samedi 11 novembre 2017 - par Pascale Mottura

« La paix est toujours menacée par un manque de définition ». Entretien avec Jean-Claude Carrière

L’hiver dernier, le scénariste, dramaturge, écrivain Jean-Claude Carrière avait accepté avec une grande bienveillance de dialoguer avec moi au sujet de son livre La Paix paru chez Odile Jacob en octobre 2016.
Cet essai brillant et original, qui couvre cinq mille ans d’histoire, constitue une réflexion essentielle à un moment de notre quête d'humanité où il est difficile de distinguer la paix de la guerre.
L’auteur y traite des diverses formes de paix (sans oublier la paix des étoiles et la paix intérieure, ou encore les dimensions écologique et fiscale de la paix).

En cette période de commémoration, tant du 11 novembre que des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, la publication de cette conversation touchant des thèmes très actuels, dont la résonance sociale et politique est de plus en plus forte, me semble une démarche utile.

Cet entretien paraît ici, bien entendu, avec l’aimable autorisation de Jean-Claude Carrière.

Crédit photo : La Grande Librairie

Comment a germé en vous le besoin d’écrire un livre sur la paix ?

Jean-Claude Carrière : Mes deux derniers livres, Croyance (paru en mai 2015) et La Paix sont nés en même temps dans mon esprit il y a cinq ans, à cause de Daesh, parce que c’est la première fois depuis bien longtemps que des hommes tuent d’autres hommes au nom d’une foi. En France, cela remonte à la guerre des Camisards ; en Espagne, Franco avait un peu convoqué la puissance de l’église pour asseoir son régime conservateur et national-catholique mais pas au point de se servir de la religion comme d’un étendard de guerre. N’ayant pas le temps d’écrire les deux livres ensemble, j’ai commencé par Croyance en prenant en parallèle des notes pour La Paix.

La Paix est classé par son éditeur Odile Jacob et par les libraires dans la catégorie Philosophie. Si votre livre soulève de nombreuses questions philosophiques, est-ce pour autant un essai philosophique ?

Jean-Claude Carrière : Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un essai historique. J’ai une formation d’historien sérieuse mais je n’avais jamais pensé écrire un jour un essai historique. En fait, il s’agit d’une réflexion paisible sur une notion dont on ne parle jamais.
Au plan intellectuel, au plan dramaturgique, la guerre est plus attirante que la paix. S’il existe des milliers de livres écrits sur la guerre, sur la paix en revanche on peut citer seulement deux essais écrits par des philosophes, Rousseau et Kant, ainsi que le texte d’Erasme, son Plaidoyer pour la paix (1516). Pour ma part, j’ai fait de mon mieux pour ne pas faire de prosélytisme mais pour exposer divers points de vue qui me paraissent évidents.

En filigrane, votre livre n’est-il pas une réflexion sur la violence innée ou non en l’homme, et en définitive sur le mal ?

Jean-Claude Carrière : Un des grands mystères de la vie c’est la naissance du mal. C’est le problème philosophique numéro Un : existe-t-il en nous quelque chose de fondamentalement mauvais ou pas ? Si oui, depuis quand ?
Une théorie philosophico-historique dit que la guerre serait née avec la sédentarisation et avec la notion de propriété qui engendre une concurrence entre les hommes. Il y a sûrement quelque chose de vrai là-dedans car on n’a pas retrouvé de trace de guerre préhistorique comme le démontre Marylène Patou-Mathis avec laquelle j’ai eu l’occasion de m’entretenir. Son livre Préhistoire de la violence et de la guerre * révèle que la violence n’a pas toujours existé, qu’elle n’est pas inscrite dans les gènes de l’être humain mais qu’elle est le produit de la société dont se dote, à un moment donné, une communauté.
Jean-Jacques Rousseau aussi voyait dans l’instauration de la propriété la cause des crimes et des guerres.
Comment Dieu, immensément bon, a-t-il pu permettre l’existence du mal ? Au plan théologique cette question est vertigineuse. Quelle réponse donner à part l’existence d’un pouvoir presque égal à lui dès l’origine ? C’est le prophète perse Mani qui a été le premier à dire cela, au IIIe siècle (Manichéïsme). 
Pour Luis Buñuel et moi c’était une question primordiale. A l’occasion du film La Voie lactée, j’ai dressé un catalogue des hérésies de la religion chrétienne au nom desquelles des massacres ont été perpétrés. J’ai même élaboré un système de classification de ces hérésies. Cette recherche a été considérée intéressante au point d’être publiée par la revue Etudes et d’être l’objet d’une conférence que j’ai donnée au Grand Séminaire de Beauvais. 
Toutes les religions se sont heurtées à ces questions, par exemple dans l’hindouisme il y a le destructeur, Shiva, et le protecteur, Vishnu, deux forces qui maintiennent l’équilibre de l’univers, mais le christianisme est allé loin en affirmant que nous naissons tous coupables, frappés du péché originel, et que, si nous voulons être sauvés, nous devons être baptisés.
Le déroulement de l’esprit humain se découvre à travers les dogmes, c’est ce qui est passionnant quand on étudie l’histoire des religions.

