vendredi 29 décembre 2017 - par Pierre

La Syrie : les Vainqueurs et les Vaincus

Il y a à peine un an, pas beaucoup de monde ne se serait aventuré à dire que Bachar al-Assad et l’Armée arabe syrienne (AAS) avaient une chance de gagner la guerre contre les rebelles, les combattants étrangers ou les terroristes. Appelons-les comme on veut, il s’agissait de plus d'une centaine de milliers d’hommes en armes souvent sophistiquées et avec de puissants soutiens arabes, turcs et occidentaux.

Tout au plus, le pouvoir syrien pouvait espérer négocier une paix et un partage du pouvoir en position de force.

Que s’est-il passé pour qu’aujourd’hui, cette Armée arabe syrienne vole de victoire en victoire ?

 

La Syrie : un pays à reconstruire.

Les rivalités des adversaires entre eux.

C’est certainement un des deux éléments les plus importants qui a permis l’actuelle série de victoires du gouvernement syrien.  L’AAS a résisté aux deux coups de butoir contre Alep et contre Damas en 2012. Cela a permis à l’État syrien de survivre, de voir l’opposition montrer son manque d’unité et de dévoiler ses côtés extrémistes et criminels voire terroristes pour certains groupes.

On peut distinguer cinq groupes armés principaux qui ont ou qui avaient des objectifs et des soutiens étrangers concurrents.

  • Jabhat al-Nosra s'est rebaptisé Jabhat Fatah al-Cham en 2016 pour faire oublier son allégeance à Al-Qaïda. C’est un groupe wahhabite qui a bénéficié de l'aide de princes saoudiens et d’autres émirs du Golfe. Il faudra un jour déterminer de quel niveau de pouvoir venait cette aide. Le pouvoir en Arabie saoudite est une nébuleuse de clans dans laquelle les princes pouvaient engager les deniers de l’État ou leurs avoirs mafieux avec l’accord tacite du roi. Il est certain que Jabhat al-Nosra a reçu de l’armement des monarchies du Golfe et que les pays occidentaux ont au minimum fermé les yeux. Ce groupe était au départ majoritairement composé de combattants irakiens sunnites et il avait pour but de prendre le pouvoir en Syrie pour y former un califat. Il a rallié de nombreux autres groupes de combattants syriens autour de lui.
  • Ahrar al-Cham est un groupe révolutionnaire islamiste idéologiquement lié aux Frères musulmans. Il est surtout présent dans le nord et le centre de la Syrie. Il avait le soutien de la Turquie et du Qatar qui l’approvisionnaient en armes. Du fait de sa proximité frériste, ce groupe est combattu par l’Arabie saoudite et est continuellement en conflit avec Jabhat Fatah al-Cham. Son but est d’arriver au pouvoir pour y installer une constitution islamique basée sur la Charia. Ahrar al-Cham a rallié autour de lui des dizaines d’autres groupes armés qui représentent ensemble environ 25.000 combattants. Ce groupe a un relatif soutien populaire grâce à un réseau de distribution d'aides à la population.
  • L’État islamique ou État islamique d’Irak et au Levant, ISIS en anglais et DAECH en arabe est apparu dans l’est de la Syrie en 2013. C’est un groupe lourdement armé originaire d'Irak qui a acquis un impressionnant matériel de guerre en s’emparant de Mossoul et des provinces sunnites d’Irak en 2014. Ce groupe a une idéologie proche de celle de l’Arabie saoudite et on pense que celle-ci l’a aidé à ses débuts. Il est formé de combattants expérimentés d’Al-Qaïda encadrés d’anciens officiers irakiens baasistes qui se sont rencontrés dans les prisons irakiennes après 2003. En passant la frontière syrienne et en étendant sa vision djihadiste à l’Afrique et à l’Asie, l’État islamique est devenu un danger planétaire que les États-Unis n'ont d'abord que mollement combattu en Syrie [i] dans l’espoir d’affaiblir le pouvoir du président syrien. C’est sans doute un mauvais calcul qui se retournera contre eux. Le premier objectif de l’État islamique était de former un proto-État à cheval sur les régions sunnites d’Irak et de Syrie sous le commandement du calife Abou Bakr al-Baghdadi. L’Arabie saoudite a alors compris le danger que représente cette organisation et a cessé de la soutenir. L’État islamique représente une concurrence qui pourrait un jour revendiquer des droits sur les lieux saints de l’islam. Il est difficile d’estimer le nombre de combattants actuels. Au plus fort de son extension, il devait y avoir entre 50.000 et 125.000 hommes en Syrie et en Irak, principalement sunnites irakiens mais aussi européens, tchétchènes, ouigours, tunisiens etc. Il est aussi à noter que l’EI ne correspond pas au dessein des États-Unis et d'Israël qui consiste à voir la région se morceler en une multitude de petits États de faible influence. 
  • L’Armée syrienne libre (ASL) est d’abord composée d’officiers et de soldats déserteurs à partir de 2011. Elle a reçu un soutien, quoique clandestin, des pays occidentaux dont notamment un transfert massif d’armes de Libye organisé par la CIA. C’était au départ une armée non confessionnelle qui s’est en grande partie délitée avec le départ de nombreux groupes avec armes et bagages vers les islamistes plus radicaux. Le Pentagone a essayé de les former et de les contrôler mais ce fut en vain. Une fois armés et prêts au combat, la plupart de ces hommes ont rejoint les groupes islamistes. L’ASL est encore existante dans le sud de la Syrie, autour de la ville de Deera. Cette armée reçoit un soutien logistique israélien et est entourée de conseillers occidentaux et israéliens. Vu les nombreuses défections, il est difficile d’estimer le nombre de combattants. Peut-être entre 5.000 et 6.000.
  • Les FDS qui regroupent des miliciens arabes et des milices kurdes syriennes (YPG) sont actuellement la principale force armée soutenue par les États-Unis au grand dam d’ailleurs de la Turquie. En 2011, les Kurdes n’étaient pas hostiles au pouvoir en Syrie. C’est l’arrivée des islamistes dans leur région qui les a fait prendre les armes et petit à petit, ils ont formé un groupe de combattants assez efficaces. Ils semblent instrumentalisés par le Pentagone pour constituer un État dans le nord de la Syrie où les États-Unis pourraient établir des bases militaires permanentes. Il faudra voir, une fois l’État islamique vaincu, si les États-Unis seront prêt enfreindre le droit international et à aller à la confrontation avec la Syrie pour accomplir leur dessein.

    Les Kurdes syrien ont trois gros obstacles pour obtenir une indépendance.
  • Un éventuel État Kurde en Syrie serait entouré de pays hostiles à son indépendance ; la Turquie, l’Irak, l'Iran et la Syrie. Comment dans ce cas assurer la survie de ce pays qui n’a pas de richesses sur son territoire ?
  • Le PYD (civil), l’YPG (militaire) et son parti frère, le PKK de Turquie, sont des partis kurdes néo-marxistes. Comment concilier cela avec l’idéologie conservatrice-libérale des États-Unis ?
  • Les Kurdes n'ont aucun droit historique sur les territoires syriens qu'ils contrôlent. À l'origine, le peuple kurde était un peuple nomade qui ne s'est progressivement sédentarisé que depuis un siècle. Il n'était majoritaire que sur une infime petite partie du nord de la Syrie.

La particularité de cette guerre, c’est que tous ces groupes se battent entre eux que ce soit pour s’approprier des territoires, des armes ou pour des raisons idéologiques ou d’alliance. Il n’est souhaitable pour personne de voir un groupe islamiste l’emporter et installer la loi islamique à Damas.

Il faut signaler au passage que toutes ces milices perçoivent des soldes. Si l’État islamique disposait aussi d’argent grâce aux trafics de pétrole et d’antiquités, les autres milices sont rétribuées avec des fonds d’origines inconnues mais on peut imaginer qu’il y a de riches donateurs du côté du Golfe.

Il y a au moins une centaine de milices d’insurgés qui s’allient ou se regroupent selon les opportunités avec d’autres groupes plus puissants. Elles ont souvent une implantation locale et elles font allégeance à l’armée la plus forte pour ne pas avoir à subir de représailles. Il sera intéressant de voir ce qui arrivera quand les milices islamistes les plus radicales seront éradiquées.

Carte de Syrie en octobre 2017. En rouge, zone tenue par l'AAS. En jaune, par les FDS (Kurdes). En bleu, des territoires non-contrôlés. Les zones grises ont depuis été prises par l'AAS et les FDS.

 

L’entrée en scène de la Russie et de l’Iran.

 

La concertation de la Russie avec l’Iran et leur coordination pour épauler l’Armée arabe syrienne est l’autre élément déterminant qui a permis de reconquérir une grande partie des territoires syriens perdus. 

Les détails d’une intervention ont été mis au point lors des visites de Qassem Soleimani, le général-commandant de la Force Al-Qods iranienne, à Moscou en été 2015.

La modernisation et le renouvellement de l’équipement lourd, la mise à niveau des forces aériennes, la formation de nouvelles unités de combat, le contrôle du ciel syrien et un nouveau schéma tactique ont permis les succès actuels de l’AAS. 

Des unités du Hezbollah libanais, de la Force Al-Qods iranienne, des milices pro-gouvernementales et des volontaires chiites étrangers apportent les renforts en hommes qui faisaient si cruellement défaut aux forces loyalistes.

Il est à noter que le coût de l’intervention russe en Syrie est insignifiant et qu’il est presque totalement pris en charge par le budget ordinaire de la Défense. 

En plus des avantages géopolitiques qui marquent le retour de la Russie au Moyen-Orient, l’Armée russe a renforcé sa présence militaire dans la région et elle y dispose à présent de deux bases permanentes. Elle a eu l’occasion de tester avec succès ses armes de dernière génération sur le champ de bataille. Cela booste aussi les exportations de l’industrie de la défense au grand bénéfice de l’économie russe.

L'aviation russe en action.

 

La lassitude et l’usure.

 

Le peuple syrien est las de ce conflit. Les autres belligérants aussi parce qu'ils ne voient aucune victoire militaire possible.

L'Arabie saoudite commence à ressentir le coût de cette guerre alors qu’elle est aussi en conflit sur d’autres fronts et que ses revenus pétroliers sont en forte baisse. 

Connaissant leur versatilité, les États-Unis hésitent à fournir de l’armement sophistiqué aux rebelles et ils ne veulent en aucun cas engager des troupes de combat au sol.[ii] Les souvenirs douloureux d’Irak et d’Afghanistan sont encore trop proches.

Après avoir repoussé les principaux groupes rebelles dans la province d'Idlib où ils s’entre-déchirent pour le moment et après avoir cantonné les autres dans des poches assiégées, l’AAS a entamé avec succès la libération de l’est du pays des griffes de l’État islamique. Une fois la jonction avec l’Armée irakienne consolidée, une liaison routière entre les deux pays sera rétablie. 

L’importance de cette jonction n’a pas encore été bien évaluée par les analystes. Elle va permettre un flux continu sans obstacles de renforts, d’armes et d’approvisionnement depuis l’Iran.

L’étape suivante pourrait être la sécurisation du sud du pays autour de Deera, la réduction des poches rebelles dans la Goutha ou la sécurisation du nord du pays avec une offensive vers l’aéroport d’Abou Douhour près d’Idlib actuellement tenu par Hayat Tahir al-Cham, une coalition dominée par Jabhat Fatah al-Cham (Al Qaïda).

La reprise de la rive droite de l'Euphrate est beaucoup plus problématique du fait de la présence de l'Armée américaine. Cela fera sans doute partie des négociations finales mais il y a une divergence à ce sujet entre d'un côté, les gouvernements syrien et iranien et de l'autre la Russie qui elle veut éviter une confrontation militaire (pour le moment) avec les États-Unis. 

Excepté pour les FDS, les approvisionnements des rebelles en armes et munitions se sont taris. Je n’arrive pas à savoir si les soldes sont encore partout payées. Il faut savoir que l’argent a été la principale motivation de l’engagement des rebelles syriens. Les motifs idéologiques ont toujours été secondaires exceptés pour une minorité de fanatiques. L’argent des trafics, des enlèvements contre rançon [iii] et du racket ont été le nerf de la guerre depuis plus de six ans.

Cette situation va immanquablement déboucher sur un ralliement de la plupart des petits groupes rebelles au gouvernement syrien grâce à la médiation russe et elle verra le retour à la vie civile de la plupart de ceux qui ont pris les armes.

Les FDS près de Raqqa.

 

Les vaincus.

 

« Vae victis » [iv] pour les rebelles. Ils payeront le prix fort pour avoir cru les promesses de leurs sponsors.

Les guerres civiles ont de tous temps été les plus cruelles et celle-ci ne fera pas exception.  On peut imaginer le sort des partisans du président Assad si les islamistes l’avaient emporté alors ne soyons pas sensibles quant à leur sort, il sera bien moins cruel.

