mardi 27 octobre 2015 - par BRIATTE

La guerre du Pacifique, deuxième manche

Depuis la fin de la Guerre du Pacifique (1879-1883), la Bolivie, qui a perdu son littoral au profit du Chili, n'a cessé de réclamer la récupération d'une sortie souveraine vers la mer. Dans ce conflit, le Pérou, lui aussi, a perdu des terres : la province d'Atacama, aujourd'hui à l'extrême nord du Chili.

La revendication bolivienne n'a jamais faibli avec le temps. Elle s'est même, depuis dix ans, fortement intensifiée, proportionnellement au prestige grandissant de ce pays dû à une stabilité politique et une croissance économique soutenue, gagnées après l'élection du président indien Evo Morales.

Toutes les négociations, entreprises à différentes périodes, ayant échoué, en 2013, la Bolivie a déposé un recours devant la Cour Internationale de La Haye pour qu'elle oblige le Chili à commencer des négociations sérieuses afin de trouver une solution.

Historiquement le Chili s'est senti supérieur à sa voisine du nord-est de sorte que le problème de l'insularité bolivienne n'a pas été traité de manière sérieuse par les autorités chiliennes. Étant donné le volume énorme de textes juridiques auxquels se référer, il semble paradoxal que le Chili n'ait pas, jusqu'à maintenant, été capable de résoudre ce différend en satisfaisant toutes les parties.

La diplomatie chilienne n'a pas non plus été à la hauteur des exigences de la situation. Dès que la revendication bolivienne s'est faite insistante, le Chili a systématiquement développé des raisonnements qui ressemblaient plus à des fruits de l'improvisation et à force d'être répétés, à des mantras invocatoires, qu'à de véritables argumentaires.

Tout d'abord, et pendant des années, les Chiliens ont proclamé qu'il s'agissait d'une question exclusivement bilatérale. Or, toute négociation incluant les territoires du nord du Chili - anciennes possessions du Pérou - doit compter avec son aval. La question n'est donc évidemment pas exclusivement bilatérale. D'ailleurs, la solution d'un corridor accolé à la frontière péruvienne n'a pu voir le jour en 1978 car le Pérou s'y est opposé.

Ensuite la chancellerie chilienne n'a cessé de répéter que les accords et les traités sont intangibles et qu'ils sont signés une fois pour toutes. Une « fin de l'histoire » à la chilienne en quelque sorte. Là non plus la position chilienne ne tient pas la route. Les protocoles, accords et traités sur la question, entre les deux pays, sont nombreux (une liste sommaire pourrait inclure ceux de 1866, 1874, 1895 et 1904), chacun remplaçant, ou complétant, le précédent.

Enfin, les responsables chiliens ont répété sans cesse qu'il n'y avait plus de problème avec la Bolivie, car le Chili lui garantissait, selon l'accord de 1904, un accès permanent aux côtes chiliennes. Ils oublient de rappeler dans quelles conditions d'infériorité la Bolivie a du négocier ce traité et que l'accès aux ports chiliens des marchandises boliviennes est loin d'être garanti. Le trafic sur la ligne ferroviaire entre Arica et La Paz est en effet interrompu depuis 1997. Et il a suffi d'une grève des dockers chiliens, dans les ports privatisés par les politiques néolibérales menées jusqu'à maintenant, pour que la « garantie » chilienne soit suspendue comme ce fut le cas en décembre 2013. Et c'est sans parler de l'interdiction pure et simple de faire transiter des armes dans les années 1932-1935 ou de l'embargo sur les marchandises dans les années 1952-1953, interdiction et embargo décrétés par les autorités chiliennes.

Ainsi insidieusement, les allégations chiliennes se sont disqualifiées d'elles-mêmes, aux yeux de tous, laissant le champ libre aux raisonnements de la Bolivie et, de fait, la stratégie bolivienne consistant à promouvoir sa position dans le concert des nations, n'a cessé de récolter des fruits (1).

 

La situation chilienne

Il faut chercher les raisons de traiter cette affaire avec une telle désinvolture dans l’idiosyncrasie de la nation. Le Chili est convaincu que le recours argumentaire ultime pour régler ce différend reste la force. En effet, les forces armées chiliennes se placent en troisième position en Amérique Latine de par leur puissance, leur taille et leur budget (celui-ci étant équivalent à ceux de l'Argentine et du Pérou réunis), derrière le Brésil et le Mexique, pays bien plus peuplés et économiquement plus importants (2). Elles sont marquées par le nationalisme, le chauvinisme et l'anticommunisme, dont la dictature de Pinochet les a imprégnées depuis 1973 en adoptant la Doctrine de Sécurité Nationale, forgée dans les académies de guerre des États-Unis.

Dans les casernes chiliennes on enseignait que, outre les marxistes, les trois pays limitrophes du sous-continent (le Chili possède aussi une frontière, bien qu'éloignée, avec la France, grâce à l'île de Pâques, à travers la Polynésie (3)), sont des ennemis qu'il faut éliminer (4). C'est cette doctrine léguée par la dictature civilo-militaire de Pinochet qui domine encore aujourd'hui.

