lundi 24 décembre 2007 - par Gilles

Le pouvoir d’achat : un nouvel avatar des Croisades des temps modernes ?

Oyez, oyez les gueux ! Le labeur des serfs aliénés au fond de leurs sweat-shops orientaux ne suffit plus à alimenter votre consommation compulsive d’objets à deux balles qui cassent trop vite ? Vos bourses se tarissent trop vélocement ? N’écoutez pas ces oiseaux de mauvaise augure sous l’emprise du Démon Rouge qui agressent la manne consumériste salvatrice, qui jette la pierre à la bonne et pieuse noblesse de fric repue. Ah que moi je dis, haro contre la vie chère ! Ralliez-vous à mon étendard flamboyant au couleur du Pouvoir d’Achat... ce dernier avatar attrape couillons et couillonnes.

I - Les croisades des temps modernes

A une mode en succède une autre. Chaque période pré-électorale voit les politiciens en mal de projets innovants enfourcher leur destrier nommé « démagogy » et lancer à grand renfort de communication, payée sur nos impôts et garnissant les caisses de leurs amis intimes, « La Croisade » qui aboutira à sonner l’hallali de leur adversaire aux abois. L’objectif n’est rien moins que de mettre leurs partisans au garde-à-vous sous les blasons de l’oriflamme partisane et de rallier la masse critique des sympathisants et indécis incrédules, clé de l’accession au tant convoité Pouvoir.

A l’image des croisades chrétiennes du Moyen Âge, l’élite en difficulté et affligée d’une décrépitude morale crée par le lancement d’une croisade le moyen opportuniste de souder dans une quête sacrée le peuple et les seigneurs de leur camp. Cet appel solennel leur enjoint d’unir et de focaliser leurs forces vives autour d’un seul et unique combat emblématique, censé guider l’action gouvernementale une fois la victoire engrangée.

Cette méthode a l’insigne avantage de balancer opportunément aux oubliettes les sujets de fond, complexes à appréhender, impossibles à expliquer en deux minutes au profane et qui dérangent trop cette élite. Et si les augures sont favorables, la récolte promet d’être providentielle. Une fois le Pouvoir conquis de haute lutte et l’ennemi ringardisé, il sera possible de surfer sur la vague des préjugés rampants et des faux problèmes montés artificiellement en épingle pour appliquer l’inavouable, à l’image d’un Bush qui grâce à ses croisades anti-terroristes et contre l’axe du mal s’attaqua aux libertés individuelles avec le consentement tacite de l’opposition, des médias et du peuple ; chose absolument impensable cinq ans auparavant dans un système politique et économique érigé sous l’emblème de la liberté.

En France, ces croisades éminemment aussi mobilisatrices que réductrices ont comme points communs d’avoir été mises en musique par la droite, en déroulant à l’occasion les partitions écrites par l’extrême droite. Comme il se doit, elles touchent à l’émotionnel, au ressentiment personnel, à la peur, au sang.

En 1995, la France était en danger. Le RPR s’était d’abord accaparé la croisade contre l’immigration, celle des bruits et des odeurs, des voleurs du pain des Français. La fracture sociale, plus consensuelle, lui succéda et mit un bémol aux débordements xénophobes.

En 2002, les Français étaient en danger. La croisade contre l’insécurité instilla la peur jusque dans les chaumières des petits vieux au fin fond des campagnes paisibles. L’esprit simple, TF1nisé, découvrit que la terreur inspiré par le « jeune », surtout celui en survet et basané, talonnait celle inspirée par les cohortes brunes de la dernière guerre (que Le Pen ne jugeait « pas si inhumaines que ça », en tout cas bien moins que les hordes de Sarrasins contemporains).

En 2007, la prospérité française est en danger. Les hordes d’assistés menacent le système, préférant vivre sur la bête plutôt que travailler. Leur mise au pas préalable est primordiale avant de lancer la croisade de toutes les croisades ; j’ai nommé le Pouvoir d’Achat (avec ses variantes - travailler plus pour gagner plus, sus aux prélèvements...) qui réconciliera travailleurs et assistés à l’aune de la corne d’abondance.

