mercredi 6 septembre 2006 - par Céline Ertalif

Le journalisme citoyen : émoi, et moi

Ils ont fait un rêve ! Ils rêvent tout éveillés que le journalisme citoyen sur Internet va faire la Réforme de la politique. Voilà évidemment quelque chose de grandiose, au terme d’un demi-millénaire après la découverte de l’imprimerie qui a ouvert la voie au protestantisme. L’édition électronique va livrer la plume et la tribune politique aux citoyens d’une seule bordée. Mais le réveil s’annonce difficile. Comme il serait doux de rêver encore un peu...

Ce rêve millénariste ne manque pas d’arguments. Après tout, lorsque la religion a perdu son rôle d’unification sociale, il n’est pas étonnant qu’autre chose prenne le relais, et la politique est la digne héritière du temporel qui a fait pièces du spirituel. Je rappelle tout simplement que la technique de l’imprimerie a porté l’éclosion protestante en démocratisant l’accès aux écritures saintes. Au-delà de l’outil technique, les « réformateurs » ont prétendu que savoir lire suffisait, et que chacun pouvait interpréter les textes, alors que l’Église catholique voulait réserver la théologie à la scolastique sous son contrôle institutionnel. Avant de nous émerveiller sur les effets du nouveau bonheur de pouvoir diffuser sa vérité dans le monde grâce à son blog, je suggère de consacrer un instant à la mémoire des victimes de la Saint-Barthélémy et, plus grave désillusion, de rappeler que notre pays compte toujours plus de catholiques que de protestants. Mais ne soyons pas pessimistes a priori, les athées sont plus nombreux qu’au XVIe siècle.

Au virage de l’an 2000, on a davantage parlé du siècle que du millénaire. C’était petit. Maintenant, on peut voir plus grand : la Renaissance, Léonard de Vinci, Copernic, et le retour de la mythologie grecque. La démocratie, c’est une assemblée d’hommes âgés, bardés et barbus de blanc, dans une agora où chacun peut donner de la vox... euh, de la voix. Formidable ! I have a dream, la pratique politique démocratisée. En fait, on n’a même plus besoin de Mao pour s’inventer une belle révolution culturelle.

Par conséquent, le vote est insuffisant. Indigne même de gens qui aspirent à s’exprimer. Les soirs d’élections donnent lieu à un spectacle continu comme les grandes finales de football, où des gens « autorisés » des milieux politiques viennent expliquer ce que les électeurs ont voulu dire. En effet, les électeurs ne disent rien, ils doivent se contenter de choisir entre les quelques bulletins qui leur sont proposés. Les voix sont muettes, et seuls les puissants ont le droit de faire parler les chiffres, c’est-à-dire en réalité de les torturer. Et tout cela est une réduction inacceptable des êtres qui sont allés à l’université, qui savent que le monde est complexe, et qui ne vont plus se contenter de regarder leur écran sans s’agiter sur leur clavier. Les diplômés ne veulent plus être des figurants muets de la joute électorale. Nous voulons exister ! La réussite, c’est de passer à la télé, et en attendant je peux faire mon blog.

Alors, c’est le moment où les grands chasseurs électoraux sortent du bois, et Ségolène invente la démocratie participative. Reste-t-il quelques difficultés ? Oui, tout de même. Par exemple, que les forums participatifs de www.desirsdavenir.org ne font aucun lien avec le staff des quelque deux cents conseillers qui alimentent les fiches de la candidate. On peut lire de nombreux messages qui s’adressent à Ségolène elle-même, personnellement. Mais les fabricants de fiches sont invisibles. Où est le lien entre les citoyens et les gouvernants ? L’élite est encore un peu loin, elle ne peut pas vous parler tout de suite, elle est très occupée à rédiger les fiches.