Vous montrez que nous sommes face à un nouveau type de guerre, mal défini et très anxiogène. Pour quelles raisons et jusqu’à quel point la situation actuelle est-elle sans précédent ?

Jean-Claude Carrière : Jusqu’au XXe siècle, la guerre et la paix étaient perçues comme une alternance naturelle, quasi cosmique. Pourtant, rien n’est simple. En écrivant La Paix, j’ai découvert l’Exposition universelle de 1937 à Paris, qui avait pour but affiché de promouvoir la paix en Europe. Or, deux pavillons s’y faisaient face de manière agressive, ceux de l’Allemagne et de l’URSS. Guernica, le tableau de Picasso, y a été exposé pour la première fois ; et on se battait dans les allées de l’exposition avec des gourdins, il y aurait même eu des morts. L’extrême-droite était très active à cause du Front populaire. L’année suivante, Chamberlain revenant de Munich brandissait à Londres la lettre d’Hitler proclamant « paix en notre ère » !
Chez nous, aujourd’hui, nous vivons en paix et à la fois nous sommes en guerre, mais désarmés et ne pouvant identifier à l’avance nos attaquants. La situation est inédite.


Ce qui est nouveau, c’est le terrorisme suicidaire généralisé, touchant des civils. Cette forme d’attentat existait déjà dans le passé mais sous une forme différente. Savez-vous qui est le premier « kamikaze » dans l’histoire ? C’est Samson, qui s’est tué en ébranlant les colonnes du palais de Gaza, pour tuer le plus de Philistins possible, plusieurs milliers. Et il est considéré comme un grand héros biblique !
Il faut relire aussi Les Démons de Dostoïevski.
Comme le disait Buñuel, l’attentat-suicide c’est le crime et le châtiment réunis dans un même acte. Deux psychologues m’ont expliqué qu’il y a là probablement une question d’orgasme, un désir d’auto-explosion masturbatrice, unique et incomparable. Buñuel était préoccupé par la thématique du terrorisme, également par le fait que des Espagnols se convertissaient à l’islam, alors même que l’Espagne occupée pendant des siècles a beaucoup lutté pour sa Reconquista. Dans plusieurs de ses films on voit des personnages de terroristes, que l’on pense, par exemple, à la jeune terroriste dans Le Charme discret de la bourgeoisie. Dans son dernier film, Cet obscur objet du désir, la dernière image est celle d’une explosion. Le dernier scénario que nous avons écrit, mais qu’il n’a pas tourné car il n’en avait plus la force, se nommait Agon, le combat. Ce scénario a été publié. Il avait pour sujet la vie d’un groupe de terroristes qui amarrait une péniche bourrée d’explosifs sur le quai de Seine, tout près du Louvre, et qui menaçait de tout faire sauter si leur demande n’était pas exaucée dans la demi-heure. Tout cela avait un côté surréaliste, un refus de l’art officiel. Mais quand on se promenait au Quartier Latin pendant les événements de mai 68 et qu’on lisait les slogans peints sur les murs, Buñuel se demandait si cette crise ne provenait pas des textes écrits pour la Révolution surréaliste dans sa jeunesse (1925-1938). Dans le second Manifeste figure une phrase violente souvent citée et reprochée à Breton : « L'acte surréaliste le plus simple consiste, révolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule. »

Comment définir la paix ? N’est-elle que l’absence de guerre, une période transitoire de sécurité et de tranquillité même relatives ? Quelles sont les conséquences d’une définition floue de la paix et de la guerre ?