La pertinence et l’habilité de ces subterfuges se reconnaissent au simple fait que l’opposition politique s’en trouve obligée, parfois à contrecœur, de se rallier à cette pensée unique par simple soucis calculateur de ne pas se couper du peuple, surtout à proximité d’une échéance électorale. La gauche, n’ayant jamais su agripper la majorité du peuple aux tripes avec ses projets de progrès sociaux s’est à chaque fois cantonnée à se raccrocher en marche au rouleau compresseur UMP. En pure perte puisque laissant le choix du terrain et des festivités à un adversaire prêt depuis longtemps à porter le coup de glaive là où ça fait le plus mal.

A l’issu de ces croisades, les idées les plus noires, résidus des croisades passées perdurent, se répandent, s’auto-alimentent nourris par les faits divers les plus glauques. Souvenez-vous, l’immigré du Sud, le jeune désœuvré en capuche et le cran d’arrêt au poing, le pauvre lorgnant votre bien au lieu de bosser. Tous ces préjugés ont explosé lors des croisades électorales précédentes et contribuent au lancement de la prochaine. La société devient en fin de compte à l’image du camp qui gagne, initiant un cercle vicieux infernal : la gauche perd, la société se droitise un peu plus, la gauche enfante des leaders idéologiquement influencés par la droite d’hier, la droite se durcit, la gauche re-perd... et ainsi de suite.

Certaines croisades finissent par disparaître du paysage, telle celle contre le « bolchevique le couteau entre les dents », incarnation du prolétaire crasseux et inculte envieux de la richesse et de l’intelligence du bourgeois. Il se meurt au même rythme que la conscience de classe. D’autres renaissent de leurs cendres dans un cycle infernal. La peur du Rital, du Polack, de l’Irlandais bête, sale et méchant, du blouson noir, ça vous rappelle quelque chose, non ?

Au fait, l’immigration, la sécurité, la pauvreté, est-ce que ça a évolué depuis ? On en débat encore ! La seule considération significative aura été de voir les positions des adversaires se rapprocher sur ces sujets. A force de confrontations autant démagogiques que stériles, le faible a adopté une bonne partie des idées et du langage du fort, rendant illisible le message politique sous-jacent. Il devint alors nécessaire pour 2007 de trouver une autre croisade, droito-compatible, populaire, mais conflictuelle et manichéenne au possible afin de bien marquer son territoire idéologique avant d’initier le combat à mort contre l’adversaire, que tout un chacun attend lors d’une élection présidentielles.

II - La croisade pour le Pouvoir d’Achat.... ta ta ta !

Depuis un an, le champ de bataille médiatique du Pouvoir d’Achat n’en finit plus de rougeoyer du sang et des tripes des adversaires tombés au champ du déshonneur démagogik. Des corps roses, des corps bleus gisent, entremêlés, au gré des initiatives malheureuses de leurs saigneurs de guerre (TVA socialeeeeeeu, redevanceeeeu télé, nous voilà !).

Le succube royal prend la forme d’une femelle séductrice pour abuser les rêves de labeur, de sueur et de dévouement patriotique désintéressé des vrais travailleurs libres, arrose de son sang démoniaque rose-bleuté ses légions de trolls afin de décupler leur endurance désinformatrice au service de l’assistanat diaboliquement globalisé, voue aux tourments éternels les apostats vassalisés à l’ennemi.

L’omni-guide, lui, affligé du singulier complexe carpathique qui l’empêche de souffrir tous ceux qui occultent son ombre, empale dans le dos à tour de bras comparses, ex-maîtres et vassaux aux canines presque aussi longues que les siennes. Il les remplace par les cerbères égarés de l’autre bord qui lui font allégeance en oignant son pacte béni de leur sang verdâtre. Connaissant très bien, par nature, l’acabit misérable de ces « traîtres » passant en un éclair du larbin le plus vil au bourreau le plus inique selon les opportunités, il leur suce la sainte moelle de ses canines avides avant de les renvoyer dans les gogues de maîtresse Baphomet une fois le pacte échu et leur carrière damnée.

