vendredi 13 novembre 2020 - par Robert Bibeau

La mascarade électorale américaine, édition 2020 (Partie 7)

 

 Le 46e président de la République des États-Unis d’Amérique sera intronisé, assermenté, muni des papiers lui conférant la légitimité et lui attribuant les « pleins pouvoirs » incombant à sa charge… et après ? Après, « bizness as usual ». 

 

UN PRÉSIDENT ORDINAIRE S’EN VA T'EN GUERRE

 

Le 46e président de la République des États-Unis d’Amérique sera intronisé, assermenté, muni des papiers lui conférant la légitimité et lui attribuant les « pleins pouvoirs » incombant à sa charge… et après ? Après, « bizness as usual ». Nous l’avions précisé avant l’élection https://les7duquebec.net/archives/259547 et nous le confirmons après cette élection bidon, un président des États-Unis est le maillon d’une chaîne qui emprisonne l’ensemble de la nation américaine multiethnique et multiculturelle, de manière que ce soit la classe capitaliste hégémonique qui soit au pouvoir à travers ses plumitifs politiques.

 

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Un président est tout sauf un « self-made-man », un anti-establishment ou un opposant à l’État profond, état qui lui donnera juste assez de corde pour le servir. La rhétorique électoraliste contraire – utopiste – fut présentée aux paumés pour allécher ceux qui étaient prêts à en découdre avec le pouvoir hégémonique des riches. Maintenant que cette salade a donné les votes escomptés, qu’elle a été gobée et qu’elle a porté un candidat au pinacle du Capitole, il est temps pour le grand capital de passer aux choses sérieuses et de poursuivre les préparatifs de guerre déjà amorcés par cette pandémie virale.

 

La comédie électorale terminée, passons aux choses sérieuses.

Les choses sérieuses c’est par exemple que toutes ces promesses faites au cours de l’élection n’engagent que ceux qui y ont cru, pas celui qui les a promues sur son parcours électoral au gré du vent d’opportunisme qui balaie toujours ce type d’exercice « Je vous promets ce que vous voulez entendre et le jour d’après je ferai ce qui plaît à mes généreux donateurs » (coût de l’élection américaine édition 2020 a été de 14 milliards USD). Ainsi, le protectionnisme, isolationnisme et mondialisme n’auront été que des slogans de campagne pour justifier l’imposition des traités de libre-échange. Range ta casquette « America First » et ta casquette libre-échangiste tout juste bonne à exciter les bobos et les péquenots.

Ces négociations commerciales sans fin concernent des puissances impérialistes plus puissantes que l’Amérique et qui ne s’en laisseront pas imposer par un pugiliste à la tête d’un « Failed State ». Ni Trump ni Biden ne sont des naïfs en politique comme les médias ont tenté de les présenter. C’est la raison pour laquelle le gagnant placera des faucons, criminels de guerre endurcis, à la tête des armées et des services secrets yankees. Vous avez aimé les programmes d’assassinat sélectif et de guerre contrôlée d’Obama, vous adorerez le programme de meurtres collectifs et de guerre généralisée de Joe Biden, ses crédits pour la guerre, ses navires d’attaque sur les mers (350 au minimum), plus de fonds pour les 700 bases d’agression militaires à l’étranger, et un ciblage plus serré sur les trois ennemis les plus vindicatifs de l’Amérique, l’Iran des hydrocarbures et des pétrodollars, l’étape sur les Nouvelles routes de la soie, l’Allemagne de l’euro, et la Chine mécanisée, robotisée, numérisée, technologique et productiviste. Les deux ateliers du monde devront être remis à leur place au service de l’impérialisme mondial. Pour la Russie, un corridor de sortie lui est proposé si elle souhaite se mettre à l’abri aux côtés des Européens qui sont invités à se ranger derrière le général en chef du Pentagone.

Sous Biden, l’Ère Bush est de retour « Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous ! », les finasseries de la période Obama ont assez duré, voilà la raison de l’élimination de prétendants qui promettait huit années supplémentaires de tergiversation alors que le palais impérial brûle, que le feu couve à Ferguson, à Chicago, à Milwaukee et à Charlottesville. Joe veillera au grain et les forces de l’ordre éradiqueront le désordre à coup de fusil mitrailleur et de canons ravageurs au sein même de la nation.

