vendredi 25 février 2011 - par Emile Mourey

La fin de l’empire romain en Gaule

Au III ème siècle, l'empire romain était en crise et la Gaule en pleine incertitude. Les causes en sont multiples. L'empereur Gallien avait bien tenté d'arrêter sur le Rhin les incursions des Germains qui semaient la désolation sur le territoire mais c'est l'empereur gaulois Posthumus qui avait finalement ramené l'ordre et la sécurité. Soutenu par le pays éduen, c'est ensuite Constance-Chlore puis Constantin qui, depuis la Gaule, avaient rétabli la grandeur de l'empire.

Constantin le Grand a-t-il trompé et trahi les Gaulois en transférant son siège d'Augustodunum/Bibracte/Mt-St-Vincent (1) à Constantinople ? Oui, si l'on en juge en constatant la suite de l'Histoire.

Un Occident en difficulté, menacé sur ses frontières.

Lorsque le grand Constantin eut pris possession du royaume du ciel, l'empire qu'il avait possédé sur la terre fut partagé entre ses trois fils (2). Or, à Augustodunum, Constant s'entourait d'étrangers ce qui provoqua une révolte de son entourage éduen, sa fuite puis sa mise à mort (3).

Maître d' Augustodunum, Marcellinus essaie de reprendre la main. Il s'assure du concours des Lètes récemment immigrés en élevant sur le pavois l'un d'entre eux, Magnence. Ces Lètes avaient prouvé leur attachement à leur nouvelle patrie en 359, à Amida, où les deux légions de Magnence y avaient trouvé une mort glorieuse face aux Perses (4).

En 361, Marcellinus et Magnence conduisent leur armée contre l'empereur d'Orient, Constance, dernier fils de Constantin et héritier pourtant légitime. Tragique expédition qui se termine par leur défaite, à Mursa. Les Gaulois sont écrasés après la défection des Francs qui les accompagnaient. Véritable carnage, ce n'était plus un combat mais un règlement de compte entre les Illyriens et les Celtes (5). Les événements qui suivent confirment les craintes de Marcellinus et lui donnent raison à postériori. Entouré d'une cour d'officiers alamans, l'empereur Constance, tout à ses intrigues, a laissé, voire encouragé, les Alamans à envahir la Gaule (6).

Véritable sursaut contre la politique laxiste ou hostile de l'empereur d'Orient, les Gaulois applaudissent Julien César quand celui-ci part en campagne contre les bandes infiltrées qui errent dans le pays. Parvenu au sommet de la renommée pour avoir rétabli la frontière du Rhin, ils l'élèvent sur le pavois et font de lui, leur empereur. Puis ils portent un fer victorieux jusqu'en Orient. Pendant que Julien tente d'y rétablir l'unité de l'empire, ils festoient dans les temples (7). Leur défaite contre la puissance montante sassanide des Perses met fin à leur entreprise. Julien meurt en combattant. Nous sommes en l'an 363.

La tournant de la fin du IV ème siècle se joue à Rome.

Dès le III ème siècle, Rome avait étendu la citoyenneté romaine à tous les sujets de l'empire, y compris aux barbares issus du butin de guerre, ou ralliés, ou fédérés, ou mercenaires (a).

(a) Pour tout Romain, le Barbare n'était pas un être sauvage et assoiffé de sang mais un homme qui parlait un langage qui lui était incompréhensible et dont la civilisation lui apparaissait primitive (linternaute, histoire).

Un siècle a suffi pour que les descendants de ces barbares romanisés se multiplient jusqu'à concurrencer les Romains d'origine que cela soit dans les fonctions militaires ou civiles. Zozime et Julien vont même jusqu'à reprocher à Constantin d'avoir fait preuve d'une partialité scandaleuse en faveur des étrangers (8). Rome n'était plus dans Rome et la ville n'avait plus d'intérêt et de gloire que d'être encore le siège officiel de l'empereur en titre, même fantoche. Certes, il n'est pas dit que ces barbares romanisés aient manqué à leurs devoirs civiques mais avec toutefois quelques nuances annonciatrices de désirs hégémoniques et de futures rivalités.

Alors que les dissensions n'avaient pas encore éclaté au grand jour, on adoptait les usages des nouveaux venus, leurs costumes, leurs armes et même leurs chants de guerre. Il y eut un tel engouement qu'à Rome, en souvenir de l'ancienne dignité romaine, les autorités durent interdire la mode barbare des hautes chausses, des pantalons, des longs cheveux et des fourrures (8).

