vendredi 11 juillet 2008 - par Henri Diacono

La religion, refuge utopique de l’angoisse du XXIe siècle

Il serait vain de voir dans les lignes qui vont suivre un athéisme obtus et encore moins un nihilisme exaspérant. Il ne s’agit-là que de la réflexion d’un homme, somme toute assez ordinaire, qui est arrivé en fin de parcours, après avoir vécu toutes les vicissitudes d’une longue vie, parsemée de pleines brassées de petits bonheurs, mais aussi de quelques blessures profondes et bon nombre de cruautés planétaires. Un homme qui a appris beaucoup par ses voyages, par sa profession, celle de l’observation puis du témoignage le plus objectif possible, et également par des amitiés enrichissantes et qui livre ici ce qu’il croit être sa propre lucidité.

La charnière grince. Le XXIe siècle de l’horloge planétaire (selon le calendrier grégorien) a des ratés. L’homme n’y est plus à son aise. Gavé, jour après jour, d’informations apocalyptiques, et souvent contradictoires, se déversant sur lui à la vitesse de la lumière, et le voilà malade du désarroi, au seuil de la peur qui, conduisant à l’angoisse puis à la servilité, débouchera inexorablement sur un cataclysme.

Dans le désordre le plus total, un nouveau palier de son évolution se profile, alors qu’il n’y était pas préparé et qui, donc, l’effraie. Sans vraiment pouvoir analyser ce mal-être persistant dans lequel l’ère de l’industrialisation à outrance l’a plongé, il sent confusément que son futur ne sera pas celui dont il avait rêvé, étant devenu aveugle à la suite de tous les mensonges et manipulations dont il a été le jouet.

Subitement, il découvre que paix et équité n’existant toujours pas, elles ne seront pas non plus pour demain, loin s’en faut, et dès lors, un sentiment frustrant d’impuissance s’installe en lui. Il aura beau défiler, crier, manifester, implorer, signer pétitions, accords, protocoles ou chartes, à Kyoto, Grenelle, ONU ou ailleurs, voter et faire grève, s’inscrire dans un parti politique, à Greenpeace ou militer avec les altermondialistes, faucher des champs ou s’enchaîner aux portes d’usines, accepter les quelques soporifiques qu’on lui sert, avec les vacances programmées, ou bien le foot et encore, tout récemment, en France notamment, le retour à la vie d’une femme courageuse, remarquable et respectable, transformée en icône de la jungle et de la souffrance vaincues, il s’aperçoit que cela ne servira à rien. La mutation redoutée est en marche. Inexorable.

Réchauffement climatique. Mondialisation sauvage dans laquelle se sont rués, d’une façon licite ou illicite, tous les assoiffés de pouvoir. Consommation effrénée, du futile le plus souvent. Le billet de banque érigé, peu à peu, en pensée unique. Epuisement prochain des richesses de la terre nourricière, la plupart du temps provoqué par la vague monstrueuse du profit financier et par les déchets de toutes sortes, industriels surtout, qu’on y a enfouis. Mers polluées. Prolifération d’usines atomiques. Rareté de l’eau, source de vie. Flux migratoire vers lui d’affamés, ses victimes, « dangereuses pour son confort » lui dit-on. Emergence çà et là, de violence meurtrière, née de la frustration et de la misère, et qui, tel un furoncle empli de germes néfastes, lui prédit une énorme épidémie. Invasions barbares de pays sous de faux prétextes. Justice qui n’obéit plus qu’aux lois du plus fort. Intrusion massive de la « modification génétique ou chimique » dans les aliments que la nature lui avait généreusement offert depuis toujours (le maïs n’est pas le seul, blé, pommes de terre, certains fruits et tomates l’ayant suivi ou précédé, furtivement et depuis longtemps). Ciel abondamment farci de satellites destinés à le ligoter en lui offrant la modernité avec les téléphones, internet, la télé à profusion… mais aussi la surveillance rigoureuse et minutieuse qui l’épie ainsi dans ses moindres gestes, jusque dans son lit.

