samedi 21 juillet 2012 - par TDK1

Le MES n’est toujours pas dit...

Contrairement à notre Conseil Constitutionnel, la Cour allemande du même nom semble savoir s'imposer.

Décidément, ces Allemands nous surprendront toujours. Leur Cour Constitutionnelle n'a rien à voir avec notre gentil Conseil du même nom. Alors que, comme nous l'avons déjà évoqué dans un article précédent, le ministre des finances allemand leur met une gentille mais néanmoins constante pression, alors que monsieur Baroso, s'occupant, à son habitude, de ce qui ne le regarde pas, leur lance un appel à la promptitude, voici qu'hier lundi 16 juillet, les magistrats de la Cour de Karlsruhe, soucieux de leurs prérogatives, ont annoncé qu’ils attendront le 12 septembre pour rendre leur avis sur la constitutionnalité du futur Mécanisme européen de stabilité (MES) !

Présentés comme la clé de voûte du soutien à long terme aux pays en difficulté, le MES et son pendant le "pacte budgétaire" (pourtant signé en mars dernier, à l’initiative de l’Allemagne, par 25 pays de l’Union européenne sur 27) font l'objet de six plaintes déposées par des députés de la gauche radicale Die Linke, un élu conservateur et une association de citoyens.

Jean-Claude Juncker, chef de file de l'Eurogroup (les ministres des Finances de la zone euro), avait reconnu dimanche dernier que la perspective d’un jugement en septembre ne l' "aidait" pas vraiment. Il évoquait en fait un possible choc des calendriers dont l’Espagne et l’Italie pourraient faire les frais. Après avoir obtenu à l’arraché, lors du sommet européen des 28 et 29 juin derniers, que les fonds de secours européens puissent recapitaliser directement les banques espagnoles et intervenir en cas d’urgence sur le marché de la dette souveraine italienne, Rome et Madrid craignent de se retrouver confrontés, en cas de tensions durant l’été, au risque d’un blocage administratif de Berlin, même si, en théorie, la recapitalisation des banques espagnoles est assurée si le Mécanisme européen de stabilité (MES) reste en suspens, puisque l’actuel Fonds de stabilité financière (FESF) est habilité à intervenir en lieu et place du MES. En théorie, toujours, le Bundestag allemand se réunit après demain, 19 juillet, pour examiner l’octroi d’une aide européenne à l’Espagne et une majorité de députés devrait en approuver le principe. "En théorie" car la pression monte en Allemagne où les récentes déclarations bataves et finlandaises ont été généreusement relayées, où les oppositions à l'Euro et au financement des déficits des "pays du Sud" se font plus pressantes et plus sonores. Les élections approchent. Un certain nombre de députés seraient peut être tentés de se démarquer d'une politique de soutien inconditionnel à l'Euro que les électeurs risqueraient de leur faire payer bientôt. Alors, même si "ça passe" encore cette fois, il ne va peut être pas falloir remettre ça trop souvent dans les mois qui viennent....

Article paru sur MaVieMonArgent



5 réactions


  • Alpo47 Alpo47 21 juillet 2012 10:27

    Le MES et les autres tentatives de mutualiser les dettes n’auront pour conséquence finale que de précipiter tout le monde dans le même chaos économique et social.
    Et vu leur insistance à mettre en place des solutions dont tout le monde constate l’inutilité et le coté pervers, on peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas leur but ?

    Détruire d’abord pour reconstruire ensuite une société où l’individu ne sera plus rien et n’aura plus que peu de libertés sinon tenter de survivre. La « stratégie du chaos ».


    • Richard Schneider Richard Schneider 21 juillet 2012 18:23

      à Alpo47,

      Bien évidemment que le MES passera !
      Il permettra à l’Allemagne et à Bruxelles de dominer l’Europe. Il faut que tous les peuples rentrent dans un même moule : toute l’activité humaine sera dominée par l’ultra-libéralisme et les Banques. 
      Du chaos sugira la « mondialisation heureuse » d’Alain Minc.

    • Acid World Acid World 22 juillet 2012 10:59

      Et à moyen terme, une inféodation de l’UE aux Etats-Unis. Vous avez probablement entendu parler du grand marché transatlantique. C’est pour cela que les changements en cours aux EU (biométrie généralisée, rôle des semences OGM accru, privatisation de l’éducation et j’en passe) nous concerneront aussi.


  • alinea Alinea 21 juillet 2012 17:50

    Ne vous inquiétez pas, Le M E S passera ; ceux qui font la mauvaise tête en Allemagne, n’en doutent pas !


  • BA 21 juillet 2012 21:19

    Samedi 21 juillet 2012 :

     

    De plus en plus, les investisseurs internationaux placent leur argent dans cinq abris antiatomiques. De plus en plus, ils mettent à l’abri leur argent dans les obligations de ces cinq Etats :

     

    Allemagne : taux des obligations à 10 ans : 1,167 %. Record historique battu. Le taux n’avait jamais été aussi bas.

     

    Finlande : taux des obligations à 10 ans : 1,407 %. Record historique battu. Le taux n’avait jamais été aussi bas.

     

    Pays-Bas : taux des obligations à 10 ans : 1,594 %.

     

    Autriche : taux des obligations à 10 ans : 1,890 %.

     

    France : taux des obligations à 10 ans : 2,073 %.

     

    http://www.bloomberg.com/quote/GFRN10:IND

     

    Mais en revanche, les investisseurs internationaux fuient les Etats européens périphériques. L’Italie et l’Espagne sont deux bombes atomiques financières. Ces deux bombes atomiques financières vont bientôt exploser.

     

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 6,166 %.

     

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 7,267 %. Record historique battu. Le taux n’avait jamais été aussi haut depuis la création de l’euro.

     

    http://www.bloomberg.com/quote/GSPG10YR:IND

     

    Les investisseurs internationaux savent que les deux bombes atomiques financières vont exploser.

     

    Ils s’y préparent.

     

    Nous-aussi, nous devons nous préparer à l’explosion.


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