La police dans la rue
Il est amusant de constater que personne ne dit la rue n’a pas à dicter sa loi. C’est juste une observation en passant, car il m’avait semblé entendre cela lors des manifestations syndicales de salariés, et le président n’avait pas cru bon recevoir les représentants.
Le scénario politico médiatique.
Nous sommes repartis pour le même scénario politico médiatique qui s’aggrave. Quand des forces de police manifestent ce n’est pas insignifiant en démocratie. En démocratie elles ne sont pas seulement répressives, elles assistent aussi, et ne tirnte pas sur tout ce qui bouge dans le respect des droits de l’homme qui s’appliquent également aux malfrats aussi odieux soient leurs crimes. Nous ne sommes pas tout à fait en dictature encore, dans lesquelles les forces de polices comme la justice servent un tyran et donnent cours à nos rancœurs, notre vengeance et nos penchants sadiques et persécuteurs d’humains. Nous retrouvons cela chez tous ceux qui disposent d’un pouvoir, tyran, armée, police, groupes ethnique et idéologie dogmatique. En France une police des polices veille à cela. Aucun groupe structuré n’échappe à des dérives comportementales quelles qu’en soient les raisons. Il n’y a que notre sottise pour stigmatiser un groupe en particulier. Nous le faisons avec les hommes politiques ou d’autres (tous corrompus, ecclésiastiques tous pédophiles etc.), heureux d’avoir craché notre venin nous ne nous intéressons pas au fond. Celui-ci implique de fait notre organisation socio économique qui stimule notre psychique et dicte nos comportements. Une réflexion sur ce sujet n’intéresse pas des hommes politiques qui préfèrent en appeler à nos émotions, quitte à organiser manifestations et commémorations pour se purifier de ce dont ils sont coupables par le choix de leur politique que nous laissons faire. Il est souvent trop facile de se décharger sur eux quelque soit leurs tords.
Ceci précisé par clarté, ceux qui suivent l’évolution des forces des de sécurité savent qu’il y a un authentique malaise dans la gendarmerie et la police. Bien des femmes de gendarmes en ont témoigné ou certains d’entre eux discrètement, les syndicats de police sonnés l’alarme. Il convient de faire quelques rappels pour être bien compris.
Un malaise réel et connu.
Le gouvernement actuel tenu par les économies budgétaires imposées par l’UE a voté un budget en hausse en 2014, 2015, 2016. Entre 2012 et 2016 9 341 postes ont été créés. Pourtant cela ne compense pas la diminution de 13 000 postes ni une baisse de 18% entre 2007 et 2012 dans une période ou le taux de criminalité avait baissé et que le gouvernement affichait la volonté de compenser les baisses de budget par une rentabilité des forces de sécurité. Mais il y a comme toujours contestation sur les chiffre c’est ainsi que de 2012, 2013, 2014, les effectifs réels avaient baissés de 143 997 à 143 050 pour la police et de 96 213 à 95 0195. C’est différences suivant les protagonistes des forces de police tiennent aux postes fantômes comme ils les qualifient. https://www.gendxxi.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-effectifs-fant%C3%B4mes-de-la-s%C3%A9curit%C3%A9-20151116-Graph-1.jpg. https://www.gendxxi.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-effectifs-fant%C3%B4mes-de-la-s%C3%A9curit%C3%A9-20151116-Graph-2.jpg
La surenchère à la place de la réflexion.
Nous trouvons là des raisons des événements de mécontentement (la rentabilité a touché homme et matériel) car les hausses ne compensent pas celles perdues. Je ne mentionne aucun parti au pouvoir car je pense toujours que c’est un domaine qui devrait ne pas être l’objet d’une instrumentalisation politique. Ce qui n’est pas le cas, puisque le FN en avait et en fait son cheval de bataille, entrainant tous le monde dans son sillage. Si bien que de surenchère en surenchère nous en arriverons à tuer tous le monde et dire la république reconnaitra les siens.
L’inconvénient de cette surenchère est qu’il n’est plus possible de faire d’analyse sociologique au bénéfice d’une exploitation émotionnelle qui n’a pas de raison. Nulle part nous n’entendons intervenir des sociologues, des services sociaux, des philosophes, des criminologues, tous les spécialistes qui, face aux effets pervers de toutes sociétés, avancent des solutions, parce qu'elles coutent chers, et qu’au moment où tous les partis promettent des baisses d’impôts ce n’est pas très populaire. Chacun comprend qu’il n’est pas convenable de demander aux citoyens de réfléchir posément en toute intelligence à cette ambiance « in sécuritaire » dans laquelle nous baignons (Personne n'y gagne des voix électorales). Cela qu’elle soit surfaite, comme je le soutiens statistique à l’appui, ou ressentie émotionnellement comme augmentant à chaque affaires, dont les médias nous entretiennent journellement.