Et voilà qu’à présent on lui annonce à grand fracas qu’il pourra, peut-être, vivre ailleurs, avec les siens, loin, très loin de chez lui, dans les étoiles du néant et du mystère, blottis dans des scaphandres. Sur Mars, par exemple, où des sources de vie auraient été découvertes comme le déclament, soulagés de leur propre inquiétude, les savants du futur.

Effaré, égaré, devenu individu inutile, l’homme de ce XXIe siècle se tourne alors vers l’ultime recours qui lui ait été offert depuis que la Nature lui a permis de quitter son statut d’animal, c’est-à-dire depuis toujours. Il se jette dans les bras de Dieu, des Dieux, de l’idolâtrie, l’Immatériel, de la Grande Menace. Le geste de la soumission définitive sous le prétexte d’être sauvé lui-même du chaos ou plutôt que le soit sa progéniture dans laquelle, tartuffe, couard et surtout ignare jusqu’au bout des ongles, une fois son corps redevenu poussière, il pense toujours pouvoir exister à travers son… âme. Malheureusement pour lui, cette quête, aussi vaine que les autres, lui fera prendre un plus grand risque encore et, loin de le sauver ou simplement de le soulager, le plongera à terme, ivre de colère ou tout simplement de jalousie, dans la barbarie la plus immonde.

La guerre des religions, des civilisations ? Sûrement pas, plutôt la guerre de l’Utopie. A chacun la sienne, à chacun son prophète, son guide, gardien de la Vérité, alors que chacun devrait admettre, enfin, que les seules vérités, palpables ici-bas, sont la naissance et la mort. Et que pour chaque parcours individuel, l’enfer, le purgatoire et le paradis dont on abreuve la planète jusqu’à l’enivrer depuis des millénaires, ne sont pas là-haut, quelque part auprès d’un juge-comptable, mais bel et bien là où chacun a planté sa carcasse, c’est-à-dire ses jambes, ses bras et quelquefois son cerveau et son cœur.

Et aujourd’hui, tout comme l’ont été ses ancêtres les plus lointains, cet homme du XXIe siècle, toujours aussi instrumentalisé, s’apprête à s’entredéchirer sous la bannière de son propre « sauveur » qui pourtant ne diffère pas des autres, non pas avec un os taillé ou une lance de pierre, un poignard, un sabre ou une épée à la Durandal, ni même un fusil Lebel, une kalachnikov, dynamite ou canon, mais avec des armes encore plus puissantes. Celles des mots et des injures, de la haine qui, inondant très vite la planète toute entière (elle en a les moyens cette fois), conduira inexorablement au massacre de l’espèce, continent après continent.

Se battre au nom de Moïse, Jésus, Mahomet, Bouddha et autres gourous ? Foutaises, car ceux-là n’ont été pour rien dans les barbaries qui ont été faites en leur nom, et continuent de l’être. Et ils ne le seront jamais. Tout laisse supposer qu’ils n’ont été, chacun à leur époque, que des visionnaires, réformateurs, philosophes, simplement éducateurs ou astucieux plagiaires. D’autres qu’eux, parmi leurs contemporains ou leurs descendants, flairant la « bonne affaire » dans la conduite sans partage de leurs propres peuples et ceux à conquérir économiquement, ou bien pour se défendre du Dieu voisin, en ont fait des envoyés du Créateur, un redoutable Chef Suprême que nul ne pourrait, ni voir ni entendre, contredire ou affronter, mais devrait craindre éternellement. Même au-delà du dernier souffle.

A regarder au travers de la loupe de l’Histoire, tous les livres dits saints, écrits il est vrai dans une langue superbe, truffée de paraboles et de paradoxes dont le sens profond est étudié depuis quelques millénaires par de savants théologiens, ou chercheurs, rarement d’accord entre eux, puis mis en forme, après avoir été amputés, plusieurs années après la mort des « prophètes » dont on a prétendu qu’ils en étaient les auteurs ou les initiateurs, ces livres ne sont que l’œuvre de quelques hommes. De talent certes, mais des hommes uniquement. Ceux-ci ont essayé ainsi, avec courage sinon discernement, d’imposer un code de la Vie équitable pour tous, en croyant qu’en agitant la Grande Peur venue du « trou noir », serait suffisant pour que chacun puisse cultiver une conscience collective.