En 406, sous la forte pression des barbares extérieurs à l'empire, la frontière du Rhin cède.

Rome n'est plus dans Rome. Les redoutables légions romaines de Pompée et de César ne sont plus que des souvenirs. Menacée en Italie par les troupes wisigothes d'Alaric, Rome n'a plus les moyens de tenir la frontière du Rhin. Profitant d'un hiver particulièrement rigoureux où le fleuve est gelé, Vandales, Suèves et Alains le franchissent. Ils traversent la Gaule en contournant le pays éduen par le nord et l'ouest et se fixent en Espagne tandis que les Burgondes et les Francs qui les suivent restent sur les territoires frontaliers.

En 410, Rome est prise et pillée par les Wisigoths d'Alaric. C'est le premier sac de Rome qui a un énorme retentissement. La Ville compose avec ses nouveaux protecteurs désormais installés en Narbonnaise puis en Aquitaine où ils fondent un royaume.

En Gaule, rien de tel ! Au nord, on intègre dans le dispositif défensif la tribu des Francs saliens pour qu'ils s'opposent désormais aux tentatives de franchissement de leurs cousins, autres Francs. Plus au sud, les Eduens invitent les Burgondes (9) à s'installer chez eux en leur donnant des terres et les installent en dispositif défensif avant, d'Orléans à l'aile gauche à Genève à l'aile droite, poste de commandement au castrum de Chalon-sur-Saône/Taisey (ma thèse), Lyon en base arrière.

La bataille des champs catalauniques a donné un coup d'arrêt aux grandes invasions mais a ouvert une période de conflits entre les Francs et les Goths.

Renforcés par des peuplades germaniques, les Huns d'Attila franchissent le Rhin et dévastent la Gaule du nord. Ils brûlent les villes, entassent le butin, échouent devant Paris, assiègent Orléans qui résiste. En 451, aux champs catalauniques, ils sont battus par le romain Aetius que seconde l'arverne Avitus. Les fédérés, Burgondes, Francs, Alains, auxquels se sont joints les Wisigoths, sortent victorieux de ce gigantesque combat tout en s'imposant dorénavant comme les protecteurs désormais incontournables des cités gauloises.

En contraste avec la Gaule du nord, aucun texte ne dit en revanche qu'une invasion ait emprunté le couloir Saône/Rhône. Le chemin des invasions contourne le pays éduen. C'est un point très important à souligner. Car si les textes relatent les terribles ravages subis par les Gaulois sur le chemin des invasions, on peut très bien supposer qu'ailleurs, la civilisation a continué à prospérer tout en devenant chrétienne ; accidents climatiques et famines épisodiques étant toujours possibles.

En Burgundie, Chalon-sur-Saône nous révèle une situation trés étonnante. Alors que les habitants de la ville vivent très chrétiennement leurs habitudes au pied de leur magnifique basilique, le roi Gontran vit dans la rusticité de son ancien castrum tout en se contentant d'une modeste église de village (10). http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-basilique-du-roi-gontran-en-88356 et http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/au-iiieme-siecle-le-plus-beau-86738.

Gontran est un roi franc fils de mère burgonde. Ses ancêtres rois burgondes ont été supplantés par les Francs après qu'ils aient été délogés de la forteresse d'Augustodunum, toujours existante mais un peu perdue au fond des bois (11). Dans l'histoire des évêques de Chalon, cette anecdote ne semble pas avoir troublé outre mesure nos saints directeurs de conscience, tellement ils étaient persuadés de la futilité de leurs protecteurs sans éducation.

Les écrits de Sidoïne Apolinaire sont des témoignages extrêmement précieux pour cette période charnière. Ils nous révèlent la tentative arverne d'Avitus, malheureusement sans lendemain, d'aider Rome à se relever, une solidarité avec les Eduens qui détachèrent auprès du comte/poète un détachement de Burgondes, mais sutout une communion de pensée entre évêques de haute culture, imbus de poésies et d'éloquence, qui ne pouvaient pas s'imaginer que leur monde d'innocence touchait à sa fin (a).

La duplicité du romain Séronat qui remplissait les prisons de citoyens arvernes, qui peuplait le pays d'étrangers (12), le coup de main du roi goth Euric sur le sanctuaire d'Augnemetum (13), l'arrivée des Francs, l'exil, il a fallu tout cela pour que Sidoïne Apollinaire et ses amis évêques se rendent compte enfin que le monde avait changé.

