jeudi 8 avril 2021 - par Octave Lebel

Le coup de pied de l’âne. Crise sanitaire, crise politique et opportunités pour le Rassemblement National

Ce qui m’inquiète dans cette affaire outre notre bonne santé à tous préservée au mieux, la capacité du système de soin à soigner et protéger équitablement l’ensemble de la population et la possibilité du retour à une vie normale, c’est le constat de l’incapacité au-delà même des choix politiques assumés ou pas de l’équipe actuelle de conduire une forme d’intendance méthodique et raisonnée de ce qui doit se faire dans de telles circonstances y compris par la gestion au mieux de la part d’ incontournable et d’imprévu à laquelle chacun pouvait s’attendre.

Elle ne porte pas toutes les responsabilités dont une bonne partie provient des gestions passées dont sont responsables quelques donneurs de leçon actuels particulièrement culottés.

Les médias de masse, sans surprise, guidés par la préservation et le dopage de leurs audiences au jour le jour pour ne pas dire heure après heure, si semblables et mimétiques par leurs préoccupations de se distinguer dans la mise en forme de recettes communes, d’ausculter, séduire et comptabiliser leurs clientèles ont donné leur pleine mesure. Attentifs et réactifs aux rapports de force politique auxquels ils contribuent tout en tentant de faire passer leurs engagements implicites ou explicites pour de l’information ou du débat démocratique, ils ont semblé avoir oublié une fois de plus que le service collectif rendu pour l’information des habitants d’un pays, au-delà des opinions exprimées et assumées en toute légitimité, contient dans une société démocratique une dimension de confiance de notre part spontanée et implicite, portée par la nécessité de partager un ensemble d’informations basiques et essentielles au titre de notre appartenance à une communauté nationale. Confiance autrefois acquise et dont ils ont fait cyniquement encore une fois un filon commercial, partisan et politique à exploiter.

Sans oublier d’inclure les réseaux sociaux organisés et paramétrés pour produire un effet général moutonnier régulièrement agité de brouillages et de clivages. Dont les médias font semblant de se plaindre tout en les alimentant et s’en nourrissant. Tentant aussi non sans opportunisme la posture avantageuse du décodeur sans toujours échapper à la mésaventure du décodeur décodé.

Cette crise que nous traversons n’a fait au fond que grossir un peu ces dérives qu’à l’évidence il ne s’agit plus de corriger mais de perfectionner tout en disant le contraire comme il se doit. Cela n’arrange pas leur image, le taux de confiance dans les médias mesuré chaque année est toujours de 24%, le dernier pour l’Europe. Cela empoisonne peu à peu la vie publique en entretenant un climat malsain d’arène en tension ce qui au final est nocif pour tout le monde. Bien entendu, ces médias le dénoncent à l’occasion.

Quoiqu’on en dise, notre pays et ses habitants ont déjà traversé des moments bien plus difficiles que ceux-ci qui sont révélateurs de bien des faiblesses et des dysfonctionnements en termes d’information et de communication, de processus de décision, d’organisation et de logistique qui sont particulièrement inquiétants. Notamment, l’absence d’apprentissage par l’expérience de nos dirigeants et corollaire peut-être ou origine, un mélange d’arrogance, de certitudes et de bluff dont la persistance semble être un enjeu de leadership.

Aussi ce style de gouvernance ayant fait long feu après d’autres malheureusement, je m’inquiète de ce qui pourrait advenir dans la deuxième puissance économique de la zone du Traité sur l’Union Européenne afin de perpétuer la construction progressive de cette superstructure supranationale faite de démocratie formelle et d’obstination juridique et réglementaire sans véritable contrôle démocratique qu’est devenue l’Union Européenne.

Nos responsables politiques sont faibles, ils ont une assise politique fragile (énorme perte de confiance et élections par défaut) parce que leurs priorités sont de se faire élire et réélire, en s’appuyant sur des institutions qu’ils ont affaiblies et détournées. Tout en devant trouver un créneau crédible entre les injonctions de l’UE et les pressions du monde économique et financier en ayant l’air d’être en capacité de prendre des engagements devant les électeurs. Auxquels ils ne croient pas ou plus.

Sinon pourquoi revenir si vite dessus l’élection faite. Ou nous expliquer par après qu’il y a des réformes sorties du catalogue de l’UE qui ne peuvent plus attendre et dont ils avaient oublié de nous signaler l’importance tout en minimisant les conséquences. En nous mettant finalement dans les rues qui semblent devenues le seul espace encore disponible pour le "dialogue social". En faisant jouer aux services de sécurité dans une dérive insidieuse un rôle qui n’est pas dans leurs missions.