Hélas pour eux, ils avaient oublié que l’homme resterait l’homme. Un prédateur à deux visages qui n’a cessé de détourner à son profit individuel, de toutes les manières, même la plus vile, les lois et a fortiori La Loi. Et qu’il en sera toujours ainsi sur terre. Des armées de dominés au service d’un groupe de dominants. L’homme est l’ennemi… des hommes.



17 réactions


  • morice morice 11 juillet 2008 16:17

     Opium du peuple, c’est évident. 


  • alceste 11 juillet 2008 17:29

    Vous avez certainement raison d’associer le retour du religieux avec les angoisses et les contradictions de l’homme du XXIème siècle, confronté à des périls qu’on croyait , au XIXème et au XXème siècles maîtrisables ou conjurables. Il faut souligner aussi que l’écroulement d’autres utopies a laissé un vide que la religion peut combler. Tant qu’elle ne concerne que la sphère privée, et qu’elle ne cherche pas à s’imposer par le fer ,le feu ou la manipulation de personnes vulnérables, la religion n’a rien de redoutable. D’ailleur, ce ne sont pas tant les religions en elles-mêmes qui sont dangereuses - bien qu’il y en ait eu de sanguinaires - mais la manière dont elles sont instrumentalisées pour servir d’autres appétits que le Spirituel. Cela n’a rien de nouveau, et pourtant, la manoeuvre est toujours aussi efficace.
    (Et, pour revenir sur un détail, pourquoi accompagner le terme "athéisme" de l’épithète "obtus" ?)


  • Lapa Lapa 11 juillet 2008 17:38

    vision fort peu novatrice et toute personnelle qui essaye encore une fois de faire passer les croyants pour des imbéciles (au mieux) et des brutes sanguinaires (en général). Les deux derniers paragraphes sont plus intéressants et sauvent l’article.


  • Céphale Céphale 11 juillet 2008 19:46

    Depuis l’antiquité, les religions ont toujours été instrumentalisées par les hommes de pouvoir, et ce n’est pas fini : le judaisme, le christianisme et l’islam sont plus que jamais au service de la politique.

    Mais les athées devraient admettre aussi que les religions sont pour des hommes de bonne volonté un moyen de s’élever spirituellement. Ceci n’empêche pas cela.


    • saint_sebastien saint_sebastien 11 juillet 2008 21:28

       oui , les imbéciles de bonne volontés , qui sans le savoir servent des interets dont ils n’ont pas conscience et qui sont à l’encontre de leur croyance.

      La religion sert surtout à éviter au gens de poser et se poser trop de questions , puisque les réponses sont toutes faites il n’est pas nécessaire de se poser des questions, ou alors on est pas un vrai croyant mais agnostique.

      Mon livre préféré sur la religion est un ouvrage de Frank Herbert , Dune qui parle justement de la portée purement politique et manipulatrice de cette dernière.


  • Pierre 11 juillet 2008 20:32

    Mis à part la description tout à fait juste de l’actuel état de choses qui règne, ou, mieux encore, qui sévit, sur notre triste Terre que nous offre Henri François, et que nous devons à la triade science-technique-économie moderne (soit-elle capitaliste ou communiste) qui traite la Terre comme une somme de stocks à la disposition d’une subjectivité ivre et débridée et d’un affairement sans limites, c’est la vieille critique feuerbachienne, nietzschéenne et freudienne du phénomène religieux qu’il nous donne : la religion est faite par l’homme, c’est une projection de ses peurs et angoisses et de son désarroi , c’est un comportement de fuite, et cetera. Avec son pendant positif qu’il n’y a de vrai que la facticité de notre natalité et de notre mortalité.

