samedi 14 avril 2018 - par Renaud Bouchard

La Guerre de Charlie-Wilson-Macron en Syrie ou l’ineptie en marche. Question : où emmenez-vous la France, M. le Président ?

« Partant pour la Syrie, / Le jeune et beau Dunois, / Venait prier Marie / De bénir ses exploits : / Faites, Reine immortelle, / Lui dit-il en partant, / Que j'aime la plus belle / Et sois le plus vaillant. »

« Le Beau Dunois », Hortense de Beauharnais, A. de Laborde & Davilmore, 1807-1808

 

« Le gouvernement déconne à pleins tubes, la moitié des fonctionnaires sont partis en pause déjeuner, les Affaires étrangères sont à peu près aussi utiles qu'une branlette, le pays est fauché comme les blés et les banquiers nous tirent notre fric avec un joli bras d'honneur . Qu'est ce qu'on est censés faire ? On va pleurer dans les jupes de Maman ou on met les mains dans le cambouis ? »

« Ma conclusion d'expert, assène-t-il, est que, en tant que grande nation, nous souffrons de pourriture managériale du sommet à la base. »

John Le Carré, Un traître à notre goût, Seuil, 2011

 

« These things happened. They were glorious and they changed the world... and then we fucked up the endgame. »

Charlie Wilson's War (2008)

 

PNG J’invite les lecteurs à écouter très attentivement les analyses particulièrement intéressantes de l'historien et démographe Emmanuel Todd à propos du conflit syrien.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-revue-de-presse-des-matins-du-samedi/comme-un-air-de-troisieme-guerre-mondiale

 

Cette analyse répond à une triple erreur politique, diplomatique et militaire qui sont les ingrédients d’une course à l’abîme menée par des gens dont la place devrait être dans un pénitencier pour une durée indéterminée.

 

« Il est temps pour toutes les nations civilisées de s'unir de façon urgente et de mettre fin à la guerre civile en Syrie en appuyant le processus de paix des Nations Unies à Genève », a donc eu le front de déclarer ce samedi 14 avril 2018 le ministre américain de la Défense J. Mattis, après le déclenchement dans la nuit d’une opération militaire combinée avec les États-Unis, la France et le Royaume-Uni à l’encontre de la Syrie. Le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, a en effet précisé que les forces occidentales avaient visé samedi à 01H00 trois cibles « liées au programme d'armement chimique syrien », l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie.

De Londres, la première ministre britannique Theresa May a affirmé qu'il n'y avait « pas d'alternative à l'usage de la force », assurant que « tous les recours diplomatiques » avaient été explorés, en vain.

Le communiqué officiel de la Présidence de la République restera un modèle du genre dans l’abaissement tant de la politique que de la diplomatie françaises, comme si la totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies n’étaient pas plutôt imputables à cette sinistre trinité de pantins membres dudit Conseil de Sécurité dont ils auront délibérément trahi la mission.

http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/communique-de-presse-du-president-de-la-republique-sur-l-intervention-des-forces-armees-francaises-en-reponse-a-l-emploi-d-armes-chimiques-en-syrie/

A chacun de répondre à une question très simple : l'accès aux fonctions présidentielles suppose-t-il de mener une guerre une fois élu ? Qui ne voit l'ineptie ou l'inconscience de pareil comportement ? Est-ce là ce que l'on attend du Chef de l'Etat ? Qu'il précipite le pays ou l'agrège dans un conflit dans lequel il ne trouvera aucun avantage et en tout cas des désagréments plus que sérieux en perdant toute crédibilité et en important sur le terrtoire les braises tourbillonnantes d'un incendie à la recherche d'un nouveau combustible de choix à dévorer ?

Avons-nous affaire à des stratèges, des inconscients ou des criminels de guerre ?

Il est désormais à mes yeux indiscutable que les auteurs et complices de cette agression d’un État souverain devront un jour rendre compte de leurs agissements devant une cour pénale internationale, ne serait-ce que pour fournir les « preuves » des « capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques », preuves auxquelles le Parlement, s’il lui reste encore un peu d’indépendance politique, serait déjà très inspiré de s’intéresser à l’occasion du débat parlementaire qui sera organisé conformément à l’article 35, alinéa 2, de la Constitution, consécutif à la décision d’intervention de nos forces armées à l'étranger.