Beaucoup de ces rebelles qui survivront, les plus fanatiques et ceux qui ont commis des crimes, n’auront d’autre choix que de s’exiler avec leur famille s’ils ne sont pas exécutés avant. Ce sera une charge pour les pays limitrophes et pour les pays de l’Union européenne qui ont soutenu cette guerre. Les États-Unis ne seront pas concernés vu qu’ils ont fermé leurs frontières aux ressortissants des pays arabes concernés.

On peut distinguer trois groupes de perdants. Les groupes rebelles/terroristes, les États qui les ont soutenus et les réfugiés syriens.

 

  • Parmi les groupes rebelles, l'État islamique aura réussi à faire l’unanimité contre lui et il ne survira sans doute pas dans sa forme actuelle à sa récente défaite militaire.

Combattants de l'Etat islamique.

  • Les groupes liés à Al Qaïda et aux Frères musulmans auront difficile à survivre dans la Syrie du futur sans le soutien des monarchies du Golfe, de la Turquie et du Qatar.
  • Le CNS, la branche civile de l'ASL, devra affronter l'épreuve des urnes et comme elle n'a pas d'assise locale, elle sera balayée par l'opposition non révolutionnaire (CNCD) qui a soutenu un processus pacifique de changement de régime.
  • Les mouvements autonomistes et indépendantistes kurdes sont dépendants de l'aide militaire étasunienne. Il est difficile de prévoir les décisions de l'administration Trump toute partagée qu'elle est entre son désir de nuire à la Syrie, à la Russie et à l'Iran et son impératif besoin de ne pas perdre son allié turc. Les Kurdes syriens peuvent difficilement espérer une indépendance qu'ils ne demandent d'ailleurs pas en Syrie. Ils peuvent tout au plus obtenir une autonomie culturelle.
  • À force de jouer des doubles jeux, les États-Unis perdront sur tous les fronts au Moyen-Orient. Sauf à se lancer dans un engagement militaire massif et à risquer une confrontation directe avec la Russie et avec l'Iran, les États-Unis n'auront d'autre choix que de se retirer de Syrie pour limiter leur perte d'influence. Il est à noter que le conflit interne entre le président Trump et l'establishment déforce la position des États-Unis et qu'il est impossible de prédire ce qui arriverait en cas de destitution (peu probable) du président Trump.
  • Monarchie du Golfe auront dépensé des milliards de dollars en pure perte. Le Qatar est en échec aussi bien en Libye et en Égypte qu'en Syrie. Sa politique de soutien aux Frères musulmans s'est en plus attiré les foudres de l'Arabie saoudite, de l’Égypte et des monarchies sunnites du Golfe.
  • La désastreuse politique saoudienne avait été initiée par feu le roi Abdallah pour étendre l'influence saoudienne sur l'ensemble du monde arabo-sunnite et pour affaiblir le rôle de l'Iran dans la région. Mohammed ben Salman (MBS), l'actuel homme fort du pays, semble faire porter la responsabilité de cet échec au proche entourage de l'ancien roi. MBS doit maintenant gérer un pays dont les revenus ont été largement réduits tout en maintenant la pression sur l'Iran.
  • L'Union européenne et la France en particulier auront fait fausse route depuis le début de la crise syrienne. En exigeant le départ de Bachar al Assad avant toute négociation avec le CNS, l'UE et la France auront raté l'occasion d'avoir une quelconque influence dans la région dans le futur. Il faudra retenir la parfaite transparence de Madame Mogherini et l'absence de la présidence européenne représentée par Monsieur Tusk. On est en droit de se demander quelle est l'utilité de ces fonctions. Même si la France avait fermé son ambassade à Damas sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la présidence de François Hollande aura été marquée par une profonde hostilité au régime laïc syrien qui ne voulait pas rompre avec l'Iran et le Hezbollah. Le passage de Laurent Fabius au Ministère des Affaires étrangères aura été un des plus désastreux de l'histoire de France. Les médias « mainstream » et les experts de plateaux de télévision auront manqué à leur devoir de neutralité de l'information en s’alignant sur la ligne politique du gouvernement. [v]
  • Israël peut être considéré comme perdant parce que les groupes rebelles qu'il a soutenus ont été militairement défaits par l'AAS et que ses objectifs politiques n'ont pas été atteints. De son côté, le Hesbollah s'est renforcé et a acquis de l'expérience au combat, l'Iran est tout près de la frontière israélienne et la Russie contrôle le ciel syrien. D'un autre côté, il y a un rapprochement avec les dirigeants arabes sunnites contre l'Iran.
  • Les réfugies syriens font partie des grands perdants. Ceux qui ont fui les islamistes ne trouveront bien souvent que des ruines à leur retour.
  • Les réfugiés islamistes syriens et leurs familles ne pourront pas se réinsérer dans une Syrie pluraliste et leur sort est un vrai casse-tête international.
  • Le sort des brigades djihadistes internationales est encore un plus grand casse-tête. Le mot d'ordre a été de les éliminer sur place mais quid de ceux qui rentreront quand-même au pays. Des rumeurs accusent les États-Unis de renforcer les FDS avec des daechistes récupérés et de transférer des autres en Afghanistan. Une affaire à suivre de près.
  • Il y a enfin le sort des centaines de milliers de jeunes syriens qui ont fui leur pays pour éviter leurs obligations militaires. Il s'agit principalement de fils de familles aisées sunnites dont le voyage a été payé par la famille. On les a vus forcer les postes frontières européens en 2015. Ce sont en grande majorité des hommes éduqués qui s'intégreront sans trop de problèmes en Europe. Leur absence se fera sentir quand il s'agira de reconstruire la Syrie mais, sauf à d'obtenir un pardon magnanime, leur retour sera difficile.

Le jeune émir du Qatar.

 

Les vainqueurs.

 

  • L'Armée arabe syrienne et ses forces d'élite sont les vainqueurs sur le champ de bataille. Si ce n'est le successeur de Bachar al-Assad, ce sera sûrement parmi ses généraux qu'on trouvera les futurs dirigeants syriens.

Souheil al-Hassan. Un des généraux les plus populaires en Syrie.

  • L'Iran était infréquentable au début de cette guerre en 2011 et il est maintenant un interlocuteur incontournable.
  • Il en est de même pour le Hezbollah. Il a acquis le respect des Libanais qui ne veulent pas d'une nouvelle guerre civile au bénéfice de puissances étrangères.
  • Il va sans dire que la Russie de Vladimir Poutine qui elle aussi comptait pour quantité négligeable en 2011 est redevenue un acteur de poids dans le landernau des puissances mondiales.
  • Le peuple syrien aura résisté à un complot international qui voulait le voir tomber sous la férule de fanatiques islamistes. Il devra reconstruire le pays en se passant sans doute des aides occidentales mais recouvrer sa souveraineté n'a pas de prix.

La conférence d'Astana : une victoire politique de la Russie à confirmer.

Il est actuellement difficile placer la Turquie dans le camp des gagnants ou des perdants. Son rapprochement avec la Russie lui permettra sans doute de tirer son épingle du jeu ou de limiter les pertes mais elle n'aura pas obtenu beaucoup d'avantages en s'engageant dans cette guerre. [vi] Il ne faut jamais oublier que la principale menace pour son intégrité vient de sa minorité kurde que ses ennemis peuvent à tout moment militairement soutenir.

Deux autres pays limitrophes, le Liban et la Jordanie, n'ont finalement pas été déstabilisés malgré les millions de réfugiés syriens qu'ils ont dû accueillir.

L'Irak, un autre voisin de la Syrie, a aussi vaincu DAECH. La plus importante zone du pays, le sud chiite, n'a pas été touchée par la guerre. L'Irak a les moyens de recouvrer sa totale indépendance et de se libérer de la tutelle étasunienne.

 

 

Conclusion.

 

Depuis 75 ans, les conditions pour gagner une guerre n’ont pas changé. Il faut une suprématie aérienne et des troupes combattantes au sol.

Seules les forces loyalistes et leurs alliés répondaient à ces deux critères. La suprématie aérienne était assurée par la Russie et les troupes combattantes, principalement des unités d’élite renforcées par le redoutable Hezbollah libanais ainsi que par des unités iraniennes, ont pu être déployées massivement dans l’ensemble du pays avec un parc de blindés modernisés. L'AAS a aussi pu compter sur l'aide des experts militaires iraniens et russes.

La Russie avait un objectif stratégique cohérent, la lutte contre le terrorisme islamique, le soutien à un gouvernement légal et la souveraineté du peuple, et elle n’a pas varié dans sa position. 

Le résultat est un retour des influences russe et iranienne au Moyen-Orient. [vii]

Cette guerre est une première lourde défaite pour les puissances occidentales, celles qui se sont auto-proclamées « la communauté internationale » depuis la fin de l'URSS.

Avec le recul, nous verrons aussi que ce conflit marquera la naissance d'un monde multipolaire dans lequel le bloc occidental aura un adversaire face à lui.

La guerre peut encore durer des années mais les vainqueurs sont connus.

Connaissant le réalisme de Vladimir Poutine, il laissera une porte de sortie honorable aux perdants pour qu'ils ne perdent pas la face mais lui et ses alliés sont les incontestables gagnants de cette partie de géostratégie et il faut espérer que les Occidentaux retiendront la leçon et qu'ils hésiteront dorénavant à encore se lancer dans une pareille expérience de déstabilisation d'un pays souverain.

Les historiens devront se souvenir de l'étonnante déclaration de Roland Dumas en 2011 avant de faire porter la responsabilité du conflit sur les épaules de Bachar al Assad et de maintenir le mythe d'un peuple opprimé qui se serait spontanément soulevé contre un régime honni.

Plus récemment, il y a aussi le document de la BBC avec les révélations de l'ancien Premier ministre qatari Hamad bin Jassen al-Thani qui admet qu'il y a eu des interventions étrangères dès le début de la crise.

Pour terminer, il faut en finir avec le mythe du retrait du président Assad pour des raisons morales. Sa légitimité ne peut être remise en cause que par le peuple souverain lors d'élections équitables. L'ONU peut éventuellement les superviser pour garantir l'intégrité du processus électoral. Dans les circonstances actuelles, Bachar al-Assad a toutes les chances de largement l'emporter ce qui délégitimerait les rebelles armés et porterait à faux tous les pays qui les ont soutenus. C'est pour remédier à cela que les Occidentaux demandent le retrait du président Assad ou sa non-présentation aux prochaines élections. Les raisons morales évoquées ne sont que des arguties servant à éviter une lourde déconvenue lorsque le peuple souverain se sera exprimé.

 

 

[i] Ce n'est que quand l'AAS et ses alliés ont victorieusement avancé vers l'est que les États-Unis et leurs alliés ont sérieusement combattu l'État islamique en Syrie au prix de la destruction quasi totale de Raqqa.

[ii] Les forces actuellement engagées en Syrie sont des unités d'élite qui ont une mission de formation et d'appui aux FDS.

[iii] Il n’y a pas de correspondants occidentaux en zones rebelles pour cette raison. Les analyses des médias occidentaux se basent sur des informations de correspondants locaux dont on ne connaît pas les sympathies et elles sont de ce fait peu fiables.

[iv] « Malheur aux vaincus. »

[v] En répétant à l'envi que Bachar tue son propre peuple, on peut légitimement se demander combien de vocations de djihadistes ce discours a suscité. Lors d'une guerre civile, tous les protagonistes tuent leurs compatriotes et insister sur les morts d'un camp, c'est prendre parti pour l'autre. D'après des estimations récentes, le nombre de victimes est assez partagé. Ce n'est que depuis peu que le pourcentage de morts rebelles a fortement augmenté.

[vi] Le transfert sans doute durable de nombreuses entreprises de la banlieue d'Alep avec leurs dirigeants et leur personnel vers la Turquie est par exemple un gain turc.

[vii] Il est loin le temps où les médias occidentaux et français en particulier affirmaient sur un ton péremptoire que la Russie n’avait pas les moyens de se mesurer aux Occidentaux et que pour des raisons économiques, elle devra tôt ou tard baisser pavillon. Le sommet du G8 de Belfast en 2013 est encore dans toutes les mémoires. Vladimir Poutine avait résisté à la pression des sept autres membres et il n'avait pas cédé sur son soutien à la Syrie.

 



110 réactions


  • microf 29 décembre 2017 09:53

     A l´auteur @Pierre. " Il y a à peine un an, pas beaucoup de monde ne se serait aventuré à dire que Bachar al-Assad et l’Armée arabe syrienne (AAS) avaient une chance de gagner la guerre contre les rebelles, les combattants étrangers ou les terroristes ".