Les immigrants illégaux seront menacés – mais pas renvoyés – il s’agissait simplement de les terrorisés afin de leur faire accepter de pires conditions de sujétion. L’Amérique ne saurait se passer de cette main-d’œuvre bon marché qui maintient une salutaire pression sur les salaires des prolétaires américains et sur les travailleurs pauvres (60 heures de travail par semaine pour un salaire insuffisant pour assurer leur survie). La go-gauche est fière d’avoir dirigé l’attention sur le racisme, l'immigration, la pandémie, les minorités sauf sur les problèmes de survie de la majorité prolétarienne. L’extrême gauche a toujours joué les imbéciles utiles. Pendant qu’elle gesticule pour réformer et sauvegarder le mode de production capitaliste moribond, pendant que la crise sévit, que la misère s’épand sur l’ensemble du prolétariat noir, latino et blanc, féminin et masculin la go-gauche s’émeut contre un mur, à propos du mariage gai, des droits des animaux, des scandales à Hollywood-Me Too et autres problèmes secondaires.

 

Déficit – dette – dollar US – le déclin de l’Alliance atlantique.

Pour financer ces déficits récurrents, astronomiques, la planche à billets sera de la partie. C’est ici que vous pouvez comprendre pourquoi la Chine, l’Iran, l’Allemagne, la Russie, le Canada, l’Europe sont menacés, même si chacun de ces soupirants sera traité différemment par le grand Timonier du Capitole. Cette profusion de monnaie de crédit – de pétrodollar – de « Monkey money » mènera l’Amérique tout droit à la faillite, plus vite que ce qu’Obama performait, le premier président noir sera rétrogradé troisième de cordée de la dette, juste après Donald Trump et Joe Biden les champions. Au cours des années à venir les alliés arnaqués et les concurrents lésés vont tenter de s’éclipser – de se débarrasser de leurs dollars plombés – c’est ici que la cavalerie aéroportée, les drones, les sept flottes d’agression, les onze porte-avions et les 540 000 soldats parqués dans les centaines de bases essaimées de la Méditerranée à la mer de Chine seront utilisés pour rappeler à l’ordre les alliés récalcitrants et les prétendants au poste de commandant des armées de l’Alliance atlantique. Pour commander, il faut payer même avec de la « Monkey money ». Tristement, tout ceci n’est qu’élucubration désespérée de la part d’une puissance qui compte à peine un demi-million de soldats aéroportés entraînés pour le combat et une économie en charpie, alignant environ 100 millions de prolétaires sous-payés, producteurs de plus-value dévaluée, contre bientôt 800 millions de prolétaires chinois productivistes et générateurs de plus-value. L’Amérique n’est plus que l’ombre d’elle-même et elle ne peut espérer en imposer au monde entier sous Donald ou sous le directoire de Joe...du pareil au même.

Il est donc facile de prévoir que la partie est perdue d’avance pour l’alliance impérialiste américaine qui s’étiole aux vents des défaites militaires successives que d’aucuns qualifient de stratégies réfléchies du « chaos » (sic). Il est à craindre cependant que le lion blessé ne s’aventure dans une saga désespérée. Ce n’est pas la go-gauche américaine ni la gauche « d’avant-garde » mondiale qui nous en préservera, mais le prolétariat américain et international. Cependant, contrairement à Lénine, nous ne croyons pas que la Révolution empêchera la guerre, mais plutôt que la guerre entraînera l’insurrection populaire puis la Révolution prolétaire.

 

Au temps des Fronts populistes et patriotiques.

Le 20 janvier 2017, une manifestation a eu lieu à Washington DC à l’appel de la go-gauche américaine afin de protester contre l’investiture de Donald Trump en tant que 45e président des États-Unis d’Amérique. Pourtant, une question interpelle la gauche : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu une telle manifestation huit ans auparavant, au moment de l’investiture de Barack Obama en tant que 44e président troufions ? Et pourquoi la gauche ira-t-elle saluer l’investiture de Joe le 46e larbin ? » Serait-ce que la gauche soudoyée est dans le camp des milliardaires Démocrates ? Et pourquoi des manifestations pour soutenir l’arnaque électorale manigancée par les Républicains et les Démocrates pour mettre en place leur pantin à l’exécutif de l’État fétiche ?