Est-il besoin de rappeler que la Russie, soutien indéfectible du régime de Damas, a vivement réagi par la voix de son ambassadeur aux États-Unis, S.E Anatoli Antonov. lequel a déclaré : « Nos mises en garde n'ont pas été entendues », la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ajoutant pour sa part qu’un « coup a été porté contre la capitale d'un État souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste », « les frappes occidentales contre la Syrie intervenant « au moment où elle avait une chance d'avoir un avenir pacifique ».

Nul doute qu’elle faisait allusion au fait que les forces gouvernementales syriennes soutenues par la Russie ont repris ces derniers mois une grande partie des territoires qui étaient tenus par les groupes rebelles.

Car la cruelle et implacable vérité est bien là, que les « dirigeants » occidentaux se refusent à admettre comme une évidence : celle de leur totale défaite, la leur et celle de leurs pseudo alliés face aux Russes et aux Iraniens qui ont la supériorité militaire, stratégique et politique avec beaucoup d'hommes sur le terrain pour aider Damas à reprendre tout le pays à de multiples groupes rebelles ingérables et dont l’avenir politique est réduit à un échec consommé.

La Russie, indéfectible soutien au régime de Bachar el-Assad, a fait usage à douze reprises de son veto en sept ans de conflit sur des projets de résolution au Conseil de sécurité contre la Syrie. Deux axes existent désormais : Washington, Tel-Aviv, Ryadh pour le premier, et Moscou, Damas, Téhéran pour le second. Ce sont là deux mécanismes aux engrenages redoutables dans lesquels le Royaume-Uni et la France réduits à celui de supplétifs conduisant une guerre de capitaines tenus en laisse par un suzerain qui les sacrifiera lorsqu’ils seront devenus inutiles, risquent fort de se broyer les doigts avant d’en devenir les lubrifiants, à la différence de l’Italie et de l’Allemagne qui auront su ne pas ajouter le danger d’importer un conflit armé dans leurs territoires déjà minés par un ennemi intérieur.

Il faut écouter et lire très attentivement les déclarations de MM. S. Lavrov et V. Poutine, véritables traités de diplomatie, de géopolitique, de stratégie et de tactique dont nous allons très vite ressentir les conséquences et les effets par un coup de sifflet qui nous avertira de notre mise hors-jeu et notre éjection du terrain.

T.May, D.Trump et E.Macron ignorent une donnée fondamentale qui tient au fait que les Russes sont les inventeurs d’un concept dans lequel ils excellent : celui de « l’art opératif », dans sa double dimension, militaire et diplomatique.

Les esprits chagrins qui tenteront de se défausser en excipant de l’efficacité des « sanctions économiques » prises contre la Russie (Rusal, Nord Stream 2 etc.) risquent fort, là encore, de découvrir prochainement la montée en puissance du Bloc eurasiatique.

Nous avions en tant que France et UE une occasion exceptionnelle d’œuvrer à la reconstruction tant économique que politique d’un pays et d’une région meurtris par une folie autant religieuse que politique et économique sur fond de guerre du gaz et du pétrole.

Nous avons choisi les « mauvais alliés » et nous sommes acoquinés et compromis avec des perdants radicaux dont les intérêts nous sont fondamentalement étrangers et qui risquent fort de nous engloutir dans leur naufrage bientôt irrémédiablement consommé.

La guerre de Syrie n'est pas terminée. Elle va bientôt se déplacer et changer de théâtre d'opérations.

En ce qui concerne la France il est probable qu’elle sera, fort heureusement, le tombeau politique de notre beau Dunois qui n’a manifestement pas compris et encore moins saisi les enjeux géopolitiques, géoéconomiques, géofinanciers, géostratégiques d’un monde dont il vient de nous prouver de manière éclatante son ignorance et ce par manque de culture, de recul historique, de maturité et d’expérience sur le terrain.

"On change le monde, ensuite on fiche le camp et on fout en l'air la fin de partie", déclare Tom Hanks-Charlie-Wilson dans le film de Mike Nichols intitulé Charlie Wilson’s War (2008). Ce n’est pas exactement ce que l’on attend d’un Chef d’État.

Je vais très exactement vous dire ce que je ferais si j'étais le dirigeant d'un pays injustement agressé par une coalition internationale dans laquelle figurent désormais deux nouveaux venus agissant comme des voyous. Je leur montrerais la puissance et les capacités de nuisance de mes services secrets qui, à la différence de la population bêlante en marche derrière son berger, savent ce que veut dire se battre et n'ont aucun état d'âme pour répliquer.

