mardi 26 mars - par Gérard Luçon

La guerre en Ukraine ... Douloureuse naissance d’un monde nouveau !

Le texte qui suit est de Marc Peltier, Général 2S, un militaire plutôt discret ...

Comme d'habitude je n'ai rien changé au texte, mais bien entendu j'attends avec impatience qu'il soit accepté pour en débattre, car j'ai pas mal de désaccords avec ce haut-gradé, et j'imagine que les "agoravoxiens" aussi auront des choses à dire !

 

La guerre en Ukraine ou la douloureuse naissance d’un monde nouveau

Général (2S) Marc Paitier

Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, la réalité contredit les prévisions hasardeuses du camp occidental qui annonçait la mise en échec de la Russie. En fermant la porte à la diplomatie, les États-Unis et les pays de l’Union européenne n’ont fait que prolonger la guerre en entretenant l’illusion que l’Occident avait les moyens de la soutenir et de la gagner, contribuant ainsi à imposer au peuple ukrainien des souffrances effroyables.

On peut tirer des évènements et de la situation actuelle un certain nombre d’observations et d’enseignements. Pour qu’un tel exercice puisse être utile, il faut éviter toute forme de simplification et de manichéisme. Nous en sommes loin. Toute position qui s’écarte de la doxa officielle en replaçant cette guerre dans son contexte historique et géopolitique, et en soulignant les erreurs et les fautes qui nous incombent, est combattue et disqualifiée. On ressort alors les mots qui tuent pour discréditer ceux qui ont un regard différent sur la guerre. Ce sont des traitres et des collabos contaminés par l’esprit de Munich. Jamais, peut- être, l’opinion n’a été manipulée à ce point. Triste réalité d’une époque médiocre dans laquelle l’intelligence a cédé la place à l’idéologie.

Avec la distance prise par les Etats-Unis dans le soutien à l’Ukraine, l’Europe et particulièrement la France, seule puissance nucléaire, se retrouvent en première ligne. Emmanuel Macron s’est saisi de cette « opportunité » pour durcir son discours de façon outrancière et adopter une position belliciste. Celle-ci pourrait faire prendre au conflit une tout autre dimension, infiniment plus tragique encore.

Il ne s’agit pas de présenter ici une analyse exhaustive du conflit ukrainien et de ce qu’il nous dit des bouleversements qui s’annoncent. Il s’agit plus modestement de développer quelques réflexions dictées par la recherche honnête de la vérité en ayant conscience que celle-ci ne se laisse pas enfermer dans une vision qui distingue le camp du bien et le camp du mal. La réalité est beaucoup plus complexe

  1. La faute historique de l’Occident

L’effondrement du monde soviétique, la dissolution du pacte de Varsovie et la dislocation de l’URSS représentaient une occasion historique pour mettre en place en Europe une nouvelle architecture de sécurité incluant la Russie. C’est dans cette perspective que Mikhaïl Gorbatchev avait parlé de la « maison commune » Europe-Russie, vision qui s’est heurtée au veto catégorique des Etats-Unis, hostiles depuis toujours à l’idée d’une Europe unie de « l’Atlantique à l’Oural ». Quant aux Européens, ils se sont alignés et sont restés sourds à la proposition russe par manque de lucidité, de courage et d’unité. Ils ont donc fait le choix de continuer à dépendre des États-Unis pour leur sécurité par le biais de l’OTAN. Malgré tout, l’heure étant à la détente, l’engagement fut pris par Georges Bush père, de ne pas étendre l’OTAN aux anciens satellites russes et de ne pas déployer des moyens militaires aux frontières de la Russie, c’est-à-

 

dire dans les pays baltes, la Moldavie, la Biélorussie et l’Ukraine. James Baker, le secrétaire d’état américain et Roland Dumas son homologue français ont clairement rappelé la réalité de cet accord1 qui est niée par de nombreux commentateurs sous prétexte que celui-ci n’a pas fait l’objet d’un document écrit.

Peut-on imaginer que les dirigeants soviétiques aient accepté le démantèlement de leur empire sans obtenir certaines garanties concernant la sécurité de la Fédération de Russie dans sa zone d’influence ? Cet engagement n’a pas été tenu.

La Russie s’est sentie trahie et humiliée. En 1999, l’OTAN en bombardant Belgrade, alliée de Moscou et en envahissant la province serbe du Kosovo, a violé délibérément le principe d’intangibilité des frontières. C’est son premier grand péché. A l’époque, la Russie qui venait de subir 10 ans de chaos, n’était pas en mesure de riposter, mais elle n’a pas oublié. L’Occident est donc mal venu aujourd’hui de donner des leçons de morale à la Russie dans ce domaine. Vladimir Poutine lui a pourtant tendu la main au début de son mandat. En 2000, il envisageait la possibilité pour la Russie d’adhérer à l’OTAN. En 2002, Moscou a accepté la mise en place d’un conseil OTAN/Russie. En 2003 et 2005, des négociations entre l’Union européenne et la Russie ont cherché à définir des espaces de coopération entre les deux parties dont l’un concernait la sécurité extérieure. La responsabilité de l’échec de cette voie de coopération ne peut être imputée aux seuls Occidentaux, mais l’enchainement de nombreux actes perçus comme autant d’agressions ont convaincu Vladimir Poutine de mettre un terme à ses relations avec l’Occident et de se tourner vers l’Asie. Il n’est pas inutile de rappeler ces actes : extension de l’OTAN au plus près de la frontière russe ; ingérence américaine et soutien lors de la révolution Orange et de la révolution de Maïdan ; non application des accords de Minsk (février 2015), pourtant garantis par la France et l’Allemagne, qui prévoyaient notamment un large statut d’autonomie pour les régions séparatistes russophones d’Ukraine de Donetsk et de Lougansk ; déploiement de bases américaines en Ukraine2 ; projet d’intégrer ce pays dans l’Union européenne et dans l’OTAN. Si de tels faits se produisaient aux portes des États-Unis, ceux-ci réagiraient militairement avec l’approbation de tous les pays occidentaux.

En 1997, le géopoliticien américain Brzeziński identifie trois actions prioritaires qui permettraient aux Etats-Unis de conserver leur rôle à l’échelle mondiale :

« contenir la poussée » de la Chine, « maintenir la division de l’Europe » et… « couper la Russie de l’Ukraine 3 ». Cette guerre est donc avant toute chose une guerre entre les Etats-Unis et la Russie. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire eurasien ce qui est l’objectif des Américains. Après une longue agonie, la Russie est redevenue une grande puissance soutenue par une grande partie du monde qui rejette le modèle occidental. Avoir ignoré cette

 
   
 

 

1 L’économiste Jacques Sapir qui travaillait comme conseiller de Roland Dumas au ministère des Affaires Étrangères confirme la réalité de cet accord.

2 Dans un article paru le 25 février 2024, le New-York Times, peu suspect de complaisance envers la Russie, a reconnu l’existence de 12 bases de la CIA mises en place en Ukraine depuis 2016. Une telle affirmation avant la parution de cet article était taxée de complotisme.

3 Zbigniew Brzeziński, Le Grand échiquier.

 

réalité et poussé la Russie dans les bras de la Chine constitue la grande faute de l’Occident.

  1. Les mensonges

Cette guerre nous concerne directement

Le sens donné à la guerre entre la Russie et l’Ukraine par les démocraties occidentales pour justifier leur implication repose sur un certain nombre de mensonges. Le premier, celui qu’il est interdit de remettre en cause, consiste à affirmer que « cette guerre est notre guerre », qu’elle concerne directement notre sécurité et notre avenir. Il s’agit de faire de la Russie un épouvantail : celle-ci voudrait reconstituer son empire et menacerait notre liberté. Aujourd’hui l’Ukraine, demain la Moldavie, la Roumanie et la Pologne et après-demain les chars russes seront à Brest4. Tout le discours officiel va dans ce sens. Gabriel Attal : « S’abstenir, c’est fuir ses responsabilités devant l’histoire, trahir ce que nous avons de plus cher depuis le 18 juin 1940, l’esprit français de résistance… La Russie est une menace, non seulement pour l’Ukraine, mais aussi directement pour nous, pour l’Europe, pour la France, pour le peuple français5  » Emmanuel Macron : « Si la Russie gagnait, la vie des Français changerait6 ». Valérie Hayer, tête de liste Renaissance aux élections européennes : « Hier Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban. Nous sommes à Munich en 19387 ». Ce dernier argument, répété à l’envi, sert à justifier une intervention militaire dans des circonstances qui n’ont pourtant aucun point commun avec la situation de l’Europe, à la fin des années 30. Il y a quelques années, un officier général, conseiller du pouvoir au plus haut niveau, faisait remarquer, à l’auteur de ces lignes, combien il avait constaté un manque total de culture historique chez les responsables politiques. En voilà une preuve. La dénonciation de l’esprit munichois, totalement anachronique en la circonstance, est assénée sans discernement, à chaque fois qu’un arbitrage est à rendre entre une solution militaire et une solution négociée. Ce fut le cas au Kosovo, en Irak, en Afghanistan, en Syrie et en Libye. Elle sert à couvrir le mensonge, lequel sert à couvrir toutes les contre-vérités du discours officiel. Celui du Premier ministre devant l’Assemblée nationale le 12 mars représente sans doute un sommet dans ce domaine. C’est ainsi que l’économiste Jacques Sapir a établi la litanie des contre-vérités énoncées par Gabriel Attal et de ses mensonges par omission. Parmi ceux-ci, l’occultation du fait que dès le 17 février 2022, soit une semaine avant l’invasion russe, les bombardements ukrainiens redoublaient sur Donetsk et Lougansk. Le jeune Premier ministre oublie également que la guerre actuelle est une prolongation de celle qui a commencé en 20148 lorsque Kiev a envoyé des troupes dans le Donbass pour réprimer la rébellion anti-Maïdan, opération conduite en violation des accords de Minsk. Si l’on peut légitimement condamner

 

 
   
 

 

4 Une note du renseignement américain du 5 février 2024 reconnait que la Russie ne cherche pas la guerre avec les puissances de l’OTAN.

5 Mardi 12 mars 2024, débat à l’assemblée nationale pour le vote sur l’accord de sécurité bilatéral avec l’Ukraine.

6 Jeudi 14 mars 2024, intervention sur TF1

7 Premier meeting pour les Européennes, samedi 9 mars 2024, Lille

8 Cette guerre dans le Donbass a causé au moins 12.000 morts.

 

la décision russe d’attaquer l’Ukraine, il faut toutefois la replacer dans son contexte.