III - Quel lièvre se cache derrière cette croisade pour le Pouvoir d’Achat ?

Gueux, gueuses, vous qui regardez ces joutes avec espoir ou avec consternation, selon votre temps de cerveau non tout à fait coca-colisé, ne vous faites pas enfler par ces diversions. Une croisade cache toujours un lièvre. Pour trouver le lièvre, il faut le chasser.

Déjà, « Pouvoir d’Achat » ne veut rien dire. Trop subjectif, dépendant fortement de la situation sociale, professionnelle et du mode de consommation de chacun, mais passons. Au fait, mis à part les combats des coquelets qui, on s’en douterait, veulent de tout cœur permettre aux électeurs d’avoir plus de pognon, quel est le fond du problème simplifié par la lutte pour plus de Pouvoir d’Achat ? Tout simplement que les Français des classes moyennes et populaires sentent qu’ils ont moins d’argent. C’est-à-dire que nos revenus stagnent ou semble stagner comparé au coût de la vie. La responsabilité politique voudrait que l’on identifie les disparités de revenus et que l’on s’attaque, le cas échéant, aux causes du partage inéquitable de ces revenus, des raisons de la vie chère. Mais non, Sarkozy, lui, préfère occulter le partage des revenus et les problèmes posés par le sacro-saint capitalisme financier, et nous fourgue en échange sa croisade pour la consommation. Eh oui, de nos jours le citoyen est avant tout un consommateur qui finance ainsi l’Etat. Et le Pouvoir d’Acheter toujours plus, ça touche au moins autant que la quantité d’argent.

Au lieu de gagner plus car « ça ce n’est pas possible », eh bien, vous pourrez acheter plus. Comment ? Faites confiance en l’imagination de l’omni-guide. Vendez vos RTT, vos congés, faites des heures supplémentaires, travaillez le dimanche. Bref, monnayez en monnaie consommable vos acquis sociaux, et fissa fissa ! Ensuite, si vous êtes sages, vous profiterez d’une prime grâce à une moins forte augmentation des prix des loyers et de la baisse des prix dans la grande distribution. Promis juré, croyez en cette promesse en dépit des tentatives passées qui ont échoué ! Christine Lagarde nous sort même le mode d’emploi qui va faire exploser nos revenus de 10 % en un an. Ayez la foi, nom de Dieu, car sans foi point de rédemption et moins de Pouvoir d’Achat.

IV- Prendre exemple sur ce qui marche

La rhétorique sarkozienne, pragmatique, insiste pour prendre exemple sur ce qui marche. Suivez donc l’exemple de ces hommes pieux qui ont fait preuve de beaucoup de foi. Ils se sont rangés du bon côté, ont inspiré les seigneurs et en récoltent aujourd’hui les fruits à foison. Ils sont peu, juste 1 % des foyers fiscaux, c’est à dire 250 000 foyers. Rendez-vous compte, en 1998 ils recevaient à peine 7,27 % des revenus de l’ensemble des Français et en 2005, 8,2 %, c’est-à-dire +12,77 % en sept ans. Ils captent à eux seuls 6,15 % de la masse salariale totale, 18,7 % des revenus fonciers et 55 % des revenus des capitaux mobiliers du pays. Ces sept dernières années le taux de captage de ces richesses a augmenté respectivement de 11,29 %, 4,24 % et de 28,96 %, au détriment bien sûr des 90 % moins bien lotis. Quelle performance ! Comme quoi la foi, plus que le travail, a la faculté d’orienter la générosité divine sur soi et rempli les bourses, telle la pierre philosophale.

