lundi 13 septembre 2021 - par gruni

Le boulanger de Zemmour ne s’appelle pas Mohamed

Dans cette histoire racontée par Fernand Raynaud, le boulanger s'appelait peut-être Mohamed. Un sketch qui déplairait fortement à Zemmour pour qui "appeler son enfant Mohamed, c'est coloniser la France". D'ailleurs, si l'étranger se prénommait Sofiane, Mustapha, Youssef, voire autrement, cela ne changerait rien au raisonnement xénophobe du polémiste, probablement candidat à la présidentielle. De même que, un Jibril Français ne changerait rien à l'affaire pour un raciste, ce goinfre venu d'ailleurs mangerait quand même le pain des Français et surtout profiterait des aides sociales. Quant à Sabah le mineur isolé, pour Zemmour c'est forcément un "Assassin", "violeur", "voleur" comme tous les autres migrants.

Bien sûr, on vous dira que le chroniqueur de Cnews exagère un peu mais n'a pas tort sur tout. On vous assurera-même qu'il n'y a pas chez lui la moindre trace de racisme, que s'il dérape parfois c'est pour faire parler de lui et ouvrir les yeux des aveugles que nous sommes. Car, dans le fond Zemmour serait lucide comme l'était Jean-Marie Le Pen, le Menhir qui est quand même arrivé au deuxième tour de la présidentielle, qui comme Zemmour était habitué à de fréquents passages devant les juges. C'est vrai, en France certains quartiers sont gangrenés par le communautarisme, le djihadisme y fait son nid et du fric avec le trafic de drogue. Dire que certains élus ont laissé se développer l'islamisme politique est une cruelle réalité, mais est-ce la faute du boulanger Mohamed, du mécano Adel, du chirurgien musulman qui un jour vous sauvera peut-être la vie ?

"Le grand remplacement"

Il en rêve Eric du grand remplacement de Marine Le Pen, de toute façon "elle ne gagnera jamais" et tout le monde le sait au RN. Ces deux-là vont-ils s'étriper ? En attendant que Zemmour avec un Z comme Zorro, se décide d'emfourcher son cheval de bataille issu de l'immigration pour sauver la France d'une armée d'envahisseurs et du déclin français. Marine a déjà affirmé qu'elle "ne partageait pas" la "théorie selon laquelle la France attend un Trump". D'ailleurs, "la cheffe du RN pense qu'Éric Zemmour sera candidat mais qu'il "n'ira pas jusqu'au bout".

Cependant, comme MLP le prétend, elle ne s'inquiète ni ne s'angoisse, "on regarde cela avec beaucoup de calme" et sans "fébrilité" ce qui ne fait aucun doute pour personne. Pourtant, à l'Elysée un homme s'interroge... Si ce n'est pas Le Pen qui passe au deuxième tour, alors qui sera en face de lui ?

Le grand remplacement des populations

Selon Zemmour :

« En 2100, nous serons une République islamiqueLe grand remplacement (…) est un processus inéluctable qui, si on ne l’arrête pas, nous emportera tous. » 

Il voit loin Zemmour et GENERATION Z laisse entendre en utilisant l'Insee que tout le pays va ressembler bientôt à la banlieue francilienne ou aux quartiers nord de Marseille. Sauf si Zemmour était élu !

"Il est intéressant de consulter toute l’enquête avant de crier aux loups envahissant la bergerie." D’une part, l’Insee le rappelle, 67 millions de personnes vivent en France, dont 6,6 millions d’immigrés (recensement au 1ᵉʳ janvier 2018, sachant que par « immigré » l’Insee entend les « immigrés de nationalité étrangère » mais aussi les « immigrés naturalisés français » – des Français donc.). Difficile, déjà, en comparant ces deux chiffres, de parler d’un processus de « remplacement de peuple ». Ensuite, l’Insee rappelle que, parallèlement au 139000 entrant, 63000 immigrés sont « sortis » de France en 2017 (en particulier des étudiants en fin d’étude et des retraités qui retournent au pays comme chaque année) : ceux-là ne remplacent donc personne".

Tout cela, Zemmour le sait parfaitement bien, pourtant il persiste à jouer sur la peur de l'étranger et des gens l'écoutent. 7% des électeurs sont pour le moment prêts à voter pour Zemmour. 

On ne devient pas président de la République en misant uniquement sur l'immigration, son programme économique n'a rien à envier à celui d'une droite dure, ce qui tombe bien pour celui qui prône l'union des droites. Zemmour est loin d'être inintelligent, il ne miserait sans doute pas un euro sur ses chances de gagner la présidentielle, alors, pourquoi prendre le risque de faire perdre Le Pen et quel démon le pousse à souffler sur les braises d'une société qui a déjà les nerfs à fleur de peau ?




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