vendredi 4 décembre 2009 - par Brath-z

La France n’est pas un pays occidental !

Depuis une petite décennie maintenant nous voyons partout la France intégrée au monde occidental. Ce qui paraît au départ être une question de bon sens peut en fait s’avérer être un non-sens historique.

Explication.

Ces derniers temps, on voit pas mal de blogueurs, intellectuels, hommes politiques, diplomates, journalistes, etc. intégrer la France au monde occidental. A mon avis, cette frénésie d’occidentalisme a pour cause la volonté clairement affichée par notre président de la République actuel d’arrimer la France, son armée, sa diplomatie, au géant amérique-unien. Pour justifier des ruptures qui vont contre les intérêts de la France, des réalignements aux dépens de nos traditions diplomatiques, certains (très visibles dans les "médias dominants", autrement dit à la téloche) n’hésitent pas à professer que c’est là le rôle dévolu à notre pays et à notre nation que de faire pleinement partie de cet espace politique et culturel qu’est l’ "occident".

Or la France n’est pas un pays occidental.

Entendons-nous bien, quand je dis que la France n’est pas un pays occidental, je veux dire qu’elle ne fait pas partie de l’occident, au sens actuel du mot. Parce qu’employer le mot "occident" au sens actuel ou au sens du début du XXème siècle, ça change tout.

L’occident au début du XXème siècle, c’est l’Europe géographique. Certains, déjà, y associent les Etats-Unis d’Amérique. La dénomination est utile, car elle permet de distinguer les pays d’Europe de leurs vastes empires coloniaux, dont la désagrégation a commencé déjà dès la première moitié du XIXème siècle (indépendance des colonies aux Amériques de l’Espagne et du Royaume-Uni). D’un terme purement géographique au départ on a fait un terme politique puis diplomatique et, très rapidement, idéologique. L’ "occidentalisation" adoptée par la Turquie, le Japon et quelques autres pays, c’est en fait l’alignement économique et sociétal (éventuellement institutionnel, jamais social) de pays extérieurs à l’entité géographique européenne sur les pays d’Europe - en ôtant du modèle les colonies.

En d’autres termes, la "modernisation" économique à base de développements industriel et agricole intensifs et l’adoption de moeurs "à l’occidentale" (une certaine distance entre le politique et le religieux, l’obtention de libertés individuelles, etc.). Sauf que ces adaptations d’une partie du modèle occidental (effectivement assez cohérent) se sont faites dans des cadres sociaux voire institutionnels totalement différents. Ainsi l’occidentalisation du début du XXème siècle a-t-il donné naissance à une myriade de modèles de société différents. Ce qui explique que malgré la réalisation effective de l’occidentalisation, il ne soit jamais venu à l’idée d’un quelconque intellectuel, diplomate ou autre d’élargir la notion d’ "occident" aux pays "occidentalisés".

Donc la notion d’occident à cette époque a évolué d’une considération géographique (l’Europe par opposition aux colonies) à une considération politique (un modèle de société, c’est-à-dire un quadruple modèle économique, social, sociétal et institutionnel, dont les caractéristiques se retrouvent dans toutes les nations d’Europe malgré de nombreuses dissemblances par ailleurs, qui résultent très probablement de facteurs historiques, culturels, religieux et anthropologiques, donc pas politiques).

Pendant la guerre froide, la notion d’occident a prit un sens idéologique. Elle a servi à qualifier les "valeurs communes du bloc de l’ouest", en fait les valeurs idéologiques de la démocratie libérale amérique-unienne. Parfois, elle a désigné le bloc de l’ouest lui-même.

Cette confusion entre "valeurs" (réalité idéologique) et "bloc" (réalité diplomatique) est le symptôme de la domination de la vision amérique-unienne. En effet, du point de vue des Etats-Unis d’Amérique (et d’eux seuls, ou presque), le choix du bloc de l’ouest ne peut qu’aller de pair avec celui des valeurs occidentales. De fait, l’expression "valeurs communes du bloc de l’ouest" relève du non-sens le plus total si l’on a pas en tête ce présupposé.

C’est durant cette période de vives tensions entre quatre blocs antagonistes (oui, quatre : l’est, l’ouest, le tiers-monde et les non-alignés, j’y reviendrai plus tard dans la note) qu’on a intégré des pays comme le Japon, l’Iran, la Turquie dans l’ "occident". Parce qu’idéologiquement parlant, du point de vue amérique-unien, ils adhéraient aux "valeurs communes du bloc de l’ouest". Pourquoi pouvait-on dire qu’ils adhéraient aux valeurs communes du bloc de l’ouest ? Parce qu’ils faisaient partie du bloc de l’ouest. La conception est fort simpliste et ne recouvre que très partiellement la réalité diplomatique de l’époque, mais elle présentait alors l’avantage de repousser ad vitam aeternam la confrontation idéologique (et même logique tout court) aux contradictions du "monde occidental". De fait, certains pays - le Japon notamment - ont intégré de plus en plus ces fameuses valeurs communes. Peut-être sur une durée plus longue qu’une quarantaine d’années ces valeurs seraient-elles devenues effectivement communes.

Sauf que l’URSS s’est effondrée.

L’ "occident" - lorsque ce nom recouvrait le bloc de l’ouest lui-même et non plus seulement ses prétendues "valeurs communes" - ne maintenait sa cohérence que par la présence d’un adversaire. Non pas un adversaire idéologique mais un adversaire diplomatique - éventuellement militaire, mais la Guerre Froide a pas duré assez longtemps. La disparition de cet adversaire aurait logiquement dû entraîner la disparition de l’ "occident" comme réalité diplomatique. De fait, les pays "occidentaux" les moins liés aux fumeuses "valeurs communes" s’en sont détaché rapidement, une bonne partie du reste a mit une bonne décennie avant de le faire à son tour.

Mais l’ "occident" comme ensemble de valeurs, alors ? Pourquoi aurait-il dû disparaître ? La victoire contre son adversaire idéologique (et non plus diplomatique) ne pouvait au contraire que proclamer sa supériorité (raisonnement typique du matérialisme luthérien : si un système s’effondre, ce n’est pas parce que des contingences extérieures ou intérieures ont provoqué son effondrement mais parce que les principes et idées à la base de ce système n’étaient pas valables, ou alors moins que ceux du système resté debout... dit simplement : "si t’as perdu, c’est parce que t’es un perdant").