La France est en guerre, Monsieur le Président, par votre faute. Une guerre que vous avez déjà perdue et dont vous devrez rendre compte lorsque le premier avion ne sera pas rentré ou lorsque le prochain attentat sera commis contre les intérêts de notre pays, à moins que vous n’ayez - sait-on jamais -, la présence d’esprit de débattre honnêtement et cartes sur tables avec vos compatriotes et concitoyens d’un enjeu majeur qui les concerne au premier chef et qui se résume à une question très simple à laquelle vous comme nous, allons devoir répondre, avec ou sans vous : « Où emmenez-vous la France ? »

 

Sources et références  :

 

John Le Carré, Un traître à notre goût, Seuil, 2011

Partant pour la Syrie

https://vimeo.com/1737097, interprétation musicale par Paula Bär-Giese, soprano & pianiste.

https://www.partitionsdechansons.com/pdf/18092/Alexandre-de-Laborde-Hortense-de-Beauharnais-Partant-pour-la-Syrie.html

« Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu, quand nous le jugerons utile et le plus efficace »

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/04/12/97001-20180412FILWWW00166-syrie-des-armes-chimiques-ont-ete-utilisees-affirme-macron.php

Th. Meyssan, Quatre jours pour déclarer une Guerre froide

https://www.voltairenet.org/article200226.html

https://francais.rt.com/france/49790-frappes-occidentales-syrie-classe-politique-france

https://sputniknews.com/analysis/201804111063455868-trump-us-syria/

https://www.amazon.com/State-Secrets-Insiders-Chronicle-Chemical/dp/1432725661

https://theduran.com/6-simple-reasons-why-trump-is-going-to-war-in-syria/

http://www.thegatewaypundit.com/2018/04/fox-news-announcement-on-u-s-action-in-syria-is-imminent/

 

JPEG



126 réactions


    • Dom66 Dom66 16 avril 2018 12:11

      @Parlez moi d’amour

      C’est exact et en plus discours de gauche, politique de droite


  • Byblos 15 avril 2018 04:35

    L’auteur rapporte ainsi les propos du ministre US de la défense : « Il est temps pour toutes les nations civilisées de s’unir... ».


    Je me suis aussitôt senti comme Diogène, une lampe à la main, et parcourant l’Occident à la recherche d’une « nation civilisée ». Et j’ai entendu l’écho me dire : mais ne vois-tu pas, toi qui cherches encore, que l’Occident a sombré dans la décadence, voire la déchéance ?

    Je me suis alors tourné vers l’Orient. Et j’ai éteint ma lampe. Car j’ai vu le soleil se lever.

  • Massada Massada 15 avril 2018 07:52
    Des médias arabes ainsi que la chaîne Sky News en langue arabe révèlent samedi soir que des avion non-identifiés ont visé la base de Jabel Azzan tenue par des milices iraniennes au sud de la ville d’Alep.
     
    Plusieurs fortes explosions auraient été entendues. Il y aurait eu des morts et des blessés dont des officiers iraniens.


  • Matlemat Matlemat 15 avril 2018 08:00

  • steklo steklo 15 avril 2018 09:09

    Une information trouvée sur Sputnik très différente des médias menteurs français : ils sont tombés à pieds joint dans le piège de Poutine, un échec et mat splendide…….

    En d’autres termes, Pékin reconnaît aux États-Unis d’Amérique, le Royaume de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ainsi qu’à la République française le statut de belligérants directs dans la guerre en Syrie.

    Ceci est une évolution assez importante car la propagande officielle atlantiste et arabe inféodée martèlent à tue-tête que la guerre en Syrie est une guerre civile.

    Concernant l’opération ou plutôt le fiasco d’hier, des analystes militaires chinois ne cachaient plus leur stupéfaction de constater àquel point les missiles de croisières Tomahawk et MBDA Storm Shadow ainsi que les derniers missiles Air-Sol sont devenus inefficaces en soulignant que la suppression avancée des défenses aériennes syriennes, préalable au succès de toute attaque aérienne digne de ce nom, avait tourné au fiasco.

