mardi 8 avril - par Giuseppe di Bella di Santa Sofia

La Joconde : faut-il vraiment la restituer à l’Italie ?

Elle trône au Louvre, icône intouchable derrière sa vitre blindée, attirant des millions de regards émerveillés. Mais la Joconde, chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, suscite une question lancinante : appartient-elle vraiment à la France ? L’Italie, berceau de son créateur, réclame parfois son retour, ravivant un débat historique et passionnel.

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Une œuvre née sous le soleil de Toscane

Dans l’atelier florentin de Léonard de Vinci, au début du XVIe siècle, une toile de peuplier prend vie. Entre 1503 et 1506, selon les estimations les plus courantes, le maître de la Renaissance donne forme à une femme au sourire énigmatique : Lisa Gherardini, épouse du marchand Francesco del Giocondo. Ce portrait, commandé pour célébrer une naissance ou un nouveau foyer, n’est pas une œuvre banale. Léonard y déploie son génie : le sfumato, cette technique subtile qui fond les contours dans une atmosphère vaporeuse, et une perspective atmosphérique qui enlace la figure dans un paysage onirique. Pourtant, Francesco ne posera jamais les yeux sur le tableau achevé. Léonard, perfectionniste insatiable, le garde auprès de lui, le retouche, le peaufine, comme un secret qu’il refuse de livrer.

 

 

L’Italie de cette époque est une mosaïque de cités-États, Florence en tête, vibrant d’art et de rivalités. Léonard, né à Vinci en 1452, y a grandi, façonné par les collines toscanes qui se devinent dans le fond de la Joconde. Mais sa carrière est itinérante : Milan, Venise, Rome… À 63 ans, en 1516, las des intrigues et privé de mécènes après la mort de Julien de Médicis, il accepte l’invitation de François Ier. Le roi de France, jeune et ambitieux, voit en lui un trophée vivant. Léonard traverse les Alpes, une mule pour monture, ses carnets sous le bras et, dans ses bagages, quelques toiles précieuses. Parmi elles, la Joconde. L’œuvre n’a jamais quitté l’Italie par un vol ou une conquête : elle suit son créateur, librement, dans un exil choisi.

Ce départ marque un tournant. À Amboise, au Clos Lucé, Léonard vit ses dernières années, protégé et pensionné par François Ier. À sa mort, en 1519, ses possessions passent sous le contrôle du roi. Mais comment la Joconde intègre-t-elle les collections royales ? Les archives restent floues. Une hypothèse, relayée par la juriste Catharine Titi, évoque le droit d’aubaine : un étranger mourant sans héritiers français voyait ses biens saisis par la Couronne. Une autre piste, plus crédible, suggère une transaction. En 1518, Salaï, disciple, amant et héritier de Léonard, aurait vendu le tableau au roi pour 4 000 écus d’or, une somme colossale. Ainsi, la Joconde devient française, mais son ADN reste italien, ancré dans la terre qui l’a vue naître.

 

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De la cour de France au Louvre : une adoption contestée

Sous les ors de Fontainebleau, puis dans les galeries de Versailles, la Joconde trouve sa place parmi les trésors royaux. François Ier, fasciné par la Renaissance italienne, en fait un symbole de son règne éclairé. Mais c’est à la Révolution française, en 1793, que son destin bascule : nationalisée, elle entre au Louvre en 1797, musée naissant d’une République fière de son patrimoine. Désormais, elle n’est plus seulement une peinture : elle incarne une nation. Pourtant, son italianité ne s’efface pas. Les visiteurs du XIXe siècle, romantiques en tête, y voient l’âme de Léonard, ce Toscan génial exilé loin de ses racines.