    Je l´avais bien dit et écris dans ce Forum non seulement il ya un an, mais dès le début de l´agression contre la Syrie, que les terroristes n´entreront pas á Damas, c´est á dire, ne gagneront pas cette guerre, mes commentaires devraient encore être en ligne si ces articles existent toujours.
    Je donnaient ces raisons.
    1- C´est en Syrie que se trouvent les plus anciennes Communautés Chrétiennes du monde.
    2- C´est en Syrie que pour la première fois, ceux qui suivent le Christ ont récu le nom de Chrétiens.
    3- C´est en route vers Damas aller pour aller arrêter les Chrétiens et les persécuter, que SAUL a été terrassé par le Christ..., SAUL se convertira et prendra le nom de PAUL, sera très actif pendant son Apostolat en faisant connaitre le Message de PAIX et d´AMOUR que le Christ était venu propager.
    4- C´est grâce á PAUL que la Religion Chrétienne s´est répandue dans le monde, il mourra martyr sur la voie d´Ostie aux environs de Rome, devenant Saint PAUL, l´Apotre des Nations.

    Il était impossible alors que la Syrie tombe car si la Syrie tombait, il n´y aurait plus aujourd´hui aucun Chrétien dans ce pays, ils auraient tous été passé au fil du couteau, et c´est toute la Chrétienneté qui aurait subit un choc, et cela, le Dieu des Chrétiens ne le permettra jamais, et toute personne qui va s´attaquer á la Religion Chrétienne, que ce soit en Syrie ou ailleurs, se détruira lui même.
    Les Romains les plus barbares contre cette Religion Chrétienne, n´ont pas réussit, ce ne sont pas les coupeurs de têtes d´enfants, de femmes, de vieillards et d´hommes et leurs commanditaires qui réussiront.


    • Pierre Pierre 29 décembre 2017 10:32

      @microf

      Merci pour votre commentaire.
      Je n’ai pas abordé l’aspect religieux du conflit dans mon article parce que je ne crois pas que c’est la raison principale de la guerre.
      Des populations des banlieues, appauvries par le tournant libéral en Syrie et manquant de nourriture suite à la crise mondiale des céréales de 2009-2010 ont été manipulées par des organisations étrangères, souvent islamiques, pour renverser le pouvoir en place. Il y avait une collusion entre les Occidentaux et les monarchies sunnites du Golfe pour provoquer un changement d’alliance en Syrie. La Turquie a pris le train en marche par pur opportunisme. Je me suis focalisé sur l’aspect politique de cette guerre parce que je crois que c’est la raison fondamentale de son déclenchement. Aucune religion n’était opprimée en Syrie et un conflit religieux y était donc absurde.
      Pour moi, dès 2012 quand Damas a été attaquée, je savais que le pouvoir syrien tiendrait parce que la population de la ville est restée solidaire avec ses dirigeants.
      Dès 2013, mes article et mes commentaires en témoignent, je mettais en garde contre le retour inévitable des djihadistes en France. Ils étaient partis pour ne pas revenir mais la déroute militaire des groupe islamistes était inévitable et il fallait dès ce moment bloquer leur départ.


    • microf 29 décembre 2017 10:56

      @Pierre

      Merci @Pierre pour votre réponse, j´ai basé mes commentaires dès les débuts de cette agression contre la Syrie, sur l´aspect religieux, et j´ai bien compris votre article qui va aussi dans le sens de mon commentaire, á savoir, que les Islamistes et leurs commanditaires ne gagneraient pas.

      Bonne Année 2018.


    • Eric F Eric F 29 décembre 2017 13:07

      @Pierre
      Très intéressant article, sur ce thème où nos grands médias ont été unanimement dans le sens des thèses occidentales -comme ce fut le cas pour la Libye, du reste-. Heureusement il existe désormais la possibilité d’accès à des informations « non alignées » ...quoiqu’il faille une grande circonspection pour éviter de tomber dans les mailles d’une information parfois manipulée par d’autres courants.
      Concernant l’aspect religieux, il entre en ligne de compte notamment au niveau du clivage sunnites fondamentalistes versus les autres religions. Le régime syrien pluraliste au niveau religieux est soutenu par les diverses minorités religieuses attaquées par les « exclusivistes » sunnites fondamentalistes. Quelle sera la position des population sunnites « modérées », dont certaines villes ont été durement traitées par les forces armées gouvernementales ?


    • Pilule Rouge Pilule Rouge 29 décembre 2017 18:10

      @TOUT LE MONDE ! MESSAGE URGENT !

      Macron nous fait un magnifique cadeau pour Noël !

      La chaîne RT France contrairement à ses excellentes consoeurs RT America et International, serait passée entre les mains du système, de l’ennemi :

      Plusieurs choses confirment mes dires :

      1. Le co-directeur du CRIF, Gilles-William Goldnadel était présent le jour de son lancement avec Michaël Darmon et d’autres soutiens virulents du régime Israélien. > lire l’excellent article de Panamza à ce sujet : http://www.panamza.com/201217-russia-today-goldnadel/

      2. Propagande anti Bashar et pro-israélienne dans les JT

      3. Les thèmes des documentaires sélectionnés font étrangement penser à ceux de la chaîne pro-israélienne américaine : « VICE » > violence, criminalités, drogue, etc.

      Question : Comment Russia Today a-t-elle pu obtenir l’aval du CSA en France ainsi que des studios flambants neufs comparables en taille à ceux de TF1 ou de Canal+ à Boulogne-Billancourt ? C’est impossible sans qu’un compromis n’ai été signé. Rapelez-vous de l’hostilité de Macron des médias et de tout le système envers la « propagande » russe !

      Réfléchissez, ne tombez pas dans le panneau, RT France n’a rien à voir avec RT America, c’est la version française de VICE, un mélange indigeste entre BFMTV et l’idéologie Zémourienne.

      Sa présidente, Xenia Fedorova, s’est curieusement engagée à « ne pas donner la parole aux conspirationnistes ».
      Lesquels ? À quel prétendu « conspirationnisme » Xenia Fedorova -qui rêve d’embaucher Éric Zemmour (le promoteur/affabulateur du mythe du « grand remplacement » islamique de la France)- fait-elle allusion ?



    • Ouallonsnous ? 29 décembre 2017 19:15

      @pierre

      Vous auriez considérablement raccourci la rédaction de votre article et fait oeuvre de vérité, en citant les véritables agresseurs de la Syrie, les sionistes anglo-yankees et leurs valets européistes agissant par proxys whahabites sous captagon !


    • Pierre Pierre 29 décembre 2017 21:42

      @Eric F
      La Syrie n’est pas l’Arabie saoudite et ce n’est pas la religion qui rythme la vie des gens. 

      D’abord berceau du christianisme, ensuite capitale des Omeyyades puis terre de croisades suivie d’une longue domination ottomane qui prit fin avec le mandat français de 1920 à 1946, la Syrie a su garder sa diversité culturelle et religieuse intacte pendant tous ces siècles.
      Deux courants religieux d’origines étrangères, le salafisme et celui des Frères musulmans ont été introduits dans le pays le siècle passé. Tous les deux veulent que l’islam sunnite devienne la source du droit et que tout le monde se soumette y compris les non sunnites.
      C’est une aberration absolue vu l’histoire du pays et les dirigeants occidentaux qui ont soutenu cela devraient être enfermés et subir une sérieuse rééducation. (Al-Nosra fait du bon boulot smiley )
      Je ne condamne pas les populations pauvres des campagnes et des banlieues qui ont été instrumentalisées par des prédicateurs souvent étrangers (comme en Europe d’ailleurs) pendant une période de crise économique mais je pense que les responsables et les instigateurs doivent être éliminés sans pitié et qu’ils ne doivent en aucun cas participer à la reconstruction de la Syrie.
      Tous ceux qui ont adhéré aux thèses révolutionnaires violentes ont effectivement été durement réprimés mais ils sont minoritaires et il doivent se soumettre aux vainqueurs ou partir.
      PS. Les formes de sunnismes plus modérés s’opposent, avec les autres religions, au sunnisme fondamentaliste qui est largement minoritaire mais militairement bien organisé et soutenu par des puissances ennemies.
      Je fais le pari qu’une fois les groupes les plus radicaux et leurs mercenaires étrangers éliminés, les « katibas » locales vont désarmer et retourner à la vie civile.
       

    • Byblos 30 décembre 2017 21:41

      J’ajouterais que le wahhabisme ainsi que son frère jumeau/adversaire les frères musulmans sont moins des branches du sunnisme que son instrumentalisation politique.

    • Eric F Eric F 31 décembre 2017 18:53

      @Pierre
      il y a néanmoins en Syrie une certaine structuration communautaire liée à des caractéristiques religieuses, même si le régime baasiste semblait les estomper.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 31 décembre 2017 20:46

      @Pierre


      Merci pour ce bref passage en revue qui remet les choses en ordre. Un article éclairant, comme il y en a de moins en moins sur ce site. Je m’étonne seulement qu’il ait été publié, car il est si factuel que je ne vois pas quel clan a eu intérêt à sa publication. Je trouverai sans doute ma réponse à la lecture des commentaires... en ordre inverse de leur pertinence....

      PJCA


    • Pierre Pierre 1er janvier 2018 10:04
      @Pierre JC Allard
      Bonjour et bonne année,
      La rapide publication de mon article ne m’a pas vraiment surpris parce que même si AgpraVox traite encore de très bons sujets, les articles traitant de la politique internationale se font de plus en plus rares.
      Ce qui m’a davantage étonné, c’est le taux d’approbation de 4,9 / 5 sur 40 votants. Je crois que c’est le meilleur que j’ai eu. Il ne doit donc pas y avoir eu beaucoup d’opposition en modération.
      Ce qui m’a aussi surpris, c’est son placement dans Google News et sa publication sur de nombreux autres sites d’informations alternatives.
      Une explication est peut-être qu’il faut tout doucement préparer les opinions publiques à un changement de point de vue sur la Syrie. 


    • Eric F Eric F 1er janvier 2018 11:48

      @Pierre
      Meilleurs voeux pour 2018. A propos du « point de vue sur la Syrie », la ficelle politico-médiatique était trop grosse, les « citoyens de base » ont quand même trouvé suspect que d’emblée la position occidentale ait été « Bachar doit partir », alors que jusqu’ici le pays paraissait plutôt stable et pluraliste. L’expérience libyenne avait également créé le doute dans l’opinion concernant l’expression « il massacre son peuple », dans le cadre de rebellions visiblement télécommandées. En outre, la chimère d’une « opposition démocratique » est rapidement devenue évanescente.
      Bref, le tout un chacun s’était fait une idée moins binaire que la thèse officielle, et était demandeur de « réinformation ». Votre article, complet et non-manichéen, répond bien à cette attente, d’où la bonne audience et approbation.


    • Pierre Pierre 1er janvier 2018 14:25
      @Eric F
      Bonjour et meilleurs vœux pour 2018 aussi.
      Je vous trouve bien optimiste en croyant que le « citoyen de base » s’intéresse à la Syrie.
      En vérité, la grande majorité des citoyens se foutent royalement de ce qui se passe en Syrie. Cela n’a aucun impact sur leur quotidien.
      Quelques faiseurs d’opinions, pas tous, commencent à se rendre compte du fiasco (Georges Malbrunot par exemple) mais les autres restent majoritairement alignés sur la politique étrangère du gouvernement. Quand la ligne du gouvernement changera, les medias mainstream suivront.
      C’est monstrueux à dire mais ce n’est que quand il y a des attentats chez nous que les opinions publiques prennent consciences du danger universel du terrorisme.

    • Eric F Eric F 1er janvier 2018 18:11

      @Pierre
      Il me semble qu’un bon nombre de citoyens s’intéressent à la question syrienne, notamment du fait des combats contre Daesh et du problème des réfugiés. Maintenant, quelle proportion a l’impression de se faire un peu rouler dans la farine par l’information des grands média, difficile à dire, mais je le constate autour de moi.


    • Pierre Pierre 1er janvier 2018 19:18

      @Eric F
      J’espère que vous avez raison. 


  • maQiavel maQiavel 29 décembre 2017 11:02

    « Il y a à peine un an, pas beaucoup de monde ne se serait aventuré à dire que Bachar al-Assad et l’Armée arabe syrienne (AAS) avaient une chance de gagner la guerre contre les rebelles, les combattants étrangers ou les terroristes. »

    ------> Oui, enfin depuis l’intervention russe , ça devenait tout de même une possibilité , particulièrement après la chute d’Alep. 

    « Tout au plus, le pouvoir syrien pouvait espérer négocier une paix et un partage du pouvoir en position de force ».

    ------> Sur ce point, la situation n’a pas changée. Il ne faut pas oublier que les FDS occupent une part non négligeable du territoire syrien, dont Raqqa et que les américains sont toujours présents à Al Tanaf. Et il n’y aura aucun moyen de les déloger militairement. Reste la négociation. C’est maintenant que les choses sérieuses commencent.