 Après la Grande Dépression des années trente, différentes gauches bourgeoises se sont rassemblées en front uni patriotique, front démocratique, front républicain et front populaire et populiste. En ce temps d’état de grâce, les militants de gauche étaient nombreux et faisaient le poids, alors qu’ils ne le font plus désormais, sinon pour pousser vers les urnes futiles le prolétariat désemparé.

 Les gauches sont multiples, il y a les gauches gauchistes, les gauches opportunistes (au centre) et les gauches réformistes (à droite du centre sur l’échiquier politique bourgeois). Dans les années trente, elles forgèrent un front uni populaire avec les partis politiques de la droite libérale démocratique (sic) afin de bloquer la montée de l’extrême droite qualifiée à cette époque de militariste (Japon, Chine), de corporatiste (Espagne, Portugal), de fasciste (Italie, Hongrie) et de nazie (Allemagne, Autriche). La IIIe Internationale communiste de George Dimitrov et de Joseph Staline apporta son prestigieux concours de « gauche » à ces fronts unis populistes, patriotiques et chauvinistes. Ainsi, le prolétariat était invité à fraterniser avec l’ennemi de classe de la gauche petite-bourgeoise libérale afin de lui permettre de conserver le pouvoir contre ses amis et concurrents capitalistes « extrémistes » droitistes et totalitaristes, enrôlés pour contrer les avances du prolétariat révolté.

Les communistes et les socialistes insinuaient ainsi que le capital « libéral » est préférable au capital « totalitaire », intransigeant, vindicatif, et fauteur de guerre. C’était oublier que le capital n’a qu’une seule vocation, qu’un seul item à son agenda, qu'un seul objectif stratégique, se valoriser – se reproduire – et se perpétuer… ou trépasser. L’option des guerres et des cruautés n’est jamais rejetée par la gauche comme par la droite bourgeoise quand le vent de la crise menace le navire. La Seconde Guerre mondiale allait bientôt le confirmer.

En effet, dans le but d’atteindre cet objectif stratégique le capital « libéral et totalitaire » sait qu’il doit faire des compromis et tantôt jeter du lest et concéder quelques miettes momentanées aux salariés prolétarisés, alors que tantôt il devra serrer la ceinture de ses employés, montrer les dents, faire la guerre à ses concurrents et exterminer des millions de salariés en excédent, en pleurnichant (à gauche) ou en vociférant (à droite), c’est selon. Il faut bien comprendre que ces deux tactiques – la tactique libérale démocratique électoraliste bourgeoise, et la tactique radicale totalitaire capitaliste se complètent et s’imbriquent (Bad cop, Good cop). Entre ces deux pugilistes, la grande bourgeoisie ne se sent jamais menacée dans son pouvoir hégémonique, surtout si la go-gauche se porte garante de cette duperie « frontiste populiste ».

 

Front uni du compromis pour soutenir la bourgeoisie réformiste.

La seule chose qui puisse varier suivant que ce soit la tactique douce, libérale, parlementaire, qui soit privilégiée ou la tactique dure, totalitaire, dictatoriale, c’est le niveau d’intensité de la répression à laquelle la classe prolétarienne sera soumise. La pression qui s’exerce par la répression est déterminée par deux variables : la première concerne la profondeur de la crise économique que le capitalisme subit, profondeur qui détermine l’ampleur des sacrifices qui seront imposés aux classes paysanne, prolétarienne et petite-bourgeoise, chair à canon et otages des guerres impérialistes. Ainsi, lors de la Première Grande Guerre l’intensité des sacrifices imposés aux paysans, aux prolétaires et aux petits bourgeois dans les tranchées en Europe fut très grande, mais tous ceux qui purent se soustraire au front de guerre eurent la vie moins misérable et il fallut l’effondrement du front à l'Est et la famine généralisée pour que la population russe se sente globalement menacée par exactions de la guerre. Elle réagit alors en rejetant la guerre impérialiste, ce que Lénine comprit plus vite que Trotski et que les autres bolchéviques avec son slogan « Pain, Terre, Paix » parfaitement adaptée aux millions de moujiks paysans formant les rangs de l’armée et des peuples affamés de la Russie tsariste féodale et pas encore capitaliste. Par contre, lors de la Seconde Guerre mondiale, très rapidement les populations civiles furent prises en otage et mises à l’épreuve dans cette guerre totale, tout autant que les militaires sur les fronts de confrontation. En 1939 cependant, les effectifs de la paysannerie avaient régressé, compensés par la montée des effectifs prolétariens ouest-européens, nord-américains et japonais, pas chinois toutefois, ou les paysans formaient toujours l’essentiel du contingent, d’où la tactique de guerre populaire prolongée des paysans partisans de Mao Zedong, le héros des « paysans urbains » contemporains (sic). En 1939, le prolétariat multiethnique et internationaliste a nourri le front uni de guerre, encadré par les bourgeois gauchistes et fascistes. Ils formèrent la piétaille sacrifiée au nom de la patrie adulée et de l’État fétiche en danger. La mémoire collective de la classe prolétarienne s’en souviendra à tout jamais.