En 1911, un événement rocambolesque ravive la querelle. Vincenzo Peruggia, vitrier italien employé au Louvre, vole la toile. Caché dans un placard, il décroche le tableau, le glisse sous son manteau et s’enfuit. Pendant deux ans, la Joconde disparaît, provoquant un scandale mondial. Retrouvée à Florence en 1913, elle est arrêtée alors que Peruggia tente de la vendre à un antiquaire. Son mobile ? Un acte patriotique. Il croit, à tort, que Napoléon l’a pillée – une légende tenace, bien que l’Empereur n’ait jamais mis la main dessus. Condamné à 18 mois de prison, Peruggia devient un héros en Italie, où journaux et foules saluent son geste. La toile revient au Louvre en 1914, mais l’épisode laisse une trace : pour beaucoup, elle appartient à l’Italie, spoliée par l’Histoire.

 

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Ce sentiment perdure. En 2019, à l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard, des tensions diplomatiques éclatent. L’Italie, alors sous un gouvernement populiste, hésite à prêter des œuvres au Louvre pour une exposition. Lucia Borgonzoni, sous-secrétaire à la Culture, souffle sur les braises : pourquoi la France garde-t-elle ce trésor italien ? La polémique s’éteint vite, mais elle révèle une frustration latente. La Joconde, exposée dans la salle des États, attire 80 % des 10 millions de visiteurs annuels du Louvre. Elle est devenue un pilier économique et culturel, un argument difficile à contrer pour ceux qui rêvent de la voir revenir à Florence.

 

Giorgia Meloni a Vinci, luogo di nascita di uno dei più grandi geni al  mondo - YouTube

 

International Restitution : une croisade controversée

Le 25 avril 2024, une association méconnue, International Restitution, dépose une requête audacieuse devant le Conseil d’État français. Basée à Pollestre, dans les Pyrénées-Orientales, elle réclame que la Joconde soit rendue à l’Italie, au nom des "descendants des héritiers" de Léonard. Le tableau, argue-t-elle, doit être radié de l’inventaire du Louvre, la décision de François Ier étant "inexistante" ou "illégitime". Le 14 mai, la juridiction rejette la demande, la jugeant irrecevable : seuls les propriétaires légitimes pourraient la revendiquer, pas une association aux contours flous. Condamnée à 3 000 euros d’amende pour "demande abusive", International Restitution n’abandonne pas. Son président, Robert Casanovas, se dit satisfait, voyant dans ce refus une première étape.

Mais qui est derrière cette offensive ? International Restitution reste une énigme. Pas de site web, pas de présence publique, juste un siège discret et des revendications ambitieuses. Depuis 2022, elle multiplie les requêtes : objets du Palais d’Été de Pékin, fouilles de l’Armée d’Orient… Aucune n’a abouti. Les experts, comme Catharine Titi, doutent de sa légitimité. Léonard n’a pas eu d’enfants ; ses héritiers directs, comme Salaï, sont morts sans descendance claire. Les Gherardini, famille de Lisa, pourraient-ils prétendre à quelque chose ? Rien ne le prouve. La démarche semble plus symbolique que juridique, un cri pour rouvrir un débat vieux de plusieurs siècles.

Ce n’est pas la première fois que l’Italie rêve de récupérer son joyau. En 1914, l’écrivain Gabriele d’Annunzio, proche des fascistes, revendique le vol de Peruggia comme un acte de "défense de la patrie". Sous Mussolini, Léonard devient l’emblème du génie italien, et la Joconde, un trésor à reprendre. Aujourd’hui, le ton est moins belliqueux, mais la question persiste. Les Italiens, fiers de leur héritage, voient dans ce tableau une part d’eux-mêmes, exposée à 1 500 kilomètres de Florence. Pourtant, aucun gouvernement n’a officiellement réclamé sa restitution. La bataille reste symbolique, portée par des voix isolées.

 

Culture, économie et identité

Restituer la Joconde, c’est toucher à bien plus qu’une toile. Pour la France, elle est un pilier du Louvre, générant des millions d’euros via le tourisme et les produits dérivés. En 2018, un prêt au Louvre-Lens est estimé à 35 millions d’euros, vite abandonné pour son coût et ses risques. Fragile, protégée par une vitre pare-balle, elle a voyagé deux fois seulement : en 1963 aux États-Unis et en 1974 au Japon. La déplacer aujourd’hui serait une folie logistique. Perdre ce symbole, c’est aussi affaiblir l’image d’une France gardienne des arts, un rôle hérité de la Révolution et cultivé depuis.