Donc l’occident entendu comme système de valeurs était triomphant tandis que l’occident en tant que réalité diplomatique explosait. Ce qui fait que ne reste plus que les principes et valeurs.
C’est peu ou prou la situation d’aujourd’hui.

Si l’on regarde le point de vue de la France, maintenant :


- jusqu’à la seconde guerre mondiale, la France fait partie de l’occident entendu comme étendue géographique (l’Europe et l’Amérique du nord) puis comme modèle politique (modèle dont l’influence correspond peu ou prou à la réalité géographique de l’occident, ce qui tombe bien)

- pendant la guerre froide, la France fait partie du bloc de l’ouest, donc de l’occident diplomatique

- mais pendant cette même période elle s’oppose parfois très fermement à l’occidentisme (ce néologisme d’Alexandre Zinoviev qualifie l’ "occident" entendu comme idéologie), ce qui est incompréhensible pour la logique de pensée amérique-unienne et engendre des répercutions quelquefois importantes sur l’appartenance de la France à l’occident diplomatique

- depuis la chute de l’URSS et la fin de la guerre froide, la France s’est rapprochée de la seule superpuissance mondiale (ce qui est bien compréhensible) sans pour autant faire évoluer son système de valeurs vers l’occidentisme

- depuis les années 2000 (et a fortiori depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République), la France adhère à grands pas à l’occidentisme (les fameuses "valeurs communes du bloc de l’ouest" de la guerre froide, réactualisées dans un monde prétendument unipolaire) au prétexte... qu’elle y adhère déjà vu qu’elle fait partie du monde occidental (mode de pensée très amérique-unien)

L’élément clé pour comprendre la position extrêmement ambigüe de la France vis-à-vis de l’occident réside dans l’orientation diplomatique française durant la guerre froide, cette période qui a mérité à elle seule deux tirets dans mon résumé alors que les autres n’en avaient qu’un seul.

La guerre froide démarre réellement en 1947, avec la fermeture du fameux rideau de fer. La France et le Royaume-Uni sont les deux seuls pays d’Europe a figurer au rang des vainqueurs (malgré la défaite française de 1940, l’occupation de la moitié du pays et l’assujettissement des autorités civiles de la France "nono" (pour "non occupée")... merci mon général !). Ce sont en plus les deux seuls empires coloniaux d’Europe à n’avoir pas été totalement démembrés. Et ce sont les deux puissances "décidantes" de l’Europe géopolitique (qui intègre au XIXème siècle l’empire de Russie et l’empire Ottoman) depuis 1815 (l’Allemagne, la troisième puissance décidante, ne l’aura été que sporadiquement et n’est jamais parvenue à étendre son influence en dehors de l’Europe de l’est, son pré carré).

Les deux "vieilles puissances" pensent avoir conservé leur supériorité diplomatique sur le reste du monde ; elles entendent en tout cas traiter d’égal à égal avec les deux grands gagnants de la guerre, les Etats-Unis d’Amérique et l’URSS. Elles adhèrent toutes deux à l’OTAN et font même partie de son commandement intégré. Elles siègent au conseil de sécurité de l’ONU et disposent rapidement de l’arme nucléaire. Diplomatiquement, elles se sont placées dans le monde "non communiste" mais ce n’est pas pour autant qu’elles adhèrent aux valeurs du libéralisme amérique-unien. Elles ont rejoint l’OTAN pour bénéficier d’une protection militaire en cas d’invasion armée, le danger étant infiniment plus grand de voir débouler les chars de l’armée rouge que les avions de l’US air force. L’affaire du canal de Suez (où elles avaient fait alliance avec Israël pour reprendre le contrôle du canal nationalisé par Nasser, avant de se faire rabrouer par les Etats-Unis d’Amérique et par l’URSS) a bien fait comprendre aux vieilles puissances que le temps était aux jeunes loups aux dents longues. Il fallait choisir son camp. Evidemment, le bloc de l’ouest.

L’arme atomique permit une certaine indépendance vis-à-vis des Etats-Unis d’Amérique, et la France en profita pour marquer sa différence d’avec le camp occidental. En substance, le message était : "nous sommes dans le camp de l’ouest car tel est notre intérêt, mais nous n’adhérons pas à l’occident". C’est également cette pseudo-doctrine diplomatique qui a conduit les autorités françaises de la IVème République puis de la Vème République à se tourner vers la construction de l’Europe.

En 1958, de Gaulle alors nouvellement élu président de la République demande aux Etats-Unis d’Amérique et au Royaume-Uni une organisation tripartite du commandement intégré de l’OTAN, afin d’utiliser ce potentiel militaire non seulement pour contrer l’influence du bloc de l’est mais aussi (et surtout) pour préserver les intérêts de la France, qu’il conçoit comme directement liés à ceux de l’Europe. Face au refus, la France quitte le commandement intégré en 1966 - depuis 1959, les forces navales et aériennes françaises sont soustraites de l’alliance militaire, les Etats-Unis d’Amérique ont dû retirer leurs troupes stationnées en France, les armes nucléaires étrangères ont dû être rapatriées dans leur pays d’origine - et accentue son implication européenne, déjà décisive.

Quelqu’ai été le gouvernement de la France, il n’a jamais considéré l’Europe comme un supplétif du "monde occidental" ou "bloc de l’ouest". Le désir et l’objectif clairement affiché à la construction européenne était de pouvoir "voler de ses propres ailes". De Gaulle disait "oui" à l’Europe européenne, "non" à l’Europe américaine - dont la tête de pont était, estimait-il non sans raison, le Royaume-Uni -, Pompidou remettait tous les quatre matins la question de la Communauté Européenne de Défense sur le tapis - sans succès -, Giscard d’Estaing souhaitait une unification monétaire et diplomatique - la première s’est faite partiellement avec l’Euro, la deuxième avec le traité de Lisbonne -, Mitterrand voulait carrément assujettir la souveraineté nationale à une souveraineté européenne - qui s’est accomplie dans les faits avec la création de la citoyenneté europe-unienne. Dans tous les cas, l’Europe était conçue à l’avantage de la France, même si certains au sommet de l’état avaient une tendance à l’européisme béat et inconditionnel.