Il y a un autre petit problème, c’est celui de l’articulation des décisions. Tout le monde a des idées sur le débat public national ou presque, et la politique est a priori un étalage d’opinions influencées par les médias dominants. Or de quoi s’occupe la politique ? De l’intérêt général et de services publics. On se demande parfois qui se le rappelle encore. Si tout est plus complexe, et si les processus démocratiques doivent se diluer dans des aires de compétences, on risque tout de même quelques désillusions, parce que la responsabilité des affaires publiques contraint à traiter bien souvent des problèmes qui n’intéressent personne, qui ne rapportent rien à personne et qui ne font jamais parler de soi. Cette semaine, j’ai au programme de mon emploi politique municipal les déchets et l’assainissement. Les poubelles et le caca n’étant au centre de la motivation des bénévoles associatifs les plus connus de la commune, pour l’instant les stars locales laissent ces questions à un agent public timide, frustré, et forcément mal payé, qui va s’en occuper.

Le bon vieux principe de la centralisation des arbitrages dans un cadre territorial a encore de beaux jours devant lui, et le prestige tapageur de la politique va continuer à avoir pour corollaire le rejet discret des problèmes de la société dans la sphère publique du silence. La démocratie est un système politique où le débat public contradictoire est autorisé, et même encouragé, avec une sanction organisée par un système de vote qui règle les arbitrages ultimes. Le problème principal ne réside pas dans la méthode de vote, c’est plutôt que la démocratie ne vaut que ce que vaut le débat public. Or le décryptage d’un enjeu politique ne donne pas par lui-même l’autorité glorieuse qui assure le succès d’une joute électorale spectaculaire.

La première désillusion, c’est l’inaccessibilité de l’élite. La deuxième déception, c’est que la politique réelle est souvent un peu différente des discours d’estrade. Le troisième risque, le plus terrible, c’est que le journaliste citoyen va aussi bien être tenté par l’affichage artificiel, la posture, bref par l’ego, comme le politicien ordinaire. La différence, c’est que le journalisme citoyen n’est verrouillé par aucun numérus clausus, et qu’il devra bien se livrer à quelques stratagèmes pour conquérir un peu d’autorité.

J’aurais voulu être un artiste, en haut de l’affiche, que les hommes se jettent sur moi. Le vedettariat, produit des médias de masse, fait rêver. Mais le Réseau ne va-t-il pas horizontaliser tout ça ? Bien sûr, puisque le but affiché est l’égalité dans l’édition. La meute va se déchaîner, avec des internautes hurlants, des commentateurs méchants et des concurrents avides de reconnaissance. Laissez-moi rêver encore un peu...



25 réactions


  • Antoine Diederick (---.---.217.243) 6 septembre 2006 10:29

    Réseau ne va-t-il pas horizontaliser tout ça ?

    Oui, le réseau semble à terme vouloir horizontaliser...pour le moment...et cela sera mme un petit peu matriciel mais bon, je dis cela en passant , j’ai pas réfléchi plus avant à ce sujet.


  • gem gem 6 septembre 2006 13:15

    voilà un bon article, bien les pieds sur terre, qui nous change des grandes envolées lyriques (pour changer/faire/rénover la Démocratie, la France, le Monde entier...) dont on a plusieurs exemplaires par jour. Merci.


  • Marsupilami (---.---.227.240) 6 septembre 2006 13:44

    Excellent papier, bel exercice de lucidité.


  • Philgri (---.---.140.91) 6 septembre 2006 14:10

    Bravo ! Et Vive l’Horizon-t-alité !

    Mais avant d’y parvenir, nous aurons du chemin vu que nos dirigeants n’écoutent qu’eux-mêmes ! La France se fait piller jusqu’aux bouches d’égout !

    Les rats ont effectivement la voie et la voix Libre ! Brrr.

    Philgri.


  • jeffjoubert (---.---.129.41) 6 septembre 2006 15:12

    Internet permet d’exister « sans diplome » ; de s’exprimer, mais le monde ne se change pas en groupe, mais individu par individu, ce sont les maillons de la chaîne, qui créent les liens, le groupe, la raison sociale. Une révolution, sans les armes, dans les « âmes », pour les êtres sensibles qui savent « encore lire ! ». Très belle article !