 

 

Pour l’Italie, la récupérer serait un triomphe culturel. Florence, où Lisa a vécu, pourrait l’accueillir aux Offices, renforçant son statut de capitale de la Renaissance. Mais les bénéfices économiques seraient incertains : le Louvre draine un tourisme mondial que l’Italie peine à égaler. Surtout, la légalité pose problème. Si François Ier l’a achetée ou héritée légalement, la France a un titre de propriété solide. Les conventions internationales, comme celle de l’UNESCO de 1970, ne s’appliquent pas rétroactivement à des transferts antérieurs au XXe siècle. Juridiquement, l’Italie n’a pas de recours, sauf à prouver un vol. Ce qui n’est pas le cas.

 

Fichier:Florence, Italy Uffizi Museum - panoramio (5).jpg

 

L’enjeu dépasse les frontières : il interroge la notion de patrimoine. À qui appartient une œuvre ? À son créateur ? À son pays d’origine ? À celui qui l’a acquise ? La Joconde incarne un universalisme artistique, mais aussi des rivalités nationales. En France, elle est française par adoption ; en Italie, italienne par essence. Ce tiraillement reflète nos identités modernes, partagées entre héritage local et globalisation. La question n’est pas seulement juridique ou économique : elle est humaine, émotionnelle, presque philosophique.

 

Et si elle rentrait à Florence ?

Imaginons un instant : la Joconde franchit les Alpes en sens inverse. À Florence, les cloches sonnent, les foules affluent, l’Italie célèbre le retour de son enfant prodigue. Les Offices, déjà riches en chefs-d’œuvre, deviennent une Mecque artistique inégalée. Les historiens locaux, comme Carla Glori, qui voit dans le paysage du tableau des références toscanes, jubilent. Mais la logistique effraye : le tableau, sur bois fragile, risque de ne pas supporter le voyage. Et quid des visiteurs ? Les 20 000 admirateurs quotidiens du Louvre ne suivront pas tous. L’Italie gagnerait un symbole, mais perdrait peut-être en affluence.

À Paris, le choc serait rude. Le Louvre, amputé de son icône, verrait sa fréquentation chuter. La salle des États, vidée de son aimant, perdrait son aura. La France y verrait une humiliation, un aveu de faiblesse face à des revendications historiques. Les emplois liés au tourisme, les recettes des boutiques, tout s’effriterait. Pourtant, certains y verraient une chance : libérer d’autres œuvres de l’ombre de Mona Lisa, rééquilibrer un musée écrasé par une seule star. Les Noces de Cana de Véronèse, face à elle, respireraient enfin.

 

Fichier:Les Noces de Cana.jpg

 

Sur la scène mondiale, ce retour créerait un précédent. Les demandes de restitution, du Parthénon grec au Bénin, s’intensifieraient. Les musées universels, comme le Louvre ou le British Museum, vacilleraient, forcés de repenser leur rôle. Mais la Joconde n’est pas un butin colonial : son transfert fut un choix d’artiste, puis une acquisition. Sa restitution ouvrirait une boîte de Pandore, où chaque nation revendiquerait son passé. L’art, censé unir, deviendrait un véritable champ de bataille.



63 réactions


  • robert 8 avril 10:31

    non !


  • mac 8 avril 10:40

    D’abord c’était quoi l’Italie quand la Joconde a été peinte ?


    • @mac

      L’Italie, avant l’unification de 1861, était une mosaïque de royaumes, principautés, duchés, de cités-Etats, etc... Je l’évoque dans mon article.


    • Et hop ! Et hop ! 9 avril 18:17

      @mac

      La Joconde n’a jamais appartenue à l’État italien, ni aux princes dont il est héritier, donc ce ne serait pas une restitution mais une donation.