    Cette situation a suscité beaucoup de commentaires sur le réseau militaire chinois où un intervenant a souligné non sans ironie que la Chine pouvait dormir bien tranquille à la lumière des piètres prestations militaires occidentales en Syrie.

    ils sont tombés à pieds joints dans le piège Russe….cela a permis d’apprécier le potentiel des 4 voyoux…..usa, france, rosbeef, irlande car a permis d’apprecier leur materiel, qui est nul dans la mesure ou il y eu 71% d’intercéption avec du matos russe ancien, en extrapolant avec le mteriel russe moderne, on aurait je pense facilement 100% d’interception…les Chinois, Pakistanais, Indien,Iraniens doivent se frotter les doigts de la décadence occidentale


    • Lugsama Lugsama 17 avril 2018 00:43

      @steklo

      Poutine s’est laisser humilier tout seul par u allié qu’il trqine comme un boulet, quel coup de maitre !

      Les chinois savent bien que ces 71% sont de la propagande, ils sont pas bête.

  • Massada Massada 15 avril 2018 09:28

    La propagande russe bat son plein pour masquer une réalité bien humiliante. 

     
    Les photos satellites montrent que les installations d’armes chimiques syriennes ont été sérieusement touchées
    3 sites syriens ont été touchés par 105 missiles américains, britanniques et français samedi matin ; Trois bâtiments dans un centre de recherche et de développement à l’extérieur de Damas ont été détruits, de même qu’un site de stockage d’armes chimiques et un bunker souterrain.
     
    Le directeur des Etats-Majors conjoints a désavoué les informations syriennes et russes selon lesquelles les missiles de croisière avaient été interceptés avant d’atteindre leur cible, affirmant que “aucun des avions ou des missiles n’avait été touché”. Donc un score de zéro pointé pour la fine fleur de la défense anti-aérienne russe, qui vend ses produits aux quatre coins du monde.
     
    Les forces antiaériennes syriennes ont, dit-il, tiré environ 40 missiles, mais surtout après que les cibles aient été touchées. Ce qui ne servait strictement à rien. 
     
    Dur réalité pour les anti-français du forum smiley



  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 15 avril 2018 11:57


    Aux Lecteurs que je remercie de leurs commentaires et observations.

    En attendant de plus amples développements et mes prochaines réponses à chacun, veuillez prendre connaissance de cette vidéo assez remarquable qui montre que même aux USA le montage du « False Flag » chimique syrien est totalement éventé :

    A écouter très attentivement :

    https://www.youtube.com/watch?v=DbQB1EQ32CE


    • Piere CHALORY Piere CHALORY 15 avril 2018 12:39

      @Renaud Bouchard


      Bonjour Renaud,

      J’ai été voir la vidéo qui est intéressante, tout le problème étant l’impact réel du Web, pour l’instant encore, par rapport à la machine de guerre de la propagande étatique. Quand on pense qu’un macron a pu être élu juste par un matraquage publicitaire, en plus de fraudes vraisemblables et d’arrangements contre-nature entre soi-disant ennemis politiques, on reste coi.

      Voici un lien qui conforte encore l’évidence de la crétinerie co-substantielle à l’action de disgrâce que fut ce ridicule bombardement contre la Syrie ;


    • Dom66 Dom66 15 avril 2018 12:43

      @Renaud Bouchard

      Fabuleux...rien de plus, merci pour le partage...Show impossible en France !


  • BA 15 avril 2018 12:30

    Une information très importante :


    Les enquêteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) devraient arriver dimanche dans l’ex-ville rebelle de Douma, près de Damas, pour enquêter sur l’attaque chimique présumée qui a déclenché des frappes occidentales contre le régime, selon un responsable syrien.


    La question est donc :


    Pourquoi les membres de l’OTAN ont-ils bombardé la Syrie avant d’avoir eu le résultat de l’enquête de l’OIAC ?


    Si les membres de l’OTAN avaient été de bonne foi, ils auraient dû attendre le résultat de l’enquête de l’OIAC, et ensuite ils auraient dû prendre une décision de bombardement ou alors de non-bombardement.


    Or les membres de l’OTAN se sont dépêchés de bombarder la Syrie avant même le début de l’enquête de l’OIAC.


    Comme d’habitude, le Royaume-Uni, la France et les nations occidentales se sont comportés en caniches des Etats-Unis.


    Theresa May et Emmanuel Macron sont les caniches des Etats-Unis.


    https://media.paperblog.fr/i/484/4848858/coiffures-bizarres-dun-chien-photos-L-_HT_nN.jpeg


  • JC_Lavau JC_Lavau 15 avril 2018 13:08

    La bonne nouvelle, c’est que Mohammed Alloush est furieux de cette « farce » :


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 15 avril 2018 17:01
    «  »J’invite les lecteurs à écouter très attentivement les analyses particulièrement intéressantes de l’historien et démographe Emmanuel Todd à propos du conflit syrien.«  »


    Je les lecteurs à bien comprendre la « leçon ».