  • vigie (---.---.95.191) 6 septembre 2006 15:32

    Et oui grande est l’illusion du citoyen participatif, maître de son destin et pouvant influer sur la marche du temps, nos politiques autiste d’un monde en mutation, boivent leur paroles, et se grisent d’ applaudissements, délivrant à tour de bras, les solutions, les idées novatrices, engoncé dans leur certitudes, ils n’ont plus le loisir du parler vrai, l’ordre du jour est au promesses, l’homme providentiel est la, il vous tend la main, délivrant sa potion, un soupçon d’austérité pour faire bonne mesure, un zeste d’espoir, un ersatz d’espérance, le tout mélangé dans un grand bol de démagogie. Nous entrevoyons le bout du tunnel : disait Raymond barre grand économiste, sauf que le tunnel est très long. Bref ! chacun y va de sa recette pour sortir la France de l’ornière, l’électeur lui n’a qu’a suivre le mouvement de la mondialisation puisqu’on lui dit que c’est bon pour lui, pourquoi s’embarrasserait t’il de faire l’effort d’une réflexion, les maîtres a pensé sont la au 20 heures, l’usine a décervelé fonctionne à plein rendement, laissez l’esprit critique au vestiaire, puisqu’on vous dit qu’on a la solution...


  • arturh (---.---.119.98) 6 septembre 2006 17:41

    Bien vu l’article ! Un des meilleurs sur le sujet lu ici.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 6 septembre 2006 23:32

      Pas forcément si bien vu que cela puisque la meute ne s’est pas déchaînée, les internautes sont très gentils, et pas même l’ombre d’un commentateur méchant... j’en serais presque déçue.

      Peut-être le dernier paragraphe était dissuasif... Plus sérieusement, c’est vrai que pour ce premier article j’ai critiqué plusieurs intervenants réguliers d’Agoravox. Sans les citer, mais également sans hostilité.

      Un ami m’a fait découvrir aujourd’hui qu’il y a une réflexion qui émerge autour de la notion « d’alter-médiation » et qui reprend notamment certaines analyses de Paul Ricoeur sur le thème de la reconnaissance.

      « Nous croyons aborder la société de la connaissance quand en fait nous construisons celle de la reconnaissance, des internautes altermédiaires, qui veulent reconnaître qui bon leur semble et être reconnus. Les réseaux sociaux, les blogs et les outils de ce qui est appelé Web 2.0 sont là pour satisfaire ce besoin. » C’est ici. Et il me semble qu’il y a matière à approfondissement.


    • arturh (---.---.119.98) 7 septembre 2006 09:49

      Oui, je fais une analyse similaire, à partir de la réflexion de Francis Fukuyama qu’il a développé dans La Fin de l’Histoire.

      En s’appuyant sur les bases de la philosophie platonienne avec la notion de « thymos », F. Fukuyama y explique notamment que si la démocratie a fini par gagner, c’est que ce qui distingue l’être humain, c’est le besoin d’être « reconnu en tant qu’individu ».

      Il est intéressant de noter, en référence à votre réponse, que thymos veut dire « colère » en grec moderne. Ce désir d’être reconnu, le thymos, surdéterminerait donc l’individu par rapport à ses deux autres composantes, le désir qui recherche la satisfaction et la raison qui permet d’accepter des limitations à la satisfaction des désirs.

      Après une fréquentation assidue d’agoravox depuis quelques semaines, j’ai remarqué comme l’organisation des contributions et des réponses expriment dabord et avant tout la recherche de la reconnaissance plus que celles d’informations. Il me semble révélateur par exemple qu’Agoravox soit surtout une journal d’opinions où on n’apprend peu d’informations sinon sur l’opinion des autres.

      Je vais d’ailleurs faire parvenir un courrier aux gérants du site pour leur faire remarquer qu’aux instruments de mesures qu’ils proposent, articles les plus, les plus commentés, rédacteur ayant le plus publiés, il manque un classement des articles en fonction du pourcentage de ceux qui le trouvent intéressants. Cette epression la plus simple du désir de reconnaissance, en donnant son avis, devrait être mis en avant sur Agoravox.


