vendredi 9 août 2019 - par Michel J. Cuny

La France : plus rien que l’une des girouettes de Berlin ?…

Le 11 septembre 2017, Olivier Passet saisissait l’occasion qui lui était offerte de mesurer les effets possibles de l’annonce faite à Athènes, le 7 septembre précédent, par le nouveau président de la république française, Emmanuel Macron, d’une… refondation de l’Europe.

Le prévisionniste évalue tout d’abord l’évolution, selon les pays différents européens, de ces coûts unitaires qui synthétisent les hausses de productivité, mais aussi les effets de la maîtrise accentuée sur les salaires réclamée par l’Allemagne. Puis, il établit le tableau des pourcentages de croissance sur un an…

Le résultat général ne devrait surtout pas nous surprendre :
« Cet aperçu montre d’abord que le moteur de la croissance est toujours centré sur l’Allemagne, même si le pays ne paraît pas en proue de la reprise. Et que ce pays emporte dans son mouvement les PECO, son fameux Hinterland, et toutes les économies d’Europe centrale et du Nord qui ont su se positionner en complémentarité de son économie. »

Pour les autres (France et sud de l’Europe), les économies en question font ce qu’elles peuvent, avec toutefois un gros bon point (entaché d’une certaine ironie) pour l’une d’entre elles :
« La péninsule ibérique paraît s’être greffée sur la plateforme germanique, grâce à l’ajustement de ses coûts… mais jusqu’à quel point ? »

…formule qui nous rappelle la laisse qui maintient tout cela dans l’Empire allemand…

Quant à l’ironie, elle tient à ceci qui est effectivement plutôt hilarant…
« N’est-ce pas plutôt un simple effet de rebond lié au fait que cette région a plus plongé que les autres et qu’elle ne fait que retrouver, 10 ans après la crise, les niveaux de production qui prévalaient alors ? »

Décidément très forts, ces Allemands !…

Passons maintenant aux résultats « intellectuels » de l’accentuation globale de l’exploitation de l’être humain par l’être humain telle qu’elle s’opère, avec une certaine délicatesse, depuis Berlin…
« Dire, à partir de là, que l’écrémage productif remet ces économies sur les rails du rattrapage est bien prématuré. Il suffit de regarder la R&D par habitant pour en douter. Aucun mécanisme endogène de rattrapage ne se met en place entre pays du centre, qui polarisent les activités à forte valeur ajoutée, et ceux de la périphérie, voués à approvisionner à faibles coûts la plateforme allemande. »

L’imbécillité humaine restera donc plus ou moins clouée au sol… là où il faut, et plus particulièrement, pour ce qui regarde la France, grâce sans doute à ce que l’Université et l’Education nationale ont désormais pour vocation de laisser sur le bas-côté…

Autre petite annotation très intéressante produite par Olivier Passet pour aider à initier un Macron à l’histoire de l’enfoncement du pays qui l’a élu à la place – enviable et enviée – de girouette de Berlin :
« Face au bloc productif allemand, les autres grandes économies généralistes – France, Italie, et maintenant Royaume-Uni – peinent de plus en plus à trouver leur place. Et ce sont elles qui sont à la traîne du mouvement. »

Mais voilà que le petit exercice qu’il vient de réaliser sous nos yeux aura eu un effet dynamisant sur notre analyste qui y revient le 19 septembre 2017 avec un titre qui montre bien qu’il y a quelque chose qui ne passe pas chez lui : « Une Europe vassalisée sous plateforme allemande. »

Evidemment, l’ordinaire du peuple français s’en fiche et s’en contrefiche…

Ainsi, à sa façon, Olivier Passet est-il déjà un enfant perdu… et qui paraît porter son malheur avec lui depuis longtemps :
« J’ai coutume de dire que l’Europe est en passe de devenir une « plateforme de production allemande ». »

Et si l’Allemagne a finalement réussi à gagner la Seconde Guerre mondiale et, par contre-coup, la Première, le peuple français peut-il faire autre chose que d’aller tout de suite se coucher… sur cette Histoire qu’il ne lui reste plus qu’à conchier pour en perdre définitivement jusqu’aux derniers documents ? C’est sans doute l’usage qu’il réserve à Internet…

Mais revenons à ce qui peut être étudié ici, en regardant, de plus près, le sens qu’Olivier Passet donne à l’intitulé : « plateforme de production allemande  »…
« L’expression suggère que les autres économies de la zone sont en voie de vassalisation et n’ont d’autre vocation que de passer sous tutelle du donneur d’ordre rhénan en tant que sous-traitant de premier ou second rang. Et qu’à travers son leadership économique, l’Allemagne imprime peu à peu l’ascendant sur la configuration du projet européen. »

Nous savons déjà qu’il s’agit là de l’expression d’une politique allemande de très long terme… D’une politique de puissance… et d’une puissance qui a désormais une dimension planétaire parmi les moins contestables.

D’une certaine façon – et cette fois-ci sur le terrain économique -, l’affrontement entre la Chine et l’Allemagne (les deux premiers pays exportateurs au monde) est en voie de remplacer l’affrontement politique et militaire qui a autrefois eu lieu entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis, sans que pour autant, bien sûr, ceux-ci soient eux-mêmes véritablement sortis d’un jeu qu’ils ne savent pas encore vraiment par quel bout prendre…

Dans cet affrontement planétaire, par quel petit trou la France va-t-elle finir pas disparaître ? et quel sera le prix que sa population devra payer pour un effondrement humain resté plus ou moins sans exemple ?