L'importance que le Chili accorde à la force est historique et le blason à lui seul est révélateur de celle-ci dans l'imaginaire chilien : « Par la raison ou par la force ». L'armée chilienne se plaît à répéter qu'« elle est une armée victorieuse, jamais vaincue ». Cependant la plupart de ses batailles, elle les a gagnées contre les habitants de son propre pays. Malheureusement, l'histoire chilienne est jalonnée de grands bouleversements internes provoqués plutôt par la force que par la raison, et assortis de tous leurs cortèges de massacres perpétrés par les forces armées. Pour ne signaler que les plus importants : 1884 (pacification de l'Araucanie), 1891 (chute et suicide de Balmaceda), 1907 (massacre de Santa-Maria de Iquique) et 1973 (coup d’État contre Allende).

La récente déclaration de l'ex-ministre de la défense, Jaime Ravinet, ripostant après le rejet de la demande chilienne par la cour de La Haye (5), dans laquelle il provoquait la Bolivie et la mettait au défi de venir retrouver une issue vers la mer les armes à la main, prouve dans quel domaine la réaction chilienne est encore le plus à l'aise (6).

 

Les raisons boliviennes et les défis à surmonter

Le plan en 13 points signé par les deux pays au cours du premier mandat de M. Bachelet (2006-2010) et qui comprenait une solution à l'insularité de la Bolivie, a vu repousser ses aspirations par la décision du président de droite, Sebastian Piñera, en 2010.

Le gouvernement bolivien, déçu de voir ses demandes rejetées, a alors pris la décision de faire appel au Tribunal de La Haye, sans tenir compte, peut être, de la dynamique difficile que vit le Chili depuis 1973. En effet, la dictature de Pinochet, qui s'est prolongée pendant dix-sept ans, a profondément modifié la mentalité chilienne en inoculant dans l'imaginaire populaire les « valeurs » très rétrogrades d'individualisme et de chauvinisme. Jusqu'à présent ce sont ces idées qui prédominent dans la société chilienne. Les commentaires insolites, négatifs et agressifs, diffusés par les réseaux sociaux, au sujet de l'inauguration, par une mairie communiste, d'une pharmacie qui distribue des médicaments à prix d'usine au bénéfice de tous, corroborent l'existence d'une position idéologique extrémiste et bornée, en dépit du bon sens, au sein de la population (7).

Le recours fait au Tribunal de La Haye et la campagne de promotion internationale bolivienne ont eu deux effets. Le premier, positif : l'appui international à la position bolivienne n'a cessé de grandir, additionnant des soutiens venus de tous les horizons. L'autre, négatif : mises à part les positions solidaires, mais minoritaires envers les aspirations boliviennes au sein de la société chilienne, la grande majorité des Chiliens s'est repliée dans le chauvinisme et la xénophobie face à ce qu'ils considèrent comme une agression.

La vague chauviniste qui a déferlé après la décision du Tribunal de La Haye le 24 septembre 2015 de se déclarer compétent pour statuer sur ce différend, rejetant ainsi la réclamation chilienne, montre l'état d'esprit de la population (8).

Les changements de mentalité seront forcément très lents et devront être accompagnés de transformations des institutions et de la législation qui régissent la vie des Chiliens.

 

Les conditions et perspectives de solution

La dernière bataille de la Bolivie pour retrouver une issue souveraine vers l'océan Pacifique a déjà commencé. Elle ne se déroulera pas sur le terrain des armes mais bien sur les terrains juridique, diplomatique et politique où la Bolivie est largement mieux placée. Ce conflit ne sera pas réglé, comme l'arborent les armoiries chiliennes, par la force, mais bien par la raison, et uniquement par elle.

La condition préalable au règlement de ce différend est une transformation de mentalité de la grande majorité du peuple chilien, un passage plus ou moins rapide, de valeurs individualistes à une conscience plus généreuse, responsable et collective, au-delà de la vie interne du pays. Malheureusement les évolutions de mentalités ne se décrètent pas. Et il semblerait qu'au Chili ce processus menant à une prise de conscience de l'intérêt commun à mettre un terme à une querelle entre pays voisins, soit facilité par une démarche parallèle consistant au démontage de l'armature pinochetiste toujours en vigueur, ce qui requiert du temps, contrairement au souhait de nombreux citoyens.

Tous ceux qui œuvrent pour soustraire le pays à l'hégémonie réactionnaire imposée par Pinochet agissent dans le bon sens et pour le moment, les plus grandes transformations dans les institutions pinochetistes ne sont venues et ne peuvent venir dans un futur proche que du gouvernement de la Nouvelle Majorité, s'appuyant sur les revendications sociales.

Donc s'en prendre au gouvernement chilien sous prétexte qu'il n'avance pas assez vite, relève de la précipitation, de l’impatience et d'une incompréhension de la dynamique en cours.

Par ailleurs, la polémique, souvent contre-productive, et d'où qu'elle vienne, ne peut créer une ambiance favorable à la compréhension et par conséquent à une solution du litige. Depuis 2013, date de la saisine de La Haye, la guérilla faite de déclarations des deux parties n'a jamais faibli. Dans l'état actuel des choses elle pourrait bien desservir la cause bolivienne.

