jeudi 5 juin 2014 - par TDK1

Le coût de la Sécurité Sociale est-il incompressible ?

Il parait que "Le déficit de la sécu diminuera moins que prévu" cette année. La politique de Mme Touraine est-elle un fiasco ?

Le quotidien "La Tribune" titrait ce matin : "Le déficit de la sécurité sociale diminuera moins que prévu en 2014" Quel joli titre, n’est ce pas, tout empreint de cette novlangue que continuent d’utiliser nos zélites politiques et journalistiques sans se rendre compte qu’elle les coupe chaque jour un petit peu plus du monde réel et des citoyens !!! En français, langue encore officielle de notre beau pays, « le déficit diminuera moins que prévu » veut dire « le coût de la sécurité sociale augmentera encore cette année »

Mesures après mesures le déficit augmente

Ainsi, malgré l’augmentation constante des cotisations qui met en péril notre économie et génère des millions de chômeurs, malgré l’augmentation, tant des taux que des périmètres d’application des CSG et CRDS, malgré la diminution des prestations prises en charge, malgré l’obligation des génériques, malgré l’obligation du « parcours de soins », malgré le flicage des professionnels de santé, malgré les « plans d’économies » dans les hôpitaux, malgré les circulaires interdisant la prise en charge de certaines pathologies au delà de 80 ans, malgré la mise à disposition des cheiks arabes d’étages entiers d’hôpitaux publics, malgré la mise à l’index des opticiens, malgré les atteintes à la libre entreprise commises à l’encontre des complémentaires, le déficit de la sécurité sociale continue de s’accroître.

Il faut la vérité des comptes

Quand donc l’État, conformément à ses annonces « d’open-data », nous présentera-t-il des comptes détaillés du coût de la santé en France ? J’aimerais savoir, par exemple, combien sont prélevés sur les cotisations pour le fonctionnement de l’URSSAF. J’aimerais savoir, par exemple, combien coûte le fonctionnement administratif de la sécurité sociale, ventilé entre « gestion des prestations » et « autres activités ». J’aimerais savoir combien coûte la « gestion paritaire » de la sécurité sociale. J’aimerais savoir combien coûtent les campagnes de communication de la sécurité sociale. J’aimerais savoir combien ont coûté les remboursement de prestations stricto sensus. Toutes ces informations, sur les dix dernières années, par exemple, permettraient de faire le ratio prestations/coût et de voir l’évolution de ces différents postes. Dès lors, apparaîtrait le plus naturellement du monde sur quels postes il y a lieu de travailler pour réduire le déficit de la sécurité sociale. Les dernières évaluations (en décortiquant les budgets et en faisant des croisements d’informations) m’avaient amené à estimer que les prestations et leur gestion directe représentaient moins de la moitié du coût global de fonctionnement.