(a) - Innocence, cela signifie que conformément aux prédications de saint Martin, Christi ego miles sum ; pugnare mihi non licet (14). Je suis un soldat du Christ ; combattre ne m'est pas permis. Cela signifie que seules les grandes processions religieuses pouvaient conjurer le mauvais sort et qu'à défaut, mieux valait laisser aux barbares le soin de régler les viles affaires, damnés qu'ils étaient déjà.

Il apparait clairement que le pays éduen a échappé aux tribulations de cette période troublée.

Cela signifie qu'il n'y a acune raison d'invoquer des invasions barbares qui auraient détruit en Bourgogne d'anciens monuments existants. Cela signifie que lorsque le site internet de Chalon-sur-Saône prétend que la ville a été détruite par les invasions germaniques, c'est tout simplement faux.

Cela signifie que, chronologiquement, il est tout à fait logique de voir s'élever à Mont-Saint-Vincent/Bibracte le premier temple et le premier oppidum des Celtes, le castrum de Cabillodunum sur la colline de Taisey, puis la basilique/cathédrale/le plus beau temple de l'univers à Cabillo/ville de Chalon, puis l'église/cathédrale Saint-Etienne/Saint-Jean à Lyon, puis la petite église franco-burgonde du roi Gontran à Sevrey. Et cet exemple devrait amener les historiens des autres provinces à se remettre, eux aussi, en question. Relisez mes articles et essayez de comprendre leur cohérence et l'incohérence de ceux qui les critiquent sans avancer d'arguments sérieux.

Pourquoi inventer en Bourgogne, des villes en feu, des monuments qui s'écroulent, des territoires dévastés alors qu'aucun texte ne l'indique. Les seules dévastations dûement prouvées sont celles qu'autorisa Louis VII, en 1166, lorsqu'il livra la vallée de la Saône aux exactions de la soldatesque ainsi que les mutilations de nos bâtiments religieux par les révolutionnaires.

Cela signifie que c'est une absurdité totale d'appliquer à la Bourgogne des textes qui relatent des destructions qui se sont faites ailleurs, d'imaginer une parenthèse d'évolution et une quasi-renaissance vers le XIème siècle. Cela signifie que si, au Vème siècle, les greniers à blé y sont pleins (15), si l'évêque de Lyon peut secourir une bonne partie de la Gaule victime des tribulations de cette époque, c'est que la Burgundie était exempte de ces maux grâce à son système de défense.

 

Renvois
1. Augustodunum. Il s'agit de Mont-Saint-Vincent, en Bourgogne du sud, l'antique Bibracte. Voyez tous les articles que j'ai publiés à ce sujet. Autun, bien que portant le même nom latin, n'est encore, à cette époque, que la ville de Mt-St-Vincent/Augustodunum/le sanctuaire. Le mont Beuvray est l'oppidum boïen de Gorgobina que cite César dans ses Commentaires.
2. Zonare : Annales.
3. Zozime : Histoire romaine.
4. Ammien Marcellin, Histoire, tome II, livre XIX.
5. Julien : Eloge de Constance, 29. Constance ou de la royauté, 8.
6. Ammien Marcellin ou Julien ?
7. Ammien Marcellin, livre XXII, chap XII, 6
8. Eugène Léotard, Essai sur la condition des Barbares, http://www.mediterranee-antique.info/00Pdf/Leotard/Barbares.pdf
9. Chronique de Frédégaire.
10. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-basilique-du-roi-gontran-en-88356
11. Il s'agit de la forteresse de Mont-Saint-Vincent et non d'Autun. Grégoire de Tours, Histoire des Francs.
12. Sid. Apol. , lettres, livre II, 1.
13. Augnemetum, il s'agit de l'antique Gergovie sur l'éperon du Crest. http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/merveilleuse-gergovie-visite-19740
14. Saint Martin, 316 - 397. Vita Beati Martini, chap. IV, fol. 162D.
15. Sidoïne Apollinaire, Lettres VI, 12.



26 réactions


  • Gasty Gasty 25 février 2011 08:32

    Article qui vient compléter « L’histoire de France avec les huns et les autres ». smiley

    Cordialement


  • zadig 25 février 2011 08:55

    Bonjour,

    Merci pour cet article passionnant.
    Je l’archive et ne manquerai pas de le relire.

    Je lis toujours avec « passion » vos articles.
    Et j’espère vous retrouver régulièrement et longtemps.