    • Antoine Diederick (---.---.218.139) 7 septembre 2006 20:51

      hummm, voulez-vous un tout petit peu de reconnaissance. Eh bien voici, je viens de vous lire... smiley

      De la motivation ? Qu’est ce qui peut motiver une personne à publier sur un magazine citoyen en ligne, uniquement de la reconnaissance ? Un peu court en somme....


  • (---.---.29.131) 7 septembre 2006 07:11

    Hum Céline Ertalif, « la meute ne s’est pas déchainer » je pense parce que vous avez parlé de trop de choses à la fois. Vous n’avez que poser des questions et pas proposer de solutions. Vous êtes également rester à des poncifs « l’inaccessibilité de l’élite », « le journalisme citoyen n’est verrouillé par aucun numérus clausus » par exemple. Je serais donc ce « commentateur méchant ». Votre article n’est pas assez impliqué. Personne n’a compris où vous voulez en venir. On sent que vous n’êtes pas d’accord avec quelque chose, mais quoi ? Dites le nous.


  • vigie 7 septembre 2006 10:59

    @ céline ertalif

    Et toc ! la balle est dans votre camp,d’accord avec IP:xxx.x22.29.131,impliquez vous davantage,faites sortir le loup du bois et nous verrons s’il faut tirer a vue.


  • iris (---.---.209.212) 7 septembre 2006 19:14

    Bonjour, ben, moi, je crois avoir simplement compris que l’égo se démesurant et les chevilles enflant de nombreux bloggeurs assoiffés de reconnaissance « enfin, je suis quelqu’un, j’existe » sont les rouages du net, heu, du web2.0, le fameux nouveau logiciel (lol)qui révolutionne l’internet, ces fameux réseaux sociaux. Tout le monde veut participer et tout le monde veut être reconnu, mais participer à quoi concrètement ... et être reconnu par quoi ...par qui ? Est-ce que si je suis au RMI, sans trop d’espoir de trouver du boulot, du boulot intéressant surtout parce que je n’ai pas de diplômes, que je ne connais personne, à part les poivreaux du quartier, que je sens mon avenir bouché et que l’espoir me quitte, et que je me connecte à tous ces sites web2.0 ou que j’ouvre mon blog, ma vie peut-elle changer en mieux ???? C’est bien de participer, mais le but c’est quoi, j’ai pas toujours compris ...si ce n’est le fait de participer !


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 septembre 2006 00:11

    C’est bien possible que j’ai voulu parler de trop de choses à la fois. En revanche, je ne crois pas forcément utile de m’agiter parce que « la balle est dans mon camp ».

    Je suis partie d’une critique du rêve technophile qui voudrait faire de l’édition en ligne la résolution des problèmes de la démocratie, de la complexité et de je-ne-sais-quoi... en insinuant tout de même qu’il fallait bien que ce rêve se rapporte un peu au désir de ceux qui écrivent.

    Mais mon article était aussi drôle que sérieux, non ? J’aurai tout de même avancé puisque les commentaires m’ont fait comprendre que la « reconnaissance » était vraiment le sujet central qu’il fallait creuser, et que personne n’ose trop en rigoler. Eh bien, l’échange ça doit servir justement à ça. Et c’est là, dans l’échange qu’on peut vraiment trouver quelque chose d’original et intéressant dans le journalisme citoyen. Cela marche à condition qu’il y ait du calme, de la compréhension et un peu de maîtrise de l’ego. Tout le contraire du langage publicitaire, de la compétition et de la démagogie. Un grand verre d’agaravox et une pillule de désintox tous les matins, voilà le régime que je propose !


