mardi 13 novembre 2018 - par Frimas

La ruine d’être toujours au même endroit

& j’ai pensé que nous sommes isolés dans la maladie de la déréalisaiton qui nous dépèce à l’impéritie, dans laquelle nous vieillissons à la circonférence sans encombre, bien disposés à être empilés et courant là avec les nouvelles quotidiennes qui nous rembrunissent en nous ruinant en myrmidon, que cette camelote de confusions incessamment facilitées d’un cotonneux arrière-fond d’une fade manie à devoir accepter tout ce qu’on nous sert, ramolli à la longue. Crier devient convaincant. Voici ce qui nous reste après nos hybris délavés et ce invariable raz-de-marée paralysant toute nouvelle exorde : abreuvés de téléphones intelligents avec ses ridicules disciplines, son crétinisme récréatif décoré d’icônes enfantines caché sous bilan écologique catastrophique se larguant tel un tapis de bombes sur nos consciences et mis à part ces sourires partagés de ces aliborons notoirement hystériques contrebalançant leur dégoût latent entre tonicité réfugiée et ablation des fonctions mentales et les troubles du comportement (on ne saurait plus vivre sans), il ne nous reste que l’invisibilité historique à devenir ce que le totalitarisme économique voulait de nous : un projet se passant de son propre néant, cette situation qui nous permettait l’attention, sans être déporté dans le jeûne, propice à la réflexion et donc au bonheur collectif. Isolés et enfermés dans ce cauchemar envoûtant des couleurs et lumières criardes nous sacrifiant à la pénombre économique, nous restons désormais figés-là à nous observer échouer à faire carrière tout en plongeant là dedans sans jamais revenir, etc… Au fur et à mesure que le processus mis en place se densifie en devenant totalement édenté à force de frotter toujours au même endroit, j’ai pensé que le rétrécissement opérant sur ce siècle avec ses consommateurs perfectionnés au chagrin se persuadant à l’avance que le primitif durcissement de son insignifiance se cantonnerait à peut être se taire sous l’aune des petites joies encore existantes sommeillent sous le ciel pollué de sillages : On baisse le regard sur fond de statistiques qui nous murmurent les bienfaits fondés de nos intelligences à devoir détruire le désespoir, proprement velléitaire en substance, qu’il n’y plus aucune issue, qu’il suffit d’avaler à la hâte le dernier somnifère par acte de détresse intraitable par leurs médecines aux miracles vertueuses et puis ces rires préenregistrés, vociférations de toutes sortes dans l’écran en verre incurvé (afin de simuler l’inquiète noirceur du cinema d’alors, flottant tel un monstre armé d’un grappin attrapant ceux dysbouliques et de leur offrir quelques évasions amorphes sous peine de devenir aliéné de fatigue, pétulant, simplement à devenir fou faute de rêves) et d’être ainsi calmé à pousser un caddie dans un supermarché et remplir le coffre de son automobile afin que chacun puisse rentrer chez soi…