Recentrer la sécu sur son rôle premier

La sécu a pour objet de mutualiser le risque santé de chaque citoyen français sur l’ensemble de la population afin de garantir un accès généralisé aux soins. Dès lors, son rôle n’est pas de fliquer les professionnels de santé et de s’immiscer dans leur activité. Combien coûte la gestion des professionnels de santé ? Combien coûtent leur surveillance, les contrôles, les interdictions, les réglementations ? Est-ce du ressort de la sécu de donner des subventions aux professionnels de santé pour qu’ils s’installent à tel ou tel endroit ? Cette politique totalitaire n’a pour l’instant comme effet visible que la baisse de la qualité des soins (nombre de MG ne prescrivent plus un certain nombre d’examens de peur d’être pénalisés ou de devoir perdre du temps à répondre à une enquête de fonctionnaire parce que la proportion de ce type d’examen dépasse dans son cabinet la moyenne nationale.... ; nombre de professionnels de santé refusent des patients âgés parce que la sécu leur impose des quotas au delà desquels ils doivent rendre des comptes pour justifier du dépassement de ce quota) et le découragement des jeunes médecins français (3% des diplômés choisissent maintenant le médecine libérale) entraînant une pénurie que la sécu tente de contrer par l’importation massive de médecins étrangers, plus dociles aux contraintes administratives, mais dont la maîtrise, souvent approximative, du français est souvent source d’incompréhensions. Le rôle de la sécu est il de mener des campagnes d’information ? Il y a confusion des genres. Nous avons en France pléthore d’institutions de santé qui, pour beaucoup, émargent déjà au budget de la sécu, et qui n’ont aucune efficacité réelle. On pourrait, pour un certain nombre d’entre elles imaginer aisément de les supprimer et pour d’autres leur confier la communication, soit sous la responsabilité du ministère, soit sous la responsabilité des régions. De plus, il apparaît que les campagnes de communication menées par les associations et fondations sont plus efficaces que les campagnes menées par la sécu. Les instances sus évoquées ne devraient elles pas avoir un rôle de coordination de ces actions, déchargeant ainsi la sécu du coût des campagnes ? Quelle est l’efficacité réelle de la « gestion paritaire » ? A part permettre à certain nombre de syndicalistes (tant patronaux que salariés) de pantoufler en touchant de confortables indemnités et avantages de toutes sortes, donc de générer des coûts à tous les échelons (local, départemental, régional et national), cette organisation, qui partait à l’origine d’un bon sentiment mais que les organisations ont complètement pervertie, ne sert rigoureusement à rien. De telles mesures auraient pour effet de « dégraisser le mammouth » sécurité sociale. Donc d’en diminuer le coût de fonctionnement, donc d’en diminuer le déficit et cela sans toucher aux prestations.

Réévaluer la pertinence de certaines prestations

Après, seulement après, un certain nombre de prestations seraient à réévaluer. Par exemple, (ce n’est pas exhaustif et ces exemples n’ont pour but que d’illustrer le raisonnement qui doit prévaloir à la réévaluation des prestations) Est-il du rôle de l’Etat français de prendre en charge le coût de la santé de tous les étrangers se présentant sur le territoire, même en situation irrégulière ? Est-il du rôle de l’Etat de prendre en charge le coût de 220 000 avortements par an alors que cet acte n’est pas du domaine de la santé et résulte d’un choix personnel (exactement comme actuellement la sécu ne prend pas en charge la chirurgie esthétique, sauf dans des cas qui relèvent justement de la santé) ? Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de refus de soins, mais de dire que des domaines aujourd’hui pris en charge par la solidarité nationale ne relèvent pas de cette solidarité nationale. Dès lors, leur coût doit être pris en charge par d’autres instances. Assurances privées pour ceux qui peuvent en souscrire ou associations pour ceux qui sont contraints à faire appel à la charité. L’Etat, d’autant plus lorsqu’il est contraint de réduire son coût de fonctionnement, n’a pas vocation à gérer la charité.

La faillite du pouvoir politique

Dans ce domaine comme dans tous ceux qu’il touche, le pouvoir politique, en particulier socialiste car c’est lui qui tient aujourd’hui la quasi totalité des instances de décision de l’Etat, est en complète faillite car il refuse de revenir aux fondamentaux de la démocratie. Retraites, faillite. Logement, faillite. Education Nationale, faillite. Economie, faillite. Santé, faillite. Dans tous ces domaines, l’Etat, en particulier socialiste, croit résoudre les problèmes par encore plus de réglementation, encore plus de fonctionnaires, encore plus de restriction de libertés. Il croit pouvoir soigner le mal par le mal, malheureusement il n’y va pas à dose homéopathique.... Autres articles sur le même sujet

Article paru sur MaVieMonArgent



14 réactions


  • soi même 5 juin 2014 18:26

    Tout cela est du vent comptable, de la pure gestion à courte vue.
    Si il y avait une véritable cohérence, le facteur pollution multiforme devrait être prit en compte.
     Mais cela ne serrait jamais prit en compte pour la simple raison l’État et le choix de société l’ignore !
    Donc l’équilibre de la SC est un leurre, il y aura jamais plus d’équilibre, et si par hasard, il y a en un,c’est simple c’est qu’une multitude d’élément ne sont plus prit en compte en autre des médicaments efficaces qui sont sortie des listes, à lors que leurs prix reste modestes.
    A quoi sert le trou, si ce n’est en bout de chaîne, la fortune de certain laboratoire ?