    Merci pour cet article. 


    • Gorg Gorg 29 décembre 2017 20:18

      @maQiavel

      "Il ne faut pas oublier que les FDS occupent une part non négligeable du territoire syrien, dont Raqqa et que les américains sont toujours présents"

      Tout à fait... Et bien qu’ils soient présent d’une manière complètement illégale, les Etats-uniens vont s’accrocher comme des morpions. J’attends de voir leur prochain coup tordu...

      @Pierre

      Merci pour cette excellente synthèse... comme d’habitude.


    • Pierre Pierre 29 décembre 2017 22:15

      @maQiavel
      Je ne sais pas si la Russie joue un double jeu en prônant des négociations tout en écrasant les islamistes sous les bombes ou si elle est sincère.

      Ce dont je suis sûr, c’est que la Russie ne veut pas être entraînée dans le piège d’une longue et coûteuse guerre. 
      Elle va donc tenir compte des intérêts israéliens et étasuniens non par complaisance mais par pur pragmatisme. 
      Donc oui, pour elle, il faudra négocier notamment avec l’ASL dans le sud et avec les FDS dans l’est. Peut-être aussi avec les protégés des Turcs une fois que tous les islamistes radicaux auront été écrasés.
      Les Etats-Unis ont illégalement construit une dizaine de bases dans le nord-est de la Syrie qu’ils ne veulent pas quitter. Il me vient une idée sachant que la Russie a souvent une démarche parallèle sur d’autres fronts. En se basant sur la même illégalité, la Russie pourrait très bien construire des bases dans le Donbass.  Une idée à creuser et à suivre !

    • Gorg Gorg 30 décembre 2017 01:07

      @Pierre

      « la Russie pourrait très bien construire des bases dans le Donbass »

       Effectivement, ce serait une excellente réponse du berger à la bergère... Je me demande d’ailleurs si Poutine ne regrette pas de n’avoir pas aidé les insurgés à pousser jusqu’au Dniepr, en 2015...
       Si l’intervention en Crimée ne m’a absolument pas surpris, je pensais par contre qu’il aiderait la RPD et la RPL a avancer jusqu’à une ligne Kharkov Mikolaiev... Je n’ai toujours pas compris qu’il se soit arrêté... Le pont de Kertch serait inutile aujourd’hui...
       Si Kiev a la mauvaise idée de rallumer le conflit c’est ce qui risque de se produire...
       A mon humble avis, la situation n’est pas encore figée, il faut s’attendre encore à des surprises.


    • maQiavel maQiavel 2 janvier 2018 02:35

      @Pierre

      « Je ne sais pas si la Russie joue un double jeu en prônant des négociations tout en écrasant les islamistes sous les bombes ou si elle est sincère ».

      Vous avez-vous-même parfaitement répondu à votre interrogation dans les deux phrases suivantes : « Ce dont je suis sûr, c’est que la Russie ne veut pas être entraînée dans le piège d’une longue et coûteuse guerre. Elle va donc tenir compte des intérêts israéliens et étasuniens non par complaisance mais par pur pragmatisme ». 

      C’est exactement cela. Les Russes savent pertinemment qu’une victoire militaire est impossible. Alors , ils misent sur des négociations et pour être en position de force , ils écrasent les islamistes sous les bombes. Les forces armées au service d’un objectif politique, une approche très classique. 


    • Pierre Pierre 2 janvier 2018 05:48
      @maQiavel
      Cette volonté des Russes de ne pas se trouver embourbés dans de longues et coûteuses guerres comme en Afghanistan et en Tchétchénie est une constante depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Vous remarquerez que la Russie n’engage ses forces que dans des pays où la population la soutien : Ossétie du Sud, Abkhazie, Crimée, Donbass ou Syrie. Cela lui permet d’intervenir ponctuellement et de très vite se retirer en laissant des gouvernements amis en place.
      C’est tout le contraire des Américains qui doivent laisser de vulnérables troupes d’occupation en sur le terrain après leurs interventions.
      Si le même schéma est appliqué en Syrie, les Russes soutiendront les assauts syriens contre les poches rebelles de la Goutha, des environs de Homs et de Hama et ils aideront l’AAS à libérer la province d’Idlib des apparentés à al-Qaïda.
      Les forces aériennes russes n’interviendrons pas contre les FDS du nord-est soutenus par les Etats-Unis, contre les Turkmènes et les apparentés aux Frères musulmans soutenus par les Turcs et contre l’ASL dans le sud qui est soutenu par Israël.
      Si l’AAS, le Hezbollah et les unités iraniennes veulent intervenir là, cela risque d’être à leurs risques et périls.
      C’est cela le double jeu. Avoir des accords tacites avec les pays soutenant les rebelles et en même temps être allié à la Syrie et à l’Iran. J’espère pour lui que Bachar al-Assad s’en rend compte et qu’il ne va pas faire de conneries.

    • maQiavel maQiavel 2 janvier 2018 13:42

      @Pierre
      Tout à fait d’accord. Ce que vous appelez double jeu , moi j’appelle celà jouer le role d’une puissance stabilisatrice. Pour jouer ce rôle pleinement, il faut être capable de dialoguer avec tous les acteurs, y compris ceux dont la politique est diamétralement opposée, la Russie essaie au contraire de les faire participer à un équilibrage de la région. C’est grâce à cette attitude que la Russie occupe la place centrale dans le jeu Syrien. 

      La classe dirigeante syrienne en général et Bachar en particulier l’a très bien compris, raison pour laquelle il est très méfiant envers les russes et qu’il s’oppose parfois ouvertement à leur politique, souvent poussé par les iraniens d’ailleurs. Mais je me dis que s’il devient vraiment un facteur perturbateur, les russes envisageront son remplacement à la tête de la Syrie, d’autant plus qu’ils ont noués de nombreux contact politique et militaire avec de brillants syriens, ils n’auront pas de difficulté à trouver un général sunnite prêt à jouer le jeu. Contrairement aux iraniens, les russes ne sont pas attachés à la personne de Bachar mais au maintient de l’appareil d’Etat syrien … 


    • Pierre Pierre 2 janvier 2018 14:00

      @maQiavel

      C’est toujours satisfaisant de parler à quelqu’un qui arrive aux mêmes conclusions qui sont finalement simplement du bon sens. 
       « ils n’auront pas de difficulté à trouver un général sunnite prêt à jouer le jeu. » Il n’y a pas que des généraux sunnites qui peuvent remplacer Bachar al-Assad.
      Souheil al-Hassan par exemple dont la photo se trouve dans l’article est alaouite et il commande une unité essentiellement composée de sunnites..

    • maQiavel maQiavel 2 janvier 2018 19:29

      @Pierre
      Je pensais aussi à Souheil al-Hassan ... 


  • AmonBra QAmonBra 29 décembre 2017 11:33

    Merci @ Pierre pour le partage.

    Excellent article résumant de façon « pointue » le conflit syrien.

    Comme microf et vous, je pronostiquais sur AV un Stalingrad pour les occidentaux en Syrie, car je suis formellement convaincu que les puissances occidentales sont les principaux responsables de ce bain de sang en Syrie et, en notre nom, nos prétendus dirigeants n’y sont pas de reste.

    Mon analyse était surtout intuitive et pouvait se résumer ainsi : Un Peuple possédant une culture millénaire et très riche du vivre ensemble, ne peut pas être vaincu par la division, malgré la jeunesse politique de sa nation et quels que soit les moyens mis en œuvre par ceux voulant sa perte.

    Autre point que j’estime important de préciser, les occidentaux et leurs supplétifs locaux boiront jusqu’à la lie le tonneau qu’ils ont ouvert, j’entends par là que s’en est fini au moyen orient d’une quelconque influence de leur part, cela commencera concrètement par ne pas avoir une miette du gigantesque marché de reconstruction de la Syrie et il est probable que cette tendance fera tâche d’huile dans la région. . .


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 00:10

      @QAmonBra


      « Un Peuple possédant une culture millénaire et très riche du vivre ensemble, ne peut pas être vaincu par la division, malgré la jeunesse politique de sa nation et quels que soit les moyens mis en œuvre par ceux voulant sa perte. » Voila une pensée positive que j’approuve absolument.

      Ma prédiction sur la victoire des forces loyalistes a toujours été plus factuelle, je me méfie des intuitions qui sont souvent inspirées par de l’émotion et qui peuvent donc être subjectives.
      Quelques points qui ont forgés ma conviction.
      • Si les Alaouites dominent l’armée et la présidence syrienne depuis si longtemps, c’est avec l’appui de la bourgeoisie sunnite des villes qui a toujours préféré s’enrichir dans les affaires plutôt que de servir dans une armée où il n’y a rien à gagner. Les Alaouites étaient une minorité considérée comme inférieure et qui a été encouragée à prendre l’armée en main vu que les sunnites, assez divisés (problème des tribus), étaient incapables de se rassembler derrière un leader. Si vous lisez « Les Sept Piliers de la Sagesse » (Edition Phébus) de T. E. Lawrence, vous verrez qu’il en était déjà ainsi il y a un siècle. Vous ne lirez pas cela sous la plume de journalistes mainstrean, s’intéresser à l’histoire d’un pays est trop leur demander. Ils préfèrent s’en tenir à l’explication simpliste qui consiste à dire que la minorité alaouite a confisqué le pouvoir et qu’elle opprime la majorité sunnite. C’est tellement plus commode et cela conforte les discours belliqueux de changement de régime en Syrie. Je n’ai pas de donnée précise, c’est difficile d’en faire en temps de guerre, mais en considérant le nombre de sunnites qui se sont réfugiés en zones loyalistes plus les sunnites des villes qui n’ont pas fui le pays, on peut affirmer sans beaucoup de risques de se tromper qu’environ 50 % des sunnites soutiennent le président Assad.
      • Je n’ai jamais cru que la Russie lâcherait la Syrie en ces circonstances. Les liens entre les deux pays datent du temps de l’Union soviétique. Des centaines de milliers de Syriens ont fait leurs études à Moscou. Les militaires syriens ont été formés en Russie et tout leur équipement vient de ce pays. Il y a plus de 20.000 mariages entre Syriens et russes ou l’inverse. Finalement, il n’y a que Bachar al-Assad qui a fait ses études en Angleterre. Si un jour la Russie le lâchait, ce serait certainement pour placer quelqu’un d’encore plus fidèle à sa place.
      • La Russie veut retrouver sa place de puissance mondiale et elle ne pouvait de ce fait perdre son centre d’appui naval de Tartous pas plus qu’elle ne pouvait perdre Sébastopol. Elle devait intervenir sans s’enliser bien sûr. C’est ce qu’elle a fait.
      • Il était clair dès le début que l’opposition était divisée. Cela ne se remarquait pas trop quand le vent de la victoire soufflait en leur faveur mais dès que le vent a tourné, c’est devenu de plus en plus flagrant. Dans la vidéo, Hama bin Jassen al-Thani dit « Nous nous sommes disputés pour le butin ». C’est clair, pour eux, il y avait un butin (et un pays) à se partager. Ils ont perdu et ils peuvent à présent régler leurs comptes entre eux s’ils le veulent.

       C’est vrai que ce n’est pas avec leur arrogance que le président et le Ministre des Affaires étrangères français ont une chance de revenir en Syrie. Ce seront l’Iran, la Russie et la Chine qui reconstruiront le pays. Exit la France !


  • Massada Massada 29 décembre 2017 11:41

    Les Etats-Unis et Israël ont signé un accord secret pour contrer les menaces croissantes de la République islamique d’Iran.

    Il a été précédé de discussions approfondies entre les hauts responsables de la défense et du renseignement et les experts des deux parties.



    • maQiavel maQiavel 29 décembre 2017 11:50

      @Massada
      Ce n’est même pas secret, c’est de notoriété publique. 


    • Eric F Eric F 29 décembre 2017 14:23

      @Massada
      l’Iran, non frontalier d’Israël, ne menace pas celui-ci, et moins encore les Etats Unis. Les monarchies sunnites lui sont hostiles pour raison d’influence géopolitique, et ceux qui avaient voulu l’éclatement de la Syrie sont dépités de l’aide apportée par l’Iran contre les jihadistes.


    • Pierre Pierre 29 décembre 2017 14:58
      @Massada
      J’ai aussi lu qu’il y a un plan « secret » entre Israël et les Etats-Unis pour contrer l’Iran. Un secret pas si bien gardé que cela vu qu’il a paru sur Zerohedge.


      Je crois que Donald Trump en a informé Vladimir Poutine et que l’Iran et la Syrie sont prévenus.
      Je vois que l’aviation russe n’intervient pas près de la frontière israélienne, c’est un signe que la Russie reste neutre dans cette zone.

