Le Covid19 qui frappe le monde impose de nous interroger sur son sens. Le cas de l’Europe monétaire et financière, vers plus d’intégration ?
On peut se poser des questions à juste raison sur l’après-Covid-19. Et tous les États du monde planchent sur les moyens à apporter pour dépasser la crise du coronavirus. Une crise pandémique mondiale qui laissera certainement des traces indélébiles dans l’histoire contemporaine. Certes elle a touché surtout les personnes âgées, mais il demeure que l’humanité entière était visée par la pandémie dans le sens que personne n’était à l’abri y compris les jeunes et les moins jeunes. Et surtout les souffrances des dizaines de milliers de malades qui suffoquaient et n’arrivaient pas à respirer donnaient une idée de ce qui pouvait résulter pour l’ensemble de la population du monde si des restrictions mondiales fortes avec confinement total ou partiel, distanciation entre les personnes, couvre-feux décrétés dans plusieurs villes par les États, selon la virulence de la pandémie qui sévissait, n’avaient pas été imposées.
Et aujourd’hui, on est mercredi 8 avril 2020, des milliers de Chinois ont célébré la fin de leur bouclage de leur ville, Wuhan, par où est parti le Covid-19. Des dizaines de milliers de passagers se sont rués dans les gares de Wuhan, à la faveur de la levée du blocage imposé fin janvier dans cette mégapole de 11 millions d'habitants. On lit dans yahoo.fr : « « Je me suis levée à 4 heures aujourd'hui. Ça fait tellement de bien ! », explique Hao Mei, une jeune femme de 39 ans avant de monter dans le train pour rejoindre ses enfants qu'elle n'a pas pu voir pendant plus de deux mois.
L'aéroport local a recommencé à accueillir des passagers et des milliers d'automobilistes ont pris la route pour quitter la ville. Les contrôles sanitaires restent toutefois stricts. Seuls deux morts ont été recensés au cours des dernières 24 heures en Chine. »
Quel bonheur doit-on voir dans ces témoignages que l’on devine dans les cœurs des habitants de cette ville-épicentre de la pandémie, de se retrouver libres, enfin sortis à bon compte de cette maladie sortie de nulle part. Dit-on elle vient de la chauve-souris ? Du pangolin que les humains mangent sans problème. Et aujourd’hui, le pangolin est incriminé. Cela pourrait provenir aussi des chiens et des chats dont la viande est prisée par les Chinois. Pourtant le chien et le chat sont des animaux domestiques, donc des amis de l’homme.
Une bonne nouvelle en Chine, la ville de Shenzen a interdit l’abattage des chiens et des chats et la consommation de leur viande. La loi entre en vigueur à compter du 1er mai 2020. Il faut rappeler que plusieurs millions de chiens et chats sont consommés annuellement en Chine. Il est presque certain que cette loi va faire tâche d’huile dans les autres agglomérations chinoises et laisser ces animaux ce pourquoi ils sont destinés « apporter un peu de réconfort à l’humain » à la fois dans sa solitude, et à son enrichissement spirituel dans le fait qu’il commande « affectivement » ce qui ressort de la beauté de l’animalité, son voisin, puisque l’être humain est lui-même un « animal pensant ». Bien sûr, ce prodige de sauver des chiens et des chats de la mort par l’homme et de leur consommation est à attribuer au Covid-19, et peut-on dire que la Nature fait bien les choses.
Certes l’humanité a été confinée, on fait état de 4 milliards de personnes dans le monde, et la pandémie poursuit son périple mortel à travers le monde. Aux États-Unis, on décompte aujourd’hui près de 2000 patients morts en 24 heures, un record. L’Europe, le continent qui a été le plus touché avec plus de 57 300 décès. L’impact économique a été dévastateur pour l’Europe comme pour le reste du monde.
