mercredi 27 juin 2018 - par delepine

La lèpre remise au goût du jour par la politique ! Rappel de ce qu’est cette maladie, symbole d’exclusion, qui fait encore peur

 

Au début de la Renaissance, la maladie s’est raréfiée et aux siècles suivants, l’incidence était devenue si faible que Fracastor, médecin du pape au 16ème siècle croyait qu’elle avait disparu. L'abandon des précautions sanitaires entraîna la recrudescence du mal à la fin du 19ème siècle au point qu’en en 1909, la Société de pathologie exotique de Paris recommanda de nouveau « l’exclusion systématique des lépreux ».

 

 par Gerard Delépine 

 

La lèpre remise au goût du jour par la politique ! Rappel de ce qu’est cette maladie, symbole d’exclusion, qui fait encore peur.

 

La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par une mycobactérie (Mycobacterium leprae). Ce bacille, découvert en 1873, par un médecin norvégien Armauer Hansen, est voisin de celui de la tuberculose, et touche essentiellement la peau, les muqueuses et le système nerveux périphérique. La lèpre évolue lentement et inspire la crainte des paralysies, des déformations du visage et des extrémités et des amputations qu’elle provoque, et de l’exclusion sociale qu’elle entraîne.

 

 MODE DE CONTAMINATION

C’est une maladie peu contagieuse dont les modes de transmission mal connus sont vraisemblablement multiples : par voie aérienne (inhalation de gouttelettes nasales lors de toux), par la salive, par contact direct de mucosités contaminées sur des plaies cutanées, ou par l'intermédiaire d'objets souillés.

 Tous ces modes de contamination nécessitent des contacts étroits et durables de type familial expliquant que la contagion date souvent de l'enfance et que la pauvreté, le manque d’hygiène et la promiscuité sont les facteurs principaux qui favorisent le développement de la maladie.

 

 HISTOIRE AU COURS DU TEMPS

Son existence est très ancienne puisqu’un un squelette vieux de 4 000 ans, trouvé au Rajasthan en porte des stigmates. Elle est signalée dès le début de l’Histoire par Oribase de Pergame (IVe A.C.), Hippocrate (400 A.C.), Aristote (345 A.C.) et par d’Arétée de Cappadoce qui lui consacra 8 livres. Dans la Bible, elle est appelée "tsara'ath". Le chapitre XIII du Lévitique décrit même une méthode de diagnostic (très incertaine).

Au IVe siècle, Saint Basile crée l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare chargé de protéger et de soigner les lépreux. En 583, le Concile de Lyon décide que les lépreux doivent être séparés des autres croyants pour éviter tout contact entre malades et sujets sains. De nombreuses léproseries sont construites. Le lépreux qui en sort ne peut se promener qu’avec un habit spécial et une clochette, il ne doit pas toucher les arbres ou autres plantes sans le port de gants. En 757, à Compiègne, un parlement décide que les lépreux doivent être « considérés comme morts » et qu’en conséquence, si dans un couple marié, l’un des deux conjoints devient lépreux, il est permis à l’autre de se remarier. Avec les Croisades, la lèpre est devenue commune en Europe où elle touchait parfois jusqu'à 30 % de la population d’un village. Lorsqu’ils allaient en ville, les lépreux, vêtus de leur habit particulier, devaient signaler leur présence en agitant leur cloche ou leur crécelle. Le soir, ils devaient la quitter pour passer la nuit dans leur léproserie.

Au début de la Renaissance, la maladie s’est raréfiée et aux siècles suivants, l’incidence était devenue si faible que Fracastor, médecin du pape au 16ème siècle croyait qu’elle avait disparu. L'abandon des précautions sanitaires entraîna la recrudescence du mal à la fin du 19ème siècle au point qu’en en 1909, la Société de pathologie exotique de Paris recommanda de nouveau « l’exclusion systématique des lépreux ».

Le recul spontané de la maladie a suscité bien des hypothèses ; le bacille de Hansen était-il devenu moins virulent ? La population était-elle plus résistante ?

L’analyse du génome du bacille suggère que son origine serait Est-africaine ou Moyen-orientale et que son pouvoir contagieux a peu changé au fil des siècles. Les auteurs de l’étude avancent que cette diminution du nombre de cas de lèpre serait la conséquence de l’isolement social des lépreux qui, limitant vraisemblablement leur reproduction, aurait abouti à une sélection naturelle des individus naturellement résistants.