    Très cordialement


  • dupont dupont 25 février 2011 10:36

    « Toute ressemblance avec des évènements ou personnages contemporains ne serait que pure coïncidence. »


  • TOHT 25 février 2011 11:09

    Contre vérité et contre sens l’histoire. La chute de l’empire romain est certe riche d’enseignement, je vous conseil donc les différents ouvrages de Michel Cristol (rome au début du christianisme) et surtout à un autre niveau pour l’interprétation politique un grand classique Montesquieu. Il faut prendre son temps mais à lire c’est delicieux.


  • Antenor Antenor 25 février 2011 12:28

    Un petit détail que je viens de relever concernant la localisation de Bibracte/citadelle d’Augustodunum :

    Decize, où César convoque le Sénat éduen après la chute de Bourges ; se trouve quasi-exactement à mi-chemin entre Bourges et Mont-Saint-Vincent.

    Le Consul étant pressé par le temps, il paraît logique que pour en gagner au maximum, il ait fixé le lieu de la rencontre à mi-chemin entre Bourges et Bibracte.


  • COVADONGA722 COVADONGA722 25 février 2011 14:58

    bonjour Mr Mourey

    toujours passionnant de vous lire

    asinus.


  • Arthur 123 25 février 2011 15:05


    Merci pour un article fort intéressant.
    .
    Il tombe bien c’est article, il résume comment un empire porte en lui sa propre dissolution. L’invasion des tributs germaines qui ont disloqué l’empire d’occident est du au fait, que ses dites tributs été fasciner par la richesse de c’est empire. Et il était subjuguer par ses attraits. Ce qui est facimant c’est un parralléle avec notre histoire contemporaine, et cette construction d’un nouveau empire 5 Le Nouvel Ordre Mondial) et de percevoir en même temps tous les éléments de dissolution sont de même facteur que ce qui à détruit l’empire Romain. Il y a des parralles historique riche en enseigement.


    • Emile Mourey Emile Mourey 25 février 2011 17:54

      @ Arthur 123

      Bon analyse.


    • Emile Mourey Emile Mourey 25 février 2011 20:27

      Bonne analyse


    • yvanstanislas 25 février 2011 23:39

      Certes tous ces facteurs ont provoquer la chute de l’EMPIRE, mais n’oublions jamais que la plupart des "barbares s’etaient convertis depuis longtemps au christianisme et faits alégeance au pouvoir divin !!!
      ROME capital des romains est tombé.... et en son centre le VATICAN est né ....et avec lui un nouveau pouvoir et un nouvel empire...
      L’histoire (officielle) est toujours écrite par les vainqueurs.


  • papi 25 février 2011 18:56

    @ MOurey

    Passionnant et remarquablement rédigé, j’ai vraiement encore une fois pris beaucoup de plaisir à vous lire..


  • Prometheus Jeremy971 25 février 2011 21:57

    Le déclin de l’empire romain n’est pas du qu’aux invasions barbares selon moi mais aussi à une crise monétaire qui fut impossible à résoudre à l’époque.

    L’analogie avec notre époque est assez troublante, un écart de plus important entre les riches, et les pauvres, des salaires qui ne suivent pas l’inflation, une monnaie sans valeur réelle « l’antoninianus » débouchant sur une thésaurisation de l’or et de l’argent, une hausse des impôts, ...

    Et , le besoin urgent de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’tétat poussa Caracalla à accorder la citoyenneté à tous les sujets de l’empire. Ces citoyens « pauvres » obtinrent des droits mais surtout des devoirs, celui de payer l’impôt. Ce qui a eu pour conséquence que seuls les riches avaient intéret à défendre l’empire, soit 0,1% des 60 millions de romains.

    Tous ces évènements eurent lieu au III° siècle, la survie de l’empire romain d’occident pendant encore deux siècles, et de l’empire romain d’orient pendant mille ans, je pense, fut le fruit de Constantin Ier qui confisqua aux riches l’or accumulé depuis des décennies. Une belle leçon d’histoire...


  • Yvance77 25 février 2011 22:56

    Très bon billet


  • yvanstanislas 25 février 2011 23:46

    Certes tous ces facteurs ont provoquer la chute de l’EMPIRE, mais n’oublions jamais que la plupart des "barbares s’etaient convertis depuis longtemps au christianisme et faits alégeance au pouvoir divin !!!
    ROME capital des romains est tombé.... et en son centre le VATICAN est né ....et avec lui un nouveau pouvoir et un nouvel empire...
    L’histoire (officielle) est toujours écrite par les vainqueurs.


  • Prometheus Jeremy971 26 février 2011 00:19

    Les barbares s’étaient convertis au christiannisme aryen. L’évêque de Rome considérait cette doctrine comme une hérisie.

