jeudi 19 juin 2014 - par enréfléchissant

La première semaine internationale sans anglicismes

Face à l'intrusion de plus en plus grande de la langue anglaise dans nos téléviseurs, et par conséquents, dans nos bouches, des citoyens s'organisent pour riposter et promouvoir une mondialisation culturelle où les cultures et les langues de chacun seraient respectées.

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Citation de Claud Hagège
Les langues et les cultures en danger

La première semaine internationale sans anglicismes est organisée par deux groupes de citoyens en ligne Comité de vigilance contre le tout à l'anglais et Non au tout-à- l'anglais ! Non à l'anglais partout !. Elle aura lieu du dimanche 22 Juin à midi au dimanche 29 juin à midi. Pour l'instant ce sont principalement des francophones, français, belges et québequois qui vont y participer, mais ils essaient d'élargir la lutte aux autres pays dont la culture et la langue sont en danger. Le principe est simple : lors de cette semaine, forcez-vous à ne pas utiliser d'anglicismes, et quand un tel mot vous sort de la bouche, cherchez sur internet un équivalent français pour l'utiliser la fois d'après. Nous vous invitons à aller sur la page facebook de l'évènement pour y indiquer les anglicismes que vous avez évité, et les termes utilisés en remplacement. Etant donné la spontanéité de l'évènement, la manifestation sera surtout visible sur la toile, mais d'autres initiatives viendront amplifier le combat l'année prochaine, avec cette fois la participation d'associations engagées pour la défense du français plus structurées.

Voici une explication de la démarche :

Une uniformisation des langues

Les langues évoluent, et il est normal qu'elles intègrent des expressions et mots provenant d'autres langues. Cependant, quand une seule langue imprègne toutes les autres, cela met en danger la diversité linguistique.

Dans nos sociétés connectées et mondialisées, les non-Anglophones n'ont pas le temps d'inventer et de trouver des termes équivalents aux mots anglais, 
car les médias matraquent trop vite les anglicismes dans les esprits.

Les différentes cultures et les nombreuses langues qui composent l'humanité en sont peut-être la plus grande richesse, il faut les protéger ! Il faut impérativement lutter contre l'uniformisation qui se profile par l'invasion linguistique anglaise.

Un problème plus large d'impérialisme culturel et linguistique

De plus, l'anglicisation n'est pas un phénomène "naturel", son utilisation est favorisée partout par les gouvernements qui rendent son enseignement obligatoire et qui préfèrent le tout-à-l'anglais à d'autres solutions. Nos gouvernements et nos décideurs sont aussi responsables de cette situation, en favorisant l'anglais, ils avantagent les anglophones sur le marché de l'emploi, ils encouragent le tourisme linguistique dans les pays anglophones, et ils aident à répandre les productions culturelles anglophones. Chaque année, en Europe, le Royaume-Uni gagne ainsi plusieurs milliards d'euros du fait de l'avantage linguistique que les gouvernements non anglophones lui ont concédé...


Pourtant, l'anglais n'est pas une langue universelle (1) et n'est pas une langue facile (2). Son usage international tient en fait à la position dominante des Etats-Unis dans le monde et à l'idée qui s'est développée que l'anglais était la langue internationale. Il s'agit d'un phénomène encore réversible que nous devons combattre si nous tenons à nos cultures et à nos langues.

Faut-il laisser soumettre le sort des cultures aux influences économiques ? 
Nous pensons au contraire que les Etats doivent défendre le patrimoine culturel mondial.(3)
Nous refusons de voir une seule langue et une seule culture être imposée à tous, à la radio, à la télévision. 

PS : Cet évènement n'est pas contre l'anglais, mais seulement contre l'anglais international et son intrusion dans les langues autres que l'anglais. 
Les injustices économiques et culturelles actuelles vont s'amplifier si nous ne faisons rien, il faut donc que les Etats adoptent une langue de communication internationale neutre, qui ne mette personne en avant, comme l'espéranto.

_________________________________

(1) L'anglais n'est pas une langue universelle ! Moins de 6% de la population mondiale a l'anglais pour langue maternelle, et moins de 10% des hommes sur terre en ont un niveau élevé, en majorité les personnes les plus riches et les élites des pays non-anglophones. 

(2) La prononciation en anglais est très complexe puisqu'aucune règle n'existe. La langue compte 283 verbes irréguliers. Les dix verbes (have, get, go) ont plus de 13 000 significations
quand ils sont associés aux trente particules existantes (at, by, out, over... ) http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/l-anglais-facile-realite-ou-mythe-18980 
L'espéranto est par exemple de 5 à 10 fois plus rapide à apprendre que l'anglais.

(3) Les Etats sont dans leur essence même (en théorie) faits pour protéger l'intérêt commun face à l'intérêt privé. 
Actuellement l'intérêt privé de moins de 10% de la population (les anglophones) met en péril les langues et les cultures de la grande majorité. 
Les Etats sont donc dans leur plein rôle à agir sur cette question. 
De plus, il sera assez aisé de procéder à l'adoption d'une nouvelle langue internationale neutre, 
vu le faible niveau d'anglais général, l'intérêt qu'en ont la majorité, et la plus grande facilité de la nouvelle langue adoptée (espéranto par exemple).