  • sophie 5 juin 2014 18:38

    un enieme nartik paru sans vote....


  • foufouille foufouille 5 juin 2014 18:45

    il a rien compris
    les mutuelles c’est super aussi. ça fait même de la pub.
    les taxes ne sont pas toutes reversées
    5 000 000 et + de chômeurs
    et les accidents de la circulation que ta gentille assurance de merde privée prend très peu en charge


  • Un_lecteur 6 juin 2014 03:31

    Voir le blog 

    Il quitte la secu pour une autre assurance qui rembourse mieux pour une cotisation moins élevée.
    Avec les réactions du système étatique qui cherche à conserver son monopole alors que ce monopole est interdit par bruxelles (libre concurrence).
    Tous ces systèmes plus ou moins étatiques deviennent de moins en moins efficaces avec le temps, de plus en plus coûteux.
    Comme ils ne sont pas réformables, ils cherchent à faire interdire leurs concurrents pour survivre.
    Voir éducation nationale, taxis, hôpitaux publics, sncf.....

    • foufouille foufouille 6 juin 2014 10:40

      quand il aura un de ses gamins avec des grosses opérations qui coutent plus cher que ses cotisations, il rigolera beaucoup moins.

      comme les expats qui reviennent en france, juste pour l’hosto
       smiley


    • Robert GIL ROBERT GIL 6 juin 2014 13:29

      le but du jeu c’est de donner la secu a des assureurs privés...les USA l’ont demandé !

      voir : DEREMBOURSEMENT : NOUVELLE OFFENSIVE CONTRE LA PROTECTION SOCIALE


    • lsga lsga 6 juin 2014 13:55

      Les américains ont demandé la privatisation de la sécu ? lol, vraiment n’importe quoi...

       
      Donc : à cause de la loi de la chute tendancielle des profits, la croissance en France est en berne ; et à cause de l’entrée de l’Afrique sur le marché mondial, la principale source de financement du système social français est en berne :
       
      La privatisation de la sécurité sociale est donc une nécessité dans le système Capitaliste. Les USA l’ont fait en premier parce qu’ils ont de l’avance sur nous, c’est tout.
       
      Hey : ne dites pas USA, dites « CAPITALISME ». Tel est le nom de la bête à abattre. 

  • TDK1 TDK1 6 juin 2014 10:51

    Il est dommage qu’un certain nombre de personnes réagissent avec leurs tripes avant d’avoir lu.


    Je ne réclame pas la suppression de la sécu et son remplacement par des assurances privées comme certains l’affirment. Au contraire, je précise bien qu’il est du devoir de l’Etat de prendre en charge la solidarité entre citoyens assurant ceux ci de la possibilité d’avoir accès aux soins.
    Nulle part dans cet article, vous ne trouverez la notion d’équilibre du coût de la sécu, nulle part ! Avant de critiquer, certains feraient mieux d’apprendre à lire (encore quelques uns qui sont victimes de la méthode globale). J’évoque les pistes permettant de diminuer le coût de fonctionnement d’une administration qui fait de moins en moins ce pour quoi elle a été créée et dont moins de la moitié des sommes qui lui sont attribuées servent à son objet premier (que diriez vous d’une association dont moins de la moitié des dons servirait à l’objet ??????)
    Je sais que face à la bêtise le silence est la meilleure attitude, mais des fois......

  • Doume65 6 juin 2014 11:11

    Bonjour.
    Entre autres choses, il parait (selon une émission d’Élise Lucet) que si le prix des médicaments en France était le même que dans les pays qui nous entourent, le « trou de la sécu » serait comblé.