 Cette guerre totale par son intensité et l’étendue de ses atrocités demandait une intendance beaucoup plus grande que les guerres précédentes. Les soldats des armées furent donc embrigadés dès les années trente dans des milices communistes ou fascistes afin d’apprendre très tôt à endurer une telle intensité de destruction sur et derrière le front pour le salut de la Nation (sic). De fait, avec les bombardements allemands, japonais, britanniques et américains derrières les lignes, le front était partout, les crimes de guerre permanents et les sacrifices constants pour les soldats, les partisans et pour les populations civiles des deux camps. Les effroyables guerres du Moyen-Orient et d’Afrique (1990-2020) sont des « remakes » de ces carnages génocidaires populaires et un entraînement pour les massacres viraux de masse que préfigure la pandémie du Covid-19. Nous vivons en temps réel les préparatifs de la Troisième Guerre mondiale et Joe Biden aura bien peu de prise sur l’évolution de ce drame cornélien.

 

La réaction de la classe ouvrière à une prochaine guerre bactériologique et nucléaire.

 Le capital international sait parfaitement que la prochaine guerre mondiale avec ses vecteurs bactériologiques, viraux, nucléaires, ses drones, ses missiles, ses bombes à neutrons et ses radiations sera mille fois plus intense, totale, globale, meurtrière et dévastatrice que les précédentes. Dans ces conditions, il lui est impossible de prévoir quelle sera la réaction des populations et surtout impossible de prévoir la réaction des combattants sur le front – le front étant partout à la fois, dans les villes pour commencer : mégalopoles urbaines incontrôlables et dangereuses pour le pouvoir d’État bourgeois. Comprenez bien que les guerres localisées auxquelles on assiste au Moyen-Orient et en Afrique, de même que cette pandémie bidon dans laquelle s’empêtrent les gouvernements troufions sont des préparations – des exercices pratiques – de ce qui frappera le monde entier lors du prochain conflit généralisé. Ce qui nous amène à la seconde variable que nous évoquions précédemment et qui concerne la réaction appréhendée de la classe ouvrière et du prolétariat international sacrifié.

Un révolutionnaire a écrit un jour que la guerre impérialiste entraînera la révolution prolétarienne ou alors la révolution prolétarienne conjurera la guerre impérialiste. De fait, nous savons aujourd’hui que c’est la guerre impérialiste qui entraînera la révolution prolétarienne. Établissons la comparaison entre la classe prolétarienne internationale lors des deux précédentes guerres mondiales et la classe prolétarienne aujourd’hui à la veille de ce troisième conflit généralisé. Étudions cette classe sous trois variables fondamentales, ses effectifs, son organisation, et sa conscience de classe.

 

Les effectifs de la classe prolétarienne.

