que, dans ton esprit, la participation électorale pue autant que la démocratie participative. N’est-ce pas ?

      Moi, personnellement, je sens bon. Mais cette qualité passe mal par le net.


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 16:05

      Amusant que tu n’ais pas repris ma phrase :
      « S’ils pensaient à leurs électeurs, ça se saurait. »

      Allooons : arrêtons l’hypocrisie deux secondes dans une vie.


  • plancherDesVaches 16 juillet 2009 14:44

    « Il avaient l’intelligence, j’avais la persuasion de les forcer à s’entendre. »

    Dans cette phrase, si tu as 2 grammes d’intelligence, tu remarqueras que mon intérêt s’est EFFACE au regard de l’intérêt des autres.
    J’allais dire : bien au contraire : je dois supporter le poids de ma décision.
    Responsable, cela doit t’être étranger.

    Tu ne peux pas comprendre. Tout comme les paulytiqkes.


  • tonton raoul 16 juillet 2009 15:34

    Salut Céline, c’est Tall


    Le problème que tu soulèves a beau avoir l’air abstrait, il me semble fondamental.
    Il y a effectivement un gouffre de com’ entre les politiciens pros et le bon peuple dont l’essentiel du temps est consacré à nourrir ses enfants ( pour faire simple )
    Pour ce, on pourrait peut-être généraliser l’idée d’un genre de profession qui servirait de courroie de transmission entre les 2. Des gens dont le job à temps plein serait donc de prendre la température sur le terrain, de réfléchir à des solutions, et de proposer leur synthèse aux politiciens.
    Dans la pratique, ça se fait déjà dans divers domaines d’ailleurs. Faudrait peut-être juste l’étendre à d’autres domaines où ça ne se fait pas encore et serait pourtant bien utile.

    En guise d’analogies, je citerais le flic de quartier, l’assistant social, le curé de campagne, le facteur même ... sauf que là, être une courroie de transmission n’est pas leur fonction 1ère

    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 16:07

      Raoul. Avant que je te mette un pain : y’a les RG en transmission...
      Et bientôt les caméras.


    • tonton raoul 16 juillet 2009 16:20

      le dernier qui m’a mis un pain est mort juste après... c’était en 1980


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 17:00

      Tall :

      Depuis seulement 1980.... tu dois être rouillé.

      Un bon libéral ou politique tue plusieurs personnes chaque jour que dieu lui donne.

      Enculés de politiques.


    • tonton raoul 16 juillet 2009 17:07

      ya pas plus rouillé ... c’est pour ça que plus personne ne l’a fait depuis

      evidemment, taper au clavier « je vais te mettre un pain », ça, un enfant de 10 ans peut le faire
      profites-en, ça te permet de rêver ta non-vie

    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 17:11

      Il faut malheureusement pour toi beaucoup plus pour me distraire ou m’enfumer.

      Un certain sarko en sait quelque chose.


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 17:14

      Mais...

      Je t’ai fait réagir, ma grandeur. Pardonnes-moi.

      Je sais faire le politique aussi, connaissant les méthodes.


  • SALOMON2345 16 juillet 2009 17:30

    Essayez de partager entre qui pense « bas de plancher » de qui pense « haut de plafond » : seul le scrutin majoritaire permet alors de trancher, quand il est impératif de le faire !
    La proportionnelle - intellectuellement satisfaisante - est une « non décision » permanente, faute d’une rare majorité justement - elle même intellectuellement pertinente !
    Pour l’Europe, on voit ce que produit la proportionnelle, autant d’avis différents que d’élus ! Jadis j’ai partagé ce point de vue - la proportionnelle - mais je pense, maintenant - malgré mon désaveu de l’actuelle majorité - que l’efficacité en d’autres circonstances d’une saine majorité, RESPONSABLE, me semble le plus « constructeur », et ce n’est pas un gros mot !
    Le propos de l’auteur, par ailleurs concerne le comment instruire en amont la décision et non pas le mode électif à choisir entre proportionnelle et majoritaire, ce dernier obligeant à se réunir sur le moins mauvais sinon le meilleur, ou l’essentiel suivant la situation, le contraire d’un non-choix, ex : l’opposition en France représente 72 %, mais, où est-elle ? Eparpillée, chacun étant sûr de son fait...comme au PS hélas !