    « LE TERRORISME FRANCO-OCCIDENTAL » : La leçon est finie !
    https://www.facebook.com/notes/mohammed-madjour/le-terrorisme-franco-occidental-la-le%C3%A7on-est-finie-/2438389399519792/

  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 15 avril 2018 18:34


    Aux Lecteurs :

    Radio Paris ment effrontément avec une série de bulletins d’informations honteux auxquels il n’est pas possible de donner le moindre crédit. Les speakers n’y croient même pas, même avec la plus vile courtisanerie.

    Il n’est qu’à écouter les pseudo journaux d’informations lus par des gens qui essayent de croire à ce qu’ils racontent.

    Pitoyable propagande d’un mirliflore qui vient de lancer la France dans un désastre diplomatique.

    C-après, la conclusion d’un très bon billet de Bruno Guigues :

    "Bien entendu, les fauteurs de guerre occidentaux ont fait tourner les rotatives d’une propagande mensongère pour tenter de justifier leur entreprise destructrice. Mais la supercherie a fait long feu. Il s’agissait, dit-on, de punir le régime syrien pour l’emploi de l’arme chimique contre les civils de la Ghouta. Mais où sont les preuves détenues par les trois agresseurs ? On nous répond qu’elles sont accablantes, mais qu’il est impossible de les communiquer, car elles sont « classifiées ». Un enfant de quatre ans comprendrait le stratagème. S’il y a des « preuves », au demeurant, on pourrait les trouver sur place, et c’est pourquoi l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques a accepté l’invitation du gouvernement syrien. Mais le jour même de l’arrivée de ces experts, le trio occidental a bombardé Damas. Inutile de faire un dessin : quand on accuse sans preuves un coupable désigné d’avance, on n’a pas besoin d’enquête. 

    En réalité, la politique belliciste d’un Occident en mal d’hégémonie pourrit tout ce qu’elle touche. Elle brandit les droits de l’homme, mais c’est pour soutenir les terroristes. Elle chante les louanges du droit international, mais c’est pour mieux l’anéantir. Elle parle de démocratie, mais elle la viole à domicile tout en déniant aux autres nations le droit à l’autodétermination. Quand Macron annonce qu’il va « punir » le président syrien lors d’une conférence conjointe avec le prince héritier d’Arabie saoudite, il se moque du peuple français. La triplette belliciste USA/France/Grande-Bretagne est comme la grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf. Elle s’imagine qu’elle est le centre du monde alors qu’elle en est l’appendice. Elle est seulement le club de l’oligarchie occidentale, mais elle se prend pour la « communauté internationale ». Et lorsque le monde assiste médusé à une fanfaronnade où le criminel le dispute au grotesque, elle s’imagine qu’elle a remporté une victoire. Cette salve de missiles sur la Syrie ne changera rien au cours des événements. La Ghouta est libérée, et les autres provinces le seront bientôt. La guerre à distance menée par les ennemis de la Syrie est perdue d’avance. "

    Bruno Guigue

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Bruno Guigue, Mondialisation.ca, 2018

  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 15 avril 2018 18:41


    Article précité de Bruno Guigue :

    Tir aux pigeons dans le ciel de Damas

    C’est fait. Le gang Washington-Paris-Londres vient de bombarder la Syrie. Abdiquant toute pudeur, l’habituel trio expert en coups tordus a expédié ses engins de mort sur un Etat-membre des Nations Unies. A grand renfort de missiles, un Occident déclinant a joué les durs à distance, se gardant bien d’affronter sur le terrain un adversaire qui lui mettrait une bonne fessée. En attaquant l’appareil militaire syrien, cette coalition étriquée conduite par des pantins vaniteux a cru que sa quincaillerie de luxe lui permettrait de s’imposer. Mais c’était oublier que la donne stratégique change à toute vitesse. En matière militaire, il y a loin de la coupe aux lèvres, surtout lorsque l’objectif à atteindre est fantasmatique. Expérimentée sous la présidence de Bill Clinton, la technique des frappes chirurgicales vient de connaître un nouvel avatar, dont il n’est pas sûr qu’il soit le plus réussi. 