Jean-Claude Carrière : La paix est toujours menacée par un manque de définition. Je crois que beaucoup de guerres se ressemblent et que toutes les paix sont différentes. Il n’y a pas deux paix qui soient aussi justifiées, aussi assurées, aussi durables l’une que l’autre.
La guerre et la paix sont inséparables, indissociables et parfois très difficiles à démêler. Ainsi, la « paix des Braves » en Algérie était bien une guerre.
De nos jours, quand on est autorisé à agir contre des terroristes, c’est que l’on n’a plus aucun doute sur leurs intentions, c’est qu’ils ont déjà commis l’acte irréparable et qu’ils se sont punis eux-mêmes. Crime et châtiment à la fois, comme je le disais. C’est une situation totalement neuve, tant du point de vue théorique que du point de vue pratique. A quel moment intervenir, sans risquer de devenir soi-même le criminel en agissant le premier ? Dans la lutte contre le terrorisme contemporain, c’est vraiment la grande question, philosophique.
En outre, les terroristes aspirant à une gloire posthume, il faudrait cesser de citer leurs noms dans les médias, les rendre à leur anonymat, éternellement.

Dans le chapitre « Paysages » notamment, vous décrivez la « guerre silencieuse, presque invisible, exterminatrice » que les hommes font à la nature. La paix est liée au respect de tout le vivant et n’est-elle pas désormais subordonnée à l’avènement d’une écologie profonde ?

Jean-Claude Carrière : J’ai été un des tout premiers écologistes en France et l’un des fondateurs de Terre des Hommes. J’ai soutenu Brice Lalonde qui fut le premier candidat écologiste à la présidentielle. Mon livre Le Pari, publié chez Robert Laffont en 1972, décrit la situation actuelle. Je n’avais rien inventé, j’avais lu des livres suédois et américains sur le sujet. Tout a déjà été dit à l’époque donc, mais rien n’a été fait. Le problème fondamental, c’est la surpopulation, inadaptée aux ressources limitées de la Terre. Notre premier prédateur c’est nous-mêmes.
Dans le livre que j’ai écrit avec le Dalaï-lama, il y a une phrase que j’aime beaucoup et qui vient de lui : « la vie est devenue l’ennemi de la vie ». Si on continue dans cette voie d’une démographie galopante, non contrôlée, c’est perdu. Mais comment faire pour enrayer l'accroissement de la population mondiale alors que c’est un sujet politique tabou ? Comment favoriser rapidement une baisse radicale de la population ? En prenant des mesures dictatoriales pour empêcher les couples d’avoir plus de deux enfants ? En s’en prenant aux allocations familiales ?
Certains pays ont pris conscience de la gravité du problème, comme la Chine, son essor économique vient de là, mais ils sont peu nombreux. Le Japon, la Russie, l’Allemagne, sont en régression démographique. A l’opposé, on sait que le Nigéria aura plus de 400 millions d’habitants en 2050. Pourtant, en 1968, Paul et Anne Ehrlich ont publié leur livre « La Bombe P » (The Population Bomb) qui traite de la question de la surpopulation humaine. Dans les années 70, ce livre a rencontré un grand succès, il alertait déjà la population sur la nécessité de limitation de la croissance démographique et sur les questions d’environnement à venir.

Quelle résistance opposer à la destruction de la planète ? Comment instaurer une justice et une paix environnementales ?