    Le problème, c’est , d’ailleurs, moins le fait que cette critique de la religion soit datée (il est en effet bien des conceptions et des vues anciennes qui sont justes et vraies), mais c’est plutôt le fait qu’elle a été dépassée et en partie réintégrée par des analyses du phénomène religieux bien plus nuancées et plus vraies : par exemple, celle de Marcel Gauchet dans son livre "Le désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion" (1988 ; Folio Gallimard), ou celle d’Ernst Tugendhat, dans son ouvrage "Egozentrizitaet und Mystik. Eine anthropologische Studie" (Munich : C. H. Beck Verlag, 2003).

    J’abonde dans le sens de l’auteur : l’homme est non seulement l’ennemi principal de lui-même, mais des autres, et, du moins dans la conjoncture mise en place par la triade moderne et occidentale de la science-technique-économie, il s’est érigé en ennemi de la Terre entière, de toutes les espèces vivantes en particulier. 

    Si Marcel Gauchet a raison en nous montrant que la religion première, à savoir la religion dans sa modalité originaire, retenait et contenait l’homme (tant il semble que nous soyons d’une certaine manière insupportables à nous-mêmes, car nous sommes l’être conflictuel même), le maintenait dans des limites, dans sa finitude, en le tenant en état de dépendance originelle à l’égard au divin et en lui assignant sa place par rapport à la nature, et spéficiant son rapport à soi et aux autres, alors il se pourrait bien que nous ayons passablement à apprendre de la religiosité dans son sens originel et plein.

    Car il faut bien le dire, une fois le basculement du monde initié (et nous sommes au bord du précipice), la puissance de l’homme se transformera en une impuissance et une souffrance telles qu’il n’en aura pas eu l’expérience depuis le déluge de la Genèse.

    Je termine par une citation du livre sus-mentionné de Gauchet (page 17 de l’édition Folio) :

    "L’orientation de l’homme, autrement dit, n’est pas univoque. Sans aucun doute y a-t-il en lui cet être tendu obstinément vers la démultiplication de sa puissance et l’objectivation de sa liberté, sous forme tant de maîtrise de son environnment que de disposition collective de lui-même. Mais il y en a aussi un autre que nous avons à réapprendre et qui, sur une incomparable profondeur de temps, a trouvé dans la dépendance assumée et l’impouvoir à l’égard de son propre univers le moyen d’une coïncidence avec lui-même dont nous avons en revanche perdu le secret."

     


  • Rétif 11 juillet 2008 21:15

    Oui, au fait, qu’entendez-vous par "athéisme obtus" ?

    Est-ce un oxymore ou un pléonasme ?


  • Forest Ent Forest Ent 11 juillet 2008 23:31

    Le monde change en effet. Il l’a toujours fait. Les hommes d’il y a 2000 ans pouvaient parfaitement rédiger le même texte. Les grands enjeux de l’existence n’ont pas changé depuis.

    Le mal existe en effet. Il a toujours existé. Il existera toujours. Ca n’est de loin pas que la dialectique du maître et de l’esclave. Le mal existe en chacun de nous.

    Vous n’avez pas l’espoir que tout cela ait un sens. Dommage pour vous.


  • fouadraiden fouadraiden 12 juillet 2008 01:27

    " battre au nom de Moïse, Jésus, Mahomet, Bouddha et autres gourous ? Foutaises"



     c’est aller un peu vite en besogne.


     le prophète de l’islam est le seul guerrier parmi les toutes les légendes que vous citez, mais le paradoxe à relever ici est que la civilisation occidentale est de loin la plus violente que l’histoire ait jaimais connue malgré son recours au Christ sauveur et non violent .


  • Lisa SION 2 Lisa SION 12 juillet 2008 09:14

     

    "...étant devenu aveugle à la suite de tous les mensonges et manipulations dont il a été le jouet..." avez vous écrit. 

