mardi 6 juin 2017 - par

Le précaire cet écologiquement irresponsable !

Écrit après avoir entendu le président Macron parler de « make ze planète grète eugène »...

Dans notre monde tellement progressiste, la coupure a tendance a se creuser de plus en plus et de pire en pire entre les très riches et les très pauvres. Et la classe moyenne entre deux, ou plutôt ce qu'il en reste, trop riche pour être aidée, trop pauvre pour s'en sortir vraiment sans heurts ni crédits, se paupérise lentement mais sûrement. En même temps, comme le dit notre président, les riches développent des soucis sociaux et politiques, rajoutent aux prétentions matérielles des vanités politiques et l'envie très forte de se donner le beau rôle, en particulier celui de guides des peuples, ceux-ci n'ayant pourtant rien demandé...

Leur dernière lubie, elle ne mange pas de pain et ne les force pas à un partage plus équitable des richesses, est une certaine conception de l'écologique, une conception « gadget », une conception « alibi » pour se donner bonne conscience et faire marcher le commerce en créant de nouveaux labels, de nouveaux produits beaucoup plus chers.

Le précaire, lui, n'est pas écolo, il s'en fout du développement durable. Souvent même c'est un de ces « petits mâles blancs » qui se détend en regardant exclusivement la télévision et qui si ça se trouve n'est jamais allé voir une pièce d'« humour de résistance » de Jean-Michel Ribes. Pire encore, il prend sa voiture hors-d'âge, rempli bien des fois avec du diesel, pour aller travailler à Paris ou dans une autre grande ville, une bagnole qui bien souvent a un bilan carbone désastreux. Mais cela n'a pas l'air de l'angoisser, il ne se rachète pas une électrique, même pas une « hybride ».

Parfois, il est bien obligé de prendre les transports en commun, de s'entasser avec on l'imagine un plaisir immense dans des wagons bondés, pour cause d'économies budgétaires décidées afin de mieux construire l'Europe. Il faut dire là encore que le précaire, des plus inconscients également sur cette question se fout complètement de la construction européenne. Et puis, en même temps (j'aime beaucoup ce que vous faites monsieur le président) quand il rentre dans son logement loué beaucoup trop cher pour une si petite surface, enfin c'est ce qu'il dit, il prétexte abusivement la fatigue à cause des retards, des pannes, des problèmes de cadencement et de personnels il ne s'inquiétera pas une seconde de faire le tri de ses poubelles avec ordre et méthode.

 

Il pousse même le vice jusqu'à n'acheter pour manger que de la nourriture manufacturée industriellement, fabriquée avec des produits dont on n'est même pas certain qu'ils aient le label « bio » ou « développement durable ». Il faut le dire tout net, le précaire est un irresponsable.

Pourtant à la télévision ce n'est pas faute de multiplier les émissions dites de « coaching » pour refaire son éducation à peu de frais et lui inculquer quelques principes simples. C'est bel et bien de sa faute s'il a l'impression qu'on l'infantilise, qu'on le déresponsabilise ou qu'on le considère comme un crétin fini. Ce n'est pas faute non plus d'entrecouper les dessins animés débiles, et, ou violents que sa progéniture consomme à tire-larigot de spots dits « de prévention » ou « éducatifs » intimant aux enfants de rappeler à leurs parents quelques idées force claires à saisir. Là encore ce n'est pas faute de répéter aux enfants de pauvres que c'est de leur faute et celle de leurs parents si les gentils petits ours blancs meurent de faim au Pôle. S'ils s'en fichent de tuer les ours blancs, les bras en tombent aux plus riches seuls êtres raisonnables donc à les entendre de notre société....

Dans les pays les moins développés, le peuvre est encore plus léger, encore moins soucieux de faire attention. Ses dirigeants construisent des centrales fonctionnant aux énergies fossiles, ils laissent rouler des voitures sans pot catalytique, ne s'inquiètent pas des conséquences de l'utilisation de l'eau par les citoyens. Enfin bref, c'est pire encore que dans nos pays dits modernes. Et quand des industries « sales » sont supprimées par souci écologique, il ose se mettre en colère à cause du chômage ainsi provoqué mais enfin n'est-ce pas ma chèère on ne faire pas d'omelettes sans casser d’œufs ?

Et si le problème finalement ce n'était pas la précarité galopante ?

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury - Grandgil

Image empruntée ici

 




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