Jean-Claude Carrière : Il faut une prise de conscience généralisée. Chacun pense que la Terre est à lui, qu’il peut en faire ce qu’il veut. J’ai tenté, et dans tous les pays du monde, de faire passer des messages. 
Avec des amis, il y a déjà 20 ou 30 ans, nous avions des tas de projets, par exemple celui de créer une mer en Afrique. Le lac Tchad est desséché. Il est menacé de disparition à court terme. On n’a pas idée de la misère qui règne en Afrique centrale tant qu’on n’y est pas allé. Reconstituer une mer très agrandie, avec une part du Niger, de l’Algérie, du Tchad, créer un fleuve qui traverserait l’Afrique, pour agir sur le cycle de l’eau, transformer toute la production d’électricité africaine grâce à l’énergie solaire, transformer l’eau salée en eau douce... tout cela est techniquement possible. Mais en parler à qui ? J’ai eu l’occasion d’en toucher un mot à François Hollande mais les hommes politiques ont des préoccupations de court terme. Il manque un organisme mondial au-dessus des partis politiques. La COP 21 ou 22 ne suffit pas.
Je le répète, tant que l’on ne résoudra pas le problème démographique, rien d’autre ne sera vraiment utile. Une crise énorme guette l’humanité dans 20 à 30 ans au plus. Il est dit qu’elle provoquera de 3 à 4 milliards de morts à cause de la sécheresse, de la famine, etc.
Je me suis beaucoup battu jusqu’à mes 75 ans avec des groupes d’amis convaincus. Mais nous nous sommes heurtés à des forces humaines contraires. Si on veut déposer un projet écologique et obtenir des partenariats, il faut qu’il rapporte de l’argent. C’est toujours l’intérêt qui prime.
Dans ce domaine, on manque de grandes voix. Il faudrait un Gandhi ou un Mandela écologiste. On parlerait davantage et mieux des grandes causes environnementales.

Dans le chapitre « D’un paradis l’autre » vous soulignez le fait que la lutte contre la fraude fiscale est un combat pour la fraternité et pour l’écologie. Je vous cite : Je suis persuadé qu’il existe une « paix fiscale », celle du contribuable en règle, une paix qui n’a pas de prix. En revanche, la « guerre fiscale » dans laquelle se lancent tant de riches personnes, outre qu’elle est moralement inqualifiable, ne conduit qu’à des guet-apens de toutes sortes, à du brigandage, une tension incessante, et surtout à une profonde honte de soi. Dans les trois mots de la trinité républicaine qui nous gouverne c’est l’égalité qui est la plus dure à atteindre. Nous ne pouvons prétendre qu’à l’égalité des droits et à l’égalité des chances. Or, pour que cette égalité des chances soit une réalité, même limitée, même temporaire, nous devons faire intervenir le troisième terme de notre trilogie fondatrice, la fraternité./…/. 

Jean-Claude Carrière : Fraudes fiscales et pesticides vont de pair. Il s’agit du même combat. Un écologiste véritable n’ouvrira jamais un compte clandestin aux Iles Vierges.

La paix dans le monde peut-elle exister sans la paix intérieure ?

Jean-Claude Carrière : Si l’on n’est pas en paix avec soi-même, si l’on garde en soi quelques conflits, inutile de prétendre participer à instaurer une paix extérieure.
Dans la tradition bouddhiste, la paix intérieure est celle sans laquelle rien ne peut se faire.
Quand on regarde les images d’Hitler prononçant un discours dans les années 30, il prétend toujours oeuvrer pour la paix, mais il est tellement hystérique que l’on voit qu’il n’est pas en paix avec lui-même. C’est un signe clair. Un homme qui hurle pour la paix n’aspire qu’à la guerre.
Par ailleurs, c’est la diversité des peuples qui fait la solidité d’une paix commune, même si cela semble un paradoxe.
C’est ce que j’explique dans le chapitre « Pax romana » : les religions diverses vivent en paix quand elle sont tolérées, reconnues, protégées par la loi. La religion unique, quand elle est imposée, détruit les liens qui semblaient les plus forts.
Théodose Ier, en imposant le christianisme comme religion unique en 380, a provoqué la dislocation de l’empire byzantin en moins d’un siècle. Voilà une très grande leçon de l’Histoire.

Y aura-t-il un prolongement à ce livre sur la paix ?

Jean-Claude Carrière : Pas pour l’instant car je travaille actuellement sur trois films. Un livre ça vient spontanément, je n’ai pas de plan dans ce domaine.

 

Propos recueillis par Pascale Mottura, le 7 décembre 2016.