Mais une telle hypothèse explique mal la recrudescence des cas de lèpre lors de la deuxième révolution industrielle qui milite fortement pour une explication hygiéniste : la lèpre a reculé à la Renaissance du fait des progrès de l’hygiène à cette époque ; elle est réapparue lorsque les conditions sanitaires se sont dégradées avec la surpopulation des villes, la misère la malnutrition.

 

 ASPECTS CLINIQUES DE LA MALADIE

La lèpre se singularise par sa période d’incubation particulièrement longue, pouvant atteindre 20 ans. Durant cette phase, la bactérie se multiplie lentement dans l’organisme sans donner de signe clinique, mais le malade est contagieux et peut disséminer la maladie. A l’issue de cette phase, l’atteinte de la peau et des nerfs se localise essentiellement sur les membres et les yeux. On distingue schématiquement deux aspects cliniques de la maladie : la forme lépromateuse et la forme tuberculoïde.

La forme tuberculoïde, la plus fréquente, associe des plages de dépigmentation cutanée peu nombreuses à bords nets et des troubles nerveux touchant les membres, insensibilité, ulcères, maux perforants, mutilations, paralysies. Cette forme n’est pas contagieuse.

La forme lépromateuse peut être limitée (forme pauci bacillaire avec moins de six lésions cutanées), mais elle est souvent plus diffuse (forme multi bacillaire avec plus de 5 lésions cutanées contagieuses). Les taches de dépigmentation cutanée sont typiquement associées aux lépromes, nodules infiltrés, luisants, disséminés sur tout le corps, mais prédominant au visage. Les signes les plus visibles sont l’atteinte de la peau, des mains, et du visage. La figure est déformée par la tuméfaction du visage, la dilatation des yeux, la destruction de la cloison nasale, la perte des dents et des boursouflures crevassées des lèvres.

La lèpre touche électivement les nerfs périphériques et la gravité de l’atteinte nerveuse détermine le pronostic de la maladie. Elle commence par une hypertrophie des troncs nerveux, palpable au niveau des nerfs superficiels, puis lentement apparaissent des mononévrites d’abord purement sensitives, puis entraînant des déficits moteurs qui s’aggravent progressivement, des amyotrophies, et des troubles trophiques.

Tous les nerfs peuvent être atteints, mais les plus fréquemment touchés sont : le nerf trijumeau (anesthésie cornéenne), le nerf oculaire (risque de cécité), le nerf facial (atteinte des muscles des paupières ou des lèvres entraînant des difficultés pour l’alimentation, l’élocution) et, le nerf cubital (paralysie partielle de la main et aspect en griffe des derniers doigts). Les déficits neurologiques sont sources d’infirmités croissantes : troubles trophiques, plaies, brûlures (favorisées par la perte de la sensibilité), infection ostéoarticulaire, cicatrices adhérentes, puis pertes de substance aboutissant à des amputations ou des mutilations.

 

 TRAITEMENT ERADICATEUR POSSIBLE EN SIX A VINGT-QUATRE MOIS

Mycobacterium leprae est sensible aux antibiotiques et en particulier à la dapsone (disulone), la rifamycine et la clofazimine (Lamprene). En cas de rechute ou de résistance aux antibiotiques précédents, on peut utiliser l’ofloxacine, la ciprofloxacine, la minocycline, la tétracycline, clarithromycine. La trithérapie associant dapsone, clofazimine et rifampicine, préconisée par l’OMS depuis 1981 permet de guérir la très grande majorité des malades et d’éviter les invalidités, lorsque le traitement est suffisamment précoce. La durée du traitement oscille entre 6 et 24 mois. Dès la première cure d’antibiotiques, les malades ne sont plus contagieux. La lèpre pauci bacillaire peut être guérie en 6 mois et la lèpre multi bacillaire en 12 mois. Les efforts de santé publique doivent aussi comprendre l'équipement en prothèses des sujets guéris, l’éducation sanitaire et la prévention.