Le sociologue et historien Emmanuel Todd, dans son livre « La défaite de l’Occident », démontre, de façon convaincante, que la Russie ne fait peser aucune menace sur l’Europe occidentale. « Elle sait, dit-il, ne pas avoir les moyens démographiques et militaires d’une expansion vers l’Ouest ; la lenteur de son action en Ukraine le démontre 9 ». Pour lui, la menace russe relève du fantasme. La Russie se bat sur sa frontière. Donetsk n’est qu’à 100 km de la Russie et à 3000 km de Paris. Une éventuelle victoire de la Russie ne menacerait donc pas notre territoire, pas plus qu’elle ne mettrait en cause nos intérêts vitaux.

Zelensky, le Churchill ukrainien

Diaboliser Poutine et la Russie ne suffit pas, il faut dans le même temps, glorifier Zelensky, le « Churchill ukrainien ». Élu en 2019 après avoir incarné un président fictif incorruptible dans une série télévisée intitulée « Serviteur du peuple », Volodymir Zelensky a été épinglé par un consortium de journalistes d’investigation (Pandora Papers) pour des montages financiers offshore. Il avait financé sa campagne avec l’argent du sulfureux milliardaire Igor Kolomoiski qui avait mis son empire médiatique à sa disposition. Voilà qui ternit l’image du chevalier blanc pourfendeur de la corruption endémique dans son pays. Il a été élu en promettant de relancer le processus de paix avec la Russie pour mettre fin à la guerre dans le Donbass. Il ne s’est pas engagé dans cette voie et la pression américaine et européenne n’est pas pour rien dans ce choix. François Hollande et Angela Merkel ont avoué que les accords de Minsk n’avaient qu’un seul but : donner du temps à l’Ukraine pour réarmer contre les Russes ce qui signifie que la guerre était déjà envisagée par les puissances occidentales10. Zelensky attiré par les sirènes occidentales et aspirant à rejoindre l’OTAN n’a pas contrarié ce plan. Il va alors mener, soutenu par son mentor américain, une politique russophobe. La langue russe est interdite dans les institutions d’état. Début 2021, il fait fermer trois chaines de télévision d’opposition. Après le déclenchement du conflit des dizaines de journalistes sont arrêtés, la plupart défendant des positions de gauche. En mars 2022, onze partis hostiles au gouvernement sont interdits. Avec le soutien aveugle et inconditionnel dont il jouit de la part de l’ensemble des dirigeants occidentaux, Zelenski n’hésite pas à faire de la surenchère permanente en jouant sur la corde morale pour amener les Occidentaux à s’engager toujours davantage au profit de l’Ukraine. Il ne manque pas de talent pour servir son image avec un discours progressiste qui séduit les démocraties occidentales. Dans le même temps, représentant du camp du bien, il attise les braises du conflit avec des déclarations jusqu’au- boutistes qui excluent toute possibilité de négociation. Les dirigeants européens

 
   
 

 

9 Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident, Gallimard 2024, p.166

10 En mars 2022, un mois après le début de « l’opération spéciale » russe, les belligérants se mettent autour de la table à

Istanbul, pour trouver un accord qui mette fin aux opérations. Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni torpille les négociations avec la complicité des Etats-Unis.

 

le suivent et lui déroulent le tapis rouge à chacune de ses visites. Les media, l’intelligentsia, le monde du spectacle en ont fait un héros. On l’a vu intervenir en direct lors de la cérémonie d’ouverture du dernier festival de Cannes devant un parterre totalement acquis à sa cause.

  1. Les illusions

Les mensonges vont de pair avec un certain nombre d’illusions que les faits mettent de plus en plus en lumière.

L’effondrement de l’économie russe

La première illusion est d’avoir ignoré la capacité de résilience de l’économie ruse. On claironnait partout que les sanctions allaient mettre la Russie à genoux. Bruno Lemaire, notre ministre de l’économie n’hésitait pas à affirmer au tout début de la guerre, en levant le menton : « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe. » L’exclusion des banques russes du réseau SWIFT11 devait provoquer la ruine de son système financier. Deux ans après, l’économie russe se porte bien. Des esprits éclairés auraient pu le prévoir car la Russie s’était adaptée aux mesures prises contre son économie en 2014 et s’était préparée à faire face à un nouveau train de sanctions plus lourdes encore. Elle a réorienté avec succès ses approvisionnements et ses exportations. Dans tous les domaines la Russie a fait preuve d’une flexibilité que les experts occidentaux n’avaient pas envisagée. Ils pensaient que la Russie de Poutine avait conservé la rigidité de la Russie soviétique. L’économie russe est aujourd’hui au-dessus de son niveau d’avant-guerre mais il ne faut pas méconnaître la part prise par l’industrie de l’armement en pleine activité.

La faiblesse militaire russe

« L’armée russe, sans doctrine et après une offensive sans réels objectifs, s’était écrasée sur les forces armées ukrainiennes motivées et bien préparées par les Américains. Les Ukrainiens reprennent toutes les grandes villes de Kharkiv à Kherson en novembre 202212 ». L’hiver 2022-2023 a été éprouvant pour l’armée russe d’autant plus que l’Ukraine commençait à bénéficier d’importantes livraisons d’armes et de munitions en provenance des Etats-Unis et de l’Europe. A partir de là, l’Occident a cru que la victoire ukrainienne était acquise. Selon Isabelle Facon, spécialiste des politiques de défense et de sécurité russes et maitre de conférences à l’École polytechnique « l’armée russe est une puissance militaire fantasmée… L’invasion de l’Ukraine montre les faiblesses de l’outil militaire russe13 ». Confrontée à une résistance inattendue de la part de l’armée et de la population ukrainiennes, l’armée russe a subi d’emblée de lourdes pertes humaines et matérielles par la faute d’une stratégie défaillante, d’une planification hasardeuse et d’un manque de qualité manœuvrière des troupes sur le terrain. Tels sont les enseignements tirés des

 
   
 

 

11 SWIFT : Society Interbank Financial Telecommunication. Il s’agit d’un réseau de communication interbancaire qui automatise et standardise les transactions financières et les transferts d’argent à l’international.

12 Colonel Peer de Jong, cofondateur de l’Institut Themiis dédié aux thématiques liés à la paix et à la sécurité. Valeurs actuelles, 14 mars 2024, p. 32 et 33.

13 Quotidien Le Monde, tribune du 17 mars 2022.

 

premiers mois de la guerre par un grand nombre d’observateurs et de commentateurs qui hantent les plateaux de télévision. Deux ans plus tard, il apparait que ces conclusions étaient erronées. Nous avons commis une grave erreur d’analyse en sous-estimant grandement les capacités de l’armée russe. Celle-ci est aujourd’hui, un outil bien rodé et efficace s’appuyant sur une parfaite cohérence politique, économique, doctrinale et matérielle. Elle a tiré les leçons de ses échecs relatifs et acquis une expérience et un savoir-faire dans la guerre de haute intensité qu’aucune armée au monde ne possède aujourd’hui. Elle profite aussi de sa profondeur stratégique. Selon le colonel Jacques Hogard, « la Russie a quasiment atteint tous ses objectifs terrain, l’armée russe est regonflée à bloc en hommes et en matériel14 » En face, l’armée ukrainienne connait une grave hémorragie qui frappe son moral. Un lieutenant de l’armée française qui avait croisé au camp militaire de la Courtine (département de la Creuse) un bataillon ukrainien en formation me disait que tous les hommes qui constituaient cette unité avaient été tués ou blessés après leur engagement sur le front. Les pertes ukrainiennes pour lesquelles les informations crédibles manquent, sont en tout état de cause considérable. Elles génèrent de nombreuses désertions. La victoire russe est inéluctable. La question demeure de savoir quels vont être les objectifs stratégiques de la Russie. Initialement, il s’agissait de priver l’Ukraine de sa capacité de frapper le Donbass et de contrôler la partie orientale russophone en assurant la liaison avec la Crimée. La Russie pourrait vouloir pousser ses pions plus loin en privant l’Ukraine de son accès à la mer par la jonction entre le Donbass et la Transnistrie15 en prenant le contrôle d’Odessa. Les buts de guerre pourraient évoluer pour obtenir des gages en vue de futures négociations.

La fragilité du régime russe

Selon les media occidentaux, la rébellion armée d’Evgueni Prigojine16 en juin 2023 a fait chanceler un régime affaibli par la guerre. Pour eux, les conséquences de cette crise seront profondes et durables. « Le système Poutine se fissure » titre le journal l’Opinion17. « Le régime de Poutine est en état de décomposition » ajoute le général Yakovleff18. La moindre manifestation comme celle qui a suivi la mort de l’opposant Navalny est rapportée comme un camouflet pour Vladimir Poutine. A écouter nos radios et nos chaines de télévision, son régime est contesté par une partie significative de la population. Il se maintient au pouvoir par la force et par la peur, par les assassinats et les élections truquées. La réalité est bien différente. Le président russe est populaire. Le taux d’approbation de son action se situe autour de 75%. Il est

 
   
 

 

14 Jacques Hogard, Sud radio, 7 mars 2024. Le colonel Hogard est un ancien officier parachutiste de la Légion étrangère. Il a fondé et dirige la société EPEE, entreprise spécialisée en intelligence stratégique et en diplomatie d'entreprises à l'international. Il est l’auteur de La guerre en Ukraine – Regard critique sur les causes d’une tragédie, éditions Hugo Doc, 2024.

15 Mince bande de terre de 4163 km², la Transnistrie, au sein de la République socialiste soviétique de Moldavie, alors sans aucun statut, a autoproclamé son indépendance en septembre 1990, à l’instigation des russophones. Présence militaire russe.

16 Chef de la milice russe privée Wagner. Mort dans un accident d’avion le 23 août 2023.

17 26 juin 2023

18 Officier français, ancien vice-chef d’état-major du GQG de l’OTAN habitué du plateau de LCI dont les prévisions sont souvent contredites par les faits.

 

même supérieur aujourd’hui à ce qu’il était avant la guerre. Quel dirigeant occidental peut en dire autant ? Bien entendu, on mettra en cause des sondages falsifiés mais la réalité est là : la Russie soutient Vladimir Poutine, l’homme qui lui a redonné son honneur et sa grandeur après les années d’humiliation de la présidence Eltsine. Jamais les conditions de vie n’ont été aussi bonnes en Russie que sous Poutine. La façon dont le peuple soutient son armée et accepte les sacrifices de la guerre prouve la solidité du régime russe. Il n’est pas sûr que nos démocraties occidentales, confrontées à la guerre, connaissent la même stabilité. La seule véritable fragilité de la Russie se situe dans sa démographie. Son taux de fécondité est faible. Il se situe autour de 1,5 enfants/femme (proche de celui de l’Union européenne : 1,59). La politique soutenant la natalité est une priorité du régime mais la guerre est un obstacle à son développement et à sa réussite.