 

J.C. Cartagena et Nadine Briatte

 

NOTES

(1) http://www.diremar.gob.bo/sites/default/files/LIBRO%20DEL%20MAR%20BILINGUE.pdf

(2) https://actualidad.rt.com/actualidad/186921-ejercitos-potentes-america-latina

(3) A ce propos une anecdote savoureuse : « En 1990 et en 1991 la France émet des timbres commémorant les exploits de la colonisation des îles du Pacifique par les polynésiens. Le libellé "Polynésie française" accompagnant des illustrations de l'île de Pâques sur les dits timbres porte à quiproquo et le Chili proteste contre ce qu'il considère comme une tentative d'hégémonie sur l'île de Pâques de la part de la France ».

http://www.jeanhervedaude.com/Easter%20Island%20stamps.htm

(4) https://www.youtube.com/watch?v=aA8xT_Z3Ibc

(5) La demande du Chili, à la cour de La Haye, de se déclarer incompétente pour statuer sur ce litige a été rejetée par le tribunal le 24 septembre 2015.

http://www.icj-cij.org/homepage/index.php?&lang=fr

(6) http://www.eldinamo.cl/nacional/2015/09/25/ex-ministro-de-defensa-ravinet-con-todo-contra-el-fallo-de-la-haya-si-bolivia-quiere-mar-que-venga-a-buscarlo/

(7) http://www.lanacion.cl/las-insolitas-criticas-en-twitter-a-la-farmacia-popular-de-recoleta/noticias/2015-10-15/160414.html

(8) http://www.elmostrador.cl/noticias/pais/2015/09/24/86-de-los-chilenos-rechazan-otorgar-mar-soberano-a-bolivia/



11 réactions


  • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2015 20:43

    Quelques cartes auraient été les bienvenues dans cet exposé.


    • asterix asterix 29 octobre 2015 16:33

      @Abou Antoun
      ...ainsi que l’expression de l’avis des populations concernées. Si transfert il y a, il faut forcément qu’une partie de la population chilienne se déclare prête à devenir bolivienne.


  • HELIOS HELIOS 27 octobre 2015 21:58

    Bonjour les auteurs...


    A-t-on le droit de dire ce qu’on pense sans vous vexer ?

    Votre billet est vraiment basé sur du n’importe quoi, mais pas lequel, c’est le n’importe quoi a la sauce française, évidement où le reste du monde passe avant les citoyens de son propre pays et les intérêts de la nation.

    Petit rappel :

    La guerre du pacifique ce ne fut pas une guerre que le Chili a meneé ce fut une guerre imposée par l’alliance du Perou et de la Bolivie, que le Chili a finalement gagnée et, je précise, comme dans toutes les guerres, le résultat fut un traité dans lequel les parties ont accepté et signé les dispositions.
    Le Chili a récupéré un certain nombre de territoires, puis diverses dispositions ultérieures, signées également par les parties furent apportées, point barre.

    N’oubliez pas également, que pendant que le Chili se battait au nord, les argentins en profitèrent pour attaquer au sud et s’emparer de grand morceau de Patagonie dont il reste encore des zones de propriétés indéfinies, et disputées.

    Cela dit, et tout est dans l’esprit, répéter inlassablement que le Chili est un pays aux valeurs trés rétrogrades d’individualisme et chauvinisme c’est faire preuve d’un irréalisme que l’on reconnait bien a la société française actuellement.

    Le Chili est un pays qui a des valeurs de patriotisme, avec une population qui aime son pays et qui n’est pas prête a accepter n’importe quoi. Rappelez vous que le Chili n’est pas un membre sage du Mercosur car il n’est pas prêt a accepter n’importe quoi non plus, comme le fait la France avec l’UE.
    Le Chili a des frontières et il entend bien les garder (au deux sens du terme).

    Ce n’est donc pas en répétant a l’envie votre mantra que vous arriverez a convaincre qui que ce soit.

    Le Perou qui a eu un different economique sur la frontiere maritime avec le Chili a fait appel a la cour de La Haye pour essayer de recuperer un espace riche en poissons. La cour a examiné le dossier et a donné une reponse satisfaisant (on ne satisfaisant pas) les plaideurs, une cote mal taillée recftifiant l’espace economique maritime sans pour autant changer l’equilibre economique existant. Tout le monde s’est plié a la resolution. Je vous rapelle qu’il reste un petit probleme sur un confetti triangulaire entre deux marées entre les deux pays, pour au moins les 20 prochaines années.
    Proftant de cette decision, le Chili envisageait d’examiner une sortie a la mer pour la Bolivie que le Perou a fermement refusée.

    A ce propos donc, la sortie a la mer en pleine souveraineté que demande la Bolivie est absolument irrealiste car elle couperait le pays en deux parties ce qui est inacceptable... comme si la Suisse exigeait de Paris un corridor pour acceder a l’Atlantique parce que Napoleon a rectifié la frontiere de la Savoie !!!

    Actuellement, la Bolivie accède a travers diverses voies a l’ocean pacifique, a des conditions tres favorables. Ce n’est absolument pas le problème di Chili si les entreprises Boliviennes gerantes des espaces portuaires se menent une bataille economique soutenue par Morales.