De même, le fameux couple franco-allemand peut se lire dans cette perspective. L’Allemagne divisée, la RFA était un "géant économique" mais un "nain politique" selon le mot de de Gaulle. Le couple franco-allemand, c’était la garantie de bénéficier d’une alliance gagnant-gagnant : la force militaire, la diplomatie et le potentiel agricole français alliés à l’économie industrielle, les réseaux bancaires et la rigueur économique allemands. L’Allemagne a été plus intégrée dans l’occident que la France, aussi bien diplomatiquement qu’idéologiquement, mais c’était plus par intérêt que par adhésion. Ne pouvant se permettre de développer une voie propre à elle, ne pouvant édicter les "règles du jeu", l’Allemagne (aussi bien l’est que l’ouest) s’efforçait d’être à la première place dans le cadre fixé de l’extérieur, afin d’être le plus à même d’obtenir une véritable indépendance (la RFA était la démocratie libérale type tout comme la RDA était la démocratie populaire type, avec toutefois quelques achoppements ponctuels).

Le couple franco-allemand se conçoit donc comme l’expression du désir d’indépendance de l’Allemagne, pas vraiment en position de se développer et la volonté d’insoumission de la France, qui n’avait pas les moyens de ses prétentions.

D’ailleurs, à une époque, au milieu des années 1960 (de 1962 à 1969 pour être précis), la France avait même carrément... changé de camp ! Non, elle n’est pas passé dans le bloc de l’est, loin de là, simplement, elle s’est voulue le héraut des fameux "non-alignés". D’abord en reconnaissant la Chine communiste, ensuite en s’alliant avec la Yougloslavie de Tito, puis en nouant des relations de franche amitié avec l’Inde de Nehru, enfin en se rapprochant de l’Egypte de Nasser. La position paraît aujourd’hui intenable : une nation impérialiste (le fameux "pré carré africain" de la France) membre de nations non-alignés ? C’est que la situation était plus complexe qu’une partie de tarot à trois.

En réalité, il y avait quatre camps dans la guerre froide, dont un seul était cohérent idéologiquement parlant (le bloc de l’est), deux militairement parlant (l’est et l’ouest) et trois diplomatiquement parlant (l’est, l’ouest et les non-alignés). Reste le vrai "tiers-monde". A l’origine, cette expression désigne les pays qui n’ont pas tranché entre les deux blocs. Mais très rapidement, une distinction s’est faite entre ceux qui ne choisissaient effectivement pas et ceux qui choisissaient... autre chose. Les emmerdeurs de service, quoi. Pas étonnant que la voie ait paru tentante pour la France, nous sommes des emmerdeurs depuis fort longtemps.

Cet "autre chose" choisi par certaines nations - les non-alignées - c’était en fait la coopération diplomatique entre des pays qui souhaitaient conserver leur indépendance diplomatique et militaire, leur spécificité culturelle et leurs principes propres. Le camp des nations souveraines, pourrait-on dire si cette appellation ne laissait pas entendre que les autres ne l’étaient pas (la plupart l’étaient, souveraines, que ce soit au sein du tiers-monde ou des deux blocs... dans certains cas, la souveraineté était à portée limitée, c’est tout). Cette vision coopérative entre nations souveraines correspondait tout à fait à la vision gaullienne de la diplomatie française, ainsi d’ailleurs qu’à l’histoire de la France tout au long du XIXème et du XXème siècles. Elle se devait d’être le pendant international de l’aventure (avortée) de la participation gaullienne : des nations souveraines qui coopèrent, chacune formée de régions fortes qui participent à l’exécutif, tandis qu’au sein des unités de production les travailleurs participent au capital entrepreneurial par l’intéressement et à la gestion entrepreneuriale par les comités d’entreprise.

Donc à une époque, histoire de bien marquer sa différence par rapport au reste de l’ "occident", la France avait opté pour la souveraineté nationale par opposition à la solidarité "occidentale".

En tout cas durant la période de la guerre froide et sous quelque gouvernement que ce fut, la France n’a jamais été que partiellement intégrée à l’occident diplomatique et pas du tout à l’occident idéologique (les fortes accointances entre la France et les nations "occidentales" proviennent d’une communauté de valeur qui trouve sa source dans... l’occident politique de la première moitié du XXème siècle). En d’autres termes, la France n’a jamais été "occidentale" au sens que l’on donne au mot aujourd’hui (le seul qu’on puisse donner, étant donné que les autres sens sont soit caduques soit ne correspondent pas à une réalité concrète).

Donc les réalignements et ajustements diplomatiques, militaires, idéologiques, etc. sur la ligne occidentale (occidentiste, dirait Zinoviev) ne sont pas destinés à corriger certaines incohérence de l’histoire mais bien à orienter la France dans une voie qui n’est historiquement pas la sienne. Ca ne me dérangerait pas si c’était là son intérêt, mais je ne pense pas que perdre le statut d’exception diplomatique, de puissance militaire de premier ordre, de modèle social à part entière, de culture universaliste de renommée, pour acquérir à la place celui de caniche de la puissance en place soit vraiment l’intérêt de la France.
 
Cet article est la reprise d’une note que j’ai publié sur mon blog, disponible à cette adresse : http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-la-france-n-est-pas-un-pays-occidental-40499451.html
 


53 réactions


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 11:26

      Le mouvement Occident (qui a je crois présidé à la fondation du Front National et l’a quitté lorsque ce parti a eu une orientation moins « occidentale », justement) est un très bon exemple de confusion entre l’occidentisme et le bloc de l’ouest, entre un ensemble de valeurs et une réalité diplomatique et géostratégique. Je connais seulement ce que m’ont en dit quelques copains qui se sont frottés à eux dans les années 70/80, ceci-dit.

      Il y a (heureusement !) d’autres manières moins fascisantes d’être occidentiste, ce qui ne rend pas plus viable pour la France cet ensemble doctrinaire, d’ailleurs.


    • Armog 4 décembre 2009 12:31

      J’étais en train de me dire à quoi pouvait servir ce genre d’article qui n’a finalement que pour seul but de détruire encore un peu la vision , l’identité de notre pays.

      Si la France n’est pas un pays occidental, que dire des pays du maghreb (qui signifie occident) , géographiquement parlant ?

      Maintenant une petite rectification , le mouvement occident et le front national n’ont pas de lien. Si le FN n’existait pas encore à l’époque, Le Pen et Madelin se haïssaient viscéralement. Bien que certains d’occident soient passés au FN par la suite, l’idéologie entre les deux mouvements est totalement différente. Chez Occident, le combat était centré surtout sur l’anti communisme.

      Enfin, vos amis qui s’y sont frottés dans les années 70/80, doivent fabuler un peu. Occident est mort en 68.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 13:33

      Cet article n’a pas pour but de détruire la vision ou l’identité de notre pays, cher Armog !