Preuve supplémentaire, à peine élu, pour les remercier l’omn-guide leur a mitonné une Tepa d’enfer leur octroyant quelques milliards à se partager en plus, au détriment des incrédules ; à ce rythme, en 2008 on sera à +25 % en plus de captation des revenus des Français par ce 1 % d’obligés. Et encore il s’agit ici du second cercle. Ceux du premier cercle, c’est-à-dire les 0,01 % de la population (2 500 foyers) dont les plus connus s’appellent Arnaud, Bouygues, Lagardère, Bolloré, Halliday et autres héritiers entrepreneuriales ou stars du show-biz ont fait plus fort. En ne lâchant carrément pas l’omni-guide, jusqu’à le harceler lors de ses mariages, aux baptêmes de ses enfants, lors de ses banquets au Fouquet (payé sur nos impôts), ils augmentent leur revenus de +42,6 % en sept ans contre à peine 19,4 % pour le second cercle des 1 % et un misérable 4,6 % pour vous, les gueux et les gueuses formant la masse des 90 % qui ne sait suffisamment se prendre en main pour réussir. Et cerise sur le gâteau, juste pour le confort, un bon paquet de ces « family made man » à la française habitant Neuilly, l’omni-guide, alors maire de cette ville de banlieue leur a épargné le côtoiement des plus gueux d’entre les plus gueux en se vantant d’appliquer la loi inique nommée SRU.

Faites allégeance, je vous dis, joignez-vous à la croisade. Les survivants de cette longue marche passeront forcément par Byzance. Et n’oubliez pas surtout de vous méfier du Sarrasin sournois qui guette et qui serait bien capable de vous éjecter perfidement de cette Terre Promise.

Sources :

Les hauts revenus en France (1998-2006) : une explosion des inégalités (Paris School of Economics) ?



18 réactions


  • tvargentine.com lerma 24 décembre 2007 09:47

    Un article qui aurait mérité une analyse poussé mais qui tombe une fois encore dans un discours sectaire et réducteur de la pensée de la radicalisation de l’extrème gauche : le TSS

    Et oui mon ami encore 4 ans et 6 mois mais vous pourrez rajouter 5 ans de plus !


    • Gilles Gilles 24 décembre 2007 10:31

      Je me doutais que se serait Lerma qui me ferait l’honneur du premier commentaire. smiley

      Tu m’accuses de TSS en me lançant LCR au visage.... tu ne vaux pas mieux alors !

      Mais à propos de quel TSS tu parles Lerma ? TSS c’est Tout Sauf Sarkozy, n’est ce pas ? Si tu lis bien, l’UMP et les soit-disant socialos du PS sont rangés dans le même panier de crabe (tient et j’y ajoute le Modem). Alors, virer Sarko oui, mais si c’est pour mettre un clone ou un pire à la place, pas la peine et autant garder quelqu’un qui a au moins le mérite d’agir au grand jour. Il est plus facile à combattre un tel homme qu’un vulgaire socialo caviar qui avance un discours censé mais agit autrement en douce


  • Marsupilami Marsupilami 24 décembre 2007 10:08

    @ Gilles

    Très bon article. Dans un de ses récents articles du Monde, Eric Le Boucher soulignait lui aussi avec rigueur et raison qu’il n’y avait pas de problème de pouvoir d’achat, mais un problème de redistribution et de partage équitable des richesses produites, le faux problème n’étant agité comme un hochet-storytelling que pour masquer le vrai, qui ne relève pas de la pipolitique compassionnelle de Sarkozy.

    Mais l’enfumage marche si bien que les socialos ont immédiatement embrayé sur le même thème, fonçant dans le piège la tête la première... Quelle misère idéologique et quelles misères concrètes !


