mardi 8 décembre 2020 - par Méchant Réac

La Méchante Semaine n° 2020-49 du 30 novembre au 6 décembre 2020

 

Cette Méchante Semaine (2020-49), nous nous sommes questionnés sur les libertés, la sécurité, l’autorité ; sur la légitimité de l’Etat et de ses élites, la république ; l’immigration, l’islam ; et enfin notre société et son avenir. 
Pour répondre à nos interrogations, Méchant Réac ! ® a collecté les avis éclairés de : Mathieu Bock-Côté, Olivier Babeau, Thibault Mercier, Alain Laurent, Claude Sicard, Thierry Martin, Patrick Stefanini, Didier Leschi, Jean-Paul Brighelli, Eric Anceau, Ivan Rioufol, Patrick de Casanove, Ghislain Benhessa, Rafik Smati, Jean-Marc Sylvestre, Arnaud Benedetti, Patrick Aulnas, Nicolas Lecaussin, Christophe Boutin, Natacha Polony, Philippe Bilger, Samuel-Frédéric Servière, Bertrand Soubelet, Pierre-Marie Sève, Eric Delbecque, François-Xavier Bellamy, Nicolas Baverez, Guillaume Bigot, Jean-Philippe Delsol, Guillaume Tabard, Cynthia Fleury, Pascal Bruckner, Luc Ferry, Edouard Tétreau, Pierre Vermeren. 
Comme la semaine dernière, nous débuterons par un « instant Pierre de Villiers ». 

L’INSTANT DU GENERAL DE VILLIERS 

GÉNÉRAL DE VILLIERS : « IL FAUT ÊTRE ABSORBEUR D’INQUIÉTUDE ET DIFFUSEUR DE CONFIANCE » 
Alors que la France fait face à des crises multiples et multiformes, le général Pierre de Villiers, ancien chef d’état-major des armées, appelle au courage. Il détaille auprès d’Aleteia sa vision de la France. 

Il faut avoir le courage d’affronter ces difficultés, non pas par une forme de fatalité ou d’esprit de mode, de courtisanerie, mais par l’équilibre. 
Il n’y a pas de résilience sans vision. 
La France est un pays génial, qui l’ignore parfois. 

QUESTION DE LIBERTE 

MATHIEU BOCK-CÔTÉ : « MESSES, LE SENS D’UNE RÉSISTANCE CATHOLIQUE » 
La présente crise sanitaire a obligé les sociétés à redéfinir ce qu’elles jugent essentiel. Quels besoins de l’âme humaine sont jugés fondamentaux. Que faire des aspirations spirituelles qui la traversent ? Les catholiques n’étaient pas les seuls à se le demander. 

L’histoire relativement récente de la civilisation occidentale nous confirme que la liberté ne se préserve pas d’elle-même, et que c’est en s’ancrant dans la concrétude de l’existence qu’elle peut modeler la vie des sociétés. 
L’homme est un être de médiations, et c’est en se posant la question des fins dernières à travers les questions qui le dépasseront toujours qu’il révèle sa vraie grandeur. 

OLIVIER BABEAU : « CE N’EST PLUS UNE GUERRE CONTRE LE VIRUS, MAIS CONTRE LA LIBERTÉ » 
La crise sanitaire a libéré le « kraken bureaucratique », déplore Olivier Babeau, échaudé par les mesures annoncées pour empêcher les skieurs de passer la frontière. Selon le président de l’Institut Sapiens, si l’administration s’égare dans la poursuite d’un égalitarisme tatillon, c’est qu’il est plus facile d’interdire que de permettre. 

Interdire demande tellement moins d’imagination et d’intelligence que permettre ! 
Dire qu’il se trouve, dans cette France saturée de transferts sociaux et de formulaires, des commentateurs pour aller, dans les médias publics qui plus est, dénoncer notre ultra-libéralisme ! 

THIBAULT MERCIER : « LA PROTECTION DE LA SANTÉ, UN OBJECTIF DE VALEUR CONSTITUTIONNELLE QUI N’A PAS VOCATION À ANÉANTIR LES AUTRES LIBERTÉS » 
L’avocat Thibault Mercier regrette que l’objectif de protection de la santé ait été outrancièrement cité pour attenter à d’autres libertés constitutionnelles. 