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* Préhistoire de la violence et de la guerre, Editions Odile Jacob, octobre 2013, par Marylène Patou-Mathis, Préhistorienne, directrice de recherche au CNRS 

 

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14 réactions


  • mmbbb 11 novembre 2017 17:20

    « pax romana » les romains ont asservi les peuples , la guerre des gaules a fait quelques centaines milliers de morts . la divesite des peuples les balkans , une cocotte minute sous pression et des la mort de Tito la yougoslavie est rentree en guerre Quant aux bouddhiste l ocean de sagesse le dalai Lama a fete son anniversaire avec Bush qui n ont seulement a ete a l initiative de guerres cruelles et est a l origine d un concept original ; la guerre preventive il vit dans ce pays les USA ayant le plus budget militaire Quant a Hitler il se servait de la propagande et promouvait la paix en epousant les mouvements pacifiques de l epoque mais il preparait la guerre en dotant l allemagne d une economie de guerre L allemagne etait exangue Quant a la paix avec soi meme bon ok mais il faudrait vivre dans une societe apaisée et ce n est pas le cas Il semble que le muti culturalisme en France ne soit pas une reussite On ne peut vivre en pais dans ce pays si on a de l argent tants certains lieux sont devenus invivables Un article decevant d un ecrivain qui semble nier certaine realite .


  • raymond 11 novembre 2017 18:25

    je trouve cette personne très humaine et Intelligente, merci de votre article.


  • Surya Surya 11 novembre 2017 20:15

    « Une théorie philosophico-historique dit que la guerre serait née avec la sédentarisation » 


    Ca semble en effet logique quand on voit que de très nombreuses guerres sont liées à la violation de frontières. On peut en effet se dire qu’un monde sans frontières, où les être humains circuleraient aussi librement que circulent les animaux, n’aurait plus de raison valable de connaître des guerres. 

    Cependant, il me semble qu’il faut tout de même considérer la notion de territoire, et pas seulement celle de frontières tracées. Les grandes invasions de l’histoire ne trouvaient-elles pas leur prétexte dans une volonté de conquérir du territoire, au delà de toute notion de frontière établie et cartographiée ? J’aimerais bien le savoir. Je connais très peu l’histoire, donc ce n’est qu’une idée qui me passe par la tête. 

    De même, sur le principe, un peuple, même nomade, vivant confiné sur une île, donc dont la liberté de mouvement est limitée aux frontières naturelles de leur territoire, pourrait avoir un jour un « excellent » prétexte à vouloir conquérir de nouveaux territoires, pour y loger une population grandissante. Le besoin d’expansion, donc les guerres, nait aussi d’une augmentation de la population.

    Et c’est là qu’on se dit qu’en effet, réguler le nombre d’habitants sur Terre, ce n’est rien d’autre que montrer qu’on est capable d’une bonne gestion de notre planète. Nous ne sommes propriétaires de rien du tout, juste les gestionnaires d’une planète que nous avons reçue en héritage. Pour l’instant, la gestion est catastrophique.

    Je suis allée écouter plusieurs fois le Dalai Lama, la première fois c’était je sais plus quand, au début des années 90 à la Mutualité. Une excellente conférence (peut-être la meilleure de ses confs à laquelle j’ai assisté) où il a parlé, entre autres, du problème de surpopulation. 

    A l’époque, l’idée de réguler la population terrienne semblait acceptée, en tout cas semblait faire son chemin dans les esprits. 

    Et puis tout à coup, en effet, elle est devenue taboue, on se demande bien pourquoi. Pire, on se faisait (on se fait encore parfois...) insulter quand on osait évoquer cette idée. Il ne fallait surtout plus dire que la Terre est (déjà) surpeuplée, et qu’elle risque de le devenir encore plus, que cela va créer des problèmes quasi insolubles... 

    Tout à coup on a eu l’impression qu’il y avait une sorte de « contre-idée » qui avait été imposée à coup d’insultes si on osait évoquer, seulement évoquer, le thème de la surpopulation, comme si des gens voyaient en l’idée de réguler la population mondiale une menace contre leurs intérêts propres. 

    On nous sort maintenant toutes sortes de solutions fouareuses pour essayer de nous prouver que si, si, la Terre pourra nourrir et loger sans aucun problème (! !!) 15 ou 20 milliards de gens... Déjà qu’on n’arrive pas à nourrir correctement et sainement 7 milliards de personnes... sans parler de loger toutes ces personnes, (on va faire quoi, raser tous les coins de nature encore intacts pour couvrir la planète entière de villes et de building à 450 étages ?) mais c’est pas grave, on est des crétins et on a pas compris que 7 ou 10 milliards de plus, ça n’a aucune importance, on y arrive pas maintenant, mais dans le futur, on y arrivera... 