Du point de vue de ses effectifs – reflet de sa puissance – la situation présente est différente de celle qui prévalait au XXe siècle. Si au cours des deux premières guerres mondiales le prolétariat formait un petit contingent de soldats (Première guerre), puis un gros contingent de soldats (Seconde guerre), la paysannerie des pays occidentaux, et celle des pays d’Afrique, d’Asie et d’Océanie constituèrent un effectif militaire très important. Ainsi, les thématiques de la possession de la terre et des ressources alimentaires, de l’espace vital, de la démographie galopante, de la race et de l’ethnie, de la communauté d’appartenance, autant de thèmes paysans et féodaux prépondérants pour soutenir la flamme patriotique des combattants. On sait déjà que ces thématiques archaïques, chauvines, xénophobes et rétrogrades auront peu d’influence sur les prolétaires-soldats des puissances d’Occident et chair à canon des puissances d’Orient. Le prolétariat industriel et du secteur tertiaire forme aujourd’hui un immense contingent de milliards d’individus (incluant leur famille), multiethniques, largement urbanisés, socialisés, formés, éduqués, « branchés » et conscientisés, amers de leur misère et qui désespère. Qui plus est, avec la crise économique qui s’aggrave ce prolétariat est en voie de paupérisation et de précarisation et la colère gronde dans ses rangs. La grande bourgeoisie n’a aucune idée de la façon dont ces milliards de prolétaires réagiront dans une situation d’apocalypse pandémique et nucléaire et elle s’empresse de lancer ses hordes de petits-bourgeois d’extrêmes droites et d’extrêmes gauches tenter d’encadrer ces désespérés.

 

L’organisation des classes bourgeoise/prolétarienne.

En termes d’organisation de classe, lors du premier conflit mondial, la classe capitaliste, bien que sérieusement divisée entre le camp impérialiste Allemand-Austro-Hongrois et le camp de la Sainte-Alliance libérale, n’était nullement menacée d’éclatement ou de renversement révolutionnaire si l’on excepte l’effondrement de la Russie qu’un habile stratège politique bolchévique est parvenu à transformer en Révolution sociale démocratique bourgeoise. Notons que cette Révolution démocratique bourgeoise a permis de renverser le féodalisme tsariste et d’édifier le capitalisme d’État que Staline, le « Petit père des peuples » porta au pinacle préparant ainsi la grande victoire patriotique de 1945 et l’expansion momentanée du camp impérialiste soviétique. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les tensions au sein de la classe capitaliste hégémonique mondiale avaient atteint un paroxysme, à l’image des tensions antagonistes qui ébranlaient l’économie capitaliste en crise systémique.

D’ailleurs, l’équilibre des forces entre les deux camps impérialistes était serré et n’eût été la nécessité pour le capital allemand de s’étendre vers l’est – son aire d’expansion de prédilection – il n’est pas assuré que l’Axe germanique aurait été vaincu en Europe. Le capital nippon quant à lui n’avait aucune chance de l’emporter contre l’immense machine de guerre étatsunienne en expansion.

C’est parce que l’équilibre des forces entre les deux camps impérialistes rivaux était si serré que la bourgeoisie a été forcée de mener une campagne de mobilisation intense auprès de la petite bourgeoisie, son fer-de-lance et son cheval de Troie ; auprès de la paysannerie, sa force de réserve ; et auprès du prolétariat, son ennemi juré – dupé par les « frontistes réformistes et populistes » – qui présentaient les factions de la droite radicale – fasciste, corporatiste, salazariste, franquiste, militariste, et nazi – comme des démons enragés contre lesquelles les gauches gauchistes, opportunistes et réformistes amalgamées devaient se liguer en s’accrochant au carrosse nationaliste patriotique de la bourgeoisie « modérée – libérale – démocratique » (sic), comme si la démocratie bourgeoise ne recelait pas en germe le totalitarisme fasciste ne demandant qu’à s’épanouir au soleil noir de la réaction.

Ainsi, depuis nombre d'années ce sont bien les capitalistes des nations et des pays dits « libéraux – démocratiques – parlementaristes – électoralistes » bourgeois qui mènent des guerres d’extermination et des crimes de guerre génocidaires sans qu’ils soient besoin d’appeler la cavalerie fasciste populiste à la rescousse. Joe Biden, ne fera que suivre les traces de ses prédécesseurs, et c’est justement cela que tente de masquer la « go-gauche » frontiste-réformiste en laissant croire, comme dans les années trente, qu’il y aurait deux classes de capitalistes – l’une amicale et « modérée » avec laquelle le prolétariat est invité à forniquer, et l’autre, dictatoriale, totalitaire et intransigeante que le prolétariat est invité à contrer afin d’assurer le pouvoir de la faction capitaliste « démocratique modérée » plus généreuse pour les petits-bourgeois, jusqu’à la crise économique du moins. Ces deux visages de Janus cachent la même classe sociale antagoniste, décadente, prête à tout pour assurer sa mission historique et reproduire le capital, et avec laquelle l’immense prolétariat international ne doit jamais lier son destin.