Qu’en dit le ministère de l’intérieur. Le ministère de l’Intérieur à ne laisser aucun angle mort, agir dans la proximité, au plus près des citoyens dont il doit conserver la confiance, aussi bien qu’à entraver les projets de ceux qui menacent leur sécurité en mobilisant ses partenaires européens et étrangers. Aucune politique de sécurité efficace ne peut aujourd’hui éviter les deux aspects. Il a insisté sur « la volonté du gouvernement de préserver la capacité opérationnelle des forces de sécurité », et ce « dans un contexte de menaces sérieuses et multiformes », mais aussi sur « la parole honorée » pour améliorer les conditions matérielles de vie et de travail des personnels de sécurité.
Malgré les mesures annoncés par le ministre de 685 millions d’ici 2020, que je ne détaille pas, financé par des économies, seul le syndicat force ouvrière n’a pas signé l’accord estiment que le compte n’y était pas. Il avait appelé à manifesté, et naturellement sans résultat, il manqué comme dans beaucoup de situation de détonateur émotionnel (qui est survenu avec l’agression des policiers), tant nous avons perdu la capacité d’une réflexion consciente.
Les comptes avant les hommes.
Devant la grogne le président s’engage à recevoir les syndicats qui se plaignent de disposer de matériel en ruine, de manque d’effectifs sur le terrain et d’un raz le bol.
Le fait que le président reconnaisse que le malaise est profond et que les conditions de travail sont de plus en plus difficile atteste que le problème était connu et que malgré les alarmes syndicales et ses manifestations il a attendu que l’opinion publique s’empare de l’émotion suscité par l’agression et le débordement syndical pour bouger. Cela donne la mesure où nous conduit la politique de restriction budgétaire imposé par l’UE. Le pouvoir ne réagit que face à un drame tout comme les citoyens, bien qu’il parle de concertation et de dialogue sans jamais y concéder une once.
Tyrannie de l’émotion et info spectacle.
En fait l’émotion a pris le pas dans tout les domaines. A chaque drame nous nous émouvons au rythme des storystelling que montent en épingle les médias, pour le meilleur ou le pire, tant que cela leur procure de l’audience en jouant sur les émotions. Cela va bien au delà de l’information nécessaire en entrant dans l’information spectacle. Ils développent ce que l’on appelle un ressenti et tout le monde se place dans cette démarche car l’opinion n’accepterait pas une autre posture. Sauf qu’une fois l’émotion passée ou remplacée par une autre, le « jeu » continue et rien ne change, si ce ne sont des propositions qui se surenchérissent ou des propos aussi creux que ce que j’ai cité plus haut tenu par le ministre.
Toute fois ce genre d’évènement aussi dramatique et inacceptable qu’ils soient, font partie des risques mineurs. Ce ne sont pas de ces risques là que meurent la plupart des citoyens fort heureusement. Sauf que d’écrire ou de décrire cette réalité qui repose non sur l’émotion, mais sur une analyse vérifiable est indécent. Nous sommes entrés dans la tyrannie de l’émotion, et malheur à qui s’y soustrait. Il est aussitôt ostracisé, taxé de laxisme, de défendre les malfrats et j’en passe, et aucun parti politique ne s’y aventure, assuré de perdre des voix.
Dans mon article précédent j’avais écris que les liens entre chômage, consommation, revenu et délinquance offre une vision des pistes de réflexion qui peuvent être suivi, (tout comme la courbe Philip du modèle keynésien entre chômage et inflation) pour trouver d’autres solutions que la répression devenue inefficace. Quand je dis inefficace nous le constatons avec cet événement qui en est l’exemple en franchissant un cap dans la violence en remplaçant les jets de cailloux par des cocktails Molotov. Nous cela ne nous intéresse pas, ce qui nous plait c’est l’émoi dont l’on peut faire état.
Les poncifs à la rescousse.
Cela démontre l’inefficacité de nos choix, mais l’on s’en fout. Quand un ministre de l’intérieur parle de sauvageons cela laisse rêveur, idem quand l’on dit que ces énergumène sont des assassins, même si le mot est fort approprié car ce fut une action préméditée. Si le mot convient il ne faut pas s’en servir pour refuser de regarder pourquoi au-delà de la qualification, qui conduit à paralyser toute recherche de solutions autre que la répression de ceux qui ont commis ces actes. A chaque événement semblable c’est le même discourt pontifiant : Le gouvernement s’installe dans une posture verbale assure que les responsables de ces actes abominables ou barbares seront poursuivit sans relâche (« les coupables seront poursuivis sans concession et puni plus sévèrement à la hauteur de leurs actes »). Même si « seront punis plus sévèrement » est en contradiction avec la déclaration des droits de l’homme que nous avons signé qui proscrit la vengeance. La populace est satisfaite. Une fois les coupables en main, saisie, la justice appliquera la loi et la population toute à l’exagération des propos mémorisés la trouvera laxiste.
Ainsi à chaque affaire émotionnelle de ce genre nous avons besoin de ce cataplasme de communicant et rien ne change car nous ne changeons pas les conditions d‘existences de ces ghettos.