    N’en déplaise à des dirigeants auto-satisfaits, cette opération-éclair a brillé par sa nullité, et sa fourberie politique n’a eu d’égale que son inanité militaire. En réalité, le bilan est proche de zéro. Aucun résultat opérationnel, aucun impact psychologique, aucun intérêt politique. Ce fut tout juste une pluie de pétards mouillés sur Damas, un exercice d’entraînement grandeur nature pour la défense anti-aérienne syrienne, un tir au pigeon où le missile occidental, ce joujou prétentieux, a fini par jouer le rôle du pigeon. Les « beaux missiles » de Trump ont fini en morceaux, pitoyables tas de ferraille destinés au futur musée de l’impérialisme à Damas. Ce résultat est d’autant plus significatif que la DCA syrienne a combattu seule l’agresseur étranger, sans l’aide de ses alliés, même si l’appui technique russe a sans doute joué un rôle décisif.

    Même désastre sur le plan de la guerre psychologique. On ne s’imaginait quand même pas, à Washington, Londres et Paris, que le peuple syrien serait tétanisé par cette lâche agression. Elle a plutôt produit l’effet inverse, car la couardise de l’adversaire, en général, consolide le moral des troupes. Les premières images en provenance de Damas furent celles d’une population souriante, brandissant fièrement le drapeau national et le portrait du président Bachar Al-Assad. Les trois pieds nickelés de la géopolitique n’impressionnent pas les Syriens. En détruisant les trois quarts des missiles ennemis, la défense anti-aérienne syrienne a résumé à sa façon la réponse de ce peuple courageux à l’agresseur néo-colonial. La DCA de l’armée arabe syrienne est comme la métaphore d’un peuple qui résiste victorieusement, depuis 2011, à une tentative de destruction multiforme.  

    Bien entendu, les fauteurs de guerre occidentaux ont fait tourner les rotatives d’une propagande mensongère pour tenter de justifier leur entreprise destructrice. Mais la supercherie a fait long feu. Il s’agissait, dit-on, de punir le régime syrien pour l’emploi de l’arme chimique contre les civils de la Ghouta. Mais où sont les preuves détenues par les trois agresseurs ? On nous répond qu’elles sont accablantes, mais qu’il est impossible de les communiquer, car elles sont « classifiées ». Un enfant de quatre ans comprendrait le stratagème. S’il y a des « preuves », au demeurant, on pourrait les trouver sur place, et c’est pourquoi l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques a accepté l’invitation du gouvernement syrien. Mais le jour même de l’arrivée de ces experts, le trio occidental a bombardé Damas. Inutile de faire un dessin : quand on accuse sans preuves un coupable désigné d’avance, on n’a pas besoin d’enquête. 

    En réalité, la politique belliciste d’un Occident en mal d’hégémonie pourrit tout ce qu’elle touche. Elle brandit les droits de l’homme, mais c’est pour soutenir les terroristes. Elle chante les louanges du droit international, mais c’est pour mieux l’anéantir. Elle parle de démocratie, mais elle la viole à domicile tout en déniant aux autres nations le droit à l’autodétermination. Quand Macron annonce qu’il va « punir » le président syrien lors d’une conférence conjointe avec le prince héritier d’Arabie saoudite, il se moque du peuple français. La triplette belliciste USA/France/Grande-Bretagne est comme la grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf. Elle s’imagine qu’elle est le centre du monde alors qu’elle en est l’appendice. Elle est seulement le club de l’oligarchie occidentale, mais elle se prend pour la « communauté internationale ». Et lorsque le monde assiste médusé à une fanfaronnade où le criminel le dispute au grotesque, elle s’imagine qu’elle a remporté une victoire. Cette salve de missiles sur la Syrie ne changera rien au cours des événements. La Ghouta est libérée, et les autres provinces le seront bientôt. La guerre à distance menée par les ennemis de la Syrie est perdue d’avance. 

    Bruno Guigue

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca

  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 15 avril 2018 19:37


    Face aux récents développements de la situation sur le terrain en Syrie et à l’emballement de déclarations intempestives et irréfléchies pour certaines, on ne peut que s’indigner de l’égarement et de la perte de réalisme et de responsabilité manifestés par des dirigeants politiques, à la tête de grands pays, guidés par des intérêts tout autres que ceux liés à la nécessaire réduction des tensions dans le monde. Ce faisant, par leur manque de lucidité, leur incapacité à retenir les leçons pourtant récentes de l’histoire, leur absence de vision globale, voire leur refus d’analyser les conséquences probables de leurs décisions, ils jouent les apprentis-sorciers en favorisant l’émergence d’un conflit beaucoup plus large et en mettant en danger la vie de leurs propres citoyens, en l’occurrence les citoyens européens les plus exposés aujourd’hui.