Comme si par un travail d’usure qui ferait que petit à petit, de délitement en délitement, de décohésion sociale en véritables tensions, l’UE devrait avoir raison de nos aspirations démocratiques, de nos références nationales et de nos prétentions à décider de notre avenir. Que nous finirions par enfin admettre qu’il est normal que 10% d’entre-nous possèdent 50% du patrimoine et qu’il est urgent de rééquilibrer dans le bon sens (à la baisse) la redistribution des richesses produites chaque année parce qu’il n’est pas question d’augmenter les impôts. En oubliant de nous dire que 50% des recettes fiscales proviennent d’un impôt indirect payé par tous sans exception qui pèse sur notre pouvoir d’achat de manière inversement proportionnelle au montant de nos revenus, la TVA pour ne citer que cet exemple. En inventant opportunément une nouvelle taxe sur le carburant au nom de l’écologie afin de protéger la prospérité de la fortune et son immunité fiscale.

Ne soyons pas aveugles au point de ne pas voir l’inquiétude des classes dirigeantes partout dans l’UE et au-delà. D’ignorer que certains parmi celles-ci ont énormément à perdre tout en disposant de beaucoup de moyens d’influence. De minimiser le fait que cette élection-ci risque d’être redoutable, dangereuse et déterminante du point de vue démocratique tant les enjeux sont décisifs.

Depuis des années, les conseillers politiques des candidats préparaient aux derniers moments un programme électoral à partir de sondages et enquêtes d’opinions avec le soutien des médias pour la mise en scène, la dramatisation et la création de scénarios de persuasion. Des émissions mêlant échanges récréatifs et débats d’opinion se sont développées organisant la foire d’empoigne avec un pseudo arbitre faisant semblant de moraliser le match. La séduction d’une animatrice de mise en relations amoureuses dans la ruralité a été mobilisée afin de sonder cœurs et reins des postulants. Le plus triste, c’est que nous avons accepté sans réagir cette tentation du voyeurisme sans voir que c’est une forme de dévitalisation de notre identité de citoyens et un indice de la lente démobilisation civique à laquelle nous sommes invités.

Arrêtons-nous un instant sur l’envergure de nos prétendants. Regardons nos partenaires dans l’UE, la nature de leurs institutions et la qualité de leur classe politique. Nous avions dénoncé en 2017 le fait que 30% des élus du parlement avaient un casier judicaire ce qui fut bien entendu repris dans une promesse électorale de moralisation pour, sitôt l’élection faite, être contournée au prétexte d’une supposée inconstitutionnalité jamais examinée. Regardons la volonté de la classe politique allemande, rarement convoquée devant les tribunaux qui vaut là-bas disqualification quasi immédiate et définitive, sa capacité à se faire respecter à l’intérieur comme à l’extérieur, à défendre ce qu’elle considère comme étant l’intérêt du pays et la condition de sa participation. Et nous, où en sommes-nous ? Alors que nous sommes la deuxième puissance de l’UE et le deuxième contributeur au budget et non démunis de capacités spécifiques.

Je pense qu’un passage par le Rassemblement National n’est pas exclu dans la tête des oligarchies économiques et financières au vu de l’expérience italienne qui à la fois conforte le cadre politique à préserver tout en dégonflant l’énergie des mécontentements captés par le populisme et déboussolant les repères des gauches et de leurs soutiens historiques et/ou culturels. Les droites classiques ayant malheureusement perdu leur ADN en tournant le dos à la tradition républicaine rétablie après la Libération en trois temps, traité de Maastricht (1992) et après le dernier geste de Chirac (refus de la seconde guerre d’Irak), contournement du référendum de 2005, retour au commandement intégré de l’OTAN sans concertation et flirt avec l’extrême-droite. Marine Le Pen a d’ores et déjà fait passer un message rassurant les marchés à propos de la dette concernant la perpétuation de la création de richesses spéculatives au détriment de la création de la richesse par le travail. De "travailler plus pour gagner plus" à "mon ennemi c’est la finance", ceux qui vivent de leur travail ou de l’espoir d’en avoir s’ils ne veulent pas se laisser aveugler savent dorénavant à quoi s’en tenir ici. Perspectives assez redoutables. A surveiller de très près.