    Le fait de réaliser avoir été l’objet de quantité de mensonges et de manipulations ne guérit pas de l’aveuglement passé, mais oblige à y regarder de plus près dans le présent et l’avenir. Par contre, le fait d’avoir été élévé dans ce flou intégral peut laisser place à une folie majeure et laisse en chacun d’entre nous un terrain favorable à la naissance et transmission de quantité de fausses rumeurs. Nous sommes nés dans un terreau fertile mais meuble et instable dont se servent les sectes et leurs cortèges de croyances obscures.  

    Rien que la religion, enseignée à notre génération, soit truffée de mystères insondables, de paraboles complexes et de mensonges grossiers qu’il faut parfois une vie entière pour dénouer le vrai du faux, elle n’est pas dénuée de fondements réels, c’est juste la traduction qu’en ont fait les hommes qui l’ont rendue si perfide.  

    Pourtant, résumée aux dix commandements, toutes les loi importantes sont là, simples, explicites, pour définir les libertés de chacun. Ces lois sont universelles, pratiquables d’un bout à l’autre de la planète, et garantissent à ceux qui les pratiquent la paix entre les hommes. Aux confins de l’Amazonie, des tribus les pratiquent sans jamais avoir eu recours à la lettre de Jérusalem. Au contraire, les messagers partis convertir les sauvages les ont souvent spoliés de leurs richesses et même de leurs terres. Et cela au nom de Dieu !  

    Si Dieu existait, il ne laisserait surement pas prolifèrer de telles souffrances aux innocents qui payent tous les jours de leurs vies. Mais ceux qui adoptent ces comportements critiquables et nourrissent la souffrance d’autrui agissent ainsi parce qu’ils ne croient pas en lui. La seule véritable angoisse vient du fait qu’on ne sait pas vraiment où l’on va mais juste à quelle vitesse on y va, sachant qu’on n’a aucun moyen de ralentir la machine. Mais , quand on regarde la vie que l’on n’a nullement demandé à vivre et la route que l’on a quasiment pas choisi de suivre, il ne nous reste qu’un seul choix en main, celui de mettre un terme à notre manège...C’est la seule décision que l’on peut vraiment décider sur terre...notre propre mort...car la vie est un long fleuve tranquille qui peut très bien finir en long delta vaseux.  


  • dupual 12 juillet 2008 09:47

    Le prix à payer de se savoir éphémère n’est pas à la portée de tout le monde !
    Les faux-fuyant comme les réligions qui abrutissent l’humain font hélas régresser l’humanité ! Les religions déresponsabilisent l’être humain de ses responsabilités de terrestre, dépendant d’un environnement naturel, et socio-économique.
    Nous devons vivre et assumer le fait que nous sommes mortels et donc qu’il est impossible d’imaginer autre chose que le néant après la mort !
    Ce n’est pas grave ! Il faut vivre sa vie pleinement, savoir donner et recevoir de la vie ! Histoire de ne rien regretter une fois venue l’heure de mourir !


  • JC (Exether) 13 juillet 2008 13:36

    Après avoir été élevé dans la religion catholique, j’ai été longtemps athée, rejetant la religion pour les mêmes raisons exposées dans les commentaires. Il m’a fallu 15 ans pour m’apercevoir que j’avais fais l’erreur de confondre la spiritualité qui est censée être la base des religions et l’inévitable composante symbolique et politique de ces mêmes religions.

    La spiritualité libère, elle nous permet d’accepter l’idée de la mort en proposant il est vrai une prolongation de notre âme au delà. Evidemment, on pourrait discuter à l’infini de la réalité de cette vie après la vie, mais là n’est pas mon propos (je doute qu’on avancerait beaucoup en plus smiley ). Dans la plupart des religions, la base dogmatique, héritée du prophète initial (Jésus-Christ, Mahomet, Boudha, etc. c’est selon ...) est très proche d’une spiritualité universelle, faite d’amour, de compassion et de détachement des choses matérielles et terrestre ; car quand on possède, on a peur de perdre. C’est précisement de la peur que la spiritualité nous libère, peur de mourir, peur de perdre ce qu’on possède, peur des autres, etc. Je ne cherche pas ici non plus à inciter tout le monde à se débarrasser de ses biens matériels, j’essaye juste de poser le décor.