Il n’y a plus rien qui vaille la peine d’être diversifié ! Les eaux troubles se densifient et s’acidifient avec d’inconvenables nouvelles à annoncer dans un journal télévisé tout en souriant à la caméra robotisée sélectionnée pour la masse des consommés en frayeur et j’ai pensé avec ce qu’on sert à la vie humaine ici sur terre, ce présent se décrivant acharné à la production et son intensification dévastatrice de tous les jours qui nous accompagne sans exagération finira par décrire ce présent exterminé à leur modes de simulation et j’ai noté ceci au fond de mon calepin : Désormais nous avons, non sans prétention quelconque, à décompter des personnes sans-emploi par dizaines de millions transités vers cette narcose magnétique vers l’abîme des circonstances, tancées à l’invisibilité de ce quelque-chose, cette prison sans extérieur quelconque mais sans la même épaisseur des barres de fer de l’incarcération véritable, végétant dans leurs saynètes délabrées derrières des envies de suicide ou du meurtre afin de ramener un sens, ne fut ce qu’embrassé par la réception d’une attention instantanée face à leurs vies prévues à devoir coloniser l’uniformisation utilitaire avec ce présent bâti sur l’esclavage industriel avec ses échangeurs d’autoroute sans limitation de vitesse ou le bonheur vendu en sachet fraîcheur (toujours en pleine forme), téléphone à la main sous verve d’atteinte psychologique et cela pour toujours avant même que nos idées, photogéniques à la folie, n’aient eu le temps de nous adapter à ces réflexes devenus conditionnés que la toute puissance économique se permet de nous imaginer heureux et peut être même de se retrouver meurtrit à l’intérieur d’un emballage plastique et coloré à l’effervescence de ces derniers moments qu’on nous oblige à vivre tout en constatant notre nécessaire adaptation aux dernières molécules provisoires qu’on teste bien malin sur les derniers venus des agences d’emploi ou du cancérologue, périmés aux cri de douleur, encore plus anémiés et si lourds d’automatismes mais malgré tout sympathiques en vacillant perdants face au despote infatigable qu’est ce brouillard fantôme flottant au-dessus de notre désert préparé d’ingéniosité, à la technique si durement fonctionnelle mais voici ce que je voulais dire d’autre : Parmi ce long fleuve technique tranquille qui traverse ce champs d’esclaves avec ses livres grand public et ses chaînes de restauration rapide bondés d’insensibilité succombant sur le peu qui reste de passions, nous voilà vouloir vivre intensément notre expérience sensible au service du progrès à côté d’un abattoir complexifié en informatique ou les avertissements d’un incinérateur d’ordures ménagères actant sans arrière-pensées en broyant le plastique qu’on nous incite particulièrement à recycler dans un quelconque sachet en couleur, en plastique, ou encore ce manifeste avenir qui s’étiole et dont nous sommes malgré tout l’objet de ses expérimentations de leur dernières formules édifiées sur fond d’imbécilité connue ou encore observés à travers leurs caméras nocturnes de ces échappés des petites-maison qu’on oublie bien directement une fois que la publicité aura vendu son dernier synonyme et j’en suis arrivé à me poser la question ce que ce rétrécissement quotidien nous sert de particularités : constatant ces êtres ayant renoncé complètement à tout, se régalant peut être aux dernières recettes composés d’ingrédients importés intégralement tout en insultant notre époque casernée, étourdie à la télé-réalité avec ces visages servis à l’horreur mais malgré tout si délicieux à regarder pour le besoin, que nos terminaisons nerveuses suppléent juste encore l’incohérence d’une infection bactériologique, puis faire la morale à leurs enfants dissipés derrière leurs écrans en constatant qu’ils deviennent de plus en plus exigeant en matière d’incartades, à ces êtres se vantant particuliers justement, s’adonnant à des produits sortis de ce laboratoire mondial qui exige d’avantage de sacrifice au service du bonheur universel qui attend périmé à chaque coin de rue sous forme de vitrines décorés d’affiches diffusant son marketing puant méprisant toute abomination qu’est cette vie sur terre et j’ai pensé qu’à force de nous éplucher chaque jour un peu plus avec ses marchandises vexantes et inexplicablement inutiles, le silence d’être là à accumuler toutes ces brimades en empilant tout dans chaque pièce de l'habitation devient loi universelle et donc qui sera au service de son seul règne.

Ce que nous avons : une vie moderne triturée d’afflictions dont l’objectivité craint la vie, où tout est vice, en déperdition, déssespérablement envahi de cauchemars aux dates fixées sur un calendrier, un monde où on croit à la résurrection où rien n’est chimère ou résignation, une vie de supplices sans contenu créateur, d’obligations affranchies qu’on se donne même plus la peine d’en dissimuler sa rhétorique, ces quiétudes, ces maintes libertés sur fond d’enchaînement de devoirs résultant au fait d’avoir de l’eau dans son robinet design en acier inoxydable, ou le set complet de casseroles si pratique à nettoyer grâce à leur revêtement particulier voué à une cuisine respectueuse pour le corps agonisant après une journée semblant pacifique sur le lieu de travail, etc… Ce que nous voyons aujourd’hui, cette absorption consentie de ces monuments qui s’abusent, ce vide cosmique où le gens entrent et ressortent bombardés d’urgences du commerce à la dernière minute (on pourrait rater quelque chose) et j’en suis arrivé à m’avertir de ce que ce présent nous réserve encore : La passivité de nos déjections flottant par mégatonnes dans les océans trouve cette aisance subjective à posséder non sans rassasiement toutes sortes d’ustensiles, de choses sans objectif intentionné, ces éléments à dessein prémédité nées après des aboutissements d’études psychiatriques étudiées auparavant que la domination marchande a sagement étouffé par le contrôle de sa biographie puis instrumentalisé à intervalles réguliers dans des sachets ornés de logotypes en attendant l’alopécie ou l’augmentation progressive de la pression sanguine qui gagne du terrain derrière les sensations en sourdine au moment où les automobilistes s’enchevêtrent sur un parking afin d’y trouver une place, car il y a des promotions exceptionnelles sur la bouffe pour le toutou qui attend bien sagement au chaud sur le bûcher de l’énergie nucléaire, etc… J’ai pensé qui y a nulle raison de s’être posé sur une quelconque réflexion négative sur l’ubiquité de nos expressions faciales se rabougrissant par renfort polluant alimenté par cette hygiène permanente que chaque objet subit par son déroulement imprévu, etc…