Exit donc le travail du juriste dont l’art consiste pourtant, depuis la Rome antique, à tendre vers une solution juste et équitable par la mise en balance de différents intérêts. 
La sécurité du corps, son confort et sa préservation sont alors devenues des préoccupations majeures pour nos sociétés modernes. 
Nous avons perdu cette disposition de l’âme qui consistait à s’adapter à l’inéluctable, même dans la souffrance, plutôt qu’à rêver à son impossible disparition. 

ALAIN LAURENT : ISOLEMENT DES MALADES ET RESPONSABILITÉ INDIVIDUELLE 
OPINION : les mesures d’isolement envisagées devraient-elles être obligatoires ou devrait-on s’en remettre à la responsabilité de chacun ? 

QUESTION DE L’ISLAM EN FRANCE 

CLAUDE SICARD : EMMANUEL MACRON À LA RECHERCHE D’ « UN ISLAM DE FRANCE » 
L’islam pose des problèmes à nos société démocratiques. Il faut donc faire naître, un islam « contextualisé ». Ce qui est extrêmement difficile. 

THIERRY MARTIN : ISLAMISME, COMMENT LA GAUCHE NOUS DÉSARME 
Les responsabilités de la gauche bien-pensante dans le déni collectif du réel sont lourdes, dénonce l'essayiste, anthropologue de formation et ancien doctorant de l'EHESS Thierry Martin. 
 

Dès 1983, Mitterrand et Attali adoubaient SOS Racisme, créant la question raciale qui ne se posait pas en France où les provinciaux avaient pris l'habitude de s'assimiler. 

QUESTION MIGRATOIRE EN EUROPE ET EN FRANCE 

PATRICK STEFANINI : « SUR L'IMMIGRATION, L'INTÉRÊT DU PAYS EST INCOMPATIBLE AVEC LES ZIGZAGS » 
Patrick Stefanini publie « Immigration – Ces réalités qu'on nous cache » et, au-delà du constat, ébauche des solutions. 

Il s'est penché sur toutes les statistiques disponibles en France sur les flux migratoires. Il les compare avec les chiffres des pays voisins, s'interroge sur leur ampleur, et esquisse les effets pervers qu'elles peuvent avoir à moyen et long terme pour notre pays. 
Loin des polémiques et des incantations, cet ouvrage remet les choses en place et évoque des pistes pour les années à venir. 
Le nombre des titres de séjour délivrés chaque année à des ressortissants de pays n'appartenant pas à l'Union européenne n'est pas dissimulé. Mais il est rarement analysé dans une perspective de long terme. Il est passé d'un peu moins de 150 000 en 2000 à 274 676 en 2019, soit une progression de 83 %. 
De même, le nombre annuel des demandeurs d'asile est passé d'un peu moins de 40 000 en 2000 à 132 826 en 2019, soit une multiplication par 3,33 en vingt ans. Ces chiffres montrent que les vingt premières années du siècle ont vu la formation d'une vague migratoire de grande ampleur. 
Le nombre des immigrés était en 2018 d'environ 6,5 millions. Selon l'Insee, la population immigrée qui représentait 5 % du total de la population de la France en 1946 en représentait 7,5 % en 2000 et 9,7 % en 2018, soit un quasi-doublement depuis la Libération. 
La vague migratoire à laquelle notre pays fait face depuis vingt ans est donc au moins aussi importante que celle que notre pays a connue entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le premier choc pétrolier. 
La différence est qu'elle n'est justifiée ni par notre situation démographique ni par les besoins de notre économie dont le taux de croissance, avant même la crise sanitaire, était cinq fois plus faible que pendant les Trente Glorieuses. 
Le droit au séjour devrait s'apprécier en tenant compte de l'état de notre marché du travail et de la capacité de l'étranger à s'intégrer au vu de son profil professionnel. C'est le principe même des quotas d'immigration que Nicolas Sarkozy avait voulu instaurer. Je les appelle de mes vœux, mais il faudra modifier la Constitution ! C'est le premier changement de paradigme dont nous avons besoin. 

