lundi 20 février 2017 - par gruni

Le Pen et Fillon au deuxième tour... Merci qui !

Des électeurs de droite se pinceront peut-être le nez avant de voter François Fillon, puis ils se laveront les mains après avoir déposé leur bulletin dans l'urne. Le secret de l'isoloir cachera cet instant honteux. Enfin pas tous, la majorité d'entre eux auront la conscience tranquille puisque qu'ils pensent que leur candidat est innocent et victime de la médiacratie alliée au pouvoir. Les moins nombreux et les plus indécis des fillonistes ne voteront pas pour Fillon, mais contre la gauche, puisque que le FN sera de toute façon au deuxième tour.

Ensuite, à la sortie du bureau de vote et avant d'aller à la messe ou au match de foot de l'équipe locale, puisqu'il faut bien laver et chasser le doute qui taraude l'esprit, ils se trouveront des excuses. Par exemple, "En 2002 la gauche a bien voté Chirac qui avait pourtant une batterie de casseroles et une armée de juges aux fesses". Alors, pourquoi pas nous !

Vous avez certainement remarqué que la chasse au Macron fait rage en ce moment. Le candidat équilibriste, ni droite ni gauche, est devenu l'homme à abattre pour le FN et la droite. Il en deviendrait presque sympathique. Enfin, tous ses adversaires politiques ne l'attaquent pas avec la même férocité. Les socialistes le ménagent un peu, on sait jamais ce qui peut se passer au premier tour de l'élection. La presse non plus, ça dépend encore laquelle, n'est pas trop virulente, elle observe avec attention la chose. Ce fils adoptif prodige et fugueur de qui vous savez. 

Oui, parce que l'union de toutes les gauches, c'est de l'illusion pour les naïfs, il n'en a jamais été question. Chacun pour soi et tant pis pour le résultat de la lutte finale.

À gauche, vous avez l'écologie verte de peur de Yannick Jadot qui tente de sauver ce qui peut l'être avec sa soumission au PS pour espérer quelques sièges à l'Assemblée Nationale. De toute façon, Jadot, avec ses 1% compte pour du beurre, bio ou pas. Ensuite, vous avez les deux autres gauches, la crème qui mérite des tartes.

D'un côté vous avez Mélenchon qui ne veut pas se faire embrasser Hamon sur la bouche, ça peut se comprendre, pourtant c'était une coutume politique à l'Est dans le passé. Mais le leader de la "France Insoumise" n'est pas pro-Poutine ni pro-américain, il est indépendant dit-il. Mais revenons à nos béliers. Donc, Mélenchon veut bien faire une alliance avec le Parti socialiste mais d'abord il faut couper les têtes trop libérales du PS. Ensuite, Mélenchon a déclaré qu'il n'était pas un coupeur de têtes, ou alors deux ou trois pas plus. Les Valls, El Khomri, Marisol Touraine... Car pour lui accepter ces gens-là c'est comme s'accrocher"au vieux corbillard du PS". Dans ces conditions il est parfaitement clair que Mélenchon n'a aucunement l'intention de se retirer et ce n'est pas à cause de quelques indésirables. Ce n'est pas non plus une question de programme, car lorsqu'on veut gagner l'élection présidentielle et faut savoir faire des concessions pour pouvoir additionner les 12% de mélenchistes avec les 15% socialistes. Bien sûr ces chiffres sont provisoires. Mélenchon préfère donc ramasser une veste confortable en restant dans l'opposition plutôt que de jouer un rôle important dans un possible futur gouvernement de gauche. 

De l'autre côté vous avez Hamon qui avait laissé entendre lors de la primaire de "la Belle Alliance Populaire" qu'il trouverait un accord avec Mélenchon. Il savait pertinemment bien que ce n'était pas possible. C'était donc une comédie hypocrite dans le but de cocufier l'électeur. Hamon a bien fait quelques tentatives pour se rapprocher de Mélenchon, pour la forme. Mais après la réponse du "vieux corbillard", la messe est dite et il n'y aura pas de miracle et encore moins de rassemblement d'une gauche plurielle. D'ailleurs la tirade de Pascal Cherki, conseiller de Benoît Hamon, est révélatrice : "Stop on arrête le feuilleton ! On ne va pas non plus lui envoyer des rébus à Mélenchon". Tout comme la déclaration de Benoît Hamon : "je ne courrai pas après Jean-Luc Mélenchon, je ne courrai après personne". Vous avez donc deux personnalités politiques qui veulent tous les deux jouer le rôle principal. Et ils iront tous les deux se rhabiller au mois d'avril. 

Mélenchon qui avait apporté son soutien à Francois hollande en 2012 n'a pas été remercié comme il le fallait par le Président de la République. Cette fois il ne sera pas le cocu magnifique. Résultat - dans cette élection il n'y aura que des perdants à gauche.

 




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