    • Gilles Gilles 24 décembre 2007 10:34

      Marsu, c’est cet article du Monde, et d’autres, qui m’ont inspiré. Plus le fait que j’en ai ma claque de voir tous les medias causer pouvoir d’achat en Une

      Google sort 2 010 000 entrées pour la requête « Pouvoir d’achat » (laissez les guillemets). Le PS, avec retard comme d’habitude, n’est pas en reste, surfant lui aussi sur le thème, mais de manière peu crédible n’ayant rien à dire de pertinent hormis ses sempiternelles critiques vis-à-vis des méthodes de Sarkozy. « Pouvoir d’achat » accolé aux termes PS ou Sarkozy récolte respectivement 1 480 000 et 1 800 000 entrées, c’est dire si ces mots se marient bien. (avec UMP ou Fillon on tombe à moins de la moitié...hi hi hi)

      A propos, toute ma mise en page et les liens ont été perdu lors de la publication de l’article. Un Bug ???


  • fabien fabien 24 décembre 2007 10:52

    un article intéressant, au style amusant. Segolène la pucelle n’y pouvait rien, l’outrageux nicolas coeur de (f)ion devait vaincre et remporter l’adhésion des gueux, et aussi des habitants de Moncul, entre parenthèses.

    Le pouvoir d’achat, ça ne veut évidement rien dire, comme vous en faites la démonstration avec moult talent.

    Le pouvoir d’en chier, vouala la vraie motivation du sir Sarkozy, dont je m’en rends compte à l’instant le patronyme ferait un score incroyable au scrabble.

    Si tant est qu’on autorise enfin les « gros » mots dans ce jeu retraité, pour pimenter les longues fins d’après midi dominicales à digérer le graout bedonisant des mères même pas juives. « Mange mon fils » est une phrase univer-selle-de-mère.


  • La Taverne des Poètes 24 décembre 2007 11:29

    Habituellement je n’apprécie le beau style qu’en littérature, mais là je dois dire que j’ai été séduit par cet exercice autour de l’« omni guide ». La dernière partie est édifiante et préfigure l’avenir si nous ne faisons rien...


  • Francis, agnotologue JL 24 décembre 2007 11:38

    Excellent article qui aurait pu s’intituler : « Pour acheter plus, à défaut de bijoux de famille, vendez vos acquis sociaux ».


  • Remy 24 décembre 2007 13:18

    Cet article précise bien les « dérives » de notre démocratie qui semble oublier de plus en plus que toute la richesse d’un pays repose sur les « petites mains » et « le bas peuple » qui la fabrique...Le pouvoir d’achat stagne en France depuis 1978 d’après l’INSEE, même si le chiffre global augmente du fait de l’augmentation des tranches les plus hautes. Pour les autres, le pétrole qui sert d’excuse depuis maintenant plus de 30 ans pour la stagnation des salaires à bon dos...Il à également bon dos pour expliquer toutes les hausses des matières premières et des produits de consommation courante. Je ne nommerais pas ici cette marque, parmi beaucoup d’autres, qui à augmenté ses steaks hachés de 52% !! Malheureusement je ne lis nulle part, je n’entends pas parler du fait que la parité Euro/Dollar (1Dollar=0,69Euro pour mémoire) est largement favorable à la zone Euro, même si cela nous pénalise pour nos exportations, à tel point que EADS songe à s’installer en zone dollar... Cette parité fait que nous ne payons pas PLUS cher mais MOINS cher nos importations...y compris le pétrole, qui actuellement se situe aux alentours de 91 Dollars, soit 63 Euros ! Tenir ce fait sous silence et justifier les augmentations actuelles par l’augmentation du baril de pétrole et des matières premières, achetées elles aussi en dollars... tient de la désinformation pure et simple.


  • anamo 24 décembre 2007 13:42

    J’ai retenu quelques chiffres et tendances particulièrement intéressants.

    Imputables à Nicolas Sarkozy, pas sur ! Plutôt à ses prédécesseurs de droite comme de gauche.

    N’oublions pas que les exclus des 35h seront aussi les exclus des heures sup, la faute à Nico ?

    Au delà d’une rhétorique efficace, quelle est l’idée ?