    Le président de la République serait donc bien inspiré d’éviter de répéter l’erreur de son prédécesseur qui, en 2013, plus téméraire que ses homologues américain et britannique, pensait tirer de nombreux bénéfices en frappant la Syrie. Chacun se souvient de l’épilogue : la France, isolée, était contrainte de renoncer après les défections du Royaume-Uni et des Etats-Unis dues à l’opposition manifestée par leurs parlements respectifs. Rien n’indique d’ailleurs, à ce stade, que le même scénario n’est pas en voie de se répéter. Cette fois, le renoncement aux frappes serait cependant plus contre-productif et désastreux en termes de crédibilité non seulement nationale mais internationale pour le président français qui se rêvait en « leader » de l’Europe. Il en sortirait affaibli et la France perdrait en influence. Mais plus les frappes annoncées et censées être effectives quarante-huit heures après l’incident sont retardées, plus s’installe l’hésitation qui alimente le doute non seulement sur la volonté de les exécuter mais sur leur légitimité.

    Cela dit, quelques points doivent être rappelés à tous ces va-t-en guerre, dirigeants politiques, mais également tous ceux de la société civile partisans de l’ingérence et de l’intervention militaire pour des raisons présentées comme humanitaires.

    1. L’invasion de l’Irak en 2003 par les Etats-Unis, décidée unilatéralement, en violation du droit international, sans mandat de l’ONU, en ayant menti à la communauté internationale sur l’existence d’armements de destruction massive, a complètement déstabilisé le pays, créé le chaos et favorisé l’expansion du terrorisme islamique et est à l’origine de la création de l’Etat islamique.
    2. L’action de la France en Libye en 2011 a eu les mêmes conséquences, à savoir la déstabilisation complète du pays. Cette déstabilisation est à l’origine de l’expansion du terrorisme islamique et surtout, après la création de l’Etat islamique en juin 2014, de l’attaque sans précédent subie par les peuples européens avec l’invasion migratoire déclenchée à l’été 2015.
    3. La décision de déstabiliser la Syrie est l’une des conséquences de ce qu’on a appelé le « printemps arabe ». Celui-ci est né en décembre 2010 en Tunisie, s’est propagé dans l’ensemble des pays arabo-musulmans et a conduit à l’arrivée au pouvoir des islamistes avec des résultats différents d’un pays à l’autre. A ce moment-là, la Syrie représentait le seul pays majoritairement musulman vraiment laïque dans la région. C’était insupportable pour certains. Dès le début de l’année 2011, des émissaires de l’Arabie saoudite et de la Turquie exigeaient du président syrien des changements dans sa gouvernance et dans ses orientations politiques pour favoriser les islamistes. Et c’est son refus qui est à l’origine de la déstabilisation de son pays organisée par ces soutiens des islamistes.
    4. Dans le chaos organisé en Syrie, la France a armé des islamistes dans le but de faire tomber le régime syrien. Souvenons-nous : « Al-Nosra fait du bon boulot » (Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères). Au sein de la coalition conduite par les Etats-Unis, la France, suivant aveuglément ces derniers, a appliqué par ses bombardements aériens une stratégie visant à maintenir un conflit de bas niveau pour donner l’impression que la coalition combattait l’Etat islamique, mais en réalité pour affaiblir le président syrien et le faire tomber. C’était l’obsession des présidents français et américain. Ils ont échoué évitant ainsi qu’après la mainmise des islamistes sur la Syrie, ces derniers s’attaquent à la Jordanie et au Liban ce qui aurait entraîné massacres et exode de millions supplémentaires de réfugiés. Depuis l’intervention russe, la situation s’est inversée à l’avantage du président syrien dont les forces armées reprennent progressivement le contrôle du pays.

    Les forces syriennes n’ayant eu, objectivement, aucun intérêt à utiliser des armes chimiques, le 7 avril, dans le secteur de la Ghouta libéré à 95 %, on peut raisonnablement accepter l’hypothèse d’une manipulation et, au moins, tout faire pour obtenir la vérité.

