La violence de l’homme
Il y a plusieurs sortes de violence.
- La violence originelle, naturelle, animale, bestiale et assumée, dormante dans les plis de nos cerveaux reptiliens. Elle a pour but inavoué, la soumission totale de l’autre.
- La violence institutionnelle, qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, elle écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
- La violence révolutionnaire, celle de la résistance, de la survie qui naît de la volonté d’abolir la précédente qui avilit sous l’injustice de ses décisions arbitraires.
- La violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la violence révolutionnaire, se faisant l’auxiliaire, le larbin et la complice de la violence institutionnelle.
Le vingtième et le vingt et unième siècle ont vu l’aboutissement et le triomphe de la sauvagerie humaine à une échelle inédite. Bien sûr elle existait avant, mais n’avait jamais été célébrée et hissée à de tels niveaux. Les moyens financiers et le voyeurisme en ont fait une société du spectacle pour effrayer et satisfaire le quidam dans sa piètre condition de vie éphémère. La peur issue de l’horreur étant toujours le meilleur des gardes-chiourme sociétaux. L’homme est un animal qui se complaît à lécher les blessures qu’il inflige. Quels que soient leurs camps, leurs idéaux, les prédateurs massacrent sous des bannières différentes aux noms de grands principes pour justifier leurs crimes et maquiller leurs forfaits. Et les peuples imbéciles de suivre bêlant, moutons qui méritent le carnage qu’ils appellent de leurs vœux. Ce ne sont plus des duels chevaleresques à la con, mais de sanglantes boucheries où le pire des tarés, des malades, peut laisser libre cours à ses instincts les plus bas et à sa créativité la plus abjecte. Regardez dans l’histoire, partout et en tout temps la force apparaît avant le droit et, quand celui-ci est établi en principe, c’est pour qu’il serve brutalité et soumission à son tour. Qu’ils soient mafieux, miliciens ou politiciens, les requins nagent toujours dans les mêmes eaux. Quand ils ne se repaissent pas de la friture, ils en arrivent parfois, et pour notre plus grand plaisir, à se bouffer entre eux. Évidemment, pour les tueries de masse on habille cela d’un peu de respectabilité, des trémolos dans la voix, on les drape dans une dignité offusquée, un peu d’ONU par ci, un peu d’Amnesty Internationale par là le tout saupoudré aux droits de l’hommiste afin de faire pleurer dans les chaumières et d’élever les indignations passagères entre le dessert et la pause-café. On fait des marches blanches, la bougie bien droite, l’œil larmoyant. On envoie les ONG à la rescousse des enfants qu’on a préalablement affamés et rendus orphelins au nom de la liberté et de la démocratie de mon cul ! C’est génialement infect et tordu à la fois, mais naturel dans un monde cynique et malsain à l’image du prêtre qui confesse pour ses péchés le petit enfant de chœur qu’il vient tout juste de sodomiser ou de l’homme qui tabasse la femme par amour afin de la soumettre ou de la prostituer.
La violence financière qui, grâce à quelques manipulations et délits d’initiés, fait monter le cours du blé ou du riz et affame des millions de personnes tout en enrichissant une poignée de pillards sans scrupule. Celle des voleurs d’organes bientôt officialisée et banalisée par des délires du genre GPA, PMA ou le droit à l’avortement à 9 mois. Fini l’humain ma belle, tu n’es qu’une marchandise, une matière première ! Autre exemple d’une violence sacrificielle au nom d’intérêts privés : prenez le trafic de stupéfiants, la drogue qui rentre dans les pays, les politiques n’en ont rien à foutre ce qui les dérange c’est l’argent qui en sort pour payer cette drogue. Aux USA par exemple, la CIA se fournissait chez les cartels colombiens et revendait cette drogue dans les quartiers défavorisés, blacks de préférence et, avec les bénéfices ainsi récoltés, elle finançait les milices d’extrême droite d’Amérique centrale et du sud afin de lutter ou de renverser les gouvernements à tendance socialiste démocratiquement élus ou elle achetait les dirigeants : « la valise ou le cercueil ». Et puis, n’oublions pas celle de la connerie religieuse, fabrique de crétins en série, qui transcende et transforme l’idiot utile en psychopathe, tueur en série au nom d’un dieu au rabais. Et bien sûr, celle du rendement qui rase les forêts, détruit l’écosystème, pollue sources et sols et massacre les espèces…
La délégation de la force pour contrer la violence a été confiée à un corps d’état au nom du peuple pour le peuple à des fins de pacification et, une justice et ses lois ont été édifiées afin de remplacer la vengeance à l’état brut. Seulement voilà, la police est devenue milice privée avec ses débordements à la solde d’un état dictatorial car n’écoutant plus le peuple. Quant à la justice, elle passe son temps à excuser ou minimiser les actes barbares en oubliant et salissant la mémoire des victimes. Ce qui aura, à terme, pour conséquence une libanisation de la société ou la sécurité de l’individu devra être assurée par ses moyens propres. Si le citoyen ne récupère pas très vite sa fierté et son courage, il sera condamné à l’abattoir par les hordes de fous qui ne connaissent aucune limite à leurs délires.
Essayer de comprendre les actes des démons c’est déjà glisser sur la pente des circonstances et pardonner aux loups de dévorer les agneaux. Vouloir en combattre les effets est vain et puéril si l’on n’en déracine pas les causes. L’émotion a remplacé la raison et à s’arrêter aux détails on en oublie la globalité. Qu’est ce qui a déraillé, à quel moment avons-nous basculé ? La science est impuissante à expliquer la psychopathie et encore plus à la guérir. La nature animale et guerrière de l’homme est une évidence, mais ce qui la motive et la déclenche reste toujours cette même envie de puissance et de règne sur ses congénères.
Pendant ce temps, le troupeau qui se dit libre n’a pas de préoccupation plus constante et plus avilissante que de trouver un maître devant lequel s’agenouiller. Les hommes aspirent tous à la domination, il n’en existe point qui ne furent pas oppresseurs, s’il le pouvait tous ou presque tous seraient prêts à sacrifier les droits d’autrui aux bénéfices de leurs intérêts. Et de quelle liberté parle-t-il d’abord le troupeau ? Celle de se faire enfermer chez lui et de déprimer, celle de se faire vacciner contre son gré au risque de se faire empoisonner à petit feu, celle de marcher au pas de l’oie, tête baissée un bâillon sur la bouche parce qu’on l’a dit à la télé ? Laissez-moi vous parler de ce peuple que certains admirent tant, il se couche devant l’occupation, tond les femmes à la libération puis après, après il boit pour effacer la lâcheté de sa mémoire… Heureusement, les deux plus grandes inventions de l’homme sont le lit et la bombe atomique. La première fait tout oublier et la seconde fait tout disparaître…
Les mauvaises herbes du mal ne cessent de pousser dans le marécage boueux de l’humanité. Jour après jour elles gagnent du terrain, ses ronces et orties envahissent les corps et les âmes et, si une intervention externe ne nous vient pas rapidement en aide, les bonnes volontés crèveront dans le terreau de leurs utopies. Aujourd’hui dans l’état actuel des choses, bien que j’en doute, la race humaine a peut-être, je dis bien peut-être un futur, mais certainement pas d’avenir. Bientôt, devant la sauvagerie et l’inconséquence des actes envers elle, Mère nature va s’épouiller de ces parasites, de ce cancer qui la ronge et qui s’appelle l’homme.