L’agiotage raciste, ethnique et religieux, islamophobe, réactionnaire, n’est que le dernier sursaut d’un monde semi-féodal en dégradation dans les pays dits "émergents" qui, s’il s’invite jusqu’aux Champs-Élysées, ne parvient pas à soulever l’hystérie des foules prolétariennes qui ont bien compris quels sont ceux qui tirent les ficelles derrière les rideaux des services secrets de l’État des riches. La petite bourgeoisie parasitaire, éternelle défenderesse de la fumisterie « frontiste – unificatrice – populiste » implore l’unité. L’unité de l’immense prolétariat planétaire n’est pas une icône à implorer, ce sera le résultat qui se forgera dans et par la lutte des classes antagonistes et non la résultante des injonctions et des incantations des gourous des multiples sectes gauchistes. Pour le reste, il est évident qu’après cinquante années d’attaques répétées contre le mouvement ouvrier, la classe est désorganisée et désemparée. La classe prolétarienne devra reconstituer ses forces et son « avant-garde » et nous croyons qu’elle le fera pendant l’intensification de la lutte classe contre classe conséquente à l’approfondissement de la crise économique systémique et suite aux attaques inévitables du capital qui provoqueront l’insurrection populaire. Toutefois, la classe ouvrière saura-t-elle prendre la direction de cette insurrection populaire pour la transformer en Révolution prolétarienne ? Tout dépendra de son niveau de conscience de classe.

 

La conscience de classe.

Venons-en maintenant à la conscience de classe, une autre variable importante de cette problématique. Un révolutionnaire célèbre a écrit un jour « Sans théorie révolutionnaire pas de mouvement révolutionnaire », c’était une erreur. La sentence matérialiste dialectique est plutôt « Sans mouvement de classe révolutionnaire pas de conscience de classe révolutionnaire, pas de théorie révolutionnaire et donc pas d’organisation révolutionnaire », suivant le précepte que la conscience suit le mouvement et ne le précède jamais. Pourquoi disons-nous que la variable « conscience de classe » n’est pas vitale pour le moment ? Parce que ce vecteur est une variable dépendante et non pas indépendante et déterminante comme l’ont laissé croire les communistes, les marxistes-léninistes, les maoïstes, les trotskistes, les anarchistes et les autres gauchistes idéalistes. Disons premièrement que la conscience de classe ne peut devancer l’état d’avancée économique et politique d’une classe.

C’est ainsi que Marx, qui fut un excellent analyste économique du mode de production capitaliste – pleinement développé dans l’Angleterre victorienne –, fut un piètre analyste politique sous l’Angleterre des torys où la classe ouvrière peinait à trouver ses marques de combat. Tant qu’une classe sociale est peu développée en tant que force productive – dans une société féodale tsariste en cours de transformation capitaliste par exemple – elle ne peut avoir une conscience de classe "pour soi" très aiguisée – très développée – très révolutionnaire. Lénine par exemple, avait une conscience de classe prolétarienne plus aiguisée que la classe ouvrière russe émergente, pour la raison que Lénine a vécu une partie de sa vie parmi le prolétariat ouest-européen. Par contre, dans une société hautement mécanisée, robotisée, technicisée, numérisée, connectée, largement développée et à forte productivité comme nous l'observons aujourd’hui, la conscience de la classe qui opère quotidiennement ces technologies, ces robots, ces moyens de production et de communication informatisés et numérisés, est aiguisée, et cela, peu importe les tactiques de « containment », de « formatage » de la pensée aliénée, de propagande de masse et de fabrication du « consentement » que le capital déploie pour subvertir cette conscience de classe qui, inévitablement, se développe en même temps que les contradictions qui ébranlent le mode de production moribond et les confrontations de classe qui tentent d’en contenir les effets, si seulement le prolétariat révolutionnaire parvient à contrer les divagations de l’« avant-garde » qui vaque à l’arrière-garde.

Ceci étant, quelles sont les perspectives économique, politique, idéologique, sociale et militaire de la bourgeoisie en prévision du prochain conflit bactériologique et thermonucléaire ?

