jeudi 2 février 2017 - par Ariane Walter

La La Land...Go Go Land...

Les critiques dithyrambiques qui encensent ce film sont, à mon goût, aussi mensongères que celles qui veulent nous faire gober que Macron est une bonne affaire.

Des deux côtés, du toc. Et j’adore les comédies musicales ! Je me suis précipitée, tellement joyeuse ! Ah ! Ils m’ont bien eue : « Le meilleur film de l’année ! » « En route pour les Oscars ! ».

Tu parles.

Le film commence donc par une choré d’enfer.

Sur une autoroute où plus personne n’avance, tous les conducteurs sortent de leur voiture et dansent. Bon. Première remarque : le technicolor utilisé est terne. Seconde : la choré, les danseurs étant quand même bloqués par les voitures, même s’ils sautent sur les carrosseries, ne permettent aucun de ces mouvements d’ensemble qui font frissonner dans les grands films. Autre point : on voit tout de suite que nous sommes dans une ville « multiculturelle ». Et là, je cale. C’est du multiculturalisme à la papa. « Faisons semblant » car le film n’a rien à voir avec ce sujet. Et les deux héros sont deux « blancos » comme disait feu le consul d’Evry. Mais « L A , ville multiculturelle », ça c’est dans le vent ! Par ailleurs, que font toutes ces races diverses et variées dans la suite du film ? Rien. C’était du décoratif. OK.

(En fait ce qu’on appelle le multiculturalisme devrait s’appeler le mono-a-culturalisme. Toutes les cultures secouées dans le même panier donnent une mélasse biberonnée à la fadeur américaine dont on attendra longtemps le génie.)

Pas ici en tout cas !

Résumons l’intrigue.

(Si vous avez envie d’aller voir cette daube, et si vous ne me faites pas confiance, stoppez là car comme on dit : « je vais vous « spoiler » le sujet !)

Le héros, qui se distingue dès le début parce qu’il démarre brusquement dans sa voiture, croise l’héroïne qui lui fait un doigt d’honneur. La princesse de Clèves est en route.

Donc Emma Stone, que j’avais trouvée ravissante dans un film de Woody Allen, ressemble ici à une grenouille avec deux gros yeux globuleux surmontés de sourcils sombres à la Kardashian. (Mais si, mais si !)

Le héros, c’est Ryan Gosling. Je l’avais adoré dans « Drive » mais là il récupère le rôle masculin le plus stupide de l’histoire du cinéma.

Le féminisme est passé par là. Les héros sont mollassons.

Je raconte l’histoire : Ryan, passionné de jazz, veut ouvrir son cabaret dans une boîte à mambo. (Car le mambo , il déteste. Un peu raciste, mais bon. Le multiculturalisme n’est quand même pas un long fleuve tranquille !)

Il veut appeler sa future boîte : « le poulet à frites « (Là je dis n’importe quoi car j’ai oublié cette fantaisie), mais Emma propose : « Seb’s » car il s’appelle « Sébastien » ! Original ! Elle est forte cette Emma !

Il tombe donc amoureux d’Emma après quelques avatars, mais il est pauvre.

Or un ancien pote à lui qui fait de la musique populaire veut l’engager. Il hésite. Ce n’est pas son rêve, mais Emma le tance. « Tu veux qu’on s’installe et tu refuses ça ? »

Il accepte, et là, le bouquet, Emma est un peu jalouse de son succès et quand il devient une vedette avec son groupe et s’apprête à partir pour une longue tournée, elle pique une crise caractéristique de ces femmes chiantes que les hommes doivent supporter, les pauvres.

-Mais nous alors, qu’est-ce qu’on devient ? On ne va plus se voir !!!! (Ben, il bosse ma chérie !)

Et tout à coup l’argument choc : « Mais tu as oublié ton rêve ! « La baraque à frites » ! Le « Seb’s ! » 

Donc ils vont se séparer et ce d’autant plus qu’Emma qui passait castings sur castings sans jamais rien décrocher et enfin engagée pour un gros projet qui se passe à Paris ! Parisss ! Parisss !!

(Ici une pette parenthèse politique. On connaît la fascination de la clique de feu-Obamaboule pour Parisss ! Même que Washington DC, après s’être fait jeter dehors par Donald, veut installer ses valises en France d’où leur grand intérêt pour notre campagne électorale. Donc, ne soyons pas étonnés de voir notre capitale, qui a inspiré tant de comédies musicales, encore à l’honneur !)