    Sur cette base a priori saine et en tout cas sincère d’aider l’humanité, on a vu dès la mort du prophète se greffer des batailles politiques autour du contrôle de l’héritage. Une fois parties sur ces mauvaises bases, les religions ont souvent continué sur cette lancée, guerres de religion, massacres, accumulation de richesse et de pouvoir, bref, elles ont accompli au nom de Dieu tout ce que leur base spirituelle interdisait. Heureusement, il y a eu au fil des siècle des gens pour se rapprocher du message initial et s’en faire le relai, mais il est compréhensible qu’on puisse rejeter les religions pour ce qu’elle ont fait. Le fait est qu’aujourd’hui, il est difficile de percevoir en quoi elles aident l’humanité.

    Tout ça pour dire qu’à mon avis, ce dont a besoin le monde, ça n’est pas d’un renouveau religieux, mais d’un renouveau spirituel. Nous sommes en occidents complètement malades de notre confort matériel, entretenus par les média notamment dans la peur de tout (terrorisme, chômage, immigration, maladie, problèmes écologiques), problèmes qui peuvent pour certains être tout à fait réels, mais qui ne devraient pas justifier la peur, car la peur pousse les gens à se refermer sur eux même, à rejeter l’autre et à s’accrocher encore plus à leurs possessions matérielles.

    Je ne suis pas spécialement intégriste, je ne pense pas qu’on doivent revenir au moyen-âge pour redonner un peu d’équilibre à ce monde, mais je pense qu’il faudrait effectivement qu’on relâche un peu la pression de consommation, qu’on arrête d’avoir peur de tout et qu’on affronte courageusement les défis qui se présentent à nous. Je ne sais pas si une solution existe, car la nature humaine reste la nature humaine, peut-être est-il nécessaire que notre civilisation s’effondre comme tant d’autres avant elle pour laisser la place à une autre plus avancée. Mais si plus de personnes étaient éclairées, attentives aux autres, les choses pourraient aller dans le bon sens, pour commencer, nous n’aurions pas élu un président qui est le prototype de tout ce qu’une spiritualité saine déconseille, il est le reflet de notre société et de nous tous.

    Pour ma part, je reste agnostique, je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi après ma mort. Mais j’ai compris beaucoup de choses en lisant notamment des livres sur le bouddhisme, qui présentent la spiritualité d’une manière très pragmatique, presque utilitaire dans le sens où elle aide concrètement à mieux vivre. Je reste à mi-chemin entre l’athéisme et le paris de Pascal, mais je comprends maintenant beaucoup mieux ce monde qui est loin d’être uniquement rationnel.



    • dupual 13 juillet 2008 16:01

      @ JC, le monde a besoin de lucidé, et beaucoup de courage pour affronter la condition inhumaine ! Se réfugier derrière une bible ou des réflexions métaphysiques n’aident pas à combattre les fléaux que sont les surpopullation, pollutions, guerres.
      "Le monde" a besoin de contrôler ses naissances pour que ceux qui arrivent au monde aient été désirés par des parents qui auront les moyens de les éduquer et de les aimer ! C’est ainsi que les générations évoluent en vivant mieux que leurs grands-parents. C’est ainsi que la qualité de vie pour tous sera garantie et les richesses à se partager seront toujours possibles ! Et non appliquer tels des abrutis lobotomisés le dogme du crétin " « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ..."
      Crétin de penser l’être humain comme un être supérieur dans la chaîne du vivant et encore plus idiots de se penser protégé par un Dieu ! Alors que nous sommes dépendants d’un écosystème fragile et crevons en masse lorsque les éléments naturels se déchaînent.
      L’être humain a pour vocation de modifier son environnement pour vivre mieux, à condition qu’il soit conscient qu’il fasse partie d’un tout en équilibre précaire et qu’il est une infime petite partie de ce tout ! que le Tout peut très bien se passer de l’être humain !