  • Gégène Gégène 8 avril 10:58

    Tant qu’ils ne réclament pas le Pont du Gard et les Arènes de Nîmes . . .


    • @Gégène

      N’oubliez pas la Maison carrée de Nîmes, un véritable joyau. smiley


    • robert 8 avril 11:41

      @Gégène
      selon certaines sources la France réclame la restitution de la statue de la liberté. smiley


    • Doume65 8 avril 12:40

      @robert

      Glucksmann n’est pas la France. A la limite la Géorgie de 2012, vu qu’il y a été conseillé le Président qui est maintenant en prison. smiley


    • Eric F Eric F 9 avril 16:07

      @robert
      On a déjà en France 6 exemplaires (certes moins grands) de la statue de la liberté, dont une est plus ancienne que celle de New York puisqu’elle en a été le prototype.
      Mieux vaut laisser là où il est le témoignage d’une époque où la France comptait au delà des océans.


    • Seth 10 avril 15:35

      @Eric F

      La statue est de Bartholdi et s’appelle « La Liberté Éclairant le Monde ». Prout prout.

      Oui je sais, c’est aussi risible que prétentieux mais c’est du seconrempire. smiley


  • cevennevive cevennevive 8 avril 11:01

    Bonjour Giuseppe,

    L’une de mes filles, (53 ans), artiste confirmée et réparatrice de tableaux anciens, en a fait une copie à s’y méprendre.

    On pourrait peut-être la leur envoyer ?

    Au Louvre, la Joconde reçoit tant de visiteurs qui ne viennent que pour elle, que cela crée une sorte de représentation de la France éternelle.

    Savent-ils, tous ces visiteurs, l’histoire de cette belle dame au sourire paisible ?


    • pasglop 8 avril 11:13

      @cevennevive
      Certains doutent qu’il s’agisse d’une dame...


    • cevennevive cevennevive 8 avril 11:16

      @pasglop, bonjour,

      Oui, en effet ! L’un des amis (très, très proche) de Léonard aurait servi de modèle.
      Mais qu’importe !


    • Doume65 8 avril 12:41

      @pasglop
      En effet, ce n’est qu’une peinture. Tu ne pourras pas soulever la jupe pour vérifier. Donc comme débat con, il est difficile de faire mieux.


    • pasglop 9 avril 08:34

      @Doume65
      Merci pour cette insulte aussi pertinente qu’indispensable.
      Il aurait été dommage de vous en priver. smiley


    • Doume65 10 avril 18:19

      @pasglop

      Qualifier un débat de « con » n’est pas une insulte, vu qu’une insulte s’applique à une personne.


  • cevennevive cevennevive 8 avril 11:12

    Les Italiens ont-ils demandé à l’Arabie Saoudite de leur rendre le Salvator Mundi ?

    (Vendu aux enchères comme un vulgaire meuble ancien) et dont on n’est même pas sûrs qu’il soit de Léonard...


    • Bonjour @cevennevive,

      Pour le moment, l’Italie n’a pas officiellement demandé la restitution de la Joconde.Lorsqu’elle n’était pas cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni était beaucoup moins mesurée.

      On peut la voir sur une photo, insérée dans mon article, quelques années avant son arrivée au pouvoir, où elle manifeste pour demander le retour de la Joconde. 

      Vous avez tout à fait raison pour le Salvatore Mundi, vendu près de 500 millions d’euros au prince héritier d’Arabie Saoudite. Ce serait Salaï, le modèle et l’amant de Léonard de Vinci, qui aurait posé pour cette peinture. Lorsqu’on sait que l’homosexualité est punie de peine de mort en Arabie Saoudite...


    • Et hop ! Et hop ! 9 avril 18:25

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      L’Italie ne peut pas demander la restitution d’un objet qui ne lui a jamais appartenu, ni aux rois dont elle est l’héritière. On ne peut restituer une chose qu’à son ancien propriétaire ; ça n’a aucun sens.

