jeudi 20 septembre 2018 - par SecretsduMonde

La voiture du futur : nouvelle terre d’investissement pour l’Arabie saoudite ?

Depuis 2016 et le lancement du programme « Vision 2030 » le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane (MBS) mobilise les ressources financières de son pays afin de réduire sa dépendance à la rente pétrolière et diversifier son économie en développant notamment les secteurs de l’énergie verte et du numérique. Aussi, rien d’étonnant à voir le fonds souverain du royaume, le Public Investment Fund (PIF), se positionner sur le marché de l’automobile électrique.

Ce positionnement constitue d’ailleurs un enjeu de diversification majeur pour le royaume alors que la demande de véhicules électriques va exploser dans les prochaines années. Détenir un constructeur de voitures électriques de niveau mondial pourrait ainsi devenir un relai de croissance non négligeable pour le Royaume.

Le feuilleton Tesla

La question agite depuis plusieurs semaines le monde des constructeurs automobiles : Elon Musk, le PDG du constructeur de voiture électrique Tesla, va-t-il ou non faire sortir sa compagnie de la bourse, et si oui, qui va l’aider à financer ce retrait ?

Dans un tweet, Elon Musk avait en effet expliqué qu'il envisageait un retrait de la côte et un rachat des titres de Tesla à 420$ l'action, bien au-dessus du cours actuel. Tesla vaudrait alors 71 milliards de dollars. Le PDG du groupe avait aussi assuré sur ce tweet qu'il avait le financement pour l'opération et même que celui-ci était sécurisé. Après cette annonce, le titre avait été suspendu à Wall Street pendant un quart d'heure avant de bondir de 11%. Sur le blog de Tesla, Elon Musk avait précisé sa position dans un post du 13 août dans lequel il précisait que le Fonds souverain saoudien était disposé à financer ce retrait de Tesla de la bourse.

Mais depuis, l'action a reperdu du terrain, notamment après l'annonce d'une enquête de la SEC, le gendarme boursier américain ce qui semble avoir fait s’éloigner la possibilité d’un financement par le fonds souverain saoudien du retrait de côte de Tesla et l’avoir incité à s’intéresser à d’autres entreprises afin de s’implanter sur le marché de la voiture électrique.

Pour autant, cela ne signe pas nécessairement la fin des investissements du fonds souverain saoudien dans Tesla, le PIF détenant déjà 5 % de Tesla et étant depuis plusieurs années particulièrement intéressé par la compagnie.

Lucid Motors dans le viseur

Des sources proches du dossier ont récemment annoncé que le Public Investment Fund était en négociations avec un autre constructeur d’automobiles électriques et accessoirement concurrent en herbe de Tesla, le constructeur californien Lucid Motors.

L'entreprise, qui se nommait auparavant Atieva, a été créée en 2007 par des ingénieurs et designers venant d'entreprises de l'automobile et notamment Tesla, dont elle est un concurrent direct. En décembre 2016, Lucid Motors a présenté la Lucid Air, le premier véhicule électrique de la marque, qui sera produit en Arizona début 2019. L’investissement du Fonds saoudien dans l’entreprise répond aux besoins de financement de l’entreprise, une reprise par le constructeur automobile américain Ford avait d’ailleurs été évoquée en 2017.

Un accord de principe aurait été conclu selon lequel PIF pourrait investir plus d'un milliard de dollars dans la société et en prendre le contrôle. Le premier investissement du PIF dans Lucid Motors serait de 500 millions de dollars. Un tel accord avec Lucid Motors serait plus adapté à la stratégie du PIF qui, malgré ses 250 milliards de dollars (environ 220 milliards d'euros) d'actifs, s'est déjà engagé à réaliser des investissements importants, dont un accord pour placer 45 milliards de dollars dans le fonds technologique mené par le japonais SoftBank Group.

Un investissement dans cette entreprise permettrait également au fonds saoudien de faire émerger un leader dans ce secteur d’activité en pleine expansion qu’est la construction de voiture électrique. On prévoit ainsi qu’en 2020 le parc mondial de véhicule électrique sera de 13 millions de véhicules. Il faudra alors des constructeurs capables de répondre à la demande et l’Arabie saoudite, à travers son Fonds souverain, compte bien faire partie du cercle fermé des grands constructeurs de véhicules électriques dans les années qui viennent.

 

Source photo : https://www.flickr.com/photos/automobileitalia/39443478310 - Creative Commons



6 réactions


  • pierre 20 septembre 2018 11:27

    Bon cette série sur ce « pays » est vraiment amusante, et la voiture électrique et les voyages dans l’espace etc etc, et si on s’occupait du Yemen ?


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 20 septembre 2018 13:46

    L’inconvénient d’une voiture électrique, c’est que pour faire le trajet Nice /Lille , ben faut quand même une sacrée rallonge ( câble )


    OK je sorts !!!


    P.S

    P@py propriétaire d’une Toyota Yaris hybride !


  • zygzornifle zygzornifle 20 septembre 2018 14:02

    chez eux c’est le chameau ....


  • cevennevive cevennevive 20 septembre 2018 15:13

    Dites SecretduMonde, les femmes pourront-elles les conduire ces voitures ? Et les Yéménites, pourront-ils profiter de ces « nouveautés » faramineuses ?


    Et les armes, seront-elles aussi électriques, avec presse bouton et tout et tout ?

    Remarquez, dans ce pays, il vaut mieux que les femmes ne se servent pas d’armes car, peut-être s’en serviraient-elles à mauvais escient.

    Pauvre monde...


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