Les capacités militaires européennes

L’illusion concerne aussi nos propres capacités militaires. Les nations européennes ont depuis la chute du Mur réduit de beaucoup leur effort de défense, supprimé pour la plupart la conscription et professionnalisé leurs armées, le tout sur un horizon d’abandon des vertus propres au métier militaire. Difficile dans ces conditions, pour l’Union européenne, de prétendre s’immiscer dans une guerre classique dite de « haute intensité » qu’elle n’est pas capable de mener seule. Si l’armée française est la plus opérationnelle de toutes les armées du Vieux Continent, constituée de remarquables unités et disposant d’un grand spectre de capacités, elle n’en est pas moins « échantillonnaire ». Elle est

« à l’os  » disait le général de Villiers ; une armée « bonzaï » pour reprendre une image souvent utilisée. La France qui a réduit progressivement son armée comme une peau de chagrin, sous tous les gouvernements de gauche comme de droite, ne pourrait projeter qu’une vingtaine de milliers d’hommes. « On ne pique pas l’ours russe avec des coups d’épingle 19 ». Elle n’est donc pas en mesure de conduire un combat de haute intensité dans la durée. Elle l’est d’autant moins qu’elle a principalement participé, ces dernières décennies, à des opérations de maintien de la paix qui ne l’ont pas préparé à ce type d’engagement. Par ailleurs, la constitution d’une armée européenne qui est souvent défendue par quelques esprits utopiques est un leurre. « Il n’y a pas d'armée sans une autorité politique légitime, laquelle ne peut naître que d'un peuple établi en Nation et élisant ses responsables. Or, l'histoire comme l'actualité montrent que rien de tel à l'échelle du vieux continent ne paraît possible sauf à sombrer dans l'utopie... En outre, évoquer une armée européenne, c'est évoquer la dissuasion nucléaire, son emploi, par qui ? Comment ?20 » Compte-tenu des enjeux inhérents à la détention de l’arme atomique et même si une certaine discrétion doit entourer la définition de nos intérêts vitaux, il serait nécessaire et légitime que les allusions présidentielles à une extension de l’objet même de la dissuasion nucléaire soient débattues au

 
   
 

 

19 Général soviétique Alexandre Svetchine (1878-1938). Cité par Philippe de Villiers, 15 mars, Cnews.

20 Contrôleur général des armées (2S) Philippe Nicolardot. Réponse au général Cot (ancien commandant de la 1ère Armée et de la FORPRONU - Force de Protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie ) qui défendait l’idée d’une Europe militaire dans un article intitulé « La guerre de Poutine », 5 mars 2024.

 

Parlement. En d’autres termes, s’agit-il de protéger plus que le sanctuaire national ?

Ces interrogations sont aussi l’occasion de nous rappeler que la guerre nous a rarement trouvé prêts et si Emmanuel Macron affirme aujourd’hui  : « Nous sommes prêts », souvenons-nous de Paul Reynaud affirmant : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts21 » ou du maréchal Leboeuf garantissant à la veille de la guerre de 70 : « Nous sommes prêts et archiprêts. La guerre dût- elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats22. » On connait la suite…

Les Occidentaux pensent que plus ils fournissent d’armes et d’argent à l’Ukraine, plus ils rendent impossible la victoire russe et ce sur le fondement d’un slogan qui semble tenir de la méthode Coué : « Les Russes ne peuvent ni ne doivent gagner la guerre » et qui ne laisse rien penser de la profonde stratégie qui lui serait sous-jacente. La récente évolution de la situation militaire prouve que ce raisonnement est faux. L’implication de l’Occident ne fait que prolonger la guerre aux dépends de la population ukrainienne qui meurt sous les bombes. L’action de l’Occident s’apparente à celle des pompiers pyromanes. La question débattue de la livraison de missiles allemands longue portée Taurus (500 km) qui pourraient cibler des villes russes ; l’engagement au sol de troupes de l’OTAN qu’Emmanuel Macron n’exclut pas, constitueraient, malgré les dénégations du chef de l’état français, une escalade qui pourrait déboucher sur un embrasement apocalyptique. La logique de la force quand elle n’est pas maitrisée et quand, de surcroît, elle ne semble pas résulter d’une fine connaissance de la doctrine d’emploi des forces de l’adversaire, peut conduire à une escalade mortelle. Les chefs d’état occidentaux l’ont bien compris. « Le président français a dressé contre lui la totalité des alliés à commencer par Washington et Berlin qui n'ont pas apprécié la leçon de “courage” venues de Paris23. »

Le soutien américain

Le 3 février, les sénateurs américains sont parvenus à un accord pour envoyer 60 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine après des mois d'âpres débats, mais le président républicain de la Chambre des Représentants, instance qui doit désormais valider ce projet pour le rendre définitif, a promis de l'enterrer malgré l'appel de Joe Biden à l'adopter rapidement. Ce retrait momentané des États- Unis pourrait devenir définitif si Donald Trump était élu en novembre prochain. Il est important de se souvenir que les Américains sont coutumiers du fait de renoncer à leurs engagements et de laisser leurs protégés face à leur tragique destin. Le Vietnam et l’Afghanistan en témoignent. Depuis le début du conflit, Moscou mise sur l'essoufflement de l'aide occidentale. Toute hésitation des pays soutiens de l'Ukraine, conforte donc les Russes dans l'idée que leur pari sera gagnant. Or, le possible retrait des États-Unis est déjà en train de créer un vide stratégique que les Européens doivent, bon gré, mal gré, occuper avec une

 
   
 

 

21 Paul Reynaud, président du Conseil, intervention à la radio, 10 septembre 1939.

22 Maréchal Leboeuf, ministre de la guerre, le 19 juillet 1870. La postérité n’a retenu de lui que cette phrase malheureuse. L’homme qui fut un grand soldat valait mieux que cela.

23 Pierre Lellouche, Valeurs actuelles, 14 mars 2024 p.40

 

France, seule puissance nucléaire de l’Union européenne, mais sans forces conventionnelles à la hauteur de la menace qu’elle définit dorénavant comme pesant sur l’Europe. L’Ukraine est confrontée à un risque majeur : le désengagement de son principal soutien qui en aucun cas ne peut être comblé par les états européens dont les opinions publiques n’appuieront pas une confrontation directe avec les Russes.

Pour conclure sur les illusions, laissons la parole à François Fillon bon connaisseur de la Russie : « Aucune des prophéties des dirigeants occidentaux sur l’effondrement de l’économie russe, la défaite de son armée ou la fragilité politique de son régime ne s’est produite. Ces prédictions, qu’il était interdit de critiquer, ont révélé une méconnaissance de l’histoire et des réalités stratégiques24 ». Ce constat explique le bêtisier qui suit.

Le bêtisier

La revue trimestrielle Omerta dans son numéro 4 paru en février 2024 liste un certain nombre de déclarations choc, d’acteurs et de pseudo-experts. Elles prêteraient à rire si le sujet n’était pas aussi grave. Nous avons déjà cité Bruno Lemaire, il inaugure ce florilège :

  • Bruno Lemaire, ministre français de l’économie : « On voit l'effondrement du marché, on voit également l'augmentation de l'inflation. Nous allons voir des queues de Russes qui cherchent à avoir de l'argent en liquide dans les banques ». France Info, 1er mars 2022
  • Alla Poedie, Franco-ukrainienne, consultante : « Aucune question ne se pose sur la victoire rapide et prochaine de l’Ukraine. » 13 mars 2022 sur C8
  • Gina Raimondo, secrétaire au commerce des États-Unis : « Le matériel russe serait rempli de semi-conducteurs qu’ils ont sortis des lave-vaisselles et des réfrigérateurs. » 11 mai 2022
  • Bruno Tertrais, politologue spécialisé dans l’analyse géopolitique stratégique : « Le scenario le plus probable est celui de l’effondrement progressif de l’armée russe. » 23 août 2022.
  • Général Michel Yakovleff, officier français, ancien vice-chef d’état-major du GQG de l’OTAN : « Je pense que le régime de Poutine va tomber » 28 septembre 2022. « Le régime de Poutine est en état de décomposition » 23 juin 2023 sur LCI. Visionnaire, le général !
  • Bernard-Henri Lévy, « grande conscience internationale » : « Et si la stratégie de Zelensky et Zaloujny à Balhmout était : sortir de la ville pour mieux la reprendre…autrement dit le Cheval de Troie à l’envers ? » 21 mai 2023 sur X. Le même quelques semaines plus tard : « Quoi que dise la propagande russe, l’Ukraine est en train de gagner » Toujours aussi clairvoyant le BHL !
  • Nicolas Tenzer, géopolitologue, professeur à Sciences Po : « Si nous livrons beaucoup plus d’armes à l’Ukraine, elle va pouvoir non seulement résister à l’agression mais gagner la guerre. » 1er janvier 2024

 
   
 

 

24 François Fillon, article revue Omerta n°4, février, mars, avril 2024. P.9

 

  • Volodimir Zelenski, président ukrainien : « Le fait que Poutine soit du côté des vainqueurs n’est rien d’autre qu’un sentiment. » 2 janvier 2024
  1. La défaite de l’Occident

« Cette défaite est une certitude parce que l’Occident s’autodétruit plutôt qu’il n’est attaqué par la Russie25 ».

Les Etats-Unis profitent de la crise en fournissant au prix fort des ressources énergétiques au Européens. Ceux-ci payent, ainsi, la rupture des sources d’approvisionnement en gaz russe qui nous était vendu à bon prix. La hausse du coût de l’énergie qui en découle met en péril notre industrie ou plutôt ce qu’il en reste. « Le solde commercial de la zone euro est passé d’une valeur positive de 116 milliards en 2021 à une valeur négative de 400 milliards en 2022.26 » Le retrait de Russie des filiales européennes qui y étaient implantées, touche fortement la France. Avant la guerre, 500 entreprises françaises étaient présentes sur le territoire russe. TotalEnergies y produit près de 17% de ses hydrocarbures et 30% de son gaz. On comprend les réticences de son président pour céder ses actifs en Russie.

Politiquement, l’Occident voulait isoler la Russie mais c’est lui qui se retrouve isolé. Le reste du monde sommé de prendre parti a clairement choisi de soutenir la Russie. « L’Occident a découvert qu’on ne l’aime pas 27 ». On se dirige vers

« une bipolarisation du monde avec d’un côté l’Occident américain – avec Israël dans ce bloc- et en face le reste du monde : la Russie, la Chine, l’Amérique latine, les BRIC qui d’une façon générale sont anti-occidentaux.28 » Il faut ajouter l’Afrique à cette liste. La guerre en Ukraine aura révélé que l’Occident se retrouve seul contre tous, alors que les experts de plateau ne cessent de pointer du doigt l’isolement de la Russie. Le monde occidental conserve certes encore une puissance économique et financière considérable mais il ne pèse plus grand-chose démographiquement et ses prétentions à l’universalisme se retournent contre lui. Les BRIC29 représentent près de la moitié de la population mondiale et les deux tiers de sa croissance contre moins de 10% pour le G730 qui connait un taux de fécondité très bas (ce qui est aussi le cas de la Russie comme nous l’avons mentionné).