    • (---.---.17.158) 8 septembre 2006 09:32

      Ah enfin une pensée à toi Céline. Nous te découvrons, bonjour donc. J’y vais : « le journalisme citoyen.... marche à condition qu’il y ait du calme, de la compréhension et un peu de maîtrise de l’ego. »

      Pourquoi cela ? L’histoire ne nous montre-t-elle pas tous les jours le contraire ? c’est par la bataille que les choses bougent. Si le poisson n’est pas frais, j’ai bien envie de lancer à la figure du poissonnier et donc je le fais.

      je pense que tu as une vision bien lisse comme ton article du « journalisme citoyen » tu voudrais que ce soit la même chose que les journaux que tu lis d’habitude, mais avec quelques différences de bon aloi. Or Agoravox, c’est TOUT A FAIT AUTRE CHOSE. c’est l’aventure d’une bacchanale que personne ne prévoit, avec d’affreux personnages dont je fais parti. Regarde nous Céline, nous sommes vraiment très laids.


    • le fouineur (---.---.21.162) 25 septembre 2006 19:45

      C’est chaud : je viens de poster un message suite à la pertinente remarque « Ce chiffre de 500 000, c’est du bidonnage idiot. En réalité, il y a 10 à 20 000 qui ont un pouvoir que l’on peut qualifier de politique. » (...) la valeur de l’exemple.

      Je continue la lecture et retombe sur la même phrase par vous relevée en guise de préambule dans le joli carré vert.Je ne crois pas en dieu pour autant. Ne crois pas, point. Croyance, credere, crédule, crédulité. Observe, compare, soupèse et, à l’occasion, tranche. Pas plus et c’est déjà beaucoup.

      Votre article est assez puissant, profond à mon goût.

      Concernant la démocratie participative de désirsd’avenir apprenez que mes commentaires y ont été systématiquement censurés. Je ne le visite plus, en conséquence. Je continue cependant à recevoir régulièrement des appels à adhésions pour sa majestée marie-ségolène ... Du n’importe quoi !

      Dit autrement, le blog/forum de Ségo se prévaut de faire de la démocratie participative, de l’avoir même inventé (je rêve !) et les internautes citoyens s’y font censurés s’ils n’encensent pas, peu ou prou, la grande prêtresse. De l’autre côté, des milliers de blogs/forum fleurissent un peu partout sur la toile, et depuis bien avant l’arrivée de la grande menteuse, ne claironnent pas faire de la démocratie partictpative/interactive ... et en font pourtant réellement, eux. Un journaliste digne de ce nom, ou désirant le devenir, se renseigne et fait des tests si besoin est, avant d’affirmer quoi que ce soit. Désirsd’avenir est une imposture, ayant personnellement (ce n’était pas le but initial) testé pour vous.


    • le fouineur (---.---.21.162) 25 septembre 2006 19:48

      Me suis planté, c’était au 1er « carré vert » que je voulusse le mettrasse, mon comment.


  • donQuichotte (---.---.235.22) 15 septembre 2006 11:28

    le ressenti : « le prestige tapageur de la politique va continuer à avoir pour corollaire le rejet discret des problèmes de la société dans la sphère publique du silence »

    Comment ne pas le partager ?!

    Par contre l’assertion : « Le problème principal ne réside pas dans la méthode de vote, c’est plutôt que la démocratie ne vaut que ce que vaut le débat public » - mériterait d’être argumentée !

    Que vaudrait un « débat public » non étayé par des argumentations ?

    Au risque de paraître ringard, je (oui, c’est par humilité que je dis « je ») ne comprends pas pourquoi la « méthode expérimentale » serait dépassée. Peut-on tirer des conclusions sur la démocratie en croyant que tout a été essayé ? Cela me paraît pour le moins hatif ! AUCUNE contre-argumentation aux suggestions citoyennes suivantes : http://gonic.lyon.free.fr/vote_a_eau.html

    Pourquoi à votre avis ?


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 16 septembre 2006 15:26

    C’est assez intéressant votre histoire de vote à eau. J’aurai préféré vous répondre sur votre blog, mais on ne sait pas comment le faire.