Il est évident que le bonheur qui empreint les habitants de Wuhan empreindra aussi les peuples européens, américains, sud-américains, algériens, marocains, et tous les peuples de la terre qui ont été fortement affectés par le confinement, le stress quotidien, la peur d’être contaminé et les souffrances que l’on peut pressentir surtout que les hôpitaux sont saturés, surpeuplés. Il n’y a pas de place, les États sont dépassés. Et les pauvres dans tout ça ? Et les travailleurs qui arrivent tout juste à terminer leur mois, et sans travail, et leurs besoins, qu’en est-il ? Et qui en pensent ? Dans quelques pays, des aides où souvent le plus fort est servi, des soupes populaires…
Mais hélas, cette pandémie est une catastrophe humanitaire. Évidemment, on n’y peut rien, l’humanité est dépendante des impondérables qu’elle ne peut prévoir ni même apporter une solution. Tout au plus tenter d’y remédier lorsque c’est possible, et ce n’est pas toujours possible. On parle souvent que Tokyo pourrait être détruite un jour par un séisme dévastateur. Si Tokyo a été détruite le 1er septembre 1923, et le Japon qui subit chaque année plus de 20 % des séismes parmi les plus puissants recensés sur la planète, il demeure que Tokyo est toujours debout et presqu’immunisé contre les séismes. Certes, la capitale du Japon peut subir de graves dommages, en cas de séisme majeur, mais le progrès du monde que le monde humain ne contrôle pas puisqu’il vient de l’Essence même de notre essence fait que Tokyo restera toujours Tokyo, une grande ville moderne. Pourquoi cette conviction ? Pour la simple raison que si elle sera détruite cela fait que l’humanité n’aura pas de sens d’être. Et rappelons-le, qu’en 1923, le séisme, en détruisant la plupart des maisons qui étaient en bois et les incendies qui ont éclaté n’ont fait paradoxalement que la rajeunir, lui enlevant les vestiges moyenâgeux du passé.
Bien sûr une conviction reste une conviction humaine. Maintenant que Tokyo sera détruite réellement un jour, cela aura aussi un sens. La conviction n’est pas une garantie, mais simplement une pensée à l’échelle de ce qui est donné à l’humain de penser.
On est presque enclin à penser que le Covid-19 qui a confiné près ou plus de 4 milliards d’êtres humains et qu’au-delà des souffrances et des morts que les êtres humains ont subis, n’est pas en plus. Le Covid-19 a un certain sens dans l’évolution de l’humanité. Et si, à l’instar du tremblement de terre de Tokyo en 1923, le Covid-19 est venu lui aussi rajeunir l’humanité, non dans le sens de faire disparaître les personnes âgées, mais de rajeunir la mentalité humaine.
Mais alors comment penser qu’une pandémie aussi redoutable peut-elle rajeunir l’humanité ? Le tremblement de Tokyo a détruit des masses de maisons en bois et créé des incendies faisant certainement des milliers d’hommes, femmes et enfants, de victimes. Mais la Nature est la Nature et ne peut aller contre la Nature. Si les hommes sont, c’est parce qu’ils sont et font partie de cette Nature mystérieuse qu’on ne sait que par ce mot « Nature » et dont on ne sait rien que ce que le sens nous indique. Dès lors, on peut oser et dire que la Nature ne peut aller contre elle-même. Et, si donc ce Covid-19 a surgi, et peu importe d’où il a surgi de notre planète terre ou de quelques météores venues de l’espace, d’un animal ou d’une autre origine, et qui a infecté la terre, il demeure qu’il sert à quelque chose. Et que le confinement et les mesures précises ont un sens, dont le premier est de lutter contre l’épidémie.
Par conséquent, peu importe qu’il a surgi, l’essentiel est nous et ce que l’on doit tirer d’enseignements, de leçons pour comprendre le sens de cette calamité qui a ordonné un confinement général, voire un emprisonnement par la force de la Nature qui nous régit et dont nous faisons partie. Force donc de dire que le mal du Covid-19 entre aussi comme progrès du monde non par les souffrances et les morts que ce mal a occasionnés mais par la prise de conscience que l’humanité doit avoir de soi. Un peu comme si elle disait à l’humanité et à ceux qui la gouvernent, bien sûr on entend par là les grandes puissances qui ne sont que quelques 2 milliards et demi et commandent sur les presque 5 milliards et demi restants, « Oui, c'est trop, c'est trop, il faut changer et sentir que vous n’êtes que des humains. Et pas plus. Arrêtez de vous auto-suffire et sortez de votre tour d’ivoire ! Pensez aux autres ! On ne vous a pas donné la puissance pour corrompre l’humanité. Et si vous ne comprenez pas, les voies du Seigneur sont là pour que vous compreniez. »
Voilà le message que transmet le Covid-19, et je dis peut-être, car moi l’auteur de ces lignes, je me conjure à moi-même que ce n’est pas moi l’auteur de ces lignes mais ma pensée qui paradoxalement me commande et me fait écrire ces sortes de sentences. Et je ne sais si j’ai raison, mais elle m’enjoint de les écrire comme elles me viennent dans mes pensées.