Le modèle de société occidental est exécré. Nos injonctions moralisatrices pour imposer la libéralisation des mœurs (théorie du genre, activisme LGBT) constituent un élément fondamental de ce rejet. Vladimir Poutine l’a parfaitement compris qui ne cesse de dénoncer la décadence occidentale. Ce discours rencontre un grand écho en Afrique où les autorités apprécient que la Russie respecte l’identité africaine et n’impose aucune contrainte sociétale, politique ou économique. On ne cesse de dénoncer l’entrisme des Russes en Afrique mais il est d’abord le fait de notre inconséquence. Bernard Lugan, le grand spécialiste

 
   
 

 

25 Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident, Gallimard 2024, p. 20

26 Idem, p.163

27 Idem, p. 320.

28 Aymeric Chauprade, géopolitologue. Entretien dans la revue Omerta n°4, p. 16-17.

29 Brésil, Russie, Inde et Chine rejoints par Afrique du Sud, Égypte, Iran, Éthiopie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis.

30 États-Unis, Canada, Japon, Royaume Uni, Allemagne, France et Italie

 

de l’Afrique met le doigt où cela fait mal : « C’est un réflexe d’infantilisme total que d’attribuer à l’autre ses propres échecs. Les Russes se sont engouffrés dans le vide… On ne peut pas reprocher aux Russes de se servir de notre nullité. Nous leur faisons la guerre en Ukraine et quand ils nous font la guerre en Afrique, nous trouvons que ce n’est pas moral.31 »

  1. La France rompt avec sa vocation historique

Emmanuel Macron utilise le grave sujet de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure. Il veut faire de ce conflit un objet de discrimination intérieure où seraient rejetés dans le camp du mal tous ceux qui estiment que la négociation ne serait pas déraisonnable. Il peut s’agir aussi de faire oublier son mauvais bilan et son impopularité mais plus encore, de faire son auto-promotion pour asseoir son destin « d’homme providentiel » qui marquera l’histoire. Au début du conflit, il affirmait qu’il ne fallait pas humilier la Russie et se présentait comme le médiateur qui allait ramener Vladimir Poutine à la raison. Aujourd’hui, il a endossé le treillis du combattant, adopté un discours guerrier pour créer le mythe du président qui ne recule devant rien pour défendre le camp du bien. Il veut être reconnu comme le plus ferme soutien de Zelinski et l’ennemi n° 1 de Vladimir Poutine. « Jupiter » est de retour. Il s’agit aussi de maintenir le peuple dans la peur. Après le coronavirus, le péril russe. En envisageant, de façon improvisée, l’éventualité d’un déploiement militaire français sur le sol ukrainien, Emmanuel Macron mais aussi tous ceux qui soutiennent son discours, ministres, élus, commentateurs et experts de plateau télé jouent avec le feu. Ils le font avec désinvolture comme s’il s’agissait d’un fait banal alors que la vie de millions d’hommes est en jeu. Henri Guaino dénonce ces apprentis sorciers : « On est en face d’une défaillance intellectuelle et morale. On raisonne de façon tout à fait manichéenne. Il y a le camp du bien et le camp du mal. On est en train de fabriquer une politique sans conscience. Puisque je suis le bien, je peux tout me permettre32 ». Le Président de la République, le Premier ministre, le ministre des affaires étrangères n’ont pas fait leur service militaire. Ils ne connaissent rien au métier des armes, à la condition du soldat. Sans expérience, ils n’ont rien appris ; sans enfants, ils n’ont rien transmis. Ils parlent de courage sans connaitre le sens de ce mot. Ils font de grandes envolées lyriques sans mesurer la portée de leur paroles33. « Malheur à toi, pays, dont le roi est un enfant 34 ».

En agissant comme ils le font, ils trahissent la mission historique de la France dont la vocation est d’être une puissance d’équilibre et d’apaisement.

CONCLUSION : QUE FAIRE ?

Dans notre relation avec la Russie comme dans bien d’autres domaines, nous n’avons pas de vision à long terme. Nous n’inscrivons pas notre action dans le temps long avec un objectif final recherché. Nous ne faisons pas l’effort de chercher à « comprendre la carte mentale de celui auquel nous sommes

 
   
 

 

31 Bernard Lugan, entretien dans la revue Omerta n°4, p.70.

32 Cnews, Europe 1, émission « Punchline » animée par Laurence Ferrari. 12 mars 2024.

33 Les Russes ont inventé le mot « macronner » ce qui signifie pour eux : parler pour ne rien dire.

34 L’Écclésiaste, X,16

 

confrontés. Nous ne sommes pas capables de rentrer dans son histoire, ses frustrations, ses souffrances35 »

Plus grave encore, nous nous trompons d’ennemi. « Dans la hiérarchie des menaces auxquelles sont confrontées les Occidentaux - au premier rang d’entre eux les Européens - le totalitarisme islamique arrive en tête, loin devant la question russe, avec la compétition économique et politique avec la Chine. En effet, le totalitarisme islamique menace directement l’Europe en raison de notre proximité avec le Moyen-Orient, de nos liens avec l’Afrique et de l’écho qu’il rencontre dans une partie significative de nos populations36 ». Cette affirmation de François Fillon sonne juste même si on peut déplorer que nous ayons fait de la Russie une menace alors qu’elle aurait dû constituer face à l’islamisme, un allié naturel. On se souvient du soutien spontané de la Russie aux Américains lors des attentats du 11 septembre. La Russie apparaissait alors comme un partenaire de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme islamique.

L’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN est porteuse d’un risque majeur en raison de l’article 5 qui stipule que si un pays appartenant à l’organisation est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué. Ainsi, le moindre problème sur la frontière entre la Russie et l’Ukraine pourrait dégénérer en guerre nucléaire. C’est la raison pour laquelle l’Ukraine doit rester neutre et constituer une zone tampon. Ce pays, avant 1991, n’a été indépendant que pendant cinq courtes années de 1917 à 1922. Auparavant, il était partagé entre l’Empire russe et l’empire d’Autriche. L’Ukraine a le droit et le devoir de défendre son indépendance et son originalité mais en tenant compte de son héritage historique. La négociation apparaît comme la seule voie raisonnable. Les conditions sont loin d’être réunies pour y parvenir dans un bref délai. En attendant, le peuple ukrainien continue de souffrir et l’europe de danser au bord du gouffre. La guerre en Ukraine est révélatrice du nouveau monde qui est en train de naître. Dans ce monde, l’Europe devra retisser le lien avec la Russie pour assurer sa survie et constituer une véritable force dans la compétition sans merci qui se jouera à l’échelle de la planète. La question est de savoir dans quelle mesure la France y contribuera au regard de ses positions actuelles en rupture avec la tradition d’amitié franco-russe. C’est pourtant une nécessité dictée par l’histoire et la géographie qui pourrait nous réconcilier avec le monde orthodoxe et amener l’Europe occidentale à redécouvrir son caractère chrétien pour faire face aux assauts de l’Islam. Dans les circonstances présentes, un tel objectif peut sembler totalement utopique. Il s’agit d’une espérance que nous pouvons confier dans nos prières à Notre-Dame de Fatima.

 
   

 

 

35 Général Lalanne-Berdouticq, entretien avec Charles Villeneuve, Le Spectacle du monde.

36 François Fillon, article revue Omerta n°4, février, mars, avril 2024. P.9

 

 

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Des médias à gerber !

 



162 réactions


  • alinea alinea 26 mars 13:12

    Je suis toujours étonnée qu’on parle de « choix » quand il s’agit d’influence : les américains passent leur pognon depuis la guerre ( peut-être avant mais je ne le sais pas ) pour asservir l’Europe.

    Il faut comprendre une chose basique : la France depuis toujours, et précisément après De Gaulle, se sent vaillante, forte et influente, aussi, n’a-t-elle aucune méfiance : le dernier qui a prévenu, non s’en s’être soumis, c’est Mitterrand ! il a parlé de guerre sournoise.

    Donc il ne s’agit pas d’un choix, éclairé en tout cas.

     Le texte est long, je fais comme j’ai l’habitude, je ramène ma fraise quand ça me chatouille. !


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 13:51

      @alinea
      oh que oui, ce texte est long ... 12 pages ... personnellement je reste sur cette interrogation : et si USA, Russie et Chine menaient la barque ... à nos dépends ? Parce que, sincèrement, ce n’est pas possible que nos dirigeants occidentaux soient aussi cons !!!
      -pourris ? certes ...
      -corrompus ? évident...

      mais cons ...je ne crois pas !


    • amiaplacidus amiaplacidus 26 mars 14:24

      @Gérard Luçon

      Ne pensez-vous pas que les dirigeants de l’UE puissent-être, en même temps, pourris, corrompus et cons ?

      C’est en tout cas un truisme en ce qui concerne Ursula von der Leyen. C’est une habituée de la tricherie, et depuis longtemps, cela date de ses études, plagiat dans sa thèse, prétend avoir étudié à Stanford alors que Standford a déclaré qu’elle n’y avait jamais été étudiante, etc.

      En ce qui concerne Macron, peut-être échappe-t-il à pourri et corrompu, mais je n’y crois pas. En revanche, pour la connerie, le Macron fait les choses en grand, comme le démontre sa photo de boxeur.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 14:27

      @amiaplacidus
      Macron est irresponsable, comme tout psychopathe !
      Ursula Albrecht est intouchable et elle le sait, donc elle n’est pas conne !


    • alinea alinea 26 mars 19:05

      @Gérard Luçon
      Mais bien sûr que si ! il suffit de les regarder depuis Sarkozy ; ( en Italie alors : Berlusconi ) ce qui me sidère c’est l’Allemagne, mais juste au moment où elle a changé de chancelier. Il faut dire que les autres on en parle guère et je passe déjà ma vie à essayer de voir et comprendre donc je ne trouve pas le temps d’aller voir ce qui se dit partout !
      La Russie et la Chine ne sont pas dans le coup ; je me souviens de mes agacements de voir Poutine, que moi aussi je trouvais mou et apte à encaisser les arrogances occidentales, faire des sourires, des pieds et des mains pour montrer qu’il parlait d’égal à égal avec ces connards d’occidentaux qui le toisaient, et je savais qu’il fallait être judoka affirmé pour le supporter sans cogner !.
      Ils sont cons parce qu’ils croient qu’ils vont gagner, c’est tout. Ils sont cons parce qu’ils sont incompétents et malades mentaux ( sinon comment rester cinq minutes dans ce foutoir ? ) et ils sont cons parce qu’ils vont perdre... et je voudrais que les peuples concernés poussent autant que possible tout ce beau monde dans l’abîme, histoire d’accélérer leur agonie qu’ils nous font subir.
      Heureusement il y a vous autres ! et j’adore écouter Combaz, qui dans son chapitre de cette semaine secoue le cocotier !! comme toujours d’ailleurs.
      Moi j’ai confiance dans le peuple, sauf que la force d’inertie qui forcément le meut, et l’entrave, rend les choses lentes... mais l’artifice ni la folie ne peuvent gagner. Je ne parle pas des individus, généreusement désignés comme dégâts collatéraux...
      Les Bernays et autres nuisibles ont su dire aux pouvoirs insatiables ce qu’il fallait faire pour abrutir les peuples. C’est bon, on a compris, ils ne nous attraperont plus !