      Ceci dit, je ne comprends pas cette iranophobie en Israël. 



    • maQiavel maQiavel 29 décembre 2017 15:35

      @Pierre
      Le besoin d’un ’ennemi pour surmonter ses contradictions internes peut l’expliquer ... 


    • JP94 29 décembre 2017 19:39

      @maQiavel

      Seul Israël l’ignorait et pensait lutter héroïquement face une coalition mondiale visant à lui interdire de construire un mur de 750 km ( à présent ) pour emmurer les Palaestiniens... 

  • wesson wesson 29 décembre 2017 11:54

    Bonjour Pierre, 

    comme d’habitude, vous nous livrez un article brillant. Merci.

    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 00:29

      @wesson
      Bonsoir Wesson. Cela fait toujours plaisir de recevoir un commentaire de vous. Je suis content que vous avez apprécié l"article.

      Bonne fête de Nouvel-An et bonne année à vous et à tout ceux qui suivent ces commentaires.

  • Attilax Attilax 29 décembre 2017 12:41

    Bravo pour ce post clair qui expose le bilan de 7 ans de guerre. Je trouve que certains de nos dirigeants mériteraient d’être inculpés et traînés devant un tribunal international pour leurs mensonges et leur soutien à ces groupes de fanatiques... Il n’est d’ailleurs pas impossible que la Syrie, qui a apparemment trouvé des preuves de l’ingérence occidentale lors de la libération d’Alep, finisse par le faire pour dévoiler au monde ce qui s’est réellement passé.


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 00:49

      @Attilax
      Merci. S’il y a de éléments compromettants pour les ennemis de la Syrie, il est beaucoup plus intéressant de ne pas les dévoiler mais plutôt de s’en servir comme monnaie d’échange.  La diplomatie intelligente, ce n’est pas de réagir avec un coup de sang.

      D’accord pour les dirigeants inculpés mais je crois que c’est un rêve. Ils ont quand même souvent été punis indirectement et ont été écartés du pouvoir par les peuples. Je pense à Clinton, Sarkozy, Hollande par exemple.
      Vous ne croyez pas que si Alain Juppé avait démissionné en 2011 lors de l’agression contre la Libye pour laquelle il n’avait pas été consulté, il serait aujourd’hui président de la république. Moi, j’en suis convaincu.

    • Attilax Attilax 30 décembre 2017 19:29

      @Pierre

      Ça l’aurait grandi aux yeux de l’opinion, c’est sûr. Exactement comme Chirac, dont on se souviendra surtout pour son refus d’entrer en guerre aux côtés des ricains en Irak et pour le discours de Villepin à l’ONU. Hélas, l’élève n’a apparemment pas retenu cette leçon de son mentor.


    • Attilax Attilax 30 décembre 2017 21:34

      @Pierre

      Vous avez raison : ils vont probablement garder les preuves et s’en servir plus intelligemment (et moins médiatiquement). Je crois qu’ils ont chopé des hommes aussi, des militaires de différents pays, dont la France... J’ai pensé à ça quand j’ai vu que Assad jetait la France hors des négociations en disant qu’elle avait supporté le terrorisme depuis le début : une telle affirmation ne peut se faire publiquement sans preuves. C’est donc qu’il est prêt à les révéler si besoin est... Mais vu qu’on est en train de s’écraser (enfin !) je crois qu’il va suivre votre stratégie, sans doute plus payante.


  • JMBerniolles 29 décembre 2017 14:01
    Pierre, merci beaucoup pour cet article très bien développé et balancé.

    Pour avoir suivi de près cet affrontement que remodèle les rapports de forces dans le monde, j’ai naturellement quelques remarques :

    * Après être parti sur le mantra asséné par les médias « Bachar Al Assad bourreau de son peuple » la réalité qui s’est révélée au fil du temps est tout autre. C’est au contraire la mobilisation du peuple syrien avec des unités populaires importantes, ainsi que le soutien du Hezbollah, lui-même force populaire de défense, autour de Bachar Al Assad qui a choisi la résistance plutôt que l’exil dans les pires conditions d’agression de son pays, qui a déterminé l’issue de la guerre. Qui n’est pas terminée, mais gagnée (cela a été le cas de la WWII dont le sort a été scellé en 1943 mais qui a duré deux années de plus avec surtout plusieurs millions de morts inutiles). En fait, une guerre ne peut se gagner qu’au sol. C’est pourquoi les USA ne vaincront jamais la Corée du Nord quand bien même il peuvent ravager ce pays par leurs frappes.

    * Les occidentaux et notre pays en particulier ont organisé, armé y compris avec des armes modernes, mortiers, missiles, armes anti aériennes...... éléments motorisés... , et encadré (il y a des conseillers militaires et militaires français pour cela en Syrie où comme vous le soulignez il y a très peu de forces rebelles d’origine locale) les mercenaires sanguinaires. 

    * Les ressources en pétrole et gaz naturel du Moyen Orient sont évidemment une des causes de cet affrontement à multiples facette (l’Arabie saoudite lorgne sur le gaz du Qatar, Israël veut aussi mettre la main sur le gaz maritime du Liban, de Gaza .... ). L’Arabie saoudite réfléchit depuis longtemps à l’après pétrole (dont le pic est différé par la très forte récession économique mondiale). Un des moyens mis en œuvre pour garder la puissance de la royauté du moyen âge qui gouverne ce pays a été le vecteur religieux avec la diffusion mondiale du wahhabisme. Qui comporte obligatoirement une composante de conquête militaire. ....

    * Quant à la Turquie après une phase offensive basée sur la volonté utopique de récréer un empire ottoman, elle est maintenant dans une phase défensive opportuniste après que la CIA ait échoué à éliminer Erdogan.

    * En ce qui concerne Israël, il y avait aussi au départ une position offensive qui consistait à liquider le pouvoir en Syrie, pour s’en approprier une partie et pour pouvoir atteindre l’Iran. Dernier rempart avant la Russie sur cet axe important. Comme vous le soulignez les gains de l’armée syrienne dans le sud vers le Golan occupé, avec de plus une route d’approvisionnement depuis l’Iran, placent ce pays sur la défensive. 

    Le fait principal est malheureusement l’incapacité chronique des USA a reconnaître l’état de fait et à basculer sur une phase diplomatique plus adaptée au rapports de forces réels. 







    • Eric F Eric F 29 décembre 2017 14:27

      @JMBerniolles
      Concernant la diplomatie yankee, alors que certains attendaient de Trump une politique moins interventionniste et plus indépendante, c’est au contraire le retour aux positions néo-conservatrices


    • JMBerniolles 29 décembre 2017 20:53
      @Vraidrapo

      Quel intérêt pour la Turquie, qui de toute manière est tenue à distance par l’Allemagne,  de vouloir à tout prix rejoindre une union de pays en plein déclin alors que s’ouvre à elle la voie de l’Asie et de l’Eurasie, transit de gaz, route de la soie ....  ? 

      Et de plus en plus de pays comprennent comment les USA exploitent leurs alliés. De toute manière la Turquie jouera toujours son jeu personnel et c’est impossible sous la tutelle américaine. Erdogan a failli y laisser la vie et n’est pas près d’oublier la leçon.

      Il en est de même pour l’appui qu’Israël reçoit du camp occidental. La Turquie ne peut accepter cela non plus comme le montre sa position ferme sur l’initiative de Trump à Jérusalem. Les USA, sous la pression sioniste et neocon multiplient les erreurs diplomatique. Ils ont par exemple réussi l’exploit de rapprocher le Qatar et la Turquie de l’Iran avec leur soutien idiot à MBS qui cherchait à mettre la main sur le gaz qatari.


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 01:13

      @JMBerniolles
      Bonjour ; Merci pour vos remarques qui viennent opportunément compléter l’article.

      J’aurais pu écrire des lignes dans le même sens et bien d’autres aussi dans l’article mais pour être raisonnable et rédiger un texte d’une longueur digestible pour les lecteurs, il faut faire des choix et ne pas parler du tout. 
      J’ai des doutes quant à la capacité des Etats-Unis à basculer dans une phase diplomatique. Leur capacité militaire a été jusqu’à présent tellement écrasante qu’ils ne veulent jamais faire de concessions puisqu’il pensent qu’ils peuvent toujours obtenir le maximum grâce à la force.
      Cela vient de changer pour la première fois.

    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 01:43

      @JMBerniolles @Vraidrapo

      La Turquie d’Erdogan est une énigme pour moi. Elle ne peut tout-à-fait couper les ponts avec l’Occident mais il se peut que sa meilleure chance de développement soit avec la Russie et avec l’Asie.
      On a vu Erdogan s’excuser auprès de la Russie, lui acheter un système de défense en payant à l’avance et insister pour devenir le hub gazier pour approvisionner l’Europe du Sud.
      Ce sont des faits matériels qui ne sont pas réversibles.
      La Turquie ne possède pas de missiles Patriote. Si elle veut acquérir des S-400, c’est qu’elle pense qu’elle pourrait avoir à se défendre contre un pays « ami » de l’OTAN ; Il faut savoir que le système patriote est bridé pour ne pas pouvoir abattre un avion de l’OTAN.
      Si Erdogan est intelligent et ce n’est pas sûr vu ses convictions fréristes, il devrait savoir que la meilleure option pour son pays est de devenir un pont entre l’Asie et l’Europe. Une opportunité que ces idiots d’Ukrainiens n’ont pas pu saisir. 

    • Panoramix Panoramix 30 décembre 2017 12:27

      @Pierre
      Erdogan a certainement compris que l’intégration à l’UE était un leurre, et se repositionne de manière plus multilatérale, avec une préférence vers les pays de culture musulmane. Néanmoins, il ne va pas couper les ponts avec l’Europe, étant devenu un pays d’accueil de multinationales, notamment automobiles. 


    • Eric F Eric F 31 décembre 2017 18:58

      @Vraidrapo
      Trump est peu « religieux » contrairement à Bush, et annonçait un moindre interventionnisme. Mais effectivement la machine militaro diplomatique l’a remis sur les rails de la politique traditionnelle yankee, et il se base sur l’électorat néo-conservateur (malgré la fiction de populisme).


  • J.MAY MAIBORODA 29 décembre 2017 18:04

    à PIERRE

    Remarquable « résumé » du conflit syrien (si l’on ose dire, vu le contenu exhaustif et la densité du texte offert à notre lecture).

    Outre une excellente rétrospective du déroulement de ce conflit, l’auteur ne manque pas de rappeler l’identité de ses commanditaires « extérieurs », de même qu’il n’omet pas de nous remettre en mémoire la formidable campagne de désinformation partisane menée par les médias mainstream et les organes officiels de l’ère Hollande-Fabius. À dire vrai, de ce point de vue, l’ère Macron se situe dans une certaine continuité.


    • J.MAY MAIBORODA 29 décembre 2017 18:06

      @ PIERRE


      P.S : je « répercute » derechef cet excellent article sur mon propre blog « u zinu » 


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 02:34

      @MAIBORODA
      Merci. Je suis aussi affligé que vous de devoir supporter la médiocrité des média mainstream. 

      De par mon métier, je suis un grand voyageur et je ne manque jamais l’occasion de lire les points de vue sur la politique internationale (en anglais) qu’on peut lire dans les presses locales. 
      C’est parfois aussi décevant que chez nous et parfois surprenant par la justesse d’analyse qu’on ne trouve que rarement dans les médias mainstream et quand on trouve de bons reportages, ils sont tout de suite mis en doute par les autres médias. Aujourd’hui, vouloir être correctement informé prend beaucoup de temps.


    • Martha 30 décembre 2017 20:46


       @Pierre :

       Vous n’abordez pas le rôle qu’a joué internet qui a, me semble-t-il changé radicalement les choses. On a vu l’importance de pouvoir accéder à une information exacte et quasi immédiate. Les grands moments pas clairs, ont été élucidés très vite par des spécialistes et dans les six mois suivants l’analyse était complètement établie.

       On a su très vite qui étaient les médias en ligne qui s’attachaient à ne dire que des faits exacts. La près-sélection a été assez simple à faire : ce sont les sites qui refusaient la « VO » du 911.

       Une majorité de Français est hostile à ces guerres atroces. Ces manières de faire les révulsent et elles vont, en plus, totalement contre nos intérêts. Voir notre armée petit à petit être obligée de s’engager bêtement contre la Libye, contre la Syrie, qui ne nous avaient rien fait, bien au contraire et puis maintenant contre la Russie, c’est totalement inacceptable et dément !

       Les « sites non alignés » ont joué un rôle majeur. Les Français n’étaient plus dupés et ils ont rejeté massivement cette politique débile criminelle. Nos décideurs se sont retrouvés au pied du mur tout-nus.