Et c’est la raison aussi qui me pousse à préciser qu’en ce qui concerne les 2 milliards et demi qui commandent à l’humanité, et si on refait le calcul, même approché, et on entend le chiffre essentiellement pour l’Occident environ 1 milliard, la Chine et la Russie environ 1,5 milliard, ce n’est en fait pas 2,5 milliards qui dirigent le monde, mais tout au plus quelque peut-être 10 millions d’êtres humains et humains pas plus que les autres qui dirigent la planète. Soit 7,8 milliards d’humains qui seront bientôt 8 milliards de personnes habitant notre merveilleuse Terre.
Et ce message doit être compris. Car il faut se dire que le pouvoir absolu n’appartient pas à l’homme, ni même à la Nature et combien même la Nature vient mettre de l’ordre à la Nature que nous sommes, une Nature dans la Nature, il demeure que l’on ne sait pas dans l’absolu. Et, si on ne le sait pas, c’est précisément parce que l’on ne sait pas que l’on doit être émerveillé et poussé à savoir ce qu’on ne sait pas. Et dans un sens, on le fait mais insuffisamment.
Et aujourd’hui nous avons beaucoup de moyens pour savoir. Le progrès nous unit, nous unifie, nous authentifie. Tout être humain aujourd’hui par sa pensée, par le progrès, peut juger ce qui l’entoure. Il peut le juger en bien et en mal. Comment et pourquoi ? Comment cela va de soi, par le progrès, par les échanges que permet le progrès. Sans progrès, il n’y a pas d’échange, comme elle a été l’humanité dans les siècles passés confinée, dispersée. Chaque communauté était confinée dans son espace identitaire. Aujourd’hui, le monde a éclaté et fait presque un. Les frontières sont fermées mais les êtres communiquent entre eux. Maintenant pourquoi ? Parce que les hommes prêtent aussi attention à leurs pays qu’autres pays. Les êtres humains même séparés vivent une destinée commune, chaque être s’intéresse à l’existence de l’autre, à sa pensée, à ses autres pensées qui pensent différemment, et ils y trouvent des similitudes, des communions de pensées, des rejets aussi parfois incompris. Mais il demeure que le monde est de plus en plus un.
Pour l’intérêt des hommes, du simple quidam qui cherche à comprendre, prenons un simple sujet, l’« économie européenne ». Qu’en est-elle sur le plan économique existentiel ? L’Europe se trouve dans une situation économique très difficile après ce confinement qui dure depuis plus d’un mois. Tout le monde en Europe est d’avis que le PIB européen va baisser de plusieurs points. Et cette situation n’est pas propre à l’Europe mais au monde entier. Les États-Unis font état d’un niveau record de chômage. Selon les informations par plusieurs sites sur Google, « Les demandes hebdomadaires d’allocation chômage ont enregistré la semaine passée, i.e. début avril 2020, 6,6 millions de nouvelles de demandes, comme l’indique le 2 avril le département du travail américain. »
Donc c’est une situation naturelle qui a surgi et attribué à l’arrêt d’une grande partie de l’industrie européenne, de la chute de la consommation et de la montée du chômage. Et l’Europe est une grande puissance, on ne peut l’oublier, un puissant moteur à l’instar des États-Unis et la Chine. Ce sont ces trois pôles qui tractent l’économie mondiale. Et nous revenons aux 2,5 milliards de personnes qui boostent l’économie mondiale. Et par économie mondiale, on entend les trois pôles mais aussi l’Afrique, l’Amérique du Sud et une grande partie de l’Asie, y compris les pays d’Europe hors Union européenne. Donc l’humanité entière.
Et n’oublions pas que l'Organisation internationale du travail (OIT) a tiré la sonnette d’alarme. « Elle prévenu que 1,25 milliard de travailleurs risquent d'être directement affectés par la crise à travers la planète, où plus de 4 milliards de personnes, soit plus de la moitié de l'humanité, sont contraintes ou incitées par leurs autorités à rester chez elles. » Donc c’est confirmé, la situation est extrêmement grave, « gravissime ».