      C’est complètement différent des tableaux qui avaient été volés dans les musées italiens pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire, ou des objets pillés en Chine dans la Palais d’été quand l’armée française s’était jointe aux Anglais dans la Guerre de l’Opium.


  • rogal 8 avril 12:13

    «  Le Louvre, amputé de son icône, verrait sa fréquentation chuter. »

    Utinam  !


  • Doume65 8 avril 12:45

    Léonard a amené le tableau avec lui. Il n’est pas en France suite à une razzia que je sache, contrairement par exemple à l’Obélisque de la Concorde, arrachée à Luxour. Les italiens ont mauvaise foi.


    • @Doume65

      Vous avez tout à fait raison. La convention de l’UNESCO de 1970 ne s’applique qu’aux biens culturels volés. Et de n’est pas le cas de la Joconde.

      En 1996, j’ai assisté à la restitution de deux sculptures impressionnantes qui avaient été pillées par André Malraux au Cambodge. Dans ce cas, j’ai trouvé tout à fait normal que la France procède à la restitution des biens culturels volés (et ils sont nombreux) au Cambodge. S.M. feu le roi Norodom Sihanouk était particulièrement fier et heureux du retour de ces deux sculptures dans leur pays d’origine.


    • Eric F Eric F 9 avril 16:14

      @Doume65
      Tout à fait d’accord, s’il y a quelque chose à restituer au pays d’origine, c’est bien l’obélisque, on peut en faire un moulage pour la place de la Concorde et rendre à l’Egypte ce qu’on lui a chipé.

      La Joconde est venue en France avec son créateur, il y a plusieurs copies dont celle du Prado par un élève de Vinci, et du reste, il vaudrait mieux mettre l’original à l’abri de la lumière ...mais peut être est-ce le cas sans le dire.


    • Et hop ! Et hop ! 9 avril 18:28

      @Doume65

      L’Obélisque de la Concorde a été donnée à la France par l’égypte pour remercier d’avoir découvert la pierre de Rosette et déchiffré l’ancienne écriture égyptienne.


    • Eric F Eric F 9 avril 19:29

      @Et hop !
      Merci de la précision, je n’avais pas non plus pris garde que l’obélisque avait été donnée à la France par le vice-roi d’Egypte à l’époque de Charles X et Louis Philippe.


    • Doume65 9 avril 21:37

      @Et hop !
      Merci pour la rectification. J’ai donc fourni un mauvais exemple. Je laisse le soin au lecteur de le remplacer par celui qu’il voudra.


  • Wladimir 8 avril 13:10

    Je fais partie de ceux qui n’apprécient pas ce tableau .

    Vraisemblablement , la foule est attirée en partie par sa réputation ...

    favorisée par sa mise en vedette .

    Réputation n’est pas synonyme de réelle valeur spirituelle .

    L’histoire du tableau est intéressante .

    Quant à son sort , peu importe où le tableau se trouve . 

    Si cela a une authentique valeur spirituelle ce dont je doute (les tableaux de ce peintre me dérangent souvent ...) , alors c’est un bien de l’humanité et il ne devrait pas être attaché à un pays ...


    • Fergus Fergus 8 avril 17:28

      Bonjour, Wladimir

      « Je fais partie de ceux qui n’apprécient pas ce tableau »
      Nous sommes au moins deux : voir ci-dessous.

      Pour le reste, d’accord avec votre commentaire.


  • Jules Seyes Jules Seyes 8 avril 15:18

    Qu’une telle demande soit possible, prouve que notre monde a perdu les pédales.
    Le droit de propriété est clair et les demandes de certains basées sur leurs réves nébuleux doivent être condamnées pour aussi recadrer ces gens. 


  • SilentArrow 8 avril 15:58

    @Giuseppe di Bella di Santa Sofia


    La peinture, c’est comme la musique, ça doit être accessible à tout le monde. De nos jours, on peut acheter un calendrier avec une reproduction d’un tableau célèbre différent chaque mois. On peut donc faire l’économie d’un voyage à Paris.

    Avec les technologies actuelles, on pourrait même faire des reproductions en 3 dimensions, où les marques de coups de pinceaux seraient reproduites en relief comme sur l’original.

    On pourrait même se servir de l’intelligence artificielle pour redonner aux couleurs leur éclat initial. On aurait alors des reproductions mieux « conservées » que l’exemplaire du Louvre ou d’autres musées. Et qui ne vieilliraient pas.

    Excusez mon prosaïsme et mon manque de sentimentalité.


    • Bonjour @SilentArrow et merci pour votre intervention.

      Je suis tout à fait d’accord avec vous. L’art, en général, doit être accessible à tout le monde. Il ne doit pas être réservé à une élite. 

      J’ai vu des reproductions en 3D de tableaux célèbres. Le résultat était vraiment incroyable. J’étais totalement bluffé.

      D’après les rumeurs, la Joconde exposée au Louvre ne serait pas la toile originale peinte par Léonard de Vinci. Et cela remonterait à 1914, juste après sa restitution. C’est une hypothèse qui me semble probable.


    • Eric F Eric F 9 avril 16:16

      @SilentArrow
      Une peinture ancienne avec ses couleurs originelles nous paraitrait sans doute criarde, une ’’patine’’ donne un perçu d’authenticité.


  • Fergus Fergus 8 avril 17:24

    Bonjour, Giuseppe

    Restituer la Joconde à l’Italie serait une excellente chose : elle cesserait de polluer les visites du Louvre, encore qu’il soit en projet de la parquer dans une salle dédiée sous la Cour carrée, ce qui serait un pis-aller.

    Notez que je suis un tantinet partial : je n’ai jamais apprécié ce tableau. Il est vrai que je n’ai jamais accroché aux oeuvres de Léonard de Vinci. smiley


    • Bonjour @Fergus et merci pour votre intervention.

      Je n’apprécie pas non plus la Joconde. C’est un tableau minuscule qu’on peut seulement voir de très loin, entouré d’une foule de touristes excités et sans aucune éducation.

      En face, il y a « Les Noces de Cana » de Véronèse qui est un tableau immense et magnifique. Très peu sont ceux qui daignent jeter un regard sur cette oeuvre qui n’a rien à envier à la Joconde. Et c’est bien dommage. 


    • Fergus Fergus 9 avril 11:35

      Bonjour, Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Dommage en effet pour les Noces de Cana, une toile remarquable à tous points de vue sur laquelle il y a tant à observer.


    • Eric F Eric F 9 avril 16:23

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      Oui, enfin, bon, les Noces de Cana est un tableau gigantesque et surchargé, sans émotion.


    • Fergus Fergus 9 avril 16:38

      Bonjour, Eric F

      « sans émotion », peut-être, mais si riche en détails intéressants !
      Et de l’« émotion », vous trouvez que la Joconde en dégage ? Pas moi.


    • Eric F Eric F 9 avril 17:07

      @Fergus
      la Joconde n’est pas un sujet religieux, mais elle dégage de la sérénité


    • Fergus Fergus 9 avril 19:41

      @ Eric F

      De la « sérénité » ou de l’ennui ?


    • agent ananas agent ananas 10 avril 04:33

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Oui, la Joconde est une oeuvre surévaluée, à mon avis ...
      Pour les amateurs de la Renaissance, il faut visiter la Gallerie degli Uffizi à Florence où sont exposés toutes les oeuvres de Raphaël et de Botticelli, ainsi que les principales de Giotto, Titien, Léonard de Vinci et de Caravaggio ...
      L’atmosphère y est plus sereine et policée qu’au Louvre ...


    • Bonjour @agent ananas et merci pour votre commentaire.

      Je pense également que la Joconde est une oeuvre surévaluée. De plus, l’atmosphère au Louvre n’est vraiment pas propice à la sérénité. Je préfère également les Offices à Florence. Il y a beaucoup de touristes également mais ce n’est pas la même chose qu’au Louvre. Je dis peut-être des bêtises mais c’est mon ressenti. 