    Dans une démocratie vivante, la technique peut être créative. Mais la technique ne change rien tant que le débat est nul. Il y a sans doute un peu de dialectique entre les deux.

    Je trouve positif qu’une critique de la participation électorale et plus globalement de la méthode démocratique s’exprime. Sur ce point, le net va probablement faire éclater un tabou des mass médias.


    • donQuichotte (---.---.121.111) 28 février 2007 17:34

      Désolé de retrouver avec autant de retard cette discussion, et votre réponse qui vient de m’être signalée ... Merci donc de votre réponse que je n’osais pas espérer .. un nouveau blog permettra peut-être maintenant plus favilement de répondre à cette idéee du « vote à eau » aller sur okidor.free.fr/reflects , forum : consultation_democratique , sujet : « cahier de doléances temps réel » = http://okidor.free.fr/reflects/thread.php?lng=fr&pg=23&fid=1&cat=4


  • Jambedebois (---.---.52.214) 23 septembre 2006 23:15

    céline, je vous aime, je suis Athé ,mais je crois en vous,

    Céline présidente !!!

    mais qui parlait de reconnaissance ?

    (aux autres),encore un peu et vous allez vous exprimer en latin, et j’y comprendrais plus rien , (n’oubliez pas la plèbe)

    mOI, je comprend Céline, mème si il y en a qui disent qu’elle ne dit pas tout ce qu’elle voudrais dire ! (je me comprend)j’èspère ne pas ètre le seul, sinon demain je me met au latin.

    ps : Céline si vous avez besoin d’un escort boy pour votre campagne,faites moi signe.


  • La Taverne des Poètes 25 septembre 2006 23:16

    Je comprends bien votre position qui est de dire « J’aime les engagements concrets ». Moi aussi d’ailleurs j’aime le concret. Mais le concret ne se limite pas à l’exécution des tâches nécessaires, le concret passe aussi par le développement d’idées et leur transmission aux autres (ce qui suppose confrontation et reconnaissance).

    Sur AgoraVox, il y a ce chaos dont parle Joël De Rosnay et il en sort quelque chose chaque jour pour qui sait voir et écouter.


  • héloïm sinclair (---.---.127.188) 7 octobre 2006 23:14

    Bon article qui amène quelques réflexions et une parenthèse liminaire. La réalité n’existe que désillusionnée, là où la volonté peut mettre en pièce le reste d’un rêve confronté à l’âpreté du réel...

    Sur la 1ère désillusion, l’inaccessibilité de l’élite, je ne peux que compatir et me révolter. Le soucis n’étant pas de ne pouvoir joindre le décideur politque sur son portable pour lui exprimer votre point de vue, mais bien l’éloignement, l’inaccessible perception du réel qui échappe au politique de tribune, et à la technocratie de l’ombre. Là est le plus grave, sans doute.

    Sur votre 2nde déception, une politique réelle souvent différente des discours d’estrade, « welcome in the real life ». Et pourtant, c’est sur la base des petites décisions que se construit le schéma d’un modèle global. Comment faire communiquer/confronter en temps réel le temps du global et celui du local ? En étant humble, ouvert, en ayant la préoccupation de l’intérêt général. Cela veut dire s’interroger sur les services publics, la régulation de l’économie at l’autonomie de la sphère privée.

    Sur le 3ème risque, la déviance égocentrique du journaliste citoyen, je suis relativement circonspet. Franchement, les bloggueurs de l’intérêt général et de la question publique n’ont pas fait voeux d’engagement politique, sinon, ils seraient dans les rangs des candidats. Ils sont là, chacun à leur niveau de préoccupation et de spécialité, à maintenir l’éveil avec une information non contrôlée. C’est un progrès formidable pour la démocratie et les réformistes de tout poils.

    Merci AgoraVox, pour le bol d’air informationnel, manque plus que l’édition du week-end smiley


  • domdi (---.---.118.138) 15 décembre 2006 10:34

    magnifique article, très lucideet vraiment très bien écrit. Du vrais journalisme observateur. merci. smiley


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