      Je n’ai prétendu à rien d’autre qu’expliquer que la France n’est pas du nombre des pays où la conception idéologique de l’ « occident » s’est imposée. Le titre était volontairement accrocheur, mais c’est la règle, non ?
      C’est vrai que géographiquement, politiquement et diplomatiquement - du moins pendant la guerre froide - la France est occidentale... sauf que de nos jours ces conceptions de l’occident sont tombées en désuétude, et à part pour ceux et celles qui les veulent rétablir, quand on parle d’ « occident » aujourd’hui (tout particulièrement lorsqu’un homme politique, un intellectuel, un journaliste, le fait) on parle d’une idéologie particulière et identifiable. Pas réductible aux valeurs des Etats-Unis d’Amérique, mais qui n’intègrent pas celles de la France.

      Concernant le mouvement politique Occident, après vérification express, il a effectivement été dissous en 1968. Mes amis qui s’y sont frotté dans les années 70-80 ont dû en fait se frotter au GUD ou autre.


    • MICHEL GERMAIN jacques Roux 4 décembre 2009 17:31

      Il voulait dire Ordre Nouveau non ? C’est que c’est pas pareil, oh, attention la !


  • Gollum Gollum 4 décembre 2009 10:35

    Si l’on entend par Occident un monde sous domination anglo-saxonne, il est bien évident que les valeurs françaises traditionnelles sont à l’opposé de ce monde là.

    Hélas actuellement la France est une prostituée qui s’est livrée aux brasseurs d’argent.
    Mais elle finira par revenir à ses véritables valeurs et racines sous la pression d’une crise gigantesque qui va nous éclater à la figure.. dans pas bien longtemps..

  • zelectron zelectron 4 décembre 2009 10:46

    La France ? occidentale ? je ne sais pas, mais embrouillamini sûrement. (réflexion tirée de mes longues supputations et pensées circumvolutatoires sur l’identité péri-nationale)


  • Le péripate Le péripate 4 décembre 2009 11:03

    Bon, alors, la France serait orientale ?


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 11:28

      Non, pas spécialement orientale (comme s’il n’y avait le choix qu’entre ces deux perspectives !), mais française, tout simplement. Ou alors européenne mais par intérêt, pas par doctrine.


    • Le péripate Le péripate 4 décembre 2009 11:40

      Ah bon ? Pourtant, occident ne veut rien dire d’autre que le côté où le soleil se couche, et a pour antonyme le terme orient, côté d’où le soleil se lève.

      L’essentiel des terres émergées se situant en Eurasie, il est tout à fait légitime de parler d’occident pour la France.

      Note : pour introduire le nord et le sud, les marins utilisent noroît, suroît, levant et ponant.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 13:11

      D’un strict point de vue étymologique, vous avez raison. Cependant, et c’est mentionné dans l’article, le terme « occident » a revêtu au moins depuis le début du vingtième siècle un certain nombre de sens différents. L’ « occidentisme » de Zinoviev correspond à l’idéologie qualifiée d’occident, en aucun cas à une quelconque réalité géographique. Le terme « occidentisme » n’ayant pu s’imposer, on emploie toujours aujourd’hui de manière usuelle le terme « occident », ce qui maintient l’ambiguïté.

      Par contre, en effet, si ce terme est choisi aujourd’hui (et depuis la guerre froide) pour parler d’un corpus idéologique précis, ce n’est pas par hasard, mais bien parce qu’il est né en occident... géographique, cette fois. Il y a un lien très fort entre les deux, mais il n’y a pas, et de loin, identité entre les deux.

      Ne serait-ce qu’à cause de ceci : si sémantiquement le terme « occident » utilisé en son sens géographique s’oppose à « orient » (quoiqu’à l’est de l’orient, il y a l’occident et vice-versa), utilisé en son sens idéologique, en revanche, il n’a pas d’antonyme, puisqu’il qualifie une idéologie.
      En revanche, l’ « occident » diplomatique, autrement dit le bloc de l’ouest, a pour antonyme le monde « communiste ». Sans pour autant qu’il y ai antonymie entre « occident » et « communisme » lorsqu’ils désignent des idéologies.
      Une bonne partie du problème de la situation présente française en matière de relations internationales provient de la multiplicité des sens que revêt « occident » suivant les domaines et (surtout) de ce qu’en fonction du domaine utilisé, l’ « occident » ne recouvre pas la même réalité, ne serait-ce que géographique.

      J’ai mentionné dans l’article je crois que la France a fait partie pendant la guerre froide de l’occident diplomatique mais pas de l’occident idéologique.


    • zelectron zelectron 4 décembre 2009 18:00

      l’auteur se met le doigt dans l’œil la France c’est le pays, le peuple français c’est tout sauf un composé de français monolithiques regardant dans la même direction, c’est tout le contraire
      @autour du pate
      il manque entr’autres 2 directions intéressantes : septentrional, austral (cela ne vaut que pour les points cardinaux, on peut imaginer un nombre inouï d’autres directions, y compris la mecque, quoique...)


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 18:09

      "l’auteur se met le doigt dans l’œil la France c’est le pays, le peuple français c’est tout sauf un composé de français monolithiques regardant dans la même direction, c’est tout le contraire"

      Je pense que personne, et certainement pas moi, n’imagine un seul instant que le peuple français soit un bloc monolithique, pas plus d’ailleurs que les autres peuples. Cependant il y a des choses en commun au sein du peuple français, et il se trouve qu’il existe aussi une structure politique caractérisée par un régime (la République française) et certaines conceptions sociales, économiques et sociétales, sans parler de la culture, de l’histoire, etc.

      Cette structure politique correspond à un espace géographique et géopolitique, et a donc des intérêts qui lui sont propres, ce indépendamment des dissensions et différences qui existent entre citoyens. On l’appelle communément la France et c’est d’elle qu’il est raison ici.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 décembre 2009 08:56

      La France est une democratie parlementaire, laique de culture chretienne, mais multi culturelle (romane, germanique, celtique et autre dont reubeu) dont le capitalisme est averé par une economie de marché implantee depuis 2 Siecles.

      Voila de quoi nous aider à situer la France, carrefour deS OccidentS


  • faxtronic faxtronic 4 décembre 2009 12:02

    La France il est vrai se dit franchament du camp de l occident depuis sarkozy. C ets ce qu on appelle la droite decomplexee. C est vrai qu elle est aussi le simple pays au monde a renier son drapeau, son histoire, sa langue meme avec l abandon de la francophonie.