 Emma va donc devenir célèbre. Elle épouse un autre mec et a un enfant. Et un soir ils sortent dans une boîte qui s’appelle « Seb’s ». C’est Ryan qui a enfin sa boîte !!! Il a réussi son rêve ! Car L A est la ville des rêves !!

Et iI la voit !

Choc.

Elle refait dans sa tête tout ce qu’elle a fait avec son mec et qu’elle aurait pu faire avec lui ! (Espèce d’ahurie ! Tu n’avais qu’à ne pas le plaquer !) Comme ils auraient pu s’aimer ! Ben oui !! Et pendant ce temps, le mari est à côté ! Belle mentalité !

(On est quand même heureux pour Ryan qui risque de tomber sur une fille plus normale !)

Et c’est fini.

Ajoutons à tout ceci que le film est d’une lenteur désespérante. Avec tous les clichés de la création.

 Et la musique ?

Ne casse pas trois pattes à un canard.

Et les balletti ?

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que Ryan Gosling et Emma Stone, malgré quelques cours, n’ont rien à voir avec Fred Astaire et Ginger Rogers ! 

Car il fut un temps où pour être une vedette dans une comédie musicale, il fallait savoir très, très bien danser…

 

 Bon. Je me suis vengée un peu…

Et pour retrouver ma sérénité, Je vais me mettre « West Side story » !!!



30 réactions


  • xana 2 février 2017 11:07

    Merci Ariane pour ce coup de coeur.
    Certes je ne regarderai jamais ce film (il existe tellement de choses intéressantes, pourquoi perdre son temps avec des âneries), mais votre article m’a réjoui pour la journée.
    A bientot
    Jean Xana


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 2 février 2017 11:47

      @xana

      « Merci Ariane pour ce coup de cœur. »

      Coup de gueule peut-être ?
      Coup de coeur certainement pas,
      ou alors je ne sais pas lire.

      Souvenez-vous : quand Ariane a un coup de cœur, elle a un orgasme en ligne !

    • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 18:36

      @Jeussey de Sourcesûre

      Tu as tout compris ! je ne feins pas !

    • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 18:38

      @xana


      Et maintenant je peux te conseiller « Jackie » qui est formidable. Une leçon de talent pour tous ceux qui veulent donner dans le bio pic mais n’ont pas les qualités nécessaires. genre d film très exigeant.

  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 2 février 2017 11:11

    Salut Ariane,
    Ce navet m’indiffère, merci quand même pour le résumé.
    Je voulais vous passer quelques infos sur le « balletti » qui agite nos danseurs pro finance de la macronitude en cours dans nos beaux médias presstitués...

    - « Informations sur les assistants parlementaires. » Seul Fillon est sur le grill, aucun autre député ni sénateur n’est interrogé sur l’usage de cette enveloppe budgétaire avant 2013, un ange passe....


    - « Tuer l’euro pour sauver le dollar : Fillon out ? »
    Cet idiot est allé faire des déclarations contre le dollar et pour un FMI européen.
    Parallèle avec DSK, ou Kadhafi, qui eux aussi avaient de idées monétaires pas très orthodoxes ...

    - «  Fillon propose une alliance avec l’Allemagne contre les USA »
    Vu que l’Allemagne est dans le collimateur de Trump, c’était pas franchement une bonne idée...

    • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 18:35

      @Fifi Brind_acier


      Il est ben évident que c’est une victime du clan Macron, porté par les amis de feu-Obamaboule... Sa grande erreur c’est d’avoir plus d’électeurs potentiels que notre castrat !!

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 2 février 2017 19:39

      @Ariane Walter
      Bonsoir, vous feriez bien de le répéter, la campagne hystérique des médias a provoqué bien des victimes, qui se méfient habituellement des médias...
       


  • cétacose2 2 février 2017 12:42

    Tous les films qui sortent aujourd’hui seront immanquablement les navets de demain et c’est avoir un comportement stupide que de ne pas en louper un seul .Comme si il n’y avait pas assez de conneries à dire pour alimenter nos conversations.....


  • Elliot Elliot 2 février 2017 15:01

    Je ne sais si le film est du toc et, à vrai dire, je m’en bats un peu le coquillard : on lui fait une publicité démente mais, après tout, c’est le rôle des distributeurs de vendre la mariée la plus belle possible.
    En outre, on imagine difficilement que ce genre de film pût avoir une carrière cinéphilique, si j’ose le barbarisme, d’autant que son objectif est uniquement de faire du fric et sûrement pas de caresser le goût de l’esthétique de ceux qui veulent à tout prix trouver un sens profond dans les créations « artistiques ». 