Plus que jamais, le cœur de cette élection décisive se situe donc au premier tour et c’est là qu’il faudra faire barrage (ou ne pas à l’insu de son plein gré faire la courte échelle) au Rassemblement National et tout ce qui le servira de près ou de loin. Je pense que tous ceux qui contribueront volontairement ou non à disperser les voix de gauche ou à conforter la résignation et l’abstention pour ce premier tour porteront une responsabilité semblable au collant du capitaine Haddock et connaîtrons des regrets tenaces. Extrême vigilance donc et urgence à se rassembler lucidement pour un projet ancré autour d’axes structurants. Sinon, que va-t-on encore nous proposer et inventer comme énième martingale en forme de pochette surprise ? On nous a déjà tellement fait le coup en pariant sur notre amnésie et notre envie de croire que tout va s’arranger sans nous et qu’il suffit de déléguer notre réflexion et notre volonté à des "spécialistes" de la chose politique.

Au second tour, c’est un rassemblement de voix non pour une personne mais pour la constitution d’une majorité autour d’une coalition dans le meilleur des cas à partir souhaitons-le d’un projet politique qui ne soit pas bricolé à la dernière minute à partir de sondages, enquêtes d’opinion, tactiques et arrière-pensées. C’est le caractère anti-démocratique de ce qu’est devenue notre constitution et la personnalisation mise en scène par les équipes de campagne et les médias qui faussent les véritables enjeux et leur compréhension de ce que devrait être une présidentielle.

Il est temps que citoyens et électeurs nous votions pour un programme aussi méthodiquement construit et discuté que possible autour duquel s’engagent ceux qui veulent contribuer au changement et que se dégage une majorité qualifiante dès le premier tour. Au-delà si nécessaire des stratégies des appareils et de ceux qui s’en servent pour d’autres fins. Afin que dans le cadre de nos vieilles institutions bringuebalantes nous sachions réellement au second tour où en est le pays. Qui a peur de la démocratie ?

L’enjeu de fond, primordial et préalable à tout autre si nous voulons récupérer notre capacité de citoyens à être représentés et à contrôler nos représentants, à participer à l’élaboration des décisions, leurs mises en œuvre et leur contrôle, c’est bien entendu une réforme institutionnelle élaborée avec notre participation ce qui n’a jamais existé dans notre pays. Je pense que la hiérarchie des trois cercles du pouvoir dans nos sociétés repose actuellement sur le pouvoir économique et financier, le pouvoir médiatique puis le pouvoir politique.En démocratie, les trois devraient être soumis à l’avis et au contrôle des citoyens. Nous en sommes très loin ce qui ne veut pas dire que c’est impossible.

Sans cette avancée et cette garantie, nous savons déjà ce que valent les convictions et la volonté politique de ceux que l’on appelle une fois élus nos dirigeants. C’est la ligne rouge qui permet de savoir qui est qui. C’est peu de dire que les postulants pour la plupart y sont discrets et pudiques. Régulièrement nous déplorons que sur tel sujet, il n’y ait pas de volonté politique. Mais nous-mêmes faisons nous preuve d’une volonté armée par la mémoire et la réflexion ou nous laissons-nous embarquer par les jeux médiatico-politiques dont la finalité est de les subvertir pour y substituer leurs propres références et balises afin de nous conduire là où nous ne voulons pas aller en nous persuadant qu’il n’y a pas d’alternative.

Qui ne voit pas que l’écologie politique peut facilement être détournée par le néolibéralisme alors que cette dimension de nos vies, de l’organisation de nos sociétés, des objectifs et des moyens économiques auxquels il nous faudra recourir est maintenant au cœur des solutions que nous devrons mettre en œuvre. Il n’y a pas de vérités définitivement écrites, nous devrons ensemble construire des solutions durables et équitables. Pour tous les pays du monde, quelques soient les urgences humaines qui ne peuvent attendre, cette dimension est incontournable et toute diversion ou inconscience augmentera les difficultés pour nous-mêmes et ceux qui nous suivent de près ou de loin.

Difficile aussi de ne pas voir que l’écologie (sacré mot valise ou totem) en tant que telle ne peut résoudre l’équation entre la concentration du pouvoir économique entre quelques mains et la déclinaison de l’intérêt général ni définir la nature des institutions et processus de décision en mesure de la résoudre.