 

MARQUEUR DE PAUVRETE, DE MANQUE D’HYGIENE ET D’EXCLUSION

L’OMS, qui met la trithérapie PCT gratuitement à la disposition de tous les sujets atteints dans le monde recensait encore 216108 nouveaux cas de lèpre en 2016 dans 145 pays, et un total de 3 millions de lépreux dans le monde. Compte tenu de l’efficacité des traitements curatifs, on comprend mal qu’une maladie aussi lourdement invalidante et facteur majeur d’exclusion ne soit pas plus rapidement éradiquée malgré les actions caritatives comme celles de l’ordre de Malte et de l’association Raoult Follereau. Mais il est vrai qu’elle constitue aussi un témoin de pauvreté, de promiscuité, de manque d’hygiène et d’exclusion et que les dernières décennies ont été plutôt marquées par une progression de celles-ci.

 



17 réactions


  • Jean Roque Jean Roque 27 juin 2018 09:30

     
    Tout ce qui tue des humains est écologique,
     
    surtout dans notre grand béton surpondeur importé, les colonies.
     
    Il faut donc vénérer les démons redoutés par le bonobobo ver(t) Crassanel, le négrier de Soros : climatiiiik, atomiiiik et pesticiiid, bienfaisant pour la Nature....
     

    « La Terre est une peau qui a un parasite, l’homme » Ecolo pas bobo
     
     
    8,4 ENFANTS PAR « FEMME »
    RECORD MONDIAL DE SURPONTE : MARADI,
     
    NIGER 7,6 en moyenne,
     
     
    http://afrique.lepoint.fr/economie/demographie-niger-maradi-cette-ville-championne-du-monde-des-naissances-20-02-2018-2196453_2258.php


    • Garibaldi2 27 juin 2018 11:33
      @Jean Roque

      Le taux de mortalité infantile au Niger est de 109,98 (2017), l’un des 2 plus élevés au monde, contre 3,37 (2012) en France.


      L’espérance de vie est de 82,4 ans (hommes+femmes) en France (10ème rang mondial), contre 61,8 ans (hommes+femmes) au Niger (154ème rang mondial).
       
      Pour les populations pauvres, faire des enfants est le meilleur moyen de s’assurer une vieillesse à l’abri du besoin. Plus le niveau de vie augmente, plus le taux de fécondité diminue.

      Avec 1,37 enfant par femme en Italie, 1,49 enfant par femme en Espagne, ... globalement les pays européens se dépeuplent, et n’ont d’autre choix que de faire plus d’enfants, ou d’importer des populations pour compenser le déficit d’habitants. C’est pour cette raison que Merkel a laissé entrer en Allemagne (1,44 enfant par femme) une masse de migrants qui vont payer les retraites.

      Penser qu’un menteur raciste de votre acabit peut espérer dégager le plancher aussi tard est tout à fait désespérant !




    • hugo BOTOPO 27 juin 2018 15:12

      @Garibaldi2
      Merkel a laissé entrer en Allemagne une masse de migrants qui vont payer les retraites !

      Cela fait des décennies (environ 5) que cette politique migratoire existe en Allemagne quel que soit le régime politique, avec l’immigration en provenance de la Turquie, de l’Europe du sud, puis de l’Europe de l’est : environ 8 millions ! L’arrivée récente des réfugiés est un épiphénomène.

      Pour le bilan financier, le financement des retraites est secondaire : dans votre diatribe vous oubliez deux transferts importants :

      - le premier concerne les coûts d’élevage et de formation des migrants dans leur pays d’origine et à leur frais, de la conception jusqu’à la livraison en Allemagne : 200 000 à 300 000 €/individu selon le niveau de formation (ouvrier ou ingénieur ou médecin), estimation selon les coûts allemands. Selon l’origine de la main-d’oeuvre rien ou une partie des salaires est reversé à sa famille dans son pays d’origine. Pour une moyenne de 350 000 travailleurs immigrés par an, c’est au bas mot une économie en dépenses publiques de 70 milliards €/an !!! D’où des comptes publics en léger excédent !

      - le second, est consécutif aux excédents de la balance commerciale allemande, avec ses voisins européens et ses fournisseurs de main-d’oeuvre : dans les excédents achetés et payés par ces pays une partie des achats (environ 40%) va dans les caisses publiques allemandes (impôts, taxes, charges sociales).