    La France est devenue une province de l Europe, et c est l Europe qui est occidentale,


  • Daniel Roux Daniel Roux 4 décembre 2009 12:06

    Bon article, subtile, original et pédagogique.

    Les choses étaient claires dès le début : Depuis son élection, Sarko l’américain remplit la mission que lui ont confié ses sponsors, en finir avec le modèle social français, l’indépendance diplomatique et l’exception culturelle, introduire le communautarisme et renforcer les sectes religieuses américaines implantées en France.

    L’aliénation aux USA, l’affaiblissement démocratique et la démolition sociale sont bien avancés et dans 2 ans, cela sera pire. S’il n’est pas réélu, ce qui est souhaitable, l’Américain sera récompensé en bénéficiant des ménages (appelés aussi conférences) que ses sponsors reconnaissant lui aménageront à travers le monde afin que l’image de la civilisation française soit encore plus dégradée.

    Les verrous sont en place protégé par de nombreux et obscurs traités anti-démocratique bien réels, et il faudra beaucoup de temps, de volonté et de courage pour reconquérir le terrain perdu et retrouver un accord entre nos valeurs et notre société.


    • faxtronic faxtronic 4 décembre 2009 12:17

      La France est un pays de revolution. Si le peuple se revolte, cela prendra 10 jours pour renverser la vapeur.


    • Shaytan666 Shaytan666 4 décembre 2009 12:29

      La France était un pays de révolution mais depuis le Front populaire et les congés payés, c’est bien, fini.
      Les Français (comme les Belges d’ailleurs) se soucient plus de l’endroit et du coût de leurs prochaines vacances que de politique.


    • freelol freelol 5 décembre 2009 08:22

      Assez d’accord avec votre commentaire cependant les congés payés n’y sont pour rien.

      L’embourgeoisement des esprits par la télévision et surtout la pression sociale, j’entends par la le chômage structurel inventé après mai 68 sont pour moi les facteurs essentiels.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 décembre 2009 09:12

      le modèle social français, l’indépendance diplomatique et l’exception culturelle, introduire le communautarisme et renforcer les sectes religieuses américaines implantées en France. ???

      arretons par obsession de tout attribuer à Sarkozy

      Modele social francais ? Mais pour qui vous prenez vous ? Aller parler du modele social francais aux veuves titulaires de pension de reversion a 600 / mois, aux gens qui n’ont pas les moyens de se soigner parce qu ils ont juste la CMU, aux 6% de chomeurs structurels depuis le debut des annees 80, aux 600 000 SDF !
      le Modele Social Francais est une blague , couteuse en plus.

      Indépendance diplomatique ?
      Etant donné la guerre qu on mene au Tchad depuis 30 ans, les bases au Gabon, en Cote d’Ivoire, ou notre efficacité en ex Yougoslavie, y a t il de quoi pavoiser ?

      exception culturelle, lol ... le probleme c’est qu on rentre dans le jugement de valeur. On ne veut pas de disneylandisation de notre culture... Patrick Sebastien ? la fete du jambon du moindre bled paumé ? Chante France ? Rires et Chansons ? Les samedi chez Auchan ... ? Kro Kro Kro Kornenbourg ? le hooliganisle sur la Canebiere ? Les vitcimes de la route dues au vin ? les blagues racistes ? Vraiment, nous n’avons rien à envier en terme de beaufitude aux autres. Arretons de croire en ce mythe du francais cultivé, theatreux, gros devoreur de romans, esthete. 20% des francais ne lisent jamais. Seuls 18% ont fait des etudes superieures Bac + 3 et +. Des Marseillais pensent que Metz est en Allemagne. Seuls 25% des francais peuvent citer les 27 membres de l’UE.

      Communautarisme, alors la franchement mort de rire.
      Sur representation des corses dans l’administration de la ville de Paris, attentats anti francais en Bretagne, hostilité des heraultais vis a vis des chtis qui migrent, les accusant de faire monter le chomage, pensez vous que le communautarisme date de sarko ?


    • Daniel Roux Daniel Roux 6 décembre 2009 13:11

      @ Eleusis

      Que cela soit bien clair, mon opinion est que l’élection de Sarkozy est une erreur historique dont nous aurons du mal à nous relever.

      Cela devrait nous faire réfléchir sur notre système qui permet à un tel homme d’accéder aux plus hautes fonctions et qu’un irresponsable juridique, puisse s’octroyer tous les pouvoirs sans provoquer une censure du Parlement et du Conseil Constitutionnel.

      Si vous considérez le rôle néfaste des partis dans la vie politique au vue des résultats aberrants de leur mode de sélection des candidats, l’indécence de la non-représentativité des parlementaires, le mode de scrutin qui favorise honteusement les partis et candidats disposant de gros moyens financiers, vous conclurez qu’il y a quelque chose de pourri dans la votation à la française, comme dirait Kouchner.

      Sinon je constate que lorsque j’écris « communautarisme » vous comprenez « chauvinisme ».
      Beaufitude à la place d’exception culturelle.
      et Néo-colonialisme pour indépendance politique...

      J’ai souri en lisant votre dénonciation du système social que vous décrivez comme insuffisant (c’est vrai) mais qu’à la ligne suivante, vous dénoncez comme trop couteux ( je l’estime inutilement complexe et mal financé).

      Cordialement


  • Shaytan666 Shaytan666 4 décembre 2009 12:35

    Je reconnais humblement que j’ai lu l’article en diagonale mais si en 1945 la France a été considérée dans le camps des vainqueur et si elle a pu siéger comme membre permanent au conseil de sécurité, c’est grâce à qui ? Faut dire que pour beaucoup de choses De Gaulle avait la mémoire courte.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 12:57

      Pour le conseil permanent de sécurité, je dirai grâce à Churchill (si on veut absolument un nom), et plus largement au Royaume-Uni. Peut-être était-ce là son intérêt, peut-être était-ce un acte de pure reconnaissance, ou bien pour honorer l’alliance militaire conclue en 1939, ou bien autre chose encore, je ne sais pas.

      Mais c’est bien grâce à de Gaulle (en fait surtout grâce aux troupes qui se sont élevées contre la capitulation, mais comme en 1944 l’éssentiel de ces troupes s’étaient officiellement ralliées à lui...) que la France a pu figurer dans le camp des vainqueurs, et pas que comme supplétif des armées amérique-unienne et britannique !