    Et trouver un moyen de gagner sa vie, en d’autre termes de subsistance, pour tout le monde ? On fera comment ? Mais si, mais si, c’est possible... 

    Ces personnes mettent la tête dans le sable et refusent tout bonnement de voir que la Terre n’aura pas les ressources suffisantes pour nourrir tout le monde.  Pourquoi ? Parce qu’elle n’a déjà plus à l’heure actuelle de ressources suffisantes, parce que le climat part en vrille (par notre faute, faut-il le rappeler), parce qu’on a saccagé la nature, tué les animaux au lieu de les protéger, pour leur ivoire (tenez Madame, un beau bijou en ivoire, on a tué un éléphant rien que pour vous, petite Princesse) pour faire des cendriers avec des mains de gorille, pour ceci ou cela... et j’en passe)...

    Mais SI, c’est possible, répètent-ils inlassablement. Et puis c’est pas grave, même si les solutions, on les a pas encore, ben on les trouvera... 

    Quitte à devoir partir vivre sur une autre planète. Au moins, ceux qui avancent cette idée comme solution reconnaissent implicitement que la Terre ne pourra pas supporter une telle population humaine, puisqu’il faudra qu’une partie d’entre elle s’exile ailleurs. C’est déjà ça de le reconnaitre, même implicitement... 


    • mmbbb 11 novembre 2017 20:49

      @Surya remontons a un temps tres lointain ou les etats n ’existait pas et l europe etait fort peu peuplé Le 19 septembre 1991 a ete decouvert en Italie a 3200 metres a la frontiere de l Autriche une momie déshydratée Cette momie recue le nom d OTZI. La technique moderne permit de connaitre sa vie en particulier sa date de naissance moins 3300 ans avany JC et sa mort extrait de WIKI " L’examen aux rayons X (révélant une pointe de silex d’une flèche ayant transpercé l’omoplate) et les expérimentations avec l’arc ont montré qu’Ötzi a été frappé de dos, de haut en bas, à une distance de 30 à 40 mètres, donc il devait se tenir accroupi ou agenouillé, ou debout en contrebas du tireur36. Selon le docteur Eduard Egarter Vigl, médecin légiste à Bolzano, le projectile a sans doute sectionné une artère d’Ötzi et entrainé une infection bactérienne37.« 
       Donc il n y avait pas de fontieres pas de territoires a defendre mais simplement un desir de donner mort par un adversaire ( tribu adverse . ) c’est dans les genes humains . Les trucs gnan gnan sur la propriete me font doucemenr rigoler. Rome a subit des sacs dont celui de Brennus  » Malheur au vaincus " . L histoire est ainsi Aujourd hui c est la guerre economique aussi impitoyable que la guerre avec les armes 


  • pallas 11 novembre 2017 20:57
    Pascale Mottura

    Fais comme moi, te bourrer de bières et clopes, sa fait le ménage dans l’esprit espèce de déchet.

    salut


  • microf 11 novembre 2017 23:40

    Bon article qui pose des questions pertinentes.

    « Comment Dieu, immensément bon, a-t-il pu permettre l’existence du mal ? »
    Dieu ne permet pas le mal, le mal vient du péché, si je ne pèche pas, il n´y aura pas de mal.
    Le péché, c´est le refus de Dieu tout court.
    Que dit Dieu, Il dit ceci « tu aimeras ton prochain comme toi même », alors si je fais du mal, c´est que je n´aime pas mon prochain, je ne suis pas l´ordre des choses donné par Dieu, Dieu n´est pas un dictateur, a laissé á l´être humain la possibilité de choisir de faire du bien ou de faire du mal.

    En ce qui concerne la démographie, lá aussi il ne faut pas avoir peur, la nature fera son travail si et seulement si la terre est surpeuplée, ce qui n´est pas le cas, car la terre est presque vide, il ya de la place pour chacun, si et seulement si, on voulait la lui faire.