    La Bolivie est pourtant bien traitée diplomatiquement par le Chili, malgré ses paroles et surtout ses actes... comme celui de ne pas vendre de gaz et d’interdire aux pays voisins qui le lui achètent d’en revendre au Chili... entrainant l’obligation de construire un ensemble portuaire pour accueillir des méthaniers en provenances d’Asie rendant l’approvisionnement notablement plus cher... et je n’oublie pas de vous signaler egalement l’impunité des citoyens boliviens lorsqu’ils volent les véhicules chiliens qui ont de fait le droit d’etre immatriculés une fois la frontière passée !



    Votre présentation du problème est totalement faussée par votre vision de l’aventure de ce pays avec l’épisode Pinochet. C’est une époque révolue et le Chili n’a fait que se développer depuis son éviction du pouvoir.
    Évidement, le développement ne s’est surement pas fait comme vous le souhaitiez, mais voyez vous, votre avis importe peu si les Chiliens eux même sont satisfaits. Si vous en avez le droit, un jour le Chili autorisera ses citoyens résidents hors du territoire a voter, vous pourrez alors donner votre avis.

    Concernant la nouvelle majorité, bien que certaines reformes aillent dans le bon sens social, le pays ne s’est jamais si mal porté que depuis le retour de Bachelet au pouvoir. Il semblerait que vous aillez perdu le contact avec la population car tres peu de gens actuellement défendent une politique communisante ou même socialisante. Il ne faut pas confondre quelques gréves de fonctionnaires comme significatives qui réclament une augmentation de salaire a travers des personnalités qui ne pensent plus qu’a leur visibilité qu’a leur devoir envers l’administration.

    Le pire defi que doit mener actuellement le Chili, est exactement le même que nous avons en France, celui de la corruption des élites qui sont toutes, de gauche comme de droite, impliquées dans des affaires puantes. Heureusement, la justice ne plaisante pas, pas plus que les patrons des diverses « superintendancies ».

    Je ne vais pas poursuivre ni mon inventaire car on ne raisonne pas des integristes.

    Le Chili est un pays où il fait bon vivre, la societe est stable, le bien etre de tous est assuré, evidement mieux dans la capitale que dans les regions moins riches, mais tous semblent parfaitement heureux. N’essayer pas d’appliquer la mentalité actuelle de la France a ce pays, il n’en veulent pas !
    Ressasser les rancœurs communistes ne servent non plus a rien et la devise « par la raison ou par la force » est tres bien adaptée, en tout cas pas plus mal que « liberte, egalité, fraternité »

    Si vous le faites déjà, bravo, sinon, allez faire un tour sur place apres avoir enlevé vos œillères.



    • sls0 sls0 28 octobre 2015 03:58

      @HELIOS
      Je ne connais pas le Chili mais je réside dans un autre pays d’Amérique latine avec aussi un passé dictatorial. Le nationalisme est assez exacerbé. Je fais de l’assistance scolaire les livres d’histoire sont pas trop partiaux, il pousse au nationalisme quand même.

      Une dictature qui dure, c’est la patrie poussée à l’extrême et il faut un ennemie de l’extérieur ou de l’intérieur pour justifier une armée ou une police importante et omniprésente.

      Il en reste encore des exemplaires, la dictature s’achève mais les fonctionnaires restent pour la plupart.
      Le bon fonctionnaire sous dictature doit être redevable, le médiocre à qui on donne un peu d’autorité est redevable, 30-40 ans après cette imprégnation est encore palpable, un médiocre n’embauchera pas l’efficace, il prendra l’obéissant.
      Une dictature disparait, son empreinte met plus de temps à disparaitre, chez moi il y a encore une grande résilience à l’arbitraire


    • leypanou 28 octobre 2015 10:16

      @HELIOS
      Votre point de vue se défend. Et au moins, il essaie de le dire avec arguments.


    • leypanou 28 octobre 2015 10:17

      @sls0
      Belle réponse et la conclusion va de soi : Une dictature disparait, son empreinte met plus de temps à disparaitre, chez moi il y a encore une grande résilience à l’arbitraire.


  • BRIATTE 28 octobre 2015 20:04

    En réponse à Helios

    En général les textes gagnent en crédit lorsqu’ils sont conformes à la réalité. Avoir un ton doctoral ne suffit pas. Malheureusement ce n’est pas le cas avec le commentaire de Helios.

    Les faits ont l’habitude d’être très têtus et ils nous apprennent par exemple que la guerre du Pacifique a commencé par l’occupation de la ville d’Antofagasta par l’armée chilienne le 14 février 1879, sans déclaration de guerre, contrairement aux pratiques de l’époque. Ce fut seulement le 5 avril que le Chili déclara la guerre. (voir Wikipédia : https://es.wikipedia.org/wiki/Guerra_del_Pac%C3%ADfico ).

    Les historiens, et moi-même en tant que Chilien, sommes vivement inquiets de ne pas avoir su -personne au Chili n’a l’air au courant d’ailleurs- que l’Argentine avait attaqué « au sud et s’était emparée de grands morceaux de Patagonie dont il reste encore des zones de propriétés indéfinies, et disputées ». On aimerait que Helios fasse découvrir aux Chiliens cet épisode de l’histoire de leur pays qu’ils semblent ignorer. Merci d’avance. Mais peut être confond-il cette « attaque » avec le traité des limites, concernant la Patagonie, signé entre le Chili et l’Argentine le 23 juillet 1881 ? (voir Wikipédia : https://es.wikipedia.org/wiki/Tratado_de_1881_entre_Argentina_y_Chile ).