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 29 décembre 2017 18:55

    Salut, en fait des victoires et des défaites en trompe l’oeil :

    Bachar El Assad est « victorieux », il règne sur un tas de ruines, et des millions de syriens se sont exilés. Comme vous le reconnaissez vous même, le retour ne sera sans doute pas à l’ordre du jour. Il a réussi à assurer sa survie politique (à court terme, car sa position est maintenant totalement liée au soutien de ses alliés) au prix de son propre pays. C’est le même comportement qu’un Robert Mugabe ou qu’un Castro, ou qu’un Maduro maintenant : « Vous n’êtes pas contents, eh bien partez. » Une superbe victoire

    Le Hezbollah
    n’a pas plus de légitimité en tant que milice que lors de la fin de la guerre civile au Liban. Ce n’est pas sa contribution armée au maintien d’Assad à l’extérieur du Liban, qui peut lui donner une légitimité au Liban. La question reste posée.

    La diplomatie française
    a très mal joué et s’est donnée le mauvais rôle, c’est vrai. Mais la présence française dans la Syrie des Assad est depuis toujours insignifiante. Il n’y a donc pas grand chose de changé.

    La Russie a soutenu Assad, et se tourne maintenant vers l’ONU pour une solution globale du conflit syrien, signifiant par là, avec une certaine hypocrisie, que l’affaire ne la concerne plus beaucoup. Et inversement, la Syrie des Assad a toujours été l’alliée privilégiée de l’URSS. Il n’y a donc là non plus pas grand chose de changé.

    Les USA perdants ? C’est une bonne blague.
    En réalité, après l’attentisme d’Obama, Trump a été obligé de réintervenir diplomatiquement pour contrer l’avancée iranienne très mal vécue par ses alliés - Arabie, Israël, et ses alliés sunnites. L’intervention russe et iranienne pour porter Assad a dans les faits précipité le retour des USA dans la région, pour contrebalancer.

    Pour les Kurdes, c’est toujours la même question : créer un Kurdistan quelque part, charcuter les frontières, c’est créer des nouveaux problèmes dont personne ne veut


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 04:19

      @Olivier Perriet
      Bonsoir, Bien sûr qu’on ne sera pas souvent d’accord. Vous représentez le point de vue officiel, celui qu’on veut nous imposer, et c’est votre droit. Ce qui est dommage ; c’est que maintenant que tout ce montage trompeur s’effondre, vous restiez toujours sur les même positions.

      La Syrie est en ruine mais elle n’est pas ruinée. La livre syrienne par exemple ne s’est pas effondrée et les potentialités du pays en hydrocarbures offshores et onshores sont intactes. L’Etat a pu maintenir son administration partout en fonction. Damas est intacte. Les villes de la côte aussi. Alep est intacte à 75/80 % L’eau et l’électricité sont rétablies dans toutes les zones libérées sans aides extérieures..Les réfugiés rentrent chez eux quand leur région est sécurisée. 
      Cela, ce sont des faits indéniables. 
      Il faudra plus pour rétablir la prospérité d’antan. Ce ne sera pas l’argent puant des saoudiens qui permettra de construire des usines, des réseaux téléphoniques, des hôpitaux etc.  Ce ne seront ni les dollars étasuniens ni les euros des Européens qui se sont mis hors-jeux. Les gagnants, c’est la Russie et l’Iran et c’est eux avec la Chine (qui se place si vous suivez l’actualité autre que mainstream) qui relèveront le pays.  
      L’Allemagne était rasée en 1945. Le Japon aussi. Regardez ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Les Syriens sont un peuple éduqué. Ils n’apprennent pas leur savoir dans des écoles coraniques mais dans des écoles et des universités comme chez nous. Ils ont subi une dure épreuve, cela les a soudé et ils ne tomberont plus dans le même piège à l’avenir. 
      Qu’y a-t-il à négocier à Astana ou ailleurs ? Une reddition honorable des perdants et d’éventuelles autonomies culturelle régionales.
      Vous devriez lire la nouvelle constitution syrienne de 2012 ou 2013, je ne sais plus. C’est ce qu’on peut faire de mieux dans la région et elle ouvre le pays au pluralisme politique.
      Que ce que vous voulez y ajouter ?  Des référence à la charia peut-être ?
      Il n’y a pas de comparaison à faire avec aucun autre pays concernant les réfugiés. Les Syriens qui ont fui les terroristes rentreront et reconstruiront le pays.
      Ceux qui ont commis des crimes seront jugés s’il rentrent mais qui prendra leur famille en charge alors ? Il ne peut y avoir de pardon pour les coupeur de têtes.
      Pour le moment, le Hezbollah est respecté par une majorité de Libanais. C’est une armée libanaise bis et la seule qui est efficace au combat.
      La France était présente en Syrie comme défenseur des chrétiens. Il y a toutes les chances qu’elle soit sur ce point remplacée par la Russie.
      C’est à présent le Pentagone qui a pris les choses en main en Syrie en marginalisant la CIA. Trump, à cause des attaques démocrates, n’a plus la main sur ce dossier.
      Le problème kurde n’est pas résoluble en créant un Etat indépendant au détriment des autres pays de la région.
      C’est un peu comme si on voulait donner un Etat aux Roms en Europe. Quel pays serait prêt à céder une partie de son territoire ?


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 30 décembre 2017 12:57

      @Pierre

      Je ne suis pas vraiment adepte du point de vue officiel, mais j’essaie d’être « objectif »

      lorsque Hollande préparait une guerre contre Assad en été 2013 (alors que Valls s’inquiétait des départs de Français partis faire le djihad Syrie !) je n’étais pas favorable à une « Lybie bis ».

      Obama n’est pas intervenu directement contre Assad (et Hollande s’est retrouvé avec sa croisade tout seul) ça vous ne voulez pas le savoir.

      La France n’a jamais eu aucune relation stable avec les Assad, qui ont toujours été dans le camp pro soviétique, anti impérialiste, etc. 
      Ça non plus, vous ne voulez pas le savoir. 

      Personnellement je n’ai aucun intérêt à soutenir l’Iran ou les Séoud, mais force est de constater que l’expansion iranienne de fait depuis 2003 donne des boutons à beaucoup. C’est pourquoi Trump, après avoir fait une campagne isolationniste, est revenu sur le devant de la scène, montrant que si les USA s’absentent, le monde ne se porte pas forcément mieux.

      Vous êtes très fort pour parler à la place des autres, les Libanais tous pro Hezbollah, les Syriens, tous enthousiasmés par le « bon bilan » d’Assad.

      Comme tout se passe merveilleusement bien dans votre monde, on se demande bien pourquoi toutes ces guerres entre tous ces gens qui s’adorent. Ah oui, c’est la faute des USA...


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 20:42
      @Olivier Perriet
      Si je suis très fort pour parler à la place des autres alors vous êtes très fort pour me faire dire ce que je n’ai jamais dit.
      Si j’ai dit que le Hezbollah est respecté au Liban, c’est parce que même si c’est un parti confessionnel chiite, il défend les intérêts de l’ensemble du pays notamment en étant le premier rempart contre Israël. 
      Je n’ai rien dit concernant le recul d’Obama. J’ai mon idée sur ce sujet mais je ne l’ai pas exprimée dans l’article.
      La France n’a pas de relations stables avec la Syrie mais elle a cherché à en avoir et elle aurait pu en avoir si elle avait été patiente. Pourquoi Bachar al-Assad est-il venu à Paris en 2008 ? Et l’Alliance française ? N’a-t-elle pas formé des milliers de Libanais à la langue et à la culture française ?
      L’Iran a autant le droit et je dirais même plus de droits que la France, le Royaume Uni, les Etats-Unis et même la Russie d’avoir une influence dans la région. Pourquoi n’aurait-il pas ce droit ? Parce que Israël l’a décidé ?
      Je me forge mes opinions en me basant sur des faits, du moins le plus souvent possible. Quand je dis que Bachar al-Assad risque de largement gagner de futures élections, je me base par exemple sur les zones vers lesquelles se sont déplacés les réfugiés et force est de constater que les 2/3 d’entre eux sont venus dans la partie loyaliste de la Syrie. Pourquoi se réfugieraient-ils chez un dictateur sanguinaire ?
      Quand l’un dit que le mur est noir et l’autre qu’il est blanc, c’est une erreur de dire qu’il est gris pour couper la poire en deux. La vérité ne se situe que rarement au milieu. S’il y a des forces qui disent que c’est noir parce que cela arrange leurs affaires et qu’ils vous interdisent de tourner votre regard vers le mur, c’est qu’ils essaient de vous tromper. 
      Connaissez-vous l’allégorie de la Caverne de Platon ? Il a écrit cela il y a 24 siècles et rien n’a changé.
       

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 30 décembre 2017 22:09

      @Pierre

      Pour l’obsession sur Israël il est tout de même bizarre que vous ne « voyiez pas » qu’il n’y a pas qu’Israël qui redoute l’expansion iranienne dans la région.
      Sans remonter à la guerre Iran Irak, la création de Daesh est directement liée à la prise de pouvoir des chiites en Irak après 2003.

      Personnellement je ne soutiens ni l’un ni l’autre (si c’est ça voir la vie en gris, alors vive le gris), mais je ne peux que le constater.


  • symbiosis symbiosis 29 décembre 2017 19:41

    Magistrale victoire stratégique contre le colonialisme, mais la ploutocratie globalitaire ne compte pas en rester là et va continuer son harcèlement, ses massacres et destructions dans cette région du monde.
    Il est donc à prévoir d’autres victoires contre la colonisation intempestive de la planète par cette meute de chiens enragés dirigée par le dollar, jusqu’à ce que la bête tombe complètement. 


  • Pere Plexe Pere Plexe 29 décembre 2017 20:22

    Pas mal d’approximation dans votre post.

    Oui la Syrie est salement amochée.Quelle soit dirigée par Bachar ou un autre ne change pas ce fait.C’est donc plus le pays que sont président qui est affaibli.
    Même si bien sur l’un et l’autre sont liés la force d’un dirigeant repose sur deux choses : son image dans son peuple, la fiabilité de ses alliances.On peut raisonnablement penser que sur ces plans Al Assad victorieux n’est pas le plus mal loti. Pas mal pour un type qui était en ligne de mire de tout l’occident.

    Concernant le Hezbollah il a lui aussi une situation largement plus favorable que beaucoup de groupes armés. Et au Liban sa légitimité est elle réellement plus faible que celle des pions Saoudiens ? (Merci MBS).
    Ce mouvement chiite à démontré que d’une part il pouvait collaborer avec des sunnites et d’autre part que la défense des lieux saints ne pouvait être confié aux seuls pouvoirs sunnites (Merci Trump).

    La diplomatie Française à effectivement tout faux.Surtout elle c’est mise hors jeux sur tout les (nombreux) dossiers du moyen orient. Et ce n’est pas l’épisode Hariri qui, seul, pourrait changer les choses.

    Pour la Russie elle pousse la solution « astana » qui est la seule crédible, avec habileté.Contrairement à votre « se tourne maintenant vers l’ONU » elle à toujours tenu à respecter les institutions et le droit international : elle sait comment un faux pas aurait servi de prétexte.(cf l’avion abattu par Erdogan)

    • Pere Plexe Pere Plexe 29 décembre 2017 20:24

      @Pere Plexe
      Ce devait être une réponse à Olivier Perriet...


    • symbiosis symbiosis 29 décembre 2017 21:01

      @Pere Plexe

      Je ne crois pas que pierret ait lu le texte. Son commentaire est trop approximatif et ne répond en rien à ce qui est annoncé dans l’article.
      Comme toujours pierret parasite les articles qu’il ne supporte pas et qui ne répondent pas à ses fantasmes.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 29 décembre 2017 22:34

      @Pere Plexe

      En quoi consiste « la solution Astana » ? à partager le pays ?

      Pour reprendre les mots des poutiniens, Astana, c’est « juste » un cessez-le-feu entre factions. Alors c’est vrai, c’est mieux que rien et c’est toujours bon à prendre.

      Mais (je vais faire de l’ironie) c’est un cessez-le-feu négocié entre les 3 Empereurs (le Russe, l’Ottoman, et le Perse) comme en 1900. Du coup, Trump est devenu le fondé de pouvoir de tous les autres (arabes sunnites, kurdes, israël).

      Pour info, au Liban il n’y a plus de groupe armé soutenu par des pays tiers (sauf un).

      Toute une démonstration pour un maigre jeu de mot : le bilan de la présidence Assad est très positif, car il est encore président.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 29 décembre 2017 22:36

      @symbiosis

      Et c’est l’auteur du brillant paragraphe reproduit ci après qui me parle de mes « fantasmes » ? smiley

      Magistrale victoire stratégique contre le colonialisme, mais la ploutocratie globalitaire ne compte pas en rester là et va continuer son harcèlement, ses massacres et destructions dans cette région du monde.
      Il est donc à prévoir d’autres victoires contre la colonisation intempestive de la planète par cette meute de chiens enragés dirigée par le dollar, jusqu’à ce que la bête tombe complètement.