DIDIER LESCHI : LES VRAIES QUESTIONS DE L’IMMIGRATION 
Didier Leschi s’adresse à la fois à ceux qui considèrent que la France est devenue une passoire et à ceux qui considèrent que l’Europe est une forteresse qui manque d’humanité. Loin des fantasmes, il propose un salutaire retour au réel. 

JEAN-PAUL BRIGHELLI : LA FRANCE MALADE DU MULTICULTURALISME ? 
Jadis, les étrangers qui arrivaient en France, qu’ils aient ou non demandé la nationalité française, y venaient parce que nous étions une référence culturelle d’exception. 

QUESTION DE LEGITIMITE DE L’ETAT ET DE SES ELITES 



ÉRIC ANCEAU : « LA DÉFIANCE À L’ÉGARD DES ÉLITES FRANÇAISES NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI » 
Dans Les élites françaises : Des Lumières au grand confinement, Eric Anceau analyse ce qu’étaient et ce que sont les élites françaises. Il revient longuement sur leurs évolutions dans le temps, le rôle qu’elles tiennent auprès du pouvoir et dans la société, ou les émotions populaires qu’elles font naître… Un bel éclairage sur un concept souvent mal connu.

Aujourd’hui, nos élites dirigeantes ne parviennent pas à résoudre la crise grave et multiforme qui affecte notre pays. 

IVAN RIOUFOL : « CET ÉTAT DE DROIT QUI AFFAIBLIT LA DÉMOCRATIE » 
C’est dans l’Europe dite de Visegrad (Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie) que se vit la renaissance des peuples, des nations, des frontières. La férocité des mondialistes contre ces résistances est proportionnelle à la mise en cause de l’Europe multiculturelle. 

Les ex-pays de l’Est, qui ont subi la férule soviétique, sont rétifs aux coups de menton de l’UE. Ils contestent l’Union quand elle entend passer outre les souverainetés nationales, au nom d’une impérieuse idéologie moralisatrice. 

PATRICK DE CASANOVE : FACE À LA CRISE SANITAIRE, L’ÉTAT TOUJOURS AUSSI DANGEREUX 
Le système politique français extrêmement centralisé, sans véritable contre-pouvoir, avec un libre choix pour le citoyen réduit comme peau de chagrin, se révèle en pratique l’un des plus dangereux et nuisible. 

GHISLAIN BENHESSA : ET POURQUOI PAS UN GUANTÁNAMO À LA FRANÇAISE ? 
Auteur de l'État de droit à l'épreuve du terrorisme (L'Archipel, 2017), l'avocat Ghislain Benhessa explique pourquoi la France aurait intérêt à s'inspirer des mesures américaines prises après le 11 septembre 2001. 

RAFIK SMATI : « LIBÉRÉE DU LÉVIATHAN, LA FRANCE REDEVIENDRA LE LIEU DE TOUTES LES INNOVATIONS » 
Le génie français n’est pas mort, il est seulement étouffé par le monstre technocratique qu'est devenu l’État estime Rafik Smati. Selon l’entrepreneur, les élites ont eu tort d’abandonner l’industrie et l’agriculture car ces décisions ont eu pour conséquence d’affaiblir notre souveraineté. 

Ils ont sacrifié nos armées, convaincus que nous vivions définitivement dans un monde de paix et d’altruisme. C’était sans compter que dans le même temps, le monde entier se réarmait. 
Notre destin est somme toute assez binaire : la renaissance, ou la décadence ; la fraternité, ou la guerre civile ; la prospérité, ou le déclin ; la vie, ou la mort. 
Ayons conscience que nous vivons dans l’un des plus beau pays du monde, dans une nation riche de 2000 ans d’Histoire, dont la géographie est bénie des cieux. 

JEAN-MARC SYLVESTRE : LA DETTE FRANÇAISE, 2700 MILLIARDS À LA FIN 2020. MAIS QUI VA PAYER, QUAND ET COMMENT ? 
Le « quoi qu’il en coûte » contre le Covid a fait exploser la dette française et personne dans l’exécutif n’ose expliquer qui va payer, quand et comment ? Résultat, on ajoute de l’inquiétude à l’angoisse et on alimente la machine à fantasmes complotistes. 