    Je tiens aussi à le remercier de nous rappeler que « le Chili n’est pas un membre sage du Mercosur ». Cependant, et sans vouloir l’offenser, je crois que, jusqu’au moment où j’écris ces lignes, le Chili n’en a jamais fait partie.

    Une des techniques les plus utilisées par les personnes en déficit d’information et en carence d’arguments est d’attribuer des propos falsifiés à un interlocuteur pour mieux rejeter son raisonnement. C’est notamment le cas de la phrase suivante « la sortie a la mer en pleine souveraineté que demande la Bolivie est absolument irrealiste car elle couperait le pays en deux parties ce qui est inacceptable ». Tout d’abord, la Bolivie n’a jamais demandé de couper le pays en deux et ensuite, comme c’est mentionné dans le texte des accords de Charaña en 1975, il était prévude créer un corridor au long de la frontière avec le Pérou, possibilité plusieurs fois envisagée au cours des différentes négociations (voir Wikipédia avec carte : https://es.wikipedia.org/wiki/Acuerdo_de_Chara%C3%B1a ).

    On peut aussi classer dans le domaine du délire le signalement que le commentateur fait de « l’impunité des citoyens boliviens lorsqu’ils volent les véhicules chiliens qui ont de fait le droit d’être immatriculés une fois la frontière passée ! ». A ce titre, savourons cet épisode : l’arrestation par la police chilienne de militaires boliviens qui, poursuivant des contrebandiers, avaient traversé par mégarde la frontière (voir journaux : http://larepublica.pe/15-02-2013/militares-bolivianos-detenidos-en-chile-por-cruzar-frontera-portando-armas ).

    Quand on sait que le Chili vient seulement de changer le mode de scrutin binominal, et qu’il s’apprête enfin à modifier la Constitution imposée par Pinochet, vouloir faire croire aux lecteurs que la dictature « c’est une époque révolue », c’est les prendre pour des ignares. Déjà en France en décembre 2010, 13 Chiliens et un Argentin ont été condamnés par contumace. Pinochet, pour sa part, a écopé de la prison à vie ( http://www.publico.es/internacional/francia-condena-cadena-perpetua-al-1.html ). Et aujourd’hui encore, rien qu’en matière de justice, il ne se passe pas une semaine sans que les tribunaux chiliens ne condamnent des criminels à des peines de prison pour atteinte aux droits de l’homme pendant cette période (voir journaux d’octobre : http://www.latercera.com/noticia/politica/2015/10/674-650631-9-corte-interamericana-de-ddhh-sentencia-a-chile-por-12-condenas-a-militares.shtml http://www.lavanguardia.com/sucesos/20150814/54434861463/ingresan-en-prision-militares-condenados-en-chile-por-caso-de-quimico-berrios.html ).

    Finalement les allégations d’Helios sur la situation chilienne montrent que nous sommes en présence d’une personne nostalgique du temps passé où tout opposant -notamment de gauche- avait du souci à se faire pour sa santé, pour lui et sa famille.

    La Nouvelle Majorité, large coalition politique inédite dans l’histoire du pays, s’est effectivement donné comme programme la transformation des structures héritées de la dictature civico-militaire. La corruption, fléau allant de pair avec la dictature, touche pratiquement TOUS les élus de droite, mais atteint aussi quelques personnalités de l’ancienne Concertation. Parions qu’avec les lois anti-corruption qui viennent d’être votées et l’élection à la proportionnelle, les rangs des élus de droite et autres réactionnaires, seront sévèrement clairsemés, y compris pour cause de prison ferme. (voir journaux d’hier : http://www.cnnchile.com/noticia/2015/06/01/udi-afirmo-que-senador-orpis-debe-tener-sanciones-tributarias-pero-no-pénales http://www.cnnchile.com/noticia/2015/10/26/declaran-admisible-solicitud-de-desafuero-de-senador-orpis ).

    Le combat contre l’héritage laissé par « l’épisode Pinochet » et celui pour un règlement favorable à la demande bolivienne vont dans le même sens. Quelqu’un pourrait-il douter du résultat final ?


    • HELIOS HELIOS 29 octobre 2015 07:35

      @BRIATTE
      ... les faits sont têtus, certes, aussi, puisque je n’ai pas été assez precis, voila... un peu d’histoire.


      A PROPOS DE LA GUERRE DU PACIFIQUE

      A cette époque le Chili s’arretait coté Nord au 24eme paralelle c’est a dire environ 100 km d’antofagasta. Alfred Nobel avait récément inventé la dynamite et le petrole n’etait pas autant utilisé que de nos jour.

      Les 3 pays Bolivie, Chili et Perou etaient detenteurs d’une ressource indispensable à la dynamite et à l’agriculture : le nitrate (salpetre). 
      Le Chili, la Bolivie et le Perou se sont associés pour chasser les espagnols qui voulaient recoloniser la region au nom d’un endettement excessif.Les chiliens s’impliquerent fortement en defendant la Bolivie et obtinrent, en reconnaissance, des droits sur l’extraction des nitrates. 