    Mon point de vue concerne donc l’élaboration des lois et règlements, à l’exception des lois organiques ou constitutionnelles, dont je dénie le droit moral aux assemblées et au Président d’infirmer le NON du traité 2005 - rejeté par des millions de français - en le transformant en OUI par le vote de moins de 1000 voix !
    Effectivement, ici ,c’est l’esprit de la LOI qui est violé et non la lettre, et cet exemple ne contredit pas ce qui est évoqué plus haut quant à la pertinence du vote majoritaire !
    Et pour clore, objets, produits, machines, lois, traités, code de la route, voitures, poudre à canon plutôt que feux de joie, etc : tout dépend comment l’homme use ou abuse de ce qu’il possède ou dirige, les plus cyniques osant sans vergogne affirmer : « un contrat, ça se déchire ! »


    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 18:08

      Pour avoir rédigé des milliers de contrats, mes contractants, tout comme moi, savions par le respect qui nous l’avait fait signé, que le contrat moral nous permettait de déchirer ce contrat papier si jamais nous nous étions trompés en le signant.
      Ceci fût exceptionnel et uniquement dû à des imprévus que nous ne pouvions prévoir. Ne pouvant contrôler l’avenir et les réalités du terrain.
      Je dois être, de fait, l’un des acteurs industriels ayant eu le moins de litiges de ma vie.

      Encore fallait-il ne pas vouloir enfoncer les autres et leur faire comprendre qu’ils pourraient être perdant en m’enfonçant.

      Le respect.


    • nightflight nightflight 19 juillet 2009 14:34

      Excusez moi, mais je ne vois toujours pas ce que vient faire la proportionnelle dans un débat sur la démocratie active.

      Peut être qu’il y a une erreur de lien entre l’article et les commentaires ?


  • tonton raoul 16 juillet 2009 17:37
    ben là, tu vois, sarko, je m’y frotterais pas ... en tout cas pas à la brutale
    maintenant pour le politique, si tu veux vivre dans un état de droit, faut réfléchir + constructivement
    pas facile, dac ...
    mais c’est ce que Céline essaye de faire

    • tonton raoul 16 juillet 2009 17:38

      c’était à plancher, of course


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 18:25

      On a eu lerma, d’ailleurs de retour, puis maintenant PlancherdesVaches, et quelques autres, je préfère interroger Gros2. Mais c’est une drôle d’idée quand on a un beau chapeau de se balader le crâne tout nu, cher tonton.


    • tonton raoul 16 juillet 2009 18:48

      c’est vrai, mais je m’étais dit qu’une nuit sur le mont chauve, ça nous changerait un peu des sempiternelles gondoles à venise ... smiley

      g2 ne veut pas griller les gens de son camp non plus
      avec toi, ça va ...

    • plancherDesVaches 16 juillet 2009 21:15

      Hhmm...

      Je vois bien le genre.

      Pas la peine de perdre son temps avec vous.


  • jaja jaja 16 juillet 2009 19:10

    @ l’auteur : « Les élus recherchent une légitimation que le suffrage universel ne leur donne plus. »

    Tout est dit ici ! La « démocratie participative » un gadget pour sauver l’oligarchie politique et ses privilèges (pas seulement matériels d’ailleurs, Djilas qualifiant le « pouvoir » de « jouissance suprême »...

    La seule vraie démocratie c’est la démocratie directe (le référendum) où dans l’idéal chacun dispose, avant le scrutin, des mêmes moyens pour se faire entendre et où ensuite chacune et chacun tranche !

    Utopie ? peut-être mais au moins ce n’est pas prendre les gens pour des cons... La « démocratie participative » existe dans certaines entreprises « branchées »... Quelle pitoyable rigolade où les moutons se déclarent heureux d’être tondus...


    • jaja jaja 16 juillet 2009 19:12

      Et retournent ensuite ronchonner dans leur coin, persuadés de bien s’être faits baiser....


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 21:03

      Moi, je ne sais pas (comme vous vous le savez, semble-t-il) ce qu’est la vraie démocratie. Mais la démocratie participative est assez complexe à mettre en place, et tous les élus ne sont pas enthousiastes, loin de là ! Le gadget n’est pas commode. Il faut vraiment qu’ils aient un problème de légitimation.

      Au lieu de vous précipiter le poing levé sur la barricade, j’invite à réfléchir aux arguments que je vous livre. Peut être, demain ou dans plusieurs mois, dans votre commune, ou dans votre département, un élu vous sollicitera pour un débat participatif : vous lui direz qu’il est un con, ou vous chercherez sa motivation précise à organiser la débat ?