ARNAUD BENEDETTI : CONFINÉ DANS LA COM' ET LA BUREAUCRATIE, MACRON DÉCOUVRE (ENFIN) LE RÉEL 
La crise sanitaire, le terrorisme islamiste, la hausse des faits liés à l’insécurité viennent rappeler dramatiquement au président que l’on ne peut dissoudre la politique dans la communication, et qu’elle ne peut non plus se réduire à un pilotage automatique de type managérial. 

PATRICK AULNAS : PANDÉMIE ET ÉTATISME 
L’évolution historique du siècle passé ne laisse aucun doute sur un double mouvement de l’Histoire. D’une part, l’emprise des États sur l’individu ne cesse de croître. D’autre part, l’État-nation est fragilisé par la globalisation planétaire et l’apparition d’entités collectives puissantes et dynamiques (entreprises multinationales, organisations non gouvernementales). La pandémie de COVID-19 semble bien marquer une nouvelle étape du recul de l’individu face à l’État-nation, mais elle a également montré l’absence totale de coopération entre États face à un danger planétaire. 

NICOLAS LECAUSSIN : C’EST L’ETAT QU’IL FAUDRAIT CONFINER, PAS LES FRANÇAIS ! 
Ça tourne au ridicule. Entre la jauge de 30 personnes dans une église (le Conseil d’Etat vient néanmoins de demander au gouvernement de revoir sa copie), les stations de ski ouvertes mais avec les remontées mécaniques fermées ou les magasins ouverts mais obligés d’accepter un nombre restreint de personnes (selon des critères byzantins), le gouvernement et le Président provoquent l’incompréhension et la colère des Français. 

CHRISTOPHE BOUTIN : LA FRANCE N’EST-ELLE PLUS QU’UNE SOMME DE COLÈRES DIRIGÉE PAR UN GOUVERNEMENT INCAPABLE DE LES COMPRENDRE ? 
Ce weekend a été marqué par l'organisation, dans de nombreuses villes de France, de manifestations contre la loi « Sécurité globale ». Un tel niveau de mobilisation n'avait pas été vu depuis les premiers actes des Gilets jaunes. 

QUESTION DE SECURITE ET D’AUTORITE 

NATACHA POLONY : LES POLICIERS DANS LE PIÈGE DES POLITIQUES 
"Les policiers méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer", affirme Natacha Polony, directrice de la rédaction de "Marianne", dans son édito. 

Dans une société démocratique, les forces de l’ordre sont les instruments de la puissance publique pour garantir le respect des lois délibérées en commun. 
Les policiers méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer. 

PHILIPPE BILGER : LES FRANÇAIS AIMENT LEUR POLICE, LES VOYOUS LA DÉTESTENT 
Un courant très hostile à l’institution policière cherche à faire croire qu’il recueille l’assentiment de la majorité des citoyens. 

Tout pourrait être si simple : l’inconditionnalité à l’égard d’une police à son meilleur, la condamnation sans faiblesse du pire délictuel ou criminel susceptible de la dégrader. 

SAMUEL-FRÉDÉRIC SERVIÈRE : POLICE MUNICIPALE, MAILLON CLÉ DE LA SÉCURITÉ 
La proposition de loi relative à la sécurité globale en cours de discussion au Parlement devrait permettre d'apporter des mesures concrètes et opérationnelles. Elles ont malheureusement été cannibalisées par la question de l'article 24 sur l'usage des images des forces de sécurité. 

GÉNÉRAL BERTRAND SOUBELET : « AVEC L’ARTICLE 24, C’EST LA GUERRE DES IMAGES QUI EST EN COURS » 
Voilà le cancer de la France. Cette agitation permanente orchestrée par des associations qui se réfugient derrière des grands principes des droits de l’homme ou des libertés individuelles. 

La fâcheuse habitude de la vieille politique d’utiliser les grands principes pour régler ses comptes avec le pouvoir en place ignore toujours autant l’intérêt des Français. La maîtrise des images est un des nouveaux champs de bataille et il est regrettable que trop de Français se laissent prendre à ce piège. Ce qui se passe aujourd’hui démontre, à nouveau, l’amateurisme du processus parlementaire et la faiblesse de l’État. La spirale de l’échec se confirme. 