      Et le « bon peuple allemand » ne cesse de crier son ras le bol à payer pour les « club med » paresseux, à savoir quelques milliards €/an ! Le cynisme est une valeur sure et bien partagée !


    • Garibaldi2 29 juin 2018 12:44
      @hugo BOTOPO

      Je n’aime pas trop le mot ’’diatribe’’ ! Le même type de calcul avait été fait pour la France il y a une trentaine d’années. Un immigré, livré clef en main, sans avoir eu besoin de le former c’était déjà tout bénef pour nous.

      A l’époque ils étaient moins nombreux avec une formation supérieure que maintenant. La légende de l’immigré inculte et tout juste bon à creuser des tranchée à la pelle et à la pioche a la vie dure.

      Il y a de nombreux immigrés très éduqués, avec diplôme, et si c’est tout bénef pour nous, c’est aussi une perte pour leur pays d’origine, et c’est là que le bât blesse. En fait, l’immigration peut être un véritable siphonnage de matière grise. Le Canada l’a bien compris qui nous remercie officiellement de lui expédier certains de nos doctorants dont il n’a pas eu à payer les études !

      C’est pour ça que je suis pour que les étudiants payent leurs études à leur véritable coût et qu’ils les remboursent ensuite symboliquement en bossant en France, ou à l’étranger avec l’accord de la France. Ainsi, on pourrait dire à un étudiant : OK, on vous paye vos études et vous vous engagez à bosser 5, ou 10, ou xxx années en France pour vous libérer de votre dette, sinon vous devez payez vos études.

      Je sais que la circulation du savoir est une bonne chose, mais former des diplômés pour qu’ils transfèrent leur technicité aux US, ou ailleurs : NON !

      Mais il y a aussi le cas inverse ...

      Nous sommes bien contents que certains immigrés viennent nous donner un coup de main, par exemple là : ’’... un peu moins de 20 % des médecins exerçant à l’hôpital ont obtenu leur diplôme à l’étranger... Arrivés principalement de Roumanie, Algérie, Belgique ou encore de Syrie, ces médecins choisissent généralement massivement d’exercer à l’hôpital, alors que les Français se dirigent plutôt vers une activité libérale. ’’




  • VICTOR Ayoli VICTOR Ayoli 27 juin 2018 11:26

    Les lépreux sont maudits. Aux Indes maintenant comme au Moyen-Age en Europe. La société des humains attache à cette maladie terrible des notions de châtiment divin et donc de ségrégation, d’ostracisme social.

    Le premier lépreux que j’ai vu, en tout cas en sachant que c’en était un, c’est à Delhi, à Kutab Road, une rue incroyable qui te mène de Connaught Place et ses boutiques riches au vieux Delhi. Kutab Road, c’est l’Inde des prolos. C’est là que je l’ai vu, mon premier lépreux.

    Il avançait péniblement sous les arcades. Il avait une pièce de toile verte sur la tête et les épaules et il essayait de la retenir devant sa gueule comme il pouvait. Sa gueule, ça faisait peur. Deux trous pour les yeux, plein de sanie, plein de jus visqueux. Deux trous pour le nez, que ça le faisait ressembler à un lion. Quelques chicots qui sortaient de ce qui avait été une bouche. Ses mains, y en avait plus... Deux moignons noirâtres, complètement rongés. Sans doigts. C’est avec ça qu’il retenait comme il pouvait son tissu devant lui pour se planquer un peu. Ses jambes étaient couvertes de chiffons gluants de pus, avec plein d’ulcères coulants. Ses pieds, c’était plus que des bouts tout craquelés, gris noir, avec des morceaux rosés, qu’un rat avait dû lui bouffer son dernier arpion. Il avançait doucement. Il s’est mis devant un marchand de yogourt, ces mecs qui te font un délicieux yogourt dans de grands récipients en cuivre qu’ils ont devant eux et qui te vendent une portion dans des petits pots en terre, qu’après usage tu les casses. Le lépreux, il a étendu son écuelle au-dessus du grand bac à yogourt. Le marchand, il a pris l’écuelle, l’a remplie et l’a rendue au mort-vivant. Pouvait pas bouffer comme ça. Alors il a posé son écuelle par terre, s’est mis à quatre pattes, puis il a bouffé son yogourt en le lapant bruyamment, comme un chien...