    • nightflight nightflight 19 juillet 2009 14:40

      @Jaja,

      Et un site internet qui permette de donner son opinion, qui ait la garantie d’être prise en compte, le tout contrôlé par un organisme indépendant, ce ne serait pas un véritable gage d’objectivité et d’indépendance ca ?


  • Annie 16 juillet 2009 21:26

    Bonjour Céline,
    J’apprends beaucoup avec vos articles, même s’ils sont parfois ardus.
    Le principe de la participation, dans un contexte différent ou peut-être dans le même contexte, n’est pas seulement de faire participer, mais de faire participer ou de représenter ceux qui sont le moins susceptibles de se faire entendre .Cela suppose d’identifier tous ceux qui sont aliénés ou exclus, de fait ou par choix de la démocratie représentative et de représenter leurs intérêts. J’admet que c’est la théorie, mais ce qui me gène dans cette démocratie participative dont vous parlez, est qu’elle ne représente finalement que des intérêts qui sont déjà représentés mais différemment. Cela ne répond toujours pas au problème de l’exclusion, que cette démocratie participative n’attaque pas de front mais semble perpétuer.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 22:01

      Bonjour Annie,
      Cela détend tout de même un peu d’avoir une interlocutrice aimable !
      Je peux commenter ton observation de 3 façons :
      - il est possible de faire participer, d’associer à la réflexion les plus démunis. Je pense à ATD quart monde qui en a fait la démonstration plus d’une fois, je pense aussi à certaines expériences dans le monde des handicapés mentaux. Tout est dans la méthode d’écoute, dans la relation (lien d’influence réciproque et action de relater) ;
      - la question des modalités est au centre des débats des promoteurs de la démocratie participative : cela va de la quasi-cooptation au tirage au sort ;
      - ce problème de la prise en compte de tous ceux qui restent silencieux, exclus de l’expression publique, est un vieux sujet très antérieur à la démocratie participative : c’est la fonction de qu’il est convenu d’appeler les corps intermédiaires, les associations, les mutuelles, toutes les structures sociales représentatives, au premier rang desquels se trouvent les syndicats.


  • jaja jaja 16 juillet 2009 21:41

    Partisan de la démocratie directe et d’un changement radical de société je n’ai pas grand chose à débattre avec ces élus, qui souvent sont loin d’être des cons et savent d’ailleurs très bien mener leur barque et leurs petites ou grandes carrières parsemées de coups tordus contre leurs coreligionnaires....

    Donc leurs débats pipés pour corniauds se sera sans moi. J’en connais plus d’un, rencontrés à l’occasion de mes activités militantes, de négociations sur des textes d’appel à manifs etc... Ce qui n’a pas grandi mon estime pour eux, bien au contraire....


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 22:09

      Donc vous protestez au nom de l’objectif de la démocratie directe, mais vous ne les contestez pas, vous refusez de les reconnaître et de les soumettre à la discussion, c’est bien ça ? Vous êtes pour la révolution parce que vous êtes contre le dialogue ?


  • Philippe Aigrain Philippe Aigrain 16 juillet 2009 22:15

    Bonjour Céline,

    Merci de cette clarification importante. Je crois qu’il serait important d’aussi situer la réflexion sur la contribution de la participation à la démocratie dans une diversité d’échelles de temps :

    • Il y a le temps immédiat de l’effort d’informer ou influencer la décision
    • Il y a un temps plus long de construire, de faire exister politiquement de nouvelles options pour les politiques publiques
    • Et enfin, il y a ce qui est sans doute le plus important, le temps de la construction d’un public (des citoyens concernés des affaires communes, porteurs de visions particulières de l’intérêt général).
    Ces temps sont interdépendants, mais ont aussi leur logique forte. C’est ce troisième temps qui me fait attacher tant d’importance au rôle d’internet, des outils d’expression, de débat et de production collaborative de propositions. Sur ce point voir mon Livre blanc sur la démocratie participative et le débat public utilisant internet.

    Enfin, j’ai été récemment très impressionné par la lecture de l’ouvrage de Daniel Innerarity (un philosophe politique espagnol) « Le futur et ses ennemis », où il assigne un rôle régénérateur original à la participation citoyenne.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 23:01

      Merci de ce message, Philippe. J’avais un peu perdu de vue ce livre blanc, je le remets sur mes tablettes, et j’en cite tout de suite quelques lignes qui vont passionner tonton raoul :

      Dans certains processus de démocratie participative, des processus de notation jouent un rôle direct sur le débouché de divers étapes et des algorithmes sont utilisés pour calculer des représentations synthétiques de l’ensemble de contributions, par exemple. Ces processus doivent pouvoir être soumis à l’évaluation critique de ceux qui le désirent.