    Peu à peu par jeux politiques, mariage avec des chrétiennes catholiques. Les rois Barbares se sont convertis.

    Et ça c’était déjà après la disparition de l’empire.

    La religion chrétienne est un illogisme historique pour moi, il n’y a aucune raison, aucun facteur, mais vraiment rien qui pouvait déboucher sur sa création, et sa durabilité.

    Imaginez-vous que l’empire avait connu ses heures de gloire grâce aux polythéismes, et que les invasions barabres avaient commencé avec le christianisme. Les romains haissaient cette religion car ils la considéraient responsables de leurs malheurs ! Mais elle s’est imposée avec une force inexpliquable.

    Comme l’Islam, on a beau avec le temps trouver des raisons à leur essor, ces religions n’auraient pas dus exister. Après ce qui en a été fait, c’est une autre histoire.


    • yvanstanislas 26 février 2011 02:37

      bien sur que de la naissance du christ à la chute de l’empire le christianisme n’a été que schisme,intrigue,dogme, contre-dogme et hérésie (notons au passage que l’on définit comme hérétique le courant divergeant de la pensé du vainqueur.
      Oui, il n’était pas bon de se dire chrétien sous l’empire, que l’on soit barbare ou romain.
      L’empire tolérait toutes les religions pourvu qu’elles ne soient pas un danger pour leur civilisation.
      Oui, malheureusement les religions doivent le plus souvent leurs éssors à leurs pouvoirs (et contre-pouvoir) coercitifs et rarement à leurs méssages.
      Dommage, car beau souvent il est ! 


    • nenyazor 28 février 2011 22:05

      pour corriger, c’est arien, et pas aryen... ca a rien a voir avec les grand blonds aux yeux bleus mais ca a à voir avec Arianus.
      L’évêque de Rome n’avait à l’époque pas plus de pouvoir ou d’autorité que les autres grands évêques de l’Empire Romain d’Orient. Et c’est au concile de Nicée en 315 que l’arianisme a été déclarée non conforme au dogme de l’église officielle (une histoire de consubstantialité du Père et du Fils)

      Pour ce qui est des conversions, c’est à peu près ca ouais, un ensemble d’influences familliales et d’intérêt politique (et peut-être aussi de conviction, on peut pas trop savoir)

      Et ce n’est pas après la disparition de l’Empire Romain... qui disparait en 1453. Pour les contemporains, le sac de Rome de 410 avait été plus un choc que ce qu’on appelle la « Chute » et qui n’avait rien de brutal (En 395, à la mort de Théodose, on a le fils d’un Sueve à la tête de l’empire Romain d’Occident déjà en tant que régent)

      Que la religion chrétienne soit un illogisme historique ??? Qu’est-ce que la logique historique ? J’aimerais bien le savoir, parce que si la logique est a prendre en compte dans l’histoire, on peut logiquement prévoir l’avenir tranquillement...

      Quant au polythéisme qui serait d’après vous la cause de la puissance de l’Empire Romain... C’est la premiere fois que j’entends ca.


    • Antenor Antenor 1er mars 2011 18:40

      On peut même avancer que c’est le Christianisme qui au début du IIIème siècle a redonné une unité et un second soufle à l’Empire Romain.


    • Emile Mourey Emile Mourey 1er mars 2011 19:14

      @ Antenor

      Tout à fait d’accord et surtout à partir de la conversion de Clovis lorsque l’unité de pensée s’est faite entre la force militaire et les évêques du peuple.


    • le poulpe entartré 2 mars 2011 05:53

      Bonjour,

      J’ai répondu à votre article sur le chauffage solaire mais l’auteur de l’article vous censure. Cela va très loin puisqu’il va jusqu’à modifier les « plussages » que j’ai effectué sur vos remarques pertinentes (les calculs). Hormis sa mauvaise fois patente, une publicité éhonté sur un forum de discussion, voilà un authentique baratineur qui truque les résultats des appréciations.

      Il a toute sa place pour dans les bureaux de votes des prochaines élections aux Etats Unis et en Corses, celui-là.

      Merci d’avoir démasqué ce margoulin.


    • ffi ffi 2 mars 2011 16:33

      @Jeremy
      Il est au contraire logique que ce soit le christianisme qui ait récupéré les décombres de l’empire Romain, vu que c’était une structure enracinée et organisée dans tout l’empire. De ce point de vue l’église était la mieux placée pour conserver l’héritage antique.