    Toutefois, il ne faut pas s´inquiéter pour l´Afrique, le niveau despérence de vie aujourd´hui dans les pays Africains ne dépasse pas 60 ans et encore, et ne cesse de baisser.
    En République Centrafricaine par exemple, il ne dépasse pas les 40 ans, ce qui veut dire que vu les problèmes, il n´y aura presque plus de Centrafricains dans 50 ans, pas seulement les Centrafricains, mais de nombreux autres Africains qui seront victimes de la guerre, de la famine etc, etc.
    La démographie ne concerne pas seulement l´Afrique,

    Une étude qui se veut très sérieuse estime que dans environ 40 ans, les hommes des pays les plus industrialisés du monde seront stériles. Faut-il vraiment avoir peur ?
    http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-31711.html#3jPOygIt4XoyQBqs.99
    Cette étude menée par des chercheurs européens et parue dans la revue Human Reproduction Update le 25 juillet 2017. Ces recherches indiquent tout d’abord que la moyenne des spermatozoïdes des hommes a déjà diminué de 60% en quatre décennies. Ce déclin toucherait des régions telles que l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Australie/Nouvelle-Zélande« .

    Ce problème de la démographie en Afrique, Europe ou dans d´autres continents, sera règlé par la nature.

     » On n’a pas idée de la misère qui règne en Afrique centrale tant qu’on n’y est pas allé. Reconstituer une mer très agrandie, avec une part du Niger, de l’Algérie, du Tchad, créer un fleuve qui traverserait l’Afrique, pour agir sur le cycle de l’eau, transformer toute la production d’électricité africaine grâce à l’énergie solaire, transformer l’eau salée en eau douce... tout cela est techniquement possible. Mais en parler à qui ? J’ai eu l’occasion d’en toucher un mot à François Hollande mais les hommes politiques ont des préoccupations de court terme« .

    C´est vrai, la région de l´Afrique Centrale est très pauvre malgré le fait que ce soit l´une des régions les plus riches en matières premières du monde.
    Le Niger : Uranium ( AREVA )
    Le Gabon : Uranium, Bois rares, Pétrole, Or. ( AREVA, ELF-TOTAL )
    Le Tchad : Pétrole ( ELF-TOTAL )
    l´Algérie : Pétrole ( ELF-TOTAL )
    La raison de cette pauvreté est donnée dans l´article » J’ai eu l’occasion d’en toucher un mot à François Hollande mais les hommes politiques ont des préoccupations de court terme« .

    Alors pour arriver á la Paix, il faut faire comme Saint Martin que nous fêtons aujourd´hui 11 novembre.
    Né en Pannonie l´actuelle Hongrie, il entre dans l´armée Romaine et se retrouve en garnison en Gaule.
    Pendant un hiver très froid, il rencontra un mendiant presque nu, ne voulant pas rester indifférent devant une telle misère, il découpa sa belle tunique en deux et donna la moitié au mendiant. Cette nuit lá même, le Christ lui apparu vêtu de la moitié de son manteau, bouleversé par cette apparition du Christ, il demanda á être baptisé, démissionna de l´armée pour entrer dans les ordres religieux, devint l´évêque de Tours, fit beaucoup de bien pour finir ce qu´il est devenu, l´un des Saint les plus populaires non seulement en France, mais dans le monde. Saint Martin avait appliqué l´enseignement de Dieu, » Aime ton prochain comme toi même", voila la seule condition pour arriver á la PAIX.





    • mmbbb 12 novembre 2017 08:37

      @microf je suis un ancien enfant de choeur et je retrouve les niaiseries de la catéchèse . Quant a l l occident , les meres porteuses pauvres feront l affaire comme le prone LGBT et notre societe demandera un homme au capacités intellectuels augmentées ; Le genie genetique le permettra. et les enfanys seront dans un placenta artificiel La paix arrivera a la fin des temps c est la l evidence . le reste ne sont que des voeux pieux Ton Christ redempteur l a assez crie depuis 2000 ans Avons nous eu la paix Non Par ailleurs les rois catho tel Louis XIV ont mene des guerres terribles C ’est pour cela qu il s ’est fait construire une chapelle au chateau de Versailles Je fais reference a la guerre du Palatinat


  • julius 1ER 12 novembre 2017 15:32

    Toujours intéressant de lire JC Carrière ....mais hélas il n’est qu’écrivain/scénariste et c’est aux peuples et à ses élus de mettre en place une autre politique.....


    mais ce n’est pas demain la veille lorsque l’on voit les mouvements nationalo-populistes prendre le pouvoir dans les pays de l’est et plus près de chez-nous avec des mouvements ultra- nationalistes sous couvert d’indépendance locale ou régionale .... le populisme est en train de métastaser partout et bien sûr sans solution à la clef si ce n’est dresser les gens les uns contre les autres !!!

    l’histoire se répète .... ou plutôt elle balbutie comme disait l’autre !!!!