    Ça te file un drôle ne flash, surtout quand t’es pas encore habitué, comme c’était le cas.


    • ZenZoe ZenZoe 27 juin 2018 14:25

      @VICTOR Ayoli
      Il secoue un peu votre témoignage, et remet les choses en perspective... On comprend pourquoi l’Europe peut faire encore rêver dans certains endroits du monde du coup.


    • Agafia Agafia 28 juin 2018 21:37

      @VICTOR Ayoli

      C’était génial ce système de yaourt dans un pot en terre qu’on jette après usage. Plus écolo,y a pas. Pas de pollution par cette merde de plastique qui est en train de nous pourrir la planète. Un pote globe trotter m’en avait parlé au retour d’un de ses voyages. Et le même m’avait parlé de ce véritable choc à peine sorti de l’aéroport. Un truc dantesque comme il disait ! Et il est vrai que ça fait se remettre en question sur le sens de la vie pour tout humain doté d’une conscience.

      Certains devraient voyager, ça leur ferait pas de mal... De vrais voyages hein ! Faire le tour du monde via le Club Me(r)d,ça compte pas ! ^^

  • njama njama 27 juin 2018 12:42
    D’ici à ce qu’on nous invente un vaccin contre la lèpre, pour au cas où ... 
    Les épidémies ont été colportées pour certaines par les navires marchands, les voyageurs,...

    La Danse du cheval blême : Le roman de la grande épidémie de peste de 1720, à Marseille (2008)
     
    de Nicole Cheverney

    Le 25 mai 1720, le Grand-Saint-Antoine rentre au port de Marseille, après six mois de navigation. Les intendants de santé découvrent alors avec horreur que la peste est à bord du navire : pendant la traversée, au moins dix passagers ont succombé à cette terrible maladie. Rapportant du Levant une cargaison d’une très grande valeur marchande, le Grand-Saint-Antoine tente d’éviter la quarantaine, tandis que les autorités cachent la vérité aux Marseillais. Mais le fléau se répand rapidement dans la vieille ville, où s’entasse le petit peuple. Après s’être propagée dans Marseille, la peste gagne les terroirs puis la Provence tout entière, jusqu’aux confins du Languedoc et du Dauphiné. Elle fera plus de cinquante mille victimes. C’est le récit de la longue agonie de la ville martyre que l’auteur nous conte, dans ce récit richement documenté, à travers le destin de personnages attachants ou méprisables. Des portraits d’hommes et de femmes sont brossés avec force et parfois un trait d’humour. Le long de cet épisode tragique de l’histoire de Marseille, la cupidité se dispute à l’héroïsme, la générosité et la lâcheté se côtoient. De grandes figures émergent, inoubliables : monseigneur de Belzunce, le chevalier Roze, le médecin Monédières. Nous revivons également ces deux années, qui ont terriblement marqué la mémoire marseillaise et provençale, comme un hommage à ces Marseillais anonymes qui ont fait don de leur vie pour secourir les pestiférés. Roman historique, mais sans doute aussi témoignage sur l’âme humaine, avec ses profondes contradictions : La danse du cheval blême est un récit poignant et dense.

    https://www.decitre.fr/livres/la-danse-du-cheval-bleme-9782844786739.html





    • hugo BOTOPO 27 juin 2018 15:25

      @njama
      D’ici à ce que l’on nous invente un vaccin, pour au cas où...

      Pour le moment les antibiotiques sont suffisants : il suffit de les financer !

      Dans les années post seconde guerre mondiale, une estimation du coût d’une campagne de soins pour éradiquer la lèpre (guérir les lépreux contaminés) correspondait au coût d’un seul des nombreux gros bombardiers américains ! Personne n’a payé !

      De nos jours, les coûts même actualisés ne devraient pas dépasser celui d’un bombardier américain ultra perforant ! Toujours personne pour payer !

      Un vaccin est possible, mais pas assez de marché : on ne va pas payer la vaccination à la grande masse des bien-portants.

      L’utilisation de la phagothérapie serait efficace et praticable par les laboratoires des pays infectés, mais cela se fera au détriment de antibiotiques et donc de l’industrie pharmaceutique.