    • Shaytan666 Shaytan666 4 décembre 2009 17:53

      Effectivement c’est grâce à Churchill car Staline n’en voulait pas, pourquoi j’en sais rien, ce n’est qu’à la 7ème demande que Staline a accepté.
      Il en a été de même à Yalta, Churchill aurait voulu que la France y soit représentée par De Gaulle mais cette fois là encore Staline a dit « niet » et n’a pas changé d’avis.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 18:04

      De Gaulle s’était opposé à l’influence de l’URSS sur l’Europe centrale et orientale, c’est peut-être de là que vient leur différend. Ou alors Staline était opposé à voir deux puissances moyennes (mais qui pouvaient compter) juste à la frontière de l’URSS (même si techniquement les Etats-Unis d’Amérique aussi étaient à la frontière de l’URSS).


  • Shaytan666 Shaytan666 4 décembre 2009 12:44

    Petit rappel, si effectivement en 1964 la France a quitté la structure militaire de l’Otan et son commandement intégré, elle n’a jamais quitté sa structure politique, de ce fait elle ne pouvait pas faire partie des « pays non alignés ».


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 13:15

      J’avoue, c’était peut-être un peu simpliste d’écrire que la France avait carrément changé de camp. La formule frappe et étonne, du coup je l’ai gardée. Mais bon, en tous cas, la France s’est voulue membre des pays non-alignés, et même dans le haut du pavé parmi ceux-ci !

      Après ça, moins d’une décénnie d’expérience, ça n’a pas donné grand chose dans les faits (enfin ceci tout de même : une image sacrément prestigieuse sur la scène internationale).


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 décembre 2009 09:13

      de la volonté à l’action ...

      Non alignee sur le papier mais partie prenante des guerres du golfe, du maintien de la presence en Afrique, etc


    • Brath-z Brath-z 7 décembre 2009 11:03

      La « politique africaine » de la France était justement l’une de ces aberrations que le bloc de l’ouest voulait voir disparaître. Un impérialisme ancienne formule à peine déguisé et apparemment incompatible avec l’appartenance au bloc de l’ouest, qui promouvait soit-disant les droits des peuples à l’auto-détermination etc. (tout comme le bloc de l’est, hein) tout en menant une politique impérialiste strictement économique (voire financière), donc moins identifiable.

      Quant à la guerre du golfe, la première et seule à laquelle la France a participé, elle eu lieu en 1991, donc bien après la parenthèse 1962-1969 pendant laquelle la France tenta de s’insérer dans le camp des non alignés.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 13:24

      Je n’ai rien voulu faire d’autre que d’expliquer le sens de l’emploi actuel et usuel du terme « occident », la réalité qu’il désigne lorsqu’il est employé par exemple par un homme politique ou un journaliste.
      Concernant l’occident en tant qu’identité culturelle et philosophique, ce n’est ni ma branche d’étude ni mon dada, donc je m’abstiens de tout commentaire sur le sujet. Mais je souscris presque pleinement (à quelques nuances près, mais on est dans le détail, là) à votre conception « civilisationnelle » (bon, le mot est maladroit) d’un occident formé sur « le Christianisme occidental, la féodalité, une musique, une architecture et une culture commune », ne serait-ce que parce qu’elle explique les liens étroits noués entre peuples et nations malgré des guerres innombrables et des éloignements géographiques importants.

      Mais ce sens-là n’est pas celui que désigne le terme « occident » dans une expression comme « la défense des valeurs occidentales » pour parler des tensions avec la Russie, la Chine, l’Iran ou autre, par exemple.


  • Armog 4 décembre 2009 14:53

    Effectivement ce devait être le GUD.

    Ceci dit, je ne suis pas d’accord avec vous concernant votre définition du mot occident.

    Quand on parle d’occident, on pense à république, libéralisme. La France, de par l’état de droit qu’elle représente, de par son modèle économique, fait partie intégrante de cette notion « occident », de par sa culture.

    Il est vrai que l’on peut remonter à la guerre froide, mais aujourd’hui encore cette notion est d’actualité.



    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 17:38

      « Quand on parle d’occident, on pense à république, libéralisme. »

      République, non (regardez le Royaume-Uni), mais démocratie, plutôt (même si les « démocraties occidentales » ne sont pas des démocraties au sens littéral, mais encore faudrait-il que la démocratie au sens littéral soit possible !).
      Libéralisme, oui, dans la conception économique comme dans la conception sociétale. Ou alors comme idéologie possible parmi d’autres.

      Mais là, on parle de modèle politique, soit le sens que revêtait le mot « occidental » à partir de la fin des années 1930 et qui a donné lieu à l’ « occidentalisation » de pays comme la Turquie ou le Japon.


  • projetX projetX 4 décembre 2009 15:24

    branlette cérébrale.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 4 décembre 2009 15:51

    Bonjour,


    de toutes façon, les étasuniens sont tous originaires d’Europe, sauf ce qui reste des Indiens, et la France est bien au centre de celle-ci dans le tandem franco-allemand dominant. Si effectivement depuis la libération nous sommes sérieusement invités à partager les modes et les produits d’origine occidentaux, ils viennent désormais de Chine et d’Orient, ce qui met un terme à l’influence. Notre fromage au lait cru est le dernier maillon qui a sauté parce que les étasuniens ne le supporte pas et bien qu’on en trouve encore difficilement, il n’y a plus qu’à espérer que les chinois l’aiment sans aller jusqu’à imaginer qu’ils l’assaisonnent à la sauce au poisson pourri. 

    Donc, nous sommes centraux, et l’humble correspondant que je suis est bien placé pour l’écrire étant habitant pile du centre de la France, mais avec une légère tendance vu que la maison est assise sur la partie orientale du carrefour en croix. Sachant que c’est notre destinée de nous soumettre au nouveau dominant mondial qu’est la Chine, 

    Mais, le grand inconvénient avec la mappemonde, c’est qu’il ne nous apparait qu’une moitié de celle-ci et dès que l’on se déplace, tout change, y compris Orient / Occident. Il sera impossible de mondialiser l’ensemble du point de vue d’un seul et c’est juste pour séparer que sont nées ces valeurs géographiques ; mais indépendantes d’une affiliation à l’ouest ou l’est.

    Cordialement. L.S.

  • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 4 décembre 2009 16:15

    Bon article.
    Votre vision de l’idéologie dite « occidentale » rejoint assez celle développée par Philippe Grasset sur son site très anti-occidental Dedefensa. Pour lui, cette idéologie est essentiellement anglo-saxonne et surtout américaine, c’est pourquoi il lui donne le nom, beaucoup plus juste à mon sens, d’ américanisme.
    Il est clair que la France en tant qu’entité Historique n’a jamais été en phase avec cette idéologie, bien au contraire, son rôle historique a toujours été d’en être le « poil à gratter », « l’empêcheur d’américaniser en rond ». D’où la haine viscérale qu’elle suscite depuis fort longtemps au sein des élites américanistes et, en contrepartie, l’attraction qu’elle a longtemps exercée sur la gauche américaine.
    La France assume depuis fort longtemps cette position originale et unique, d’être à la fois un pays occidental (au niveau géographique, culturel, politique...) et anti-occidental (au niveau idéologique).
    Mais une partie des élites françaises, foncièrement assujettie aux « valeurs » anglo-saxonnes américanistes, s’est toujours fidèlement appliquée à les défendre avec une servilité totale, même si cela était contraire aux intérêts français.
    Il se trouve que, depuis l’élection de Sarkozy, cette frange américaniste des élites françaises s’est accaparée tout le pouvoir et s’emploie à « faire le ménage » en éliminant la dissidence en son sein (affaires Villepin etc...).
    Mais le retour de bâton de l’Histoire guette au coin du bois, et cette situation anti-historique est vouée à l’échec car tôt ou tard la France retrouvera sa vocation historique et le sens de sa raison existentielle.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 17:46

      Merci !

      Concernant l’appelation « américanisme », elle ne me plaît pas pour trois choses :

      - d’abord l’Amérique est un continent qui comprend bien d’autres pays que les Etats-Unis, donc « amérique-unionisme » serait une appelation qui conviendrait mieux de mon point de vue

      - ensuite elle ne rend pas compte du processus de construction de cette idéologie, comme support théorique d’un « camp » lors d’un affrontement bipolaire et laisse entendre que cette vision du monde existe de toute éternité, ce qui fait assez « fin de l’histoire »

      - enfin elle affirme de manière claire que cette idéologie et cette vision du monde est la simple adaptation des valeurs qui sont à la base de la fondation et de la préservation des Etats-Unis d’Amérique, alors que ces valeurs elles-mêmes ont pour la plupart été absorbées et déformées (au mieux) ou ont carrément disparue dans un processus de remplacement, par précisément l’occidentisme


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 décembre 2009 09:17

      2nd ENORME souci avec americanisme, faire comme ci les Etats Unis etaient une entité monolitique

      Les Etats Unis sont partagés entre plusieurs concepts, de l’interventionnisme droitdelhommiste type Wodrow Wilson / Clinton , à l’isolationnisme type Annees 20.

      D’ailleurs, notons bien, que lit on dans les critiques anti US , en France notamment ?

      - ils se melent de tout et imposent leur modele (UE, Turquie, Japon, Irak etc)
      - ils n’interviennent pas assez et laisse les problemes non résolus (Proche Orient, Bosnie avant 1995 etc)


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 décembre 2009 09:18

      sans parler de la seconde guerre mondiale

      On leur a repproché de rester chez eux (avant 41) puis d’arriver en force sans se battre sur le terrain (44 et apres)


    • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 5 décembre 2009 10:12

      "2nd ENORME souci avec americanisme, faire comme ci les Etats Unis etaient une entité monolitique

      Les Etats Unis sont partagés entre plusieurs concepts, de l’interventionnisme droitdelhommiste type Wodrow Wilson / Clinton , à l’isolationnisme type Annees 20.« 

      Je comprends qu’on puisse trouver le terme »américanisme« non satisfaisant dans la mesure on il faut l’expliquer.

      Clairement, les USA ne constituent pas un »bloc« américaniste homogène. On peut trouver des américanistes dans les 2 camps (républicains et démocrates), même si cette idéologie est historiquement plutôt issue de la frange droite du camp démocrate. La gauche du camp républicain (représentée par les néo-cons notamment) est aussi de tendance américaniste. La gauche démocrate (historiquement francophile) et la droite républicaine (en partie isolationniste/ xénophobe et en partie libertarienne) sont plutôt anti-américanistes.

      L’américanisme, est représenté par la tendance »Wilson\Clinton interventionniste« . La tendance »isolationniste« est une forme d’opposition à l’américanisme.

      Le »mondialisme« est le faux-nez de l’américanisme.

       »D’ailleurs, notons bien, que lit on dans les critiques anti US , en France notamment ?

      - ils se melent de tout et imposent leur modèle (UE, Turquie, Japon, Irak etc)« 

      Ceci est la vision des français anti-américanistes.

       »- ils n’interviennent pas assez et laisse les problemes non résolus (Proche Orient, Bosnie avant 1995 etc)"

      Selon les Français américanistes.


  • L'enfoiré L’enfoiré 4 décembre 2009 16:27

    Copy Paste de Wiki :

    L’Occident, ou monde occidental, est une zone géographique qui désignait initialement l’Europe de l’Ouest. L’extension de l’espace considéré a varié au cours de l’Histoire. À une période donnée, elle peut également varier en fonction du locuteur et du contexte. Au tournant du XXIe siècle, on admet généralement que l’Occident regroupe essentiellement l’Europe et l’Amérique du Nord. On y adjoint aussi généralement l’Australie et la Nouvelle-Zélande, voire l’Afrique du Sud. L’emploi du mot et du concept d’Occident repose le plus souvent sur l’idée sous-jacente d’une civilisation commune à cette zone (voir l’article Civilisation occidentale), et sur une opposition sémantique entre l’Occident et, soit le reste du monde, soit une ou plusieurs autres zones géographiques (notamment les oppositions Occident / Orient et Occident / Bloc communiste).

    De toute manière, chaque pays à son occident en fonction d’impératifs complètement différents. La Chine et l’Inde copiant-collant l’occidentalisme ont dépassé leurs maîtres.


    • L'enfoiré L’enfoiré 4 décembre 2009 16:34

      « De Gaulle disait »oui« à l’Europe européenne, »non« à l’Europe américaine »

      Non, également à l’Europe européenne. Il pensait bien plus à une Europe le plus possible avec un esprit français pour effacer les risques de guerre par la combinaison des intérêts français et allemands, une coopération devant suivre après la mise en commun du charbon et de l’acier, à l’époque moyens premiers de tout armement.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 18:00

      La conception que de Gaulle avait de l’Europe peut, il est vrai, être interprêtée comme la défense de l’intérêt franco-français à l’aide d’outils plus larges. Evidemment, alors, de Gaulle défendait plutôt une Europe française qu’européenne.