  • Jean Keim Jean Keim 9 avril 08:02

    Il y a le feu au Louvre, la Joconde et un quidam visiteur du musée sont menacés par l’incendie, on ne ne peut pas sauver les deux, que fait-on ?


    • Fergus Fergus 9 avril 11:37

      Bonjour, Jean Keim

      Il faut sauver le « quidam ». Pour deux raisons :
      Par solidarité humaine.
      Parce qu’il s’agit peut-être d’un grand artiste ou d’un chercheur de génie.


    • Jean Keim Jean Keim 9 avril 12:00

      @Fergus

      Parce qu’il s’agit d’un être humain, cette raison suffit amplement me semble-t-il.


    • @Jean Keim

      Je partage tout à fait votre avis : « Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie », André Malraux.


    • Fergus Fergus 9 avril 16:36

      @ Jean Keim

      Il va de soi que je suis entièrement d’accord avec vous. J’ai d’ailleurs failli mettre un smiley au 2e motif.


    • Et hop ! Et hop ! 9 avril 18:47

      @Jean Keim : «  Il y a le feu au Louvre, la Joconde et un quidam visiteur du musée sont menacés par l’incendie, on ne ne peut pas sauver les deux, que fait-on ? »

      Il y a le feu au Louvre pendant que M. et Mme Macron font faire une visite privée à Klaus Schwab, Ursula Von der Leyen, Benjamin Netanyaou et Bill Gates. Soudain, la Joconde et les visiteurs du musée sont menacés par l’incendie, il faut choisir entre sauver le tableau ou les visiteurs, que fait-on ?


    • Jean Keim Jean Keim 10 avril 07:36

      @Et hop !

      Parfois j’ai de mauvaises pensées...


  • Et hop ! Et hop ! 9 avril 18:39

    « Léonard vit ses dernières années à Ambroise, protégé et pensionné par François Ier. À sa mort, en 1519, ses possessions passent sous le contrôle du roi. »

    Étant donné que ce tableau était une commande qui avait été livrée au commanditaire, il ne faisait pas partie des biens laissés par Léonard de Vinci à sa mort. Le tableau avait été acheté par François Ier plusieurs années avant à une tierce personne.

    Léonard a fait des portrait de jeunes femmes beaucoup plus jolis que la Joconde qui doit sa célébrité au fait d’être exposé au Louvre depuis 500 ans.


  • agent ananas agent ananas 10 avril 05:15

    Dans la même veine, la Grèce demande régulièrrement la restitution des marbres de la frise du Parthénon volés par Lord Elgin en 1802 et exposés depuis au British Museum à Londres ... Il est à noter que le British Museum est gratuit, rareté au Royaume Uni où tout est cher ...

    PS : La France devrait demander la restitution de ses fleurons industriels comme Alsthom ... mais c’est un autre sujet ...


    • @agent ananas

      Pour ce problème qui empoisonne les relations entre la Grèce et le Royaume-Uni, il y a sujet à débat car il s’agit d’oeuvres d’art qui ont été pillées. C’est un sujet très délicat.

      J’aime beaucoup le British Museum. L’entrée est totalement gratuite et je trouve que c’est très appréciable. Il y a des urnes transparentes où le visiteur peut laisser sa contribution financière, s’il le souhaite. Londres est une très belle ville mais tout est cher.

      J’habite dans les Hauts-de-France, à 250 kilomètres de Londres, mais les nouvelles règles d’entrée sur le territoire britannique sont assez strictes et me dissuadent de me rendre plus souvent au Royaume-Uni, un pays que j’apprécie beaucoup. Je trouve que c’est bien dommage.


    • Fergus Fergus 10 avril 11:37

      Bonjour, agent ananas

      Les collections permanentes de la National Gallery sont également gratuites.