  • ZenZoe ZenZoe 27 juin 2018 14:33
    Il y avait sur Arte un film japonais l’autre semaine, « Les délices de Tokyo ». On y apprend que la lèpre était (est ?) très présente au Japon. Un cas a été diagnostiqué en 2009.
    Le malades ont été traités de manière épouvantable : enfermés à vie jusqu’en 1996, même guéris, avortements et stérilisations forcés, discriminations...
    Film bouleversant, contexte affreux.

  • zygzornifle zygzornifle 27 juin 2018 14:47

    La lèpre est une maladie des pauvres , avec tout ceux que l’UE fabrique a tour de bras on ne pourra pas s’étonner quand elle réapparaîtra chez nous ....


  • zygzornifle zygzornifle 27 juin 2018 14:49

    Avec la lèpre on perd aussi facilement ses doigt que son pognon « de dingue » sous Macron ...


  • Agafia Agafia 28 juin 2018 22:24

    Quand j’ai chopé l’un des 300 (environ) staphylocoques dorés ayant colonisé notre environnement personnel, mon premier traitement (après avoir identifié le coupable) fut l’antibio utilisé dans le traitement de la lèpre. Un truc méga fort qui a flingué plus ou moins la petite bête mais qui m’a déclenchée moult effets secondaires,notamment au niveau articulaire. Traitement de cheval m’a dit la rumatho qui me suivait... Et qui a duré plus de trois mois :(


    Ayant rechuté deux ans après, j’ai décidé que la prochaine fois je me tournerais résolument vers la phagothérapie ( qui est en gros l’utilisation et la culture d’un virus capable de manger et de vous débarasser de la bactérie coupable de votre mal, une sorte de tueur à gages en quelque sorte ^^) Une méthode découverte et développée par les français au début du XXe siècle, mais vite mise au placard par la découverte des antibios pas plus efficaces mais qui rapportaient tellement plus de sous-sous aux labos avec dépôt de brevet, et gros bénéfs en perspective. Plus de fric et plus d’effets secondaires aussi pour un résultat ni plus,ni moins efficace, et beaucoup plus nocif à long terme puisque les bactéries ont appris à se protéger au fil du temps et en mutant pour devenir hyper résistantes. 

    Bref, la phagothérapie a été sacrifiée sur l’autel du pognon. Cette méthode ayant fait ses preuves est très largement utilisée dans les pays et de l’Est en général, et en Géorgie en particulier, dont la capitale Tbilissi possède l’un des meilleurs laboratoires de culture des virus. Dans les cas de bactéries hyper résistantes,quand l’amputation devient le dernier recours envisagé par les toubibs, certains patients se sont rendus en Géorgie, et ont ainsi sauvé leur membre grâce à l’un de ces petits virus Ces virus ne sont absolument pas dangereux,complètement issus de la nature qui nous entoure, puisque particulièrement présents dans la boue autour des points d’eau. Et on sait que si les animaux sauvages blessés vont bien souvent se plonger dans la boue, c’est que d’instinct ils en connaissent les bienfaits antibiotiques.

    Bref, la phagothérapie mérite que les médecins se remettent en question et freinent un peu la prescription d’antibio.

    • njama njama 1er juillet 2018 11:49

      @Agafia


      Merci, je ne connaissais pas la phagothérapie.
      sujet passionnant  ! qui vérifie l’axiome, que à chaque maladie, son remède, naturel s’entend.

      En plus que les antibiotiques c’est plus rentable pour l’industrie pharmaceutique, le blocage doit être en partie culturel après plus d’un siècle de dogme pasteurien, car l’idée de virus qui soignent, de virus « amis », ce serait la faillite de quelques paradigmes en médecine, et celle de l’Institut Pasteur. Peut-être même la mort des vaccins , qui sait (?)

      Le découvreur de la phagothérapie : Félix d’Hérelle https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_d%27H%C3%A9relle



    • njama njama 1er juillet 2018 11:51

      @Agafia


      Le professeur Géorgien Guiorgui ELIAVA est venu travailler à l’Institut Pasteur de Paris et a rencontré le découvreur de la phagothérapie : Félix d’Hérelle. Tous deux ont longuement travaillé ensemble sur la phagothérapie et sont devenus très amis. Au point que Félix d’Hérelle et Guiorgui ELIAVA sont partis ensemble à Tbilissi en 1921 pour y créer un Institut entièrement dédié à la phagothérapie.
      C’est ainsi qu’est né l’Institut Eliava de la phagothérapie en 1923.
      En dépit de l’arrivée des antibiotiques, les Géorgiens n’ont jamais arrêté la pratique de la phagothérapie.