    • BOBW BOBW 6 juin 2014 11:27

      Et surtout si les « Saints patrons » avaient réglé leurs dus (cotisations irrégulièrement empochées.) depuis des décennies sans menacer de fermer boutique en cas de règlement normal et logique !!  smiley


  • Daniel Roux Daniel Roux 6 juin 2014 12:07

    Il suffirait que l’auteur prenne la peine de se renseigner au lieu de gémir comme tous ces privilégiés qui profite de notre civilisation avancée mais rechigne à participer.

    "Les coûts de gestion des caisses de Sécu ont baissé d’un point en cinq ans, pour atteindre 3% en 2010. « Imbattable pour 400 milliards d’euros de prestations servies et 360 de cotisations recouvrées », juge Dominique Libault, directeur de la Sécurité sociale.« 

    http://www.lefigaro.fr/societes/2011/03/20/04015-20110320ARTFIG00217-les-couts-de-gestion-en-baissea-la-secu.php

    Les gouvernements successifs se serve de notre belle Sécu comme d’une vache à lait. Et que je te fais de réduction de charges par çi, et que je te transfère des sous par là.

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/comment-l-etat-detourne-l-argent-28215

    Sans oublier cette ignominie qui consiste à obliger les salariés à adhérer à une assurance privée nommée officiellement »mutuelle" puis à transférer les remboursements de la Sécu à ces assurances.


  • Robert GIL ROBERT GIL 6 juin 2014 13:31

    C’est à un recul de plus de 70 ans auquel voudraient nous contraindre le Medef et le gouvernement. Un retour à la situation d’avant les ordonnances de 1945 pour être plus précis. Au pillage des ressources de la famille, par la quasi suppression des cotisations familiales, le Président de la République ajoute le pillage des ressources de l’assurance maladie et de la retraite....Il est temps de reagir, car nous n’aurons que ce que nous prendrons !

    voir : SECURITE SOCIALE, UN TERRIBLE RETOUR EN ARRIERRE …


  • Montdragon Montdragon 6 juin 2014 17:43

    Je me demandais pourquoi tant de moinssage ?
    Le paragraphe sue l’AME m’a éclairé..les trolls gauchiasses ont frappé.


  • bakerstreet bakerstreet 6 juin 2014 18:01

    Si le trou de la sécurité sociale n’existait pas il faudrait l’inventer !


    Supprimer le, et il n’y a plus aucune raison de crier au loup, et de vous faire les poches...Le supprimer, rien de plus facile, tant la gabagie est entretenue, avant de culpabiliser les infirmières qui utilisent trop de compresses !

    - Supprimer le remboursement des cures thermale, qui bénéficient à quelques riches hystériques, et dont le bienfait, si ce n’est moral, n’a jamais été prouvé. Mais on sait depuis longtemps les bienfaits de partir en vacances. 

    - Repérer les malades hypocondriaques, qui multiplient les prises en charge, et réserver uniquement à ceux ci le médecin référent, plaque tournante des spécialistes, qui vous taxeront d’une consultation supplémentaire..

    _ Fonctionnariser la médecine, et non plus payer les médecins à l’acte. Cela donnerait une médecine indépendante des labos, des actes gratuits faisant marcher les copains. 

    - Supprimer les désert médicaux en donnant des bourses à des étudiants s’engageant à servir dans une affectation pendant dix ans, par exemple. Vous verriez alors des étudiants issus des classes populaires et tout aussi méritants que l’immense classe bourgeoise qui envoie leurs gamins sur les bancs de médecine. On pourrait aussi donner aux infirmières la possibilité d’accéder tout de suite en deuxième année.

    Au total, plus de médecins, décimés sur toute la France, pour un coût bien moindre. Je ne parle pas des cabinets médicaux qui seraient encouragés...Cela éviterait de voir ces communes chercher à tout prix à engager un médecin, et aller jusqu’en Roumanie leur piquer leurs forces vives....

    D’autres suggestions existent bien sûr, mais je ne vais pas écrire un livre....
    Bon évidemment le projet reposerait sur le passage à une médecine libérale, à une autre au service du patient. 
    Inutile donc de rêver.....

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