    Au demeurant, le toc a bonne presse parce que c’est du toc justement et Macron en est un parfait exemple.

    Macron représente le nec plus ultra de la mondialisation triomphante : libéral au niveau de la société et archi-libéral au niveau de l’économie, il concentre en une seule et même personne les deux faces du mot, la face claire qui rend tout démocrate sensible aux beautés du libéralisme philosophique et la face obscure et laissée dans l’obscurité qui structure son programme dont on nous répète que l’ancien ministre n’en a toujours pas livré le contenu comme s’il y avait grand mystère la-dedans…

    C’est le candidat idéal – maintenant que Fillon a du plomb dans l’aile, celle de la rigueur et de l’éthique revendiquée qui lui a permis de capter les suffrages des électeurs de la primaire et que son image de père La Pudeur ou de Monsieur Propre n’était en fait qu’une posture devenue imposture .

    Reste donc Macron qui enrobera la rigueur économique fillonesque dans le gant de velours de la concorde nationale et qui devrait, si rien de malveillant ou de malsonnant ne vient entraver sa marche en avant, ne faire qu’une bouchée de ceux qui tablent sur la discorde et la division ethnique pour capter les suffrages des laissés-pour-compte qui ne doivent leur état qu’à eux-mêmes mais aiment en bons petits blancs se disculper de leurs insuffisances en tapant sur les autres, ceux qui ne sont pas comme eux qu’ils dévalorisent pour oublier leur propre déchéance 


    • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 18:34

      @Elliot


      Je vois que tu as compris l’essentiel de ma critique !

      Le problème de Macron c’est que sa vie privée risque de lui exploser à la tête.
      Voyons, voyons...

    • Abou Antoun Abou Antoun 2 février 2017 22:48

      @Ariane Walter
      Le problème de Macron c’est que sa vie privée risque de lui exploser à la tête.

      Il passe son permis deux roues ?

  • Richard Schneider Richard Schneider 2 février 2017 15:53

    Rien à redire, Ariane : vous avez une « belle plume ». On ne s’ennuie pas une seconde en lisant votre article.


  • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 17:54

    Je viens de voir un film absolument formidable : « Jackie ». Je n’en attendais rien. J’y suis allée pour tuer deux heures comme il pleuvait. je ferai un article demain. A tous points revue, exceptionnel.


  • Xenozoid 2 février 2017 18:09

    hah le hollywood and jan de mol

    société du spectacle quand tu nous tiens


    • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 18:31

      @Xenozoid

      ben, tu vois, « Jackie » est formidable. Comme quoi... Même Hollywood produit de belles créations !!

  • JMBerniolles 2 février 2017 18:13
    Bonjour,

    Mais avec un Psy en plus cela pourrait faire un scénario à la Woody Allen.

    Non ce que vous dites me déçoit, n’est-ce pas le réalisateur de Whiplash un chef d’œuvre absolu pour moi...  ? je n’ai pas vu le film et ce que vous en dites, sans doute assez proche de la réalité ne m’incite pas à y aller.

    N’y a-t-il pas un discours derrière cette histoire, des références au passé où la comédie musicale était en phase avec une certaine légèreté de l’époque ? En ce temps là on allait jusqu’au bout de la nuit dans un cabaret de Jazz.... Le Jazz est une musique où le multi culturel n’est pas une façade... personnellement j’aime beaucoup la variante latino.... 

    • Ariane Walter Ariane Walter 2 février 2017 18:30

      @JMBerniolles


      Oui, il y a certainement des références mais on cherche l’originalité. Tout en clin d’exils, ça ne suffit pas. Le jazz est un plus du film mais il y en a peu. Je me souviens d’un soir , lors d’un voyage à Chicago , dans une boîte de jazz. C’était vibrant. Mais le jazz....Je préfère ne pas comparer avec certaines musiques actuelles...