      L’institut Eliava de la phagothérapie (Eliava phage therapy center) a fourni et soigné toute l’Union Soviétique en bactériophages (phages) pendant des décennies, et fournit encore maintenant l’Ukraine, la Pologne, la Russie et bien sûr la Géorgie.

      ’Institut Eliava est le seul centre au monde qui dipose d’une telle banque de bactériophages (6000) et d’une telle expérience. Leurs docteurs, scientifiques et laboratoires pratiquent sans cesse la phagothérapie et en sont les experts mondiaux


    • njama njama 1er juillet 2018 23:32

      @Agafia

      Bref, la phagothérapie a été sacrifiée sur l’autel du pognon.

      "De 1920 à 1925, la phagothérapie, comme on appelle l’usage du bactériophage contre les bactéries, est à la mode un peu partout dans le monde. D’Hérelle commercialise sa découverte. Il est congédié de l’Institut Pasteur en 1925 pour des motifs jamais éclaircis7" (Wikipedia)

      S’il n’y avait que la phagothérapie, mais le cas est semblable concernant des traitements anti-cancéreux.
      On peut citer Jean Solomidès dont ses traitements contre le cancer, la sclérose en plaques faisaient leurs preuves. C’est au sein de l’Institut Pasteur que le Dr Solomidès découvre, en 1947, les péroxydases - catalyseurs d’oxydation - synthétiques, qu’il nommera plus tard les « physiatrons synthétiques ». Il en sera congédié sans raisons explicites, et subira une véritable persécution  !

      vidéo INA (témoignage à partir de 4’20) https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=KuxSsP5hGi0

      Extraits du livre L’affaire Solomidès

      « Dans les années 1970, un mois de traitements Solomidès coûte 70 à 200 F, le plus cher étant de le faire injecter par piqûre intraveineuse, alors qu’un mois de traitement par neuf ampoules de Bléomycine coûte 1200 F ; un mois de traitement d’Endoxan utilisé seul coûte 800 F, et moitié moins associé à un autre ; la triamcinolone (cortisone) coûte 200 à 600 F par mois, et le prednisone (cortancyl) environ 80 F, mais ils ne sont généralement pas utilisés seuls. Évitant souvent l’hospitalisation, le traitement Solomidès permet d’économiser 75 à 750 F par journée d’hospitalisation. En évitant des opérations, il permet d’économiser les 800 F d’une opération d’un cancer de l’utérus et les 2.000 F d’une opération du cancer de l’estomac, sans compter les médicaments adjoints et les radiothérapies qui peuvent atteindre 10.000 F. Une dose de radium de 60 mg pour une curiethérapie coûte 7.200 F. Et souvent ces traitements sont souvent utilisés palliativement, sans espoir de guérison.
      - Dans l’hebdomadaire Paris-Match, le Pr Oberling dévoile le tableau de ses outils contre le cancer, parmi lesquels est bien placé le Citral-Uréthane, dont l’inventeur est Solomidès. Le P.S. 120 C est un peu toxique, à cause de TEM dilué à 1/36.000 dedans, mais est réservé au traitement de la leucémie et de la maladie de Hodgkin (3% des cancers). Le Géranyle Biostabilex de Solomidès est dans le Vidal. »

      note P.S = Physiatrons Synthétiques





    • njama njama 1er juillet 2018 23:40
      Ce qui est valable refait toujours surface

      Les physiatrons synthétiques et le cancer
      de André Conord (Sous la direction de)

      Ce colloque médical international a permis de confirmer les qualités de ces médicaments, interdits par la suite probablement parce qu’ils étaient trop bons : guérison de 15 % des incurables, disparition des douleurs chez 95 % des cancéreux..Le livre est instructif et reste facile à lire pour l’essentiel.


      au Format Kindle


      on peut trouver la version papier d’occasion aussi

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