      On pourrait d’ailleurs faire un rapprochement avec aujourd’hui : si l’économie s’effondre, et avec elle l’état, quelle institution organisée restera-t-il en France et en Europe ?

      L’église... Dans le monde elle compte 400 000 paroisses et 1 milliard 180 millions de croyants. C’est une sacrée force, un sacré filet de protection pour rattraper un monde qui s’effondre et sauvegarder ce qui peut l’être.


    • Antenor Antenor 2 mars 2011 18:37

      Correction à mon commentaire précédent :

      Il s’agit bien évidemment du début du IVème siècle et non du IIIème.

      @ Emile

      Il me semble que cette unité était déjà réalisée en très grande partie dès l’époque de Constantin. Les invasions « barbares » n’y ont manifestement rien changé et ont démontré au contraire la solidité pré-existante de l’assemblage et également l’émergence de la puissance parisienne qu’on pouvait déjà deviné avec l’élection de l’Empereur Julien dans cette Cité. 

      L’homme malade de l’Empire, c’était désormais Rome. Byzance vivait sa vie de son côté et l’alliance gallo-franque scellée dans le Nord de la Gaule a réussi bon an mal an à recoller peu à peu les morceaux pour aboutir à l’Empire Carolingien.

      @ffi

      Sans foi pour les animer les institutions religieuses ne sont que des coquilles vides. Je ne crois pas que se replier sur des valeurs d’il y a deux mille ans soit la solution pour affronter l’avenir. C’est ce qu’ont fait les Juifs en 70 et on a vu le résultat. Bien sûr tout n’est pas à jeter dans ces vieux textes, mais ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’élaborer une nouvelle éthique pour les temps à venir.

      A vin nouveau, outres neuves !



      Les troubles sociaux actuels dans les pays arabes m’ont fait réaliser que le terme le plus convaincant par lequel on pouvait remplacer « Jésus » dans les Evangiles est : la révolte.

      La révolte naît lors d’un recensement mené par une puissance étrangère. Persécutée dès sa naissance, elle grandit en exil. Elle attire de plus en plus de disciples. Elle sème la pagaille jusque dans les synagogues. Elle produit ce qu’on croit être des miracles. Le pouvoir s’interroge sur son identité. On croit l’avoir vue ici, elle apparait là-bas. On attend d’elle un signe qui nous prouvera sa bonne foi. On la persécute, elle est trahie, on la tue, elle ressucite... Elle vit dans le coeur des croyants. Désespéré, on l’invoque depuis l’île de Patmos.


    • ffi ffi 3 mars 2011 20:54

      La révolte, ce n’est que la guerre qui continue.

      Le seul moyen de fonder une société saine, c’est de fonder celle-ci sur l’amour. Le christ, qui souffre le martyr et ignore le mal lors de sa passion en est l’exemple parfait. Il faut être dur au mal, l’ignorer, faire sédition, et attendre : il s’effondrera de lui-même, car ce qui est mauvais finit toujours par périr (on peut certes faire des petits croche-pied pour précipiter sa chute).

      Refonder la société sur l’amour, ce sont les moeurs du savoir-vivre à la Française : politesse, galanterie, charité.

      La vérité ne change pas, elle n’évolue pas, elle est.

      le polémo-anthropo-ploutisme (la croyance que la concurrence des individus crée la richesse, improprement nommé libéralisme), par son moyen crée de la misanthropie et par son but crée la ploutocratie : il s’autodétruira dans un grand suicide collectif.

      Vous verrez bien sur qui vous pourrez compter lorsque toutes les structures économiques et étatiques seront à l’agonie... La seule qui résistera sera la communauté de la foi en l’Amour, l’église du Christ. Car c’est l’amour qui est fécond, tandis que la guerre, elle, est mortifère.


  • zadig 26 février 2011 06:07

    A l’auteur,

    J’ai relu votre article et la magie est là de nouveau.
    Je m’évade et mon imagination vagabonde, je vois :

    Les guerriers crapahutant ; sous le soleil, dans le froid, la pluie, .....
    Au loin on entend les épées des « féroces barbares »
    Le combat sera sans pitié ...
    Ce soir la pitance sera maigre et le sol bien dur.
    ....

    Et dire que je rale quand l’électricité est coupée.
    Si ma voiture ne démarre pas je suis coincé.
    Au premier « bobo » je sors la pharmacie.
    Dans un déplacement presque à chaque fois je m’égare.

    Merci de me ramener à une juste appréciation des choses.

    Cordialement.


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