Or que se passe-t-il entre les décideurs européens ? Selon les dernières informations par les quotidiens européens, « face à cette crise inédite, l'Union européenne continue de se déchirer. » Les 27 ministres des Finances de l’UE ne sont pas parvenus à s'entendre sur une réponse économique commune. Le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, a assuré qu’« un filet de sécurité européen solide contre les retombées du Covid-19 (pour protéger les travailleurs, les entreprises et les pays) et s'engager dans un plan de relance important ». Mais l'Allemagne, comme les Pays-Bas, ont réaffirmé dans la matinée leur refus catégorique d'une mutualisation des dettes publiques pour relancer l'économie.
Il est évident qu’il y a un non-sens dans les relations intercommunautaires. Pourquoi l’Allemagne comme les Pays-Bas rechignent à mutualiser les dettes publiques ? On peut croire qu’elles ont raison, et qu’elles ne font que défendre leurs intérêts, leurs richesses légitimes. C’est vrai que « mutualiser les dettes, c’est accepter à partager ses propres richesses avec les autres qui sont moins riches. »
En clair, il y a une relation de fond entre le riche et le pauvre. Philosophiquement parlant le riche n’est riche que parce que le pauvre est pauvre. Mais d’où vient la richesse du riche ? Ne vient-elle pas de la pauvreté du pauvre, ou plus précisément de la richesse qu’avait le pauvre et qui a été accaparé par le riche ? Et le riche en a fait un fonds de commerce, créé les banques et, par ce biais, a mis une opa sur les pauvres qui n’étaient pas pauvres mais devenus pauvres par la force des choses. C’est d’ailleurs le processus humain depuis la nuit des temps, jusqu’à aujourd’hui. Le même processus fonctionne en système capitaliste, socialiste ou communiste. Les pauvres sont toujours la masse, et une classe moyenne pour « lubrifier » le système quel qu’il soit, dans le sens de le faire accepter.
Il faut se rappeler qu’après la crise financière de 2008, il y avait le même projet en Europe qui était de mutualiser les dettes publiques en créant ce qu’on appelait, à l’époque, les « euros-bons ». Et l’Allemagne qui a refusé a eu gain de cause. Cette fois-ci avec le Covid-19, le même discours revient avec les coron-bonds.
Comment ce discours et cette problématique de la dette publique des États européens vont se résoudre avec le niet de l’Allemagne ? N’oublions pas que c’est la première économique de l’économie européenne, et donc des 27 mais aussi des 19 de l’Eurozone. Il est intéressant de savoir si les 27 ministres des finances moins 2 arriveront à faire entendre raison au gouvernement allemand.
Aussi allons-nous penser à cette mutualisation des dettes, car il faut le dire qu’elle serait la première pierre, la vraie pierre qui sera le ciment inoxydable de la vraie Union européenne. Je ne sais si un ciment s’oxyde, mais pour l’Europe il ne s’oxydera pas sauf à donner un plus grand ciment encore plus inoxydable. Ceci étant, raisonnons pour l’Allemagne et faisons des Pays-Bas un seul pôle, et les 25 le deuxième pôle. En clair un pôle riche et un pôle relativement pauvre puisqu’il est plus endetté.
Si on regarde l’histoire, on verrait que l’Allemagne avait durant toute la décennie 1990 des taux de croissance compris entre -1% et +1,8%. Une seule fois, elle avait atteint, en 1998, un peu plus de 2%. (Données de la Banque mondiale) Et le taux de croissance du PIB de l’Allemagne n’est devenu positif qu’à partir de 2003, il a atteint un sommet en 2006, à près de 4% et, en 2010, à plus de 4%. Dès lors, on doit comprendre que c’est l’Union monétaire des 19 qui a donné ce qui manquait à l’Allemagne pour présider à l’Europe. On sait depuis l’euro, elle a pratiquement un droit de veto sur toute l’Eurozone et aussi sur l’Union européenne. Et nous retrouvons cette relation du riche avec le pauvre. Au final, c’est l’Union européenne des 27 et particulièrement des 19 qui font la force de l’Allemagne.