      Dommage, comme le souligne Giuseppe, que le rétablissement du passeport après le Brexit et l’instauration toute récente d’une taxe d’entrée au Royaume-Uni (ETA) soient si dissuasifs. smiley/


    • agent ananas agent ananas 10 avril 13:27

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Pour le concours de beauté, je préfère Venise, Florence, Prague, Amsterdam, Séville, Saint Petersbourg, Sydney ...
      Paris est aussi une jolie ville, mais l’atmosphère désagréable qui y règne me fait préférer le charme de nos villages ...


    • agent ananas agent ananas 10 avril 13:42

      @Fergus

      Je n’ai pas trop à souffrir des mesures administratives britanniques, mettant domicilié près du Pays de Galles juste avant le Brexit. Mon épouse est britannique.
      Je bénéficie donc du statut de résident provisoire (jusqu’en 2026) qui peut être prolongé ...
      Quoique un retour aux sources italiennes de mes origines maternelles me démange ...


  • grangeoisi grangeoisi 10 avril 07:52

    La Joconde...la restituer ? Mais à Trump..voyons !


  • jakem jakem 10 avril 08:24

    Le raisonnement de Giuseppe est cohérent et convaincant !

    Je ne suis pas opposé par principe à la restitution d’œuvres artistiques.
    Il serait certainement possible d’en faire des copies impeccables, irréprochables, et il suffirait de le préciser.

    Aux pays .... ( je cherche un mot qui ne veut pas apparaître !) .. propriétaires-d’origine de prendre soin de leur patrimoine.


    • Bonjour @jakem et merci pour votre intervention.

      Je suis favorable à la restitution d’oeuvres d’art qui ont été pillées. Et il y en a beaucoup dans les grands musées du monde entier. 

      Le musée Guimet, à Paris, a rendu beaucoup d’oeuvres d’art au Cambodge. Celles-ci avaient été pillées pendant la colonisation française, en particulier par André Malraux. 

      Le musée du quai Branly doit encore restituer de nombreuses oeuvres d’art, en particulier celles qui proviennent d’Afrique. 


  • Mustik 10 avril 11:24

    On pourrait en faire un paquet cadeau :

    La Joconde à Alger avec tous les OQTF...

     smiley smiley 

     smiley


  • Seth 10 avril 15:45

    Ça vaut ce que ça vaut, mais je ne sais pas si vous avez remarqué que Vinci avait, très en avance sur son temps comme toujours, découvert le maquillage et le contouringe à la Kardashian.  smiley

    Reste que la question qui se pose est celle de l’exigence d’appauvrir tous les musées dans leur diversité en réclamant le retour des œuvres vers leur pays d’origine par on ne sait quelle démarche patriotique universelle.

    On attend que Sissi réclame le retour des collections égyptienne du Louvre ou que l’Iran réclame le retour du Code d’Hammourabi ou du Cylindre de Cyrus, l’Irak la statue de Gudéa et ainsi de suite.

    Pour la Joconde, c’est mesquin et brunâtre.


    • Mustik 10 avril 22:51

      @Seth
      Pour la Joconde, c’est mesquin et brunâtre.

      Et une Joconde... voilée au milieu d’une ribambelle de mousmées des mille et une nuits ondulant en cadence ???
       smiley


  • titi titi 12 avril 18:03

    @L’auteur

    Vous avez oublié dans votre exposé la situation de l’Italie du début du 16è.

    Au début du 16è, le roi de France est titré Duc de Milan.
    Et selon les aléas des batailles, il lui arrive d’être Roi de Naples.

    Au 16è siècle, Francois 1er est chez lui en Italie.
    On pourrait presque dire qu’au début du 16è, le nord de l’Italie c’est la France.

    Ajouter à cela le fait que Francois 1er « paie les factures » de Léonard, et la conclusion c’est que si quelqu’un a des droits sur la Joconde c’est bien le Roi de France et donc pas extension la France.

    Mais on peut trouver un compromis : vu que l’Italie en tant qu’état est une création des Bonapartes, si les italiens rendent l’Italie à la France, alors ils pourront profiter à nouveau du Chef d’Oeuvre.


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