    • Gilles Gilles 24 décembre 2007 14:17

      Je ne prétends pas être original, ce n’est pas nouveau comme réflexion. L’idée est d’arrêter de rentrer dans le jeu de ces faux combats portés par des slogans ineptes et opportunistes étudiés en long et en large pour qu’ils fassent mouches dans l’esprit des non initiés. Des slogans qui annonés en boucle par les média finissent par s’incruster durablement dans l’esprit collectif de la nation, nous détournant des vrais combats (la réflexion sur le partage des richesses)

      Avec ce gouvernement on touche le bas fond du cynisme le plus vil, et si ça continue sur ce mode dans dix ans la démocratie sera complètement dévoyée et d’autant moins respectée. Franchement, que l’on soit de droite ou de gauche, il y a largement de quoi s’insurger.

      Et en plus je me suis bien marré en écrivant ce texte smiley


  • FYI FYI 24 décembre 2007 15:32

    Pendant la période romaine, existait 3 castes sociales : Les patriciens (les nobles en gros), les chevaliers ou équestre(les bourgeois) et la plèbe (le peuple ou les gueux dans cet article). Les patriciens et les chevaliers se partageaient 95 % des richesses de l’Empire pour 5 % de la population, le reste, la plèbe en esclave travaillait pour ces 2 castes.

    Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?

    La plèbe contemporaine a un salaire, mais il est prisonnier, soit de son travail et/ou de son crédit détenu par les capitalistes (patricien et équestre)...

    Comment la classe dirigeante soudoyée le peuple ?

    Soit avec l’annone (les restaurants du coeur d’aujourd’hui), soit avec les jeux du cirque (TF1 aujourd’hui)

    Cette incohérence existe depuis plus de 2000 ans, et qu’est-ce qui a changé ?

    Les mots ....

    Qui est responsable de cet état de faite ? Le peuple, la plèbe, le gueux, le besonieux .......


    • Gilles Gilles 25 décembre 2007 11:21

      Effectivement, du « pain et des jeux » est un slogan millénaire qui s’applique que trop bien aujourd’hui

      Mais FYI, n’oubliez pas que certains ont essayé de changer quelques choses lors de multiples révolutions, qui hélas ont tournées en eau de boudin. ne perdez pas espoir !


    • Jocrisse Le Franc 25 décembre 2007 15:13

      Gilles,

      Il a fallu vous triturer un bon moment pour arriver à vous faire écrire « Révolution », l’objectif de l’extrême gauche. Pourquoi pas !

      Non seulement,comme vous le dites, elles se sont toujours terminées en eau de boudin, mais elles ont souvent entrainé la création de dictatures dans de nombreux pays avec l’accaparation des richesses par les nouveaux dirigeants. Quid des habitants des pays de l’ancien bloc de l’est ? et de la misère à Cuba ? Plus récent, regardez comment Chavez installe sa famille et ses proches dans des postes clés du pays avec accès direct à la pompe à fric.

      C’est la nature humaine qu’il faut changer. Pas simple !

      Finalement,la situation ne me convient pas tout à fait, mais la solution finale encore moins. Quand aux « yaka prende l’argent là où qu’elle est ».....on « la prend », si on peut et qu’une fois.

      Même si je ne vous suis pas d’accord avec vous, bon article. Merci.

      NB : En 68, suite aux accords de Grenelle, les salaires avaient été relevés de 23% (de mémoire) ; quelques mois plus tard les prix avaient suivi mécaniquement la même hausse.


    • Gilles Gilles 25 décembre 2007 15:56

      Le Franc, je ne crois pas que la Révolution soit une fin en soi parmi l’extrême gauche, mis à part chez quelques allumés qui ne comprennent rien à leur propre idéologie. L’objectif est d’attendre la prochaine, ne pas baisser la garde, pour s’en servir comme tremplin et changer la société.

      Les révolutions surgissent quand les conditions sont réunies, c’est tout. Que se soit la révolution française, américaine, les révolutions socialistes (Russie, Cuba...), toutes ont couvé sous un joug quelconque puis ont explosé et en fin de compte, ont été récupéré par une clique qui ne valait pas mieux que la précédente. On ne maitrise par vraiment ces soubresauts, on les subit ou en s’en sert.