      Le chili avec l’accord des autorités boliviennes (traité de Medianera) et peruviennes a investi massivement dans l’extraction et la vente de cette matiere. Voyant que ces operations etaient eminament juteuses, la Bolivie, toujours en butte a son instabilité, a annulé unilateralementle traité avec le Chili et l’a simplement transformé en une defiscalisation sur 25 ans. 

      Elle ne respectera même pas ce second accord et, avec le Perou, a formé une alliance. Le Perou a decidé de nationaliser l’extraction du nitrate et la Bolivie a introduit une taxe de 10p sur le transport vers le seul port en eaux profonde -Antofagasta- déjà occupé economiquement par le Chili. 
      Le Chili fut pris a la gorge, etranglé et decida alors pour preserver ses interets, de forcer ces 2 pays (ingrats) à respecter le droit, pas de taxes d’un coté et pas expropriations des investissements chiliens, d’autant que par derrière, la Grande Bretagne a tout fait pour aider le Chili a cette solution qui rentrait dans ses interets, coté approvisionnement, evidement.

      De plus, le Chili occupait déja de fait la region d’antofagasta, avec le droit de vote par exemple et des ressortissants et forte majorité (70% environ). la Bolivie a decidé une expropriation des entreprises chiliennes et avec l’excuse de « mauvais traitement » l’armée chilienne a « envahi » avec 300 soldats la ville.

      Le Chili n’a pas declaré la guerre à la Bolivie car jusqu’au bout ils pensaient resoudre le probleme pacifiquement avec l’aide du Perou d’ailleurs. C’est lorsque la Bolivie à exigé du Perou une aide militaire que le Chili a du alors declarer la guerre a la Bolivie.
      Le Perou a longtemps hesité mais n’a pas decidé d’etre neutre et a fini par s’associer avec la Bolivie.

      Le Chili, encore maintenant, a un peuple tres doux qui deteste en général le recours a la force. c’est surement aussi pour cette raison qu’un Pinochet a pu le controler.

      Le Chili a commencé par perdre des batailles, mais comme ce sont de bons marins ils controlerent toute la cote et permirent a leurs armées de progresser.
      Les Peruviens abandonerent rapidement car leur population n’avait pas vraiment envie de se battre, même si une forme de guerilla s’est developpée.
      L’instabilité politique ne les a pas aidé, les populations etaient plutot resignées ou tout du moins tolerantes a ces episodes politiques. En fait le Chili etait equipé a cette epoque d’excellentes armes allemandes et une organisation militaire bien faite. Ils progresserent sans trop de difficultés et entrerent a Lima, puis signerent un accord qui eu beaucoup de mal a etre respecté jusqu’a la signature en 1904 d’un vrai traité où le perou laissait Arica et tout ce qu’il possedait au sud et la Bolivie le territoire cotier entre les deux.

      Bref, le chili, depossedé de ses droits economiques a tenté, helas par la force, de les faire respecter et le Perou et la Bolivie prirent la responsabilité d’une guerre en considerant leur forces armées plus nombreuses et plus fortes. 
      Helas ce ne fut pas le cas, la guerre etant ce qu’elle est le vainqueur acquiert des droits qui sont acceptés, helas remis en cause par la Bolivie maintenant.

      Le Perou ne revendique plus rien a ce jour excepté un petit triangle de terre mal defini - de quelques centaines de m2 - et cela depuis la decision de la Haye.

      Aujourd’hui, la Bolivie, ayant constaté que le Chili se laissait faire, que le Perou avait fait rectifier les conditions du traité de 1904 a fait remonter ses propres problemes internes, une autre maniere de distraire sa population, toujours en instabilité politique, en reclamant une sortie a la mer en pleine souveraineté, c’est a dire en coupant le territoire chilien en deux.

      Plusieurs fois, le Chili a tenté de resoudre le probleme, notament par un couloir multinational au nord d’Arica mais le Perou ne veut pas d’un corridor a sa frontiere sud. Il existe même des projets plus farfelus comme un tunnel entre la Bolivie et la mer juste sous la frontiere entre le Perou et la Bolivie !

      La Bolivie s’est egalement lancé des des guerres inutiles -et perdues- avec tous ses voisins pour tenter de regler ses problemes internes, nul doute que nous sommes dans une nouvelles phase de ce genre.


      A PROPOS DE L’ARGENTINE


      j’ai passé ci-dessus le fait que le Perou et la Bolivie avait demandé a l’Argentine de participer a leur alliance pour contraindre le Chili. 

      Helas pour eux, le Chili avait une bonne relation avec le Bresil, et ce dernier a « conseillé » aux argentins de ne pas se mettre dans cette aventure. Le Bresil avait d’ailleurs déjà eu quelques problemes precedement avec l’Argentine, qui donnaient un poids a ce conseil.