ARNAUD BENEDETTI : POUR UNE POLICE RESPECTÉE, PAS UNE POLICE QUI FAIT PEUR 
Si les prédécesseurs du président de la République ont largement pavé la voie, le maintien de Didier Lallement symbolise tout ce qui dysfonctionne dans la gestion politique du maintien de l’ordre en France. Emmanuel Macron a une accablante responsabilité politique dans la fragilisation de la légitimité des forces de l’ordre françaises 

PIERRE-MARIE SÈVE : « DERRIÈRE LES VIOLENCES POLICIÈRES, LA QUESTION DE LA FORMATION ET DU RECRUTEMENT DES AGENTS » 

Les manifestations violentes et autres guet-apens à base de cocktails molotovs ne doivent pas permettre à la police de faire l’économie d’une vraie remise en question après le traitement réservé à Michel Zecler, analyse Pierre-Marie Sève. Le délégué général de l’Institut pour la Justice (IPJ) y voit la conséquence d’un temps de formation réduit. 

Au lieu des 12 mois de formation avant 2015, les policiers recrutés aujourd’hui n’en font que 8. 
Au début du deuxième confinement encore, un énième guet-apens était tendu à Pontoise où des jeunes ont appelé la police et les attendaient avec treize cocktails molotov. 

ÉRIC DELBECQUE : « IL FAUT ARRÊTER LE PROCÈS EN LÉGITIMITÉ GLOBALE DE LA POLICE » 
Les manifestations de samedi ont donné lieu à un déchaînement de violences. Un mode opératoire systématique de l’ultragauche, analysé par l’expert en sécurité intérieure. 

FRANÇOIS-XAVIER BELLAMY : « L’ARTICLE 24, SYMBOLE DU RECUL INUTILE DE NOS LIBERTÉS » 
La vie publique de notre pays est accaparée depuis quelques jours par un débat absurde. L’exécutif s’efforce de faire adopter une loi aussi superflue pour la protection des forces de l’ordre que nuisible à la liberté de la presse, argumente le philosophe et député européen (LR). 

Notre droit n’avait pas attendu les effets de manche de M. Darmanin pour condamner ceux qui désignent une cible dans l’intention de lui nuire. 
Cet article 24, à la fois superflu et dangereux, constitue un pas de plus dans nos reculs démocratiques. 

NICOLAS BAVEREZ : « ASSURER LA SÉCURITÉ SANS SACRIFIER LA LIBERTÉ »
Terrorisme et pandémie justifient la banalisation des restrictions aux libertés. Mais ce n’est pas le droit qui empêche l’État d’agir, c’est son expansion illimitée qui le réduit à l’impuissance dans l’exercice de ses missions régaliennes. 

Le recours au Conseil de défense, qui s’inscrit dans le droit fil de la rhétorique guerrière, constitue un détournement de pouvoir. Il contribue à expliquer la faillite sanitaire de la France face aux deux vagues de l’épidémie. 
La démonstration a été faite depuis longtemps que la pénalisation à outrance dictée par l’actualité dégradait l’État de droit sans diminuer la violence. 
L’arsenal répressif existant n’a pas d’équivalent dans les autres démocraties : essayons déjà de l’appliquer avant de l’étendre. Surtout, prenons conscience qu’il n’est de sécurité que globale et que l’indispensable répression demeure inefficace si elle n’est pas adossée à la mobilisation des élus et des acteurs économiques et sociaux. 

GUILLAUME BIGOT : “MAL À LEUR FRANCE ?” OU L’INDIGNATION À GÉOMÉTRIE VARIABLE DES ÂMES INSENSIBLES 
Après le passage à tabac d’un producteur de musique par des policiers, l’indignation des champions du monde de football et la honte d’Emmanuel Macron font encore monter la pression d’un cran. 