      Toutes les révolutions passées, même après leur échec, ont tout de même laissé leur empreinte dans la conscience collective. Regardez la révolution française, bien que violente, récupérée par une bourgeoisie qui a prit le pouvoir contre le peuple puis par un Napoléon qui mis à feu et à sang l’Europe, elle reste de nos jours emblématique et a contribué à améliorer le sort de l’Occident et ouvert la voie à la modernité. La révolution Russe sert d’exemple à ne pas suivre pour éviter la récupération nationaliste et fasciste (oui, Staline était un fasciste) d’un idéal noble à la base. Idem pour Cuba...

      Bref, vu la situation actuelle, si elle empire, avec en fond une instabilité mondiale qui augmente, l’épuisement des ressources naturelles en vue, les changements climatiques catastrophiques possibles, le manque d’eau, la surpopulation etc etc débouchera forcément un jour sur une révolution...mais laquelle ? Où ? Quand ? On en sait pas encore, mais c’est à nous d’être prêt, d’y réfléchir par anticipation, pour essayer d’en tirer le meilleur parti possible et remettre sur les rails une humanité qui marche sur la tête. Se servir aussi du passé pour éviter les errements des précédentes.... c’est aussi comme cela que l’humanité progresse !

      Le pire c’est que les agissements de certains « puissants » qui de par leur aveuglement contribuent à l’inéquité, la sur-exploitation, font que ce sentiment de vivre sous un joug sans échappatoire augmente d’années en années. Et plus il sera fort, plus la réaction sera forte et plus le risque de fiasco s’accroit. C’est donc maintenant qu’il faudrait faire évoluer les choses dans le bon sens, pour éviter la révolution justement ! Mais là, ceux qui disent ça sont considéré comme des attardés au mieux !


    • FYI FYI 26 décembre 2007 15:32

      Je pense que l’INSURRECTION aura de meilleur résultat que la révolution.

      Les révolutions n’ont pas véritablement obtenu les résultats escomptés.

      La spéculation devrait être pénalement sanctionnée au même titre que les taux d’intérêt usuaires. Ces derniers ont le même résultat un appauvrissement des populations sans espoir d’en réchapper...


  • caramico 24 décembre 2007 22:25

    Ils commencent à fouetter grave, les fricocrates, de voir que le petit peuple arrive au bout de ses économies, et qu’il ne vont plus pouvoir continuer à les pomper, les pauvres. Aux dernières nouvelles, la baisse de la consommation est imputable aux méchants grévistes dixit Lagarde.


  • perlin 25 décembre 2007 07:36

    @ GIlles

    Article original dont la forme pétillante s’accorde à merveille avec le fond décapant.

    Oui il faut remettre les pendules à l’heure de temps en temps, même si malheureusement cela ne suffira pas à enrayer la machine politico-médiatique.

    La campagne pour les élections municipales va vraisemblablement enfourcher le raccoleur « pouvoir d’achat des Français » pour attirer les suffrages et pourtant, quoi de plus inadapté qu’un maire pour s’occuper du pouvoir d’achat. Mais le bas peuple que nous sommes n’y verra que de feu.

    On ne peut pas forcer tout le monde à lire AV et c’est parfois bien dommage. Non je plaisante. Mais quand on pense que le slogan « lave plus blanc » fait toujours recette, on se dit qu’il n’y a pas que le pouvoir d’achat qui stagne mais aussi le niveau de réflexion.


  • Fred 25 décembre 2007 20:14

    Franchement plus que le pouvoir d’achat c’est la mentalite des francais qui me fait devenir de plus en plus liberal. J’ai vecu 5 ans aux US et je n’etais pas liberal, je reviens en France et je vois un individualisme sans borne couple a un etat providence abuse de toute part, je comprends que la societe se droitise.


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