      En tous cas, cela confirme la vision d’une construction européenne entreprise pour défendre l’intérêt de la France plus que par dogmatisme européiste.


  • Lapa Lapa 4 décembre 2009 17:02

    Le problème de l’occident c’est qu’il a été phagocyté par l’outre atlantique. Alors qu’il s’agit d’un concept né d’une culture européenne commune, féodale et médiévale. Chose à laquelle les américains ne pigent rien et pour cause.
    Normalement, l’occident devrait être l’europe de l’ouest et non les USA.


  • non666 non666 4 décembre 2009 17:45

    Eh ben, il etait temps que je debarque sur ce sujet !
    L’Occident, comme le souligne l’Auteur a plusieurs sens selon qu’on parle de 1900 ou d’apres guerre.
    Il a aussi deux lectures selon qu’on parle d’un referentiel europeen ou par rapport au reste du monde.

    Historiquement, l’Occident est ce qui est à l’Est du Rhin, c’est a dire essentielement la France.
    Au dela commence la Mittel-Europa (l’Europe centrale) dominée par l’Allemagne.

    Abusivement, si on prends le référentiel de «  l’Orient » , l’Occident devient peu ou prou un synonyme d’Europe.

    Une des techniques de propagande est de faire se transformer le sens des mots, sous pretexte de « modernisation » .
    L’Occident est devenu, apres la division de l’Europe de part et d’autre du rideau de fer , un synonyme du camp « atlantique » , dominé par les etats unis.
    Cela AURAIT DU cesser avec la fin du mur de Berlin seulement voila, comme le dollar monnaie de reserve internationnal, cette definition nouvelle donne un avantage competitif aux etats unis en ne distingant plus l’Occident (c’est a dire l’Europe ou en tous cas sa partie ouest du Rhin) du camps des etats unis.
    En supprimant le sens originel , nous avons ni plus ni moins cesser d’exister car nous ne pouvons exister que s’il existe des mots pour nous definir.

    Ce n’est pas le seul vocabulaire geopolitique qui ait ainsi été violé, perveti par les interets anglo-saxons.
    Prenons le mot « Amerique » , il designe aussi bien la partie (les etats unis) que le TOUT (le Continent americain.
    En confisquant ce mot appartenant a l’ensemble des habitants DES AMERIQUES , les etats uniens se donnent ainsi le droit de parler au nom de tout le continent.
    Si on y ajoute la doctrine Monroe (l’Amerique aux americains) la deviation de sens du mot Amerique prends toute sa valeur.
    Cela donne ni plus ni moins que le droit aux etats unis d’intervenir sur l’ensemble du continent en pretendant interdire aux etats « non-americain » d’y faire de meme....

    Si l’on reflechi, la deviation du sens du mot « Europe » voulu par DSK , Sarkozy et toute la clique des amis d’israel en un synonyme de l’Europe-mediterranee n’est pas plus neutre....
    On nous preparerait a integrer la Turquie et israel qu’on ne s’y prendrait pas autrement....


    Cette technique generale de propagande s’appelle la« perversion des concepts » et ce n’est pas pour rien.


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 17:54

      D’accord sur l’éssentiel, juste une chose : je m’éfforce, pour des raisons de clarté mais c’est vrai que ça peut être une forme de « résistance » à l’impérialisme amérique-unien, de distinguer l’Amérique (le continent) des Etats-Unis d’Amérique, pays auquel j’associe l’adjectif amérique-unien.


    • L'enfoiré L’enfoiré 4 décembre 2009 20:22

      NON666,

      « Historiquement, l’Occident est ce qui est à l’Est du Rhin, c’est a dire essentielement la France. »
      Il n’y a pas une erreur quelque part ? Ouest ?

      « propagande s’appelle la » perversion des concepts"
      Un concept n’est pas immuable et dépend de l’usage qui en est fait par les habitudes.
      Il est clair que l’occidentalisme courant né en Russie évolue et exprime un esprit, une idéologie politique pronant une convergence d’intérêts entre l’Europe et les Etats-Unis.


    • Brath-z Brath-z 7 décembre 2009 11:10

      Il est vrai que les concepts (et a fortiori les mots qui les désignent) ne sont jamais fixes, immuables. Il est non moins vrai que le changement du sens d’un mot, du domaine d’application d’un concept, etc. peut résulter d’une volonté précise.

      Concernant l’occidentalisme, je le vois se prolonger jusqu’au début du 20ème siècle avec l’occidentalisation de certains pays, mais guère au-delà des années 1950, après lesquels les alignements sur l’ « occident » se faisaient sur des critères non pas de « modernité » ou d’ « efficacité » mais d’orientations géopolitiques, voire idéologiques. En revanche, les critères de « bonne gouvernance » edictés par des instances telles que le FMI peuvent être un reste d’une conception occidentaliste, sauf qu’elle est précisément le fait des « occidentalistes ».


    • Brath-z Brath-z 4 décembre 2009 18:47

      Bonsoir !

      Dans ce commentaire : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-france-n-est-pas-un-pays-66086#forum2337808, un commentateur expose sa vision de l’occident, vision que je qualifierais précisément de « civilisationnelle », et le fait remonter au haut Moyen-Âge, bien avant les premières colonies européennes.

      Pour moi, le colonialisme (ou, aujourd’hui, l’impérialisme), ne sont pas consubstanciels à la civilisation occidentale. Par ailleurs, il existe des conceptions impérialistes qui ne sont pas occidentales, ni géographiquement, ni politiquement, ni idéologiquement parlant.


  • georges 5 décembre 2009 08:30

    dans le sens ou la france est une republique bananiere oui elle n est pas occidentalisée


  • ddacoudre ddacoudre 5 décembre 2009 09:30

    bonjour bartz

    bon article qui offre effectivement avec clarté les divers degrés d’appréciation de cette acception « occidentale »

    cordialement.


  • guibbs 5 décembre 2009 12:54

    Article intéressant, qui pose également la question de ce qu’est l’Occident :
    - le monde anglo-saxon et affiliés,
    - le monde « laïque »,
    - ou l’ensemble des pays dont la culture majoritaire remonte plus ou moins directement...à Rome ?

    Si l’Occident est effectivement défini comme les héritiers lointains de la civilisation romaine, alors non seulement la France en fait partie...mais également tous les pays, au moins, où le latin est l’alphabet d’usage.

    Par son universalité, et sa facilité d’utilisation, le latin aurait alors occidentalisé la planète entière !


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