      Ça c’est américain, ni en Chine ni en Russie ce genre d’hybris n’existe ; dans deux cents ans on ne sait pas mais pour l’instant le peuple, pour eux est une richesse.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 19:21

      @alinea
      la plupart de ces « va-t’en-guerre » sont d’un cynisme sans limites, en France le système politico-judiciaire les a rendus intouchables ... et ils se foutent ouvertement du sort de la population ! Tiens, ce n’est pas directement lié, quoi que (le rédacteur s’appelle Putavy, en un seul mot) ... https://fr.yahoo.com/news/attaque-%C3%A0-moscou-propagande-vladimir-205350452.html 


    • alinea alinea 26 mars 20:46

      @Gérard Luçon
      C’est vrai qu’en France on les tue sans sommation ; ma foi, la situation n’est pas tout à fait la même.
      La violence ne me sied pas, mais l’hypocrisie me rend hargneuse ! on peut montrer là les images des Gilets jaunes, on va dire la comparaison des crimes, des uns, et des autres ? Alors si les Français s’offusquent qu’on malmène des terroristes, c’est qu’il n’y a plus grand chose à espérer.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 20:52

      @alinea
      La presse FR (BFMerde en tête) est en train de commettre une grave erreur « tactique » en transformant les fumiers qui ont tué des gens en victimes de Poutine ... les gars ont filmé le massacre et j’ai un extrait « hard » qui a été diffusé en Russie, donc nos merdias l’ont aussi, mais ne l’ont pas diffusé !


    • alinea alinea 26 mars 22:01

      @Gérard Luçon
      Mon côté « encore plein de vie » me dit que ce sont eux qui sont en train de se suicider, parce les lois naturelles ne peuvent pas être contrées, mais ils ont le temps de faire encore énormément de dégâts.
      Comment des gens normaux peuvent-ils avoir ces réactions de haine les poussant à l’absurde, l’illogique, le contre sens, bref, comment des gens normaux peuvent-ils en arriver là ?
      En toute franchise c’est cet espace inconnu qui m’inquiète le plus.
      Les peuples n’ont jamais été en guerre contre d’autres peuples mais toujours abusés, mais ici ? Nous ne sommes ni de près ni de loin concernés par cette histoire... alors ? quoi ? Pourquoi tant de collabos ?
      Regarde, nous ne sommes pas concernés par ce qui se passe à Gaza, et en Cisjordanie : on n’en parle plus !! ou si peu si on cherche bien.


    • Com une outre 27 mars 08:12

      @Gérard Luçon
      Vous vous faites des illusions, ils sont réellement cons. Cons au point de suivre les instructions américaines même aux dépens de leurs propres intérêts. Nous en avons des exemples quotidiennement.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 08:24

      @Com une outre
      il va peut-être falloir se mettre d’accord sur le sens du qualificatif « con » ... moi je les vois d’un cynisme sans limite nos « dirigeants », et je vois ceux qui croient en eux d’une crédulité impressionnante ...


    • gnozd gnozd 27 mars 08:45

      @Gérard Luçon

      Sales cons serait plus approprié...


    • Com une outre 27 mars 09:23

      @Gérard Luçon
      Moi je les vois limités intellectuellement, au point de se faire abuser par des « conseillers » dont ils ignorent les finalités profondes. Comment Macron peut-il espérer se sortir de sa position actuelle avec les honneurs ? Certes il est un mauvais exemple, sa santé mentale ne semble pas à l’optimum. Mais prenez les autres ministres, leurs déclarations, c’est quand même lamentable. C’est le rattrapage permanent, le « en même temps » qui dissimule en fait une incompétence à décider, à synthétiser les données, etc. Tous ces gens sont très loin d’être à la hauteur de leurs fonctions et je suis persuadé que c’est un problème de seuil de compétence pour être poli.


    • amiaplacidus amiaplacidus 27 mars 09:24

      @alinea qui dit : « ...Ils sont cons parce qu’ils croient qu’ils vont gagner ... ».

      La première erreur dans un affrontement, c’est de sous-estimer son adversaire. Les cons de service de l’UE sont en train de l’apprendre en Ukraine.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 10:10

      @Com une outre
      J’en ai côtoyé qqs uns quand j’étais en activité ... Toubon, mon ministre de la justice, surnommé « toucon » et qui maintenant fait figure d’intellectuel ... Sarkozy (formation en droit !!!) quand il est venu en Roumanie nous demander de l’aider à récupérer les enfants roumains mineurs isolés en France ... l’Ambassade m’avait mis en face de lui, étant représentant des ONG ... je lui ai expliqué que nous étions tous d’accord mais qu’il fallait qu’il change la Loi française pour cela (les mineurs n’étant pas expulsables !!!) ... etc ...


    • SilentArrow 27 mars 16:10

      @Gérard Luçon

      Qu’il y ait de temps en temps un mongolien au pouvoir, c’est déjà difficilement imaginable. Que tous les dirigeants occidentaux soient des minus habens en même temps, c’est absolument improbable.

      Perso, je pense qu’ils ne sont pas cons du tout et qu’ils utilisent toutes leurs compétences pour appliquer le programme qui leur a été imposé par ceux qui les tiennent par les cou !lles.

      Ce ne sont pas des incompétents qui doivent être rejetés lors des élections, ce sont des traîtres qui doivent être fusillés.


    • OJBA 27 mars 20:16

      @alinea Les occidentaux, tout imbus qu’ils sont de leur soit-disant supériorité auto-proclamée ne pensent pas que ... les autres peuvent penser. Il ne voient le monde qu’à l’aune de leurs idées. Je fais remonter ce mode de pensée à la 2nde guerre mondiale, dont le roman presque international a présenté les USA comme vainqueurs de l’Allemagne, en occultant le rôle de l’URSS.


  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 26 mars 13:17

    Je ne vois pas de « monde nouveau » ^^


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 14:14

      @Clocel
      non, tout le monde savait que Poutine allait gagner, sans aucun opposant crédible et en temps de guerre !!


    • Clocel Clocel 26 mars 14:18

      @Gérard Luçon

      Je relais un point de vue, c’est tout.

      Cela dit, je suis souvent d’accord avec le point de vue de Karine Bechet-Golovko et de Rachid Achachi.


  • leypanou 26 mars 15:47

    Dans ce monde, l’Europe devra retisser le lien avec la Russie pour assurer sa survie et constituer une véritable force dans la compétition sans merci qui se jouera à l’échelle de la planète  : l’Europe actuelle n’en prend pas la direction.

    A part des pays comme la Hongrie et à un degré moindre la Slovaquie qui maintiennent une certaine indépendance, le reste est à mon avis totalement inféodé à l’empire états-unien.

    Même l’Allemagne n’est même pas consciente qu’elle est en train de se suicider économiquement suite à l’affaire Nord Stream II.


  •  C BARRATIER C BARRATIER 26 mars 15:59

    bon article, merci, sa longueur était nécessaire


  • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 18:08

    au fait, je précise cette phrase du général « Ce pays, avant 1991, n’a été indépendant que pendant cinq courtes années de 1917 à 1922. »

    La RSS d’Ukraine a été créée en décembre 1917 (le 26 ?) avec Kiev comme capitale, à la même date que la Fédération de Russie avec Moscou comme capitale, et en 1922 a été créée l’URSS, intégrant donc officiellement cette RSS d’Ukraine ...


  • Gérard Luçon Gérard Luçon 26 mars 18:32

    autre point : quand le général Peltier parle de la jonction avec la Trans-Nistrie (où se trouve un contingent de 10 à 12.000 soldats russes) une des hypothèses que j’ai lues est le contournement d’Odessa et donc l’isolement d’une « poche de terre » en bord de mer, pour éviter un massacre dans cette ville fortement peuplée de russophones ... et si nos braves pioupious s’y retrouvent coincés, nous aurons un « Dunkerque bis » ...


  • pasglop 26 mars 18:58

    Je remets une pièce dans le schmilblick :

    Le 24 Février 2022, les troupes russes sont massées sur la frontière et entrent en Ukraine.

    Question : qui, les jours précédents a ouvert le feu le premier, sur quelles cibles et avec quelles intentions ?


  • Jean Keim Jean Keim 27 mars 07:49

    Un général, ce général, fait une analyse en se référant à ce qu’il sait, et nous ré-agissons en fonction de nos propres savoirs, qu’est-ce que nous ne comprenons pas dans ce processus pluri séculaire infernal ?

    Comment peut-on espérer l’émergence d’un monde nouveau avec une énième guerre ?

    Faire la guerre c’est précisément la méthode de l’ancien monde, c’est-à-dire de l’actuel, c’est même devenu un métier

    Vous avez écrit : « La Russie s’est sentie trahie et humiliée. » voilà un bel exemple de ce que peut ‘’pondre’’ la pensée, la Russie est un concept, si nous voulons dialoguer avec elle, nous devrons rencontrer nous pas des russes car c’est aussi un concept, mais des gens qui cohabitent sur un territoire usuellement nommé Russie.

    Les humains ont tous un point commun : un esprit qui pense, et une singularité : il y a autant de modes de penser que d’humains sur terre, actuellement grâce à une propagande savamment entretenue par ceux qui vivent très bien de la guerre, celle-ci semble naturelle, c’est-à-dire aller de soi.

    La guerre commence dans la vie de tous les jours, quand deux quidams en viennent aux mains parce que l’un aurait regardé l’autre de travers, parce que l’un porte une djellaba et l’autre un jean, parce que l’un dit Yahweh quand l’autre dit Allah, c’est dérisoire mais les conséquences sont considérables.


    • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 27 mars 19:05

      @Jean Keim

      Les humains ont tous un point commun : un esprit qui pense, et une singularité : il y a autant de modes de penser que d’humains sur terre

      C’est un big-prÔblème :
      L’Homme ne juge pas, il juge Lui, si possible tous les jours, 1fois.
      En jugeant l’Autre, il développe un espace qui vous amène à dire qu’il y a multiplicité de penser : Penser ne serait donc pas Raison, déclinée, FINIE.
      Entre donc Pouvoir&Connaissance, tu es conscris sous Autorité.
      Il n’y a pas autant de façon de penser correcte que d’individu.
      Il te manque un d° de liberté, pris par Vè pour Représentation et Vote.
      .
      Des gens se sont arrogés Le Savoir ...
      Ils se cachent derrière « les nuages de l’erreur »

  • https://www.oaklandinstitute.org/guerre-spoliation-prise-controle-terres-agricoles-ukrainiennes

    May 4, 2023

    Depuis l’invasion russe en février 2022, la guerre en Ukraine est au centre des questions de politique étrangère et des médias. Cependant, peu d’attention a été accordée à une question majeure qui est au cœur du conflit : qui contrôle les terres agricoles dans le pays connu comme le «  grenier de l’Europe » ?

    Ce rapport Guerre et spoliation : la prise de contrôle des terres agricoles ukrainiennes comble cette lacune en identifiant les intérêts qui contrôlent les terres agricoles ukrainiennes, et en présentant une analyse des dynamiques en jeu autour du régime foncier dans le pays. Cela inclut la très controversée réforme agraire qui a eu lieu en 2021 dans le cadre du programme d’ajustement structurel lancé sous les auspices des institutions financières occidentales, après l’installation d’un gouvernement pro-Union européenne (UE) à la suite de la révolution de Maïdan en 2014.

    Avec 33 millions d’hectares de terres arables, l’Ukraine possède de vastes étendues de terres agricoles parmi les plus fertiles du monde. Depuis le début des années 1990, des privatisations malavisées et une gouvernance corrompue ont concentré les terres entre les mains d’une nouvelle classe oligarchique. Environ 4,3 millions d’hectares sont consacrés à l’agriculture industrielle, la majeure partie, soit trois millions d’hectares, étant aux mains d’une douzaine de grandes entreprises agroalimentaires. En outre, selon le gouvernement, environ cinq millions d’hectares - la taille de deux Crimée - ont été “volés” à l’État ukrainien par des intérêts privés. La superficie totale des terres contrôlées par les oligarques, des individus corrompus et les grandes entreprises agroalimentaires s’élève donc à plus de neuf millions d’hectares, soit plus de 28 % des terres arables du pays. Le reste est utilisé par plus de huit millions d’agriculteurs ukrainiens.

    Ceux qui contrôlent les terres ukrainiennes aujourd’hui sont un mélange d’oligarques et d’intérêts étrangers divers - principalement européens et nord-américains, y compris un fonds d’investissement privé basé aux États-Unis et le fonds souverain d’Arabie Saoudite. À l’exception d’une seule, les dix sociétés qui contrôlent le plus de terres sont enregistrées à l’étranger, principalement dans des paradis fiscaux tels que Chypre ou le Luxembourg. Même lorsqu’elles sont dirigées et encore largement contrôlées par un oligarque fondateur, un certain nombre de ces entreprises sont entrées en bourse, des banques et des fonds d’investissement occidentaux contrôlant désormais une part importante de leurs actions.

    Le rapport identifie de nombreux investisseurs de premier plan, notamment le groupe Vanguard, Kopernic Global Investors, BNP Asset Management Holding, NN Investment Partners Holdings (filiale de Goldman Sachs), et Norges Bank Investment Management qui gère le fonds souverain norvégien. Plusieurs grands fonds de pension, de fondations et de fonds de dotations universitaires américains ont également investi dans les terres ukrainiennes par l’intermédiaire de NCH Capital, un fonds d’investissement privé basé aux Etats-Unis qui est le cinquième détenteur foncier de l’Ukraine.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 27 mars 09:33

      @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
       
      ’’Avec 33 millions d’hectares de terres arables, l’Ukraine possède de vastes étendues de terres agricoles parmi les plus fertiles du monde. Depuis le début des années 1990, des privatisations malavisées et une gouvernance corrompue ont concentré les terres entre les mains d’une nouvelle classe oligarchique. Environ 4,3 millions d’hectares sont consacrés à l’agriculture industrielle, la majeure partie, soit trois millions d’hectares, étant aux mains d’une douzaine de grandes entreprises agroalimentaires. ’’
      >
      « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels » Anatole France
       
      Ça c’était hier. Aujourd’hui on croit mourir pour des idées ; on meurt pour des multinationales »
       
      Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente. Et surtout si ça donne le temps de réviser ses idées.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 10:03

      @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
      Merci pour le lien ... en Roumanie aussi, beaucoup de tchernozium et de gros investisseurs étrangers USA, Suisse, EAU et Chine ...


  • mmbbb 27 mars 10:07

    Merci d avoir publier cet article qui retrace la génèse des événements .

    Il est vrai que l administration Bush pere avait un autre statut que l administration actuelle .

    P Conessa le souligne , on parle beaucoup de radicalisme, mais on oublie les« évangélistes » ces idéologues . Ces faucons qui n ont aucun scrupule .

    Quant à l europe comme le souligne implicitement cet auteur elle est la grande absente .

    Et c est la que la bât blesse .

    Et il est aussi à noter la propagande honteuse de nos médias et des médias tel Ago qui pretendent que Poutine va envahit l europe .

    Eut il fallu que le taux de croissance démographique soit bon comme le souligne Todd .

    Quoi qu il en soit , il ressort que notre élite a démontré son amateurisme dans la gestion de cette crise .

    Une délité défaillante dont par le passé elle eut les mêmes approches incertaines tout en affirmant la solidité de leurs argumentations .

    .


  • Fanny 27 mars 10:13

    l’Europe devra retisser le lien avec la Russie 

     

    Oui, mais pas avant 2100, 2200 …

    Il faudra beaucoup de temps pur liquider le contentieux, si jamais. Aujourd’hui, c’est la haine de nos chaînes d’info en continu qui peinent à dissimuler leur satisfaction face au « festival » moscovite à 140 morts.

    Ce qui nous sépare : les alphabets (latin, cyrillique, arabe, chinois …).

    « latins (otan) + arabes (daesh) » contre « cyrilliques (poutine) + chinois (xi) ».

    Et boum !


  • Eric F Eric F 27 mars 10:29

    Je partage en grande partie l’analyse publiée dans cet article, si ce n’est qu’il comporte des ’’marqueurs’’ de la communication russe, malgré quelques restrictions. Ainsi, Il n’est nulle part fait mention de la volonté de suzeraineté de la Russie sur ses voisins, notamment les pressions sur le régime d’avant Maïdan pour ne pas mettre en oeuvre le rapprochement avec l’UE. Idem l’instrumentalisation des mouvements séparatistes du Donbass, du reste sur ce point l’interprétation de la déclaration de Merkel et Hollande à propos des accords de Minsk est bien celle du courant pro-russe, alors qu’il s’agissait à l’époque pour l’Ukraine de reprendre des forces au cas où elle serait attaquée, ce qui a été le cas par la suite. La mention de la reprise de tirs ukrainiens contre le Donbass alors que les troupes russes étaient massées à la frontière est une autre invraisemblance.

    Pour le reste, l’analyse des intentions et rapports de forces me parait probante.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 10:46

      @Eric F
      « La mention de la reprise de tirs ukrainiens contre le Donbass alors que les troupes russes étaient massées à la frontière est une autre invraisemblance. » ... L’offensive ukrainienne contre les républiques autoproclamées du Donbass a été annoncée par un sénateur ricain en décembre 2021 (son nom ... Black ? si je le retrouve dans un coin de mon ordi je vous le passe) ... ensuite en janvier et février 2022 les choses se sont « construites » mécaniquement, les deux camps sachant qu’ils allaient à l’affrontement, et donc les troupes russes se sont positionnées à leur frontière nord et est et les ukrainiens à la limite des 2 républiques du Donbass... « on » a attendu la fin des JO de Beijing (17/02), la reconnaissance officielle par la Russie des républiques du Donbass et d’un accord de défense (21/02), notre ambassade a été évacuée vers Lviv (le 22/02), le 23/02 est une journée de mémoire en Russie (vétérans ?) et donc ça a démarré le 24/02 ... après les ukrainios parlent d’agression russe et les ruskoffs de défense d’un pays frère ...


    • mmbbb 27 mars 11:49

      @Gérard Luçon  Le bombardement sur le Dombass a ete confirmé par Jacques Baud et des le mois janvier 2022.

      Quant au accords de Minsk II , il prevoyait l autonomie des regions de l est et l Ukraine dans ses frontieres actuelles et la non adhésion a l OTAN .

      On nous rebat les oreilles avec « Munich » la par analogie , il agirait des accords Ribbentrop Molotov .

      Un traite pour gagner du temps et donner à l Ukraine un re armement mais en esquivant le potentiel militaire russe .

      L Europe ne s est pas grandi , un traite cela se respecte .

      In fine les Amerloques risquent de lacher l Ukraine et nous Europens nous devrons gerer cette guerre .


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 12:17

      @mmbbb
      un traité cela se respecte .... en ce 27/03/2024 (sauf erreur de ma part) la Roumanie célèbre les 106 ans de la création de la Grande Roumanie ... dont une partie est maintenant intégrée à l’Ukraine après avoir été URSS suite à « Ribbentrop/Molotov » ... et depuis 2014 les roumains « ukrainisés » sont dévalorisés, leur langue a disparu des manuels scolaires, leur orthodoxie n’est pas reconnue ... pareil pour les hongrois d’Ukraine ... et que dire des Etats africains de l’ex-AOF à qui on a accordé en même temps l’indépendance et le Franc CFA ?


    • mmbbb 27 mars 12:40

      @Gérard Luçon c est que j avais dit a ce grand Fergus ; les frontières de l Ukraine n ont cesse d evoluer et nous retombons dans les mêmes travers ou les minorités sont plus ou moins traites .

      Il en est de même pour les Ukrainiens de l est russophile dont la langue a été interdite .

      L Ukraine avait été dessinée par Staline .

      la parti ouest polonais lituanien et la partie est russophile .

      Quant à l Otan sous l impulsion de Bush junoir, l Europe s est agrandie conjointement à l adhesion de ces pays à l otan .

      Der Spiegel avait publie le rapport des diverses délegations presentes a Moscou .

      Gorbatchev avait donne son accord pour la reunification de l Allemagne à la seule condition du non elargissement de l Europe 

      Dumas l ancien, diplomate de Mitterrand l a confirme .

      On peut dire que les efforts pour garantir cette paix n ont pas ete la priorite des gouvernements francais et allemands .

      Et je me répete , un geo politologue G Kennan non russophile , préconisait que l Ukraine devait rester neutre . Kissinger l affirmait aussi .

      Et on peut dire aussi que cette Europe n est qu un nain diplomatique .