14 réactions


  • Krokodilo Krokodilo 19 juin 2014 10:36

    Le tropisme anglophone de la plupart des élites et des journalistes est tel que cela pervertit leur raisonnement : à l’occasion de la coupe du monde, un reportage a présenté d’entrée l’anglais comme LA langue interntionale et a ensuite fait un radio-trottoir qui a constaté un faible niveau, y compris chez les professionnels du tourisme. La conclusion logique serait que ce n’est justement PAS la langue internationale, mais non, ils ont conclu qu’il leur fallait bosser davantage l’anglais, comme les Français !


  • Jimmy 19 juin 2014 11:26

    ce qui serait amusant c’est si un jour des extraterrestres débarquaient et se mettaient à parler en espéranto (parce qu’ils ne se seraient renseigné qu’imparfaitement sur la langue internationale), on serait obligé pour leur répondre d’aller chercher les rares locuteurs au fond de leurs associations poussiéreuses, quelle revanche pour eux


  • Ruut Ruut 19 juin 2014 15:46

    L’anglais est une langue a quiproquos.
    Et en effet, les premiers a saborder le Français sont les autorités Françaises.
    Comment se fait il qu’en 2014 aucun dictionnaire de langue Française ne soit vraiment efficace sous office ou les navigateurs internet ?
    Pourquoi les autorités Françaises n’assurent elles pas via le Ministre de la culture la promotion de la langue Française ?
    Pourquoi l’utilisation du Français si il est officiellement autorisé est officieusement interdit au profit de la langue Anglaise dans les instances Européennes ?


  • Ronny Ronny 19 juin 2014 16:35


    Je ne sais pas si ce topo briefing va faire le buzz, mais il montre son efficience en termes de marketing même s’il reste confusant. On se fera un topo-calling pour avoir le feedback du panel avec le team leader. On projete ensuite un listing des to-do qu’on updatera au fil de l’eau pour le retro planning de façon à arriver soft sur la deadline. C’est de la statégie win-win.

    Le pire de mon petit délire ci-dessus, c’est que c’est presque compréhensible, ce qui montre bien le degré d’imprégnation que nous avons atteint...

    Bon article en tous cas.


  • Mmarvinbear Mmarvinbear 19 juin 2014 17:55

    Hagège est un imbécile.


    Si le gaulois a disparu, c’est parce que cette langue était orale uniquement. L’écrit était rejeté et il était même interdit de retranscrire les propos des druides pour des raisons religieuses.

    Face à la pérennité de l’écrit en latin, le gallique n’a pas fait long feu.

  • BOBW BOBW 19 juin 2014 19:35

    OC totalement à votre article ! smiley


  • Remi 19 juin 2014 20:26

    La grande misère des Instituts culturels français à l’étranger démontre notamment à quel point les gouvernants français se foutent de l’hégémonie de la langue des yankee.


    • lsga lsga 19 juin 2014 20:31

      les yankee ? par ce que toi tu es du côté des sudistes ?

       
      ah... les américanophobes... 

    • Remi 19 juin 2014 21:51

      L’usage du terme de yankee ne se limite pas à la guerre de Sécession. Il est celui utilisé par ceux, notamment dans toute l’Amérique latine, qui combattent l’impérialisme étatsunien. Je pensais que tu le savais.


  • Pere Plexe Pere Plexe 19 juin 2014 21:18

    C’est pas un peu has been ce concept ? 

    Quel brainstorming à donc engendré un gag aussi border line ?
    Sans punchlines ni storytelling, sans marketing la démarche à autant de chance de faire le buzz qu’un remake de sitcom en prime time.
    Soyez sérieux !
    Reprenez votre to-do-list ASAP fixez les deadlines, faite du lobbying trouvez un leader top level.
    Inondez le show bizz et autres VIP de mail et de flyers, demandez à vos contacts facbook de forwarder le scoop

  • Montdragon Montdragon 19 juin 2014 23:25

    En effet , Hagège se positionne contre le pidgin neo américain, pas contre le bel anglais.
    Méfiance !
    Le français est la langue le plus perméable et adaptable aux influences, c’est en ce sens la langue le plus moderne qui soit.
    Hagège explique dans l’Homme de paroles qu’un italien peut lire Dante, un anglais Shakespeare, un allemand Goethe, mais un français ne sais plus lire Montaigne..j’ajouterais ne lis plus l’Abbé Prévost.
    Langue morte le français ?


  • Frédéric MALMARTEL Le Kergoat 20 juin 2014 08:52

    Waooh !
    Je suis pour !
    C’est too much, cette idée !


  • jcb19 jcb19 14 octobre 2018 13:10
    Bonjour,
    Je suis en accord avec ce qui est dit mais attention à la grammaire :
    « pour y indiquer les anglicismes que vous avez évité »...
    « pour y indiquer les anglicismes que vous avez évités »
    .... !!!

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