      Cette présentation des rythmes me conduit à dire que cet article ne fait état que d’un aspect de la limitation de la légitmité par le suffrage universal. L’autre aspect, aussi important, c’est le rôle de l’administration et des experts : inévitablement, entrer dans la démocratie participative c’est dévoiler l’élaboration d’une politique et donc le rôle qu’y tiennent les professionnels. La technocratie à l’échelle nationale est contestée mais connue, le dévoilement de la technocratie locale pourrait être très douloureux pour les représentations collectives de la démocratie.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 juillet 2009 23:17

      J’ai pu trouver un aperçu de l’auteur (Daniel Innerarity) et de sa réflexion dans cet article (prometteur en effet !).


    • tonton raoul 17 juillet 2009 09:56

      tiens Céline, en live ici, une illustration de la technique qui concerne ici rael probablement

      ce post est le n°1 aux votes du forum ...

    • Céline Ertalif Céline Ertalif 17 juillet 2009 10:16

      Vu. Il faut aimer investir dans le délire.


  • Di Girolamo 16 juillet 2009 22:58

    Pas de démocratie représentative sans démocratie participative . De même que la démocratie représentative est organisée ,mise en musique par l’institution , de même devrait l’être la démocratie participative . On en est très loin : il n’existe pas d’outil public organisé pour que les citoyens puissent participer dans de bonnes conditions.
    C’est vrai que la démocratie est un constant effort et n’est pas quelque chose de naturel .Dans un régime politique ,disons de libéralisme ,où l’économie est le moteur et où la politique vient en aval pour réguler , l’objet de la démocratie n’est plus le choix de société mais la régulation d’un système . On a donc affaire à une démocratie technicienne , d’experts ,et le pouvoir nous échappe .
    Tant que cette perte de pouvoir nous enrichit nous l’acceptons ; dès que les choses vont mal et que le bateau prend l’eau , l’aiguillon du besoin refait de nous des citoyens qui font contre pouvoir ; mais ce n’est pas encore la démocratie , celle adulte ,organisée d’un débat /expertise amont et global permettant le choix de société et la mise en oeuvre active et participative de ces choix.
    La démocratie n’est donc pas à isoler de son contexte : une société de consommation dont le paradigme est la réussite individuelle , et la richesse matérielle ne peut pas être une vraie démocratie ; la démocratie (représentative et participative ) a aujourd’hui une (petite ) chance d’émerger parce que « la crise » est durable et est en fait le début d’un processus de perte de richesse matérielle : il faudra bien s’organiser autrement et pour ce faire on a besoin de la démocratie , pleine ,entière , adulte . Mais le ligne de crête est bien mince et à force de cèder son pouvoir on en perd même le goût ,la saveur et la compréhension : c’est une dictature qui risque de nous mettre d’accord sur le sens de ce mot et des autres , puis au bout du compte c’est le climat , c’est la fin des ressources et bien d’autres choses qui vont nous broyer ,riches comme pauvres.


    • bernard29 bernard29 17 juillet 2009 09:16

       Vous dites ! en étant relativement optimiste

      .......la démocratie (représentative et participative ) a aujourd’hui une (petite ) chance d’émerger parce que « la crise » est durable et est en fait le début d’un processus de perte de richesse matérielle .....

      Pourtant, il semble bien que « la démocratie apaisée » n’est pas pour tout de suite et que l’on va peut être passer d’abord par une période de « négociation à la bonbonne de gaz .. » 

      ce qui aurait tendance à prouver l’état de déliquescence de la supposée participation démocratique dans notre république.


  • joelim joelim 19 juillet 2009 12:02

    Merci à l’auteur de cette réflexion sur un problème intéressant voire vital. Sur le sujet je dirais qu’il faut juste éviter que la démocratie participative ne soit instrumentalisée dans le but de justifier les positions idéologiques et intéressées des différents lobbys qui quand même nous gouvernent un peu, via les politiques.


    Gros écueil ! Le pulvériser passe à mon avis par une prise de conscience répandue que la communication par définition est du mensonge, un peu comme les colorants alimentaires qui n’apportent rien (dans un tout autre plan).

    Quant à la mise en oeuvre, j’estime possible (nécessaire, probable...) le développement de sites collaboratifs citoyens, dans lesquels les arguments des diverses options sont rangées, analysées, évaluées par chacun (en importance, pertinence, etc.). Pour éviter les inévitables tentatives de gauchir les résultats (qui seront eux-mêmes déjà assez subjectifs au début), la seule solution que je vois est de s’en tenir à des micro-sites de pas plus de quelques 60 personnes, dont les avis et évaluations ne seraient prises en compte qu’à partir d’une certaine participation et aussi « renommée » minimale. 