 Elles sont extrêmement précaires. D’une part, la gauche gauchiste, opportuniste et réformiste ne parvient plus à remplir sa mission de désorganisation de la lutte de classe du prolétariat puisqu’elle a perdu toute influence dans la classe qui répudie cette « avant-garde » dont elle se garde (lucidité que la pseudo « avant-garde » interprète comme un signe de sénilité). Ainsi, si dans les années trente les communistes ont pu agiter l’épouvantail du fascisme – de l’extrême droite et du nazisme – pour soutenir l’aile libérale du capital – ils n’y parviennent plus aujourd’hui, discrédités qu’ils ont été par quatre-vingt-dix années de collaboration de classe et leurs futiles clameurs contre l’aile droite des prédateurs capitalistes.

 

La fin des frontistes de « l’avant-garde ».

Entre l’aile libérale (churchillienne) et l’aile radicale (hitlérienne et stalinienne) du capital, il n’y avait aucune différence fondamentale comme Churchill, Roosevelt, Staline, Hitler, Hirohito, Mussolini, Mao, Tito et de Gaulle l’ont démontré. Ce qui entrave les préparatifs de guerre impérialiste, ce ne sont pas les jérémiades des pacifistes, des altermondialistes, des éco socialistes et autres gauchistes, communistes, marxistes-léninistes, trotskistes, maoïstes et frontistes de service, mais ce sont les « Printemps » de soulèvements spontanés (même si, jusqu’à présent, récupérés et liquidés) ; ce sont ces jeunes mercenaires djihadistes affamés que les agents étatiques recrutent et stipendient, puis dont ils perdent soudainement la trace ; ce sont ces révoltes violentes, spontanées, à Ferguson, à Dallas, à Oakland, et en banlieue londonienne, bruxelloise et parisienne et qu’ils ne pourront apaiser ni endiguer le jour du grand tumulte incontrôlé, le jour de l’insurrection populaire, avant la révolution prolétaire.

Finalement, notre diagnostic est à l’effet que la conscience de la classe ouvrière devance celle de la soi-disant « avant-garde » et qu’il n’y a aucune chance que les fronts unis-populistes et démocratiques-électoralistes du grand capital refassent surface en ces temps de crise économique systémique du capitalisme. Le trumpisme en aura été la dernière manifestation.

 

FIN

 

 

En français sur le site web de l’Harmattan (13 euros en PDF)

 

HARMATTAN : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59199

AMAZON : https://www.amazon.ca/démocratie-aux-Etats-Unis-Robert-Bibeau/dp/2343144672/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1521149336&sr=81&keywords=robert+Bibeau&dpID=41f0Kjchz1L&preST=_SY264_BO1,204,203,200_QL40_&dpSrc=srch

 

 



12 réactions


  • Rantanplan Alfred E. Newman 13 novembre 2020 08:34

    T’as décidé de découper ton bouquin en tranches de saucisson pour nous en servir une coupelle tous les week-ends, à l’apéro, pour nous mettre en appétit ?


  • ASTERIX 13 novembre 2020 11:33

    L adjoint de TRUMP chef de la MAFIA JULIANI !!!!!!!

    CHEF DU KLU KLUX CLAN TRUMP §§§§§§§§§§§§§§§§§§§

    pas un seul bulletin de vote« barbouillé »


  • ASTERIX 13 novembre 2020 11:35

    et Big CHEF DES EVANGELISTES TRUMP !!!!!!!!!!!!!!!!!!


  • JulietFox 13 novembre 2020 16:06

    Donald Trump refuse lui toujours de reconnaître la victoire de son rival démocrate, plus d’une semaine après le scrutin. Et ce, bien que les agences américaines chargées de la sécurité des élections ont indiqué jeudi n’avoir « aucune preuve » d’un piratage de la présidentielle, contredisant ainsi Donald Trump, que l’opposition accuse d’empoisonner la démocratie en refusant de reconnaître sa défaite.« L’élection du 3 novembre a été la plus sûre de l’histoire des Etats-Unis », ont affirmé dans un communiqué commun plusieurs autorités électorales locales et nationales, dont l’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA)


  • zygzornifle zygzornifle 13 novembre 2020 17:14

    Bataille de mensonges, qui aura le dernier mot ? .....


  • vachefolle vachefolle 13 novembre 2020 21:48

    Qui est Benjamin Hovland Benjamin Hovland was nominated by President Donald J. Trump and confirmed by unanimous consent of the United States Senate on January 2, 2019 to serve on the U.S. Election Assistance Commission

    Que dit-il : In response to Trump’s tweet that millions of his votes were deleted, Hovland calls it « pretty baffling. »

    « I just wish that if claims like that were going to be made, they would actually be backed up with something credible. I think those types of statements matter. They cause Americans to lose confidence in the process, » Hovland said.