NB. Cet article est le cent-trente-sixième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
Pour revenir au document n° 1, cliquer ici



14 réactions


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 9 août 2019 10:09

    Berlin n’étant qu’une girouette de Washington et Paris aussi, ça risque de mettre les young leaders devant des problèmes de navigation quand les vents sont contraires...


    • Samy Levrai samy Levrai 9 août 2019 13:25

      @Séraphin Lampion
      J’allais faire remarquer à l’auteur qui est historien que ceux qui occupent militairement encore aujourd’hui tous les pays europeens sont américains, qu’ils sont venu une fois les nazis déjà vaincus par les soviétique, envahir et soumettre d’abord l’Europe de l’ouest puis celle de l’Est une fois l’URSS disparut...
      Que l’UE et l’OTAN sont les deux faces de la domination américaine sur l’Europe.


    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 9 août 2019 13:40

      @samy Levrai
      Votre allusion à l’auteur me porte à venir conforter votre propos avec ce que j’ai écrit hier ici...
      https://unefrancearefaire.com/2019/08/08/la-france-depecee-par-lallemagne-ou-par-la-chine/


    • Samy Levrai samy Levrai 9 août 2019 14:27

      @Michel J. Cuny
      La plupart des sociétés du CAC 40 appartiennent à des hedge founds americains et ont été payées avec de la monnaie de singe pas encore sèche. 


  • zygzornifle zygzornifle 9 août 2019 10:34

    Papier-cul serait plus approprié .....


  • Julot_Fr 9 août 2019 12:36

    Ce n’est pas berlin mais la constellation des multinationales (sous ensemble du clan globaliste) qui depeuce la france a travers l’ue et par le biais de leur bon chienchien Macron qui vraissemblablement encore au service de Rostshit (pouvoir financier au sommet du clan globaliste) quoique non officiellement desormais


    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 9 août 2019 13:06

      @Julot_Fr
      Merci.
      Pourriez-vous nous indiquer les documents qu’il serait possible d’utiliser pour aller dans votre sens ?


    • baldis30 9 août 2019 15:12

      @Michel J. Cuny

      bonsoir, 
       Rothschild a commencé avec une fausse information sur Waterloo, il ne s’est pas arrêté depuis ... Puisque cela marche .... et que personne ne dit rien ...


    • Julot_Fr 9 août 2019 21:54

      @Michel J. Cuny On peut parler de faits plutot que de documents. 1. Macron etait employes chez Rostshilt introduit par Attali. 2. En tant que ministre de l’eco, Macron a vendu Alstom a GE (multinational globaliste), pas a une firme allemande, meme histoire pour Technip. 3. Histoire similaire pour les nationalisation, ici l’ue sert d’excuse.. en cours. En ce qui concerne l’assertion que rostshilt domine la constellation de multinationales vous avez deux faits 1. Cette famille a pris le controle de la plus puissance banque centrale dans ce qui allait devenir l’empire britanique, empire qui existe jusqu’a ce jour et a utilise les USA comme son ’dumb giant’, ainsi toutes les guerres des 200 dernieres annees trouvent leur source au RU (je donne les details sur demande) et l’article dans mon poste suivant vous donne un gout de ce que j’avance. Noter que la loi votee il y a 1 mois interdisant la critique du sionisme est une loi interdisant la critique de nos maitres.. ils sont sionistes (a ne pas confondre avec semites) et non allemands. Sinon comme source generales : sgtreport.com zerohedge naturalnews.com


    • Julot_Fr 9 août 2019 22:11

      Pour illustrer comment fonctionnait la domination britanique sur les USA avant trump https://www.europereloaded.com/the-special-relationship-is-collapsing-and-thats-a-good-thing/ Notez une autre illustration : le russiagate a ete initie par les services secrets britaniques pour dechoir trump.. trump etant en train de demonter l’ordre globaliste, il est ennemi nº 1 de ces gens la. Il s’attaque a tous les plans globalistes : independance de la fed, TTIP (TAFTA), accords de paris portes par Macron (encore un indice du vrai employeur de macron)


    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 10 août 2019 09:51

      @Julot_Fr
      Merci pour tous ces éléments effectivement très intéressants.
      Il faut maintenant redouter que la France ne prenne, en Iran, la route qu’elle a suivie en Libye (Sarkozy) et en Syrie (Hollande).
      Car, au-delà des personnes, il y a les structures économiques, politiques, militaires, etc.
      Et c’est ce sur quoi je m’efforce de travailler avec des outils adaptés à la dimension des problèmes.


    • Julot_Fr 11 août 2019 13:03

      @Michel J. Cuny
      La France actuelle ne s’alliant qu’aux bandits attaquants les opposants faibles, pas de risque qu’elle s’engage contre l’Iran allie a la Russie (pas au dela d’une aide aux insurections locales « spontanees » ou aux actes disruptif tel l’attentat du Charli hebdo). L’armee francaise est decevante en terme de servitude aux puissances financieres qui sont leur propre ennemi.. ainsi la vente d’Alstom enleve toute capacite a la France et l’armee francaise d’avoir une force de deterrence independante de l’etranger (Alstom fabriquait les turbines du Charles DeGaule)


    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 11 août 2019 13:43

      @Julot_Fr
      En ce qui concerne l’Iran, j’espère vivement que vous ayez raison.


Réagir