    Les propositions pertinentes devraient ainsi pouvoir finir par émerger. Agréger ensuite les résultats n’est guère difficile, et le risque d’abus est limité tant qu’il n’y a pas qu’une seule voix (la vox officiallis) qui tente des synthèses. Sinon c’est irréaliste et ne sert que la démocrature (dictacratie) que les dirigeants actuels tentent de nous vendre.

    Par contre, il ne faut pas demander beaucoup plus que des analyses citoyennes participatives à ce genre de système. C’est le qualitatif qui importe ici, non le quantitatif, puisque il restera longtemps possible de gauchir des résultats, chose qui devra être considérée comme étant parmi les actions les plus immorales de cette période cruciale de l’humanité, et à ce titre enseigné dans les écoles. C’est une question de survie.

  • joelim joelim 19 juillet 2009 12:08

    ...actions les plus immorales parmi les délits (pas les crimes) évidemment.


  • nightflight nightflight 19 juillet 2009 14:13

    Dans le débat sur la démocratie participative, il existe plusieurs démarches, celle du chercheur, et celle du simple citoyen que je suis.

    Les lois dont parfois perçues comme complètement inadaptées, et on se demande alors comment elles ont pu être votées et mises en application.

    Le citoyen ne dispose actuellement d’aucun moyen institutionnel pour émettre un avis individuel sur le fonctionnement quotidien de la société. L’ensemble de ces avis pouvant d’ailleurs faire l’objet d’un traitement automatisé, et venir enrichir une base de données, mise à disposition des hommes politiques.

    Il ne s’agit pas d’avoir une démarche libertaire et de tout remettre en question, mais plutôt de se poser la question de savoir si il ne serait pas souhaitable qu’il existe dans notre société un canal de communication structuré et efficace, qui permette au citoyen, soit de participer à des sondages en ligne, soit de faire part de ses idées et remarques.

    Pour l’heure, je ne vois que la traditionnelle lettre au député, qui me semble être un moyen largement démodé, et d’une productivité réduite (Dans le sens de l’efficacité du traitement de l’information).

    Je prends un exemple pour illustrer ma pensée : Jusqu’à un passé récent, il existait une réglementation sur les cyclomoteurs qui devaient obligatoirement posséder une paire de pédales, afin de garder leur identité première qui était celle d’un vélo muni d’un moteur.
    Toute dérogation à cette règle (Remplacement des pédales par des cale-pieds) était passible d’amende.

    Il était de notoriété publique que les cyclomotoristes prenaient l’habitude de poser leurs pieds sur le cadre de leur vélomoteur, surtout par temps de pluie, pour éviter que leurs pieds ne soient mouillés (Les Solex .possédaient d’ailleurs un plateau à cet effet).

    Les pédales se mettaient alors à tourner toute seules, dans les virages elles finissaient par rencontrer le bitume, et cela provoquait ne nombreux accidents.

    Dans ma jeunesse, je me rappelle que ce détail était largement débattu dans la population, et qu’à l’unanimité, ce règlement était déclaré comme étant inutile et dangereux.

    Il faut se rappeler qu’à l’époque, avant l’avènement de l’automobile pour tous, les cyclomoteurs étaient très répandus, et que ce détail concernait tout de même une proportion importante de la société.

    Il aura fallu attendre plusieurs décennies avant que ce règlement ne soit finalement supprimé en 1983.

    Dans ce genre de situation, il va sans dire qu’un outil de gouvernance tel que celui que je décris plus haut, permettrait d’affiner la notion de démocratie, en donnant la parole aux citoyens qui ont quelque chose à dire, accélérant ainsi le processus de rétroaction politique.

    A ma connaissance, ce genre de dispositif n’a jamais été employé de manière généralisée.


  • logan 19 juillet 2009 15:18

    Article vraiment superficiel, on y lit bien plus de « certitudes » ou « préjugés » que de véritables réflexions.

    Démocratie : Régime politique où c’est le peuple qui gouverne.

    Par définition, la démocratie est FORCEMENT participative ...

    Alors que l’on parle de « démocratie participative » c’est en soi déjà un de ces effets de détournement de sens que vous redoutez voir arriver ...