    The legal process that is taking place is very different than what we hear from the President and his aides, Hovland added.

    « We see bold statements on Twitter or at the podium and we see hearsay and we see laughable evidence presented to courts, » Hovland said. « There’s just not a correlation between those. »


    • vachefolle vachefolle 13 novembre 2020 21:49

      @vachefolle
      Sans doute encore un républicain nommé par TRUMP qui etait en fait une taupe Démocrate ??


  • DACH 13 novembre 2020 22:42

    Et si c’était comme ce que rapporte Jack MINIER ? ′′ REGARDEZ L’EAU ′′ avait dropé « Q ».Avez-vous compris à la lecture ce que ça voulait dire ?...Non bien sûr. Moi non plus ! Aujourd’hui je sais de quoi il parlait : du double « WATERMARK » imprimé en filigrane et en grand secret sur les véritables bulletins électoraux....Voilà le coup de génie de Donald Trump et de son équipe :Ils ont placé un second ′′ filigrane invisible ′′ sur les bulletins de vote officiels (qui en comportaient déjà un), mais ne l’ont dit à personne.Maintenant, la Garde Nationale est en train d’utiliser un équipement ′′ infrarouge ′′ qui lit facilement quels bulletins de vote sont vrais et lesquels sont faux... et ils font le recomptage.Pour prévenir la fraude prévisible, les bulletins originaux ont également été enregistrés sur une « blockchain QFS », par définition infalsifiable puisque la technologie Blockchain n’offre aucun point d’accès à la totalité de son contenu qui est réparti sur des milliers d’ordinateurs différents.12 États ont été ′′ciblés !" pour la vérification.La Garde Nationale a été déployée dans 12 États Alabama, Arizona, Pennsylvanie, Colorado, Texas, Wisconsin, Tennessee, Washington, Virginie, Delaware, Illinois et Kentucky et les militiaires recomptent maintenant les bulletins officiels !.Premiers résultats du recomptage :14 millions de bulletins de vote ont été passés au laser dans 5 États différents : 78 % ont échoué à l’examen [PAS de double filigrane] et 100 % de ces bulletins de vote écartés pour falsification étaient tous pour Biden.Les prochains jours à venir s’avèrent intéressants... Questions : importance des fraudes, changent-elles le sens du vote ? Sont-elles juridiquement recevables ? Le 8 décembre c’est proche !!!


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 14 novembre 2020 16:31

    L’Algérie victime de la propagande et de la manipulation est aujourd’hui un cadavre historique... C’est l’avenir Nord Africain qui a été sabordé par la France terroriste avec la complicité du régime des indigènes assimilés et soumis qu’elle avait crée et installé durablement !

    Mais si les USA succombent après le complot, la désinformation, la propagande et la manipulation que la France avait semées depuis la première seconde de l’installation de TRUMP à la Maison Blanche jusqu’au faux vote qu’elle a produit, alors le Monde ira vers la puanteur...

    Biden n’a pas gagné ces fausses élections, c’est la propagande de l’Elysée qui a gagné. Ne compliquons pas les choses et parlons simplement. Biden au Bureau Ovale, il annulera toutes les décisions de TRUMP et c’est Biden lui-même qui le dit.

    Y’aura t-il alors une plus grande humiliation du peuple américain devant l’éclatante victoire de la sorcellerie française de LA COCORICO-LOGIE qui a accéléré la pollution planétaire ?

    Le monde est témoin de l’idiotie humaine dont on aurait bien fait d’éviter car la réaction des Américains serait irrationnelle, si vous comprenez ce que je veux dire...

    RAPPEL DU 6 NOVEMBRE :  

    https://web.facebook.com/M.A.Madjour/posts/5372402462785123 


  • pierrot pierrot 14 novembre 2020 21:42

    Trump ne reconnaîtra jamais sa défaite comme certains soldats Japonais qu, 40 ans après la fin de la guerre, se cachaient dans la jungle pour continuer la lutte contre les Américains.

    Peu importe.

    Les jeux seront faits le 8 décembre.


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