La puissance de l’Allemagne ne vient pas de l’Allemagne, mais vient des 26 membres plus l’Allemagne qui ont donné l’euro. L’euro n’est pas une simple monnaie d’un groupe de pays qui sont en perte de compétitivité face à la Chine et aux autres pays émergents Inde, Russie, Brésil… L’euro est la deuxième monnaie mondiale après le dollar. Les 194 pays de la planète ont besoin de l’euro. Quand la BCE qui est en Allemagne émet des liquidités monétaires, elle n’émet pas uniquement pour la zone euro mais pour l’ensemble des pays du monde. Ces pays du monde hors zone euro, i.e. 194 pays moins 19, sont astreints d’acheter des euros sur les marchés monétaires, et ils le font soit contre des dollars s’ils en ont, soit contre des exportations de biens, de matières premières, de pétrole, de gaz vers l’Europe pour avoir des liquidités en euros, qui leur servent de réserves de change. Et ces réserves en euros entrent comme contreparties dans les paniers de monnaies internationales qui déterminent le taux de change des monnaies nationales de ces pays.
Donc l’Europe est une association de pays émetteurs d’une monnaie internationale. Mais qui gagne le plus, si ce n’est l’Allemagne, et elle gagne triplement, d’abord le droit de seigneuriage sur l’humanité, deuxièmement, elle exporte ses marchandises vers les pays de la zone euro, et enfin elle leur octroie des prêts contre intérêts et aussi au reste du monde.
Il est clair que les économistes européens savent tout cela, a fortiori leurs ministres des finances, leurs banquiers centraux, leurs banquiers commerciaux tout court. De plus ils savent qu’il y a eu un Brexit, et peut même y avoir un Gerexit, une sortie de l’Allemagne de l’Eurozone. En clair si l’Allemagne n’accepte pas la mutualisation des dettes publiques, il peut y avoir un consensus que l’Allemagne ne pourrait faire partie de l’ensemble puisqu’elle ne contribue pas à la solidité de l’Union monétaire. Les États-Unis ne sont forts que parce qu’il y a des compromis sur le plan budgétaire entre États. Et c’est la raison que l’Union sur tous les plans fait la force de l’Amérique. Qui sera perdant dans un cas de Gerexit ? C’est certainement l’Allemagne qui aura à perdre et non les 25 ou les 26 États de l’UE ou des 19.
Aujourd’hui environ, en termes de réserves de change dans le monde, les États-Unis comptent pour environ 60% du volume total en dollars, pour la zone euro pour environ 20%. Certes l’Allemagne, si elle sort de l’Union monétaire, aura toujours un droit de seigneuriage avec le deutschemark. Mais, il sera comparable à celui du yen japonais, ou de la livre sterling, soit à peu près à 4% sur le plan mondial. Mais elle perdra surtout la prééminence qu’elle a dans la deuxième zone monétaire du monde. Et même dans l’Union européenne puisque tous les pays de l’UE utilisent l’euro. Ce qui fait de cette « zone moins l’Allemagne » toujours la deuxième monétaire mondiale avec ses 16% dans les réserves de change dans le monde. Et donc, devant l’Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni.
Si la situation reste en l’état, et que de nouveau le niet allemand sur les mutualisations l’emporte, et les pays de l’Eurozone accepte, il est évident que la Nature ne peut aller contre la Nature de l’Eurozone. Une Eurozone qui accepte le fait accompli car imposé par l’Allemagne reste un accident de l’histoire. Par conséquent, un accident qui n’est jamais qu’un accident n’est ni durable ni ne peut être durable, ne sera en fait que reporté sine die.
Le Covid-19, tout compte fait, a ouvert les yeux sur nombre de problèmes que rencontre l’humanité. Et c’est la Raison pour laquelle pour conclure que tout ce qui arrive à l’humanité en bien ou en mal s’inscrit dans le rajeunissement de l’humanité pour aller toujours de l’avant. Comme l’a montré Tokyo décimé par un séisme de magnitude 7,9, et l’a transformé en une ville antisismique et ultra moderne. Bien sûr les risques restent toujours présents. Mais sans le risque, il n’y a pas de motivation, et sans motivation, il n’y a pas d’existence. Et ce tout fait l’harmonie d’exister, de respirer l’air tant qu’on peut le respirer.
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective