lundi 30 septembre 2019 - par oscar fortin

Le secrétaire général de l’État du Vatican

À LA TRIBUNE DES NATIONS UNIES 

SES SILENCES SUR LE VENEZUELA RÉVÈLENT SA COMPLICITÉ AVEC WASHINGTON
 
 

Le Cardinal Pietro Parolin, ex-Nonce apostolique du Vatican au Venezuela, s’est présenté à la Tribune des Nations Unies, ce vendredi, 28 septembre 2019, pour apporter le point de vue du Vatican et de l’Église catholique, sur l’état du monde et, de façon particulière, sur le Venezuela et les problèmes dont le peuple est victime. 

Il faut dire que le Venezuela a fait l’objet d’un intérêt particulier de la part d’un grand nombre d’intervenants à cette Tribune des Nations Unies. Le Président Donald Trump a, pour ainsi dire, ouvert ce débat en s’exprimant clairement sur le fait que les États-Unis n’accepteraient pas de régime socialiste en Amérique latine et qu’il ferait tout pour que le régime socialiste, en vigueur au Venezuela, au Nicaragua, à Cuba, soit remplacé par un régime mieux adapté aux valeurs de son Administration. Les menaces d’invasion ainsi que les sanctions et l’interventionnisme en sont l’expression.

Le Gouvernement vénézuélien, par la voix de sa vice-présidente, Nancy Rodriguez, a apporté la vérité du peuple vénézuélien en mettant en évidence, tout à la fois, les acquis de la révolution bolivarienne en éducation, santé, logement, etc. et les actions criminelles de l’interventionnisme sous toutes ses formes, promues par Washington et ses alliés. Selon les informations dont elle dispose et qu’elle a portées à la connaissance des membres de l’A.G., l’objectif de Washington est d’asphyxier le peuple vénézuélien pour qu’il fasse de son gouvernement le grand responsable de ses misères. Malheureusement pour Donald Trump, plus des 2/3 (13 millions) de l’électorat vénézuélien ont signé un document précisant qu’ils ne veulent pas de Donald Trump ni de ses sanctions. Cette déclaration majoritaire du peuple vénézuélien confirme le caractère démocratique de la démarche ainsi que le niveau de conscience de ce peuple. Il sait que la principale source des problèmes que rencontre le peuple lui vient, en grande partie, de ces interventions diaboliques et criminelles de Washington.

Nombreux sont les intervenants qui ont relevé le caractère illégal de ces sanctions et interventions qui s’attaquent, sous de multiples formes, au bien-être de ce peuple. Des études récentes ont démontré le caractère dévastateur et criminel de ces interventions. La Charte des Nations Unies est bien claire sur ce sujet. Voir les deux premiers articles de cette Charte ici-même. Il n’y a pas de doute que les pays qui se joignent aux prétentions des États-Unis sur le Venezuela se transforment en délinquants internationaux. Ces interventions n’ont l’aval d’aucune instance autorisée des Nations Unies pour intervenir comme ils le font dans un pays souverain et indépendant. C’est le cas du groupe de Lima auquel on peut joindre l’État du Vatican et de certains pays d’Europe à la remorque des États-Unis.

Lorsque le grand patron de l’État du Vatican prend la parole sur la question du Venezuela, il se fait sensible à l’émigration massive des jeunes ainsi qu’à la souffrance du peuple et ne peut que souhaiter qu’il y ait des élections présidentielles, seule solution plausible, selon lui. Pour sortir le Venezuela de la marasque dans lequel il se trouve. De toute évidence, pour lui, le gouvernement et le régime socialiste sont les seuls responsables de cette misère et la source principale des conflits qui existent. Il souhaite évidemment qu’à travers la négociation entre le gouvernement et l’opposition une solution puisse être trouvée. 

Aussi curieux que cela puisse paraître, l’auteur et l’acteur principal de la mise en scène de ce qui se complote au Venezuela sont complètement ignorés. S’il y a des problèmes au Venezuela, les États-Unis et ses alliés n’y sont pour rien. Les sanctions et les menaces de guerre ne sont que des illusions. Le cardinal Parolin n’y voit aucune relation de ces derniers avec la situation de crise qui se vit au Venezuela. Le problème du Venezuela est un problème interne, point à la ligne. 

Lui comme nous tous sait que l’acteur principal qui planifie, organise et finance les multiples interventions au Venezuela a pour objectif principal la reprise du contrôle des richesses du pays et de ceux qui en auront la charge. Il en va de même pour l’interventionnisme qui va à l’encontre du droit international. Ni un mot sur l’un comme sur l’autre. Aucune remarque sur la nécessité de respecter le droit international et de s’en tenir aux normes des Nations Unies dans les relations entre peuples souverains. Il ne fait aucune allusion aux 13 millions d’électeurs et d’électrices du Venezuela qui ont signé une pétition pour que Trump les laisse tranquilles. Ces 13 millions de signatures ont été remis au Secrétaire général des Nations Unies. Il me semble qu’il s’agit là d’un geste important qui eut pu être signalé par le représentant du Vatican.

Pourquoi ces silences sur ces points fondamentaux qui sont à la racine des maux dont souffre le peuple vénézuélien : les prétentions de conquête du président Donald Trump, l’usage des menaces d’invasion, la mise en place de sanctions criminelles, la saisie d’effectifs monétaires pour mettre à sec les coffres de l’État, l’image déformée d’un peuple qui résistent aux provocations et qui témoigne avec fierté de Bolivar et de Chavez ? Ne pas faire référence à ces réalités c’est comme ne pas voir les éléphants dans sa cour arrière. Il s’agit de faits déterminants qui ne peuvent passer sous silence. 

C’est pourtant ce même cardinal qui déclarait dans une conférence de presse aux Nations Unies « qu’il était fondamental d’aller à la source de ces maux pour en résoudre les causes ». Il n’y a qu’une explication à ces silences et c’est celle que l’État du Vatican est partie prenante des politiques de Washington contre la Révolution bolivarienne. Il l’est depuis le début de cette révolution. Il était présent, en avril 2002, à travers le cardinal de l’époque qui a accompagné Carmona, l’homme de main de Washington pour remplacer Chavez. Cette complicité demeure toujours active à travers l’épiscopat vénézuélien, véritable opposition à la révolution bolivarienne et à son gouvernement. 

Le Secrétaire d’État joue le rôle du bon gars qui parle comme au nom de Dieu lui-même en se disant favorable à une solution pacifique à travers la négociation avec l’opposition qu’il prend la peine de préciser, celle de son président intérimaire autoproclamé, Juan Guaido. De ce dernier, il ne dit rien de ses relations avec des organisations terroristes de Colombie. Aucune déclaration à l’endroit de Washington pour qu’il mette fin à ses menaces et à ses interventions pour renverser le gouvernement. Aucun appel au respect du droit international de non-intervention. Cela indisposerait trop Washington et ses alliés.

Oscar Fortin

29 septembre 2019

 

Je m’excuse pour les références en espagnole et je ne doute pas que vous trouverez le moyen de vous en tirer. Merci



12 réactions


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 30 septembre 2019 13:35

    l’église catholique a choisi l’axe du bien depuis longtemps


  • Odin Odin 30 septembre 2019 15:28

    Le changement, à 180°, de l’orientation politique de l’église catholique date de Vatican 2 et la voix du cardinal Parolin va en ce sens, ne plus critiquer le mondialisme financier.

    Quoi de plus naturel avec maintenant un pape jésuite.

    Cette lutte contre le régime socialiste en Amérique latine est un leurre. La réalité est beaucoup plus simple, comme avec l’Iran, cette asphyxie du Venezuela par un blocus financier a pour objectif de mettre la main, via une marionnette comme Bolsonaro, sur la 1ère réserve de pétrole au monde.

    Pour faire simple, que le Venezuela suive le même chemin que la Libye.  


  • leondelyon 30 septembre 2019 17:24

    Il n’y a pas de doute que les pays qui se joignent aux prétentions des États-Unis sur le Venezuela se transforment en délinquants internationaux.(SIC)

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    En délinquants, je ne sais pas, en complices de l’hégémonie américaine et de son lit de dollars, sûrement ; je ne pense pas qu’il faille chercher plus loin. Maduro (sans juger au fond le personnage) gêne le système et ses rouages privés-privés.

    Les « garants » de la Démoncratie« n’ont que faire des »Sans-Dents" et ne veulent qu’une chose, remettre la main sur la manne pétrolière ; ce qui, on l’avouera, EST BON POUR LA PLANÈTE, sachant que les énergies fossiles ont partiellement vécu.