    • symbiosis symbiosis 29 décembre 2017 22:52

      @Olivier Perriet
      Ta gueule sale type !


  • JMBerniolles 29 décembre 2017 21:42
    Une erreur majeure commise par Trump sous l’influence des groupes de pressions qui gouvernent dans l’ombre, est d’avoir ouvert une voie vers l’unité arabe.

    Et un élément terrible pour Israël se prépare subrepticement, c’est l’armement des palestiniens. Il y a d’ailleurs déjà en Syrie des brigades palestiniennes, mais on est parti d’une situation où le Hamas notamment soutenait les takfiris qui opéraient en Syrie. Ainsi le Hezbollah découvrait en face de lui des combattants qui utilisaient ses méthodes. 

    C’est un acte qui provoquera un conflit généralisé au Moyen Orient. Il nécessite donc de la part de l’Iran une bonne appréciation des rapports de force. Il s’agit aussi de conduire la Russie, qui s’opposerait à ce qui mettrait fondamentalement en danger Israël, à une position de neutralité.

    Au Moyen Orient les jeux des pays et organisations sont toujours à trois bandes. 

    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 04:37

      @JMBerniolles
      C’est le Hezbollah lui-même qui a initié le Hamas à ses méthodes de combat. Le Hamas a d’abord trahi le régime syrien qui le protégeait, c’est vrai. Il a ensuite entamé une volte-face pour à nouveau se rapprocher de Bachar al-Assad.

      C’est ce que j’ai essayé d’expliquer dans l’article. Les groupes locaux n’ont pas d’idéologie très précise. Ils se rallient simplement au vainqueur par pur opportunisme.
      Israël est perdant. Il devra payer un prix, je ne sais pas lequel mais il devra payer.

    • JMBerniolles 30 décembre 2017 09:42
      @Pierre

      Merci pour vos réponse qui complètent très bien votre article.

      Au Moyen Orient la situation est extrêmement complexe, les informations ne sont pas toujours fiables, il y a des jeux cachés de la part de pratiquement tous les protagonistes... et comme vous le dites il y a des retournements d’alliances... Ce n’est donc pas facile d’avoir une vision cohérente de la situation.

      Deux choses émergent néanmoins.
      1) la vraie ligne de front qui se met en place se situe maintenant pratiquement sur la frontière d’Israël avec le Liban et la Syrie.

      2) les USA (on ne sait pas bien si c’est une initiative du Pentagone totalement cautionnée par l’administration américaine) poussent les kurdes le plus loin possible vers la route directe depuis l’Iran et cherchent à créer un mini état Kurde en Syrie. Pour beaucoup de raisons l’armée syrienne et ses soutiens populaires évitent au maximum la confrontation armée avec les kurdes. Il y a une phase diplomatique contre la présence américaine (et autres dont la France) en Syrie. Il est clair que si cela ne marche pas comme on peut le craindre on ira vers la confrontation armée. S’il est incontestable que les américains disposent d’une grande puissance de feu, l’exemple yéménite montre qu’ils n’ont pas la capacité de stopper sérieusement les missiles qui pleuvraient sur leurs bases. Mais on peut se poser la question de savoir s’il y a vraiment quelqu’un de raisonnable au pouvoir aux USA ? 

    • Panoramix Panoramix 30 décembre 2017 13:49

      @Pierre
      « Israël est perdant. Il devra payer un prix, je ne sais pas lequel mais il devra payer. » Israël a joué contre le régime syrien, en vue d’un affaiblissement et d’une division de ce pays, en espérant créer un « glacis » qui lui soit favorable dans la région qui jouxte le Golan (l’accueil et les soins à des combattants rebelles a fait l’objet d’une campagne de com). Il a mené des actions très ponctuelles contre des alliés du régime Assad, et on a assisté à une « non agression » de fait entre Israël et EI. La Syrie n’a pas éclatée mais est durablement affaiblie, ety Israël a profité de la situation pour renforcer des liens avec l’« axe sunnite » et notamment l’AS, et retrouver les sollicitudes du parrain étasunien grâce à des relais dans le proche entourage du président. Globalement, il n’a rien perdu, et est peut être même moins isolé qu’auparavant, en jouant sur la discorde chez l’adversaire.


  • demissionaire bonalors 30 décembre 2017 06:40

    Vainqueur ? un pays ravage ? c’est tout le pb de la race humaine, qd tout est détruit, ravage, pauvre et sale, sur un tas de cadavre, il cri victoire, et érige des statuts de ses bouchers
    Sommes nous des bâtisseurs, des êtres doués d’intelligence et empathie ? ou simplement des connards qui méritons amplement notre sort, la maladie et la mort ?
    Bien que l’on soit condamne avant de naître, point n’est besoin d’en rajouter ?
    Notre ADN est avorté, et nos cerveaux sclérosés, l’horloge biologique de notre planète compromise a l’origine des temps, et remontée a bloc pour son extinction programmée, la seule logique que j’entrevois d’ailleurs.
    Dieu si il existe doit se résumer a un œil et un doigt, bref.
    Notre seul salut, la quête de la beauté, la découvrir c’est la créer, soyons des esthètes, et non des bouchers, a défaut d’être des abrutis ...


  • Massada Massada 30 décembre 2017 07:13

    Soutien total aux étudiants , universitaires et activistes en Iran qui se battent pour la liberté et la justice et contre la répression et la tyrannie du régime des mollahs.


    • Massada Massada 30 décembre 2017 07:57

      @covadonga*722
       

      Ce projet de loi ne passera pas.
       
      Ne pas oublier qu’ici la justice fait son boulot, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert le sait bien, lui qui a passé un an et quatre mois en prison pour corruption. Ainsi que l’ancien président israélien Moshe Katzav, emprisonné pour sept ans ferme pour viols.
       
      C’est un juge arabe israélien qui a mis l’ancien président en prison.


    • Ben Schott 30 décembre 2017 08:06

      @Massada
       

      Des racailles au plus haut sommet de l’État le plus démocratique de la région !...
       
      Ça donne envie.
       


  • Massada Massada 30 décembre 2017 07:47

    Le ministre des affaires étrangères libanais menacé de perdre son poste, car il a déclaré qu’il n’était pas opposé à ce qu’Israël vive en sécurité. 
     
    Il est évident que si Israël vivait en sécurité à sa frontière Nord, le Liban vivrait en sécurité à sa frontière Sud. 
    Sans parler de l’avantage financier énorme pour le Liban de pouvoir exploiter ses champs gaziers en Méditerranée dans un climat de sérénité. 


  • Franchounet 30 décembre 2017 15:40

    Que ceux qui ont cru que le printemps arabe en Syrie a déclenché ces événements lisent cet article !


  • Nowhere Man 30 décembre 2017 18:47

    Excellent article parfaitement documenté. Bravo !


  • biquet biquet 30 décembre 2017 19:07

    L’auteur semble avoir oublié la raison du conflit : le refus de Bachar El Assad de laisser passer à travers son pays un gazoduc en provenance de Emirats. Après ce refus les Etats pétroliers du Moyen Orient ont décidé de faire la peau de Bachar. Qu’en sera-t-il à la fin de la guerre du contre projet de gazoduc en provenance d’Iran et d’Azerbadjean qui doit traverser la Syrie ?


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 21:08
      @biquet
      La longueur d’un article ne permet pas de développer un sujet comme si c’était un livre et il y a des aspects non évoqués.
      Les pays perdants avaient tous des intérêts différents dans le conflit et effectivement le gazoduc qatari répondait aux intérêts de certains pays mais d’autre pays avaient d’autres intérêts. Israël ou la Turquie par exemple avaient d’autres motivations. Les Etats-Unis, eux voulaient surtout nuire à la Russie et à l’Iran.
      Ce qui est paradoxal, c’est que le Qatar parle de maintenant faire passer le gazoduc par l’Iran pour alimenter l’Asie en gaz.  smiley

  • AmonBra QAmonBra 30 décembre 2017 20:16

    @ l’auteur

    Historiquement, culturellement, ethniquement et socialement l’état colonial implanté en Palestine est totalement artificiel, car fondé par des européens « habités » par une idéologie du XIX siècle.

    Cela a été mainte fois affirmé et, semble t il, voici les premiers symptômes de ce mal mortel soigneusement camouflé dès les origines dudit état.

    Ai-je dis « origines » !?


    • Pierre Pierre 30 décembre 2017 21:35
      @QAmonBra
      Quiconque qui est un tant soit peu informé sait que la plupart des Ashkénazes sont d’origine khazare donc pas du tout sémites mais cela ne change rien au problème. 
      La création d’Israël a été votée à l’ONU et on ne peut plus revenir en arrière. Il faut s’en tenir à la résolution 181 qui prévoit un partage de la Palestine, c’est la seule option légale.
      Vous abordez un problème très délicat avec la colonisation européenne et je pense qu’il faut être pragmatique à ce sujet sinon on doit aussi parler de la restitution des Etats-Unis et du Canada aux Amérindiens ou la restitution de l’Australie aux aborigènes par exemple.

    • Massada Massada 31 décembre 2017 07:20

      @Pierre
       

      La théorie que les Juifs ashkénazes d’aujourd’hui sont les descendants des Khazars, un peuple slave qui se serait converti au judaïsme au VIIIème siècle, sur ordre de son roi, est un mythe.
       
      Aucune source fiable pour corroborer les affirmations que les Khazars, un royaume multiethnique qui comprenait des Iraniens, des Turcs, des Slaves et des Circassiens, se seraient convertis au judaïsme.
       
      Une telle conversion, même si c’est une histoire merveilleuse, n’est malheureusement jamais arrivée.

    • phan 31 décembre 2017 09:17

      @Massada

      Wikipédia est devenu mytho ?
      Les Khazars (Hazarlar en turc, כוזרים en hébreu, хазары en russe, Xäzärlär en tatar, Hazarlar en tatar de Crimée, Χάζαροι en grec, خزر en arabe, خزر en persan, Cosri en latin) sont un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre le vie et le xiiie siècle apr. J.-C.
      et Nice Provence Info est devenue complote de Pomme ? L’histoire cachée de l’effroyable mafia khazare et Massada est il devenu mégasioniste ?


    • Pierre Pierre 31 décembre 2017 10:01

      @Massada
      La thèse de la conversion des Khazars au judaïsme a été lancée par Arthur Koesler, lui-même juif hongrois, dans son livre « La treizième Tribu » (on le trouve gratuitement en PDF sur Internet). Cette thèse a été reprise plus récemment par Shlomo Sand et par quelques autres historiens israéliens.

      En réaction, les autorités israéliennes ont lancé une série d’études confiées à des religieux pour démonter cette thèse. On a même été jusqu’à faire des recherches génétiques pour prouver l’origine sémite des Ashkénazes (sans succès).
      J’ai beaucoup voyagé en Ukraine, dans le Kouban et tout le sud de la Russie. Une des choses qui m’a frappé avec surtout l’antisémitisme des populations slaves, c’est qu’il existe beaucoup de villages juifs qui semblent avoir survécu depuis des siècles et qui parlaient encore yiddish (au passé parce que mon expérience date de la deuxième moitié des années 70). 
      Quand on imagine le nombre de Juifs qui ont fui ou ont été tués dans les pogroms du XIXe siècle, le nombre de Juifs (majoritairement originaires de cette région) victimes du nazisme et le nombre de Juifs qui ont émigré plus tard vers Israël, on se dit qu’il devait y avoir beaucoup de Juifs dans cette région durant l’époque tsariste et que les quelques milliers de juifs qui avaient fui Byzance ne pouvaient avoir engendré une telle descendance (on estime qu’il y avait plus de 4 millions de juifs dans cette région au milieu du XIXe siècle).
      La thèse d’Arthur Koesler est la plus plausible.
      Les Kazars était un peuple de même origine que les Turcs ou les Tatars originaire d’Asie centrale qui sont arrivés dans le sud de la région à peu près en même temps que la naissance de l’Islam et dont les chefs se sont convertis au Judaïsme pour conserver leur neutralité (il y avait la Byzance chrétienne toute puissante de l’autre côté).
      Si vous pensez que le judaïsme n’a fait de prosélytisme, expliquez-moi pourquoi il y a des Falachas (Juifs noirs), des Juifs chinois antérieurs à l’arrivée des blancs et des juifs aux noms berbères. Il faut lire l’histoire de la reine Kahena pour en savoir plus. 
      Je suis le premier à reconnaître le droit d’Israël à exister. La résolution 181 de l’ONU a été votée et on ne peut revenir en arrière mais il ne faut pas oublier qu’elle parle d’un partage de la Palestine. 
      Si l’origine khazare des Ashkénazes était reconnue, c’est tout le mythe du retour à la terre d’origine qui s’effondrerait et cela, les dirigeants israéliens actuels ne peuvent l’admettre vu qu’ils ont une politique d’expansion du pays avec l’écœurant discours des intégristes juifs qui prétendent que la Judée et la Sammarie leur appartient vu que leurs ancêtres y habitaient.