    Ce détournement il est déjà bien entamé, ainsi la démocratie participative, apparait comme une valeur ajoutée, une nouveauté, un moyen de se différencier comme par exemple pour Ségolène Royal en 2007 mais finalement concrètement n’est rien d’autre en fait qu’une vaste opération marketing .... Et comment pourrait-il en être autrement, il y a une totale cohérence entre ce que cela signifie concrètement pour ceux qui défendent ce concept et le sens qu’ils lui donnent.

    Ce qui est effrayant quand on comprend que la démocratie est forcément participative, c’est que si elle n’est pas participative alors c’est que jusqu’à présent nous n’avons jamais vraiment été en démocratie. Et si cette idée peut vous paraître excessive, j’espère qu’au moins elle orientera dans le bon sens vos futurs réflexions car c’est bien là que se situe le débat.

    Tout ce dont vous parlez c’est un faux débat ...

    Ce dont on devrait parler c’est des changements à mettre en oeuvre pour que demain nous soyons vraiment en démocratie.

    A plusieurs reprises vous vous moquez visiblement tour à tour de différentes personnes qui n’ont pas l’air de partager avec vous l’idée que la fainéantise n’est pas la raison majeure du manque de participation des gens.

    Mais à mon avis c’est plutôt vous qui vous trompez ... Vous avez l’air de considérer la décision humaine un peu comme un programme de décision informatique c’est à dire un programme qui a un début et puis une fin clairement identifiables ...
    Mais où se situent ce début et cette fin quand une personne se décide à voter pour tel ou tel parti ou à ne pas aller voter, ou sous une forme plus générale à participer ou à ne pas participer ?
    Hors à mon avis vous inversez les rôles, le programme informatique essaie de simuler la décision humaine, mais en aucun cas la décision humaine ne peut être comparable à un programme informatique ... Pour être plus clair, la décision humaine est le résultat de nombreux paramètres qui ne sont pas forcément tous rationnels, c’est ce qui fait que la politique n’est pas une science mais une science sociale ... Mais surtout la décision humaine est le résultat d’une succession de réflexions et d’influences espacées dans le temps si bien qu’on ne peut absolument pas définir un point de départ à cette réflexion ...

    Alors on peut se dire effectivement d’une manière très simpliste que de toute façon c’est la faute des gens ils avaient qu’à aller voter ou mieux voter, mais dans ce cas on néglige totalement les influences qui jouent pourtant dans notre vie à tous les niveaux pas uniquement au niveau politique, un rôle considérable ...
    Et ces influences cela peut être carrément des choses vécues dans son enfance qui ont été ensuite pour le reste de notre vie déterminantes ...

    Hors pour tout ce qui concerne la politique et en particulier la démocratie, s’il fallait commencer je pense quelque part, c’est déjà de répertorier tout ce qui apparait comme « admis » ou « certain » mais que l’on ne saurait expliquer. C’est un bon moyen généralement pour mieux comprendre à quel point finalement on se fait manipuler, et on se laisse enfermer ...

    Le vrai débat il est sur les institutions, il n’est pas sur les histoires de participation ... Vous voulez une démocratie vraiment participative ? De simples mesures comme par exemple si une majorité de votes blancs permettait d’annuler et de refaire une élection avec de nouveaux candidats ? Si on obligeait le pluralisme des médias en les rendant indépendant du pouvoir executif et des pouvoirs financiers, si on les obligeait à organiser les débats politiques et à donner la parole à toutes les opinions, je peux vous garantir que là ça règlerait déjà en grande partie le problème de la participation ...

    Vraiment le plus important c’est notre constitution, et c’est sur le contenu de cette constitution que devraient porter les débats ...

    Et pour votre gouverne, la volonté générale, ce n’est pas un mythe, c’est simplement la volonté d’un groupe moindre de personnes qui reçoit l’assentiment de tous les autres, et quand sarkozy est élu c’est malheureusement la volonté générale par exemple ...

    Par contre quand Sarkozy décide d’envoyer des troupes en afghanistan, de s’augmenter son salaire, de mettre en place une loi hadopi, de désigner lui même les patrons des médias publiques, de rejoindre le commandement de l’otan, de mettre en place un plan de sauvetage des banques etc ... etc .... tout cela ce n’est pas la volonté générale ...




    • nightflight nightflight 19 juillet 2009 23:49

      Logan, je me permets d’apporter des remarques à votre commentaire

      « Par définition, la démocratie est FORCEMENT participative ... »

      Oui, c’est sûr, et par définition tout le monde est libre, puisqu’on a le droit de respirer !