    • Christophe 27 mars 12:41

      @Gérard Luçon
      Les comptes rendus de l’OSCE expriment clairement qu’il y a une recrudescence d’arrivée d’armes interdites dans l’accord de Minsk par les ukrainiens dès janvier 2022. La guerre ukrainienne contre le Donbass débute le 16 janvier 2022, il faut suivre l’évolution du nombre de rupture de cessez-le-feu qui sont identifié depuis cette date dans les rapports journaliers de l’OSCE, l’Ukraine a lancé son offensive, la Russie va les contrer en reconnaissant l’indépendance des républiques du Donbass, un accord d’amitié et d’entraide avec chacune d’elle, les deux demandent l’aide de la Russie pour faire face à l’agression de Kiev et les Russes entrent en Ukraine.

      C’est le déroulé chronologique qui a eu lieu.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 13:01

      @mmbbb
      L’Ukraine a été dessinée avant Staline, par Trotsky, entre autres ... en 1917 Staline était un « débutant »


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 13:03

      @Christophe
      c’est aussi ce que je pense ... grosso modo


    • mmbbb 27 mars 15:00

      @Gérard Luçon Trostky lorsqu il naquit , sa patrie d alors etait l emprire russe .

      Son village de naissance est désormais dans l Ukraine , 


    • Eric F Eric F 27 mars 18:54

      @Christophe et @Gérard Luçon

      Il y a eu recrudescence de tirs effectivement dans le Donbass à la mi-février 2022, sous la forme d’attaques/ripostes, les Ukrainiens accusant les séparatistes d’avoir commencé les premiers contre Stanitsa Louganska, les séparatistes affirmant le contraire. Il y avait quelques dizaines de tirs de chaque côté, de là à parler d’une attaque massive c’est excessif. Par ailleurs les Ukrainiens auraient très évidemment attendu l’éloignement des troupes russes de retour de manœuvre massées à sa frontières, s’ils avaient eu l’intention d’envahir les républiques séparatistes.
      Sur ce coup, les bénéficiaires du prétexte sont désignés par la suite des évènements, car u͇n͇e͇ ͇o͇p͇é͇r͇a͇t͇i͇o͇n͇ ͇c͇o͇m͇m͇e͇ ͇c͇e͇l͇l͇e͇ ͇d͇u͇ ͇2͇2͇ ͇F͇é͇v͇r͇i͇e͇r͇ ͇n͇e͇ ͇s͇’͇e͇s͇t͇ ͇p͇a͇s͇ ͇i͇m͇p͇r͇o͇v͇i͇s͇é͇e͇ ͇p͇a͇r͇ ͇l͇e͇s͇ ͇c͇i͇r͇c͇o͇n͇s͇t͇a͇n͇c͇e͇s͇ ͇i͇m͇m͇é͇d͇i͇a͇t͇e͇s͇, c’était planifié et les moyens étaient à pied d’oeuvre.

      il y a cascade de causes et responsabilités croisés sur ce conflit (dont la volonté d’inclure l’Ukraine dans l’OTAN, ou encore la politique d’ukrainisation linguistique forcée des nationalistes de Kiev), mais la phase de l’opération militaire spéciale est de responsabilité russe dès avant son déclenchement.


    • Christophe 27 mars 23:44

      @Eric F

      de là à parler d’une attaque massive c’est excessif.

      Ce ne sont pas quelques ruptures. Le 16 en effet, il y en a peu, moins de 500, le lendemain, le 17 on atteint les plus de 800, le 18 plus de 1200 et le 18 c’est plus de 1500 ruptures (de mémoire, parce qu’il y a longtemps mais c’est l’ordre d’idée).

      Les positions identifiées des tirs par l’OSCE donne 80% environ des tirs venus des forces régulières ukrainiennes.

      Le 19 c’est l’embrasement, la guerre est lancée puisque les autonomistes commencent vraiment à répliquer.


    • Christophe 27 mars 23:48

      @Eric F

      Par ailleurs les Ukrainiens auraient très évidemment attendu l’éloignement des troupes russes de retour de manœuvre massées à sa frontières, s’ils avaient eu l’intention d’envahir les républiques séparatistes.

      Les ukrainiens ont massés leurs troupes aux abords du Donbass et les russes le savaient, ils ont aussi des images satellites. C’est l’explication du pourquoi les russes se sont massés à la frontière ukrainienne, pour mettre la pression mais les ukrainiens n’y ont pas cru.

      Par ailleurs, Zelenski avait signé en 2021 les décrets pour la reprise du Donbass et de la Crimée, cela ne pouvait passer que par les armes.

      Tout cela coïncide un peu trop, non ?


    • Christophe 27 mars 23:51

      @Eric F

      Et les propos du chef de la Sécurité ukrainienne du 31 janvier 2022 sont aussi parlant : Ukraine security chief : Minsk peace deal may create chaos | AP News

      Il enterre par ces propos les accords de Minsk, il n’y aura aucune autonomie à négocier avec le Donbass.


    • Christophe 27 mars 23:59

      @Eric F

      La réalisation de l’accord de Minsk signifie la destruction du pays [...] Lorsqu’ils ont été signés sous la pression russe — et le regard des Allemands et des Français —, il était déjà clair pour tous les gens rationnels qu’il était impossible de mettre en œuvre ces documents.

      Un haut responsable ukrainien n’a pas ce type de discours sans avoir déjà prévu une offensive ... 

      L’Ukraine a le potentiel de renforcer rapidement et considérablement son armée de 250000 hommes en cas d’offensive russe

      Soit c’est un inconscient, ce dont je doute, soit l’Ukraine préparait déjà dans le Donbass une intervention pour laquelle il prévoyait déjà une intervention russe. L’offensive du Donbass était préparée et allait bientôt commencer.


    • Eric F Eric F 31 mars 17:57

      @Christophe
      Dans une escalade de provocations/ripostes, difficile de dire qui alimente escalade, et il n’était pas de l’intérêt des Ukrainiens de le faire à ce moment là. Les Yankees avaient alerté de l’hypothèse d’une attaque russe sur l’Ukraine, les Ukrainiens ont alors renforcé leur potentiel de défense devant les territoires séparatistes ...mais les forces russes sont passées ailleurs.


  • Le président de la Serbie

    Très inquiétante publication du président serbe Aleksandar Vucic sur Instagram :

    "Il ne m’est pas facile de dire quelles nouvelles nous avons reçues au cours des dernières 48 heures...

    Les intérêts nationaux vitaux de la Serbie sont immédiatement menacés.

    Dans les prochains jours, j’informerai le peuple serbe de tous les défis qui l’attendent.

    Ce sera dur, toujours aussi dur. Nous allons nous battre. La Serbie va gagner."


  • Christophe 27 mars 13:18

    Article et analyse intéressante.

    Pour les frontières de l’Ukraine puisqu’il en parle d’un point de vue histoirque, je recommande la lecture d’un article émanant de la Conférence organisée par
    la Bibliothèque nationale de France et l’Institut National des Langues et Civilisations Orientale.

    Ce qui est appréciable dans l’article de Marc Peltier c’est ce qu’il exprime dès le début. Mon point de vue et peut-être plus radical, mais il est impossible de comprendre le présent si nous ne sommes pas capable de construire une perspective historique menant au point présent.


  • grangeoisi grangeoisi 27 mars 18:57

    Curieux point de vue de ce Général Peltier et curieux exergue. Sans doute l’invasion de l’Ukraine débutée le 24 février 2022 n’a dû être qu’imposée à Poutine par ces damnés occidentaux si prompts à créer des menaces sur la frontière russe qui plus est à avoir un membre supplémentaire de l’Otan et de l’ UE. Notons que ces deux entités ont été refusées sinon mises en attente avec conditions adéquates suivant leurs normes.

    A noter que Poutine avait envisagé l’adhésion de la Fédération à l’Otan...

    Je voudrais pas être jugé par ce général compte tenu de sa partialité, à charge contre l’ « Occident » jamais à décharge.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 27 mars 19:13

      @grangeoisi
      jugé par un Général ? Ce n’est pas dans ses attributions ... par contre il nous a fait un impressionnant « trombinoscope » de ses collègues spécialisés en plateaux TV et des vrais-faux russes repentis ! 


  • Les entourloupes françaises de Miss Macron .
    Sacrifier des français , militaires en l’occurrence , pour jouer la guerre comme une partie de poker .
    https://investigaction.net/la-voie-francaise-vers-la-guerre-nucleaire/

    La France pourrait conduire le peuple américain sur la voie d’un conflit nucléaire qui n’est décidément pas dans l’intérêt des Américains - ou de l’humanité elle-même, avertit le président Joe Biden dans le cadre du VIPS. Voici la note d’alerte pour le président américain.

    La France se préparerait à envoyer en Ukraine, dans un avenir pas si lointain, une force de quelque 2 000 hommes – à peu près une brigade renforcée composée d’un bataillon blindé et de deux bataillons mécanisés, avec des troupes de soutien logistique, d’ingénierie et d’artillerie.

    Cette force est purement symbolique, dans la mesure où elle n’aurait aucune chance de survie dans un conflit moderne de haute intensité de la portée et de l’ampleur de ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine. Elle ne serait pas déployée directement dans une zone de conflit, mais servirait soit de force de filtrage/de fil de fer pour arrêter l’avancée de la Russie, soit de force de remplacement déployée dans une zone non active pour libérer les soldats ukrainiens pour le combat. La brigade française serait complétée par des unités plus petites provenant des États baltes.

    Cela reviendrait à introduire des troupes de combat d’un pays de l’OTAN sur un théâtre de guerre, ce qui en ferait des “cibles légitimes” au regard du droit de la guerre.

    Ces unités n’auraient apparemment pas de mandat de l’OTAN. Aux yeux de la Russie, cependant, il pourrait s’agir d’une distinction sans différence. La France semble parier – naïvement – que son appartenance à l’OTAN empêcherait la Russie d’attaquer les troupes françaises. Au contraire, il est très probable que la Russie attaque tout contingent français/balte en Ukraine et détruise/dégrade rapidement sa viabilité au combat.

    Dans ce cas, le président français Macron pourrait calculer qu’après des attaques russes contre les troupes des membres de l’OTAN – mandat de l’OTAN ou non – il pourrait invoquer l’article 5 de la Charte de l’OTAN et obtenir l’intervention de l’alliance de l’OTAN. Cette intervention prendrait probablement la forme d’avions opérant à partir de pays de l’OTAN – et comprendrait peut-être des missions d’interdiction contre des cibles tactiques à l’intérieur de la Russie.

    Au bord de la guerre nucléaire ?

    D’un point de vue doctrinal et légal, la Russie réagirait en lançant des frappes de représailles contre des cibles situées dans les pays de l’OTAN. Si l’OTAN attaque ensuite des cibles stratégiques à l’intérieur de la Russie, la doctrine nucléaire russe prend alors le dessus et les centres de décision de l’OTAN seraient frappés avec des armes nucléaires.

