samedi 15 octobre 2016 - par Le Canard républicain

La présidentielle dans la joie

Il faut reconnaitre que les « primaires » ont quelque chose de merveilleux. On aurait beaucoup perdu à s’en passer.
Soyons sérieux ! Ce processus favorise-t-il quelque peu l’élévation du débat public et la clarification des différends politiques ? Qu’on en juge ci-après.

Voilà des électeurs de gauche prêts à aller voter à la « primaire de droite » pour Alain Juppé contre lequel ils manifestaient violemment autrefois. Qu’on ne s’émeuve pas de cette contradiction politique ! Il s’agit en fait d’empêcher la désignation de Nicolas Sarkozy contre lequel les électeurs ont voté François Hollande en 2012. Mais, par ailleurs, certains pensent que la direction du PS verrait dans la désignation de l’ancien président le meilleur moyen de reconduire l’actuel. De son côté, Juppé fait appel aux électeurs de la gauche qu’il veut battre à la présidentielle, justement pour battre Sarkozy dont il fut d’ailleurs membre du gouvernement. François Fillon, qui avait réussi l’exploit de mettre des millions de personnes dans la rue contre sa réforme des retraites, fait également appel aux électeurs de gauche pour vaincre Sarkozy dont il fut premier ministre. Notons au passage qu’un coup d’œil, même furtif, aux programmes de tous ces candidats remplirait d’effroi l’électeur de gauche le moins radical. Les électeurs de gauche veulent-ils vraiment choisir celui qui leur tapera dessus au lendemain de l’élection ?

Ces manœuvres et raisonnements alambiqués nous remplissent d’impatience : vivement la « primaire de gauche » ! Peut-être les électeurs des partis de droite s’y immisceront-ils à leur tour pour choisir leur adversaire à la présidentielle…

Et on nous disait que les primaires allaient clarifier et démocratiser la vie politique en France. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Pourquoi ne pas se rendre à l’évidence ? Même avec des modifications de procédure, la présidentielle de 2017 n’est pas la solution à nos soucis mais le problème ! Remplaçons-la par l’élection d’une Constituante. Elle seule peut clarifier le débat sur les institutions et leur redonner valeur démocratique.

André Bellon

#PrésidentielleNONConstituanteOUI

https://www.facebook.com/2017PresidentiellenonConstituanteoui/



2 réactions


  • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 15 octobre 2016 10:11

    @ l’auteur,

    Je suis assez d’accord avec vous, et notamment sur le côté grotesque de ces primaires qui, au-delà du « concours de beautés » qu’elles sont de fait, vont jusqu’à inciter certains citoyens à trier dans le camp qui leur est pourtant opposé, afin de choisir — en allant voter — celui qui affrontera leur futur champion. 

    Le pouvoir étant confisqué, il est probable que hors événement extraordinaire, la France va perdre cinq ans de plus, après cette désignation du prochain locataire de l’Élysée, puisqu’il mènera la même politique, et ce quel que soit le camp du vainqueur.

    S’agissant de l’Assemblée constituante, je vous suis également, mais sur le principe d’un tirage au sort de citoyens, lesquels rédigeraient le précieux texte fondateur de notre prochaine république.

    À ma connaissance*, aucun candidat déclaré ne propose une telle procédure, — même François Asselineau ou Jacques Cheminade n’en parlent pas — la question est donc toute simple : une assemblée constituante de citoyens, oui, mille fois oui, mais comment l’obtenir ?

    Cordialement.



    Thierry Saladin


    * Je remercie par avance celui ou celle qui m’apporterait une information contraire.


  • ddacoudre ddacoudre 15 octobre 2016 23:32

    bonjour le canard R

    je me suis marré en lisant l’article, non parce que l’article est drôle, mais pare que deux partis interchangeables se passent leurs électeurs. Les primaires c’est un foutoir pour cocufier les adhérents.
    car ce ne seront plus eux qui choisiront ceux qui se présenteront mais les faiseurs d’opinions. Les français n’auront plus de lieux où aller exercer le droit de donner leurs opinions pour structurer les choix politiques qu’ils partagent. Si nous sommes dans la merde c’est parce que les citoyens ont abandonné les partis et les syndicats qui sont des lieux où s’exercent le développement de ses opinions. Depuis ce sont les instituts de sondage qui les interrogent et portent une opinion politique qui n’existe pas est qui se construit au travers d’une information politique médiatique dont les sujets traités sont ensuite repris pas les instituts de sondage pour inventer une opinion publique que reprennent les médias. un jolie petit rond entre soi.
    cordialement. http://ddacoudre.over-blog.com/2016/10/six-du-primaire-une-du-secondaire.html..


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