      « Alors que l’on parle de « démocratie participative » c’est en soi déjà un de ces effets de détournement de sens que vous redoutez voir arriver ... »

      Pas du tout, c’est justement à cause du seul passage devant les urnes, et des rares référendums lorsqu’ils ne sont pas détournés, que certaines personnes aimeraient plus de vie dans ce système somme toute élito-centriste.

      Figurez-vous qu’il y a des gens qui trouvent que tout ne va pas au mieux dans le meilleur des mondes, et qui sans tous vouloir faire carrière en politique (C’est impossible), aimeraient donner leur avis au moins plus d’une fois dans un quinquennat.

      « Ce dont on devrait parler c’est des changements à mettre en œuvre pour que demain nous soyons vraiment en démocratie »

      Entièrement d’accord, c’est curieux, car finalement nous parlons bien de la même chose ...

      « A plusieurs reprises vous vous moquez visiblement tour à tour de différentes personnes qui n’ont pas l’air de partager avec vous l’idée que la fainéantise n’est pas la raison majeure du manque de participation des gens. »

      Si vous voulez, il faut bien vous dire que le boulot d’administrer le pays, qu’on le veuille ou non, c’est celui des gens dont c’est la profession, les autres, de 8h à 17h, en général ils sont au boulot. Le soir, ils rentrent chez eux, et à moins d’être un retraité ou un célibataire, ils ont pas mal de trucs à faire. Donc ce qui caractérise la « Fainéantise » des gens, c’est bien ce différentiel d’emploi du temps.

      Donc, et pour résumer et mieux vous dresser le portrait de la situation, certains sont élus pour s’occuper de gérer le pays, les mairies, les régions, etc, et les autres bossent.

      Cependant, il peut parfois se produire la situation cocasse, qu’entre deux élections, certains citoyens se disent, « Tiens c’est curieux cette loi, c’est idiot, mais je pense qu’il y aurait moyen d’améliorer les choses », ou encore « Comment se fait-il qu’ils n’aient pas penser à prendre telle ou telle mesure .. », etc.

      Dans ce cas de figure, et comme les choses sont actuellement définies, le citoyen de base se contentera d’attendre les prochaines élections et d’espérer que ce à quoi il avait pensé fasse partie du programme d’un des partis en lys (Si tenté que les autres propositions de ce parti remportent son adhésion, d’ailleurs).

      Il y a un adage qui dit qu’il y a toujours plus d’idées dans plusieurs têtes que dans une seule, je pense que l’on peut extrapoler cet adage à une population plus large qu’une autre, et je pense ici à l’ensemble des citoyens, comparaison des individus qui composent la classe politique.

      « Mais à mon avis c’est plutôt vous qui vous trompez ... Vous avez l’air de considérer la décision humaine un peu comme un programme de décision informatique c’est à dire un programme qui a un début et puis une fin clairement identifiables ... »

      Sauf avis contraire d’un spécialiste de la question, et en écartant le décompte manuel des voix dans les bureaux, le reste de la chaîne de calcul des voix est informatiques.

      Si l’on s’intéresse à ce qu’est un sondage, il est évident, qu’il s’agit en très grande partie d’un traitement informatique des données

      De ce qui précède, nous pouvons déduire que de toute façon, la portion réservée à l’expression de l’individu non politicien est déjà un traitement informatique des données.

      Je ne vois donc pas pourquoi un traitement informatique de l’opinion des français serait une offense à la raison, eu égard à ce qui existe actuellement, c’est-à-dire quasiment rien.

      «  Le vrai débat il est sur les institutions, …… je peux vous garantir que là ça règlerait déjà en grande partie le problème de la participation ... »

      Là encore, nous parlons bien de la même chose, et je dirais que l’un n’empêche pas l’autre. Mais il faut bien commencer par mettre en place un débat, ce que fait aimablement Céline.

      « Par contre quand Sarkozy décide d’envoyer des troupes en afghanistan, de s’augmenter son salaire, de mettre en place une loi hadopi, de désigner lui même les patrons des médias publiques, de rejoindre le commandement de l’otan, de mettre en place un plan de sauvetage des banques etc ... etc .... tout cela ce n’est pas la volonté générale ... »

      Là encore, nous sommes bien d’accord, s’il existait un espace institutionnel, à l’intérieur duquel les citoyens, clairement authentifiés (Une voix comptant bien pour une voix), pouvaient se prononcer pour ou contre telle ou telle décision importante, le monde politique ne pourrait l’ignorer et devrait agir en conséquence.