      Pendant que le Chili gerera ses démélés avec le Perou et la Bolivie, elle en profitera pour s’emparer de la Patagonie chilienne... En effet, selon la regle de l’intangibilité des frontieres, apres la decolonisation espagnole une grande partie de la Patagonie revenait au Chili.
      Mais l’Argentine a profité de la guerre du Pacifique pour s’installer (occuper des terrains avec des « colons ») pour justifier ensuite de sa proprieté. 
      Bonne pâte, le Chili signera ensuite avec l’Argentine un nouveau traité basé sur la ligne de partage des eaux, validant par la geographie la recuperation argentine de territoires a l’ouest de la cordillere sud.


      A PROPOS DU MERCOSUR

      Le Chili est membre associe du Mercosur (1991) depuis 1996.Le Mercosur etant un espace de libre echange plus quelques details politiques, le Chili a conclu un accord de libre echange (également) avec les pays du Mercosur.
      Signer un accord de libre echange avec une association de pays en libre echange, j’ai raccourci le sujet.

      Comme le Chili n’est pas un des etats fondateurs et qu’il souhaite garder quelques exceptions, surtout dans le domaine des travailleurs etrangers, il n’est considere que comme un « etat associé ».


      A PROPOS DES VOITURES, ET DU DELIRE !

      Bof, rien a voir avec les trafiquants que chassent les militaires chiliens. Je ne comprends pas trop, je n’ai parlé d’aucun probleme de frontières entre les deux pays, bien qu’il y ait regulierement des incidents.

      A defaut de l’URL d’El Mercurio que personne ne comprendrait, j’ai preferé vous mettre un lien avec un journal français :



      ENFIN, LA SITUATION CHILIENNE...

      Le Chili de Bachelet est en pleine mutation.Contrairement a ce qui est écrit les « affaires » sont permanentes et touchent tous les partis, comme partout, y compris la gauche où le propre fils de Bachelet s’est fait prendre la main dans le sac avec une mauvaise affaire immobilière.

      Avec le temps, l’episode Pinochet s’estompe et les chiliens sont moins peureux mais tout aussi doux, et exigents en terme d’egalité si ce n’etait le « classisme » qui structure le pays.

      Le Chili, apres sa proximité avec le Royaume Uni, jusqu’a la 2eme guerre mondiale, puis avec les Etats Unis a travers l’ecole de Chicago (et l’ALENA), font que celui ci reste un pays tres a droite, certes, dont l’economie est bien gérée et la structure politique, souvent copiée sur la France, assez efficace même si Bachelet a entamé des evolutions parfois discutables.

      Oui, par ailleurs et avec la financiarisation de l’economie, la richesse a tendance a se concentrer, mais je n’ai pas l’impression que ce soit caricaturalement plus marqué qu’en Europe.

      En tout etat de cause, je ne connais pas l’auteur, mais ce qui est evident c’est qu’il a du s’expatrier et n’a plus une connaissance de la realité chilienne... Il suffit de regarder la tendance des sources qu’il propose dans son article et dans la réponse qu’il a fait a mon message pour constater qu’un certain ressenti politique le torture encore.

      Je lui présente toute ma sympathie si lui ou sa famille a souffert de Pinochet mais je lui rapelle que 5 ou 6 mandats de presidents ont beaucoup modifié son pays depuis, et qu’il devrait en tenir compte avant d’interpreter avec nostalgie, son développement remarquable. 

      Bien a vous... il est 3:34 ici a Santiago.

    • HELIOS HELIOS 29 octobre 2015 07:43

      au lecteur :


      Désolé pour les accents : clavier d’ici Qwerty !

      sinon, petite erreur dans le paragraphe « Argentine »... je parle de l’EST de la cordillère sud

  • BRIATTE 31 octobre 2015 16:43

    Helios en détaillant les événements qui ont déclenché la guerre du Pacifique souhaite démontrer que le passage aux actions armées ne relève pas de la responsabilité du Chili, mais du non respect par les Boliviens des accords de taxation de l’exportation de minéraux. Il veut faire croire que l’occupation du port d’Antofagasta par 300 soldats chiliens n’est somme toute pas une agression, d’autant plus que, selon lui, les Chiliens sont « tres doux qui deteste en général le recours a la force ». Notre commentateur, qui ignore la notion de souveraineté nationale, essaie par cette pirouette de prouver que le Chili a subi la guerre. D’ailleurs n’affirmait-il pas dans son premier message que « ce fut une guerre imposée par l’alliance du Pérou et de la Bolivie » ou encore que « le Perou et la Bolivie prirent la responsabilité d’une guerre en considérant leur forces armées plus nombreuses et plus fortes ». Une interprétation de l’histoire qui me semble aller à l’encontre des faits et me fait penser à cette curieuse façon d’agir qui consiste à faire porter la responsabilité au pays agressé, technique très utilisée dans l’histoire, notamment à l’époque des guerres coloniales. L’exemple le plus parlant et le plus ignoble reste la guerre de l’opium imposée par Londres à la Chine en 1839.

    C’est également faux de dire que « le Chili occupait déja de fait la région d’antofagasta » sous prétexte qu’une majorité de Chiliens y travaillaient. Les cartes et les traités de l’époque situent la frontière sur le parallèle 24 sud.