    • Massada Massada 31 décembre 2017 11:47

      @Pierre
       

      « Si l’origine khazare des Ashkénazes était reconnue, c’est tout le mythe du retour à la terre d’origine qui s’effondrerait et cela, les dirigeants israéliens actuels ne peuvent l’admettre »

      Personnellement, cela ne me dérange pas comme beaucoup de jeunes israéliens qui sont né en Israel. Je n’ai pas demandé à naitre ici, mais j’y suis et je compte bien me battre pour y vivre car c’est chez moi.
      J’ai des ancêtres en Russie et en France et alors ? je m’en fiche.
      J’ai construit ma vie ici, ma famille est ici, je ne dois rien à personne.


    • Pierre Pierre 31 décembre 2017 12:20
      @Massada
      Je suis surpris par cette réponse et je vous soutiens sur ce point.
      Je ne plusse et ne moinse que rarement mais ici, je vais plusser. Cela ne préjuge évidement pas des désaccords futurs que nous pourrions avoir.

    • symbiosis symbiosis 31 décembre 2017 15:23

      @Massada

      Tu n’aurais pas un peu de sang pied-noir ?
      Je suis né ici, c’est mon pays, j’y reste, jusqu’au jour où ils se sont fait mettre à la porte sans aménité.


    • AmonBra QAmonBra 1er janvier 2018 11:57

      @Pierre

      Tout d’abord mes meilleurs de santé et de bonheur pour vous, vos proches ainsi qu’à tous les lecteurs et intervenants de AV.

      (. . .) "La création d’Israël a été votée à l’ONU et on ne peut plus revenir en arrière. Il faut s’en tenir à la résolution 181 qui prévoit un partage de la Palestine, c’est la seule option légale.« (. . .)

      C’est là que nos approches respectives de cette tragédie qui dure depuis près de 70 ans divergent, à mon humble avis, la solution à 2 états est morte-née, avec elle l’inique résolution 181 et, ironie de l’Histoire, ce sont les $ionistes eux mêmes qui, par tous moyens la rendant impossible, ont signé l’arrêt de mort de leur entité coloniale !

      En effet, faute de pouvoir génocider le Peuple palestinien, comme leur cousins d’outre atlantique avec les amérindiens, il ne reste plus que la solution de l’état unique pour tous, constitué, bilingue, multiconfessionnel, donc obligatoirement et rigoureusement laïc, soit concrètement la fin de l’état $ioniste ou état juif.

       »One man one vote" ou la valise, aussi bien pour les fanatiques $ionistes que wahhabites, en espérant qu’ils nous économisent le sanglant et inutile scénario de l’OAS en Algérie ! . . .


    • Pierre Pierre 1er janvier 2018 13:57
      @QAmonBra
      Bonjour et je vous souhaite réciproquement mes meilleurs vœux.
      J’entends très bien ce que vous dites et c’est exact. L’évidence, c’est que Israël et les Palestiniens sont dans une impasse. Votre solution est intéressante mais uniquement pour prouver qu’elle est impossible à réaliser. Aucun Israélien n’accepterait d’être soumis à l’autorité d’un Palestinien et l’inverse est aussi vrai. On peut l’essayer pour prouver que cela ne marche pas.
      On ne peut suivre que deux voies. Continuer et s’enfoncer plus profondément dans l’impasse ou revenir au point de départ et prendre une autre voie.
      En sachant que les accords d’Oslo sont morts et sont devenus impossibles à appliquer, je ne vois que la résolution 181 pour trouver une solution.
      Je sais qu’Israël est loin d’être prêt à l’accepter mais le monde change et dans quelques années, rien de dit que la situation sera encore aussi favorable à Israël.
      Ce que la montagne m’a appris (je la pratique ou pratiquais souvent en solitaire) c’est que quand on a pris une mauvaise voie et qu’on se rend compte qu’on ne passera pas, il vaut mieux revenir au point de départ, réfléchir et essayer une autre voie. 


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 4 janvier 2018 06:38

      @Pierre & Massada


      Je partage cette opinion. Elle rend franche la position israélienne, mais elle ne la rend pas plus défendable... ni surtout moins précaire. A moyen terme, Israel comme état juif cessera d’exister. Le futur de la judéité est dans la diaspora.

      PJCA

  • JC_Lavau JC_Lavau 30 décembre 2017 21:15

    La guerre continue d’être sanglante. Le prix du sang que continue à payer l’armée syrienne est effrayant.


  • Massada Massada 31 décembre 2017 07:21

    Téhéran aujourd’hui... Le gouvernement a fermé les écoles et annulé tous les trains.

     
    Les gouvernements européens montrent toujours la même lâcheté et font semblant d’ignorer l’évènement.

  • Massada Massada 31 décembre 2017 07:25

    Tsahal vient de bombarder, il y a 10 minutes, un poste d’observation du Hamas au Sud de la Bande de Gaza en représailles aux tirs de roquettes, hier, en direction du Sud d’Israêl...


     
    des roquettes de fabrication iranienne...

    • Pierre Pierre 31 décembre 2017 10:14

      @Massada
      Tsahal est très fort contre le Hamas qui n’a pas de moyens de défense antiaériens. On transcrira cela dans le livre des exploits héroïques de l’aviation israélienne. Je suppose que comme d’habitude, c’est les terroristes qui sont visés et les civils qui sont tués.


    • Massada Massada 31 décembre 2017 11:09

      @Pierre
       

      il n’y a pas de mort, seulement des infrastructures détruites.
      Si que vous n’arrivez pas à comprendre, c’est que si le Hamas baisse les armes, décide de faire la paix avec Israel, il pourrait se developper économiquement grace aux capitaux arabes et devenir le Hong Kong du Moyen Orient.
       
      Mais pour cela ses dirigeants doivent faire un choix, continuez une guerre suicidaire qui ne mènera qu’a la ruine et la destruction ou commencer à construire et donner de l’espoir à ses habitants.
      Israel a de nombreux projet de coopérations d’infrastructure et économique dans ses tiroirs.
       
      Voilà, l’équation est simple, alors continuez à encourager la soit disant « résistance palestinienne » qui n’est que folie et vous aurez la misère de ce peuple sur la conscience.


    • Massada Massada 31 décembre 2017 11:19

      @Massada
       

      il n’y a pas de mort parce nous prévenons à l’avance où nous allons frapper.

    • Pierre Pierre 31 décembre 2017 12:10
      @Massada
      Tant mieux s’il n’y a pas de morts. Je faisais de l’ironie.
      Vous ne me connaissez pas mais je suis à 100 % pour la reconnaissance de l’Etat d’Israël.
      Ceux qui pensent rejeter les Israéliens à la mer se trompent lourdement parce que toutes les puissances qui comptent dans le monde ne le permettront pas.
      Le problème, c’est que cette garantie de non disparition et la force militaire d’Israël l’incite à ne pas négocier sérieusement de l’avenir des Palestiniens (ceux qui habitaient cette terre avant les premières grandes migrations juives de l’entre-deux-guerres) et discuter du statut de Jérusalem qui n’est pas seulement une capitale historique et religieuse juive. Le Hamas et le Hezbollah, pour leur intégrisme religieux, ne sont pas ma tasse de thé. Je les respecte pour leur résistance et pour leur politique d’aide aux populations mais pas plus. Les intégristes juifs ne sont pas plus ma tasse de thé et je les place au même niveau.
      Je le dis et je l’ai toujours dit, la majorité des Israéliens veulent vivre en paix et dans la prospérité. C’est ce que je leur souhaite en ce dernier jour de l’année mais pour cela, il faut aussi comprendre les frustrations des Palestiniens et des Arabes en général.





    • symbiosis symbiosis 31 décembre 2017 15:31

      @Massada
      Je crois que l’équation est en train de se simplifier aussi pour les palestiniens.
      Ils demandent en masse la nationalité israélienne.
      Les contorsions de la junte au pouvoir pour éviter ce phénomène n’y changerons rien.
      C’est écrit dans l’histoire, ce pays va retourner à ses occupants d’origine et peu importe le nom qu’il portera, il deviendra multiethnique, multiconfessionnel et ouvert à tous, que les sionistes le veuillent ou non.
      La solution de deux états est morte et c’est salutaire. Les sionistes ont perdu la partie.
      C’est le chant du signe du sionisme qui a suffisamment fait de ravages. 


    • Eric F Eric F 31 décembre 2017 19:03

      @symbiosis
      Effectivement, le plus mauvais coup pour la nature spécifiquement juive d’Israël serait une dilution démographique. Mais peut-on imaginer un état pluricommunautaire comme le Liban, ou totalement laïc, si les musulmans devenaient majoritaires dans le pays ?


    • symbiosis symbiosis 31 décembre 2017 19:25

      @Eric F
      Absolument, puisque les seuls États absolument absolutistes de ce continent sont l’Israël et l’Arabie Saoudite et accessoirement les Émirats.
      Tous les autres pays musulmans sont multiconfessionnels jusques et y compris l’Iran que l’on diabolise à l’envie, alors que dans ce pays vivent 600.000 juifs iraniens que la junte sioniste a voulu rapatrier en Israël en son temps, mais le projet n’ayant pas été le bienvenu au sein de cette communauté juive iranienne, ils vivent toujours tranquillement en Iran.


    • Eric F Eric F 1er janvier 2018 11:35

      @symbiosis
      Ceci étant, il y a aujourd’hui des arabes musulmans et des arabes chrétiens en Israël, qui peuvent pratiquer leur religion, même si l’état est « institutionnellement » juif. Mais des textes comme la charte du Hamas font craindre un « exclusivisme » fondamentaliste, ou du moins une domination impérieuse (comme à Gaza). Même dans les pays de la région qui acceptent le pluralisme (lequel est néanmoins en diminution), l’islam est généralement la religion d’état institutionnelle -la Syrie est/était l’un des derniers états laïc-
      Quoiqu’il en soit, un état où numériquement les Juifs ne seraient plus fortement majoritaire ne pourrait plus se définir en tant qu’« état juif ».


    • Massada Massada 1er janvier 2018 12:10

      @Eric F
       

      L’unique manière pour que les Palestiniens parviennent un jour à obtenir un Etat est de prouver leur crédibilité en se donnant une marche à suivre basée sur le développement économique et sur des relations de bons voisinages avec Israel.

    • Pierre Pierre 1er janvier 2018 12:48
      @Massada
      A ma connaissance, c’est quand même Yasser Arafat qui à tendu la main à Yitzhak Rabin et à Shimon Peres. Rappelez-vous ce moment.


      A ma deuxième connaissance, c’est quand-même un juif qui a assassiné Yitzhak Rabin, qui a tué le processus menant à la paix et c’est le successeur de Yitzhak Rabin qui commencé à exiger des concessions aux Palestiniens qui n’étaient pas conformes à l’esprit des accords d’Oslo.
      Ne mettez pas tout sur le dos des Palestiniens, pour faire la paix, il faut être deux.


    • Pierre Pierre 1er janvier 2018 13:29
      @Vraidrapo
      « Démocratique » est un mot que je n’ose plus employer. Il peut y avoir tellement de forme de démocraties qu’on en perd son latin ou plutôt son grec puisqu’il parait qu’elle a été inventée à Athènes 5 siècle avant JC. Quand on y regarde de plus près, on constate que ce n’était qu’une minorité du peuple qui en bénéficiait. Il fallait être un homme et avoir la citoyenneté athénienne pour avoir le droit de vote. Cela ne concernait que quelques dizaines de milliers de citoyens. Les étrangers, les esclaves, les déchus de la citoyenneté participaient à la vie de la cité mais n’avaient pas le droit de vote.
      A part pour le droit de vote des femmes, c’est un peu ce genre de démocratie que pratique Israël et comme dans le cas d’Athènes, ce ne sont que les intérêts de la cité qui comptent.
       

    • Massada Massada 1er janvier 2018 16:28

      @Pierre
       

      L’assassinat d’ Yitzhak Rabin n’a pas tué le processus menant à la paix.

      Mais peu importe c’est du passé.

      La « Palestine » est un monstre qui fut créé par le monde arabe et le KGB dans le seul but de détruire Israël.

       

      Aujourd’hui ni la Russie ni le monde arabe ne veut détruire Israël, la Palestine reste un boulet dont le monde arabe aimerait bien se débarrasser pour normaliser ses relations avec Israël.

       

      L’Europe en retard d’une guerre n’a toujours pas compris les enjeux et continue de soutenir un processus qui n’a aucun avenir.



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