Il y a là visiblement un terrain d’entente praticable dont on se demande bien pourquoi, il ne peut être posé aussi clairement. Espérons qu’il n’y aura pas de loup.

Repères : Le laboratoire de la Présidentielle 2017, redonner son sens démocratique à une élection.

Il y a une partie de la classe politique qui a intérêt à attendre et tergiverser mais pas la situation du pays ni celle du plus grand nombre de ses habitants.

Rappel des résultats au 1er tour

-Il y a eu 5 candidats de gauche au 1er tour (JL Mélenchon 14.84 % des inscrits + total des autres candidats 6.28%)

-En tête E Macron (18.18%) et M LE PEN (16.14%)

Évolutions des votes entre le 1er et second tour

Votes blancs : de 659 997 à 3 021 499 (x 4.6)

Votes nuls : de 289 337 à 1 064 225 (x 3.68)

Abstentions : de 10 578 455 à 12 101 366 (x 1.14)

 ● Résultats second tour :

E Macron : 20.8 millions M Le Pen : 10.6 millions

Absentions : 12.1 millions Blancs + nuls : 4.07 millions

 Abstentions, nuls et blancs lors des législatives 2017 : 62%

Représentativité de l’Assemblée Nationale 2017 :

- LREM avec 14.5% des inscrits au 1er tour a obtenu 350 députés

à l’issue du second tour (AN= 577 députés)

- 4.5% des députés sont des employés (27.4% de la population active)

- 4.5% des députés sont des employés (27.4% de la population active)

- 0% ouvriers (20.3% de la population active )

- Un député actuellement a été élu avec un pourcentage compris entre 18 et 22% du corps électoral.

Elections européennes 2019  : scrutin de liste bloquée à un tour, taux d’absentions 49.88% (plus de 70% de notre législation découle du droit européen).

Elections municipales : 30 000 maires élus au 1er tour le 15 mars 2020 en l’absence de 55% des électeurs contre 7600 en 2014 appuyés sur 64% de leurs concitoyens. 60% d’abstentions au second tour et des élus qui représentent entre 10 et 20 % du corps électoral.

Elections sénatoriales 2020 : renouvellement de la moitié des mandats de la chambre haute (vote obligatoire) pour un mandat valable jusqu’en 2026 par les nouveaux élus municipaux composant la plus grande part de ce corps électoral.



10 réactions


  • Parrhesia Parrhesia 8 avril 2021 20:40

    >>> ... c’est bien entendu une réforme institutionnelle élaborée avec notre participation ce qui n’a jamais existé dans notre pays.<<<


    Faux !!!

    La Constitution de 1958 concoctée par le général de Gaulle a été adoptée grâce à une adhésion massive de la population (autour de 82 %, je crois) !

    Tous les Français intellectuellement honnêtes ont pu constater les résultats positifs que cette constitution à contribué à répandre sur le pays dans et hors de l’ hexagone !!!

    C’est d’ailleurs pour cela que les véritables ennemis de la France n’ont cessé de s’acharner contre elle ainsi que contre le Général !!!

    Les ennemis de notre constitution et du Général vont payer pour cela !

    L’ennui, c’est que nous allons tous payer : les coupables comme les autres !!!


    • Octave Lebel Octave Lebel 10 avril 2021 22:03

      @Parrhesia

      Vous avez raison .La constitution de la V ème République , dans une démarche authentiquement républicaine a été validée en deux fois par deux référendums.

      Elle avait été élaborée à l’époque à partir d’une analyse faite des dérives des III ème et IVème républiques et du comportement de ceux qui contrôlaient les appareils politiques en déresponsabilisant et condamnant à l’impuissance le pouvoir exécutif (discours de Bayeux et d’Epinal en 1946 de De Gaulle). Heureusement, il y avait sous la IVème une haute fonction publique républicaine et compétente qui assura la continuité de la reconstruction au mieux notamment à travers des plans quinquennaux malgré les faiblesses du politique.

      Cette constitution fut élaborée à partir d’un comité d’experts, comité interministériel (participation de De Gaulle), comité consultatif issu du Parlement, examen au Conseil d’Etat puis légitimation et légalisation par référendums.

      La Constitution actuelle n’a plus rien à voir avec cette construction, inutile de développer je crois.