    Nous ne pensons pas que la Russie lancera une attaque nucléaire contre les États-Unis, mais nous laissons plutôt les États-Unis décider s’ils veulent risquer la destruction en se préparant à lancer une attaque nucléaire contre la Russie. Cela dit, les forces stratégiques russes se sont améliorées au point que, dans certains domaines – les missiles hypersoniques, par exemple – leur capacité dépasse celle des États-Unis et de l’OTAN.

    En d’autres termes, la tentation russe de frapper en premier pourrait être un peu plus forte que lors des crises passées, et nous sommes un peu moins convaincus que la Russie voudrait “passer en second”. Un autre facteur inquiétant est que les Russes sont susceptibles de croire que la folie de Macron a reçu l’approbation tacite de certains responsables américains et occidentaux, qui semblent désespérés de trouver un moyen de modifier la trajectoire de la guerre en Ukraine – d’autant plus que les élections approchent.


    • SilentArrow 28 mars 01:33

      @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
       

      Dans ce cas, le président français Macron pourrait calculer qu’après des attaques russes contre les troupes des membres de l’OTAN – mandat de l’OTAN ou non – il pourrait invoquer l’article 5 de la Charte de l’OTAN et obtenir l’intervention de l’alliance de l’OTAN.

      Si je comprends bien, vous parlez d’attaques russes contre des troupes de l’OTAN se trouvant sur le territoire ukrainien. L’article 5 de la Charte de l’OTAN couvre-t-il ce cas ?

    • grangeoisi grangeoisi 28 mars 07:28

      @Gérard Luçon
      Même de la réclame pour de la merde tu serais preneur !


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 07:57

      @grangeoisi
      je me doutais bien que vous aviez un niveau de merde ...


    • John John 28 mars 08:17

      Gérard salut !

      « L’armée De Terre Recrute Pour Des Opérations En Ukraine (sengager-ukraine.fr) »

      Bon ben là tout est dit !
      De 18 à 48 ans ... Salaire de 5000 balles par mois minimum ...
      Avec cette tranche d’âge et ce salaire il va sûrement y avoir des volontaires ...


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 08:22

      @John
      Je l’ai mis car le site est bien fait, par contre le contenu est suspect ... 


    • John John 28 mars 08:43

      Gérard,

      « par contre le contenu est suspect »

      L’adresse ne semble pas comporter de supercherie ... Mais en principe il me semble que les adresses internet provenant du gouvernement sont souvent accompagnées de → [.gouv] ... Donc attention à la source ...


    • pemile pemile 28 mars 08:59

      @John « Bon ben là tout est dit ! »

      Effectivement, pour gober les pires fakes tu es toujours partant !


    • pemile pemile 28 mars 09:18

      @Gérard Luçon « fake ? on continue à vérifier ... apparemment le site serait réel et le contenu trafiqué »

      Ton tweet parle du site sengager.fr, pas du fake sengager-ukraine.fr !


    • John John 28 mars 09:20

      Pemile,

      « Effectivement, pour gober les pires fakes tu es toujours partant ! »

      Ben j’ai pas trop cherché vu que Gérard a dit que c’était une pub pole emploi ...

      Mais du coup j’ai regardé de plus près ... J’ai été farfouiller dans le code source de la page en question ... C’est assez marrant du coup ! Par contre je n’ai pas pu isoler la photo où il y a les deux présidents ...

      Mais je ne suis peut-être pas très bien réveillé ce matin ... Mais bon j’ai quand même précisé à Gérard dans mon deuxième posts ... attention à la source ... Mais ça apparemment Cherchecaca ne l’a pas vu lui ! 


    • SilentArrow 28 mars 09:26

      @Gérard Luçon

       L’armée De Terre Recrute Pour Des Opérations En Ukraine (sengager-ukraine.fr)

      Merci pour le lien.

      Mais ma question est autre.

      On sait que les pays de l’OTAN se sont engagés à intervenir militairement au cas où un membre serait attaqué sur son territoire.

      Cela inclut-il le cas où un pays de l’OTAN attaquerait le Russie et se ramasserait des gnons sur le territoire de l’Ukraine qui n’est pas membre de l’OTAN ?


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 09:30

      @pemile
      non, il met aussi le lien ... mais le second vient d’être bloqué ... cette nuit les deux fonctionnaient et je répète : les deux 2 avaient la même configuration !


    • pemile pemile 28 mars 09:33

      @John « Mais bon j’ai quand même précisé à Gérard dans mon deuxième posts »

      Après qu’il t’es informé que le contenu est suspect !

      Tu oses tout toi !

      Et @SilentArrow qui gobe et remercie pour ce lien foireux !


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 09:35

      @SilentArrow
      hier soir, sur une TV roumaine ils abordaient ceci : l’OTAN doit-elle dézinguer les missiles russes au-dessus de l’Ukraine et passant trop près des frontières de l’OTAN ?


    • pemile pemile 28 mars 09:37

      @Gérard Luçon « je répète : les deux 2 avaient la même configuration ! »

      Non, l’un est enregistré chez OVH par le ministère de le défense, l’autre chez ONEapi par un enfoiré qui préfère cacher son identité !


    • John John 28 mars 09:41

      Gérard,

      Pour plus d’infos → (lien) ...


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 09:43

      @John
      Merci ...


    • John John 28 mars 09:48

      Pemile,

      « Après qu’il t’es informé que le contenu est suspect ! »

      Ben oui et alors ! Mais bon j’ai dit vu que le → pub de pole emploi était précisé j’ai pas cherché sur le coup ...

      Et toi tu arrives comme souvent après la bataille et tu ramènes comme toujours ta fraise qui ne voit comme d’hab que ce qu’elle veut voire ... Pfff ... 


    • pemile pemile 28 mars 09:56

      @John « j’ai pas cherché sur le coup »

      wiwi, mais à la lecture de la page, tu ne percutes pas que ça ne peut être qu’un fake est grossier !

      Et tu commentes avec un « là tout est dit » et tu insistes avec un « L’adresse ne semble pas comporter de supercherie » !!!


    • John John 28 mars 09:59

      Pemile,

      « ONEapi par un enfoiré qui préfère cacher son identité ! »

      Fait ta déduction ...


    • pemile pemile 28 mars 10:02

      @John « Fait ta déduction »

      Mais elle est faite, tu te fais très facilement roulé dans la farine et ensuite tu tergiverses incapable de le reconnaitre ?


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 10:03

      @pemile
      et l’adresse fonctionne à nouveau !!!

      En tous cas merci à vous tous pour votre vigilance ...


    • John John 28 mars 10:05

      Pemile

      « et tu insistes avec un « L’adresse ne semble pas comporter de supercherie » !!! »

      Ben quoi ? ... Il est où le blem avec cette adresse ? Elle n’aurait pas très bien pu être authentique ?


    • John John 28 mars 10:15

      Pemile,

      « Mais elle est faite, tu te fais très facilement roulé dans la farine et ensuite tu tergiverses incapable de le reconnaitre ? »

      Tu m’emmerdes ! Je t"ai expliqué ! C’était précisé que c’était une annonce de pole emploi ... Je n’ai pas du coup cherché plus loin au départ ... Et oui quand Gérard a expliqué qu’il avait un doute j’ai regardé de plus prés ... Ça te va comme ça où faut que je lui fasse un dessin au Cherchecaca l’inquisiteur ? Pffff ... 


    • Enki Enki 28 mars 10:16

      @John

      Merci John.

      Et il n’y a pas besoin de se disputer. On peut se tromper, être dans l’incertitude, essayer de vérifier comme cela vient d’être fait.

      Le site est maintenant inaccessible alors qu’il l’était il y a un heure. C’est souvent sur ago bleu, que des vidéos sur les sujets que la Doxa n’aime pas soient désactivés dès lors qu’ils sont édités sur le site. Peut-être qu’Avox sert de lieu de décision pour censurer...

      Quant-à la raison à ce canular, toutes les motivations sont possibles : initiative anti-Macron comme du nudge, de la gestion sociale entreprise par ses services.


    • pemile pemile 28 mars 10:16

      @John « Il est où le blem avec cette adresse ? Elle n’aurait pas très bien pu être authentique ? »

      Impressionnant de voir comment tu insistes !!!!


    • pemile pemile 28 mars 10:24

      @Enki « Le site est maintenant inaccessible alors qu’il l’était il y a un heure. »

      C’est dû a son succès « erreur 508 Resource Limit Is Reached » ! smiley


    • Enki Enki 28 mars 10:27

      @pemile

      Vous êtes chiant, pemile. Au lieu de contribuer à la recherche, vous préférez tirer les slips pour regarder ce qu’il y dedans. Vous êtes le profil parfait pour la STASI.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 mars 10:28

      @pemile
      508 ou 507 ?Moi j’avais 507 insufficient Storage ...


    • pemile pemile 28 mars 10:29

      @John « Tu m’emmerdes ! »

      Non, ce qui t’emmerde et commence à te rendre agressif c’est juste que t’es fais rouler dans la farine par un fake GROSSIER et que tu es incapable de le reconnaitre !


    • John John 28 mars 10:29

      Enki salut !

      « Et il n’y a pas besoin de se disputer. »

      Whaww ... Avec certains c’est pas gagné .. Ça semble même assez compliqué ... Toujours là prés à pinailler sur tout ! À venir casser les couilles pour nada ... Pfff ... smiley ...


    • pemile pemile 28 mars 10:31

      @Enki « Au lieu de contribuer à la recherche »

      Pas bien de mentir ! smiley

      https://www.agoravox.fr/commentaire6712906
      https://www.agoravox.fr/commentaire6712893


    • John John 28 mars 10:34

      Tof salut !

      « Très drôle ce point positif »

      Oui j’avoue ! On a du mal à voir où se trouve le positif ... smiley ...


    • pemile pemile 28 mars 10:34

      @John « À venir casser les couilles pour nada »

      Tu considères qu’un faux site de l’armée française c’est nada ?

      Tu considères que voir combien se font encore rouler dans la farine par ce genre de désinformation, même aussi grotesque, c’est nada ?


    • Enki Enki 28 mars 10:34

      @pemile

      Alors pourquoi vous continuez à faire chier tout le monde, alors que tous les protagonistes ont fini par comprendre que le site est un canular. En se concertant les uns les autres.
      Moi non plus, je ne savais pas au début. Et tout le monde peut faire des erreurs. C’est quoi votre maladie ?


    • pemile pemile 28 mars 10:37

      @eau-mission « Très drôle ce point positif [...] C’est comme le cryptage à double clé »

      Manquait plus que toi pour bien tartiner de l’infox !!!!

      Et le @john qui rebondi dessus ! smiley


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