    C’est pourquoi le président de la République devrait être moins péremptoire dans ses affirmations marquées par le sceau de la certitude et plus prudent dans sa détermination affichée de vouloir punir le président syrien. Car son affirmation selon laquelle il détiendrait la preuve d’utilisation de gaz par les forces syriennes pourrait être qualifiée de mensonge, qui, s’il se vérifie, porterait atteinte à la fonction qu’il incarne et à sa crédibilité personnelle. Il est légitime de se poser la question dans la mesure où même les États-Unis, malgré les déclarations de leur président, semblent désormais moins pressés pour lancer des frappes de représailles. Le secrétaire d’État à la Défense vient, en effet, de mettre en garde contre une frappe sur la Syrie et a demandé la recherche de « plus de preuves de l’attaque chimique présumée du 7 avril ». Il avait d’ailleurs reconnu, quelques jours plus tôt, n’avoir aucune preuve et s’appuyer sur les seuls témoignages des médias et réseaux sociaux qui rapportaient que « le chlore aurait été utilisé ». Enfin, il met en garde contre l’escalade qui pourrait conduire vers un « conflit plus large entre la Russie, l’Iran et l’Occident ».

    Il y a donc un risque sérieux de provoquer l’irréparable car des frappes sur des objectifs ou des cibles des forces armées syriennes au sein desquels opèrent des Russes ou des Iraniens ne resteront pas sans réponse de la part de la Russie et de l’Iran. Il faut bien comprendre que dans le rapport de force engagé dans une crise, la gesticulation est un des outils utilisés par la diplomatie et est envisageable lorsque la force militaire qui la seconde est dissuasive. C’est le cas pour les États-Unis. Mais cette gesticulation, lorsqu’elle repose sur des déclarations comme celles diffusées par les tweets du président américain est dangereuse à double titre : elle perd de son crédit (on ne s’adresse pas à la Russie comme à la Corée de Nord), mais d’un autre côté, elle engage son auteur. On ne peut pas envisager – ce serait inacceptable – que la seule raison d’une frappe sur la Syrie repose sur le refus de perdre la face après des déclarations complètement stupides.

    Il est donc urgent que le président de la République qui s’est piégé en s’alignant hâtivement sur les États-Unis, choisissant ainsi le camp de la guerre, revienne à la raison et décide de renoncer à ces frappes, qui, en raison du manque évident de preuves sur l’emploi d’armes chimiques, ne sont pas justifiées. Il serait, en outre, souhaitable qu’il l’annonce rapidement avant d’être le dernier à le faire, le scénario de 2013 étant en train de se réaliser. S’être retranché derrière un devoir moral pour motiver ces frappes constitue une aberration et précisément une faute morale et politique. On ne s’engage pas dans des actions militaires punitives, même et surtout avec des alliés, sans disposer de moyens ou de sources propres pour valider l’information, ce qui permet la prise de décisions de façon indépendante et donc en toute connaissance de cause.

    Général (2s) Antoine MARTINEZ



  • Hijack Hijack 16 avril 2018 02:42

    Frappes des soldats de Macron, entendons nous ici ou la ?
    Où ça ... où ça ??? Les ruskofs cherchent encore !!!
    .
    .

    Frappes US sur la Syrie : « Le monde a vu l’impuissance de la machine de guerre américaine »
    .
    Trump avait promis d’envoyer ses missiles « beaux, nouveaux et intelligents ». Or, la frappe sur la Syrie a démontré que les systèmes de DCA soviétiques pouvaient les intercepter, souligne le politicien russe Sergueï Mironov.
    .
    « Le monde a vu l’impuissance de la machine de guerre américaine. Trump voulait jouer de ses muscles mais, en fin de compte, a fait la publicité à la fois des anciens systèmes de défense antiaérienne soviétiques que des nouveaux produits de l’industrie de défense russe », a-t-il déclaré, cité par le service de presse du parti.
    .
    Et d’ajouter que les missiles américains n’étaient pas si « intelligents » pour percer le bouclier syrien.
    .

    Terreur du peuple syrien ...   smiley 

    .
    Il est vrai que les missiles US (dernière génération), dits intelligents et beaux ont dû se suicider en plein ciel ... les belles, ont dû être effrayées la vue des DCA soviets toutes grises et vieilles (années 70) ... faut les comprendre !


    • Lugsama Lugsama 17 avril 2018 00:39

      @Hijack

      Les russes et les syriens qui parlent d’impuissance avec leur technologie c’est aussi amusant que ces histoires de missiles interceptés. Faut arreter de rager parce que votre champion a été rappelé aux réalités du monde.

    • Hijack Hijack 17 avril 2018 00:58

      @Lugsama

      Réalités ... oui, on a vu ... on a entendu ... on a ri !


Réagir