  • velosolex velosolex 3 février 2017 00:54

    Raconter un film,et convaincre que c’est soit bon soit chiant, ça demande un talent de cinéaste, la capacité de faire des travellings avec les mots. Au bout du compte c’est forcément plus facile de descendre que d’élever. Le pire, c’est quand on descend et qu’on endort les gens en tentant de les convaincre que c’est bon....L’art de la critique et celle du liftier d’ascenseur c’est l’art de balader les gens d’un étage à l’autre, sans fenêtre sur cour.Je veux bien vous croire néanmoins, car quelque chose dans la promotion de ce film taillé pour plaire à plus de monde possible et à toutes les générations me déplait profondément.

    J’ai mis très longtemps à accepter le jeu des comédies musicales. Gamin, je ne comprenais pas comment on pouvait s’arrêter en pleine rue et se mettre à danser. Ces grands cons qui m’entouraient me semblaient bien trop empruntés pour se mettre à jouer dans la rue à la marelle. Et puis j’ai vu « wide side story »...Le déblocage....Ce qui m’a fait ensuite enchaîné sur les trucs inouis que faisaient les américains dans les années trente quarante, à la chaîne, virevoltant par dessus les tables. Dingue. Mieux que les dessins animés !
    Le cinéma américain a perdu beaucoup de cette grâce, la part du rêve. C’est ça qui fait lever les jambes aux cieux. Le sens de la jeunesse de la révolte, de la frénésie. Avec ce gros con de Trump king kong aggripé à sa tour, et tentant d’attraper d’une main les mexicains,, de l’autre les musulmans, je sens que le sang de ce pays va de nouveau s’allumer, nous faire une belle comédie musicale, qui coulera en fleurs dans les néons, comme à l’époque des sixties. Peut être bien que le cinéma et la création va nous donner quelque chose qui détonne. 

    • Ariane Walter Ariane Walter 3 février 2017 09:52

      @velosolex


      j’avais déjà découvert ce défaut (« Stop ! je chante » ) dans les opérettes de mon enfance ! C’est un peu bizarre en effet et ça passe plus ou moins bien. mais dans le genre il y’a quand même des chefs-d’oeuvre propres à nous ravir !

    • velosolex velosolex 3 février 2017 11:46

      @Ariane Walter
      Je pense que c’est du au fait que les enfants ne parviennent pas à se faire aux changements de rythme,au glissement du cinéma conventionnel aux séquences chantées et chorégraphiques.

       Comment s’adapter à un adulte insaisissable, passant du sérieux à la loufoquerie ?...Il y a là quelque chose qui les déstabilise. Certains malheureusement doivent supporter tous les jours ce genre de comédie musicale dans leur vie, avec des adultes qui n’en sont pas, oscillant entre la pathologie, le déséquilibre, et même parfois la perversion. 
      Rien n’est parfois plus conventionnel qu’un enfant, travaillant à se rassurer dans ce monde du réel ou tout est trompeur, difficile à juger.
      Ils préfèrent souvent les fictions ou tout baigne du début à la fin dans un univers merveilleux....Les comédies musicales font appel à une possibilité d’abstraction qu’ils ne maîtrisent pas.
       Enfin un jour ils réalisent que pas un jour de la vie ne se passe, sans que nous ne faisions notre petite comédie musicale dans notre tête, « en off » de la réalité écrasante, pour survivre. 
      C’est le petit bonhomme que nous faisions courir avec deux doigts, sur un mur, en allant à l’école. 



       

  • cathy cathy 3 février 2017 01:07

    Merci pour cette critique très rigolote, le réalisateur n’a même pas su filmer la beauté d’Emma Stone smiley


    • cathy cathy 3 février 2017 01:08

      PS : le réalisateur est français


    • Ariane Walter Ariane Walter 3 février 2017 09:50

      @cathy


      Ecore un effet du catastrophique quinquennat de notre Hollande ! C’est mou !
      Hé oui, pour la sublime Emma Stone qui paraît couver une maladie ou tu te transformes en grenouille !!

      heureusement que « Jackie » est venue me consoler !

  • Perceval Perceval 4 février 2017 10:22

    La La Land n’est ni une daube ni un bon film, c’est juste un produit bon à consommer et surtout avec une très bonne promotion. Un conseil écoutez la bande son et ne perdez pas 10 euros et 2 heures pour visionner ce film (la salle MK2 était pleine lors d’une avant première et tout le monde a eu l’air de s’ennuyer grave)


  • Plus robert que Redford 21 février 2017 19:06

    Hier, j’ai refusé d’accompagner mon épouse au ciné pour y visionner cette « chose », sur les conseils d’Ariane

    Retour du cinéma : elle confirme !

    C’est bien une grosse bouse américaine...


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