    L’ALIBI démocratique ne trompe que les personnes désinformées, les autres sachant très bien ce qu’il en est tout, en bons hypocrites, hurlant avec les loups de la meute carnassière néocons.


    • oscar fortin oscar fortin 30 septembre 2019 21:23

      @leondelyon : Il est évident que les pays qui s’ingèrent dans les affaires internes d’un autre pays sans l’accord du Conseil de sécurité et des pays visés, se transforment en délinquants.


    • JulietFox 1er octobre 2019 11:34

      @leondelyon
      Ah que oui. Des Mac Burger, Mac Donald (Trump) etc...Qu’est ce qu’ils pourraient se goinfrer les vénézuèliens.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 30 septembre 2019 20:05

    Bonsoir Oscar ! L’aide russe.

    « Il y a quelques jours, deux avions transportant du personnel militaire ainsi que des techniciens russes sont arrivés à Caracas et ces derniers se trouvent actuellement au Venezuela pour remplacer la précédente équipe arrivée en début d’année », a écrit Maduro sur son compte Twitter, hier, vendredi 27 septembre(...)

    " Nous nous félicitons du renforcement des coopérations dans tous les domaines. Le mois dernier, la réunion de la commission mixte russo-vénézuélienne a eu lieu et de nombreux sujets ont été évoqués et résolus. Des discussions ont eu lieu sur un large éventail de sujets, notamment l’alimentation, les services de la santé et l’énergie. »


    Cela n’a pas de rapport direct, mais montre l’importance de la Russie dans les affaires internationales. La Russie avait livré des S300 à l’Iran. Ces soit disant attardés mentaux en ont fait une copie. Et Poutine menace Washington, si Trump continue à enquiquiner l’ Iran, de livrer des S400, ce qui leur permettra de copier les S500 et de devenir vendeur d’armes à leur tour. 

    Alerte rouge à Washington, Trump en a renversé son café !


    PS : La Russie, avec Rosneft est devenu le principal acquéreur d’or noir du Venezuela (40% en juillet, 66% en août) et fait office d’intermédiaire entre sa compagnie nationale (la PDVSA) et ses acheteurs internationaux, notamment indiens et chinois. Le géant russe abandonne de plus en plus le dollar, le monde continue d’acheter du pétrole vénézuélien, le gouvernement légal de Caracas continue de recevoir des dividendes ô combien précieux, les sanctions impériales sont contournées... 


    • oscar fortin oscar fortin 30 septembre 2019 21:15

      @Fifi Brind_acier : Merci bien pour votre intervention et vos compléments d’information toujours très pertinentes. Mes meilleures salutations à vous et à tous les vôtres.


  • Marius Morin Marius Morin 30 septembre 2019 21:08

    Merci Oscar pour ton article et aussi à Fifi Brind_acier pour son éclairage au sujet l’implication de la Russie.



    • oscar fortin oscar fortin 30 septembre 2019 21:17

      @Marius Morin : c’est un plaisir de te retrouver sur Agoravox. Les évènements avancent à un rhythmique accéléré. Mes meilleurs salutations


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 1er octobre 2019 06:44

      @oscar fortin
      Autre bonne nouvelle qui vient du Brésil cette fois.

      L’ancien président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, pourrait être libéré si sa peine est annulée, la Cour suprême fédérale brésilienne ayant conclu que l’ancien juge Sergio Moro avait violé le droit de la défense en commettant des dizaines d’infractions, ce qui pourrait bénéficier à l’ex-président détenu depuis 2018.


      Sinon, vous qui suivez de près les activités vaticanes, que dit sa Sainteté sur la guerre au Yémen, où un blocus des pays occidentaux (USA/ France/ GB) affame littéralement la population depuis 5 ans ? 


    • oscar fortin oscar fortin 1er octobre 2019 08:32

      @Fifi Brind_acier : J’espère bien que Lula soit mis en liberté, Par contre, si tel est le cas, il deviendra vite une cible à abattre. Son retour à la présidence du Brésil en fera un leader crédible pour les peuples du monde et un ennemi féroce pour l’impérialisme.Ce dernier est sans scrupule avec ses ennemis. 

      Quant au Vatican sur le Yemen, je n’en ai aucune idée. 

      Bonne fin de journée


    • JulietFox 1er octobre 2019 11:37

      @Fifi Brind_acier
      Rien. Il est préoccupé par la PMA.
      Mais, les curés peuvent donner leur semence, me semble t’il.
      A moins que.........................


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