    L’auteur affirme que c’est un trait de caractère chilien - « un peuple tres doux »- qui a permis à Pinochet de contrôler facilement le pays. Le général Pinochet, sans doute un Chilien très « doux » lui aussi ? Rappelons qu’il a fait bombarder le palais présidentiel pour vaincre une poignée de civils armés de fusils qui défendaient leur Président, fait fusiller et disparaître plus de 3 000 personnes (hommes, femmes, enfants confondus), en a fait emprisonner et torturer plus de 35 000 autres (rapport Valech), a forcé à l’exil des centaines de milliers de citoyens, a volé l’État et les biens des persécutés, etc.

    Ensuite, il fait une série d’affirmations fausses sur la guerre du Pacifique. Voyons :

    « le Chili a commencé par perdre des batailles ». Faux : la seule bataille terrestre vraiment perdue par les Chiliens au début de la guerre fut celle de Tarapacá le 27 novembre 1879.

    « les Peruviens abandonerent rapidement car leur population n’avait pas vraiment envie de se battre ». Faux également, et à considérer comme une déformation des faits, voire une insulte au peuple péruvien. Ce furent les Boliviens qui, après la bataille de Tacna en mai 1880, ne participèrent plus à aucune action car la guerre s’est poursuivie exclusivement sur le territoire péruvien. Lima fut occupée le 17 janvier 1881 après de nombreuses et meurtrières batailles telles que Miraflores et Chorillo. La résistance des plus démunis et des Indiens, dans les montagnes de la cordillère, va perdurer trois années et connaître de nombreuses victoires (ex : la bataille de la Concepción).

    Concernant l’Argentine, Helios ne craint pas de changer de version dans son analyse. Tout d’abord, « les argentins en profitèrent pour attaquer au sud et s’emparer de grand morceau de Patagonie ». Ensuite, les Chiliens ont de nouveau été « bonne pâte » en signant un traité basé sur la ligne de partage des eaux. Curieuse façon d’expliquer les questions de politique internationale.

    Sur le fait divers relatif au trafic de voitures qualifié de délire : contrairement à ce qu’affirme Helios, les autorités boliviennes luttent contre le trafic, d’où mon exemple.

    Sur la corruption au Chili, il affirme que « Contrairement a ce qui est écrit les « affaires » sont permanentes et touchent tous les partis ». Effectivement, actuellement, il n’y a pas une semaine, sans qu’une affaire de corruption ou collusion -pour fausser la concurrence-, entre patrons et politiques de droite ne soit dévoilée. Dernière affaire en date : la collusion des industriels du papier et de l’alimentation. Mais les affaires ne touchent pas tous les partis comme veulent le faire croire les élus de droite et leurs partisans, parce que cette pratique concerne essentiellement la droite et les grands groupes économiques qui les financent. Le groupe parlementaire PC-IC (parti communiste-gauche citoyenne) n’est nullement impliqué dans ce type d’affaires, même si une campagne de dénigrement a commencé (voir les accusations mensongères de malversation portées contre ARCIS ou les mensonges sur des financements illégaux de campagne électorale).

    Concernant la situation chilienne. Pour en finir avec les « impressions », quelques données objectives à consulter.

    Les tableaux comparatifs de l’indice de Gini :

    1) Des membres de l’OCDE où le Chili présente l’indice le plus élevé, c’est-à-dire la distribution des richesses la plus inégale : http://www.emol.com/especiales/2015/economia/desigualdad/graficos.asp

    2) Au niveau mondial dans lequel le Chili se situe en position 141 sur 160, tandis que les pays de la zone euro sont positionnés au dessus de la 25ème place : https://es.wikipedia.org/wiki/Anexo:Pa%C3%ADses_por_igualdad_de_ingreso

    J.C. Cartagena.


  • Bijfdes 10 novembre 2015 13:33

    Pour l’auteur :


    La principale raison qui empêche la Bolivie d’avoir un accès au pacifique est un mur de 500 KM de large et 6 000m de haut : les Andes . Peu d’états existent à cheval sur une grande chaine de montagnes ( cf Alpes ou Himalaya ).

    Le littoral en question ne fut jamais peuplé par des Boliviens, ou avant par des Haut-Péruviens du temps de la colonie Espagnole.
    Avec 80% de la population Chilienne et moins de 5% de Boliviens, si on appliquait les normes actuelles, ie référendaires, aucune chance que ce territoire soit Bolivien .

    Etrangement l’auteur de refere au Chili comme belliciste, militariste et nationaliste . Pourtant contrairement à ses 3 voisins, le Chili n’ a connu aucune guerre territoriale au Xxème siècle, et vit depuis 130 ans sans aucun conflit ni revendication . Pérou deux guerres contre son voisin Equateur, Bolivie contre Paraguay et Argentine contre le Royaume-Uni, toutes liées à des revendications territoriales.

    Le Chili, un des rares territoires américains à avoir conservé son nom malgré la colonisation, a une identité définie par sa géographie et la cohérence des frontières naturelles . En cela il est patriote, au sens étymologique du terme (Patria, Pater ).

    La seule chose que Morales a réussi, c’est à provoquer une réaction urticaire chez les chiliens , même progressistes, et créer un ressentiment envers les boliviens, qui de plus vivent ( en paix ) par milliers au Chili. Tout ceci pour exister politiquement et se faire réélire indéfiniment .



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