    • mmbbb 12 novembre 2017 16:29

      @julius 1ER il me semble tout de meme etre en decalage avec la société francaise Si le natio populisme reprend des couleurs vous devriez comme je l ai preconise a ce Fi FI de ce media d aller faire le tour de france et notamment dans les banlieues La Pologne a peut etre retenue la lecon de ce qui se passe en France Vous devriez regarder la Suede pays s etant ouvert a une certaine immigration Ce n est guere une reussite Libe ne peut pas cacher la realite sous un verbiage «  probleme societal » Quant a moi je peux aussi ecrire des artciles bisounours etre en paix avec soi ne pas vouloir la guerre etc etc


    • microf 12 novembre 2017 20:54

      @julius 1ER

      Entièrement d´accord avec vous @julius 1ER, mais ne vous en faites pas, vous connaissez bien comment cela s´est terminé en 1945, ce sera exactement ainsi que cela va se terminer pour la suite si ces ultra-nationalistes continuent á lèver la tête.
      Bien qu´ils feront encore assez du mal comme entre 38 et 45, mais ils ne passeront pas, car á la fin, ils seront comme en 45, vaincus.


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 12 novembre 2017 17:30

    LA FRANCE REFUSE LA PAIX PARTOUT DANS LE MONDE !



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 13 novembre 2017 11:51

    Il est infiniment triste de constater que Jean-Claude Carrière ne s’est toujours pas engagé contre la théologie criminogène. Il était - il est - peut-être le mieux placé pour le faire.

    Comment peut-il croire à la possibilité de la paix quand des religions enseignent à ceux qui croient en lui que Dieu a lancé - continue de lancer dans le cas de l’islam - des appels à massacrer ?


  • Taverne Taverne 14 novembre 2017 11:09

    « Hais ton prochain de tout ton amour ! », tel est le message paradoxal que certains prêchent. Il ne faut donc pas s’étonner des conséquences.

    La guerre est née au Néolithique quand les hommes se sont sédentarisés et on renforcé la cohésion de leurs groupes pour défendre leurs possessions par des mythes, des symboles, et des totems. Ils on alors inventé la haine pour exterminer les groupes ennemis. La haine n’existait pas avant : seule la rage et la colère sont naturelles.

    La paix s’est obtenue par l’équilibre de la terreur et la dissuasion nucléaire, le libre-échange et une certaine forme de démocratie. Mais les islamistes ne craignent pas la force nucléaire et n’ont que faire de la démocratie.

    L’idéologie est une pensée qui s’est détachée de toute réalité et qui se prend elle-même pour objet. Et l’obscurantisme n’est autre, le plus souvent, qu’une réaction contre tout ce qui est issu des Lumières : la liberté, l’égalité, la raison...


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 14 novembre 2017 14:05

      @Taverne

      Bonjour Taverne.

      L’obscurantisme est bien antérieur aux Lumières. Celui de l’islam, directement criminogène perdure pour les mêmes raisons que celui des religions qui l’ont précédé et qui est désormais seulement indirectement criminogène (il alimente celui de l’islam), c’est la sacralisation des appels à tuer (des populations d’il y a 3000 ans dans le cas du judaïsme et du christianisme, des populations actuelles dans le cas de l’islam). A ceux que j’étonnerais ici je rappelle que les auteurs catholiques du Nouveau Catéchisme (1998) continuent d’attribuer à Dieu et à justifier les appels à massacrer tous les cananéens de l’époque de Josué il y a plus de 3000 ans.

      J’ai beaucoup de respect pour Jean-Claude Carrière mais il a le défaut de presque tous les grands intellectuels athées de notre temps : le mépris pour la spiritualité religieuse et, par suite, pour son histoire et pour le contenu théologique des religions.

      Leur responsabilité est grande car c’est largement sur eux que nos gouvernants, au plus haut niveau, bâtissent leur irresponsabilité et leur lâcheté face à l’islam.


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