    • antireac 14 juillet 2008 12:30

      @dupu
      Il ya eu récemment des sociétés politiques athées qui considéraient la religion comme l’opium pu peuple .Elles se sont toutes écroulées en laissant derrière elles des dégats monstrueux sur les populations concernées.J’ajoute à ceci qu’en général les religions dans toute l’histoire de l’humanité ont toujours étaient plutôt bien acceptées et vecues comme des supports naturelles des humains dans leurs vie.Ce n’était pas le cas de l’athéisme officielle et obligatoire vecu comme une humilliation par les poulations citées plus haut.


      J’ai oublié il y a encore des régimes athées agonisants :Corée du Nord, Cuba ,humm je crois que c’est à peu prés tout...
      Ah mais il y a d’autres spécimens : la Chine , le Vietnam mais eux ils ont compris et rentre petit à petit dans le rang des nations civilisées.
      Les religions n’apportent pas forcémment le bonheur aux hommes elles lui apportent des rudiments induspensables pour vivre en bonne intelligence avec son envirennement avec lui même.Les religions font partie du patrimoine de l’humanité.Elles ont toujours existés et assurement elles existeront toujours tant que l’homme sera l’homme.Et c’est sur ce message optimiste qu’il cogiter.


  • 9thermidor 13 juillet 2008 16:28

    à Henri François

    je pense que notre monde périt loin de la foi catholique ,
    qui procure une bienheuse certitude et une joie durable, au milieu des difficultés.
     
    le monde moderne subit une famine spirituelle , qui porte les gens à se passionner pour n’importe quoi pour se divertir.
    le sport :voilà l’ opium du peuple.
    cette famine est suivie par une corruption morale sans précédent dans l’ histoire.

    l’homme moderne, civilisé auto-proclamé, tourne en rond dans le cercle de l’ Eternel Retour de l’ identique , où l’ enferme l’ enseignement matérialiste et nihiliste nietzschéen.
    on entend de tous côtés le cri de desespoir de nos pauvres surhommes ,libérés des utopies du Moyen Age.

    pas brillant comme résultat.


  • 9thermidor 14 juillet 2008 14:50

    à BEN

    " si quelqu’un pense qu’une vérité sérieuse et unique existe...je suis preneur "
    ***************
    je ne puis que vous recommander fortement la lecture de la Somme théologique de st Thomas.

    certes il vaut mieux l’ aborder avec la foi catholique et croire à l’ autorité des Ecritures saintes.

    même sans ce préalable , vous lirez  4 000 pages de raisonnements sur les questions essentielles- beaucoup repris chez des philosophes non-chrétiens- , et des réponses qui en ont convaincu plus d’ un, exigeant sur le plan intellectuel.

    une intelligence sincère peut difficilement refuser son adhésion.

    quant à la foi , elle découle de l’ autorité qu’on reconnaît à Jésus Christ , notamment en raison de ses miracles.



  • Jérémy dumont Jeremy dumont 25 octobre 2008 13:15

    Les oiseaux de mauvais augure dressent un portrait sombre d’une société en mal d’avenir et d’ambitions collectives. A les entendre, les jeunes contestent moins, les créatifs suivent la mode, les philosophes bégaient...

    Dans leur description, ils oublient que si le contexte économique, politique et social incite à la morosité, il est aussi porteur de contradictions génératrices de nouvelles idées et d’ utopies.

    Collectons des utopies concretes et réalisables pour imaginer les produits de demain et concevoir des publicités qui ne racontent pas que des histoires. Les objectifs sont que chacun puisse avoir des rêves assez hauts pour ne pas les perdre de vue et écrire un futur commun désirable qui nous permettra de le choisir et non plus de le subir


    http://www.levidepoches.fr/courtscircuits/2008/10/rapport-dinnova.html

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