J’ai pensé que si nous nous aurions posés des limites jadis avant que l’expansion universelle du règne marchand a commencé à brûler ces anatomies proprement homériques bâties sur le relief biologique que nous connaissions si infatué et diversifié de richesses évoluant à son rythme plein d’espoir, ce esprit vagabond décrié des insectes s’appropriant l’immense espace vital ou l’architecture majestueuse de la vie marine, un flux indécis auquel l’atmosphère terrestre, rayonnante, s’est retrouvé à remercier sous son limpide influence à s’auto-gérer tout en fluctuant donc les conditions parfaites pour la vie qui quémandaient rien. Placée sur la jouissance inexprimable de porter en soi en quelque sorte une immortalité mystique et foudroyante que cette vieille nature n’est pas dans le besoin de s’écouter pour s’émerveiller de ses créations… Voici ce que nous avons aujourd’hui : Depuis 1970, nous avons perdu soixante-dix pour cent de la biomasse terrestre, des sols morts où plus rien de pousse sans syntaxe chimique, des pluies acides à n’en plus finir, des crevasses fort curieuses promues à la violence du dessèchement, des périphéries dont la fragilité d’exister se mêle au surpeuplement. Tout un manque semblant travaillé, mais cela ne semble pas trop nous préoccuper en constatant l’absurde aménagement du territoire opérer en appliquant ses plus récents avant-goûts à disserter allègrement d’une vie qui se force à garder le même statut tout en esquissant sa perte : et les nécessaires machines qui commencent à échancrer la terre en commençant par creuser un chemin vers l’enfer qui fait rayonner l’inutilité des parcs et des arrière-cours artificiellement aménagés et éclairés en permanence pour des fins de repos dans un espace où respirer devient un luxe apparent afin peut être d’y entreposer des charniers humains, comme ça à la va-vite, que les arbres plantés-là s’usent à s’appeler « des hybrides », qu’un arbre sauvage ne pourrait en effet s’épanouir dans leurs géhennes encadrées de béton ou des matières favorisant l’économie d’énergie et donc d’argent. Depuis cette vie se décompose du premier instant et s’externalise au statut d’internaute, statut qui n’a rien d’une bagatelle : Nous nous engageons à faire des enfants s’identifiant à ce fastidieux règne numérique opérant jusqu’à en modifier la chimie du cerveau, que toutes ces toquades partagées nous servent à nous éloigner de la connaissance du monde sensible, dont la réalité s’écroule sous les smiley afin peut être d’éviter de parler de la montée des eaux, scotomisant à son tour de nous voir accroché à cette intensité du monument des expériences passées. Partageons la bonne ambiance déployée sur les réseaux s’adonnant au rassemblement des esprits simples, anesthésiés à fièvre productive et son immense emprunt en flammes de millénaire en cours. L’internaute, me semble-t-il, n’a plus cette conscience de soi, plus précieuse que toute perspicacité marchande, que le vide le martyrise qu’est d’être accroché à un monde se déguisant en bloc de ses habitations modernes ou ses radars aux côtés d’une routes de campagnes, etc… L’internaute, c’est l’accumulation de toutes les erreurs du passées afin de rendre la vie parfaite et donc impossible.



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