lundi 3 février - par Dr. salem alketbi

La Syrie suit le modèle afghan

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Après la prise du pouvoir par Hay’at Tahrir Al Sham et la chute du régime de Bachar Al Assad, des craintes d’afghanisation se sont répandues en Syrie. Le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmed Al Shara, s’est efforcé de présenter une image différente. Lors d’une interview télévisée, il a souligné que la Syrie et l’Afghanistan diffèrent dans leurs traditions. Il a décrit l’Afghanistan comme tribal tout en présentant la Syrie comme ayant une mentalité différente, et il a affirmé son soutien à l’éducation des femmes.

Malgré ces assurances, les paroles d’Al Shara n’ont pas apaisé les inquiétudes mondiales concernant les nouveaux dirigeants syriens. On craint que le pays ne passe d’un régime baasiste à un contrôle religieux masqué par des revendications de suivre la volonté de la majorité syrienne pour éviter les accusations d’imposer une gouvernance religieuse stricte.

Les nouveaux dirigeants syriens n’ont pas entièrement adopté le modèle afghan, bien que les débats sur les réseaux sociaux sur leur passé se poursuivent. Ils cherchent plutôt à construire une image politique que les puissances régionales et mondiales pourraient accepter. Leur ministre de la Justice se distingue tant par ses actions et déclarations préoccupantes du passé que par ses «  nouvelles  » idées actuelles. Le Gouvernement du Salut à Idlib semble leur servir de guide.

Le choix d’Al Shara de ministres ayant travaillé là-bas ressemble à une récompense pour ses alliés pour leur victoire. Cela apporte peu d’espoir, car ils ont confié des postes ministériels à des étrangers - comme si la Syrie manquait de personnes qualifiées pour gérer cette transition. Cet isolement et cette méfiance reflètent les erreurs des groupes islamiques qui ont dirigé d’autres pays arabes - erreurs qui ont conduit à leur chute.

Plutôt que d’établir d’abord de nouveaux principes de gouvernance, ces dirigeants se sont précipités pour suggérer des changements radicaux dans les tribunaux syriens. Ils ont mis de côté la constitution et les lois ordinaires pour faire de la charia la principale source de droit. Cela soulève une question fondamentale  : comment construire un État sans lois standard et constitution  ?

La question ne porte pas sur la charia mais sur sa méthode d’application et son calendrier. Se précipiter pour remodeler les tribunaux autour d’une idéologie dans un État laïc avec des groupes religieux et ethniques divers nuira aux droits des femmes, aux droits des minorités et aux libertés religieuses.

Le ministre de la Justice Shadi Al Waisi utilise la volonté populaire comme justification pour faire avancer la loi de la charia. Ses paroles suscitent de réelles craintes quant à leurs projets. Le gouvernement taliban afghan utilise les mêmes arguments pour justifier une règle religieuse stricte, prétendant toujours avoir le soutien de la majorité - des affirmations qui échouent à chaque test réel.

Le choix des nouveaux dirigeants de Shadi Al Waisi comme ministre de la Justice, étant donné son bilan à Idlib et ses faibles qualifications, a déclenché des conflits précoces sur les droits des minorités. Il a aggravé les choses en discutant ouvertement de sujets sensibles, affirmant qu’une gouvernance religieuse par le parlement gagnerait l’acceptation nationale et internationale.

Al-Shara et ses alliés veulent un système que les Syriens rejetteront. La configuration actuelle s’estompera à mesure que davantage de figures du gouvernement d’Idlib prendront le contrôle de la nouvelle Syrie. Ils ont bloqué tout leadership extérieur à l’exception de Mme Maysa Sabreen, qui dirige la Banque centrale syrienne. Ils l’ont probablement choisie parce qu’ils n’avaient pas de candidats qualifiés pour ce rôle technique, tandis que sa nomination leur permet d’affirmer qu’ils soutiennent les femmes.

Personne ne souhaite l’échec de la nouvelle Syrie ni n’y travaille. Notre région est lasse des guerres et des conflits. Tous cherchent la paix, la stabilité et l’unité. Ces nouveaux venus issus de groupes terroristes extrêmes doivent maintenant faire leurs preuves. La confiance prend du temps à se construire, ils doivent donc montrer leur valeur par des actions plutôt que par des mots.

Beaucoup autour de nous ont bien parlé et brandi diverses bannières au fil des ans. Pourtant, peu ont œuvré pour le bien de leurs pays, et moins encore ont évité les chemins qui nourrissent la colère et créent un espace pour le terrorisme et l’extrémisme - avec toutes leurs séquelles désastreuses connues.



4 réactions


  • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 3 février 11:28

    Donc les anti us et vassaux vont revenir..........


  • Eric F Eric F 3 février 13:51

    L’après Saddham Hussein a été l’incurie, l’après Khadafi a été l’anarchie, que sera l’après Assad ?


  • karibo karibo 4 février 10:40

    Bonjour .

    Et quand vous pensez que vander la hyenne propose des milliards pour reconstruire !!!

    D’ nord on se demande bien quoi ???

    et d’ autre part on lutte contre le terrorisme et pour cela on va leur envoyer des millards !

    Ils aident à virer le seul qui dans la région lutte contre ces malades et terroristes et vont lécher les babouches de ceux qui n’ ont de cesse de foutre la merde dans ce Pays !

    Quel crédibilité voulez-vous donner à ces tarés d’ occidentaux, complètement dégénérés & maintenant woke & LGBT ...

    Ils ne peuvent que nous rire au nez et ils ont bien raison car « nous le valons bien » !!!


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