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 19 juillet 2009 19:06

    « La démocratie participative » est un monstrueux pléonasme politique inventé par les ignorants de la démocratie !

    La définition originelle et légitime de la Démocratie étant la PARTICIPATION DE L’ENSEMBLE DU PEUPLE A LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES, dès lors on conçoit mal une forme de démocratie sans la participation du peuple ou sans la volonté concertée de l’ensemble des Institutions !

    « De la volonté générale », oui mais la démocratie politique a eu raison de la vraie démocratie, la volonté générale est devenue celle des moutons de Panurge !

    En vérité le rêve de chacun de nous est le même, il convient donc aujourd’hui de redéfinir le concept de la démocratie en le dotant d’un texte législatif universel qui clarifie la fonction politique qui n’est autre que la simple gestion des affaires publiques ! Finis les Empires et les Royaumes, finis les misérables dictatures, finis les pouvoirs des familles et des coalitions, finis les cirques électoraux à répétitions...

    Un peuple vraiment intelligent, qui a ainsi atteint un niveau honorable de perception et de conscience collective peut exiger l’instauration d’un régime réellement démocratique en choisissant évidemment ses gestionnaires mais surtout en suivant en temps réel nottament par le biais des Institutions et durant la durée du mandat les prises de décisions de l’ensemble des responsables politiques s’assurant ainsi de leur dévouement quand au respect des lois sociales et de leur fidélité quand à la réalisation du programme préalablement concerté et approuvé !

    Un seul pays qui mettra en place un système vraiment démocratique et c’est l’ensemble de la Planète qui changera fondamentalement ! Les peuples du Monde comprendront un jour qu’au lieu de quémander leurs droits comme des mendiants, il serait plus simple de contraindre les politiques au respect des lois !

    Le respect des lois par tous permet l’abondance des droits pour tous, c’est aussi simple que cela ! La vraie démocratie ainsi redéfinie est la seule idéologie humaine qui qu permet la liberté individuelle et collective !

    En attendant, l’ONU cette administration fossile peut commencer à rédiger le texte de la « DECLARATION UNIVERSELLE DES DEVOIRS DE L’HOMME » et nettoyer le fond des tiroirs où moisissent les refrains périmés de la chansons des « droits de l’homme » !

    IL EST TEMPS DE LANCER UNE REVOLUTION MONDIALE !

    Mohammed.


  • joelim joelim 19 juillet 2009 19:26

    Marrant toutes ces critiques acerbes sur l’approche de l’auteur, concernant pourtant un point pour lequel tout le monde semble d’accord : la nécessaire participation des citoyens dans une démocratie réelle.


    A croire que certains chantres de la démocratie ont séché les travaux pratiques de l’UV ! Ou : comment s’empapaouter même quand il n’y a aucune raison... J’imagine ce que çà serait s’il y en avait.

    Je crois que çà s’appelle : la contreproductivité. Un truc pas glop...

    • Céline Ertalif Céline Ertalif 19 juillet 2009 22:07

      Oui, c’est marrant et triste à la fois.

      Il ne faut pas sous-estimer que la démocratie est aussi une idéologie, j’avais un peu parler de cela dans un article précédent : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-democratie-a-un-probleme-avec-41771

      Cordialement.


    • nightflight nightflight 20 juillet 2009 00:09

      Sincèrement Céline, je pense que tu tiens un sujet extraordinaire qu’il ne faudrait avoir de cesse de promouvoir.

      Il est sûr que la démocratie participative dans une mairie, est un problème sensiblement différent de ce qu’il est à l’échelle d’une nation.

      Cependant, comme ce débat ne fait que s’engager, et qu’il n’est que très rarement abordé sur la place publique, il existe de toute évidence un certain nombre de malentendus qu’il convient de dissiper.

      Il ne faut pas lâcher le morceau, car il s’agit de toute évidence d’une idée promise à un grand avenir.

      Nous n’avons pas besoin d’un exercice du pouvoir sans partage et si peu transparent que les gens impliqués réagissent aussi souvent pour marquer leur désaccord avec véhémence.

      Il est évident qu’une consultation active de la population devrait être la préoccupation première de tout homme politique sincère. Il est également évident que l’aspiration première d’un citoyen devrait être de pouvoir donner son avis lorsque cela lui semble important.

      Cependant de cette évidence, rien de concret dans nos institutions. Il y a ici un vide impardonnable à combler, si l’on veut un jour que les gens se réconcilient avec la politique, et que la politique puisse enfin revêtir la légitimité qui semble souvent lui faire défaut.


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