      De nos jours, au vu du niveau socio-culturel du pays, des défaillances récurrentes de la classe politique et de la multiplicité des expériences citoyennes, malheureusement du rôle contre-productif des médias dans notre information générale, il va sans dire que l’élaboration de nouvelles institutions ne peut se faire sans une participation citoyenne importante et déterminante de nature à restaurer de la cohésion sociale, le respect de la loi et des institutions, à refonder souhaitons-le une citoyenneté et un sentiment républicain partagé. 


  • sirocco sirocco 8 avril 2021 20:46

    "...si nous voulons récupérer notre capacité de citoyens à être représentés et à contrôler nos représentants, à participer à l’élaboration des décisions, leurs mises en œuvre et leur contrôle..."

     

    Oui... ben pour cela y a pas deux solutions, y en a qu’une : le RIC constituant ! Tiens, ça nous ramène au début des Gilets jaunes...

    Écoutez Étienne CHOUARD, il est très calé sur le sujet.


  • V_Parlier V_Parlier 8 avril 2021 22:56

    En fait l’article pourrait être un discours de Macron en campagne. Mais comme il est déjà sortant il faudra trouver un autre pantin pour le prononcer.


  • troletbuse troletbuse 8 avril 2021 23:05

    C’est Micron la tête dans le sable. C’est sa position favorite, non ?


  • zygzornifle zygzornifle 9 avril 2021 09:24

    Le RN ne fait rien, il laisse les autres se flinguer tout seuls ....


  • Vercassivellaunos Vercassivellaunos 9 avril 2021 17:43

    Le RN est un parti de Tartempion sans plus, Fillon ou Édouard Philippe représentent une meilleure alternative.


  • Octave Lebel Octave Lebel 10 avril 2021 22:16

    Décidément il est toujours risqué de dire que nous ferions mieux non pas d’emprunter les chemins que l’on nous propose si généreusement mais de construire nous-mêmes ces chemins.

    Gare au round de trop qui nous mettra KO définitivement par terre devant L’UE et la détermination des élites qui s’y relaient. Je crois que nous y sommes et je trouve que cette ambiance qui s’installe comme si les élections étaient un psychodrame bien français bientôt désuet puis inutile, désamorce le véritable enjeu de cette élection qui est la question de savoir si nous allons redevenir des citoyens d’une république en mesure de décider des politiques publiques et de les contrôler ou d’avoir à subir sans aucune autre alternative à jamais le bon-vouloir des classes dirigeantes et minorités économiques qui se cachent maintenant derrière les institutions de l’UE et ses 27 mains bien pratiques pour nous faire comprendre que nous pourrions au moins être reconnaissants de cette grande aventure même si on ne nous demande surtout pas de tout comprendre.

    Vous allez me dire, nous en sommes déjà loin en fait de la république. Oui, et nous avons vu ce que cela a donné dans nos territoires depuis 20 ans. Dans nos 1500 quartiers difficiles « distingués » par la Politique de la Ville (diagnostic du rapport Borloo écarté par le président et dénigré par le RN qui a ses propres YAKA FOKON). Territoires qui nous donnent régulièrement des nouvelles sans surprise et ce n’est pas fini si on est honnête et lucide. Il est bien entendu qu’ailleurs dans le pays tout va bien. Grâce à la confusion entretenue autour des enjeux économiques et sociaux parasités en permanence par une information et des décisions politiciennes qui varient au gré des sondages et enquêtes d’opinion qui finissent par se substituer un temps à la réalité des situations et cachent (de plus en plus difficilement) que les solutions ont déjà été décidées loin de la foule ignorante dans l’entre-soi Lobbies /Conseil Européen/Conseil de l’Union Européenne/Commission Européenne/« Parlement Européen » .

    Les médias en prime des catéchismes maison donnent aussi facilement dans la dérision. Cela nous détend et contribue à désamorcer l’importance des enjeux. De même que la surabondance d’humoristes centrés sur l’actualité politique. Ils nous font plus ou moins rire et nous signifient au passage notre impuissance et nous en rions. Au fond, tout va bien. A nous de voir.


  • Octave Lebel Octave Lebel 11 avril 2021 15:27

    A propos d’élites qui ont oublié le service du bien commun et de citoyens qui aimeraient bien être pris au sérieux.

    Prendre un peu de recul pour voir un peu plus loin que le bout du nez des infos préfabriquées qui nous caricaturent ou nous ignorent en jouant avec le pourrissement socio-économique, culturel et identitaire :

    Christophe Guilluy : « Les gens ordinaires peuvent renverser la table »

    https://www.les-crises.fr/la-compil-de-la-semaine-5




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