JEAN-PHILIPPE DELSOL : LA SÉCURITÉ ET LE GOUVERNEMENT DÉBOUSSOLÉS 
La proposition de loi relative à la sécurité globale a été déposée le 20 octobre 2020 par deux députés LREM et soutenue par le gouvernement au point de la soumettre au Parlement en procédure d’urgence. Le projet était de renforcer les pouvoirs de la police municipale, l’accès aux images des caméras-piétons, la captation d’images par les drones et de limiter la diffusion de l’image des policiers. 

GUILLAUME TABARD : « PROJET DE LOI “SÉCURITÉ GLOBALE”, L’EXÉCUTIF DÉFIÉ SUR LE TERRAIN DE SON AUTORITÉ » 
C’est un télescopage fâcheux pour l’exécutif d’être le même week-end dénoncé dans la rue pour ses tentatives d’atteinte à la liberté de la presse et remis à sa place par le Conseil d’État pour sa mise en cause abusive de la liberté de culte. 

Au-delà des contempteurs habituels d’un pouvoir et de forces de l’ordre suspects en bloc, il y avait dans les cortèges samedi les inquiets d’une législation qui, sous couvert de protection, s’en prendrait aux libertés fondamentales via ce désormais célèbre article 24 de la loi sécurité globale. 

PHILIPPE BILGER : IL FAUT ÉCONOMISER SA HONTE ! 
Après les violences subies par Michel Zecler lors de son interpellation par des policiers, le président semble rejoindre ceux qui s’indignent et ont manifesté bruyamment ce samedi 28 novembre. 

QUESTION DE SOCIETE 

CYNTHIA FLEURY : « LE RESSENTIMENT EST UNE ÉMOTION ET UN SYSTÈME DE PENSÉE TRÈS PUISSANTS » 
La philosophe et psychanalyste, qui publie Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment (Gallimard), analyse le succès du complotisme et la place que tient le ressentiment égalitariste dans nos démocraties. 

Pour Tocqueville, dans les sociétés où règne l’égalité des conditions, la « plus petite inégalité » blesse l’œil, et les individus citoyens vont développer une insatiabilité égalitariste. 
La traduction politique du ressentiment produit une polarisation, des violences, des passages à l’acte, qui scindent la société entre deux camps irréductibles. 

PASCAL BRUCKNER : « “LYNCHAGE”, CES ACTIVISTES QUI PRÉTENDENT FAIRE LA POLICE DES MOTS » 
Le philosophe et écrivain réfute avec brio la rhétorique de « l’appropriation culturelle » née sur les campus américains. Et il se navre de la voir adoptée par certains en France même. 

Aucun groupe humain ne détient le monopole de la souffrance ni ne peut se dire propriétaire du langage. 
Aux États-Unis, on réduit trop souvent les rapports humains à la couleur de peau ou à l’ethnie. Défense de sortir de soi, chacun est incarcéré dans sa geôle communautaire. 

LUC FERRY : « DÉCROISSANCE ? NI POSSIBLE, NI SOUHAITABLE ! » 
En l’absence de technologies modernes, les humains qui peuplent la planète seraient incapables de survivre sans la dévaster. 

Il est vital de se tourner vers d’autres courants de l’écologie politique, en particulier vers les tenants de l’écomodernisme et de l’économie circulaire. 

ÉDOUARD TÉTREAU : « LE COUP DE GRÂCE POUR L’ÉCONOMIE DU PAYS ? LA CRÉATION D’UN DÉLIT D’“ÉCOCIDE” » 
Il ne manquait plus que ça : le gouvernement veut appliquer la préconisation de la Convention citoyenne pour le climat visant à instituer un délit d’« écocide » dans le code pénal, s’alarme l’essayiste. 

Quel entrepreneur, quels actionnaires seraient assez fous pour maintenir ou développer demain une activité manufacturière en France, avec une telle insécurité juridique pour eux-mêmes ? 
La préservation de l’environnement mérite mieux qu’un comité de salut public bio. 

QUESTION DE REPUBLIQUE 

PIERRE VERMEREN : « C'EST TRÈS CONTEMPORAIN DE PENSER QU'HISTOIRE ET VIOLENCE SONT DISSOCIÉES. ELLES SONT SŒURS ! » 
De l'imposition par la violence à l'enracinement jusqu'à la déchéance de notre régime politique, Pierre Vermeren nous plonge dans son histoire.




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